oute cette histoire de personnages Disney m'avait complètement retournée l'estomac, je ne savais plus exactement où j'en étais. Mon petit ami sortait tout droit ... d'un dessin animé. C'était fou, totalement fou. Je le croyais mais d'un autre côté, il fallait bien avouer la bizarrerie de la chose. Riri, ce personnage qui me faisait tant rire dan les BD du Journal de Mickey mais aussi dans les séries animés, et les longs métrages comme "Le trésor de la lampe perdue" pour n'en citer qu'un. Mais le plus fou restait l'origine de mes parents. Papa était en réalité l'insupportable mais génial perroquet d'Aladdin et maman la mercenaire blonde d'Atlantide. Ca faisait beaucoup d'informations invraisemblables à digérer d'un coup. J'avais mal au crâne et j'avais besoin de m'isoler. Je n'ai pas su réagir calmement face à cette situation, alors j'ai fui. Juste pour quelques heures bien sûr, malgré ce détail bizarre bien que potentiellement important, je ne comptais pas fuguer éternellement. Je les aimais, personnages de films ou pas.

Je m'arrêtais un instant et regardais autour de moi, je n'avais absolument aucune idée de l'endroit où je me trouvais, il était tard et la nuit commençait à tomber doucement sur la ville. Je continuais à marcher nonchalamment dans les rues de New York telle une âme en peine, jusqu'à ce que j'aperçoive l'enseigne lumineuse d'un bar qui me disait vaguement quelque chose. En me rapprochant je pus lire clairement "The Wesstergaard bar". Des copains du lycée m'avaient vaguement parlé de ce bar à l'ambiance western, mais je n'y ai jamais mis les pieds, c'était peut être l'occasion, je n'avais rien d'autre à faire de tout façon.

Je poussais donc la porte du bar et y entrais sans trop me faire remarquer. Je fus heureuse de constater qu'il n'y avait pas grand monde. Je n'avais pas spécialement envie d'être embêtée, je n'étais pas d'humeur. Ce bar était plutôt grand et sombre bien qu'éclairé avec de grands plafonniers comme dans les saloons d'avant. Il y avait des tabourets hauts devant le bar et des tables rondes un peu partout. Je choisis une table en retrait, histoire d'être au calme. je me laissais couler dans ma chaise, mes jambes tiraillent un peu, je marchais depuis trop longtemps.

Je ne voyais personne au bar, peut être que le serveur ou le patron se trouvaient dan l'arrière boutique, et peut être ne m'avaient-il pas entendu entrer. Pourtant la porte faisait un sacré boucan lorsqu'on poussait la porte, difficile de ne pas entendre. Il n'y avait pas de carte sur les tables, déjà que je ne savais pas quoi prendre, ça n'allait pas m'aider. Mais bon, après tout, on buvait plus ou moins la même chose dans les bars et pubs de la ville. J'attendis donc que quelqu'un vienne ... Sinon, je me déciderai à me lever pour aller m'asseoir au bar, histoire qu'on me remarque plus facilement.

'avais fini par apprendre ce qu'il s'était passé pour les miens dans ce monde-ci. En plus de tout le reste... Ca en faisait beaucoup pour moi qui avait totalement perdu espoir en quoi que ce soit de juste. A quoi celà sert-il d'être bon si c'est pour plus tard se faire massacrer par une bande de Conquistadores assoiffés d'or et de sang ? J'étais le chef d'un peuple qui avait périt sous les armes de ces hommes qui semblaient dominer le monde aujourd'hui.

J'en avais fait les frais par moi-même récemment. Bien entendu, en arrivant ici je m'étais créé des faux papiers pour pouvoir avoir une vie normale... Enfin laissez moi rire sur le terme du normal... Ma vie normale se passait plutôt dans un palais, pas au milieu de ces ploucs ! J'étais dans la mouise la plus totale... Je n'avais plus d'argent, plus rien... Je devais faire quelque chose ! Je ne savais pas travailler et j'ai encore voulu prendre la bonne option: Faire une formation en alternance dans la mode. La façon noble des héros de s'en sortir. Avoir le courage de changer mais aussi suivre la loi comme il se doit. Et vous savez quoi ? Ca a été la pire connerie de toute ma vie !

