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Le vrai plaisir de la dispute, c'est la réconciliation ♥ Oliver Foxworth
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Mer 26 Avr 2017 - 20:04
Le vrai plaisir de la dispute, c'est la réconciliation ♥
C’était la veille du nouvel an 2016. Les rues de la ville étaient couvertes d’une légère neige qui craquait sous les pieds des passants. Les boutiques étaient sur le point de fermer pour laisser les Parisiens dans leur intimité familiale. Étant sans parent, Clawd n’avait pas particulièrement envie d’être présent lors des festivités et c’est donc pour cela qu’il avait passé la majeure partie de la journée en compagnie de son meilleur ami. « Tu voudrais pas rester avec nous ? » demanda Valentin en le voyant se diriger vers l’entrée de la demeure. « Non… » S’était-il contenté de soupirer en mettant son manteau « J’ai un cadeau à donner… » Bien que l’adolescent éprouvait une forte rancune envers son protéger, il ne pouvait l’ignorer. Étant au foyer depuis sa naissance, Clawd savait que le temps des fêtes était le moment le plus difficile pour les enfants… Surtout pour ceux qui, comme lui, n’avait pas la chance d’avoir la visite de leurs parents. De toute façon, la proposition de Valentin était certes très aimable et ses parents auraient sans aucun doute été heureux de le voir parmi eux, mais qu’en était-il de sa famille éloignée ? L’une de ses cousines Canadiennes était déjà présente et elle semblait l’analyser, comme s’il était venu d’une autre planète. Il connaissait ce genre de fille : venant d’une famille aisée et à qui tout est permis, une enfant trop gâtée par la vie.

Clawd quitta en souhaitant bonne année aux parents de son meilleur ami et il l’informa qu’il allait lui envoyer un sms si jamais ses plans de soirée changeaient. Durant le trajet, le jeune homme ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi Oliver faisait des siennes sans arrêt. Évidemment que l’intégration se faisait difficilement… Évidemment que ce n’était pas facile pour lui qui parlait si peu français… Mais pourquoi agissait-il comme s’il allait partir ? Le petit avait bien fugué quelques jours après son arrivé… Mais Clawd avait cru que cette aventure lui aurait fait comprendre qu’il avait besoin du foyer et des gens y habitant pour survivre. Même lui, âgé de bientôt 16 ans, ne se voyait pas quitter cet endroit pour vivre seul... Et pourtant, son avenir au sein de cet établissement était déjà tracé depuis sa naissance.

Arrivé à l’orphelinat, Clawd avait comme but de se diriger vers sa chambre pour chercher le cadeau de Noël qu’il avait caché sous son lit, mais l’un des employés, un homme d’âge avancé et psychorigide, l’interpella pour l’aider à poser des décorations dans le hall d’entrée. « Excusez-moi, monsieur, mais je n’ai pas le temps. » L’homme leva le regard pour l’observer du dessus de ses lunettes d’un air agacé. « Comment peux-tu ne pas avoir de temps ? Quelqu’un doit venir te voir ce soir ? » Les mains de l’adolescent se serrèrent de frustration. Bien sûr que personne n’allait venir le voir. Si quelqu’un pouvait lui rendre visite, il ne serait probablement pas là depuis toutes ces années. Ses poings se desserrèrent lentement et il alla prendre le petit banc en bois installé près de la porte d’entrée qui aidait les plus jeunes à mettre leurs souliers. « Où étais-tu aujourd’hui ? Tu as disparu directement après le petit-déjeuner. » Il eut un long silence. Clawd ne baissa même pas le regard en direction de son interlocuteur et il commença à accrocher des banderoles dorées au plafond. « J’étais avec un ami. Mathilde m’y a autorisé. » Un grognement sorti de la gorge de l’homme « Évidemment. Avec Mathilde tout t’es permit. Cette femme ne sait pas prendre de distance avec toi. » C’était bien pour cela que Clawd lui avait demandé la permission et pas à quelqu’un d’autre. L’orphelin garda ses réflexions pour lui, voulant éviter une dispute musclé avec l’éducateur qu’il n’avait jamais apprécié.

Le lourd silence s’installa entre les deux. Clawd eut envie de lui dire d’aller voir ailleurs et qu’il n’avait pas besoin d’être surveillé pour installer des guirlandes, mais encore une fois, il garda sa frustration pour lui. Ce fut lorsqu’il termina de tout mettre en place qu’il vit, du haut du banc, une petite tête rousse passer non loin. « Oliver ! I’ve something for you ! » Sautant du siège, il se dirigea d’un pas rapide vers son protéger qu’il agrippa doucement par le bras pour le trainer vers les escaliers menant à l’étage.
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Dim 7 Mai 2017 - 20:09
Le vrai plaisir de la dispute, c'est la réconciliation
Oliver & Clawd ♥
L'oeil hésite pendant que la lèvre bégaie ; Dans ce naïf regard que l'ignorance égaie, l'étonnement avec la grâce se confond, et l'immense lueur étoilée est au fond.

31 Décembre 2015
Deux ans plus tôt.


Oliver ? Son prénom sauta d'un couloir à l'autre. Porté par une voix que l'habitude a affligée de lassitude, il traversa les cloisons à la recherche du petit fuyard. Ce refrain, les murs du foyer ne le connaissaient que trop bien. L'enfant s'était volatilisé. Encore. Rien d'exceptionnel. Où est Oliver ? C'était devenu le jeu quotidien des éducateurs qui se passaient la question d'une oreille à l'autre tout en retournant le bâtiment. C'est que le chaton était passé maître dans l'art de disparaitre. Il se cachait, on le cherchait et le manège recommençait, éternelle ritournelle. Que se passait-il dans cette petite tête ? Beaucoup de choses, trop de choses. Ça remuait là-dedans ; ses souvenirs brumeux s'entortillaient à ses rêves jusqu'à se fondre en un tout confus et chaotique, un tout qui se heurtait sans cesse aux murs du réel, comme une vague, ça allait, ça venait, ça se brisait pour mieux revenir, avec toujours cette même image : New York, promesse de bonheur. Au cœur de cette confusion, seule l'idée de rentrer chez lui restait.

New York… Le crayon se promena avec précision sur la surface blanche, monta, haut, haut, jusqu'à caresser les nuages de son dessin. Il couchait sur papier le paysage de ses rêves, pour l'inscrire dans la réalité. New York, tout ce qu'il y avait vu… Ce n'était pas pour de faux, ce n'était pas des conneries. Il y avait des gens là-bas, des gens qui l'aimaient, qui savaient qu'il n'était pas un menteur, qu'il n'était pas fou. On l'attendait. Où est Oliver ? Pas loin. Le petit avait trouvé refuge sous le bureau de la salle de jeu, là où trônait l'unique ordinateur du foyer accessible aux enfants. Un mur dans son dos, trois planches de bois autour de lui, la cabane idéale. Sur ses genoux, la page de son petit cahier explosait sous les couleurs. Bleu, orange, vert… Jamais New York n'avait été aussi coloré. Parce que lorsque ses paupières se fermaient, c'était toujours joli, New York, ça brillait sous le soleil et ces paysages juraient avec ceux du foyer, quelques pages plus tôt. Tous les murs se ressemblaient, il n'y avait que du gris sur ces dessins-là, à l'exception de lui et Clawd, deux gouttes de couleur dans un océan gris. La tête dans les étoiles, Oliver redescendit sur terre lorsqu'une paire de jambes entra dans son champ de vision. Il porta aussitôt son œuvre d'art contre sa poitrine pour la protéger des regards indiscrets. On l'avait retrouvé. Zut. Un visage ne tarda pas à apparaitre dans l'encadrement du bureau.

Ce n'était que Damien, son éducateur. Soulagé d'avoir remis la main sur le fugitif, il resta un moment silencieux à contempler la curieuse installation du petit. « Hé, y a du monde ici… » Ça grouillait de peluche là-dessous et Oliver, perdu au milieu de ces nounours, le dévisageait sans mot dire. Il aimait bien s'entourer de peluche, leurs présences comblaient sa solitude. « Tu m'invites ? » Pas d'accent colérique, aucune marque d'agacement, présage de réprimandes… L'ancien chaton se décala légèrement pour laisser l'éducateur s'asseoir à ses côtés. « Qu'est-ce que tu dessines de beau ? Tu me montres ? » Il y eut un bref moment d'hésitation durant lequel Oliver s'accrocha férocement à son trésor. Pour une raison qui lui échappait, les grandes personnes s'entêtaient à vouloir observer ses dessins, pire encore, à les montrer à son psychologue. Lui, n'aimait pas ça, ces regards froids, jugeurs, toujours suivis d'une foule de questions. Le seul spectateur privilégié de ses moments créatifs, c'était Clawd, Oliver aimait bien dessiner installé sur le sol de la chambre de l'adolescent et lui montrer le résultat final. Comme ces moments-là lui manquaient… Cependant, il faisait suffisamment confiance à Damien pour accepter de lui laisser jeter un coup d'œil. « C'est Clawd et je Expliqua-t-il. « D'accord. Et vous êtes où ?… » Un sourire éclaira les iris de l'enfant. « Home. » Le silence les entoura, une pause dans le temps. Comme toujours lorsqu'il parlait de sa ville natale, son chez lui. Le crayon bleu recommença à s'agiter dans le ciel de papier sous les prunelles soucieuses de son éducateur.

Contre toute attente, ce silence, c'est Oliver qui le brisa en premier. « Où il est Clawd ? » Après l'avoir brièvement croisé ce matin l'adolescent s'était volatilisé. Seulement, lui, il ne jouait pas à cache-cache. « Je ne sais pas, il ne va pas tarder à rentrer, je pense. » Oh. Le crayon s'arrêta. L'espace d'un instant, sa petite bouche n'ajouta rien ; scellée, elle retenait le sanglot qui menaçait ses lèvres, incapables de formuler l'affreuse évidence. Clawd était parti, Clawd l'évitait, Clawd le détestait. « Il aime plus. » Finit-il par murmurer la gorge serrée. « Clawd ? Qu'est-ce qu'il n'aime plus ? » « Moi. » L'enfant illustra ses paroles en se frappant la poitrine à plusieurs reprises. Clawd, celui qui, de sa seule présence, était parvenu à combler le gouffre de chagrin de son petit cœur, ne l'aimait plus, par sa faute. Cette simple idée faisait naître chez lui un tel sentiment de détresse qu'il laissa son crayon rouler sur le sol pour cacher son visage entre ses mains et y étouffer les larmes qui commençaient à inonder ses joues. Les disputes, il ne connaissait pas ça, Oliver, il découvrait à ses dépens les conséquences que ses actes avaient sur les autres. « Mais bien sûr que non voyons. Il est juste comme nous, tu sais, il ne comprend pas pourquoi tu as fait ça. » Bien sûr qu'il ne comprenait pas. Personne ne comprenait, parce que personne ne l'écoutait et surtout, personne ne le croyait. Rentrer chez lui. C'était tout ce qu'il voulait. Mais c'était crier dans le vide. New York, ces étranges histoires de chaton et de chiens… Pour tous, ce n'était là que le fruit de l'imagination trop débordante d'un enfant de six ans, une manière pour ce jeune esprit de surmonter un traumatisme enfoui dans les tréfonds de son passé. C'était un sentiment terrible que de se savoir incompris. L'enfant avait beau être entouré et surveillé en permanence, rien ni personne ne parvenait à chasser cette curieuse solitude qui noyait son esprit. « Qu'est-ce qui ne va pas Oliver ? » Tout. Des mois qu'il vivait dans la confusion la plus totale, hanté par des souvenirs qu'on prétendait faux, déchiré entre cette ancienne vie qui obsédait ses pensées et l'avenir que lui promettaient le foyer, Clawd, ainsi que son placement chez les Maylies.

