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 :: RP terminés
Strange encounters ⊱ Randy
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Jeu 16 Fév 2017 - 16:09
Strange encounters
Randall & Oliver
when I grow up, I will be brave enough To fight the creatures that you have to fight beneath the bed each night to be a grown up

Oliver resserra son manteau autour de ses maigres épaules en observant la voiture qui venait de le déposer s'éloigner. Un véhicule qui disparaît au détour d'une rue, lui, petite silhouette abandonnée sur le bord de la route, Londres. Cette scène avait une désagréable impression de déjà-vu. Les mains emmitouflées dans un pull trop grand pour lui, il remonta son petit sac à dos en inspirant un grand coup. Le souffle glacé, la boule au ventre, il eut un moment d'hésitation avant de se décider à réduire la distance entre lui et l'immeuble qui se dressait de toute sa hauteur sous ses yeux craintifs. Angoisse de l'inconnu. Que faisait-il ici ? Lui-même n'en avait qu'une idée confuse. On l'envoyait passer le week-end à Londres, chez un certain… Oliver plongea une main dans la poche de son manteau pour en sortir une note rédigée par Hadès. Randall Boggs. Ce nom ne lui était pas familier et ça l'intimidait, Oliver, de devoir aller à la rencontre d'un parfait inconnu. Seul. Le petit aurait aimé qu'Hadès l'accompagne jusqu'à la porte. Mais Hadès, comme la plupart des adultes, était occupé. À quoi ? Ça aussi, il n'en avait pas la moindre idée. L'adulte ne lui avait fourni que de vagues explications sur leur départ précipité pour Londres : il se rendait à Paris, pour affaire, qu'il disait. Des trucs d'adultes. Docile, Oliver s'était contenté d'acquiescer en suivant le mouvement, sans vraiment savoir pourquoi on prenait la peine de faire un détour par la capitale anglaise au lieu de le faire garder directement chez Clémence. Étrange.

C’est le pas trainant et le cœur battant qu’Oliver finit par pousser la porte de l’immeuble, l’esprit remplie d’interrogations. Ce mystérieux Randy l’intriguait autant qu’il l’angoissait. Et s'il n’était pas aussi gentil que Clémence et Kiara, ses autres babysitters? Et s'il se faisait réprimander pour cette visite à l'improviste imposée par Hadès ? Et si on le forçait à manger des légumes ? Et s'il était de la même veine qu’Helga ? Ses questions venaient nourrir un peu plus ses inquiétudes. Inquiétudes qu’il s’efforça d’oublier une fois parvenu devant la porte de l'appartement. Il y était. Sans se torturer davantage l’esprit avec des questions et des scénarios tous plus improbables les uns que les autres, il sonna. Une fois, deux fois. Son petit mot dans les mains, il baissa un instant les yeux. Bonjour, je m’appelle Oliver et je viens de la part d’Hadès. Non. Bonjour, Monsieur. Oui, comme ça. Mais l’enfant n’eut pas le temps de finaliser son petit discours. La porte s’ouvrit pour dévoiler un individu qu’il n’aurait jamais cru revoir.

Son cœur s'emballa. Difficile de décrire l'effroi qui saisit Oliver lorsque ses prunelles brunes se posèrent sur le fameux Randall Boggs. Son nom ne lui avait rien dit, pourtant, ce visage lui était terriblement familier. Dans ses traits, il revoyait avec horreur l'homme qui l'avait violenté le soir d'Halloween. Dans un réflexe presque protecteur, l'enfant porta une main à sa joue en reculant d'un pas. Sa pauvre mâchoire portait encore la marque de leur rencontre. Des bleus, séquelle éphémère de l'altercation. Incapable de formuler la moindre phrase, figé par la peur, il resta là, sans rien dire, à dévisager l'homme qui se présentait à lui d'un regard terrifié. Aucun doute. C'était l'homme d'Halloween. Ses pensées s'enchaînèrent à toute vitesse. La surprise mêlé à la peur l'empêchait de bouger ou de formuler une phrase concrète. L'espace d'un instant, il voulut s'enfuir, courir loin de cet adulte et des souvenirs terribles qui lui étaient liés. Mais pour aller où ?« C'est… » Il déglutit, la gorge désespérément sèche. « C'est … C'est vous M'sieur Randall Boggs? » Couina-t-il. Elle était sortie, cette maudite phrase que la crainte était venue entraver. Rassemblant son courage du mieux qu'il le pouvait. Le mot. Il fallait lui montrer le mot. Il farfouilla avec frénésie dans sa poche. « C'est Ha-Hadès qui m'envoie. » Oublié, le discours pas si bien préparé. « Et... il m'a dit de vous donner ça… » Se pressa-t-il d'ajouter en tendant le bout de papier où étaient inscrites quelques misérables explications de la part de son tuteur. « …Monsieur. » C'était comme tendre la main et attendre qu'un monstre vienne vous l'arracher. Non, c'était pire. Car le petit réalisait avec alarme que si cet homme s'avérait être bel et bien Randall Boggs, cela signifiait qu'il était condamné à passer le week-end avec lui.
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Ven 17 Fév 2017 - 22:38



S
uite à sa réintégration au QG, Randall avait quitté son emploi de professeur d’auto-défense. Bien que cet emploi reste tout de même dans ses cordes, il n’aimait pas particulièrement enseigner aux jeunes enfants qui étaient indisciplinés et couvert de microbes. Avec le temps et surtout avec l’aide de Sam, tout revenait à la normale, comme si jamais il n’avait perdu l’amitié d’Helga. Il lui arrivait, évidemment, de se demander ce que sa chef pouvait penser de lui désormais, mais il espérait qu’elle ait passée l’éponge. Cela avait été très dur pour lui, lui qui la considérait comme sa seconde sœur, mais il avait espoir qu’elle lui aille pardonner complètement depuis le temps.

Au début du mois de Novembre que Randy emménagea dans un duplex dans un quartier paisible. Son ancienne voisine devenait un peu trop curieuse à son goût et, énervante à souhait, l’envie de la tuer l’avait démangé. Ce fut la journée où il l’a surprit à tenter de forcer la serrure de son appartement qu’il comprit qu’il était temps pour lui de changer d’endroit. Il avait feuilleté la soirée même les annonces de logement, puis avait tombé sur ce duplex dont la voisine était une vieille femme à moitié sourde qui lui avait fait une tarte aux pommes pour lui souhaité la bienvenue.  Il avait sourit sans même s’en rendre compte, touché par l’attention de l’inconnue. Peut-être pouvait-il être lui-même dans ce nouvel endroit.

C’était l’une de ses rares journées de congé. Randy avait décidé de resté en pyjama et de passer sa mâtiné à faire de la cuisine. Cet activité, bien que très peu virile comparé à ceux qu’il pouvait faire habituellement, était quelque chose qu’il adorait faire. Il adorait sentir les odeurs des épices et du sucré dans son appartement. Cela avait toujours eu un effet thérapeutique pour lui et chaque fois où il était seul, il ne pouvait s’empêcher de penser aux soirées familiales à Monstropolis.

Ce fut au moment où il s’apprêtait à sortir les cupcakes du four qu’il entendit la sonnette résonner. Zeus s’élança à la fenêtre du salon et commença à japper et à montrer les dents, le nez collé à la vitre. Le brun fronça les sourcils; Il n’attendait personne. Il n’était pas du genre à recevoir très souvent de visite et il n’avait pas souvenance d’avoir acheté quelque chose en ligne. Il déposa la plaque qui contenait les cupcakes sur le dessus du four il enleva les gants qu’il déposa à côté, puis se dirigea vers la porte d’entrée. « Zeus, ça suffit. » Le chien s’éloigna de la fenêtre, mais resta derrière son maître pour vérifier qu’il n’y avait pas de problème à l’horizon. Randy ouvrit la porte et regarda au loin : Il n’y avait personne. Au moment où s’apprêta à fermer la porte, il entendit une petite voix. Il descendit le regard et vu une chose qu’il aurait préféré ignorer.

Une petite créature frêle qui semblait prête à s’envoler au moindre souffle de vent. Il arqua un sourcil, mais ne bougea pas. Ce gamin… c’était celui qu’il avait gentiment agressé lors de la fête d’Halloween. Que venait-il faire à Londres ? Il avait fugué ? Pas que le sort de cet enfant l’intéressait, mais il était plutôt curieux de savoir pourquoi il se trouvait en face de lui. Il annonça alors, d’un ton peu assuré que c’était Hadès qui l’envoyait. Alors cet homme en était rendu à engager des morveux pour faire le sale boulot ? Il lui arracha le papier des mains et il le lu rapidement. Une histoire de mission avec Helga. Ses doigts froissèrent légèrement le papier. Pourquoi Helga voulait-elle d’un homme aussi détestable que lui ? Randall pensait de plus en plus à lui payer une séance c’est le psy. Il continua de balayer du regard le bout de papier et soudain il sentit son cœur rater un battement : Oliver. Il resta bloqué un moment sur ce prénom, puis leva le regard pour observer le garçon. « Oliver c’est ça? ». Il grogna puis  froissa pour de bon le papier. « Tu vas t’amuser ici, t’inquiète pas. »

Il ouvrit la porte d’entrée pleinement  et laissa passer l’enfant sous son bras avant de refermer devant lui. Zeus s’avança avec précaution vers Oliver et il le sentit pendant de nombreuses secondes avant de lever les yeux en direction du brun. « Dépose ton sac dans le bureau, au fond à côté des toilettes. Tu dormiras dans la cage de Jupiter. Il est insupportable la nuit quand je l’enferme. » Il sourit narquoisement, puis retourna à la cuisine où les cupcakes avaient refroidit.