Je suis une minorité dans cette ville de fous. NOUS sommes devenus une minorité. Car nous étions encore sur nos terres à nous, les indiens... Sauf qu'ils se sont appropriés nos biens et fait de chez nous un vrai enfers. On nous classe, et répertorie. On nous a chassé voir même presque exterminé. Nous ne sommes plus qu'une poignée ici ou ailleurs. Mes faux papiers américains ont vite sauté. J'avais mes origines écrites sur le visage par ma peau basanée et mes cheveux noirs. Ils m'ont poursuivit. Ils ont voulu me foutre dans un pays plus au sud dont je ne reconnaissais plus rien...

J'avais utilisé la mauvaise méthode et j'avais perdu le peu que j'avais. Mais j'eus une idée en venant ici. Un bar pour les gens ne venant pas de ce monde. C'était une rumeur qui avait circulé. J'avais tenté ma chance et j'avais trouvé Hans derrière le comptoir. Il me proposa un job ici... Seul bémol: devoir obéir à quelqu'un... Ca pouvait sentir le clash mais je devais faire avec... (bien que j'avais d'autres plans pour me sortir de là et j'avais toujours été avare d'argent et de confort personnel) Car sinon c'était la rue ! Un toit, de quoi manger...

Hans était sorti, Anna n'était pas là et les mioches non plus. Je me retrouvais seul dans ce bar... Hans m'avait confié le service. A cette heure-ci, il y avait très peu de clients. Je m'étais collé dans l'arrière boutique et avait sorti un comics qu'un client avait surement dû oublier. Avachi entre deux cartons, j'avais le nez dedans. D'une oreille j'entendis la porte du bar s'ouvrir. Je grognais entre mes dents. Je n'étais pas décidé... Et puis je voulais vraiment savoir qui de Hulk ou de l'Abomination allait s'en sortir. Après quelques longues secondes où je me trainais, alors que j'avais toujours le nez collé à ma BD. J'arrive enfin dans la pièce principale.

Du coin de l'oeil, je vois une demoiselle assise à une table, attendant sa commande. Je remarque immédiatement que c'est une mineure (haha je peux parler !) Je ferme ma BD, fait une grimace outré et lui lance:

" On ne sert pas les gamines ! Retourne chez tes parents ! "

M'interrompre dans ma BD juste pour ca ? Sérieux ! Elle a cru quoi elle ? Je replonge mon nez dans mon histoire et m'assoie en face d'elle, tout en posant les pieds sur la table où elle avait décidé de s'installer. Visiblement loin d'être prêt de la servir.

HJ: Je suis vraiment désolé xD Kuzco en mode bad est vraiment désagréable !

'étais faitigée et j'avais faim. Il fallait bien que je rentre chez moi à un moment ou à un autre ... Je n'étais pas au bon endroit pour manger de toute façon, voilà qui allait me pousser à rentrer. Vu l'heure, tout serait plus ou moins fermé. J'attendais donc inlassablement que l'on vienne me servir, ou alors peut être était-ce à moi de me lever ? Je ne savais pas. J'attendis, donc.

Mes pensées s'entrechoquèrent dans mon esprit, je pouvais parfaitement faire le part des choses, mais cette situation devenait légèrement étrange malgré tout. Avouez qu'apprendre que tous les gens qui vont sont proches sortent d'un dessin animé, ce n'était pas commun. Je devais faire face à mon "nouveau" destin et en assumer la responsabilité. Mais peut être que je me voilais la face, ca n'allait peut être rien changer dans ma vie, juste la rendre un peu plus ... magique. Cette idée me fit sourire. Magique, c'était le bon mot, sans le moindre doute.

