Expliquer la vie de Chester relève du même acabit qu’étudier la mythologie grecque. C’est d’une complexité sans pareil et l’on ne comprend pas toujours comment cette situation a pu arriver. Le Chat du Cheshire est né il y a bien longtemps, très longtemps, au commencement du pays des Merveilles d’une union particulière qui ne serait pas aisée de décrire ici. Or il ne fut pas le seul, il naquit en même temps qu’une autre créature bien connu, le bandersatch. Ce dernier avant d’être la bête que l’on connait, ressemblait comme deux gouttes d’eau à Chester. L’un était bleu nuit, l’autre était aussi blanc que la lumière. Le soleil et la lune en quelque sorte. Son enfance de chaton particulier se passa relativement bien et il s’amusait comme un petit fou avec Bandy. Il se prélassait au soleil pendant des heures entières, voir même des jours peut être, il n’en savait rien. Il chassait les souris, ne se préoccupait pas des royaumes qui naissaient et des guerres que cela entraînait. Et puis, sans que rien ne laisse présager, tout bascula dans sa vie. D’abord avec la mort de ses parents, et l’attribution de ses nouvelles responsabilités. Il savait déjà qu’il aurait un lourd fardeau à porter, que les pouvoirs qui faisaient son essence n’étaient pas simplement là pour lui servir de passe-temps mais avec un but concret. Néanmoins, il ne s’attendait pas à devoir prendre son poste aussi rapidement et cela l’effraya considérablement. Or s’il arriva à gérer le flot de pouvoir ce ne fut pas le cas pour le Bandersntach. Chess, plongea dans une sorte de dépression car il venait de foirer en beauté la tâche qu’on lui avait incombé. Comment pourrait-il guider les âmes perdues s’il n’arrivait pas à sauver celle de son frère ? Alors pendant un long moment, une éternité même, il se donna comme mission principale de faire retourner Bandy’ sur son droit chemin mais en vain. Il assista totalement impuissant à la déchéance de celui qu’il aimait le plus et il commença ainsi lui aussi à se perdre dans ce que Wonderland avait de mieux : la folie.
C’est sa rencontre avec la chenille savante qui l’aida à comprendre que tout ceci n’était rien d’autre que des épreuves que le destin lui donnait, pour prouver s’il était digne de ses capacités. Chester était véritablement fasciné par Absolem, qui semblait tout connaître même s’il avait un petit peu peur aussi. Comment un ver de soie aussi bleu que lui était rose, pouvait-il le connaître par cœur ? Mais cette question s’évapora bien vite, quand il l’aida à réaliser l’introspection nécessaire qui ferait chasser la tristesse au loin. Oui Bandy’ n’était plus le même, il avait fait une overdose, mais son âme restait pareil et c’était en ça qu’il devait le surveiller. De plus, Absolem lui expliqua qu’ils étaient comme les deux faces d’une même pièce. Quoi qu’il fasse, son destin serait lié à celui du Bandersnatch, alors il ne devait plus s’en préoccuper, mais réaliser ce pourquoi il était né. Il le savait déjà, qu’il n’était pas un simple chat mais la chenille fumeuse lui révéla qu’il était bien plus que ça. Passeur d’âme, il avait le pouvoir d’aider les personnes en détresse. Pas seulement matériellement en servant de boussole, non. Il se devait de montrer, d’accompagner les personnes à leur but final et une en particulier. Alice. Et dans un nuage de fumée, Chester se retrouva seul devant l’énorme champignon avec juste ce prénom.
Il commença alors son travail, illuminant les cieux du pays des merveilles depuis de nombreux siècles maintenant, voir millénaires attendant toujours qu’Alice vienne. Au fil du temps, il avait réussi à avoir des informations sur cette personne, comprenant mieux pourquoi c’était à lui que le destin avait incombé la tâche de la guider. C’était elle qui avait un impact sur le futur du pays. L’oraculum l’avait prédit, rien ne pouvait maintenant changer. Il avait aussi vu une chose horrible. L’emprisonnement de Bandy’. Absolem lui avait dit que l’oraculum ne se trompait jamais, que ses inscrits montraient le futur, quoi qu’il en coûte. Mais le roi des chats, comme il se faisait appeler depuis un moment n’était pas de cet avis. Il avait rempli son rôle de lumière à merveille, le destin n’avait pas le droit de lui faire une chose pareille. Contre l’avis de tous, il alla prévenir le bandersnatch de ce qu’il avait vu, mais ce dernier rigola, que personne à part lui-même pouvait le priver de sa liberté. Chester soupira mais s’en alla, en priant l’oraculum de s’être trompé. Quelques jours plus tard, la reine rouge, qui avait prit le pouvoir, exilant la reine blanche, ordonna que l’on capture toutes les créatures qui pourraient lui servir, et Bandy qui n’avait pas écouté les avertissements de son frère, tomba dans le piège. Le chat rose, du haut de son pied d’estale, dans le ciel, avait vu toute la scène sans rien ne pouvoir faire, et la tristesse l’envahit à nouveau, alors que des nuages cachaient sa lumière si importante pour le pays.
