No more happy endings...
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €

 :: RP Abandonnés
Quand je disais que je voulais m'envoler dans le bleu de l'espace ce n'était pas à prendre au pied de la lettre. | Sam S. Brown
Invité
Anonymous
Invité
Mer 1 Juil 2015 - 20:46





Quand je disais que je voulais m'envoler dans le bleu de l'espace ce n'était pas à prendre au pied de la lettre.
feat Sam S. Brown



La journée avait été belle, grandiose, splendide. Tous au château fêtait la fin du maléfice qui les avaient transformés en objets et leur maître en Bête. Belle avait été célébrée comme l'héroïne du jour. Après tout c'était grâce à elle que tout était revenu à la normale. Adam l'avait prise par la main et Belle avait sourit en le regardant dans les yeux... dans ses yeux d'un bleu si particulier et qui l'avait frappée même quand il était encore une bête. Ils avaient dansé, énormément et on commençait à parler des fiançailles du maître avec sa dulcinée qui seraient le prochain événement.

Lorsque les festivités se terminèrent, ce n'était que la soirée et Belle s'était allongée sur une banquette, près de la fenêtre de sa chambre et elle s'était mise à lire un livre qu'elle avait trouvé dans l'immense bibliothèque du château. Comme toujours elle repoussait le moment auquel elle devait se coucher sous prétexte que le chapitre qu'elle lisait était le dernier. Adam venait s'en inquiéter de temps en temps et au bout d'un moment la laissa tranquille.
Belle finit par s'endormir, appuyée sur l'accoudoir, son livre était tombé sur le sol.

Des bruits, étranges et qu'elle ne connaissait pas et auxquels elle ne pouvait associer d'images, une violente lumière qui lui arrivait dans les yeux comme si les rideaux avaient été tirés lorsque le soleil était à son zénith et la sensation que la causeuse sur laquelle elle s'était couchée était bien moins confortable qu'à l'accoutumée, voici ce qui réveilla Belle. Elle ouvrit les yeux et les referma immédiatement du fait de la violente luminosité qui l'avait aveuglée. La jeune fille décida de les ouvrir peu à peu et se redressa avant de regarder autour d'elle, perdue. Ses yeux se posèrent sur l'objet sur lequel elle était couchée déjà. Elle était allongée sur un banc... En bois et métal, c'était loin d'être la matière confortable qu'était le velours de sa banquette. Elle leva le regard. Elle se trouvait à l'extérieur et ce n'étaient pas les jardins du domaine qu'elle avait sous les yeux.

–  Adam ? murmura-t-elle, complètement perdue. Zip ? Papa ?

Tout ce qu'elle voulait, c'était savoir où elle était et où étaient les autres... Et comment cela se faisait qu'elle se retrouve dans un lieu pareil. Elle se leva et remonta le châle qu'elle portait sur ses épaules. Les personnes qu'elle croisait la regardaient d'un air étonné. Après tout, ce n'était pas courant de voir une jeune femme habillée comme on le faisait au XVIIIe siècle. Belle ne se souciait pas de leurs regards, ce qui la préoccupait était de savoir où est-ce qu'elle était et qu'étaient devenus les autres. Elle avait peur pour ses proches.

D'ailleurs elle était tellement préoccupée par ses pensées qu'elle heurta quelqu'un.

– Oh pardon, je ne voulais pas... Enfin je ne faisais pas attention... se hâta-t-elle de dire en replaçant une de ses mèches de cheveux derrière son oreille avec une grimace gênée.

Déjà qu'elle était complètement perdue alors si elle commençait à s'attirer les foudres des gens... Ça commençait bien.


© Jawilsia sur Never Utopia

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité
Mar 14 Juil 2015 - 3:51


« Quand je disais que je voulais m'envoler dans le bleu de l'espace, ce n'était pas à prendre au pied de la lettre » Sam Scamp Brown & Belle La Rose
Que suis-je ? Où suis-je ? Des réponses si facilement répondues par les étrangers qui m'entourent. Je suis un humain. Je suis à Paris. Merci, mais pouvez-vous préciser ?

