Yzma crève l’écran

Le Loir entre en scène pour un peu de folie

Londres était un endroit maussade, comme mon humeur… Il pleuvait tout le temps, au point que n’importe qui serait tombé malade... la dépression guettait, tout comme le rhume… D’ailleurs, depuis ce matin, mon nez coulait d’une jolie couleur fluo! Mais ce n’était pas aussi fluo que la morve de Chess, jamais je n’aurais pu prétendre à son titre, ça c’était certain. Lorsque je sortie me promener pendant ma dernière journée libre avant de retourner à Paris, je pris mon très cher parapluie et surtout une boîte de mouchoirs dissimulé dans mon sac à main, question de ne pas manqué de munition. Je sais que dans mon état, j’aurais mieux fait de rester coucher et tout ça, mais je n’en pouvais plus de rester enfermée dans une petite chambre d’hôtel miteuse! Bon, pas si miteuse, mais j’avais besoin d’air alors même la chambre la plus luxueuse n’aurait pas été assez bien…

Je ne me sentais pas très bien dans cette ville, mais je m’obstinais à revenir encore et encore, mais pas que pour le thé… Je gardais espoir de retrouver mes amis… mais le seul que j’avais trouvé ici n’était qu’un imitateur doublé d’un voyeur! Je préférais oublier, mais je trouvais un excellent thé dans le coin, alors pour mon café, c’était l’idéal! Peut-être qu’il me faudrait trouver de nouvelles destinations, question de chercher des gouts différents? Quand j’aurais un peu plus de temps, parce qu’entre mon café parisien et mes déjà trop nombreux voyages à Londres et à New-York pour voir Mary, Laurence et son con… conjoint, je manque un peu de temps… et probablement que je ne me détends pas assez. Comme je m’ennuis des longs sommes que je faisais dans ma jeunesse!

Alors que j’arpentais les rues humides, il me vint une idée : Et si j’allais au cinéma? Au moins j’y serais au sec. Je n’étais pas très fan de la télévision, car à l’exception des bulletins de nouvelles, le reste n’était pas vrai, c’était une mise en scène avec des acteurs! Et pis je savais que j’apparaissais dans les films Disney, sauf que je n’avais jamais regardé, car j’avais cru comprendre que je passais pour un mâle dans le vieux film d’animation!  Et puis ça s’appelait « Alice au pays des merveille », mauvais choix de nom! Pourquoi il fallait qu’Alice soit dans le titre? Et puis parlaient-ils de la bonne Alice au moins? Un jour il faudrait que je regarde pour en être certaine… Mais pas aujourd’hui, puisque ce ne faisait pas partie des films présentés. En fait il n’y avait rien d’intéressant à mes yeux, alors je pris celui qui semblait avoir le plus d’action, question de peut-être apprendre de nouveaux trucs de combats…. Et parce qu’il était exclu que j’aille m’abrutir devant un de ces films de filles nunuches

Je pris du pop corn et une boisson gazeuse, parce qu’il parait que ça fait partit de l’expérience général. J’englouti une bonne partie du maïs soufflé bien avant le début du visionnement. Je manquai de bons bouts du film, l’action étant lente à démarrer… et même lorsqu’il fut question de feu et de panique, ce qui se passait deux rangés plus en avant était bien plus intéressant! Une vieille femme sortie de je ne savais trop où donnait des baffes à un jeune homme qui venait de l’insulté. Bien fait pour lui! Lorsqu’il s’éloigna, je lui balançai le reste de mon sac de pop corn, bien fait pour lui! Il ne faut pas s’en prendre aux antiquités! Quoique la dame semblait en état de se défendre.

Je me levai pour m’approcher prudemment d’elle, le parapluie prêt à l’emploi. Elle m’intriguait beaucoup, car elle me faisait penser à une vieille créature farouche, le Jabberwokie. Ce pouvait-il qu’en fait il était une femelle? Ou avait-il une femme? Il me fallait mener l’enquête. Une fois à côté d’elle, je ne trouvais pas grand-chose à dire :

- Est-ce que ça va? Vous semblez perdue? Vous savez, il faut regarder le film assis, sinon quelqu’un viendra nous dire de sortir. Nous pouvons lui éviter la peine de se déplacer et quitter l’endroit? Car après tout, un film de guerre n’est pas si intéressant lorsqu’on a soi-même connu des batailles.

Je sorti, faisant signe à l’antiquité de me suivre… Valait mieux laissez les trois spectateurs restant finir de visionner le film en paix, mon expérience me dictait de ne pas faire d’éclats…