C’est à partir de ce moment, que Chester s’isola, quittant le trône du royaume des chats avec toujours la même rengaine que depuis des siècles. S’il n’avait pas été capable de protéger Bandy’, comment pourrait-il être capable de protéger les autres ? Néanmoins, il n’eut pas le temps de se poser plus amplement la question car il sentit que la personne qu’il devait aider été arrivé. Il se trouvait dans les marécages quand il entendit des bruits de pas et se trouva nez à nez avec un humain de cette sorte. Il en avait déjà vu, de son monde à lui, mais cette chose en face, avait une odeur particulière. C’est alors qu’il entendit le prénom « Alice » et la conversation qu’il avait eu avec Absolem, le savoir absolu deux ou trois millénaires plus tôt lui revint en mémoire. Choqué d’avoir reproduit inconsciemment le même schéma, tout aussi dévasté par la perte de Bandy’, il se fit un devoir de conduire Alice, à la table du Chapelier, en lui expliquant ce qu’elle devait faire. Il l’a trouvé aussi mignonne qu’un chaton, dans sa robe de chambre blanche, avec ses grands yeux et ses traits fins. Une tasse de thé, une part de gâteau de non anniversaire, et Chester repartit dans le ciel, pensant que son devoir été terminé. C’était donc juste ça ? Non, il devait y avoir beaucoup plus. Il ne s’était pas trompé, la petite fille s’était encore une fois perdue dans les bois obscurs. Il l’accompagna jusqu’au château de la reine rouge, en suivant ce que son instinct de passeur lui disait et pour aussi essayer d’apercevoir le bandersnatch.
C’est Alice qui lui fit retrouver son sourire si caractéristique, alors qu’il l’observait peindre les roses blanches en rouges, sous l’œil colérique de la reine du même nom. Mais il le perdit bien vite en entendant les hurlements caractéristiques de son frère. Il frissonna de douleur avant de fuir au loin, laissant tomber la petite blonde qui prit la fuite. Ce n’est que quelques heures, ou plutôt quelques jours plus tard qu’il se rendit compte qu’elle avait bel et bien disparu. Il n’y avait plus aucunes traces d’elle dans tout le pays des merveilles et Chess se maudit alors de son incompétence. Reprenant son travail sans grande conviction, le roi des chats n’arrivait pas à comprendre comment elle avait pu filer. Alors il alla jeter un coup d’œil à l’oraculum, pour voir si c’était lui qui avait commis une faute, ou si c’était le destin. N’écoutant pour une fois, pas les conseils de la sage chenille, il jeta un coup d’œil au futur, chose qu’il n’était pas censé faire et examina le frabieux jour. C’était Alice, avec l’épée Vorpaline, et avec quelques centimètres de plus aussi. Soulagé, il allait regarder le destin du Bandersnatch quand l’oraculum se ferma d’un coup sec, et qu’Absolem lui cracha toute la fumée dessus. Il était assez grand maintenant pour comprendre ce qu’il avait à faire sans qu’on vienne lui mâcher le travail. Vexé il reparti, non sans avoir soufflé un petit peu sachant qu’Alice reviendrait et que Bandy’ trouverait un moyen de se faire la malle un de ses jours. Une nouvelle ère pouvait commencer.