Il n'y a pas si longtemps que je suis débarqué dans ce monde, que j'ai fait mes premiers pas en tant qu'être humain. Il faut dire que c'est beaucoup plus facile marcher à quatre pattes. Et ça va beaucoup plus vite aussi, malgré que je ne me débrouille pas mal. J'apprends, tranquillement. Mais les questions se multiplient. Comment suis-je débarqué dans ce monde ? Ce n'est pas parce qu'à l'origine je suis un chien que je suis stupide ! Cela ne prends pas beaucoup de cerveau pour comprendre que l'univers dans lequel je me trouve, n'est pas le mien. Le comment et le pourquoi cependant, m'échappe encore. La petite Marie que j'ai rencontré dès mon arrivée n'a pas pu m'éclairer sur le sujet. En fait, je n'ai pas directement posé la question. À quoi bon qu'on me prenne pour un fou ? Je ne vais pas ternir une réputation qui n'est même pas encore bâtie ! Du moment que je suis ici, je vais en profiter. Pas de père, pas de Jim Chéri, pas de collier ni de laisse, pas d'Ange, mais ça je ne m'en réjouis pas vraiment loin de là... Une liberté servie sur un plateau d'argent ! Celle dont j'ai toujours rêvé avec un bémol, je ne suis pas moi. Mais qui suis-je ?

Je suis Scamp, néanmoins, les gens que je côtoies m'appellent Sam. C'est plus commun et moins bizarre qu'il dit Steve. Je suis un chiot, issu d'un amour sincère et à l'eau de rose. J'ai trois soeurs, trois triplettes. Bref. Je suis un jeune chien qui n'attendait qu'une nouvelle opportunité d'avoir un peu de liberté, question d'échapper aux bains quotidiens. Pas que je souhaitais vraiment partir. Non, j'étais bien, réconcilié avec tout le monde dans ce grand foyer rempli d'amour. Mais qui n'apprécie pas les petits cadeaux de la vie ? Ceux qui ne les voient que comme des cadeaux empoisonnés, certes. J'avoue avoir vu cet angle, d'abord. Je n'avais pas d'argent, et n'en ayant jamais eu besoin, il est difficile d'en comprendre le système et son bon fonctionnement. Manger, je sais me débrouiller pour trouver. Me loger, ça c'est un autre problème. J'ai intégré si je puis dire, une bande de rue, des clochards, je vois un peu pourquoi mon père porte ce nom, étant donné son passé. Avec eux, je vis la vie à la dure. Comme un humain de rue, faute d'être un sans collier. Il n'y a pas de fourrière. Pour les humains, cela s'appelle la police. C'est tout aussi dangereux. S'ils t'attrapent, ils te mettent en cage, eux aussi. Et j'en ai des frissons qu'à y penser. Mais jusqu'à maintenant, je n'ai pas trop eu d'ennuis. Je sais bien me cacher. Je n'ai pas l'intention de travailler. Pas tout de suite. Je n'en vois pas l'intérêt.

Ce matin, après avoir fui la police avec Steve une partie de la nuit, après s'être faits pincés à prendre notre souper sans payer, nous avons pris un bain de minuit dans une fontaine. On a pas tous le luxe des bains avec de l'eau chaude et un maître qui nous brosse et il faut dire, que l'eau froide des fontaines publiques me fait regretter mes bains, chez moi. Nous n'étions plus très propres après notre escapade dans les ruelles, à traverser des haies et couper à travers les cours des résidents du quartier. Suite à cela, trempé jusqu'aux os, j'eus envie d'aller m'étendre dans le parc. C'est l'endroit le plus calme et le plus douillet que j'eus trouvé jusqu'à présent. Je m'y rendais donc, seul, après que Steve ait décidé de rejoindre les autres sous un petit pont à quelques rues, où nous avions habitude de dormir. Il faut dire qu'entre me coucher dans l'herbe ou sous un pont sur le sol humide et à l'odeur de reflux d'égouts, autant me rouler dans l'herbe des heures plutôt qu'endurer ça. Je marchai le long des sentiers pédestres, le silence m'entourant comme si je venais de pénétrer un endroit où personne ne pouvait m'atteindre, le bruit des criquets comme si une douce musique accompagnait mes pas solitaires. J'eus un petit reniflement de nostalgie, vite ravalée par ma fierté. J'essaie de ne pas penser à ma balade avec Ange, qui me revenait sans cesse à l'esprit tel un tourment sans fin. Fatigué, je décidai de me coucher dans l'herbe, mon manteau que je retirais pour me couvrir le torse, je comptai les étoiles pour m'endormir.

