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 :: RP Abandonnés
Birds are born to fly[PV Kathleen]
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Anonymous
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Dim 4 Jan 2015 - 17:54



I HEAR YOU TUMBLING FAST. HERE AND NOW YOU'RE AFRAID BUT DON'T YOU WORRY ; I'LL TEACH YOU TO FLY BEFORE YOU FALL AWAY
Birds are born to fly

feat. Kathleen "Kitty" Adler



Peter ouvrit brusquement les yeux, la respiration haletante, l'impression désagréable que celle de sortir d'un cauchemar. Son regard parcourut le ciel étoilé au-dessus de lui, plein d'incompréhension, et il décida de les refermer sans trop réfléchir. Il sentait de petits cailloux lui rentrer dans le dos, réalisant tout simplement qu'il se trouvait par terre, dans la poussière. Il n'avait strictement aucun idée de ce qu'il faisait là et, pour l'instant, était trop dans le brouillard pour s'en inquiéter. Lorsqu'il accepta finalement d'ouvrir les paupières à nouveau, il n'y avait plus vraiment d'étoiles, ce ciel, qu'il reconnut si bien comme celui de Londres, était désormais rose pâle, signe que l'aube pointait tout juste le bout de son nez. Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire là ? Dans ses souvenirs, il s'était simplement endormi au repère des garçons perdus, confortablement installé dans son hamac. En pleurant, qui plus était. Et voilà qu'il se retrouvait dans la capitale du Royaume-Unie.

Le garçon commença à se redresser sur ses coudes en gémissant un peu, le dos douloureux après avoir dormi à même le sol. Il jeta alors des regards furtifs autour de lui et constata qu'il était tombé ce qui semblait être un parc. Quoique non un simple parc, mais plus précisément Hyde Park, non loin des jardins de Kensington. Cette pensée lui donna une pointe de nostalgie, puis une mauvais pressentiment le submergea. L'idée d'être arrivé ici sans raison commençait enfin à réellement l'inquiéter. Peter baissa machinalement les yeux vers son corps et lâcha un petit cri d'effroi, bouche bée, les yeux écarquillés. Ses pieds. Il les trouvait atrocement loin. Et ses vêtement atrocement petits. Quelque chose clochait.

L'enfant se releva brusquement et se sentit horriblement... Grand. Sa tête était bien plus loin du sol que d'habitude, et ses vêtements le serraient tellement qu'ils craquaient à certains endroits. Son magnifique haut en feuilles, que Clochette lui avait gentiment fabriqué, lui remontait jusqu'au nombril et les coutures semblaient sur le point de céder sur les côtés. Les manches, elles, remontaient jusqu'au niveau des coudes et n'étaient pas en meilleures positions. Quant au pantalon, c'était désormais devenu un pantacourt particulièrement moulant, et Peter n'osa pas imaginer ce qu'il se passerait s'il tentait de se baisser. Il avait l'air ridicule. Ridiculement grand.


La panique commença à pénétrer violemment dans l'esprit du grand garçon. Comment avait-il pu grandir ainsi en une nuit, lui qui n'avait jusqu'à lors pas bougé d'un pouce depuis si longtemps ? Des choses étranges se passaient et lui déplaisaient vraiment. Il tenta de se pincer, croisant les doigts pour se réveiller dans son arbres comme tous les matins. Il n'avait désormais plus qu'une envie : celle de rentrer chez lui coûte que coûte et sortir de ce cauchemar. Le problème étant qu'il faisait jour et que, en journée, il n'avait aucun moyen de savoir où se trouvait son étoile. Enfin, le mieux était d'essayer. Alors Peter décida de s'envoler.

Avant de constater avec horreur qu'il n'y parvenait pas. Peter Pan n'arrivait pas à voler. Qu'est-ce qui clochait ? Il n'avait jamais eu besoin de poussière de fée, jamais. Était-ce la panique qui l'en empêchait ? Ce cauchemar partait vraiment mal et l'idée que cela ne fusse pas un songe pesait au-dessus de Peter telle une épée de Damoclès. Sans plus réfléchir, il alla grimper sur un banc à proximité et se jeta en l'air.

Des pensées agréables, des pensées agréables.

Le pauvre garçon s'écrasa lamentablement au sol et se roula en boule en gémissant de douleur. Il ne comprenait plus rien. Son corps si long, ses vêtements si petits, cet endroit, plus rien. Il avait simplement envie de pleurer, de voir Clochette, d'écouter une histoire de Wendy.