Depuis sa tentative de fugue, les choses n'avaient fait qu'empirer, le peu de stabilité de son petit monde s'était écroulé. Clawd était distant, les autres enfants le pensaient fou, Monsieur et Madame Maylie blâmaient le personnel et leurs éclats de colère parvenaient parfois jusqu'aux oreilles de l'enfant depuis l'autre côté de la porte… C'était sa faute. « T'es un grand garçon, tu es intelligent… Pourquoi tu en fais qu'à ta tête alors que moi je sais que t'es tout mimi ? Tu sais, il y a toujours des solutions aux problèmes et nous on est là pour t'aider et t'écouter, pas pour te punir. Tu comprends ? » Pas de réponse. Oliver n'était plus là. Les larmes avaient disparu de ses yeux rougit, ne laissant derrière elles qu'un regard vide, cette expression d'absence si difficile à percer que son visage adoptait constamment en présence des adultes et de leurs questions, entre deux élans d'émotions. « Tu entends Oliver ? Tu n'es pas puni d'être ici. » Mensonge. Il n’y croyait pas. Face à l'absence de réaction de l'enfant, Damien s'extirpa du bureau. « Ça va bientôt être l'heure, va falloir ranger ta cabane, j'en connais un qui ne va pas être content sinon. » Oliver acquiesça et commença à rassembler son assemblée de peluche. Petite installation, gros bazar. Ça ne plaisait pas à Jean-Eudes, le bazar, et l'ancien chaton n'avait surtout pas envie d'énerver le vieil homme. Ses menaces accompagnées des intonations autoritaires de sa voix lorsqu'il lui parlait avaient le don de le terrifier. « Plus de cache-cache d'accord ? » Ajouta l'éducateur en caressant gentiment la petite tête rousse, un des rares gestes d'affection que l'adulte s'autorisait avec ce cas difficile. Il fallait savoir prendre ses distances. « Je vais rester dans mon chambre. » Promit l'enfant en terminant de ranger.

Son petit cahier sous le bras, Oliver prit donc la direction de sa chambre lorsqu'une voix l'interpella dans la chaleur de sa langue maternelle. Clawd ! La surprise mêlée à la joie de voir celui qu'il considérait à la fois comme un modèle et un grand frère fit disparaitre toute trace de tristesse dans ses yeux rouges. Comme par magie, oubliée les larmes, oubliée la solitude de ses derniers jours, Clawd était là, avec quelque chose pour lui. Un cadeau ? « For me ? Really ? » L'excitation fit percer sa petite voix dans les aigus. Quelque chose pour lui ! C'était le Père Noël qui arrivait enfin ! Clawd l'aimait encore un peu alors ! Le cœur battant, Oliver se laissa trainer jusqu'à l'étage, trop heureux d'être aux côtés de Clawd pour émettre une quelconque objection. Il chercha à glisser sa main dans la sienne. C'était comme avant. Avant la fugue, avant la dispute.  « But I- I thought you were still mad at me… everyone is. Ms Maylie… She was shouting at Damien yesterday… because of me… I heard ‘em.  » Les cloisons étaient trop fines, elles peinaient à dissimuler les conflits aux oreilles indiscrètes du petit. Sa faible maitrise de la langue française ne lui avait pas permis de saisir les subtilités de la conversation, mais il était certain d'une chose : sa fugue inexpliquée avait alarmé le couple et on voulait l'emmener loin d'ici au plus vite pour empêcher toute récidive. « And Jean-Eudes even told me that the cops would come and get me again if I wasn’t good. » Qu’il confia une fois dans la chambre de l’adolescent. La pièce la plus mieux de tout le foyer. Ici, ni les monstres, ni les policiers ne pouvaient l’atteindre, pas tant qu’il était avec Clawd. Il était grand, assez pour le protéger de ces ombres nocturnes et des menaces d’un vieil homme. « But they can’t send me to jail just because I didn’t want to take my bath, right ? … » Car dans sa trop grande naïveté, Oliver y croyait, lui. Il imaginait déjà les forces de l’ordre débarquer au foyer et le forcer à monter en voiture pour l’amener, à l’image de cette fameuse nuit où on l’avait ramené au foyer suite à sa fugue. « So what is it, what is it ? » Difficile de dissimuler son impatience, sa main dans celle de l’adolescent, le petit en sautillait presque sur place.

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Dim 7 Mai 2017 - 22:50
Le vrai plaisir de la dispute, c'est la réconciliation ♥
Oliver avait cessé de marcher. Clawd l’observa un moment, sans réagir directement à la question posée. Il avait les yeux gonflés par les larmes… Que c’était-il passé ? Jean-Eudes n’avait pas pu le disputer puisqu’il était en sa compagnie quelques secondes plus tôt. Il jeta un coup d’œil aux alentours, mais il ne réussit pas à mettre le doigt pour ce qui avait pu le rendre si triste. « Yeah…For you. » Répondit-il distraitement « I hope you will like it. » Rajouta-t-il en reposant ses iris sur lui en lui faisant un sourire doux et réconfortant. « You know… Sometimes people say things they don’t mean… And I didn’t mean it. I was just… Angry to be abandoned again. » L’adolescent avala difficilement. Cette histoire… C’était un déjà-vu.

Damien avait quitté le foyer et semblait si heureux. Il se souvenait encore du sourire que l’enfant avait eu en lui disant, comme si la séparation ne lui dérangeait pas… Comme si Clawd n’était pas grand-chose au final. Lorsqu’Oliver fugua, les émotions ressentis cette journée-là avait refait surface. Sa disparition lui avait donné l’impression d’une mauvaise blague qui avait le même effet qu’un poignard en plein cœur. Il n’avait pas osé s’attaché à un autre enfant après le départ de Damien… Mais le voir lui, trouver refuge dans sa chambre, comme s’il était une source de protection… Il avait senti l’obligation de faire en sorte que cette sensation perdure. Il recommença à marcher d’un pas léger et c’est en sentant la petite main du rouquin tenter de se glisser dans la sienne qu’il senti un pincement au niveau du cœur. C’était comme avant. Comment avait-il pu lui en vouloir alors qu’il était si adorable ? Il la lui serra doucement et il continua à monter les escaliers et à longer le long couloir pour se rendre à sa chambre.

« Little before your arrival, my friend was adopted and when I saw you running away, I wasn’t able to refrain from being jealous. ‘Cause you know… I’m here since 15 years now and nobody wants me… » La vérité était que les éducateurs n’avaient pas le choix de divulguer toutes les informations aux gens voulant adopter. Beaucoup d’entre eux avaient été intéressés par Clawd au départ. Timide, discipliné, mais qui avait tout de même un bon sens de la répartie pour son âge. Cependant, lorsque venait le temps de leur annoncer qu’il avait été placé dans cet endroit parce qu’il était un enfant d’une relation incestueuse, il devenait un être sale à leurs yeux. Arrivé à un certain âge, Clawd ne se retrouvait plus dans les choix des gens, non pas parce que l’adolescence avait eu raison de lui, mais plutôt parce qu’ils ne pourraient pas avoir un lien aussi fusionnel qu’avec un enfant en bas âge. Il n’était pas dupe et c’est en voyant son ami d’un an plus jeune partir qu’il avait compris qu’il allait passer le restant de sa minorité entre ces murs.

Arrivé dans la chambre, Oliver se confia à lui en disant que Jean-Eudes lui avait annoncer qu’il allait appeler la police s’il recommençait. Lâchant sa main, il fit un pas vers l’arrière et il le regarda d’un air grave. En étaient-ils rendus là ? Une frustration grandissait à vue d’œil à l’intérieur de lui. Pour qui se prenaient-ils ? Oliver était terrorisé et voilà tout ! Il ne fallait pas un diplôme pour savoir qu’Oliver était un enfant traumatisé..! L’enfant lui posa alors une question qui décrispa les traits de son visage instantanément. « Probably not … » Réponda-t-il dans le plus grand des sérieux après avoir pouffé de rire. Ce petit avait une imagination débordante. Évidemment que l’heure du bain pouvait être difficile, mais pas au point d’appeler la police… Si Oliver savait toutes les bêtises qu’il avait pu faire lorsqu’il avait son âge. « But you should be calm for some times… I don’t want to see you in trouble. Being your big brother, I have to make sure that nothing happens to you. » Il sourit et poussa gentiment l’épaule de l’enfant en signe de camaraderie.

« So what is it, what is it? » Sautilla impatience son protéger. « What is it what ? » S’amusa le blond en faisant croire qu’il avait oublié. « I don’t know what you’re talking about… Oh..! The Christmas present ! » Clawd se mit à plat ventre sur le sol en riant légèrement et il glissa ses bras et une partie de sa tête sous son lit où plus aucun mouton de poussière ne se logeait depuis l’arrivée mouvementé d’Oliver. Du bout des doigts, il tapa sur les coins de la boîte joliment emballée, grâce à l’aide de Mathilde, d’un papier rouge et vert. Péniblement, il réussit à l’extirper de sous le lit et il le tendit à son protéger en se relevant. « Merry Christmas and happy New Year kitty! » Désormais sur ses yeux jambes, le blond s’installa sur son lit et regarda avec fébrilité Oliver déchirer l’emballage qui contenait un Bisounours lumineux pour l’aider à combattre sa peur du noir.


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Lun 15 Mai 2017 - 23:03
Le vrai plaisir de la dispute, c'est la réconciliation
Oliver & Clawd ♥️
L'oeil hésite pendant que la lèvre bégaie ; Dans ce naïf regard que l'ignorance égaie, l'étonnement avec la grâce se confond, et l'immense lueur étoilée est au fond.

31 Décembre 2015
Deux ans plus tôt.


Il avait enfoui sa petite main dans celle de l’adolescent, comme si rien ne s’était passé. Comme si tout allait bien. Un sourire avait suffi, doux, chargé de toute la tendresse de l’amour, celle qui embaume les cœurs trop tristes et chasse les tourments de l’âme. Ces mêmes sourires qui peuplaient ses plus jolis rêves. Mais ils périssaient bien vite, ces sourires, tués par de douloureux souvenirs. Il n’avait pas fait exprès. Oliver n’était qu’un enfant, trop jeune pour anticiper les conséquences de ses actes, tout juste assez vieux pour en saisir la gravité. Il n’avait pas l’âge des regrets. Il n’avait pas l’âge des remords. Et pourtant… le petit resserra sa prise alors que la culpabilité s’abattait sur lui, trop lourde pour ses frêles épaules. Ça le rongeait de l’intérieur, ça le tenait éveillé la nuit et face à ce sentiment qui le noyait jour après jour, Oliver était impuissant, perdu. C’est ma faute si Clawd est triste. Il n’avait pas fait exprès. Méchant. Il ne savait pas… « ‘Cause you know… I’m here since 15 years now and nobody wants me… » Il y avait tellement de choses qu’il ne savait pas, qu’il ne saisissait pas. Ses iris bruns se relevèrent un instant. Quinze ans ! L’éternité. Dans quinze ans, il serait grand. Presque vieux. Libre de faire ce qu’il veut, comme manger des bonbons et des framboises à chaque repas, se coucher tard ou regarder la télé jusqu’à ce que ses yeux deviennent carrés ! « When I grow up, I’ll adopt you. » Souffla-t-il, les yeux scintillants d’un espoir innocent. Une promesse d’enfant, des mots sincères. L’idée de ce futur chantant lui plaisait énormément.

Loin du foyer, loin de Jean-Eudes… Il baissa la tête. Peut-être n'aurait-il pas dû s'enfuir ? Une moue coupable flottait sur ses traits enfantins. Peut-être avait-il mérité ces menaces ? Était-il un méchant petit garçon ? Non. Il voulait juste rentrer à la maison. Ce n'était pas une bêtise. Clawd recula, Oliver avança, refusant cette distance. Ses mains s'emmêlèrent dans les pans de la veste du blond. On lui disait d'être calme, d'éviter les problèmes… « Okay… » Il ne pouvait rien dire de plus, Oliver, il ne pouvait pas promettre que cette tentative de fugue serait la première et la dernière. Car elle était toujours là, cette idée. Attirante, elle portait en son sein toutes les promesses d'un retour à la normalité. Et cette solution lui semblait si évidente. Logique. Seulement, il y avait des espoirs qu'Oliver avait appris à taire. Il ne voulait pas se faire gronder et risquer de gâcher cet instant. Un immense sourire vint accueillir les dernières paroles de l'adolescent. Grand frère. Il avait dit grand frère ! C'était magique, l'effet que ces simples mots pouvaient avoir sur l'enfant. Ils faisaient naitre des soleils dans ses grands yeux accablés de nuages et c'était tout son petit cœur qui vibrait sous la douceur de ces termes. Son grand frère à lui ! Ce n'était peut-être que pour de faux, mais cela lui suffisait.