Un bruit sourd me tira de mon sommeil. Je sursautai, paniqué, alerte. Redressé, je scrutai les alentours d'un regard vif. Rien à l'horizon. Je soupirai de soulagement. Alors que j'allai me recoucher, je remarquai un corps couché sur le banc le plus près de moi. Il n'était pas là lorsque je me suis couché. Peut-être un comme moi, malchanceux ou immigrant si on veut. Ou les deux. J'haussai les épaules et me recouchai.

Ce qui me réveilla plus tard fut la clarté qui s'installait confortablement. Je m'étirai et notai que le parc était déjà bondé de gens venus marcher, profiter du beau temps et de leurs vacances et d'autres venus faire de l'exercices ou autre activité qui ne m'importait peu. Je baîllai et tournai la tête vers le banc où le corps était encore étendu. Un moment je me demandai si la personne n'était pas morte. Je grimaçai et fus soulagé de le voir s'animer. Quand il se redressa, il me fut évident qu'il s'agissait d'une femme. Elle avait l'air perdu, cela se sentait des milles à la ronde. Je me relevai, pris le temps de m'époussetai et voulut me diriger vers elle pour lui demander si tout allait bien, que la voilà partie et BAM. Ouch. Elle accrocha un homme, ou plutôt une armoire à glace. Je l'entendis même parler d'où j'étais tellement je n'étais pas loin. « Oh pardon, je ne voulais pas... Enfin je ne faisais pas attention... » Je secouai la tête. Elle avait vraiment l'air perdu la pauvre. Voyant le monsieur grommeler des injures et s'en aller bourru, laissant la pauvre jeune femme plantée derrière avec ses excuses, je m'approchai doucement et posai une main sur son épaule. « Est-ce que tout va bien ? » Je lui souris, question de ne pas l'effrayer encore plus. « Si je peux faire quoi que ce soit pour aider, il faut le dire ! Vous m'avez l'air bouleversé !» Elle m'avait l'air tellement déboussolée que j'aurais fait n'importe quoi pour l'aider.« Moi c'est Sam. ou Scamp. Je préfère Scamp ! »Il tendit la amin devant lui.


made by ℬlue ℐⅴy
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité
Jeu 16 Juil 2015 - 17:20





Quand je disais que je voulais m'envoler dans le bleu de l'espace ce n'était pas à prendre au pied de la lettre.
feat Sam S. Brown



Sa journée commençait assez mal à dire vrai. Lorsqu'elle avait percuté l'homme, celui-ci se retourna. Disons qu'il était intimidant, une vraie montagne de muscles... Mais bon, Belle avait vécu pire. Comme une bête immense et colérique. L'homme se mit alors à parler avec des mots pour la plupart incompréhensibles pour la jeune femme qui restait droite. Ses lèvres s'amincirent. Même si elle ne comprenait pas un traître mot de ce que l'autre disait, il était clair que c'était loin d'être aimable. Cela ressemblait plus à des injures qu'autre chose.

Le mastodonte finit néanmoins par s'en aller, l'air furieux et Belle soupira, ramenant une de ses mèches de cheveux derrière son oreille.

– Il me semblait m'être excusée. déclara-t-elle à mi-voix avant de regarder autour d'elle.

Les gens qui passaient près d'elle la regardaient avec mépris, parfois ils maugréaient dans leur barbe et ils marchaient sans faire attention à où ils allaient. Piétinant la robe de la jeune femme qui finit par s'écarter du chemin de gravier pour se remettre sur l'herbe en relevant ses jupes.

– Ces jeunes... Ils ne savent plus quoi inventer. Ils font n'importe quoi pour s'occuper. marmonna une vieille femme à la personne qui l'accompagnait. Un vieillard qui semblait ne rien entendre.