Wendy.

C'était qui cette fille déjà ? Peter l'ignorait mais savait qu'elle était importante. Et qu'elle racontait des histoires drôlement bien. Il aurait aimé se souvenir d'elle, c'était tellement frustrant de ne pouvoir mettre un visage sur un prénom aussi important. Le jeune garçon se releva difficilement et commença à marcher, sans but. Il croisa alors des personnes, durant leur promenade matinale sans doute, qui lui jetèrent des regards incrédules, étonnés, voir même moqueurs. Lui, ne leur renvoyait qu'un visage apeuré et perdu. Ces gens n'avaient rien à voir avec les Londoniens qu'il connaissait, ils étaient tous habillés de façon étranges, tenaient parfois des objets rectangulaires bizarres.

Il en avait marre. Il aurait aimé se cacher dans un coin, se rouler en boule puis pleurer toutes les larmes de son corps. Il avait perdu cette "Wendy", perdu les sirènes, perdu Clochette et, maintenant, il se perdait lui même. Un garçon perdu, songea-t-il avec ironie. Que pouvait-il bien faire ? La seule chose qui lui vint à l'esprit était de trouver Wendy. Elle devait vivre Londres s'il la connaissait. Mais comment trouver quelqu'un dont on ne connait que le nom ? Il ne savait même pas si c'était une enfant, une vieille dame, une perruche, rien. Sans trop réfléchir, Peter alla voir deux jeunes filles qui marchaient dans une allée et leur demanda simplement si l'une d'elles s'appelait Wendy, puis continua ainsi en allant voir toutes les personnes qu'il croisait. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi les gens le regardait avec cet air effaré ou même pourquoi ils éclataient de rire. Lui, ne riait pas, et n'arrivait même pas à sourire. Il se sentait mal. Il se sentait vieux.

Il ne se découragea cependant pas, et continua naïvement ses recherches et se dirigea vers une femme élégante, mais qui paraissait très... adulte. Au fond de lui, Peter espéra de tout cœur que ce ne soit pas Wendy. Il l'aborda alors timidement, le visage fermé, mais avec une pointe d'appréhension dans la voix et un regard de détresse absolue qui le trahirent.

« Madame, est-ce que vous vous appelez Wendy ? »


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Anonymous
Invité
Jeu 8 Jan 2015 - 20:23
Kitty s'étira langoureusement comme elle savait si bien le faire. Décidément, son nom de scène lui collait vraiment à la peau, peut-être même trop, qui sait ? Quoi qu'il en soit, elle jeta un coup d’œil au miroir face à elle pour lire sur la pendule accrochée au fond de sa loge. 4h48. La nuit avait encore été longue et fatigante. Mais fructueuse. Et la jeune artiste était un oiseau de nuit, une de ces personnes qui ne commencent réellement à vivre et devenir pleinement elles-mêmes une fois le soleil disparu derrière l'horizon. Elle prit son temps pour quitter sa tenue de scène et enfiler des vêtements plus "classiques". Elle devrait encore prendre le Tube pour rentrer chez elle et même si elle avait déjà pris l'habitude de gérer les ivrognes qui rentraient péniblement chez eux au lever du soleil, elle n'avait aucune envie d'avoir à faire à eux et leur regards lubriques ce soir. Enfin ce matin.

Après avoir salué tout le monde, la souricette s’éclipsa enfin, profitant des dernières étoiles et du calme relatif de la ville. Sa ville. Paris avait été une très agréable découverte et New York très distrayante, mais elle ne se sentirait jamais autant chez elle qu'à Londres, lorsque tout le monde dort encore et que l'impression que la ville, et même le monde vous appartient.

Par chance, il n'y avait pas un nuage à proximité et les températures étaient clémentes. Aussi, Kitty décida finalement de bouder les réseaux sous-terrains et décida de rentrer à pied, et tant pis si elle habitait loin et ne serait pas chez elle avant une petite heure ! Elle avait bien trop envie d'observer une fois encore la ville se réveiller et de profiter de ces quelques heures de tranquillité avant le tumulte général. D'autant plus qu'elle s'était enfin procuré un de ces petits appareils musicaux, et qu'elle comptait bien l'inaugurer un peu à cette occasion !