Chester qui avait atteint son âge médian, eu ce une sorte de crise d’adulescence tant psychologique que physique. Il perdit son pelage rosé pour en prendre un beaucoup plus épais et sombre, dans les tons bleus gris. Totalement incontrôlable, le chat se lâcha alors que la guerre faisait rage dans le pays des merveilles entre la reine blanche et la reine de coeur. Il passait d’un coté à l’autre, s’amusant des réactions et des provocations de guerre qu’il engendrait. Oh il continuait toujours de guider les âmes perdues et d’éclairer les sombres contrées, mais il se régalait comme un petit fou de son don d’invisibilité. Il était littéralement en mode YOLO THUGH LIFE GOD OF THE CAT ACTIVATE. Mais malheureusement c’est aussi à ce moment-là, qu’il commit une erreur, qui condamna ses amis de non anniversaire. Pris d’un élan de folie, il avait décidé d’aller libérer Bandy avec sa horde de chat. Mais comment dire, que l’opération sauvons Bandy’ fut un total échec, car il avait oublié une des choses les plus importantes, peut être l’une des autres missions de sa vie, éclairait le jour de la nuit, c’est-à-dire la journée ou la nuit règne pendant que le jour n’a pas pu se lever. Le jour où la Reine Rouge décida que la rivière de Tupercast serait remplie de sang et que la lune serait rouge. Chester fit la chose la plus lâche, qu’il regretta pendant des années après. Il fuit comme un rat, sans se retourner, abandonnant tout le monde à leur propre sort. Cette nuit-là, enfin plutôt cette journée, étant donné que le temps avait lui aussi ses propres problèmes, aucunes étoiles ne brillaient dans le ciel, aucune lune en forme de sourire accompagné de deux gros yeux bleus illuminaient les cieux, aucun ronronnement de contentement ne raisonnait dans la clairière. Juste les cris, les hurlements de frayeur, le bruit des têtes qui coulaient, du sang qui gicle, ce qu’il s’auto-attribuera plus tard, la mort du Roi de Wonderland. Il voyait sa tête rouler au pied de la maudite grosse tête, puis dans la rivière de Tupercast... Pensez-vous que cela eu un effet quelque conque sur notre gros matou ? Un petit peu, pendant quelques minutes, avant que la folie ne le reprenne totalement. Sa nouvelle obsession ? Le chapeau du chapelier. L’amour de sa vie, il en était sûr. Il continua son cirque pendant des années, alors que le remord d’avoir fait tomber la tête du roi s’insinuait petit à petit dans son cerveau sans savoir que de toute façon, la grosse tête aurait trouvé un autre moyen pour légitimer son pouvoir. Mais c’est sans hésité qu’il a accepté la mission de la Reine Blanche, d’être un espion et de surveiller le chapelier dans le bon déroulé des évènements.
Le temps fila à grand vitesse quand Alice débarqua à nouveau. Chester qui se prélassait sur son arbre dans les marécages le sentit. Après tout, elle était sa plus grande mission. Prenant son temps, il déambula dans ses marécages avant de se décider enfin d’aller à sa rencontre, et il l’a trouvé encore une fois, perdue. S’approchant dans un nuage de fumée, c’était bien l’odeur caractéristique qu’il avait senti des années plutôt. Alors comme ça, le chaton qui avait bien grandi, venait d’avoir eu un différend avec une créature dotée de griffe. Il ronronna doucement quand il entendit le mot rêve, voyant qu’au final, Alice n’avait grandi que par la taille. Prenant soin comme il avait toujours fait, il s’avança pour lui soigner le bras, en lui demandant qui avait pu lui faire une chose pareille. Ses yeux s’élargirent quand il comprit que c’était le Bandersnatch. Mais Alice restait Alice et têtu comme une mule, refusa de se faire purifier son bras par un être doté du don d’invisibilité ayant le même sang que le monstre lui ayant causé ça. Elle n’avait donc rien compris, et elle rigolerait quand son bras tomberait comme un pruneau sec. Enfin Chester rigolerait beaucoup, or pour le moment, il avait d’autres chats à caresser. Le retour de la jeune femme signifiait que le jour Frabieux était pour bientôt et ça, elle avait l’air de ne pas en avoir réellement conscience. En guide spirituel, Chester s’appliqua à tout lui expliquer alors qu’il refaisait le même chemin vers la chaumière du chapelier.