Les épaules de la jeune femme s'affaissèrent et elle soupira. Elle commençait à être désespérée. Elle espérait de tout cœur que ce qu'elle vivait actuellement soit un mauvais rêve et qu'elle allait se réveiller. Elle ferma les yeux un moment.

– Allez Belle... Tu ne fais que rêver... se chuchota-t-elle à elle même en agitant ses mains de manière nerveuse près de sa tête et marchant dans un rayon limité. Tu vas te réveiller... Maintenant !

Elle rouvrit ses yeux dans un regard illuminé d'espoir avant que la réalité ne revienne à elle. La jeune femme soupira longuement et massa l'arête de son nez avec son pouce et son index. Bon elle s'en doutait que ça allait se passer comme ça... C'était prévisible, une situation ne s'arrange pas en un claquement de doigts. Il fallait du temps. Il fallait d'abord qu'elle sache où elle était. Elle allait demander à quelqu'un. Oui, elle allait faire ça. Après elle improvisera.
Elle sursauta légèrement de surprise quand elle sentit une main sur son épaule et elle tourna le visage pour voir de qui il s'agissait. C'était un jeune homme, il lui sourit. Belle fronça légèrement les sourcils, non pas de colère mais de stupéfaction .

– Est-ce que tout va bien ? demanda-t-il avant de sourire.

Il avait dit à peine une phrase et il était devenu la personne la plus aimable que Belle aie rencontrée aujourd'hui... Et de loin. Il n'avait pas l'air méchant en plus et il avait l'air soucieux... En plus d'avoir l'air honnête dans ce sentiment.

– Si je peux faire quoi que ce soit pour aider, il faut le dire ! Vous m'avez l'air bouleversé !

«  "Bouleversée" ? » Belle eut envie d'éclater de rire. Non pas d'un rire amusé mais nerveux. Bouleversée, elle l'était, ah ça oui. En même temps se réveiller dans un lieu parfaitement inconnu et faire face à une grossièreté sans pareille de la part d'inconnus qui se contentaient de la juger... Il était normal qu'elle aie ce sentiment.

Le jeune homme continuait de parler. Il disait qu'il s'appelait Sam... Ou Scamp... Pourquoi avait-il relié ses deux noms par un "ou"... Il ne savait pas comment il s'appelait ?
Pendant ce temps Belle restait silencieuse, l'écoutant. Elle hésitait à parler de son problème... Pas qu'elle aie peur que Scamp ne soit pas fiable... Il donnait une sentiment de confiance, comme Mme Samovar ou Zip lorsqu'elle les avait rencontrés...
Mais est-ce qu'il comprendrait si elle lui parlait de ce qu'elle vivait à présent ? Elle allait tout de même se présenter. Elle regarda la main tendue avant de la serrer.

– Je m'appelle Belle. déclara-t-elle en souriant. C'était d'ailleurs un sourire soulagé qu'elle esquissait là. Rencontrer une telle personne qui se montrait si gentille après avoir été confrontée à d'autres qui avaient été d'une sympathie fort discutable était réconfortant. Elle continua. Où suis-je ? Enfin... Ça pourrait sembler improbable mais ce lieu ne me dit rien et je me suis réveillée ici alors que je me suis endormie dans... Enfin ailleurs...

Elle éclata finalement de ce rire nerveux qu'elle retenait depuis le début. C'était plus fort qu'elle, elle devait le laisser aller. Elle n'arrivait plus à le contenir.

– Je... je suis navrée... Vous ne devez pas me comprendre... À dire vrai moi-même je ne comprends pas ce qui se passe... J'ai l'impression d'avoir atterri dans un autre monde... Parce que lorsque je me suis endormie je me trouvais dans ma chambre, dans le château de mon fiancé et là je me réveille ici, à l'extérieur, dans un lieu qui m'est inconnu... Oh je dois vous paraître folle.

Elle continuait de rire malgré elle. Décidément elle était bonne à être internée. Elle s'attendait tellement à voir Scamp avoir le même regard que les gens du village provincial dans lequel elle vivait... Un regard plein de jugement et d'incompréhension.



