Disparition. Souris. Londres. Même endormis ma petite cervelle de rongeur ne cessait de chercher un problème aux évènements actuels qui perduraient déjà depuis un petit bout de temps. Chaque jours, je voyais des souris venir toquer à ma porte, ne comprenant pas ce qui se passait. Parfois même à la limite de me tomber dans les bras en train de pleurer, inquiet. Une situation qui commençait à me dépasser bien que j'avais de nombreuses fois songé que cela devait être le coup du Napoléon du Crime bien qu'il n'avait plus donné de signe de vie après sa chute. Mais le plus étrange encore, c'est que toute ses souris différaient totalement. Aucun n'avait de lien avec un autre et ils se trouvaient tous éparpillés à travers le monde. Un bébé, un adulte, un membre de la garde royale, un vieillard, une jeune demoiselle... Et tant d'êtres encore ! Mais qui donc pouvait bien être derrière tout ça ? Qui avait eut l'idée d'enlever ces pauvres innocents ? Et surtout ; Pourquoi puis comment ? C'est comme si, en réalité, ils se volatilisaient sans laisser une trace de leur passage. On les voyait un jour et le lendemain, ils disparaissaient, comme par magie... Mais soyons bien clair là-dessus. Il n'a jamais été question de sortilège à Londres bien que certaines souris auraient pu dire le contraire, surtout lors de mes enquêtes. J'ai toujours su déjouer les tours de passe-passe finement menés et personne n'a su me suggérer l'existence de la sorcellerie, qu'elle soit blanche ou noire ! Aussi, c'est à cause de cette incrédulité que je ne fus aucunement préparé par ce qui allait se passer le lendemain matin... Enroulé, en position de fœtus, ce fut un terrible mal de dos qui me tira de mon sommeil... S'en suivit d'un carnage infâme. Avais-je oublié d'éteindre quelque chose où bien était-ce Mrs Judson qui était en train de faire le ménage à une heure hâtive ? Pour une fois que j'avais prit la décision de me reposer tranquillement ! Mais quand je bouge, je sens également que l'endroit où je me trouve n'est pas mon lit et qu'il se rapproche bien plus d'un parterre extérieur qu'un meuble confortable, sans parler de l'humidité qui recouvre le sol. Soudainement j'ouvre alors les yeux, vivement surpris par les évènements. Si je ne suis pas chez moi alors où pourrais-je bien être ? M'avait-on enlevé pendant la nuit moi aussi sans que je ne m'en rende compte ? Non ! Certainement pas ! Que nenni ! Comment aurais-je pu me laisser ainsi faire sans que je ne réveille en sursaut ? Je n'avais pas le sommeil lourd, même fatigué. Toujours agité et surtout en ce moment, je ne pouvais m'être laissé prendre même par plusieurs créatures... Sans doute m'avait-on drogué ? Il n'y avait point d'autres choses qui me paissait à travers l'esprit à vrai dire. Surtout lorsque je vis ces humains défiler en dehors du cul-de-sac répugnant où je me trouvais, remarquant qu'ils avaient la même taille que moi. Perturbation du sens de la vue, c'est Élémentaire !

« - Pas un geste... Pas un geste... » murmurais-je alors pour moi tandis que je restais recroquevillé, tenant mes bras et les frictionner pour me faire un maximum de chaleur alors que je me trouvais seulement recouvert d'une robe de chambre pourpre, par-dessus un ensemble d'un pantalon simple, d'une chemise, d'un veston et d'une cravate... En bref, ma tenue habituelle lorsque je voulais me vêtir d'une manière décontractée sans paraître négligé bien que mon état actuel faisait peine à voir. C'est même dégoûté que je voyais mes vêtements totalement sali par le milieux fangeux. Il fallait absolument que je rentre chez moi pour me changer et arborer une tenue adéquat pour retrouver ces malfaiteurs qui avaient osé me déposer ici... Grossière erreur d'ailleurs ! Cela pourrait être très certainement me servir d'indice par la suite : leur planque ne pouvait pas être bien loin. C'est à cette pensée que je me levais subitement. Il fallait que je la retrouve maintenant, je n'avais de temps à perdre s'ils étaient présentement à Londres, ils pouvaient partir n'importe quand... La tenue ? Je m'en occuperais plus tard, même si pour cela, j'allais ramener de la boue chez moi, au risque de fâcher Mrs. Judson...

Ni une ni deux, je bondis sur mes deux pieds, avant de me mettre en route. Les gens se retournent en m'apercevant... Comme si au final ils pouvaient me voir. Mais je ne fais pas bien attention. Je les pousse même, ne croyant pas avoir affaire à de véritables humains. Peut-être que je me trompe et que cette drogue ne trouble pas ma vue dans le sens où j'ai la sensation d'être plus grand mais que je vois les souris sous une autre forme ? C'est étonnant, j'ai jamais vécu ça. Je prends d'ailleurs la peine de me regarder dans une vitrine en m'arrêtant soudainement. Si je croyais me voir sous ma forme originelle, je me vois également comme un humain. « - C'est invraisemblable !! » m'exclamais-je en sautant sur place tout en me contemplant dans cette vitre. Mes yeux, mon pelage, ma truffe... Tout à changé ! Je me vois également comme l'un de ces bipèdes dangereux ! Si cela devait m'inquiéter ? Être sous l'emprise d'une drogue quelconque ne me gênait aucunement bien que j'espérais grandement être chez moi, dans mon fauteuil, en plein trip. Par la même occasion, l'idée que je sois en proie à un délire hallucinogène était une idée qui s'ancrait peu à peu dans mon esprit : Il n'était pas rare que j'use ce genre de produits pour m'aider à résoudre une investigation, aussi avais-je dû en venir à cette méthode pour résoudre celle que j'étais en train de diriger.

Sans être alarmé, j'entrepris de marcher dans ce Londres métamorphosé, accélérant par moment le pas et suivant mon instinct pour retrouver les criminels. C'est alors que je m'arrêtais devant une porte semi-ouverte non loin du lieu où je m'étais relevé. Coïncidence ? Je voulais bien y croire mais je ne voulais pas passer aussi d'une probable piste... On aurait pu laisser cette porte par inadvertance et le propriétaire pouvait revenir à tout moment mais en brave souris, je voulais à tout prix déjouer les plans du malfaiteur et passer dans une maison qui ne m'appartenait pas ne me gênait aucunement ! Ainsi, je poussais l'ouverture avant de rentrer et d'examiner les lieux. Concentré, je reniflais l'air tout en observant le paysage, rien qui pouvait me permettre de faire une idée sur la personne qui habitait ici : probablement pas une planque en tout cas, mais une habitation ! Je voulais malgré tout perfectionner mes recherches et visiter d'autres pièces, mais je fus arrêté lorsque j'entendis des pas retentirent. Le temps que la personne arrive, j'eus à peine le temps d'aller me planquer dans un meuble remplit de casseroles et surtout... Dans un fracas monstre.