Mais plus qu'un grand frère, c'était d'abord son Clawd, la seule personne capable de percer sa bulle de solitude et de tristesse pour lui arracher des éclats de joie. « You know ! » La dernière syllabe s'étira de tout son long. Non, il ne pouvait pas avoir déjà oublié ! Un petit rire cristallin enveloppa la chambre de bonne humeur. Le petit ne tenait plus en place. « The present ! » lança-t-il entre deux gloussements. Fébrile petite chose, il observa Clawd se glisser sous son lit avec toute la curiosité et l'impatience d'un enfant que la joie menaçait de faire exploser. Et soudain, il était là. Devant ces yeux. « Wow… » Le plus beau cadeau de l'univers. Rouge, vert… Certes, le garçon n'avait pas vu beaucoup de cadeaux dans sa courte vie, à vrai dire il découvrait à peine la chaleur des fêtes de fin d'année, mais celui-là, c'était le meilleur. Il en était sûr. Parce que ce cadeau, il venait de Clawd. Et c'était pour lui. Son sourire ne le quittait plus, il illuminait son visage avec une telle force, c'était comme si tout le chagrin avait disparu de son corps. Il ne serait plus jamais triste ! Avec toutes les précautions du monde, Oliver secoua le cadeau pour essayer d'en deviner le contenu. Est-ce qu'il devait le déchirer ? Ou bien ne pas abîmer le papier ? Confus face à ce sentiment de pure allégresse, il ne savait plus quoi faire. L'inconnu effrai toujours. Son regard pétillant valsa entre Clawd et le trésor qu'il tenait entre ses mains. Puis, n'y tenant plus, il arracha l'emballage. Et son cœur suffoqua de bonheur.

Un nounours. Comme ceux qu’on voyait dans les magazines de Noël. En mieux encore. Ses prunelles émerveillées se promenèrent sur cette peluche bleue sortie tout droit du Pays du Père Noël. Dans un geste que l’hésitation entrava, il caressa la tête synthétique de l’ourson. C’était tout doux sous ses doigts. Doux comme les câlins ou les surnoms affectueux qu’on lui donnait. Il les aimait tellement, ces surnoms. Et ce cadeau, comme il l’aimait aussi ! Ce serait sa peluche à lui. Celle-là, il n’aurait pas besoin de demander l’autorisation pour la sortir de la salle de jeu et l’emmener dans sa chambre. Personne ne pourrait la lui confisquer, elle était à l’abri des menaces. C’était même bien plus que cela. Parce qu’un cadeau, c’était spécial. Dans ce nounours, il y avait tout le réconfort qu’il peinait parfois à trouver lorsque l’obscurité l’étouffait, mais aussi l’affection que lui portait Clawd. Oliver l’observa un instant, muet. Il se jeta dans ses bras. Des gestes plutôt que des mots. Le petit n’aurait pas su exprimer tout ce qu’il ressentait, ce mélange chaotique d’émotions. Elles étaient trop grandes pour lui, elles débordaient de tous les côtés. Dans ce câlin, il y avait tout. L’amour, la gratitude, la joie, les excuses, la nostalgie des jours heureux… « Thank you ! » finit-il par murmurer. Merci pour le cadeau. Merci d’être là. Merci de m’aimer.

Après quelques secondes, il recula, un sourire toujours figé sur ses lèvres. Juste le temps de récupérer son cadeau et de s'installer sur le lit auprès de l'adolescent. Son esprit tout entier pris dans une contemplation béate et profonde de l'emballage, il garda le silence un instant avant de se lancer corps et âme dans une laborieuse lecture. « ‘Je… Brileuh… danse… le…' » Oh non. Une inconnue dans la formule. Les sourcils se froncèrent, les méninges s'activèrent. Cette lettre, il l'avait déjà vu, mais où ? Pas dans Oliver en tout cas, le seul mot que l'enfant était capable de reconnaitre et d'orthographier correctement. À mi-voix, il commença à réciter son alphabet, à la recherche de la lettre disparue. « A B C D E F… I J L G H K L… » Pourquoi était-ce si dur ? Dans sa tête, les lettres se mélangeaient sans cesse, elles se déformaient, se déguisaient pour ne pas être reconnu. Les tricheuses ! Oliver pataugeait dans son apprentissage de la lecture et de l'écriture, il n'était qu'une toile vierge désireuse de recevoir les bases de l'enseignement, d'être comme les autres enfants de son âge, seulement la peinture avait bien du mal à prendre, et ce, malgré les semaines qui s'écoulaient. « L… M N ! N like New York ! So it’s… No… ireuh ? » Il grimaça. Du français. Ça ne voulait rien dire. À travers les filtres de cette étrange langue et de sa lecture hasardeuse, il ne parvenait pas à deviner les mots. « Glo… a lo…Te. » Et soudain, le monde s’illumina. L’Anglais, ça, il connaissait ! « Glow a lot ! » s’écria-t-il, trop heureux d’être venu à bout de cette monstrueuse lecture. Impressionnés, ses yeux se levèrent vers Clawd. « For real ? How does it work ? Can we try it ? » Un nounours qui brille ! Encore mieux qu’un simple nounours ! Ses mains s’agitèrent sur la boîte, tremblante d’enthousiasme, elles cherchaient désespérément à libérer l’ourson de sa cage de carton. En vain. Il était trop dur, ce carton, et ses forces trop maigres. « Can you open it please ? » Il finit par tendre la boîte à son ainé pour le regarder faire.

Dans le couloir, des pas résonnèrent. Sur ses gardes, son regard coula jusqu'à la porte. Méfiant, il guettait la moindre intrusion. Il n'était pas dans sa chambre, bientôt, son éducateur s'en rendrait compte. Depuis sa fugue, tout le monde était sur son dos. On le surveillait, on vérifiait qu'il n'avait pas bougé, on s'agitait quand c'était le cas. Doucement, Oliver s'approcha du blond jusqu'à laisser sa petite tête reposer tout contre son bras. « I'm sorry you know. » Les mots s'étaient évadés tout seuls. Il fallait qu'il sache, ces poids pesaient trop lourd sur sa poitrine, il fallait que ça sorte. « I didn't mean to hurt, I didn't know, I- I just wanted to go home, I- » Sa gorge serrée étouffa sa phrase. Est-ce qu'il avait le droit de le dire ? « I just want to go home, before it's to late. » Une lueur implorante au fond des yeux, un souhait tremblant. Que tout redevienne comme avant, s'il vous plait. Une prière qui revenait souvent sur ses lèvres, un refrain qui reste en tête. Pendant un moment, il n'avait eu que ses mots à la bouche. À force de le répéter, peut-être le croirait-on ? Il avait eu tort. Les adultes restaient sourds. Ils n'étendaient rien, ne voyaient rien. Ses mains recommencèrent à se tordre dans le pan de la veste. « M and Ms Maylie… They’re going to take me away… But I don’t know if I want to. » Il était là, le terrible secret que lui-même n’osait pas s’avouer. Il ne voulait pas être adopté. Il refusait l’amour d’une autre famille. Mais pour Clawd, les secrets n’existaient pas longtemps. En sa compagnie, il n’était plus le petit garçon silencieux et obstiné, celui qui refusait de répondre aux questions ou qui prétendait ne pas comprendre ce qu’on lui demandait. Au contraire. Avec Clawd, il mettait des mots sur ses craintes. Sa langue se déliait enfin. « Because if I go with them, then I could never go back home… » Horribles cauchemars. « And you won’t be here anymore. » Et ça, c’était peut-être pire encore. « I don’t want to be alone again. » Il se blottit un peu plus contre l’adolescent, rassuré par sa présente protectrice.

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Mer 17 Mai 2017 - 20:55
Le vrai plaisir de la dispute, c'est la réconciliation ♥
Adorable. C’était ce que Clawd ne pouvait s’empêcher de penser en voyant le petit s’exciter sur un cadeau. Un large sourire, incontrôlable, s’était dessiné sur son visage. Avait-il déjà été dans cet état face à un cadeau ? Probablement pas. Clawd n’avait jamais su apprécié les cadeaux qu’il recevait. Toujours plus gros que les autres. Comme si un cadeau plus gros saurait apaiser ses souffrances. De toute façon, ses cadeaux avaient toujours été plus utiles qu’amusant : des livres, des crayons, des vêtements parce que les siens étaient devenus simplement trop petits. Parfois, un second cadeau de la part de Mathilde venait se faufiler dans le tiroir de son bureau. L’année précédente le cadeau avait été un téléphone portable et 3 ans plus tôt : une console de jeu portable. Elle, elle comprenait.

La réaction d’Oliver fut celle que le blond avait espérée. Il souffla de soulagement et ouvrit ses bras pour recevoir le câlin de son protéger. Câlin trop court. Il senti son cœur se gonfler face à ce geste chaleureux. Le geste que personne d’autre que lui n’avait la gentillesse de faire. Ce signe d’affection, de confiance… De bienveillance. Il continua à sourire en observant l’enfant tenter de lire en français, mais voyant sa difficulté, Clawd avança son tronc en sa direction pour pouvoir lire et l’aider en cas de besoin. Le rouquin bloqua sur un mot, mais il n’abandonna pas pour autant. L’entendant réciter son alphabet, le blond sourit en constatant sa débrouillardise, mais il le dévisagea sans s’en rendre compte lorsqu’il commença à mélanger les lettres. Comment cela se pouvait-il qu’il se mélange de cette façon dans les lettres ? Peut-être était-il dysorthographique ? « N like New-York! So it’s… No… ireuh ? » Clawd plaça d’une façon discrète ses doigts sur ses lèvres pour cacher son sourire moqueur qu’il tentait d’effacer. « Noir, that’s it. »

Finalement, les indications en anglais arrivèrent, ce qui facilita grandement la compréhension de l’enfant, mais qui créa par la même occasion une nouvelle excitation dans ses yeux. Un ourson qui luit dans le noir, quel enfant serait-il, s’il n’avait pas eu envie de le tester immédiatement. Hésitant, Clawd observa sa chambre. Même si ses connaissances sur le sujet n’étaient pas particulièrement développées, il savait tout de même que le phosphore réagissait en premier grâce à une source importante de lumière. S’ils fermaient sur-le-champ la lumière du plafonnier, l’ourson n’illuminerait pas suffisamment et le garçon risquerait d’être grandement déçu. « Yes… » Répond-t-il en continuant de chercher, puis son regard tomba sur la lampe d’appui de son bureau. « Oh, yes we can! » Aussi excité qu’Oliver, Clawd prit la boîte qui contenait le cadeau et il commença à enlever les petites attaches en métal qui se trouvaient à l’endos. Son élan se calma, cependant, lorsque le petit déposa sa tête sur son bras pour s’excuser.