© Jawilsia sur Never Utopia
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité
Ven 17 Juil 2015 - 6:58


« Quand je disais que je voulais m'envoler dans le bleu de l'espace, ce n'était pas à prendre au pied de la lettre » Sam Scamp Brown & Belle La Rose
J'aurais pu la regarder s'humilier à tourner en rond, rire un peu et repartir. Je ne la connaissais pas, et vu d'ici, elle me semblait sur le point d'exploser. Ah, ces femelles. Le don qu'elles ont pour s'inquiéter de tout et de rien au point d'en devenir folles est pour le moins flagrant chez chacune d'elles, mais au combien adorable. C'est à croire que lorsqu'elle se mette les nerfs en boule pour vous c'est qu'elle tient à vous. Celui qui occupait les pensées de la brune devait lui être cher, à en juger simplement par la vitesse qu'elle faisait les cents pas dans l'herbe et à la vitesse fulgurante à laquelle ses deux mains s'agitaient près de son visage. J'aurais pu en rester là, analyser à distance, ne pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. Mais l'instinct fut plus fort que la lâcheté de ne pas aider. Après m'être assuré qu'elle se calmait légèrement, pour ne pas lui causer une crise du cœur par dessus les soucis qui lui prenaient déjà la tête, je m'approchai, tranquillement mais sûrement.

C'était plus fort que moi. L'envie d'aider cette demoiselle, de ne pas la laisser à elle-même, avec tout ce qui émanait de ce petit corps frêle. Panique et désarroi, désorientation et inquiétude... Je sentais tout cela. Cela venait me chercher droit au cœur, moi qui en absorbe une grande partie. Qui prend de ce lourd fardeau sur mes propres épaules. N'est-ce pas là mon devoir ? Être fidèle à ceux qui le méritent, à ceux que j'aime ? Et pourquoi ne pas l'être envers ceux qui en ont l'infini besoin par le fait même ? Oui, j'avais l'impression que je devais l'aider, mais une partie de moi le voulait aussi. Je suis comme ça.

Lorsque ma main entra en contact avec elle, je sentis tout de suite le frémissement de ses muscles aux aguets, et le tressautement de son cœur qui était pris par surprise. Son visage et le regard qu'elle me lança me confirmaient le tout. Dur de ne pas sourire devant de tels traits, même tirés. Et ce regard emplit de force, mais qui semblait tout de même avoir besoin de support. Cela en était déconcertant. Je resserrai doucement ma main, question de lui influer calme et confiance. Je respirai un bon coup, espérant qu'elle en fasse de même, question de détendre l'atmosphère. « "Bouleversée" ? » Le rire qui s'échappa de sa gorge me fit serrer les dents, forçant encore un peu mon sourire. Je connaissais cette sensation et cette lueur folle dans le regard. Je dus avoir à peu près la même alors que je débarquai ici il y a tout juste quelques semaines, à peine quelques mois de cela. On n'en mourrait pas cependant, malgré les assauts de panique et de désespoir. « Je m'appelle Belle. Où suis-je ? Enfin... Ça pourrait sembler improbable mais ce lieu ne me dit rien et je me suis réveillée ici alors que je me suis endormie dans... Enfin ailleurs... » À l'instant, je regrettai de ne plus être chien. Je me serais volontiers assis dans l'herbe pour la regarder et l'écouter. Saleté de corps humain. Il m'était encore difficile d'être confortable dans une quelconque position, exceptée celle couchée. Mais je jugeai le moment très inopportun. Je pris donc mon mal en patience. Et puis, peu à peu, je voyais ses épaules se détendre, son souffle se régulariser et son abdomen se décontracter. Je restai donc en silence, la laissant reprendre le dessus sur la vague de nervosité qui avait déferlé. J'attendais que la tempête se dissipe. Malgré les regrets que j'éprouvais encore et toujours à propos de ma forme d'origine, je n'avais pas réussi à passer outre la formulation qu'elle avait utilisé. L'hésitation qui avait marqué la fin de sa phrase. Ailleurs. Ce mot souligné de cette façon lui donnait l'impression de déjà vu. Lui aussi connaissait cette sensation de «ailleurs». Cela se pourrait-il donc qu'elle aussi ? Elle aussi était donc dans le même bateau que lui ?