© charney

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Jeu 23 Fév 2017 - 18:54
Strange encounters
Randall & Oliver
when I grow up, I will be brave enough To fight the creatures that you have to fight beneath the bed each night to be a grown up

Dans sa gorge, un nœud l'étranglait, l'empêchait d'émettre le moindre son. Il n'avait plus grand-chose à dire, de toute manière. Silencieux, il fixait Randall tandis que celui-ci prenait connaissance de la note. Son regard inquiet guettait le moindre semblant de réaction, le moindre signe d'irritation. Les éclats de colère soudain des adultes avaient le don de l'intimider. Le petit était loin d'avoir oublié les accidents causés par sa maladresse à Halloween, le souvenir était bien trop présent dans son esprit. Alors, comme trop souvent, sa jeune imagination s'emballait, le laissant entrevoir des images terribles. Plongé dans les films de son esprit, dans un état particulièrement nerveux, il manqua de tressaillir lorsque l'adulte reprit la parole. « Oliver c'est ça ? » L'enfant acquiesça d'un bref mouvement de tête, mortifié de voir le papier réduit à l'état de presque rien entre les mains de Randall. Il avait envie de s'éloigner, courir dans la rue, loin. Il pourrait toujours passer la nuit dans le hall d'un immeuble. Ce ne serait pas la première fois. Mais ses pieds restèrent cloués au sol, jusqu'à ce qu'on lui fasse signe d'entrer, plus ou moins rassuré par les paroles de l'adulte. Les mains farouchement accrochées aux lanières de son sac, il franchit le seuil de la porte, uniquement pour tomber nez à nez avec un monstre. Un chien. Il se figea net, osant à peine bouger pendant que l'animal le flairait. « Dépose ton sac dans le bureau, au fond à côté des toilettes. Tu dormiras dans la cage de Jupiter. Il est insupportable la nuit quand je l'enferme. » Quoi ? Une cage ? Le visage du petit se décomposa en quelques secondes. Sous la surprise, il releva le nez vers Randall uniquement pour le voir quitter la pièce en souriant. « … D'accord. » Souffla-t-il.

Les pas maladroits qui le portèrent jusqu'à la pièce en question semblait être aussi lourd que son cœur. Un sanglot au bord des lèvres, il se débarrassa de son sac avant de se laisser lui-même tomber sur le sol. Aveuglé par sa propre naïveté, il avait été incapable de saisir l'humour de la phrase du brun. Il resta assis là un instant, déchiré entre l'envie de fondre en larmes et celle de piquer une colère. Qu'avait-il fait pour mériter cela ? Rien. Il venait à peine d'arriver, était-ce sa faute si Hadès imposait sa présence à un inconnu ? Non. Ce n'était pas juste. Il regrettait de ne pas être parti. Il regrettait de ne pas être assez vieux pour pouvoir s'occuper de lui-même sans devoir reposer sans cesse sur les adultes. Il ouvrit son sac, s'arrêta un instant pour observer les objets qui se trouvaient autour de lui. Peut-être pouvait-il négocier pour dormir dans cette pièce. Non, il n'oserait pas. Son regard s'attarda sur les étagères où plusieurs livres et DVD étaient rangés. Des DVDs Disney. Ses traits se durcirent sous l'incompréhension. Les objets se trouvant dans ce bureau étaient loin de correspondre à l'image qu'il se faisait de Randall. Quel genre d'adulte faisait dormir un enfant dans une cage tout en collectionnant des films d'animation ? Le genre bizarre et douteux. Il soupira et se résigna à quitter la pièce, une petite couverture et un nounours abîmé sous le bras.

Ça sentait bon. Ça aussi, c'était… Étrange. L'imaginaire qu'il s'était créé autour de l'homme d'Halloween était, décidément, bien mis à mal. Randall cuisinait. Le petit se serait plutôt attendu à le trouver en train de désosser des phalanges, peu importe ce que cela signifiait. Ombre silencieuse, il se glissa dans la cuisine. « … Elle est où? » Sa voix, bien que plus assuré, n'en restait pas moins tremblante, affligé par la nervosité et les émotions qu'il venait de traverser. « La… Cage. » Précisa-t-il. « Pour… qu'j'y installe… Mes affaires ? » Il baissa les yeux sur son nounours, pauvre peluche à moitié tordue, marqué par des voyages trop répétés tassés dans son petit sac à dos. Il imagina s'endormir enfermé dans un endroit sombre avec son jouet pour seule compagnie, et soudainement, le sentiment d'injustice qui l'avait frappé quelques instants plus tôt ressurgit. N'y tenant plus, il osa négocier : « … Me faites pas dormir là-bas s'il vous plaît. J'serai sage, j'ferai pas de bruit dans le bureau. J'toucherai pas à vos trucs et vos DVDs. Promis. » Pitoyable spectacle. Lui, ses maigres affaires dans les bras, en train de quémander l’air piteux de dormir dans un endroit acceptable. « … Et puis, même Hadès, il serait pas d’accord… » À vrai dire, le naïf Oliver, une fois encore, n’avait aucune idée de ce qu’en penserait vraiment Hadès. Mais faire appel à une figure d’autorité pour appuyer sa demande ne lui semblait pas être une mauvaise idée. Dans un élan de témérité, il alla même jusqu’à annoncer : « J’pourrai même appeler la police pour ça. » Mensonge. Lui-même avait du mal à croire à la piètre menace qu’il venait de sortir. La police, les autorités, il les fuyaient comme la peste. Au fond, il préférait dormir dans un endroit insalubre plutôt que d’avoir affaire à eux. Mais ça, Randall n’était pas obligé de le savoir. 
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Sam 25 Fév 2017 - 21:11



L
a cuisine était l’une de ces fameuses cuisines modernes que l’on pouvait voir dans les magazines de décoration d’intérieur. Les comptoirs noirs et les poignées d’armoires métalliques donnaient l’impression d’être dans un endroit stérile et sans vie. Par chance, une petite fleur en plastique dansait sur le bord de la fenêtre grâce aux doux rayons du soleil qui entrait dans la pièce. Laissant l’enfant gérer son sac a dos seul, Randall fouilla dans le frigo pour en sortir le glaçage pour les cupcakes, en tendant tout de même l’oreille pour être sûr que celui-ci ne commençait pas à fouiller dans ses choses. Étant quelqu’un de bien monotone dans la vie de tout les jours, Randy ne craignait pas qu’il découvre quoique ce soit de compromettant dans le bureau, mais il n’aimait toutefois pas qu’on transgresse ses règles chez lui. Il sortit les cupcakes du moule et les déposèrent dans une grande assiette a service en verre, mais s’arrêta lorsqu’il entendit de petits pas entrer dans la pièce. C’était Oliver qui demandait où était la cage. Randy déposa l’entonnoir à glaçage sur le comptoir, perturbé par la question posée. Il l’observa sans dire un mot pendant quelques secondes, puis il se mit à rire suite à toutes les menaces enfantines. Pas un rire à glacer le sang, mais plutôt un rire réellement amusé par l’attitude de son petit invité. « Hmmm… Je vois. » Dit-il d’un ton faussement songeur. « Tu peux dormir sur le canapé… MAIS, seulement si tu suis à la lettre mes règles. Sinon, c’est direction la cage. » Jamais il n’avait cru que Oliver allait prendre au pied de la lettre ce qu’il lui avait dit au sujet de la cage, mais désormais il pouvait en prendre avantage.

Le regard de l’ancien monstre glissa en direction des doudous. Alors, à son âge il dormait toujours avec ces choses ? Mais quel âge pouvait-il avoir de toute façon ? 6 ans ? Peut-être 7. « Ranges-les. Je ne veux pas les voir, c’est bourré de bactéries. ». Peut-être qu’il était méchant, peut-être qu’Oliver allait se mettre à pleurer, mais Randall n’était pas à ses premières larmes de crocodiles. Rex était le champion pour le mettre hors de ses gonds lorsqu’il était le temps de manger, de se laver ou d’aller se coucher; il savait gérer. Il retourna à son occupation quelques secondes, mais il se tourna à nouveau en direction du gamin : « Vas te laver les mains, tu vas m’aider avec le glaçage. » Vite comme ça, Randall pouvait peut-être paraître gentil aux yeux de l’autre qui venait de se faire interdire ses doudous, mais ce geste de douceur n’était en aucun cas voulu. Évidemment, tous les enfants aimaient cuisiner; c’était un peu comme jouer à Harry Potter, mais le brun n’avait pas particulièrement envie de voir Oliver nourrir Chet, son poisson rouge, avec la télécommande parce qu'il ne savait pas quoi faire pour passer le temps.