Ses mains avaient arrêtés de dénouer les nœuds métalliques et son regard resta fixe sur le visage de son protéger. Que devait-il lui dire ? Il était particulièrement touché, mais il ressentait toutefois une certaine rancœur envers lui. Il n’était pas capable de faire comme si rien n’était… Comme si Oliver avait eu raison de quitter le foyer comme cela; il ne pouvait pas lui dire qu’il ne lui en voulait pas. « I know… » souffla-t-il en lui caressant la tête de sa main libre. Lorsqu’il enchaîna en lui parlant de sa maison, Clawd réalisa qu’il n’avait pas passé par-dessus l’idée de quitter le foyer. Il ne pouvait pas certifier qu’il allait quitter pour de bon, mais il comprenait pourquoi Oliver était si isolé des autres… Il n’avait aucune envie d’être choisi parmi les autres enfants. Le blond n’y comprenait rien, jamais il n’avait eu de famille, leurs similitudes s’arrêtaient à cette différence. Chez lui… Où cela pouvait-il être ? Il y avait bien Valentin qui devenait quelqu’un d’important pour lui... Non, ce n’était pas ça…

« I don’t want to be alone again. » Les yeux de l’adolescent se remplirent de larmes, mais on frappa à la porte, ce qui créa un geste de recul chez lui. En un long grincement, elle s’ouvrit et le visage autoritaire du plus vieil éducateur apparu. « Vous deux. Qu’est-ce que vous faites ici? » Clawd s’essuya rapidement les yeux et, en grinçant des dents, il se leva. « Je lui offrais un cadeau. » Un silence et un regard  réprobateur. « Je ne crois pas que monsieur Foxworth le mérite particulièrement. » Clawd ne répondit rien. Non, peut-être qu’Oliver ne méritait pas particulièrement ce cadeau, mais ce n’était pas en le punissant pour le restant de sa vie qu’il allait devenir un enfant plus sage, un enfant aimant cet endroit. Le blond aurait sans doute quitté l’endroit de lui-même s’il n’avait pas été aussi bien encadré… Et qu’il n’avait pas cru, à une époque, que vivre de cette façon était normal. « Quoiqu’il en soit… Je veux vous voir dans la salle de réception dans 5 minutes… Et Clawd, cesse de lui parler en anglais. Il ne s’adaptera jamais ici si tu continues à le mettre dans de la ouate de cette façon. » La porte se ferma d’un claquement qui résonna dans toute l’étage à présent vide de vie. Enfin débarrassé de cet homme détestable, Clawd plaqua ses mains sur son visage, puis il déforma ses traits dans tous les sens  d’exaspération. « Mais qu’il prenne sa retraite, PUTAIN ! »  Il regarda Oliver en réalisant qu’il avait dit un gros mot en sa présence. « Pardon… »

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Jeu 1 Juin 2017 - 23:05
Le vrai plaisir de la dispute, c'est la réconciliation
Oliver & Clawd ♥
L'oeil hésite pendant que la lèvre bégaie ; Dans ce naïf regard que l'ignorance égaie, l'étonnement avec la grâce se confond, et l'immense lueur étoilée est au fond.

31 Décembre 2015
Deux ans plus tôt.


Il sentit la main se perdre dans ses cheveux et ses pensées s'envolèrent vers une époque presque lointaine, une vague de nostalgie un saut dans le temps. Les caresses, le retour des sourires, la douceur des étreintes… Lui, petite boule de poil perdu dans les bras de Jenny… Ce geste avait rappelé à son imagination ces moments, souvenirs du passé désormais sans réalité dans sa vie. Un souffle, et ils s'évanouirent, disparus avec les sourires, le vide comme seul vestige. Un vide que les paroles peinaient à combler. Je sais qu'il avait dit. Mais que savait-il ? Savait-il à quel point il était désolé. À quel point il nageait dans une confusion sans nom? Que la nuit était le témoin de ses chagrins ? Non, il ne savait pas. Parce que le langage échouait à saisir les souffrances de son cœur et ses gestes se heurtaient à l'incompréhension de tous. Il y avait des mots qu'ils ne se disaient pas. Qu'ils ne se diraient peut-être jamais. Sa joue contre le bras du blond, son regard voilé alla trouver refuge sur le mur d'en face. Il aurait voulu être l'enfant qu'on rassure, celui à qui l'on murmure de jolies histoires du soir, à qui l'on assure que tout ira bien, que ce n'était qu'un vilain cauchemar. Quand allait-il se réveiller ? Ce mauvais rêve allait-il prendre fin un jour ? Son visage se leva vers Clawd et ses mains enlacèrent le bras prisonnier dans une nouvelle étreinte. Si proche et pourtant si loin. Ça brillait dans les yeux de Clawd. Quoi ? Où étaient-ils, ces éclats joyeux, ceux qui illuminaient leurs prunelles quelques minutes plus tôt ? Non. Quelqu’un avait volé le bonheur. Pas possible. Pourquoi ? Il avait dit pardon. Oliver ne comprenait plus, aveuglé par les nuages d’égocentrisme qui venaient obscurcir sa vision enfantine du monde. Pourquoi ? Il ne voulait pas que Clawd soit triste. « Did I say someth- » On frappa à la porte. L’adolescent eut un geste de recul et la tête d’Oliver piqua dans le vide, soudainement privé de son support. Leur petite bulle avait explosé.

Oh non. C’était lui. Jean-Eudes. Oliver se laissa glisser du lit pour atterrir sur le sol de la chambre, ses genoux repliés contre sa poitrine. Se faire tout petit pour se faire oublier. Se faire tout petit pour se dérober à ce regard trop sévère, celui qui alourdissait tout son être de culpabilité, de peur et de colère. Des phrases décousues parvenaient jusqu’à lui, des mots saisis au vol, perdu au milieu d’un brouillard de non-sens. C’était comme un puzzle. À lui de combler les trous, un exercice laborieux auquel il ne cessait de s’améliorer. Il en comprenait assez pour deviner le sens global. Et ça ne lui plaisait pas. La crainte s’évapora, chassée par la rancœur. Ils n’avaient pas fait de bêtises, alors pourquoi ce ton de reproche ? Ce n’était pas juste. Ses iris rencontrèrent celles de l’éducateur, mais il ne les détourna pas, soudainement porté par un élan d’audace téméraire. « No ! I didn’t do anything wrong ! I can keep it ! » Clawd était avec lui, il n'avait plus peur. Le vieil homme n'avait qu'à le punir, Oliver s'en fichait. Le troisième coin du réfectoire, il commençait à le connaitre par cœur. Mais personne ne lui prendrait son cadeau. Une dernière attaque et la porte claqua, aussi brutalement qu'elle s'était ouverte. Les pas s'éloignèrent et le silence retomba uniquement pour être brisé par Clawd. Médusé, l'enfant se fit le témoin silencieux du curieux spectacle emporté de l'adolescent. Retraite. Putain. Qu'est-ce que cela voulait dire ? Il n'avait rien compris, si ce n'était l'exaspération de son grand-frère. Alors, il décida que ce moment était approprié pour évacuer à son tour la rancune qui lui pesait sur le cœur. « I hate him. » qu’il souffla. « And I hate it here ! Everything and everyone ! They don’t understand anything ! I hate them ! » Sa voix s’était affirmée, et les notes de cette partition colérique montèrent en crescendo jusqu’à la dernière croche. « Putain ! » Il avait répété ce mot par mimétisme sans en saisir le sens. Parce qu’il le trouvait amusant et que la réaction du blond laissait supposer que c’était là un mot interdit. Ses lèvres s’étirèrent timidement en direction de son ainé. C’était attirant, l’interdit.

Il finit par se relever, libéré de ce poids. Comme si son souffle avait porté au loin toute sa tristesse et sa colère. Mais ce n'était qu'une illusion. Bien sûr qu'il ne détestait pas tout le monde. Clawd, Mathilde et Damien en étaient la preuve même. Seulement Oliver n'avait que des mots forts pour exprimer ce qu'il ressentait. Le reste lui échappait. Ses pieds le traînèrent jusqu'à la porte. « Do we really have to go ? » Soupir. Il connaissait déjà la réponse. Ils n’avaient pas le choix. « But I wanted to try it… Now… That’s not fair. » Couina-t-il. Complainte d'un petit caprice. Tant pis. Puisqu'il ne pouvait pas l'essayer de suite, et bien il le prendrait avec lui ! Aussitôt, il se jeta sur la peluche pour la serrer contre son cœur. Là. Le nounours dans ses bras, sa main dans celle de Clawd, son petit cahier dans l'autre, maintenant, ils pouvaient y aller. « What’s going on anyway ? » Demanda-t-il dans le couloir. La dernière fois qu’ils s’étaient tous rassemblés de la sorte, c’était pour Noël. « Is it Christmas again ? But you told me it was only once a year, like a… Like a birthday ! » Ses sourcils se froncèrent. Ça tournait là-haut, dans sa petite tête. Un peu trop. Et le résultat de sa réflexion lui arracha une grimace confuse. « … Wait does it mean that… we already passed a WHOLE year ?! » Non, pas possible ! Il s'en serait rendu compte ! Il n'avait même pas vu le printemps ! Ni l'automne ! Quoi que… « …That was weird… » Oliver ne savait plus, incapable d'appréhender correctement le temps et l'espace. Il avait bien disparu du jour au lendemain après tout. Une sieste. Une toute petite sieste et sa vie entière avait basculé dans le chaos. Peut-être venait-elle de là, cette crainte sourde qui lui tordait l'estomac lorsque l'obscurité s'abattait sur lui. La crainte de fermer les yeux. De rouvrir ses paupières dans un ailleurs terrifiant. De disparaitre pour toujours.

En bas de l’escalier, un courant d’air frais le saisi soudainement. Dans le hall, la porte était ouverte sur les ténèbres de cette nuit d’hiver. Il neigeait. Quelqu’un venait de sortir, un éducateur sans aucun doute. Ce n’était qu’un détail, pourtant cette porte ouverte sur le monde extérieur, sur New York, accrocha le regard d’Oliver. Il faut rentrer à la maison. Elle était de retour, cette petite voix du cœur, celle qui le poussait à courir après ses chimères. Bientôt il sera trop tard et ils t’auront oublié. Seule la main de Clawd le retenait encore au temps présent. Il s’arrêta brusquement pour dévisager son ainé un instant. « I know ! Next time… Next time I’ll take you with me ! » Mais oui ! Elle était là, la solution à son terrible dilemme ! Pourquoi retourner chez lui en abandonnant Clawd derrière lui lorsqu’il pouvait l’emmener avec lui ? « We’ll run away together and we’ll take the boat together and… Once we get there, we’ll only eat hot dogs and raspberry smoothies ! And Jenny, her house is so big, there would be plenty of room for you ! Or we could share a room ! » Son chuchotement trahissait son excitation, comme il aimait cette idée ! Ils pourraient aller manger des glaces à Central Park ensemble ! Tous les jours ! Et faire des batailles de polochons ! « And the gang, they’ll like you too ! You’re a grown up, so you can help with the invest- investment banking ! » Peut-importe ce que cela signifiait. Il répétait là ce qu’il avait entendu. « We’ll find tons of money to help them so the bad guy and his dogs won’t hurt anyone anymore. » Oui, tout s’arrangerait. Plus de dettes, plus de chiens menaçants, de délais et de compte à rendre. C’était tous les problèmes qui disparaissaient grâce à cette solution. L’enfant en était si content qu’il avait inconsciemment tiré sur la manche de l’adolescent pour se rapprocher de la porte.

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Dim 27 Aoû 2017 - 18:06
Le vrai plaisir de la dispute, c'est la réconciliation ♥
Putain. Ce mot avait glissé d'entre ses lèvres sans qu'il ne soit capable de l'en empêcher. Jean-Eudes était tout ce que Clawd n'arrivait pas à supporter. Malthilde lui avait bien dit à une époque qu'il n'avait pas toujours été comme ça, mais cela était si loin que l'adolescent avait cessé d'espérer à un changement de sa part. Il était et allait toujours être méchant. Comment pouvait-ton en arriver là? Travailler dans un endroit que l'on déteste. Être méchant avec des enfants qui ne comprenaient pas la vie... Être méchant avec quelqu'un d'aussi adorable qu'Oliver? Clawd ne se croyait pas capable de l'être. « Putain ! » avait répété le plus jeune. En temps normal, le blond l'aurait réprimandé, mais l'innocence de l'enfant avait gagné son cœur et il se contenta de pouffer de rire. « Don't say that. » Essaya-t-il de dire le plus sérieusement qu'il le pouvait, alors qu'un énorme sourire était collé sur son visage.  Ce sourire s'effaça soudainement lors que le petit lui demanda s'ils devaient véritablement quitter la chambre. Étrangement, Clawd n'avait pas envie de s'amuser. Il avait envie de rester seul avec Oliver... Profiter des derniers moments qu'ils pouvaient avoir avant qu'il ne décide de quitter à nouveau l'établissement. Il était effrayé par cette possibilité et il ne pouvait s'empêcher d'y penser chaque jour. Il ne pouvait pas survivre à son départ, cela allait le consommer entièrement. Hochant la tête sans énergie, il s'avança vers la porte de la chambre qu'il ouvrit et il fit signe à son protéger de le suivre.