Au bout d'un moment, quelqu'un entra dans la pièce depuis le bar. C'était un jeune serveur apparemment. Il tenait une BD à la main et m'aperçus furtivement. D'un ton désobligeant accompagné d'une superbe grimace il me cria qu'on ne servait pas les gamines et que je devais rentrer chez mes parents. Visiblement, je l'emmerdais. Mais il était mal tombé, il ne savait pas à qui il avait à faire. Et comme si cela ne suffisait pas, il alla s'asseoir en face de moi et posa ses grands pieds sur la table où j'étais sensée boire. Je le regardais d'un air consternée.

"Ah très bien, seulement voilà, j'ai soif et je ne comptes pas m'en aller d'ici. Quel dommage." lancais-je d'un ton ironique.

Je croisais les bras et posais ma tête dessus, tout en gardant les yeux rivés sur mon interlocuteur si charmant. Il était temps que mon mauvais caractère sorte un peu, il n'allait surement pas gagner à ce jeu là. Je tenais tête à ma propre mère, ce n'était pas un jeune serveur, pas beaucoup plus âgé que moi, qui pouvait me virer ! Mineure ou pas, je savais me défendre. Puis on ne sert pas que de l'alcool dans un bar.

J'observais mon voisin d'en face, il avait la peau foncé et les cheveux bruns. Je ne distinguais pas son visage, j'étais réduite à une bande dessinée "Iznogoud". Je connaissais justement, vaguement, juste de nom en fait. Je préférais Tintin ou Gaston Lagaffe. Enfin bref, je perdais patience ...


HJ : Pardon, c'est pas très long, je sais pas trop quoi dire xD

'allais reprendre ma lecture, là où elle était, en m'asseyant dans une position confortable pour moi, et lui faisait grès de la vue de mes pieds majestueux. J'allais enfin savoir le dénouement de l'histoire. La gamine qui se trouvait en face de moi décida alors de me tenir tête et m'annonça qu'elle ne voulait pas bouger. Je me demandais si la fille qui se présentais devant moi savait à qui elle parlait. Non mais je rêve ? Je lève le nez de ma bible tout en la regardant avec de petits yeux. Je fais glisser mes jambes sous la table. Bon, j'avoue qu'elle avait un semblant de cran mais face à moi, elle allait vite être reçue. Et là, elle venait d'énerver l'Empereur. Je pose ma bande dessinée sur la table et me lève. Le menton relevé, l'air pseudo imposant. Je voulais lui montrer toute l'étendue de ma prestance. Je lance d'abord une exclamation dédaigneuse et dans un sourire je lui lance:

" Et bien si tu as soif, il reste l'abreuvoir des chevaux. Je vois que tu ne sais pas à qui tu parles la morveuse ! Je suis Kuzco, le plus beau génialissime des Empereurs et tu me dois le respect ! "

Un rire moqueur s'échappe de mes lèvres et j'attrape ma BD avant de tourner les talons jusqu'au bar. J'étais fier de ma petite réplique bien placée. Je passe derrière et je m'installe de nouveau et j'attends de voir si la demoiselle décide de partir. Je croise les bras, et par provocation je prends un verre que je remplie d'eau. Peut-être croyait-elle que j'allais lui apporter. J'avoue que c'était de la pure provocation. Je lève mon verre pour trinquer et je le porte à mes lèvres. Je bois alors de longues gorgées tout en la fixant. Je savais que je la faisais miroiter à faire celà mais c'était plus fort que moi. J'avais compris que dans ce monde on ne pouvait pas avoir tout ce qu'on voulait et peut être que je reportais cette frustration sur cette gamine qui n'avait absolument rien demandé. Après celà, je m'assois de nouveau, reprend ma bande dessinée et commence à reprendre ma lecture là où elle était dans une sorte de rictus dédaigneux. Peut-être allais-je enfin découvrir la fin de mon histoire.