Il ouvrir la porte du garde-manger et en sortit un tablier noir et le déposa sur le comptoir centrale : « Tu prendras le tablier pour pas te salir et je me fiche qu’il soit trop grand pour toi. ». Au moment où Oliver enfila le tablier à son cou, Randy lâcha ce qu’il avait dans les mains et alla derrière lui. Il prit ses épaules pour lui faire comprendre de ne pas bouger et il souleva brusquement le tablier pour qu’il soit d’une hauteur raisonnable et fit un nœud avec la ganse derrière sa petite nuque. Il le regarda de la tête aux pieds : d’accord, c’était absurde comme accoutrement, mais il n’avait rien de plus petit.  « Prends-toi un tabouret. » Il déposa brusquement dans la paume de la main d’Oliver l’entonnoir. Il s’accota le dos contre le comptoir d’en face et poussa ses lunettes sur son nez d’un geste lent. Il fixa silencieusement quelques secondes l’enfant. « Vas-y, j’te regarde. » Alors qu'Oliver s’apprêtait à faire un mouvement, Randall prit un malin plaisir à ajouter : « Tu le rate, tu bois l'eau de mon poisson rouge.»



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Dim 5 Mar 2017 - 23:17
Strange encounters
Randall & Oliver
when I grow up, I will be brave enough To fight the creatures that you have to fight beneath the bed each night to be a grown up

Silence. Un court instant. Il ne savait plus quoi ajouter, suspendu aux lèvres de son hôte. Puis, un rire. Troublé, il dévisagea Randall sans rien dire. L'angoisse lui tordait le ventre. Avait-il dit quelque chose de drôle ? Était-ce ses pitoyables menaces ? Ou bien était-ce la vision de sa peluche qui arrachait un sourire à l'adulte ? Se moquait-il ? L'enfant resserra un peu plus sa prise sur son ourson. Lui, ça ne le faisait pas rire. Aussi ridicule que cela puis paraître, il lui était impossible de s'endormir sans. Une fois les lumières éteintes, le monde semblait prendre vie pour le pire. L'obscurité se peuplait de monstres, de peurs, d'angoisse et de doute que son esprit ressassait sans cesse dans la solitude de sa chambre. Oliver avait toujours détesté dormir seul. Alors, lorsqu'il se sentait sombrer dans les ténèbres, il s'accrochait à la présence rassurante de sa peluche. Il y trouvait l'affection nécessaire pour affronter les cauchemars et la journée à suivre. Il y tenait, à cette petite chose. Hors de question l'approcher d'un animal sanguinaire. « Tu peux dormir sur le canapé… » Un sourire soulagé vint le délivrer de son anxiété. « Merci M'sieur ! » Suivre des règles à la lettre, il savait faire. Oliver n'était pas un enfant particulièrement dissipé, il était plus enclin à se faire dicter ses gestes plutôt qu'à prendre des initiatives lui-même. Il saurait se faire discret. À force de se faire oublier, il finissait par y arriver.

Les ordres, il s'appliqua à les suivre aussitôt. Ranger sa peluche et sa couverture. Il acquiesça. C'était ce qu'il comptait faire. Le petit avait beau avoir besoin de la présence de son nounours pour s'endormir, ce n'était pas pour autant qu'il le traînait partout où il se rendait en journée. Ses pas étaient sur le point de le mener jusqu'au bureau lorsque l'adulte évoqua la suite du programme. Se laver les mains… L'aider à s'occuper du glaçage. Vraiment ? Il y avait des mots qui faisaient immédiatement mouche chez Oliver. Aider en faisait partie. Il n'en fallut pas plus pour que l'enfant se dépêche de remettre ses affaires dans son sac pour ensuite se laver les mains. Aider les adultes, c'était se rendre utile. Important. Il était toujours prêt à rendre service Oliver, ne serait-ce que pour faire plaisir à autrui et se sentir compter pour quelque chose. Peut-être que le week-end serait moins pénible s'il se rendait utile auprès de Randall. C'est porté par cet espoir que l'ancien chaton finit par rejoindre l'adulte dans la cuisine, les mains encore trempées, pour trouver un tablier noir. Seulement son enthousiasme fut rapidement étouffé par le ton sec de Randall. Peu habitué à se faire réprimander pour un rien, il ne comprenait pas les soudaines piques du brun. L'esprit chargé de questions, il enfila avec maladresse le tablier qui, comme on l'avait prédit, était bien trop grand pour sa petite taille. Empêtré jusqu'au pied, il tressaillit lorsque deux mains se posèrent soudainement sur ses épaules. Oliver n'osa plus bouger. On l'aidait. Il ne comprenait pas. Il ne comprenait plus. Immobile, il attendit que le tablier soit ajusté à sa taille, incapable de prévoir les réactions imprévisibles de l'adulte qui se tenait derrière lui.

En l’espace de quelques minutes, il se retrouva ridiculement fagoté dans son tablier, juché sur un tabouret, un drôle d’instrument dans les mains. Et maintenant ? Le saut dans le vide. Oliver n’avait pas la moindre idée de ce qu’on attendait de lui. Des cupcakes, il n’en avait jamais mangé. Derrière le comptoir, il pouvait sentir le regard de Randall peser sur lui, inquisiteur. Se savoir surveiller l’inquiétait. Soudainement, il n’avait qu’une envie, tout abandonner et retourner se terrer dans le bureau. Son regard troublé rencontra brièvement celui de Randall. « Je… » Il ne savait pas faire. Mais il n’osa rien dire. Les réactions contradictoires de l’adulte le perturbait, l’effrayait presque. Tout comme ses menaces. Sa naïveté le désarmait une fois encore. Il y croyait, Oliver, aux mots de Randall. Alors, peu désireux de goûter l’eau de l’aquarium, il concentra son attention sur les cupcakes. Mais le sort était contre lui. En plus de n'avoir jamais touché à un ustensile de cuisine de sa vie, l'angoisse rendait les gestes de l'enfant tremblant. Saccadé. À cela vint s'ajouter sa maladresse et sa malchance naturelle. Lorsqu'il crut avoir terminé, il réalisa avec horreur qu'il avait mis plus de glaçage sur lui, le plan de travail, le sol, et même -par un mystère inexpliqué- sur le mur, que sur les cupcakes. « … J'ai pas fait exprès.» Évidemment. « Pardon… » L'enfant jeta un regard piteux sur sa catastrophe. Il avait tout gâché. Mais le sentiment de culpabilité qui le saisissait à ce moment précis n'était pas venu seul. À cela venait s'ajouter la crainte de la réaction imprévisible de Randall. Maladroitement, il descendit du tabouret. « Mais j'peux nettoyer ! Ça j'sais faire ! C'est moi qui dois nettoyer les toilettes chez Hadès. » Il retint une mimique dégoutée. On avait connu plus amusant comme activité. « Et puis c'est moi aussi qui nettoie quand y a Helga qui vient… » Là, il ne parvint pas à dissimuler la grimace qui se dessinait sur son visage. Jettes ça à la poubelle gamin, va chercher le balai Oliver… Et blahblahblah. L'enfant était loin de porter la blonde dans son cœur. Elle l'effrayait, tout simplement, avec ses manières brutes, sa force, son arme accrochée à sa ceinture… Ses couteaux. Elle en dissimulait même dans ses bottes. Il le savait, il l'avait vu en utiliser un une fois. C'était aussi étrange qu'effrayant. Comme si lui se mettait à cacher des fourchettes dans ses baskets. « C'est vos amis, Helga et Hadès ? Où vous habitez ici tout seul? » Voilà qu'il se sentait assez téméraire pour oser poser des questions, avec ce manque de tact et cette aisance déconcertante caractéristique de la curiosité de l'enfant. Malgré la peur qu'il lui inspirait, cet homme l'intriguait, aussi était il curieux de savoir quel lien le liait à son tuteur.  
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Lun 6 Mar 2017 - 17:24



O
liver ne semblait pas savoir quoi faire. Probablement qu’il était stressé à cause de ce que le brun lui avait dit. Le regarder donnait à Randall une impression de déjà vue, comme s’il vivait l’une de ces fameuses journées à Monstropolis. « Rex, c’est pas comme ça qu’on s’y prend... » Rex grogna. « J’en ai marre ! » Rex jeta d’un coup de bras l’assiette contenant le gâteau d’anniversaire que Randy venait tout juste de retirer du four. L’assiette se fracassa au sol et le gâteau se retrouva en miette au pied du comptoir. Hors de lui, Randall attrapa fermement un avant-bras de son neveu qui s’empressait de quitter la pièce. « Qu’est-ce qui te prend ?! C’est toi qui voulais m’aider à faire notre gâteau d’anniversaire ! Tu le sais pourtant à quel point c’est important pour moi! » Les larmes commençaient à monter dans les yeux du petit monstre orange. « De toute façon maman viendra pas, comme toujours! »

Le mercenaire revint à lui et réalisa qu’il fixait toujours Oliver qui avait mit du glaçage partout dans la pièce. Comment avait-il fait pour en mettre sur le mur ? C’était une bonne question qui n’aurait sans doute jamais de réponse. S’il avait été plus attentif, Randy aurait pu éviter le Marshmallow. Le brun soupira et prit un torchon. « C’est pas grave, ça l’arrive à n’importe qui. » Il commença à nettoyer, puis il s’arrêta soudainement et jeta un coup d’œil en biais à l’enfant qui s’était lui aussi mit à la tâche. Celui-ci lui avoua qu’il faisait des tâches ménagères chez Hadès… Et ce n’était clairement pas les plus amusantes… Le dieu des enfers était-il pire de lui ? À vrai dire, Randall ne détestait pas les enfants à proprement parler… C’était les enfants humains qu’il ne pouvait pas sentir. Il était un bon oncle et agissait comme un père avec Rex. Et étonnamment, fonder une famille était l’un de ses rêves d’avenirs. « C’est vos amis, Helga et Hadès ? » Le trentenaire ria d’un souffle étouffé. Hadès, son ami ? Et puis quoi encore? « Helga est ma meilleure amie… Hadès … Eh bien. C’est le mec que j’dois me coltiner parce que, justement, Helga est ma meilleure amie. » Il s’arrêta soudainement de frotter, ignorant la seconde question. Que se passait-il ? Pourquoi ne l’avait-il pas grondé ? Il lui lança sa serviette et lui demanda brusquement de terminer de nettoyer. Il se leva et mis du glaçage sur 4 cupcakes qu’il mit dans une petite assiette à part. « On va aller voir Mme Jenkins, ma voisine du dessus pour la remercier. » Il tendit l’assiette à Oliver et il le poussa doucement pour le faire avancer vers la porte d’entrée.