« No, it's not Christmas again, it's the new year. We're actually in 2015, but at midnight, we will be in 2016... If I remember well, in China the New Year is at Spring, but they don't have the same calendar than us. » L'information était quelque peu flou et peu utile, mais Clawd avait toujours adoré apprendre et surtout faire apprendre aux autres de nouvelles choses. Malheureusement pour lui, très peu de gens avaient la même passion que lui, ce qui faisait en sorte qu'il parlait régulièrement dans le vent. Arrivé au rez-de-chaussé, Oliver changea de conversation du tout au tout. Un peu perdu, Clawd cru au départ qu'il souhaitait aller visiter la Chine, ce qu'il trouva très adorable, mais plus les secondes passaient et mieux il comprenait ce qu'il tentair de lui dire. Il écoutait le discours du petit sans broncher. Il l’observait d’un regard vide. Tout ceci… C’était sa vie. Peut-être aurait-il pensé de la même façon s’il avait connu autre chose, mais ce n’était pas le cas. Toutes ces réflexions se percutaient dans le crâne du blond qui tentait de comprendre les paroles. La motivation d’Oliver de partir allait en grandissant plus les secondes passaient et prit de panique, Clawd lui agrippa fermement l’avant-bras pour l’empêcher de les entraîner à l’extérieur.  « Arrête ! » Hurla-t-il, comme si un démon voulait sortir de sa bouche. Perturbé par le ton qu’il avait employé avec son protégé, le blond resta silencieux quelques secondes. « Stop… I … Need you. » Articula-t-il finalement avec difficulté. « I’m at home and you’re too. Wait a little more and you will have friends… And if… If you’re not happy with us, you will be with me in three years ! » Clawd n’y croyait pas. Les choses étaient si compliqués dans le monde des adultes, il ne pourrait jamais avoir la garde d’Oliver à 18 ans. Il n’allait probablement pas avoir de boulot, il sera toujours aux études et surtout, il n’allait pas avoir d’endroit où vivre. Les choses lui semblaient si loin et si floues… Le psychologue avait bien essayé de lui faire comprendre que les démarches devaient bientôt commencer, mais la vérité était qu’il était effrayé par toutes les responsabilités qu’il allait devoir avoir. Il n’avait pas la chance d’être Valentin, voilà ce à quoi il pensait chaque fois qu’il se faisait dire qu’il allait bientôt devoir partir. Évidemment, la motivation d’Oliver de quitter cet endroit était plus forte que les paroles de l’adolescent. Il le sentait au fond de lui que peu importe ce qu’il pouvait lui dire, jamais celui-ci n’allait changer d’avis. Rongé par la colère et la tristesse, Clawd lâcha finalement le bras du rouquin. Il le fixa en se mordant la lèvre inférieure pour tenter de réprimer des mots blessants. Vas-y, pars ! Ma vie sera meilleure sans toi! Tu me cause que des soucis. Qui voudrait bien de toi? Enfant ingrat. Je te déteste, que je ne te revois plus.

Alors que le jeune homme ouvrit la bouche, Mathilde arriva, une queue d’âne en feutre à la main. « Ah vous voilà! Venez, venez! Il nous manque des participants pour le jeu de l’âne! » Les interpella-t-il radieuse comme toujours. Clawd, lui, n’avait pas bouger d’un pouce et n’avait même pas daigné de lui jeter un coup d’?il. Il était toujours là, les yeux rougit par des larmes qui ne coulaient pas, en fixant son petit frère. « Pourtant il ne suffit que d’être deux pour y jouer… » Son ton n’avait pas laissé indifférente l’éducatrice qui le connaissait parfaitement. Sans perdre une seconde de plus, la femme poussa délicatement les deux orphelins en direction de la grande salle et leur montra deux chaises libres dans l’attente de leur tour.

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Lun 4 Sep 2017 - 21:46
Le vrai plaisir de la dispute, c'est la réconciliation
Oliver & Clawd ♥
L'oeil hésite pendant que la lèvre bégaie ; Dans ce naïf regard que l'ignorance égaie, l'étonnement avec la grâce se confond, et l'immense lueur étoilée est au fond.

31 Décembre 2015
Deux ans plus tôt.


Les fêtes de fin d'année. C'était nouveau. Oliver découvrait ces traditions sans en saisir l'essence, sans en goûter la magie. Un réveillon sans famille, des cadeaux sans féerie. Le Père Noël n'existait pas, ou du moins, pas pour lui. Ce n'était pas grave. Le petit n'avait pas eu besoin d'un vieux monsieur mystérieux pour s'émerveiller devant le sapin et les jolies décorations. Les lumières étaient là, elles. Pour de vrai. C'était ce qu'il préférait, les guirlandes, les ampoules colorées sur le sapin : des étoiles dans la maison. Elles brillaient presque autant que celles nichés au fond de son regard lorsque Clawd lui racontait une histoire. Oliver adorait l'écouter. Clawd, c'était un puits sans fin de connaissance. Son encyclopédie personnelle. Clawd savait tout, sauf quand il oubliait ou qu'il ne savait pas. Il savait pourquoi le ciel était bleu. Il savait compter jusqu'à l'infini. Il savait en quelle matière était fabriqué les nuages. Il savait comment les dinosaures étaient morts et de quoi était faite la lumière. L'adolescent pouvait toujours répondre à ses questions et Oliver aimait se noyer dans ses paroles. Encore plus quand c'était une histoire du soir, comme celle de Garou-Garou, Le loup qui avait peur de tout. Ou celle du Chat et de la souris qui devinrent amis. Mais ce soir-là, il dut se contenter d'une anecdote qui le laissa troublé. « So the earth is that old… » Une pointe de confusion marqua son commentaire. Les traits durcis par une réflexion intense, il n'ajouta rien, trop occupé à trier ses idées pour poser d'autres questions. Alors, la nouvelle année, c'était l'anniversaire de la planète ? Et tout le monde était invité à la fête ? Trop cool ! Cette définition lui plaisait. Mais pourquoi avoir deux dates différentes ? Est-ce que la Chine vivait à une autre époque ? Pourquoi attendre minuit ? Ces interrogations lui brûlaient la langue et sûrement aurait-il accablé Clawd de questions si son regard n'avait pas entrevu cette porte ouverte sur l'extérieur.

Oliver avait glissé dans sa rêverie comme on glisse dans les bras de Morphée. Doucement, puis d'un coup. Le sourire sincère, il avait déroulé son rêve à voix haute, confié ses espoirs naïfs avec la douce certitude que tout rentrerait dans l'ordre. Le bonheur était à portée de main, ils n'avaient qu'un pas à faire. Qu'il était aisé de se perdre dans un avenir fantaisiste. Il lui fallut le contact de la main de Clawd autour de son bras pour le sortir de ce monde onirique. L'étreinte se faisait brutale. « Arrête ! » Oliver se figea, prit au dépourvu au milieu de son envol. La chute, il ne l'avait pas vu venir. Elle n'en fut que plus violente. Les ailes brisées, il s'écrasa brutalement au sol. Le silence qui suivit fut assourdissant. L'enfant releva ses yeux brillants, et lorsqu'ils rencontrèrent ceux de l'adolescent ce n'était plus des étoiles qui y scintillaient. C'était des larmes. Le chagrin sous sa forme la plus pure.

Ce n'était pas la première fois qu'on lui hurlait dessus, et ce ne serait pas la dernière. Il était déjà passé sous les vagues de réprimandes des éducateurs, leur répondant parfois avec témérité, souvent trop détaché pour réellement sentir l'impact de leurs mots sur lui. Les reproches, les cris, ça glissait comme de l'eau de pluie sur sa peau et quand leur colère parvenait effectivement à se frayer un chemin jusqu'à Oliver, l'enfant savait retarder l'explosion inévitable de ses émotions, à garder ses pleurs pour son oreiller. Rien de tout ça n'aurait pu le préparer au ton employé contre lui. Car il ne s'agissait plus des éducateurs, mais de Clawd. La voix d'un monstre était sortie de sa bouche. Oliver sentit son menton trembler. Ça l'effrayait. Une oreille attentive pour l'écouter, pour le croire : c'était tout ce qu'il demandait. Pourquoi était-ce si dur à trouver ? Pourquoi refusait-on de comprendre ? Il ne pouvait plus vivre ainsi, opprimé par cette horrible créature qu'était la solitude. Là encore, il éprouvait sa caresse glacée. Rien n'avait changé. Rien ne changerait. Des paroles tombaient, des promesses qui sonnaient faux. Oliver renifla, secoua la tête sans parvenir à détacher ses yeux écarquillés de Clawd. Impossible. C'était donc ça, son chez lui ? Non. Sa maison, c'était un grand espace coloré par les rires, des jouets, des gâteaux, des bisous et beaucoup de câlins. Pas une larme, jamais un cri. Mais elle n'existait pas, cette maison. Elle n'était qu'une pure construction de son imagination, un genre de rêverie qu'Oliver aimait prendre pour une réalité. D'un coup, voilà que ces rêveries-là reprenaient vie, animées par les mots de Clawd, uniquement pour mourir en fin de phrase.

Il n’y croyait plus. Jamais il ne pourrait aller vivre avec Clawd. Ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’il ne soit placé en famille d’accueil, il le savait, Clawd le savait. Et pourtant, il lui balançait au visage l’impossible avec un accent de conviction. Il n’avait pas le droit de lui mentir ainsi. « Liar. » souffla-t-il. Ce mot renfermait toute une rancoeur que l’enfant n’aurait su exprimer autrement. La colère et la frustration venaient de s’ajouter à la parade de ses émotions, un cortège qui devenait trop long, trop encombrant. Débordé, Oliver ne savait pas quoi faire de tout ça. Il ne pouvait rien faire, si ce n’était hurler : « Liar ! You’re lying and you know it ! You know I’m right ! Don’t be crying… » Le regard ancré sur la figure de l’adolescent, un changement l’avait frappé. Il y avait des fauves dans les iris de Clawd. Pour la première fois, Oliver se voyait à travers ce regard fixe. Se voir dans ces yeux-là, c’était passer devant un miroir pendant des années pour soudainement découvrir une autre personne de l’autre côté. Une personne différente. Différente de lui, différente des autres. Le petit serra sa peluche tout contre son cœur affolé. C’était à la fois froid et terrifiant de discerner sa propre anormalité via le prisme d’un regard aimé. Clawd ne le comprenait pas, car Clawd était normal. Aucun souvenir dérangeant ne hantait ses nuits, son passé, son présent ainsi que son futur s’accordaient sur une même onde. Clawd ne le comprendrait jamais, la conversation muette de leurs yeux rougis lui criait cette évidence. Il était livré à lui-même.