Elle se dirigea donc d'un pas léger mais assuré vers la Tamise qu'elle longea pendant de longues minutes, avant de finalement la quitter pour s faufiler dans un dédales de ruelles plus sombres et sinistres les unes que les autres. Les odeurs - bien que les rares identifiables vous fassent vite regretter d'avoir pu les reconnaître - les sons, les tableaux qui se jouaient devant ses yeux, tout dans ces petites rues sordides lui rappelaient son Londres à elle. Le Londres du XIXè siècle. Enfin, le Demi Londres, mais il ressemblait fort à celui des humains.

Un sentiment de nostalgie l'enveloppa soudain, et elle repensa à toutes ces personnes qu'elle avait connues dans son ancienne vie, que devenaient-elles ? Avaient-elles vécu la même aventure qu'elle et se trouvaient-elles là, quelque part ? En fait Kitty n'était pas sûre de vouloir les retrouver, si tel était le cas. D'abord parce qu'elle avait toujours aimé être unique et au centre de l'action. Elle savait bien ne pas être la seule concernée par cette histoire, Mally, Oogey et même l'autre fou dans l'avion en étaient les preuves vivantes, mais elle savait que recroiser des personnes de son monde à elle briserait en partie le charme du rêve qu'elle vivait. Sans compter que Basil, s'il venait à devenir humain et vivre dans le Londres moderne, n'accepterait jamais cette situation et rechercherait avec acharnement un moyen de rentrer. Et avec sa redoutable intelligence, nul doute qu'il y parviendrait, d'autant plus qu'il pouvait maintenant se vanter d'avoir des alliés sur qui compter... Et Ratigan, lui, profiterait sans doute de cette occasion pour prendre le contrôle de ce monde et le gouverner. Et Kitty ne voulait ni d'un scénario ni de l'autre. Elle était bien trop contente de se retrouver parmi les humains et d'en être un elle-même ! Les possibilités qui s'offraient à elle venaient de se multiplier de façon vertigineuse, et elle n'accepterait jamais de retourner dans le corps d'une souris. Pas plus qu'elle ne renoncerait à cette liberté chérie à laquelle elle goûtait enfin pleinement. Liberté que le professeur mettrait dangereusement en péril s'il cherchait effectivement à régner sur ce nouveau monde...

Perdue dans ses pensées et bercée par la musique, la souricette n'avait pas réalisé que ses pas l'avaient naturellement guidée vers Hyde Park. C'était un quartier qu'elle connaissait bien, après tout elle vivait dans son équivalent lorsqu'elle ne mesurait encore que quelques centimètres... Décidant de se laisser envahir par cette nostalgie ambiante, elle poussa la porte du parc tandis que les premières lueurs de l'aube déchiraient le ciel. Et rien, absolument rien n'aurait pu la préparer au spectacle qui allait se produire devant elle.

Au détour d'une allée, Kitty découvrit effectivement une scène pour le moins... Inattendue. Un jeune garçon était là, étendu au sol; potentiellement inconscient. Oh, elle se serait bien portée à son secours mais de jeunes demoiselles étaient déjà en train de s'approcher de lui avec prudence. Jusqu'au moment où il se redressa soudainement, les faisant fuir comme une volée de moineaux.

Un sourire se dessina sur le visage de l'artiste. Qu'il en soit conscient ou non, ce petit avait le sens de la mise en scène, et cela ne pouvait que ravir une show girl comme elle. Intriguée, elle s'assit sur un banc non loin et décida d'observer le jeune homme en silence. Et son intérêt grandit lorsqu'elle découvrit son petit manège. Il sauta sur place, ses muscles tendus vers le ciel comme s'il essayait de ne plus toucher terre. Ce qui était évidemment impossible. Mais il ne se découragea pas et retenta même sa chance depuis un banc près de lui. Lorsqu'il heurta de nouveau le sol et se releva, Kitty put enfin voir son visage. Ou plutôt voir la peur déformer ses traits. Elle connaissait trop bien cet air hagard, ces yeux fuyants et furetant partout dans le fol espoir de reconnaître quelque chose, de se découvrir un nouveau corps, de trouver une explication. Elle avait déjà elle-même vécu tout cela. Elle continua d'observer le jeune homme mais plus le temps passait, et plus le doute qui planait s'amoindrissait, cette personne était en train de découvrir ce qu'elle avait très précisément vécu quelques mois auparavant.

Un dilemme s'imposait maintenant à elle : l'aider ? Elle était bien placée pour savoir que toutes les personnes dans sa condition n'étaient pas bénéfiques, et elle semblait même avoir un don pour attirer, sinon les mal intentionnées, au moins celles souffrant d'une démence plus ou moins légère. Mais cette terreur, si forte, si présente chez ce jeune homme la touchait. Après tout elle aussi avait vécu ça, elle s'était tenue de la même façon tremblotante, avait elle aussi cherché désespérément à comprendre pendant de trop longues heures, avant de finalement prendre le parti de profiter de cette chance inespérée de reprendre le contrôle de sa vie et de fuir l'étau mortel qui la menaçait lorsqu'elle était encore souris.