Ils montèrent les escaliers et le mercenaire toqua à de nombreuses reprises  à la porte de l’appartement de la dite voisine. Toujours plus fort que le coup précédant. La porte s’ouvrit et une vieille dame coiffée d’un chignon serré et portant des vêtements en laine les accueillirent chaleureusement. « Oh Randall! Je suis très heureuse de te voir ! » Elle le tira doucement par la main pour le faire entrer, mais celui-ci tenta du mieux qu’il le pouvait de refuser l’invitation sans faire de mouvement brusque qui risqueraient de la blesser. « On est que de passage. C’est pour vous. » Il fit signe à Oliver de donner l’assiette de cupcakes à la vieille femme.  « Un massage ?! Ah oui j’aimerais bien! J’ai très mal aux pieds ! » Cria-t-elle. Randall prit des mains l’assiette que l’enfant tenait et il entra alors dans l’appartement de la vieille femme. « T’as entendu Oliver ? Elle a mal aux pieds, j’te confie la tâche de la masser. » Amusé par ce qu’il était en train de se produire, Randall se dirigea vers la cuisine pour y déposer l’assiette sur le comptoir et il quitta l’appartement en laissant Oliver s’occuper de Mme Jenkins. « Je vais me doucher, je viendrai te chercher pour l’heure du repas! Au revoir Mme Jenkins! »


Spoiler:


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Lun 13 Mar 2017 - 20:49
Strange encounters
Randall & Oliver
when I grow up, I will be brave enough To fight the creatures that you have to fight beneath the bed each night to be a grown up

Sur le torchon, ses doigts tremblaient. Pourtant, il n'arriva pas, l'excès de colère tant redouté. Son menton se releva sous la surprise. Une serviette en main, Randall l'aidait. Mieux encore, il répondait à ses questions. Drôle de choses que d'avoir Helga comme meilleure amie. Cela le surprenait-il pour autant ? Pas vraiment. L'enfant ravala la rancœur et la peur qu'il nourrissait envers cette femme, sa curiosité soudainement piqué à vif. « Ça veut dire quoi coltiner ? » Silence. Splash. Pour toute réponse, Randall se contenta de lui balancer son torchon au visage avant de lui aboyer un ordre. Ewh. Dans une grimace dégoutée, le petit passa une main sur sa figure tachée de glaçage. Voilà comment on tuait une conversation. Concentré à sa tâche, il n'ajouta plus rien, un soupir au bord des lèvres. Il n'y avait rien d'autre à faire. L'enfant n'avait pas le cœur à ruminer contre Randall et ses incompréhensible saute d'humeur. Tout ce qu'il voulait désormais, c'était en finir avec son nettoyage et disparaitre, s'isoler dans un coin avec ses pensées, son nounours, et son matériel de dessin pour seul compagnie. Mais Randall semblait en avoir décidé autrement. À peine eut-il fini qu'on lui glissa une assiette de cupcakes entre les mains. Pour remercier la voisine, apparemment. « La remercier pourquoi ? » On le poussa hors de la pièce.

Sa chaussure buta contre la dernière marche. Malchanceuse petite chose, il crut bien ne jamais atteindre le palier du dessus sans provoquer une nouvelle catastrophe. Le son du poing de Randall contre la porte résonna dans la cage d’escalier de l’immeuble. Un, deux, trois… Toujours plus fort. Le petit commençait à croire que cette fameuse Mme Jenkins s’était absentée, lorsque la porte s’ouvrit pour révéler la personne la plus vieille du monde. La scène le frappa. Jamais de sa courte vie il n’avait vu de personne si âgée, aussi observait-il avec des yeux fascinés cette dame que le passage du temps n’avait pas épargnée. Allait-il devenir aussi vieux que cette femme ? Oliver ne parvenait pas à se l’imaginer. En revanche, il pensa à Hadès et, par association d’idées, à Helga. Il essaya de se représenter dans son esprit, son tuteur en compagnie de la blonde, leurs traits vieillissants. Une voix accrocha soudainement ses prunelles brunes. Mme Jenkins entendait mal. Ce détail aurait pu lui arracher son premier sourire de la journée, si la situation n’avait pas pris une fâcheuse tournure. Randall le laissait là. « Quoi ? » La voix se faisait petite, un couinement déformé par la surprise et l’incompréhension. Non… Il secoua la tête en implorant Randall du regard, mais Oliver avait trop souvent éprouvé les effets de l’abandon pour savoir que ce genre de manège ne marchait jamais. Impuissant, il observa la porte se refermer derrière l’adulte.

Oliver jeta un regard timide autour de lui, saisi d'un sentiment de gêne. Et maintenant ? « Randall ? Randall ? » Ah, oui. Mme Jenkins. Il était censé s'occuper d'elle. Comment ? Il était déjà incapable de s'occuper de lui-même. « Il est parti se doucher, y a plus que moi Madame. » Dit-il en débouchant dans le salon où la vieille femme s'était installée. « Il est parti se coucher ? » « Doucher. » Qu'il répéta en détachant les syllabes cette fois-ci. « Ah, moucher ! Le pauvre, avec les maladies qui traînent en cette saison, il ne faudrait pas qu'il soit malade. » Oliver n'osa pas la contredire à nouveau, il se contenta de la dévisager un instant, avant que son regard ne glisse pour observer la décoration de la pièce. Ce n'était pas tant la vieille bibliothèque couverte de bibelot en tous genres qui attira son attention, mais plutôt les nombreuses photographies posées ici et là sur les meubles du salon. Des années de souvenirs figés sous verre, des visages souriants, des couples tout juste mariés, des familles en vacances, des enfants riant aux éclats… Oubliant le massage qu'il était supposé donner, il demanda : « C'est votre famille ? » « Ma quoi? » « Sur les photos ? » La vieille femme s'approcha pour contempler avec lui une étagère chargée de clichés. « Ah oui, tu regardes mes photos ! Tu vois, là, c'est mon fils, Arthur, avec sa femme et ses enfants, et là, c'est James, mon fils ainé… » Les photos prenaient vie sous son regard, animé par les paroles de Mme Jenkins. Ça l'impressionnait, Oliver, de découvrir une si grande famille. Devant cette multitude de portraits souriants, il ne put s'empêcher d'éprouver une pointe de tristesse. Lui aussi, aurait aimé grandir entouré de la sorte. « Ils sont où tous ? Ils habitent pas là ? » « Oh non, il n'y a que moi ici… Ah, et ça c'est la petite Zoe, ma dernière arrière-petite-fille, et bientôt son petit frère viendra agrandir la famille… » Oliver releva à peine la fin de la phrase tandis que la vieille dame agitait devant lui la photo d'une enfant d'à peine trois ans, nichée dans les bras de son père, tandis qu'à leurs côtés le ventre rebondi d'une femme présageait un heureux événement. Lui, avait encore du mal à comprendre. « Comment ça se fait ? » Avec une telle famille, comment pouvait-elle vivre seule ? « Comment elle a fait ?! » Sa dernière question provoqua un éclat de rire chez Mme Jenkins, au grand étonnement d'Oliver qui n'y voyait là rien de risible. Amusée, la voisine ébouriffa gentiment les cheveux de l'enfant en ajoutant que c'était l'œuvre de la cigogne. Quoi ? « La cigogne ? » Répéta-t-il, incrédule. « Mais oui, c'est elle qui dépose les bébés sur le palier des maisons ! » Quelques secondes avaient suffi pour que la situation lui échappe complètement.