Oliver se raidit, dernière tentative contre les larmes. Ça ne marcha pas. Pas cette fois. Son visage était déjà trempé lorsque Mathilde les incita doucement à se diriger dans la grande salle. Pour quoi faire ? Il ne voulait pas jouer. Parce qu'il n'avait pas encore libéré toutes ces émotions qu'il subissait sans saisir. Peureux, coléreux, malheureux, Oliver aurait pu fuir et trouver refuge sous un lit ou dans une armoire pour s'abandonner à ses remous intérieurs sans être vu. Dans un élan irréfléchi, il s'accrocha à la manche de Clawd, tentant désespérément de retenir les derniers morceaux qu'ils leur restaient. Peut-être n'était-il pas encore trop tard pour lui faire ouvrir les yeux. Peut-être que s'il lui faisait comprendre, la colère et la tristesse qui résonnaient dans leurs deux corps disparaîtraient pour toujours, à l'image d'un bobo miraculeusement soigné par un pansement Winnie L'ourson. Ils pourraient retourner s'amuser, comme avant, juste tous les deux. « Please… It’s true ! It’s all true ! Not just in my head… You can’t see it because you don’t know, but it’s real, it’s here because I remember it all, in my mind, and in dreams and… I was, I was not me, I was… » Ces paroles tremblaient sur ses lèvres. Son débit était trop rapide, le souffle lui manquait. Que disait-il ? Lui-même n’en avait aucune idée. Le discours de l’enfant était aussi décousu que ses pensées, il s’y perdait. Pourquoi les mots échouaient-ils à cerner ce qui était pourtant si clair dans sa tête ?  « Why don’t you believe me, why won’t anyone help me, why do you leave me alo… » Les sanglots transpercèrent sa petite voix. La fin de la phrase fut réduite à une suite de hoquets incompréhensibles. Oliver s’acharnait à articuler des mots sans y parvenir. Les larmes les faisaient fondre. Sa prise se resserra autour de la manche de l’adolescent puis, d’un coup, sa main retomba, inanimée.

Autour d'eux, des sons feutrés. La grande salle, jusque là animé par la musique, les jeux et les discussions, s'était mis en veille. Oliver pouvait sentir le poids des regards sur sa personne et celle de Clawd. Peut-être parce qu'il avait crié trop fort. Ou que ses pleurs étaient trop bruyants. En cet instant, Oliver aurait aimé être invisible. Il y avait une chose pire que de pleurer comme un bébé : c'était pleurer comme un bébé devant un public médusé. Il détestait Clawd d'avoir été méchant. Il détestait ces petits spectateurs trop curieux. Pire encore, il se détestait d'être comme ça : bizarre, incapable d'être fort et courageux. Immobile, il ne réagit que lorsque Mathilde l'attira tout contre elle, se jetant à corps perdu dans cette étreinte. Un câlin, c'était une manière comme un autre de dissimuler son visage. Il ne voulait plus voir ce cercle de silhouettes qui s'était formé autour d'eux, ni Clawd, ni personne. Se couper du monde. C'était tout noir dans les bras de Mathilde, mais il n'avait pas peur. Au contraire. Ça sentait bon et sa présence rassurante le protégeait, le berçait en lui parlant doucement. Shhh ça va aller. Cette voix là chassait les autres. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » C'était Damien. « J'imagine que Monsieur Delatour ici présent peut nous éclairer ? À moins que lui aussi n'ai décidé de pleurnicher en jouant la comédie comme son jeune ami ? Ça t'amuses d'empirer son cas et le tiens Clawd ? Et vous autres, vous n'avez rien d'autre à faire ? » Et Jean-Eudes. « Je suis sûr que Clawd ne pensait pas à mal, tu sais comment est Oliver, ce petit a une sensibilité exacerbée, j'ai parlé à son psychologue et- » Damien chuchotait, seulement, Oliver ne prêtait plus attention à tout ce qui se disait au-dessus de sa tête. On parlait, on se disputait peut-être, peu importait, de toute façon, c'était du français. Plus aucun bruit ne l'atteignait. Juste le cœur de Mathilde. Boumboum, Boumboum dans son oreille. Le passage répété d'une main dans ses cheveux fini par calmer ses sanglots jusqu'à les faire disparaître. C'était fini.

Mais les nuages gris refusaient de se lever complètement. Même lorsque ses pas portèrent son petit corps loin de l'agitation qu'il avait créée. Mathilde le guidait gentiment vers le jeu de l'âne. La minute d'après, on l'asseyait sur une chaise. « Ça va mieux ? » « Je veux pas… play. » Finit-il par murmurer d’une voix rauque. « Jouer. » Oliver secoua la tête. « Je veux pas. » « Ce n’est pas grave, tu peux t’asseoir avec ton nounours et regarder si tu veux, pour ne pas rester tout seul. Ok ? You can stay here and just watch, it’s alright. » Nounours. Du même coup, il avait baissé les yeux sur sa peluche. L’ourson était français, alors, il devait avoir un prénom français. Nounours. C’était mieux que Monsieur Bisounours ou Winnie. « Mais d’ailleurs, c’est un super nounours que tu as là dis moi! » Elle avait toujours ce ton un peu haut perché lorsqu’elle s’adressait à lui. Oliver aimait bien. Ce n’est qu’après quelques secondes qu’il réalisa qu’elle parlait de Nounours. Un sourire timide apparut sur ses lèvres. « Yeah, and it can glow in the dark so the bad dreams won’t come. It’s from Clawd. He’s like Santa now, except it’s just for me. Santa Clawd. » Contre toute attente, cette remarque  arracha un petit rire à Mathilde. Est-ce qu’il avait fait une blague ? Il n’ajouta rien. Sur sa main, Mathilde dessinait des cercles du bout de son pouce. Ça aussi, il aimait bien. « Ok, I’ll be right back, just stay here with the others, Damien’s going to take care of you. D’accord trésors ? » Non, pas d'accord. Il ne voulait voir personne. À vrai dire, la seule chose qui lui faisait envie désormais, c'était son lit. Ainsi que les biscuits posés sur la table à désert. Trop tard, Mathilde avait disparu. Et il ne voyait plus Clawd. Oliver bailla, fouetta l'air avec ses jambes pendant quelques instants, avant de se laisser glisser de sa chaise, direction les biscuits.

Les cookies, c'étaient les meilleurs, avec les oursons Lulu, seulement, il n'avait le droit aux oursons qu'à l'heure du goûter. Ses doigts tâtonnèrent la table, incertains face à l'assiette de cookies. Est-ce qu'il avait le droit ? À cette heure ? L'enfant n'eut pas le loisir de nourrir une réflexion plus approfondie sur la nature du crime qu'il était sur le point de commettre. C'était le moment qu'avaient choisi Damien et Jean Eudes pour refaire leur apparition, tout au bout de la pièce. Une curieuse panique le traversa : il disparut à son tour sous la table avec ses petites affaires et son cookie. La nappe était tout juste assez longue pour le dissimuler. Oliver ne s'expliquait pas toujours ces élans qui le poussaient sans cesse à se dérober aux regards des éducateurs, or, cette fois, ses motivations étaient parfaitement inscrites dans son esprit. Il ne voulait ni se faire gronder par Jean Eudes, ni jouer au Téléphone avec Damien. Le Téléphone, c’était ce jeu un peu bizarre, un peu amusant, auquel ils s’adonnaient en fin de semaine ou après une de ses crises. Les règles : aucune. Le but : parler, comme s’ils étaient vraiment au téléphone. Bien entendu, Oliver savait que ce n’était que pour de faux, qu’en réalité Damien se trouvait juste à côté de lui et que le téléphone qu’on lui prêtait n’était qu’un vieux portable cassé, tant pis, c’était tout comme. Mais ce jeu-là n’était jamais amusant très longtemps, et ce même quand Damien faisait sa grosse voix rigolote. Parce qu’après les 'Bonjours monsieur Oliver alors qu’est-ce que tu as fait de beau aujourd’hui ?', les histoires inventées et les discussions sur les étoiles, la mer et les dinosaures, arrivait toujours le moment délicat des questions bien réel ; 'Qu’est-ce que tu n’aimes pas ici ? Est-ce que ci, pourquoi ça…' Blahblahblah. Oliver finissait par ‘raccrocher’ en premier, et il perdait. Ce jeu, Damien l’avait surement volé au psychologue.

Les adultes s'approchèrent de la table, on le cherchait, mais aucun des deux ne pensa à jeter un œil dessus. Comme dans une cabane magique, Oliver était invisible. Son cookie englouti, il ne se décida pas à sortir de sa cachette. Nounours brillait faiblement entre ses bras. Alors ça marchait pour de vrai, wahou ! Il aurait aimé que Clawd soit là. L’aimait il toujours au moins ? Il aurait aimé que rien de tout ça ne soit arrivé. C'était sa faute. Encore. Malheureusement, le mal avait été fait. La gorge douloureuse, il crut être sur le point de pleurer une fois encore, mais rien. Pas une larme, juste un nouveau bâillement. Et sans s'en rendre compte, Oliver commença à piquer du nez. Son cahier dans une main, la peluche dans l'autre, ses yeux se fermaient tandis que sa tête trop lourde penchait dangereusement vers le sol, menaçant son équilibre. Un soubresaut et il se ressaisit. Il ne pouvait pas dormir, pas maintenant, il n'avait pas encore souhaité son anniversaire à la planète, il n'avait même pas dit pardon à Clawd… Pourtant, le manège se répéta jusqu'à ce qu'il glisse machinalement son pouce dans sa bouche. Sacrilège, ça abîmait les dents et il était trop grand pour ça. Ou du moins, c'était ce que disaient les adultes. Ce n'était pas sa faute, c'était plus fort que lui, il en avait besoin pour s'endormir. En plus de l'envoyer au pays des rêves presque instantanément, ce petit rituel le délivrait de ses angoisses. Un, deux, trois, et pouf, sa tête tomba pour de bons sur un Nounours qui s'improvisait oreiller. Les excuses attendraient. Oliver glissa dans les bras de Morphée comme il avait glissé dans ses rêveries. Doucement, puis d'un coup.

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Ven 17 Nov 2017 - 21:23
Le vrai plaisir de la dispute, c'est la réconciliation ♥️
«  I was, I was not me, I was… »  Taies-toi. Je ne veux rien attendre. Toi, tu mens. Je veux juste que tu m'aime suffisamment pour être capable d'attendre. Suivant Mathilde de façon robotique, Clawd tentait d'ignorer les paroles de son petit protéger qui le blessait. Pourquoi était-il si égoïste?! Il avait fait tout en son pouvoir, tout ce qu'un gamin de 16 ans pouvait faire, pour qu'il se sente bien et aimé. Pourquoi restait-il si obstiné?? « Why don’t you believe me, why won’t anyone help me, why do you leave me - » La première larme coula finalement sur la joue de Clawd qui n'en pouvait plus. Pourquoi fallait-il qu'ils se quittent? Il ne pouvait se résigner à l'abandonner. Même s'il devait quitter cet endroit à ses 18 ans, il viendrait voir régulièrement Oliver... Jusqu'à ce qu'il ait le droit de l’amener avec lui … Ailleurs. Il ne pouvait pas l'abandonner comme Damien avait pu le faire quelques années auparavant. Le blond sentit le petit lui serrer la manche un bref instant, lui serrant le cœur par la même occasion. Avait-il vu la larme? Ou était-ce une façon pour lui-même de ne pas se mettre à pleurer davantage? La prise s'arrêta. Il voulu lui demander pourquoi, mais il était trop en colère pour ça. Non, prends lui la main. Dis lui que tu l'aime. Du coin de l’œil, Clawd la regarda, sans la prendre.

Arrivés dans la salle où les festivités régnait depuis plusieurs minutes déjà, un silence se créa. Une vague de regards était posée sur eux. Enfants et parents. Pourquoi? De ses iris clair, Clawd tentait de comprendre d'où venait leur désappointement, mais son regard embrouillé ne pouvait que le trahir. C'était sur eux. Eux, les bêtes de foire qui avaient hurler comme des bêtes. Qui se disputait la veille du jour de l'an? Personne. Sauf eux. Eux, les bêtes de foire. Oliver pensait peut-être que le plus vieux était normal, mais ce n'était pas le cas. Qui fêtait Noël 15 fois dans un foyer pour enfants? Personne. Seulement une personne bizarre.