« Je... je suis navrée... Vous ne devez pas me comprendre... À dire vrai moi-même je ne comprends pas ce qui se passe... J'ai l'impression d'avoir atterri dans un autre monde... Parce que lorsque je me suis endormie je me trouvais dans ma chambre, dans le château de mon fiancé et là je me réveille ici, à l'extérieur, dans un lieu qui m'est inconnu... Oh je dois vous paraître folle.
»
C'était à mon tour de rigoler. Plus détaché et plus rieur cependant que son propre rire, je secouai la tête et levai les paumes vers le ciel. « Ne sautons pas aux conclusions hâtives. » Je regardai autour de nous. Les gens se tenaient loin, et nous jetaient des regards de biais tantôt choqués, tantôt curieux, tantôt méprisant. Je détestais être mis dans le même panier que tous ces gens sans empathie, sans la moindre once de compréhension pour personne. Toujours à juger et à analyser à tord chaque détail dans le but de vous trainer dans la boue et de s'élever au-dessus de vous et de prendre avantage sur ceux qui n'avaient pas les moyens de se tenir debout. Je me renfrognai, grondai silencieusement. Tendu, je reposai mon attention sur la demoiselle dénommée Belle, nom justifié par les traits délicats de son visage et sa silhouette svelte et féminine, pour me distraire. Je me secouai. Ce n'était pas le moment pour sauter sur tout le monde pour mordre. Et puis, les humains ne faisaient pas cela de coutume pour se battre. Pourtant... la morsure est une technique bien efficace pour affaiblir. Bref. Je fronçai les sourcils, pensif.« Je crois que nous devrions marcher. J'adore les marches. »J'eus envie de rajouter que je les préférais d'autant plus lorsque je pouvais marcher sans laisse, mais je crois qu'elle se serait sauver en courant ou m'aurait frappé. Aller savoir. « C'est bien mal me cerner si tu penses que je te prends pour une folle. »Je fourrai mes mains dans mes poches et la regardai brièvement avant de regarder le sentier. Je préférais marcher dans l'herbe. C'était plus mou. « C'est moi que tu prendrais pour un fou si je te disais que je sais ce que tu vis. Du moins, je pense le comprendre. Je ne suis pas encore familiarisé avec la situation, je ne sais pas encore ce qui a pu se passer, mais je suis sur le même bateau que toi. » Je m'arrêtai, l'air sérieux, et regardai autour de nous, m'assurant que des oreilles indiscrètes ne nous prêtent pas attention. « Me croirais-tu si je te disais que je ne suis pas humain ? Que je suis beaucoup plus à l'aise dans mon corps de chien ? Que je suis plus à l'aise de me déplacer à quatre pattes plutôt que sur deux ? Que j'aime creuser sans outil pour enterrer et déterrer des objets qui pour moi sont des trésors ? » J'eus envie de pleurer et de rire à la fois. Des images défilaient dans ma tête, empreintes de nostalgie. Ma famille me manque. Ma vie me manque. Mais je ne peux rien faire pour retourner là-bas. Je ne vois pas comment. Tout ce que je peux faire, c'est rendre cette vie ici un peu meilleur. Et pour l'instant, venir en aide à la brune me faisait un grand bien.

« Eh bien. Nous sommes deux fous dans la même barque. Peut-être qu'à deux il nous sera plus facile d'avancer ici. Ici, nous sommes à Paris. C'est tout ce que je peux te dire. C'est un endroit super, mais ça ne rivalise pas avec ma petite ville tranquille de Nouvelle-Angleterre.» Je souris et levai le visage vers le ciel, m'étirai longuement et posai mes mains derrière ma tête. « Visiblement, toi, tu étais déjà humaine dans ton monde. Il faut croire que c'est un atout ! Tu comprends déjà un peu plus le fonctionnement de tout ça que moi. » Je balayai les alentours d'un geste de bras. Je sais comment bien me tenir en tant que chiot. D'accord, je n'obtempère pas toujours, mais je sais ce qu'on attend de moi tout de même. « Si tu me dis ce dont tu as de besoin, et si tu veux de mon aide bien sûr, je pourrai toujours t'aider à dénicher ce que tu cherches. » Je regrettai un moment de ne pas avoir un foyer. J'aurais pu l'y accueillir. Mais mes choix étaient les miens, et j'offrais tout ce que j'avais : mon temps et mon aide.