Le petit n'y comprenait plus rien. Quel rapport ? La conversation avait viré de bord sans qu'il ne parvienne à faire le lien entre sa question d'origine, et les étranges réponses que venait de lui offrir Mme Jenkins. Une cigogne ? Des bébés ? Ces drôles d'images, en plus de le laisser déconcerter, eurent pour effet de faire naître chez lui une vague de nouvelles interrogations. Les bébés et leur origine… Si les traits de son visage lui donnaient l'apparence d'un petit garçon de sept ans, Oliver n'était cependant de ce monde que depuis à peine deux ans, si bien que cette question ne lui avait jamais effleuré l'esprit. Jusqu'à aujourd'hui. « Mais les bébés ça vient pas des cartons ? » Naïvement, il s'était toujours imaginé que les enfants apparaissaient dans de grandes boîtes, que les parents venaient ensuite faire leur choix. Pas de parents, pas de chance. Lui, n'avait pas été choisi. À sa remarque, le rire de Mme Jenkins était reparti de plus belle. De toute évidence, la théorie du carton, était fausse. Oliver, lui, ne riait pas. Il venait de se heurter avec violence au mur de son ignorance. « Ah, Randall te voilà ! Tu ne sais pas ce qu'il vient de me dire ! » s'écria soudain la vieille dame entre deux rires. « Le petit croit que les enfants sortent des cartons ! Un drôle de numéro que tu as là ! Explique-lui, toi, d'où viennent les bébés ! » Oliver fixa Randall de ses grands yeux bruns chargés de curiosités et de questions.

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Mer 15 Mar 2017 - 15:00



T
outes les raisons étaient bonnes pour se débarrasser du gamin, et ce, même si ce n’était que le temps de se doucher. Randall descendit et fit accueilli par Jupiter comme s’il avait disparu de la circulation depuis des mois. Le chiot jappa à de nombreuses reprises et couru en direction du bureau où se trouvait les affaires d’Oliver. L’agitation du golden retriever n’était pas quelque chose de peu courant, mais toutefois, cette fois-ci le brun se demanda si cela n’avait pas un rapport avec ce que contenait le sac. C’est vrai, il n’avait pas vérifié, mais c’était un morveux envoyé par Hadès… Peut-être que le Dieu en avait assez de partager Helga et qu’il avait mit une bombe dans la peluche pour tenter d’assassiner son rival. D’un pas lent, il se dirigea vers la pièce et il tendit l’oreille pour voir si un tic-tac se faisait entendre. Rien. Il continua tout de même à avancer et arrivé, il s’élança en direction du petit sac qu’il s’empressa de vider au sol. Des vêtements, le doudou… Et le fameux objet. Il tâtonna frénétiquement chaque partie. Il fini par sortir un canif qu’il gardait toujours sur lui et voulu transpercer de bord en bord le jouet, mais il s’arrêta dans son élan; le gamin allait se mettre à pleurer s’il faisait un truc pareil. En temps normal Randall l’aurait fait sans scrupule, mais là… À se fier à la lettre, Oliver risquerait d’être insupportable pendant tout un week-end. Il se contenta de couper le fil reliant les pauvres morceaux de tissus entre eux et il y glissa son index qui écartait le peu de bourrure qu’il restait. Il n’y avait rien.

Randy soupira et remit tout dans le sac. D’accord, il avait paniqué pour rien, mais après tout, Hadès était du genre à s’en prendre à ses amis … Alors lui qui n’était pas réellement son ami… Le trentenaire se dirigea vers la salle de bain et resta un bon moment sous la douche en réfléchissant à ce qu’il pourrait faire faire au rouquin le temps de son séjour. Il restait le dîner… puis l’heure du bain. Le brun s’arrêta dans ses pensées. Il espérait qu’Oliver savait se laver seul… Il n’avait pas particulièrement envie de le surveiller… Pas comme avec Rex qui profitait du bain pour mettre de l’eau partout. Il sortit finalement après avoir remarqué qu’il avait les bouts des doigts ratatinés. Il avait resté combien de temps là-dedans ? Il jeta un coup d’œil à sa montre qu’il avait déposé sur le grand comptoir : 18h43. Comment avait-il pu oublier pendant plus d’une demi-heure ? La pauvre Mme Jenkins ne devait plus en pouvoir de ce morveux… Ou peut-être s’était-elle endormi et qu’elle l’avait laissé sans surveillance ? Pas que l’idée qu’Oliver se soit enfuit ne lui plaisait pas, mais malheureusement, il devait le rendre à son propriétaire sans trop de dommage.

Il enfila en vitesse un t-shirt et un jean, en laissant sa montre et ses lunettes dans la salle de bain. Il grimpa deux par deux les escaliers se rendant à l’étage et il entra dans l’appartement sans attendre. Il entendit une petite voix pratiquement imperceptible et  la vieille dame rire. « Le petit croit que les enfants sortent des cartons ! Un drôle de numéro que tu as là ! Explique-lui, toi, d'où viennent les bébés ! » Randall se figea et il les observa tour à tour, laissant ses cheveux dégoûtés sur ses épaules. « Euh… » Avait-il simplement réussi à sortir d’entre ses lèvres. Il n’était certainement pas le plus doué pour expliquer ce genre de choses. Il savait, évidemment… Mais la pratique n’avait jamais eu lieu. Étant quelqu’un de très timide, jamais Randy n’avait osé approcher Carrie, et très peu doué dans les relations sociales, jamais il n’avait vu l’intérêt que certaines femmes pouvaient avoir eu à son égard. « Eh bien… » Commença-t-il sans trop conviction « Ils viennent des œufs. » Plein de créatures venaient des œufs : les oiseaux, les poissons, les lézards… Et même les caméléons ! « Mais non Randall, pas ces bébés là! Les bébés humains ! » Enchaîna la dame âgée en souriant tendrement. L’homme sentit ses mains devenir moites et il était persuadé qu’il était en train de se liquéfier devant eux. Ce n’était pas le genre de sujet qu’il aimait aborder… Et encore moins devant un môme qu’il ne connaissait même pas. « C’est… Un gentil monstre qui s’arrache un œil et qui le donne à une femme voulant un bébé. L’œil se transforme en… bébé et voilà pourquoi y’a des cyclopes. » L’ancien caméléon glissa l’une de ses mains dans ses cheveux, les faisant éclabousser le mur près duquel il se trouvait, pour tenter de se convaincre que son histoire classique du monde des monstres allait tenir la route pour Oliver. « Oh et puis, merde ! J’suis pas ton père. Vas demander à tes par-... » Il s’arrêta avant de finir sa phrase. Il réalisa que si Oliver vivait avec Hadès, c’est qu’il ne devait pas avoir de parents. Après tout, qui voudrait volontairement d’Hadès comme tuteur ? Le gamin était presque à plaindre au final. « Oh chéri, ne sois pas grossier. » Il jeta un coup d’œil à sa voisine, puis détourna le regard, honteux d’avoir été grincheux en sa présence. « On y va Oliver. » Il s’avança et il lui agrippa le bras pour le ramener à son appartement. « Merci beaucoup de l’avoir surveiller. » La femme les salua d’un mouvement de main, puis fronça les sourcils « J’étais sûr qu’il n’était pas surligné pourtant. »

À peine avaient-ils commencé à descendre les escaliers que Randall l’arrêta net et lui lâcha le bras. « Qu’est-ce qui te prend à poser des questions comme ça. Réserve les pour Hadès. » Il se remit à marcher et de retour à son appartement, il entra directement dans la cuisine pour en sortir des plats en plastique contenant de la nourriture datant de la semaine qui déposa brusquement sur le comptoir. Il sortit deux assiettes et y déposa des morceaux de porc et des légumes. Il les mit au micro-onde, puis ouvrit une porte coulissante menant à la salle à manger où il déposa les ustensiles. « Oliver, viens manger. » Le ton autoritaire de Randall ne pouvait pas démentir sa mauvaise humeur suite à la question. Il s’installa à sa place habituelle et commença à couper sa viande. « Oliver ! » Hurla-t-il, craignant de ne pas s’être fait entendre la première fois.

Le repas fut silencieux. Randall mangea sans même lever le regard une fois en la direction de son faux invité. C’est au moment où il le fit qu’il eut envie d’ouvrir la bouche. « Tu n’es pas obligé de manger tes épinards… J’aime pas ça non plus. C’est Jade qui me forçait à en faire manger à Rex… Et j’ai gardé l’habitude d’en mettre dans mon assiette. » Il ria doucement ; c’était stupide, mais c’était l’une des dernières choses qui le rattachait encore à sa famille.



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Lun 20 Mar 2017 - 20:36
Strange encounters
Randall & Oliver
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Sous ses yeux innocents que l'ignorance venait affliger, se déroulait un curieux spectacle. À la grande surprise d'Oliver, c'était une voix teintée de malaise qui était venu se greffer aux éclats de rire répétés de Mme Jenkins. Loin d'avoir soupçonné les effets ravageurs de ses mots, le petit baignait dans l'incompréhension. Les réactions des adultes le perdaient tout autant que les explications étranges et contradictoires qu'on lui servait. Les paroles s'enchaînaient et doucement, ses idées s'alignaient, jusqu'à qu'une affreuse image se dessine dans son esprit confus. L'enfant eut un mouvement de recul, partagé entre le dégoût et l'effroi. Elle sonnait pourtant faux, cette histoire de monstre, mais sa vive imagination la lui présentait sous des couleurs si criardes que l'enfant tressaillit, saisie par la violence de la scène. L'œil délogé de son orbite, roulant sur le plancher, visqueux et sanguinolent… Il grimaça, chercha à se débarrasser de cette terrible vision. Trop tard. « … C'est vrai ? » Souffla-t-il, en posant ses prunelles horrifiées sur Randall. Seulement, l'adulte n'était plus disposé à lui répondre. L'interruption fut soudaine, marquée par un juron que le petit avait déjà entendu plusieurs fois de la bouche de son tuteur, mais qui, ici, exprimait une colère qu'il ne comprenait pas. Venait-il de dire quelque chose de mal ? Hésitantes, ses lèvres voulurent bafouiller des excuses, mais sa volonté se heurta aux dires de Randall.