Damien arriva, voyant Mathilde accompagnée des deux seuls garçons du foyer qui n'avait aucun sourire aux lèvres. Sa voix était rassurante et le cœur de Clawd se réchauffait petit à petit... Jusqu'à ce que Jean-Eudes arrive et le lui poignarde une nouvelle fois. Son cœur saignait et ses larmes voulaient couler à nouveau. Ses poings se serrèrent et ses dents grincèrent. Il le détestait. Plus qu'il ne pouvait détester les autres qui ne comprenait jamais rien.  « Je suis sûr que Clawd ne pensait pas à mal, tu sais comment est Oliver, ce petit a une sensibilité exacerbée, j'ai parlé à son psychologue et- » Bien sûr, Oliver. Clawd roula le regard, excédé par la bienveillance de l'éducateur. Oliver était toujours le pauvre malheureux. Mais Clawd était habitué. Habitué d'être abandonné. Il n'y avait aucun souci à se faire. Il allait faire comme toujours et s'isoler dans sa chambre, lorsque le rouquin fuguera à nouveau. Il était destiné à vivre dans ce foyer jusqu'à ses 18 ans. Aucun parent ne voudrait de lui. Aussi brillant et poli pouvait-il être. Peut-être était-il le temps pour lui d'arrêter de jouer à ce petit jeu?

Les sourcils froncés, Clawd ouvrit la bouche, mais voyant la mauvaise humeur apparente de l'adolescent, Mathilde les força à continuer leur chemin en direction du jeu de l'âne. Parfait. Le discours de Clawd aurait sans doute été catastrophique si on lui avait laissé la chance de s'exprimer. Arrivé aux chaises, Oliver annonça à Matilde qu'il ne voulait pas jouer. Ça tombait bien, l'adolescent n'avait pas envie non plus. D'humeur boudeuse, il partit en direction du buffet, ignorant les quelques regards qui étaient toujours posés sur lui. On chuchotait derrière son dos. On le pointait du doigt. C'était lui le gamin qui connaissait tout les endroits pour se cacher lorsqu'ils jouaient a cache-cache. C'était lui qui avait toujours une tonne d'histoire farfelue à raconter aux autres. C'était lui qui s'isolait pour jouer du piano. C'était lui avait la seule chambre comportant qu'un lit. C'était lui l'enfant non-désiré.

Au pif, il prit des petites bouchées et les mangea un à un, histoire de ne pas rester là, planter à ne rien faire. Manger allait lui changer les idées. Enfin, jusqu'à ce que Mathilde arrive. « Clawd... » Elle avait doucement posé sa main au centre de son dos. « Que s'est-il passé avec Oliver? » Le bond ne se retourna pas, il savait que son regard allait le trahir. « On s'est prit la tête. C'est un peu stupide. Je me suis énervé alors que je le savais déjà... J'attendais juste... Je voulais juste pas m'avouer que j'avais raison. Je voulais qu'il me le dise lui-même. » Doucement, la femme lui prit les épaules pour le tourner face à elle. « Et l'entendre ne t'as pas plu, c'est ça? » Son regard rempli de tendresse. Il senti son menton trembler et ses sourcils se hausser sans pouvoir le contrôler. Un petit « Non... » à peine audible sortit d'entre ses lèvres et, craignant de ne pas l'avoir dit suffisamment fort, il secoua la tête faiblement. Mathilde le prit dans ses bras et lui caressa le dos. La respiration calme de la femme l'aida et peu de temps après, il se retrouva à son tour serein. « Vas à la salle de bain pour te nettoyer le visage et reviens nous voir avec le sourire. » L'orphelin hocha la tête et quitta la pièce pour aller à l'étage.

À son retour, le fête battait à nouveau son plein. Personne ne faisait la tête. Jean-Eudes s'était même décidé à colorier avec les plus jeunes. Étrangement, quelque chose dans cette scène ne le choquait pas le moins du monde. Ce fut Mathilde qui lui fit se rappeler que cet homme grincheux avait souvent jouer au père Noël lorsqu'il y croyait encore. Évidemment, le blond n'a avait vu que du feu durant ces années. Comment un homme grincheux pouvait-il être le Père Noël? Franchement. Un petit sourire apparu sur ses lèvres. C'était bon de voir que l'homme aimait tout de même les enfants. Clawd voulu participer au coloriage et c'est dans la joie et la bonne humeur qu'il aida les plus jeune à en faire sans dépasser les lignes. Puis, vint le temps du compte à rebours. Celui-ci était sur un grand écran blanc, défilant depuis plusieurs heures déjà. Le regard de Clawd s'y était posé à quelques reprises au cours de la soirée et désormais il était possible de voir qu'il ne restait plus que dix petites minutes avant 2016. Bien qu'il soit toujours légèrement en colère contre Oliver, il ne voulait pas louper le décompte en sa compagnie.

Il quitta donc la table où quelques enfants coloriaient toujours et il commença à explorer les environs pour voir où son protéger pouvait bien se trouver. Après cinq minutes, l'adolescent ne pu faire autrement que de constater qu'il n'était plus là. Où était-il? Il n'avait quand même pas décidé de quitter le foyer ce soir? Pas à cette température? Le cœur gros, Clawd couru vers sa chambre, montant les marches quatre par quatre. Il ouvrit la porte d'un geste brusque, haletant. Non, il n'y avait rien. Aucun dessin, aucun message lui disant au revoir. Oliver était toujours là, à quelque part. Il alla donc en direction de la chambre du petit, mais il ne s'y trouvait pas. Où était-il donc passé? Après avoir fait quelques autres endroits, Clawd se vit obligé de retourner dans la pièce où les festivités s'étaient calmés pour regardé le compteur qui défilait. Il ne restait plus que deux minutes. Ce fut, en entrant à nouveau, que ses yeux se posèrent sur une patte patte d'ourson en peluche bleu, légèrement à l'extérieur de sous la nappe du buffet. C'était la Bisounours d'Oliver! Pressé, Clawd s'élança en sa direction et leva la nappe pour finalement tomber sur un pauvre enfant, épuisé. Il était donc caché là depuis tout ce temps. Un petit sourire se dessina sur les lèvres du plus vieux. Il était adorable lorsqu'il dormait, le pouce enfoncé entre ses dents. « It's not a place to sleep Oliver... » Ria-t-il doucement en s'approchant de lui pour le tirer hors de cet endroit. Avec ses faibles forces, Clawd réussi à soulever Oliver du sol, après lui avoir redonné l'ourson. Il ne savait pas pendant combien de temps il serait capable de le transporter ainsi alors il quitta la salle rapidement et monta les escaliers pour aller en direction de la chambre du rouquin.

Arrivé, Clawd tourna avec difficulté la poignée de la porte et il déposa le plus délicatement possible le corps dans son lit. Il l'observa un moment et se demanda s'il ne serait pas plus sage de le mettre en pyjama... Mais craignant de le réveiller, il préféra le laisser comme il était, tirant légèrement les couvertures vers lui pour l'empêcher d'attraper froid. Les invités semblaient s'exciter en rez-de-chaussé et Clawd cru entendre le décompte commencer. 10.. 9... 8... 7... Clawd le fit pour lui-même à voix basse, tout en s'approchant de son protéger qui semblait dormir à point fermer. « 4... 3... 2... 1... Bonne année Oliver... »

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Mer 4 Avr 2018 - 19:43
Le vrai plaisir de la dispute, c'est la réconciliation
Oliver & Clawd ♥
L'oeil hésite pendant que la lèvre bégaie ; Dans ce naïf regard que l'ignorance égaie, l'étonnement avec la grâce se confond, et l'immense lueur étoilée est au fond.

31 Décembre 2015
Deux ans plus tôt.


Il avait plongé dans l'obscurité, tête la première, sans avertissement, pour dormir de ces sommeils fragiles qu'un rien menace de briser. Si son esprit cherchait la voie du monde des rêves, un fil semblait encore le retenir à la réalité. Lointaines, une musique, des voix, lui parvenaient, autant de sons que son imaginaire tordaient et sculptaient à sa guise sous ses paupières. Quelque chose l'empêcher de s'abandonner sereinement au Marchand de Sable, une peur, nichée dans son inconscient. Une absence. Celle de Clawd. Depuis sa fugue, c'était à nouveau seul qu'il affrontait les ombres nocturnes. Cette présence lui manquait. Sa main au chaud dans la sienne. Le rythme régulier de sa respiration. Ses bras protecteurs dans lesquels il se lovait. Et comme en écho à ses souvenirs chéris, Oliver se sentit flotter, bercé non pas par les aléas d'un cauchemar, mais par une étreinte aimante. L'enfant s'y accrocha, tandis que des spectres lumineux dansaient sous ses paupières. Un ballet clair-obscur. Clair, sombre, clair, sombre. À l'image des lumières, les sons étaient tout aussi confus, réduits à des bruits singuliers dans le lointain. Et parmi eux, une voix, qui doucement le tira de sa léthargie : celle de Clawd. Dans l'obscurité, les paupières de l'enfant frissonnèrent un instant avant de s'ouvrir sur le mur de sa chambre. Oliver, il reconnaissait, parce qu'on avait collé des stickers dinosaures à côté de son lit. Ses yeux embrumés de fatigue détaillèrent le vilain T-Rex et les gentils Apatosaurs, glissèrent jusqu'au plafond pour finalement tomber sur le visage de l'adolescent. L'enfant ouvrit immédiatement ses bras pour réclamer un câlin. « Is it… » Un bâillement coupa sa phrase. « Is it the Earth’s birthday yet? » finit-il par murmurer d’une voix encore tout alourdie de sommeil. « I missed it… » Elles étaient floues, les dernières minutes qui venaient de s’écouler. Dans le brouillard de ses idées, une seule chose restait : le nouvel an. Oubliée, la dispute, les larmes et les cœurs lourds. Le petit n’avait pas l’âge des rancœurs, les conflits pouvaient bien aller et venir, aucun désaccord n’aurait été capable de morceler l’affection sans limite qu’il portait pour son ainé.

C'est donc sans la moindre arrière pensée qu'il vint coller sa joue contre celle de Clawd, ses bras l'emprisonnant dans une étreinte. « Can you stay with me, please? » Il ne voulait pas qu'il le quitte, que le schéma de ces derniers jours se répète encore : lui, seul dans son lit et un Clawd qui l'ignore. « Don’t be mad, I don’t want to fight anymore, I’m sorry I shouted, I’ll be good… » L'enfant le serra un peu plus fort contre lui. Parfois, les visites de Monsieur et Madame Maylie s'étiraient jusqu'à l'heure du lit, mais ni la présence des deux adultes à ses côtés, ni leur tendresse, ne parvenaient pas à remplacer les caresses de l'adolescent. Oliver aurait pu rester ainsi encore longtemps, faire durer ce câlin pour toujours, si une lueur brillante au coin de son oeil ne lui avait pas rappelé ses priorités. Nounours ! Il devait le montrer à Clawd ! À contre-coeur, Oliver se détacha de son grand-frère et saisit le doudou entre ses mains. La lumière de l'ourson révéla brièvement le sourire excité qui illuminait son visage. « See? It can glow for real! » Dit-il en le faisant danser sur ses jambes. Nounours, c’était le meilleur. Bien mieux que Daisy le lapin, la peluche qu’il avait le droit d’emprunter pour dormir. Parce que Nounours, il avait des pouvoirs et il n’était rien qu’à lui. Et à Clawd aussi. Sans lâcher sa peluche, l’enfant se blottit contre le blond. « Do you want to hear a secret? » qu’il murmura en relevant la tête vers lui. L’enthousiasme avait chassé de sa voix toute trace de léthargie. À croire que cet enfant avait passé ces dernières minutes à s’amuser et non à voler à la frontière du sommeil. Désormais bien loin des bras de Morphée, le petit se tortilla pour venir souffler à l’oreille de Clawd, cette information : « I know why Nounours can glow in the dark. » L’annonce était sérieuse, son histoire l’était tout autant. « Do you want to know? » Et sans plus attendre, il démarra son récit. « It can glow, because when he was living in the forest, there was nothing good to eat and no good honey, so he was very hungry and one day he ate all the magic worms, you know, the ones that can glow in the dark! He ate them all like that. »  Comme ça, grrraou, grrraou !  Oliver fit vivre son récit en offrant une imitation très convaincante d’un ours affamé en action, dévorant tout sur son passage, sa gueule grande ouverte. Sa mâchoire claqua un instant dans le vide tandis que ses bras s’agitèrent dans une nuée de vers luisants imaginaires. Grrraou. « All the other bears said that we was crazy and that he was going to die, because bears are supposed to eat honey. » Une leçon de zoologie offerte  par Winnie L’Ourson. « And that worms have poison and fire inside them, that’s why they can glow and that’s why you’re not supposed to eat them. Never, ever! » Sous ses mains, Nounours s’évanouit, affligé par la fausse maladie que l’enfant, par ses paroles, lui avait infligé. « And Nounours was very sick at first, but then he realised that he ate so much magic glowing worms, that he had super power! » D’un bond, il releva la peluche. « That’s why he can glow in the dark, because he has magic inside now. » En conclusion, Oliver serra Nounours contre sa poitrine. Oui, c'était vraiment le meilleur doudou du monde, offert par le meilleur grand-frère de l'univers !