made by ℬlue ℐⅴy
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité
Lun 20 Juil 2015 - 8:43





Quand je disais que je voulais m'envoler dans le bleu de l'espace ce n'était pas à prendre au pied de la lettre.
feat Sam S. Brown



Son rire se calmait, petit à petit et elle soupira quand ce fut terminé. Il lui semblait perdre la tête.
Elle releva les yeux quand Scamp se mit à rire mais pas d'un rire moqueur on aurait dit, mais plutôt léger et sympathique. Elle regardait aussi les gens autour, à l'écart, lançant des regards peu amènes au duo. Ils les jugeaient, c'était visible et Belle avait l'impression de se retrouver dans le village provincial... Une fois de plus elle avait la sensation d'être différente... Pas qu'elle ne le soit pas, mais l'attention qu'on lui prêtait à ce moment-ci était plus que dérangeante. Ses lèvres s'amincirent, elle se retenait de demander à ces gens s'ils avaient un problème. De manière polie et courtoise, elle n'allait tout de même pas perdre son calme...
Même si elle l'avait déjà perdu en partie soit dit en passant.

– Ne sautons pas aux conclusions hâtives. déclara Scamp en réponse à ce qu'elle avait dit plus tôt.

Cette phrase ne fit que renforcer la sympathie de ce jeune homme aux yeux de Belle. Il fallait toujours se méfier des apparences et apparemment, lui aussi n'en faisait pas grand cas. Scamp sembla remarquer les regards antipathiques que les gens leur lançaient. Il semblait tout à coup plus nerveux qu'alors, comme s'il se retenait de leur sauter à la gorge. Inutile de vous dire que Belle connaissait ce regard pour l'avoir vu dans les yeux d'une Bête qui s'était révélée être quelqu'un d'adorable. Elle se mit alors à se demander pourquoi est-ce qu'il avait ce genre de regard. Pendant ce temps il avait détourné les yeux pour les poser sur la brunette.

– Je crois que nous devrions marcher. J'adore les marches. finit-il par dire.

– Je pense que ce serait une bonne idée en effet. J'ai besoin de me dégourdir les jambes. répondit-elle.

Hormis le fait qu'elle soit loin de ses proches et que les gens ici la jugeaient, elle avait envie de découvrir un peu plus ce monde, savoir ce qui s'y faisait, comment était-il fait... Et par ailleurs découvrir comment est-ce qu'elle avait atterri ici. Sa robe n'était pas très encombrante, heureusement qu'elle ne portait pas celle de bal, la jaune, ça aurait été une véritable épreuve physique de se déplacer avec celle-ci, et elle eut à relever les pans pour marcher convenablement.

– C'est bien mal me cerner si tu penses que je te prends pour une folle.

Belle le regarda et rit légèrement, d'un ton un peu amer.

– À dire vrai j'ai l'habitude qu'on pense cela de moi. Enfin pas que je sois folle, même si un peu oui mais que je sois différente. Ce n'est que récemment que j'ai rencontré des gens qui ont su m'apprécier à ma juste valeur.

Ils marchaient à présent dans l'herbe, elle était bien verte et tendre sous leurs pas, c'était une sensation assez agréable il fallait le dire.

– C'est moi que tu prendrais pour un fou si je te disais que je sais ce que tu vis. Du moins, je pense le comprendre. Je ne suis pas encore familiarisé avec la situation, je ne sais pas encore ce qui a pu se passer, mais je suis sur le même bateau que toi. avoua-t-il finalement avec un air sérieux sur le visage et en jetant des regards ailleurs.