Il battait avec force, ce cœur trop sensible que même des mois privés d'affection avaient été incapables d'endurcir. Certaines douleurs ne souffraient pas du passage du temps. Au contraire. Invisibles, elles finissaient par s'éveiller pour rappeler leur présence à leurs malheureux propriétaires. Voûté sur lui-même, écrasé par ce fardeau, Oliver se tordait les mains en méditant sur les évidences prononcées par l'adulte. Bien sûr qu'il n'était pas son père. Il n'existait pas, son père, réduit à un mot, une figure créée de toutes pièces par son imagination et qui, parfois, le visitait en rêve. Mais les rêves s'éteignaient toujours avec l'aube. Oliver ne le savait que trop bien. Il se laissa trainer à l'extérieur sans broncher, vulgaire marionnette désarticulée. Chargés d'émotion, ses yeux restèrent farouchement accrochés au sol, et ce même lorsque Randall relâcha son emprise pour lui parler. « Qu'est-ce qui te prend à poser des questions comme ça. Réserve les pour Hadès. » Aucune réaction. L'enfant resta muet, saisi par une amère tristesse. Il ne comprenait pas. Qu'avait-elle donc, cette question ? Était-elle si spéciale pour ainsi provoquer la gêne et n'être destinée qu'aux parents ? Et lui, que la vie avait privé de famille, était-il condamné à rester dans l'ignorance ? Il y avait Hadès, oui, mais, une fois encore, c'était différent. Malgré toute la gratitude et l'affection qu'il nourrissait pour son tuteur, il ne parvenait pas à le considérer comme un parent. Hadès ne correspondait tout simplement pas à l'idéal-type que le petit avait minutieusement construit dans son esprit, un idéal fondé sur ses rêves et ses espoirs. Non, l'enfant n'était lié à son tuteur que par ce simple terme juridique, vidé d'émotion ou d'affection, et même si cette vérité lui serrait le cœur, Oliver se doutait que l'adulte s'accommodait très bien de cette situation.

Immobile le temps d'un instant, il finit par trainer des pieds jusqu'à l'appartement. Là, dans le couloir de l'entrée, il s'appuya contre un coin du mur et se laissa glisser jusqu'au sol, trop occupé à ressasser ses pensées pour envisager toute autre activité. Le regard perdu dans le vide, son esprit, doucement, glissa ailleurs pour aller se réfugier dans les confins de son imagination, là où les monstres n'existaient pas et où les histoires finissaient toujours bien. Sa contemplation silencieuse fut de courte durée. Une voix déchira l'air, autoritaire, ne laissant aucun doute quant à son propriétaire. On l'appelait manger. Encore accablé par le poids de son chagrin, son estomac se noua. Il n'avait pas faim, et le ton employé trahissait une colère peu invitante. Effrayante. Cependant, alarmé par les accents agressifs que prenait le timbre de Randall, il bondit sur ses pieds tandis que son cœur s'emballait et que les larmes s'accumulaient dans sa gorge pour venir rougir ses yeux. Pour une fois, il aurait aimé pouvoir se faire oublier.

C'est dans un silence lourd que le repas se déroula, avec pour seule conversation, les tintements de leurs fourchettes sur leurs assiettes. Oliver mangea sa viande sans grand appétit en fixant le contenu de son plat. Des épinards. Beurk. Degueu'. Cette bouillie verdâtre ne l'inspirait pas. Le petit renifla, lutta contre les pleurs qui menaçaient la bordure de ses cils tout en trifouillant ses légumes du bout de son couvert, soudainement saisie par l'affreuse certitude que s'il en laissait de côté, Randall le forcerait à finir. Il fut troublé de voir qu'il n'en était rien. « J'aime pas les légumes. » Avoua-t-il piteusement en posant sa fourchette. C'était moche, les légumes. Ça puait, leur goût était atroce. Certains restaient plus acceptables que d'autres, mais la simple vision de cette platée verte avait suffi à l'écoeurer. Enfin, il osa relever ses yeux rougis pour observer son hôte, intrigué par cette soudaine prise de parole. « C'est qui ? » Jade, Rex… Ces noms avaient fait naitre un sourire sur le visage de l'adulte. Était-ce sa famille ? « Ils sont où ? » Mis à part les chiens, Oliver n'avait vu personne dans cet appartement. Randall vivait donc seul ? L'appartement silencieux de Mme Jenkins lui revint en tête. Il avait du mal à comprendre. Son imaginaire était tant peuplé d'images de portraits familiaux unies et aimant que la simple idée d'une famille contrainte de vivre séparé évoquait chez lui un vague sentiment de solitude et de tristesse. «… Pardon d'avoir posé des mauvaises questions tout à l'heure. J'savais pas qu'c'était interdit et mal. » Il le pensait. Comme il regrettait sa curiosité et son ignorance. Surement avait-il soulevé là quelques sujets tabous ou secrets. « Hadès, il m'a dit que le bien et le mal, c'était une question de médaille, ou de point de vue je crois… Et moi j'crois que je regardais pas du bon côté… Ou qu'j'vois pas bien. » Les sages paroles de son tuteur sur la différence entre le bien et le mal étaient encore nettes dans son esprit, le petit s'y cramponnait vainement, mais les idées restaient floues, réduites à une abstraction encore difficile à saisir. « Mais il a oublié de dire comment on faisait pour savoir quand c'était bien ou quand c'était mal. » Les belles paroles, les concepts, ça le perdait facilement, Oliver.
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Mar 21 Mar 2017 - 14:44



R
andy pensa à tous les bons moments qu’il avait vécus avec sa famille. Sa famille si petite, mais tellement chère à ses yeux. Il ne savait pas où ils étaient, mais chaque fois où il risquait de perdre la vie lors d’une mission, l’intention de les revoir le faisait s’accrocher à la vie encore plus fermement. Il n’avait pas le droit d’abandonner sa famille. Il l’avait fait lorsqu’il était à l’Université et plus jamais il ne pourrait refaire une telle chose : sa famille faisait partie de lui. Le mercenaire piqua dans un morceau de viande et alla le porter sur le bord de ses lèvres au moment où l’enfant voulu davantage d’informations. Alors… Il s’intéressait vraiment à lui ? Il le regarda droit dans les yeux, puis détourna le regard en direction de Zeus qui était en train de s’installer sous la table à manger dans l’espoir d’avoir de la nourriture. « Jade est ma jumelle… Rex mon neveu… On a vécu ensemble pendant 4 ans. » Il s’arrêta. Le mercenaire venait, pour la première fois depuis son arrivé, de réaliser que Rex devait désormais avoir 9 ans. Il souffla, choqué d’avoir prit un coup de vieux. « J’étais à l’université quand elle a eu Rex donc  je n’ai pas pu m’occuper d’elle correctement les deux premières années. Ensuite eh bien… J’ai eu des soucis avec mon emploi. » Des soucis, c’était peu dire. Même s’il était humain depuis 3 ans, Randall était dans ce monde depuis plus longtemps encore à cause de son bannissement. « Ils sont où ? » Le brun avala difficilement une boule qui grandissait au fond de sa gorge à chaque mot qu’il ajoutait. « J’ai dû partir… J’espère qu’ils n’ont pas trop de problèmes… » Le dernier mot se brisa et le visage de Randy se crispa en tentant retenir des larmes. Il se doutait bien que Jade n’y arrivait pas. Il ne les avait pas invités à vivre avec lui pour rien.

Le gamin s’excusa d’avoir poser une mauvaise question. Interloqué, le trentenaire l’observa et déposa sa fourchette pour essuyer le coin de son œil où une larme avait décidée d’apparaître. Il ria, le nez bouché par les larmes qu’il s’était efforcé de garder en lui. Qu’est-ce que Hadès avait pu lui dire comme bêtise… Il s’approcha le corps d’Oliver et tira son assiette pour qu’elle soit hors de sa portée. « Le bien et le mal ce n’est pas une question de point de vue. On dit que quelque chose est mal quand on blesse physiquement ou mentalement quelqu’un. Demandes-toi si ce que tu fais pourrait te causer du tord si jamais quelqu’un te le faisait. Évidemment, on fait parfois du mal sans réellement s’en apercevoir. C’est au moment où les gens qui nous sont chers souffrent que l’on s’en aperçoit. Un jour, j’ai cru bien faire. J’avais inventé une machine qui pouvait révolutionner le monde dans lequel je vivais… Mais je n’avais pas compris que ce que je faisais était monstrueux… Et que j’allais perdre ma famille en punition.  » Il prit la main d’Oliver dans les siennes et fronça doucement les sourcils pour tenter de trouver une phrase pleine de sens. « Je sais que je te fais peur… J’ai toujours effrayé les enfants et je ne sais pas faire autrement, mais je dois te dire qu’Hadès n’est pas un modèle à suivre… Et tu dois me croire. »

Le côté paternel de Randall était ressorti. Il n’avait pas eu contact avec un enfant depuis si longtemps qu’il en avait oublié qu’un enfant monstre et qu’un enfant humain restait plus ou moins la même chose, les microbes en moins. Il lui lâcha la main et se racla la gorge. Il prit les deux assiettes qui étaient toutes deux remplies que de légumes et alla vider leur contenu dans la poubelle de la cuisine. Au moment où il ouvrit l’eau du robinet pour nettoyer les assiettes, l’ancien caméléon entendit un bruit irrégulier. Quelque chose s’était produit dans la salle à manger. « Zeus ..? » Il déposa l’assiette qu’il avait dans la main au fond de levier, puis se dirigea vers la table qu’il venait de quitter. Non, ce n’était pas Zeus. C’était Oliver.