Il était bien là, Nounours entre ses bras, tout collé contre Clawd. En plus il était tard ! Minuit passé ! C'était la première fois qu'il restait debout aussi tard exprès ! Oliver, il voulait faire durer ça, rester debout toute la nuit ! Ne plus jamais dormir, parce que dormir ça faisait un peu peur. C'était tout noir. Alors, il frotta son front et sa joue contre le bras et l'épaule de l'adolescent, dernier indice d'affection conservée de sa vie de chaton : « Now your turn, you tell me a story, the one with the kittens please ? » Il l'aimait beaucoup, beaucoup cette histoire là. Tellement, qu'il aurait pu l'écouter tous les soirs les yeux scintillant du même enthousiasme qu'aux premiers jours. C'était un secret, mais Oliver, lui, il savait qu'en vrai les deux petits chatons, c'était comme Clawd et lui. Voilà pourquoi c'était la meilleure histoire.

Quand celle ci toucha à sa fin, Oliver somnolait, son pouce entre ses dents. Sa tête s'était faite lourde avant de s'écraser un peu plus sur Clawd. Sa voix, la chaleur de son étreinte, la douceur de ses gestes, tout était réuni pour endormir le petit garçon... Qui pourtant écarquilla les yeux lorsqu'une pensée fugace traversa son esprit comateux. « Wait, I have a surprise for you! » Il bailla. Ça lui était revenu d'un coup, l'arrachant une nouvelle fois au repos. L'enfant fut contraint de quitter son nid douillet, le temps de récupérer le précieux cadeau qui, dans son aventure du jour, avait échoué dans un coin du lit. « But you’ll have to close your eyes first! » Prévint-il en tâtonnant autour de lui, à cadre pattes. Oliver improvisait. Cette idée de cadeau, il venait de l'avoir à l'instant. Pourtant cela lui semblait tout naturel. Un cadeau en échange d'un cadeau. Pour dire merci. Pour dire Joyeux Noël! Pour dire Je t'aime très fort. « Here, you can open it! » Le garçon dévoila son trésor : son petit cahier de dessin. Ce n'était pas aussi bien que le cadeau de Clawd, parce qu'il n'avait pas d'emballage, mais ce n'était pas grave, on ferait semblant. « It's for you. Look, that's you, and that's me, with my friends. » Les pages glissaient entre ses petits doigts, se froissaient sous un engouement trop grand. Des couleurs, des gris, même des histoires qu'il avait dicté à Damien et Clawd. « And that's New York, and that's you and me again, we're eating ice creams and hot dogs in Central park. » Ils étaient nombreux, ses dessins. Oliver adorait ça, depuis qu'on lui avait montré comment agiter un crayon de couleur, c'était parfois des après-midi entier qu'il passait le nez entre les pages, concentré sur ses gestes. Ce cahier, c'était une porte ouverte sur les films de son esprit, le passé, le présent, le futur, ses peurs, ses tristesses, ses rêves et ses joies, tous couché sur papier, autant d'émotion prisonnière d'un dessin. Avec sa médaille, il s'agissait là de son bien le plus précieux. Un livre de secrets auquel il s'était farouchement accroché depuis ses débuts au foyer. C'était simple : seul Clawd avait le droit de regarder. Et parfois Damien. Mais jamais les autres. « It's not finished, you can add your stuff for your newspaper at the end if you want. » C'était étrange de se séparer ainsi de son cahier chéri. Mais ce n'était pas grave. Il en commencerait un autre, un plus mieux qu'il pourrait offrir à Clawd pour son anniversaire.


De nouveau silencieux, Oliver avait regagné sa position d’origine, lové contre Clawd, son pouce dans sa bouche. Là, dans ce petit coin de paradis, il se laissa enfin aller au sommeil. Il aurait aimé que les choses restent ainsi pour toujours. Ne pas être triste en songeant à ses souvenirs. Déménager et vivre dans une grande maison à New York, avec Clawd et Jenny. Impossible. Du haut de ses six ans, Oliver n’était pas dupe. Il appréhendait avec crainte l’inévitable séparation qui les guettaient. Peu importe où il se projetait, elle était là, terrible. Un jour, Clawd sera grand, et lui partira vivre avec Monsieur et Madame Maylie. Son coeur se serra. Il ne voulait pas d’une nouvelle famille, ni d’une nouvelle maison. Sa maison à lui. Sa famille à lui. C’était tout ce qu’il demandait. Il n’était pas fou, Oliver, il savait que quelque part, on l’attendait. Alors, peut-être qu’il recommencerait. Il partirait. Pas pour toujours, non, juste le temps de rentrer chez lui. Puis il reviendrait chercher Clawd, pour que Jenny l’adopte avec la bande, comme ils avaient fait pour lui ! Oliver sourit, glissa son bras libre autour du torse de l’adolescent, s’y accrocha pour ne pas le perdre. Oui, tout irait bien. « I love you Clawd. I’ll love you forever. » Il avait murmuré ses mots entre deux bâillements, le coeur gonflé d’utopies et d’espoirs naïfs. Et dans le chaos qu’était sa vie et ses pensées, l’amour qu’il portait au blond était bien la seule et unique chose inébranlable.
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Mer 11 Juil 2018 - 20:35
Le vrai plaisir de la dispute, c'est la réconciliation ♥️
Ne s’y attendant pas, Oliver s’était réveillé dès que l’adolescent avait prononcé les quelques mots pour lui souhaiter une bonne année… Une nouvelle année où ils pourraient recommencer à 0 et où ils pourraient être heureux tous les deux ensemble comme avant… Comme si la fugue du plus jeune n’avait jamais eu lieu. Ils allaient pouvoir se promettre de rester ensemble pour toujours et de toujours veiller l’un sur l’autre… Oui, ils allaient rester inséparables quoiqu’il arrive. « No you didn't missed it. It's her birthday for the whole day..! » Expliqua le blond en souriant et en se retenant un peu de rire face à la réaction adorable de son petit protéger. « But... For now, you have to sleep. We will celebrate the New Year when you will be up and we could make a snowman in the backyard if you want..! » Clawd lui avait ébouriffé gentiment les cheveux et s’apprêtait à quitter la pièce lorsqu’Oliver lui demanda de rester auprès de lui. « I’m not… I can never be mad at you » Murmura-t-il légèrement agacé par cette réflexion.

Presque aussitôt, le chaton s’était détaché de leur étreinte pour voir Nounours qui illuminait bel et bien dans le noir. Bien que Clawd savait déjà comment ces choses fonctionnaient, il ne pu s’empêcher d’être enthousiaste en voyant que son cadeau fonctionnait bel et bien. La douce lumière projetée donnait l’impression d’avoir une petite veilleuse dans la pièce, permettant ainsi de voir quelques petits détails de la pièce sans pour autant empêcher de bien dormir… C’était comme avoir une présence sans qu’il n’y en aille une véritablement. L’orphelin était heureux que son cadeau lui plaise autant et il ne pu se retenir d’en faire une petite réflexion :  « You’ll never be alone anymore ! » Sans plus attendre, Oliver s’était lancé dans une histoire extraordinaire qui impressionna par la même occasion Clawd. Manger des vers magiques le rendant ainsi lumineux… C’était… Très intéressant ! Fortement curieux, il avait resté silencieux et pendu aux lèvres au cadet, soufflant à quelques occasions quelques « Oh »  et « Ah » intéressés. « If he have superpower he’ll be able to protect you ... What a chance ! »

Oliver demanda ensuite une histoire de la part de Clawd, celui-ci se positionna plus confortablement pour la débuté et alla jusqu’à se coucher à ses côtés  comme lorsqu’il la racontait normalement le soir. « Il était une fois deux petits chatons : un beige et un roux. Ces deux chatons n’étaient pas frères, mais ils toujours ensemble. » Lui et Oliver. «  Le jour, comme la nuit, rien ne pouvait les séparer.   Le grand frère chaton prenait toujours soin du petit frère chaton   qui s’attirait toujours des problèmes. Parfois c’était parce qu’il ne voulait pas se laver et d’autres fois c’était parce qu’il n’aimait pas la nourriture qu’on lui servait. Cette attitude attirait la colère du vilain matou gris, mais le chaton beige était toujours là pour essuyer les larmes de l’autre, chose bien étonnante puisqu’il n’avait pas su apprécier qui que ce soit depuis la disparition d’un de ses amis chats. » Jean-Eudes... Damian... Même eux avaient le droit d'être dans cette histoire. « Le chaton beige s’était tellement attaché au plus petit qu’il lui avait même donné des droits que les autres chatons n’avaient pas comme de dormir dans le même panier que lui… Mais il faut l’avouer que sentir le chaton roux ronronner auprès de lui, lui réchauffait le cœur. Inséparables, ils grandirent et restèrent ensemble pour toujours. Fin. » Cette fin était utopique, comme tout bon conte pour enfants, mais même s’il savait que c’était impossible, Clawd s’efforçait à y croire malgré tout. Les deux s’endormaient, si bien que Clawd avait eu du mal à aligner les derniers mots de son histoire qu’il avait pris la peine de raconter dans sa langue maternelle. Sentant Oliver se rapprocher de lui, Clawd l’avait étreint tendrement, près à terminer le réveillon dans ce petit lit, mais le rouquin se leva d’un bon, faisant sursauter l’autre. « What..? » Il n’y comprenait rien,  mais les informations arrivèrent tranquillement à son cerveau épuisé : On lui offrait un cadeau.

On lui ordonna de fermer les yeux, ce qu’il fit sans aucune objection, sentant cependant sa tête dodeliner tranquillement tant le manque de sommeil des derniers jours l’avait rattrapé. Finalement, le chaton lui demanda d’ouvrir les yeux et ce fut  d’un ultime effort qu’il les ouvrit pour voir devant lui un cahier à dessins. N’était-ce pas le cahier qu’Oliver traînait partout avec lui ? Était-il en train de le lui donner en entier ? Personne n’avait le droit de regarder ses dessins… C’était émouvant de savoir que pour une fois, Oliver voulait partager une partie de lui à quelqu’un d’autre. Expliquant ses dessins, Oliver semblait vraiment très heureux et fier de son cadeau et l’aîné ne put s’empêcher de lui sourire et de lui caresser la nuque. « Thank you, I really love it. » Aussitôt, Oliver ajouta que ce n’était pas fini puisqu’il y avait de la place pour qu’il y écrive des trucs personnels lui aussi. D’un regard reconnaissant et fatigué, Clawd l’observa un instant sans dire un mot, puis il le remercia à nouveau même s’il ne comptait pas y ajouter quoique ce soit  dedans, c’était un cadeau trop précieux.

Oliver avait repris place dans le lit et sans perdre plus de temps, Clawd l’imita après avoir déposé le carnet sur la table de chevet. L’entourant de ses bras, l’adolescent le serra contre lui comme s’il était la chose la plus fragile et la plus précieuse au monde. L’entendant  exprimer son affection, il crut sentir son cœur gonfler et un large sourire incontrôlable s’était dessiner sur son visage. Lui aussi il l’aimait. « You're my little brother, nothing can separate us. »

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