Belle l'écoutait sans répondre, elle haussa les sourcils. Quelqu'un qui comprenait ce qu'elle ressentait ? Et qui avait vécu la même chose ? Savoir qu'elle n'était pas seule dans cette situation lui réchauffait le cœur. Mais...
Et s'il faisait une mauvaise blague ? Pour lui jouer un tour ? Non. Il avait l'air trop sincère pour faire cela et il semblait lui aussi perdu mais Belle attendit qu'il termine avant de porter un quelconque jugement sur Scamp.
Ce dernier continua donc.

– Me croirais-tu si je te disais que je ne suis pas humain ? Que je suis beaucoup plus à l'aise dans mon corps de chien ? Que je suis plus à l'aise de me déplacer à quatre pattes plutôt que sur deux ? Que j'aime creuser sans outil pour enterrer et déterrer des objets qui pour moi sont des trésors ?

Un chien ? Voilà ce qui expliquait le regard farouche qu'elle avait remarqué plus tôt lorsqu'il avait remarqué les gens qui les jugeaient à l'écart. Il était donc un représentant du meilleur ami de l'homme. Il semblait d'ailleurs triste tout à coup, Belle en conclut donc que lui aussi avait sûrement été séparé des siens.

– Pour être honnête... J'ai remarqué votre regard plus tôt et je peux vous dire que l'espace d'un instant il n'était pas humain. déclara-t-elle avec un sourire d'une douceur sincère avant d'ajouter. Je vous crois. Pour ce que vous dites à présent. elle marqua une pause, son visage prenant une expression pensive. Peut-être est-ce à cause d'un sortilège que nous nous retrouvons ici... Et je suis certaine que nous ne sommes pas seuls dans cette galère, qu'il y en a d'autres.

– Eh bien. Nous sommes deux fous dans la même barque. Peut-être qu'à deux il nous sera plus facile d'avancer ici. Ici, nous sommes à Paris. C'est tout ce que je peux te dire. C'est un endroit super, mais ça ne rivalise pas avec ma petite ville tranquille de Nouvelle-Angleterre. il s'étira et leva les yeux au ciel avant de rajouter. Visiblement, toi, tu étais déjà humaine dans ton monde. Il faut croire que c'est un atout ! Tu comprends déjà un peu plus le fonctionnement de tout ça que moi.

Belle écarquilla les yeux, surprise. Paris ? La capitale ? Elle regarda autour d'elle. Qu'elle avait changé... Quand elle était plus jeune elle avait dû accompagner son père dans la capitale et elle n'avait rien à voir avec ce qu'elle voyait là.

– Paris ? Oh je vois... Et vous venez de Nouvelle-Angleterre ? C'est assez loin d'ici je suppose... Ça a dû vous faire un choc de plus... Pauvre de vous mais je vous comprends... J'ai beau être française, je me sens comme une étrangère ici. déclara-t-elle avec un léger rire. Et oui, j'étais déjà humaine donc je pourrais peut-être vous aider si jamais vous avez un problème.

Dans ce genre de situations, il fallait bien se serrer les coudes, surtout quand il y a d'autres personnes dans le même cas que soi.

– Si tu me dis ce dont tu as de besoin, et si tu veux de mon aide bien sûr, je pourrai toujours t'aider à dénicher ce que tu cherches.

Belle sourit, elle appréciait l'aide que lui offrait le jeune homme. Mais elle n'allait tout de même pas rester passive, oh non, elle allait faire de son mieux pour se débrouiller. Oui, elle allait réussir.

– Je pense qu'il vaudrait mieux que l'on s'entraide, comme nous sommes dans la même galère. elle réfléchit. J'imagine que ce qui n'a pas tant changé c'est de trouver un travail pour se sortir d'une situation précaire... Et pour réussir à se loger et se nourrir... Mais j'ai une question... En connais-tu d'autres dans ce cas-ci ? Enfin qui sont dans une situation pareille à la nôtre ? J'imagine que nous ne sommes pas deux cas isolés.

Elle continuait de sourire. Elle se sentait beaucoup mieux d'un coup, même si beaucoup restait à faire.



© Jawilsia sur Never Utopia
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Sauter vers: