Son arrivée à New York n’avait pas été des plus paisible. Elle se retrouvait dans une ville qu’elle ne connaissait absolument pas et chaque personne qu’elle avait rencontré et demandé ou elle se trouvait l’avait regardé d’un air consterné ou alors on la prenait pour une folle qui venait de s’échapper d’un asile de fou. Après tout, qui se baladait dans New York, avec pour seul vêtement une couverture trouvée dans une ruelle sombre et un air totalement perdu.

Le bruit de la ville était assommant à ses oreilles. Sur la route, d’étranges charrettes se déplaçaient en faisant un boucan d’enfer et Vitani les regarda d’un air mauvais et s’était retenue de feuler lorsqu’un cycliste avait eu le malheur de s’approcher un peu trop d’elle, manquant d’emporter avec lui la couverture qu’elle portait.

Elle erra sans but pendant des heures, se perdant dans le dédalle des rues new-yorkaises. Son estomac commençait à gargouiller et elle se revit un instant de nouveau plusieurs années auparavant lorsqu’elle se trouvait sur les terres interdites. Il n’était pas question qu’elle se retrouve de nouveau dans cette situation. Non. Elle se l’interdisait. Il fallait qu’elle trouve une solution et rapidement. Au détour de quelques rues, son gargouillement revint au galop lorsqu’elle senti une bonne odeur de viande s’échapper d’une petite roulotte qui avait élu domicile sur le bord de la rue. Le stand ne désemplissait jamais. Vitani regarda avec envie les gens passer avec leur pain avec une saucisse au milieu. Elle se serait volontiers passée de ce qui entourait la saucisse et en aurait pris plusieurs à la fois.

Déjà, un petit filet de bave s’échappait de sa bouche entrecouverte. Elle reprit rapidement ses esprits et essuya le reste de bave et s’avança d’un pas décidé vers le stand à saucisse. Elle attendit patiemment son tour, toujours en regardant avec envie la nourriture qui s’y trouvait. L’odeur était délicieuse et elle se sentait bien capable de tout manger tellement elle avait faim. Mais bon, comme toujours, elle aurait sans doute eu les yeux un peu plus gros que l’estomac.

Arriva enfin son tour. Le vendeur la regarda d’un air suspicieux et ne décrocha pas un mot. Vitani lui rendit son regard et, sur un ton aussi poli que possible, lui demanda quelques saucisses. Lentement, le vendeur s’exécuta, sans se départir de son regard.

- Ça vous fera 10 dollars… dit le vendeur avec lenteur.

- Quoi ?!?! Parce qu’il faut encore que je vous donne quelque chose en échange pour manger ? Mais c’est quoi ce Marshmallow ! s’exclama la jeune lionne.

Même le son de sa propre voix sonnait bizarre à son oreille. Il fallait qu’elle s’y habitue… Mais c’était bien plus facile à dire qu’à faire…

L’homme en face d’elle ne semblait pas goûter à la réponse que venait de lui donner Vitani. Il s’avança vers elle, se faisant un peu plus menaçant. Elle soutint son regard. Elle n’allait certainement pas se défiler devant un homme quel qu’il soit. Elle en avait vu d’autre et elle ne se laisserait très certainement pas faire.

A quelques pas de Vitani, quelqu’un l’observait. Quelqu’un qu’elle connaissait déjà et qui n’allait pas tarder à réapparaitre dans sa vie…