Finalement, le destin sembla lui envoyer un signe et lui imposer sa décision, quel que soit son avis à elle. En effet, le jeune homme se dirigeait d'un pas mal assuré vers elle. Ne sachant trop comment réagir, elle le laissa venir à elle et se leva à son approche. Une fois à portée de voix, l'étranger se décida à parler et lui demanda si elle était Wendy.

Wendy. Ce nom semblait étrangement familier. Comme la réminiscence d'un souvenir d'enfance, enfoui quelque part dans les méandres de sa mémoire il y a bien longtemps déjà. Quoiqu'il en soit, elle ne s'appelait pas Wendy, et c'est ce qu'elle expliqua calmement à la jeune personne qui lui faisait face.

Une émotion assez compliquée se dessina sur le visage du garçon. Un mélange de déception et de... Soulagement ? Voilà qui n'était pas banal, et même plutôt contradictoire en fait... Cependant, Kitty ne pouvait se résoudre à laisser ce garçon erreur seul dans les rues, pas après l'avoir expérimenté elle-même. Elle le rattrapa avant qu'il n'aie le temps de s'enfuir.


" Mais je sais très bien ce qui t'arrive, je suis passée par là moi aussi. J'imagine que tu dois te poser des tas de questions et te sentir totalement perdu."

Elle laissa planer un léger silence, le temps pour lui de digérer l'information.

" Est-ce que tu ... Veux prendre un chocolat chaud ? Le temps commence à se rafraîchir et te raconter toute l'histoire risque de prendre un peu de temps, nous serons mieux, installés à une table autour de quelques gourmandises qu'ici, tu ne crois pas ?"

Doucement, tout doucement, il ne fallait pas le brusquer. Et c'était la raison précise pour laquelle elle n'avait pas parlé de café mais de chocolat, même si cela la ferait potentiellement passer pour une femme louche aux intentions nébuleuses. Ce garçon, bien que visiblement en passe de sortir de l'adolescence avait quelque chose... D'enfantin, ce qui intriguait d'autant plus Kitty. Et si le passage d'un monde à l'autre l'avait fait vieillir ? Après tout, elle était bien devenue humaine, elle. Plus elle le regardait et plus elle se voyait en lui, et plus le désir de l'aider se faisait fort. Mais pour ça, il devait l'accepter, elle ne prendrait certainement pas le risque de faire quoi que ce soit contre son gré, en un mot, la balle était dans son camp et il allait être en mesure de prendre la première décision de sa nouvelle vie.
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Invité
Mar 13 Jan 2015 - 18:49



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feat. Kathleen "Kitty" Adler



Bon nombre de sentiments pour la plupart contradictoires se confrontaient alors dans l'esprit et le cœur de Peter. Ce désespoir d'avoir totalement perdu le contrôle de la situation, cette détermination de trouver une solution et de s'en sortir, cette peur de l'inconnu qui ne lui donnait qu'un air de chiot apeuré, cette curiosité dévorante qui lui donnait envie de comprendre ce nouveau lieu effrayant qui l'entourait. Cette déception d'ignorer où était, mais surtout qui était Wendy, ni comment la trouver, et finalement ce soulagement de savoir que ce n'était pas cette femme. Non pas qu'elle semblait être une mauvaise personne, ni son regard ni son attitude ne semblaient cacher aucune forme de méchanceté, et elle forçait même la gentillesse. Tout du moins lorsque l'on n'était pas un jeune garçon borné et méfiant, bourré d'a priori. Ainsi, il commença à passer son chemin, avant de se faire prestement rattraper par l'inconnue.