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Sam 29 Avr 2017 - 22:10
Strange encounters
Randall & Oliver
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Il y avait les jolies histoires, celles qu'il aimait tant. Et puis, il y avait les autres. Les vraies histoires. Celles qui ne laissaient qu'un amer goût de tristesse et de solitude dans les cœurs trop rêveurs. Malheureusement, elles étaient partout, ces histoires : aux informations, dans les crises des enfants du foyer, dans ses souvenirs, dans les prunelles accablées de l'adulte. Les mots tremblaient sur les lèvres, au coin des yeux, brillaient des perles discrètes. Randall, ce roc qui lui semblait indestructible, s'ébranlait. La fin d'un mythe en brisa un autre. Les grandes personnes n'étaient donc pas immunisées contre les larmes. Oh. Une pointe de déception lui creva la poitrine. Alors c'était ça la vie ? Une succession de séparations et de problèmes, des familles qui n'existent pas ou plus ? Non, Oliver n'aimait pas cette histoire trop triste qui le renvoyait à son propre départ du foyer social. La gorge nouée, ses pensées s'envolèrent vers Clawd. L'adolescent lui manquait terriblement. L'évoquer dans sa mémoire, c'était raviver une cruelle absence qui venait toujours accompagnée d'une affreuse culpabilité. Parfois, l'enfant se surprenait à vouloir réécrire sa propre histoire ; dans cette nouvelle version, il ne fuguait pas. Il était adopté avec Clawd par Monsieur et Madame Maylie, et tous vivaient heureux pour toujours dans une grande maison pleine de jouets. Mais ce n'était qu'un songe. Il soupira. La vie, c'est pas comme dans Peter Pan ou Bernard et Bianca. Il n'y avait ni poussière de fée, ni de petite souris pour l'aider à changer le cours du récit.

Seulement les grandes personnes. Ce qui s'avérait, de suite, moins amusant. En particulier dans le cas de monsieur Randall. On avait déjà connu plus magique et joyeux. Oliver eut un léger mouvement de recul en voyant le brun s'approcher de lui. Ce vieux réflexe développé au foyer refaisait surface en présence d'adultes peu digne de confiance. Helga. Hélène son assistante sociale. Les docteurs du foyer. La dame de la cantine. Randall. Un nom qu'il venait tout juste d'ajouter à sa courte liste. Sa méfiance était peut-être infondée, seulement l'attitude de l'adulte lui semblait si contradictoire qu'il ne savait plus quel comportement adopter face à lui. Aussi resta-t-il immobile tout le long de l'explication, concentré sur ses paroles qui s'évertuaient à déconstruire minutieusement les concepts qu'Hadès avait implantés dans son esprit naïf. « Demandes-toi si ce que tu fais pourrait te causer du tord si jamais quelqu’un te le faisait. » Il détourna le regard, songeur. C'était toute sa vision des choses qui était remise en question et les nouvelles évidences que soulevait cette découverte ne lui plaisaient pas. « Donc… Quand Hadès a kidnappé Dory, c'était mal… Ou quand il a fait pouet-pouet camion à Mally… Ou la fois où il m'a oublié dans la valise- ah nan, ça, il avait été obligé pour son travail, c'est vrai. » Murmura-t-il, les traits durcis par la confusion. « Mais alors… Ça veut dire que Dory et Mally, c'était aussi mal quand elles ont frappé Hadès en le voyant… » Nouveau soupir. Il y avait sur son visage, la moue désenchantée d'un enfant qui se voit forcer d'admettre que le monde n'est pas noir ou blanc.

Tout comme l'histoire de Randall. Un instant, le petit resta silencieux, le regard désolé, partagé entre le chagrin et l'inquiétude. Perdre sa famille, c'était une punition terrible. Tellement que même lui, dont l'imagination partait sans arrêt dans tous les sens, n'avait jamais envisagé une telle issue. Encore pire que la prison. Quelque chose de grave avait dû arriver pour que l'adulte mérite un tel châtiment. L'enfant retint un frisson tandis que toutes sortes d'étranges hypothèses se bousculaient dans sa tête. C'était un inventeur… Et un désosseur de phalange ! Ce qui, dans l'esprit du petit, n'évoquait aucune image concrète, si ce n'était un sentiment d'angoisse. Lui se contentait simplement de répéter ce qu'il avait déjà entendu.

Si Oliver avait connu la véritable définition de "désosser des phalanges", peut-être aurait-il vivement retiré ses mains de celles de Randall. Mais il ne bougea pas, décontenancé par ce geste, silencieux. Cependant, il ne put rester muet bien longtemps. Pff. Ce discours avait des airs de déjà vu. « Tout le monde dit ça… » Souffla-t-il presque lassé d'entendre ce refrain à propos d'Hadès. « Sauf que je vais où moi si je le suis pas ? J'veux pas retourner à Paris ou en foyer… » Il haussa les épaules piteusement. « Mais c'est pas parce qu'on a fait des choses pas bien qu'on est pas gentil… hein ? » Que pouvait-il répondre d'autre ? Lui, il y croyait. Sinon, cela voudrait dire qu'il n'était qu'un méchant petit garçon. Parce qu'il avait déjà volé. Parce qu'il avait fugué. Plusieurs fois, et ce, en étant conscient des conséquences que ses actes auraient sur Clawd, les Maylies, ainsi que sur les éducateurs. Surement n'était-il plus qu'un vilain souvenir dans la mémoire de ces gens. Cette pensée l’attrista.

Sans demander son reste, l'enfant se glissa hors de sa chaise tandis que l'adulte débarrassait la table, uniquement pour se retrouver nez à nez avec deux monstres. Les chiens. Si le plus grand passa son chemin, ce ne fut pas le cas du second. Particulièrement excité, le chiot commença à faire le fou autour d'Oliver. Celui-ci dévisagea l'animal, mi-amusé mi-effrayé par ces élans d'agitations soudains, jusqu'à oser tendre la main pour lui caresser la tête. Pour voir. Première erreur. Ce geste à peine esquissé eut pour effet d'exciter encore plus le jeune chien qui n'attendait qu'un signe de la part de l'enfant pour jouer avec lui. Dans un mouvement paniqué, Oliver retira cette main qui n'avait pourtant touché que de l'air pour ensuite reculer brusquement en voyant le chien s'approcher de plus en plus de lui et vouloir appuyer ses deux pattes avant contre ses jambes. Deuxième erreur. Le pas qu'il fit brusquement en arrière fut le pas de trop. Impossible de savoir qui tomba en premier : le vase sous le poids d'Oliver, ou Oliver sous le poids du chien. Quoi qu'il en soit, il se retrouva au sol au milieu des débris, une main entaillée. « Zeus ? » Mince. Aussitôt, le petit se remit sur pied et serra le poing droit en grimaçant pour ne pas dévoiler la coupure accusatrice qu'il planqua dans son dos.

« C’est tombé tout seul ! Y avait le chien et… » Ses exclamations s’évanouirent rapidement. Oliver était un piètre menteur. Néanmoins, il continua. « C’est tombé à cause de lui. » Mentir, c’était mal. Mais que si on se faisait prendre. C’était Hadès qui lui avait dit. Et là, tout de suite, tous les mensonges du monde lui semblaient préférables à une vérité qui risquait d’attiser la colère tant redoutée de l’adulte.

