J
e ne m'étais clairement pas attendu à ça. Je me demandais encore comment j'avais réussi à leur réchapper. C'était un nouveau jour, je devais commencer ma première journée à mon nouveau travail. J'étais heureux et prêt à faire des efforts. Je m'étais même levé plus tôt que prévu, pour vous dire ! Mais à peine arrivé à la "Fashion Victim", un comité d'accueil très peu accueillant vint à ma rencontre. Une bande de gars qui m'avaient sorti leur petite carte toute propre en se présentant comme le service de l'immigration. Peu vif sur l'instant, ils me dénoncèrent comme immigrant Mexicain, aillant des faux papiers. (bon c'était pas vrai mais pas non plus faux...) Je n'avais pas cherché longtemps, j'avais pris la fuite...
J'ai bien faillit me faire écraser une bonne dizaine de fois par des automobilistes fous. Mais je n'avais pas envie qu'on m’envoie je ne sais où. J'étais déjà paumé ici et je commençais à prendre mes marques, alors me retrouver ailleurs serait signer la fin de mon règne pour toujours... Je ne sais pas combien de temps j'ai couru, mais quand je me suis enfin arrêté, je me trouvais à la frontière de la ville, bien plus au nord. Je vins alors à me laisser tomber dans un coin près d'un arbre qui se trouvait en face d'une maison de lotissement.
Après avoir repris un peu mes esprits, je me mis alors à pester et des larmes de rage et de désespoir vinrent à couler doucement le long de mes joues. Pourquoi ? Moi qui croyais enfin avoir trouvé la solution ? Je me demandais parfois si le destin n'avait pas décidé de me punir pour toutes mes fautes passés. Même si je me disais aussi que jamais je n'avais eu ce genre d'aventures avant... Quand j'étais ce que je suis. Une mauvaise pensée que je chassais rapidement.
Je décide alors de me remettre en route vers mon appartement. Je savais qu'ils viendraient chez moi mais je voulais juste récupérer quelques affaires avant de fuir définitivement... Je voulais tenter de reconstruire quelque chose de nouveau... Si j'y arrivais... A vrai dire je n'avais plus vraiment le courage de le faire.
Presque une heure plus tard, j'avais retrouvé ma rue. J'avais eu le temps de broyer du noir. Je vins à vérifier si personne n'était entré, montant ensuite jusqu'à mon étage précautionneusement. J'entre chez moi. Personne n'était encore passé. Je me dépêche alors. J'attrape un sac et commence à y fourrer des choses qui me semble importantes. Des fringues, de la bouffe, ce qui me reste d'argent... Mon regard s'attarde alors sur la statue de chocolat que m'avait offert Morgane, posé à côté de la photo du château de sable. Je m'avance vers elle, la prend dans mes mains et l'observe un instant, une boule au ventre. J'allais surement la décevoir. Je n'osais pas Un bruit dans la cage d'escalier me fait alors sursauter. Je mets les deux objets dans mon sac et m'avance doucement vers la sortie.
D'un seul coup d'oeil à l'oeuilleton je vois que ce sont les types de tout à l'heure. Ils sonnent chez moi. Je recule, mon coeur se mettant à battre de nouveau comme un dingue. Je manque de tomber en me cognant contre la table basse. Je les entends tenter de forcer ma serrure. Je deviens alors tétanisé ! Mais je ne pouvais pas rester là... Je m'oblige à respirer lentement, tout en attrapant mon sac délicatement et me dirige vers la salle de bain où je m'enferme.
Je vais vers la vitre que j'ouvre et j'y passe ma tête. Ca faisait très haut... Je me recule, et enfile mon sac complètement sur mes épaules. J'entends les deux types entrer. Je passe alors à l’extérieur, tentant de tenir sur la corniche. Je vins à tendre le bras vers la gouttière pour m'y agripper. Mes doigts trouvent rapidement une prise et je balance mon poids vers lui.
Mais une gouttière n'était pas fait pour soutenir mon poids et le bruit inquiétant de la ferraille me fit peur. Je me dépêche de glisser mais elle finit par se rompre et je suis obligé de sauter. Le choc sur le macadam fut dur et je me fis très mal à la cheville gauche. Un cri me fit lever les yeux vers mon appartement.
Merde. Ils m'avaient vu. Je me redresse, et je commence alors à boitiller comme je le pouvais vers d'autres ruelles. J'avais une longueur d'avance... Ils devaient descendre tous leurs étages... Mais j'étais blessé à la cheville... Je finis par trouver refuge derrière une benne alors que je les vis passer en courant, pensant me poursuivre. Je soupire de soulagement avant d'attraper mon sac. En l'ouvrant, je découvre que pendant ma chute j'avais cassé la figurine en chocolat que m'avait offert Morgane. Je décidais de prendre ca comme un signe...