« Mais je sais très bien ce qui t'arrive, je suis passée par là moi aussi. J'imagine que tu dois te poser des tas de questions et te sentir totalement perdu. »

Peter la dévisagea longuement, cherchant le sens de ces paroles dans le visage de cette femme. Il n'était pas sûr d'assimiler ce qu'elle tentait de lui dire, mais son visage se ferma sans trop réagir. S'il y avait bien une chose dont il était sûr depuis qu'il était arrivé c'est que, même s'il tentait de l'expliquer, personne ne pourrait comprendre son état d'esprit actuel. Certes il était perdu, certes il se posait des tas et des tas de questions, mais peu importe ce qu'elle tentait de lui dire, il songea qu'en aucun cas elle ne pourrait ne serait-ce qu'imaginer ses sentiments. Notamment celui de se retrouver dans un monde ou votre propre personne, tout du moins votre propre corps, vous dégoûterez presque désormais, métamorphosé en ce que vous avez si longtemps renié, si longtemps haï. Peter se sentait vieux, vieux comme il ne l'avait jamais été, lui qui avait arrêté de grandir depuis tant de temps. Il ne voulait pas de ce monde où il ne pouvait plus même voler. Ce monde en plus qui ressemblait tant au sien, au Londres qu'il connaissait, mais qui n'était pourtant pas son Londres à lui. Cette impression de découverte confrontée à celle du déjà-vu, pour ainsi mieux embrouiller son esprit qui semblait calciner et lui donner une migraine douloureuse, quoique peut-être due à la bosse qu'il s'était fait en tombant au sol après être tombé du banc. Chute de son corps au sol, chute de son innocence qui semblait finalement s'être envolée tandis que lui était resté cloué au sol. Grand enfant qu'il était se serait persuadé d'un cauchemar et aurait recherché un quelconque réconfort, mais grand enfant trop intelligent qu'il était devenu au fil du temps, il savait pertinemment que s'accrocher à ça était peine perdue. Alors peut-être ferait-il semblant d'y croire, pour la forme. Ne pas croire à une fée et faire semblant d'y croire permettait quand même à la fée de vivre, après tout.

Peter se mura dans un silence, ne souhaitant rien répondre à ça, et baissa son visage assombri. Que pouvait-il bien répondre, après tout.

« Est-ce que tu ... Veux prendre un chocolat chaud ? Le temps commence à se rafraîchir et te raconter toute l'histoire risque de prendre un peu de temps, nous serons mieux, installés à une table autour de quelques gourmandises qu'ici, tu ne crois pas ? »

Il ne put s'empêcher de relever timidement ses yeux méfiants et apeurés vers l'inconnue qui semblait tellement... Gentille. Cela lui aurait sans doute arraché la bouche, mais sur le coup, il avait presque envie de la remercier. Mais la remercier ainsi aurait peut-être paru un peu étrange. À vrai dire, l'attitude de cette femme lui rappelait un vague souvenir qui lui pinçait vilainement le cœur mais qu'il tenta de chasser aussi vite qu'il était venu de façon imprévue. Ses yeux sombres semblèrent alors briller d'une légère lueur qui avait disparue jusqu'à présent. Sans doute que l'idée du chocolat chaud et des gourmandises lui plaisait. Bien sûr, les gourmandises du Pays Imaginaire auxquelles il était habitué n'avaient rien à voir avec celles de Londres, elles étaient les meilleures qu'un enfant puisse trouver. Mais Peter s'en contenterait : il n'avait pas le cœur à se plaindre, pour une fois. Il aurait presque pu faire ce jeu qu'il avait créé et auquel il jouait avec les garçons perdus, qui consistait à faire semblant de manger un met délicieux tandis que l'on était affamé. Un jeu cruel, en soit, mais auquel il se serait presque prêté à l'heure actuel, en maigre réconfort.

Les lèvres pincées, il se résigna à hocher doucement la tête. Il n'avait pas vraiment d'autre choix, il fallait bien qu'il parte d'un nouveau point de départ, et celui-ci semblait en être un bon. Elle prétendait pouvoir lui expliquer ce qui lui était arrivé, il demandait à voir. Il ne lâcha cependant pas un mot, encore trop peu habitué à cette voix grave qui était sortie à plusieurs reprises lorsqu'il avait abordé les passants. Rien à voir avec son ancienne voix, une voix fluette et aussi légère qu'une plume d'indien. Alors il se mit à vaguement marcher de façon instinctive vers la sortie du parc dont il connaissait déjà la direction, toujours avec cette légère difficulté que lui procuraient ses vêtements trop serrés. Les gens semblaient les regarder bizarrement d'ailleurs, et il se contentait de leur renvoyer des regards noirs. Les gens autour de lui étaient habillés de façon tellement inhabituelle, il ne leur permettrait certainement pas de se moquer de lui. Inconsciemment, il alla se poster juste derrière cette femme si gentille, comme s'il ressentait, d'une quelconque manière, une certaine sécurité en cette position, et se contenta de la suivre avec embarras.

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