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Ven 5 Mai 2017 - 19:58



R
andall avait quelques principes qui lui tenait fortement à cœur et entendre mentir pour échapper à une punition était quelque chose qu’il détestait. Rex était du genre à être un gamin turbulent, toujours là à casser quelque chose, alors que quelques minutes plus tôt, les gens lui avaient dit de faire attention. En entrant dans la salle à manger et en voyant les morceaux de porcelaine éparpillés au sol ainsi que la main écorché de son visiteur, il vit rouge en l’entendant dire que l’accident était arrivé par pure magie. « Oliver ! » Cria-t-il les sourcils froncés en s’avança de quelques pas en sa direction. « Ne me ment pas ! Hadès est vraiment un piètre tuteur pour te laisser faire ce genre de bêtises ! » Il agrippa l’avant-bras de l’enfant sans ménagement et il l’attira dans la salle de bain. Sans perdre prise, il fouilla dans un tiroir du placard et il en sortit une barre de savon. « Tu te le met dans la bouche pour te souvenir du goût du mensonge. Tu feras peut-être un meilleur fils pour la personne qui voudra bien de toi pour vrai. »

Le brun ne connaissait pas les véritables intentions de son collègue, mais il ne pouvait s’empêcher de se dire que ce n’était pas parce qu’il était soudainement devenu un bienfaiteur. Il devait y avoir quelque chose… De l’argent ? Une femme ? Peut-être les deux. Quoiqu’il en était, Hadès n’était clairement pas un tuteur bienveillant. Se disant que le rouquin n’allait surement pas mettre la barre de savon dans sa bouche de lui-même, il lui prit sa mâchoire, déjà couverte de quelques bleus qu’il lui avait lui-même fait quelques jours plus tôt, et il fixa ses pupilles d’un regard autoritaire pour qu’il ouvre sa bouche. « J’en ai marre de toi. » Annonca-t-il séchement lorsque la chose fut faite. « Vas te mettre en pyjama et vas te coucher. J’ai des choses à faire et tu ne fais que polluer mon esprit depuis ton arrivée. » Il quitta la pièce en murmurant pour lui-même : « Salut Randall, j’te file un gosse que je déteste parce que j’en ai marre de ses bêtises. Aller, amuse toi bien, la Terreur. »

Pendant qu’Oliver allait chercher ses choses pour aller se coucher, l’ancien caméléon alla nettoyer les morceaux de vase que Jupiter avait décidé de mordre. Ce chien était, à l’évidence, un véritable boulet. Lorsque cela fut fait, il jeta un coup d’œil au garçon qui était en train de s’installer sur le canapé. En le regardant, il eut envie de lui dire que c’était la cage pour lui, mais c’était contre la loi d’y faire dormir un humain … C’était dommage. « Je ne veux pas t’entendre. » La colère du mercenaire était passagère et il savait bien qu’un gamin n’allait pas réussir à s’endormir si tôt en soirée, mais pour le moment, il voulait seulement retrouver ses petites habitudes.



© charney

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Jeu 18 Mai 2017 - 19:26
Strange encounters
Randall & Oliver
when I grow up, I will be brave enough To fight the creatures that you have to fight beneath the bed each night to be a grown up

Cet écho sévère, combien de fois l'avait-il entendu ? « Oliver ! » La voix était dure. Pour toute réponse, un battement de cils, des prunelles fuyantes que la peur dilate. Son prénom portait trop souvent la marque du reproche ou de l'indifférence, pourtant, elle l'avait aimé, la personne qui l'avait ainsi baptisé, alors pourquoi peinait-il à retrouver ces accents de tendresse si chers à son cœur ? Le petit réprima un frisson. Les nuages sombres de la colère s'abattirent sur lui, terrifiant. La tempête tant redoutée, elle était là. Il voulut courir, fuir ces vents violents, mais il était trop tard. L'enfant fut frappé de plein fouet. Un étau lui broya violemment le bras. « Non ! » Il se débattit, tira jusqu'à s'en déboîter l'épaule. Que s'imaginait-il ? Ses forces étaient à l'image de ses membres, maigres et faibles. Une caresse sous la prise de l’adulte. « J'ai pas fait exprès j'ai pas fait exprès s'il vous plaît je suis désolé je le jure que j'ai pas fait exprès ! » Les mots se bousculaient à toute allure sur ses lèvres tremblantes. Des couinements désespérés que Randall n'entendait pas. Dans une ultime tentative de résistante, ses pieds s'enfoncèrent dans le sol. Mais l'affreuse réalité s'imposait à lui. On allait le punir. Le punir ! Son cœur s'affola en même temps que son imagination. On allait le frapper, il en était persuadé et il redoutait ce coup qui tardait à venir s'écraser sur ses joues déjà marquées. « Non ! » Le brun avait su lire à travers son mensonge. Un tout petit mensonge de rien du tout. Un mensonge qui n'était d'ailleurs pas exempt de vérité, car le chien avait sa part de responsabilité. Mais personne n'était là pour écouter la défense du garçon. La justice elle existe pas, première leçon gratos lui souffla la petite voix de sa mémoire. Oliver et la justice, une grande histoire qu'il ne maîtrisait pas. Peut-être parce la vie n'avait jamais été juste avec lui.

Il ravala un sanglot, pensant avec vraisemblance que si Randall le conduisait dans la salle de bain, c'était pour lui donner un aperçu de la noyade. L'air devenait irrespirable. Ses poumons s'enivraient pour recracher brutalement le tout. Ça faisait mal, la pression sur son petit bras, la coupure sur sa main, les pleures coincés dans sa gorge, les mots sur son âme. Son menton commença à trembler. Il était un mauvais fils. Sûrement était-ce vrai. Voilà pourquoi personne n'avait voulu de lui, au début. La pluie, le froid, une boîte. C'était flou. Souvenirs ou rêve ? Il ne savait plus. Mais il se souvenait du chagrin, de la peur et de l'abandon. Trois compagnes qui, depuis, n'avait jamais desserré leur étreinte cruelle. Oliver ne voulait pas se souvenir du goût du mensonge. Celui de la solitude était déjà assez douloureux. Lorsque la nuit venait, c'était dans ses bras qu'il s'endormait, lui, l'orphelin fils de personne. Son regard s'accrocha au sol. Il ne voulait pas le regarder, il ne voulait pas montrer son regard que les larmes menaçaient. Ce qu'il perdait en force, il le gagnait en volonté. Non, il ne voulait pas pleurer.

Et il ne pleura pas. Malgré la pression que les doigts de l'adulte exerçaient sur sa petite mâchoire, désagréable déjà-vu, malgré les mots terribles qui entaillaient le cœur, malgré l'humiliation de la punition et le goût horrible qui envahit sa bouche. C'était dégoutant. Le goût du mensonge… Il suffoquait. Le nœud niché au fond de sa gorge lui faisait mal et son corps tout entier tremblait sous l'assaut des larmes. Mais il refusait de céder à l’émotion, animé par un sentiment d’orgueil naissant, son dernier bouclier. Il ne pouvait pas pleurer. Pas maintenant, pas devant cet homme qui lui crachait au visage des vérités qu'il n'osait pas s'avouer. Hadès le détestait ? Oui, Hadès ne l'aimait pas. Ou pas comme l'enfant l'aurait souhaité. Ils n'étaient personne l'un pour l'autre. Il ne le gardait pas pour rien. C'était comme s'il était payé. Oliver ne le savait que trop bien, pourtant le monde était tellement beau et bienveillant à travers le filtre rêveur de ses yeux bruns.

Les illusions avaient la vie dure, mais elles avaient commencé à se fissurer sous les coups répétés de la réalité, elles s'étaient abîmés en même temps que sa peluche Pégase ; un de ses rares jouets, réduit en cendres du jour au lendemain. Silencieux, l'enfant s'était contenté d'observer le cadavre de tissu abandonné là, ses bords cramoisis et ses yeux fondu. Seulement ce n'était pas la mort de sa peluche qui lui avait fait un coup. Non. C'était Hadès. Car le petit était certes naïf, mais pas idiot, et tout au fond de lui, il savait que son tuteur était à l'origine de ce meurtre. Pire encore. Lui, cette figure protectrice qu'il avait toujours placée sur un piédestal d'héroïsme et de bienveillance, il l'avait fait exprès. Pourtant, Hadès était conscient de la valeur de cette peluche, un souvenir de Clémence que le petit se languissait de revoir, il y tenait à ce cadeau. Les cadeaux, c'étaient sacré. Cela ne l'avait pas empêché d'agir. C'était dur de se faire blesser par ceux qu'on aime, de voir la vérité en face. Oliver en avait pleuré toute la nuit.

Randall était parti. Le corps secoué de tremblement, Oliver se jeta sur le lavabo pour se débarrasser du savon qui envenimait sa bouche. Un poison de méchanceté. Il détestait ça. Ce n'était pas juste. C'était mal. Demande-toi si ce que tu fais pourrait te causer du tord si jamais quelqu'un te le faisait qu'il avait dit. Il le détestait. Il détestait cet endroit, il détestait Randall ! Il se prépara à l'heure du coucher, l'esprit encore marqué par les dires de l'adulte. Perdu dans le silence de la salle de bain, il ressassa ce qu'il venait de vivre. Il aurait préféré se faire frapper. Ça lui aurait fait moins mal. Le temps soignait les blessures et effaçait les bleus. Les mots restaient. Sa tête n'était plus qu'un grand brouillard où venait se perdre une seule idée : il était condamné à vivre sans affection. Et c'était sa faute. Ces gens qui l'avaient aimé pour de vrai, ils étaient disparus désormais. Les larmes n'attendaient plus d'accords, elles coulaient sans fin sur ses joues teintées de mauve. Oliver les chassait d'un revers de la main, en vain. Ce n'est qu'une fois installé sur le canapé, abandonné à lui-même dans le salon sombre et silencieux, seul avec ses pensées, qu'il s'autorisa enfin à se laisser aller à tout le chagrin que les événements avaient éveillé dans son cœur d'enfant sensible. Il éclata en sanglots. Nounours brillait dans ses bras, tout contre sa poitrine et son visage. Oliver y étouffait ses pleurs, il y cherchait le réconfort que personne ne viendrait lui offrir en vrai. Oui, ils n'étaient plus là ces gens. Jenny, Clémence, Mally, Clawd… Clawd… Ses sanglots redoublèrent. La solitude, ça faisait aussi mal que les mots. Sèche tes larmes petit, gardes les pour plus tard. Tu en auras encore besoin. FIN.

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