Prendre un thé avec ses anciens amis lui avait manquait, et même si le Chapelier lui rappelait sa traitrise, il s’en fichait car il ne connaissait pas toute l’histoire, continuant de boire son thé tout en s’amusant à lancer des regards à Mally la loir. Il savait qu’au fond, il lui avait pardonné, car après tout Chester n’était qu’un chat. Un chat magique certes, mais un chat. Pardonner et oublier, ou oublier et pardonner ? Telle était la question qui flottait dans l’air. Surtout quand il s’énerva après lui. C’était légitime, et c’est alors que le Cheshire reconnu l’âme en détresse du chapelier. Faisant son œuvre pour l’apaiser, il lui parle de guigendelire, des temps anciens, où il faisait bon vivre, quand il était avec sa famille au service de la reine blanche, Chapelier reconnu à travers toutes les contrées. Mais la paix fut de courte durée, les cartes métalliques arrivèrent et Chessy parti dans un nuage de fumée, devenant invisible. Il restait là, il ne ferait pas comme la dernière fois, il assisterait à tout, surtout à cause d’Alice. Même quand le Chapelier parti en direction du château de la reine rouge, le chat du Cheshire suivait comme une ombre, écoutant les sombres paroles. Alice se retourna à un moment sans rien voir, quand il feula sans même le vouloir. Sa voix s’éleva dans les airs, alors que son sourire flottait à la place de la lune.
« Les choses marchent par pair Alice, comme deux face d’une même pièce. Le frubeux Bandersnatch et le fumeux Cheshire. Le Jaberwocky aux yeux de feux et la Voparline à la lame du miroir d’eau. Sauf que la Voparline ne peut être complète sans son champion, c’est-à-dire toi. » Les cavaliers rouges choisirent ce moment pour débarquer et alors que le Chaplier envoyait Alice au loin, Chester lui promit de revenir et d’éclairer son chemin, comme il se devait. Voir son ami prisonnier lui rappelait de mauvais souvenir, et même s’il était lâche, il ne pouvait refaire comme la dernière fois. Puis Alice devint Miss Hum mais Chess lui faisait confiance, contrairement à McTwist qui pleurnichait de se faire couper la tête. Pour le moment, il devait retrouver le chapelier avant qu’il ne lui arrive malheur. Salazingrund était immense et il détestait l’aura maléfique que ce château dégageait. Même s’il n’avait pas réellement de camp attribué par le passé, aujourd’hui serait différent. Tout se passa trop vite, et il hésita entre surveiller Alice qui avait retrouver Bandy et surveiller le Chapelier qui montrait les chapeaux à la maudite grosse tête. Finalement, il choisit la première option, de peur que ce dernier ne serve de casse-croûte à son frère.
« N'aie pas peur de lui, il s’est juste perdu quand il a voulu comprendre son but dans cette vie. » La voix du chat ressemblait à un songe, un songe dans un songe. Alice c’était trompé de dimension, elle aurait dû finir dans Inception.
Soulagé de voir que Bandy s’occupait aussi d’Alice, Chester du reprendre son poste d’occupation dans le ciel, tout en gardant un œil sur le château. C’est le lendemain où l’action rentra en scène. Alice avait récupéré la Vorpaline, et s’était mis à dos la Reine Rouge et son fidèle soldat. Avant d’aller aider l’homme au chapeau, Chester rentra dans la tanière de Bandy, se dévoilant ainsi.
« Tu en as mis du temps … » « J’étais moi aussi un peu occupé » « Tu n’imagines même pas la … » Il le coupa, sachant très bien ce qu’il allait dire. Ils n’avaient pas le temps pour un règlement de compte entre frères. La vie d’Alice était en jeu.
« Si je sais … mais tu as failli à ton pouvoir. Ta quête est devant toi, elle a toujours été présente. Tu es passé par là parce que c’est l’oraculum. J’ai le devoir de guider Alice, tu as le devoir de la protéger et non pas de lui arracher le bras et la moitié de son torse. Alors ne fait pas comme quand nous étions des enfants et réalise ce pourquoi tu es en vie. » Le chat du Cheshire était froid, alors que ses grands yeux bleus illuminaient d’une couleur étrange le Bandersnatch. Les deux félins se jaugèrent du regard, en feulant. Et Chester se prit une véritable gifle dans la gueule, qui l’envoya de l’autre côté de la tanière.
« Je n’ai pas d’ordre de recevoir de toi. » « Et moi, je ne te le répèterais pas une deuxième fois. Arrête de faire ta pleureuse et prend ton destin en main. Montres que les pouvoirs que l’on t’a attribués ne te servent pas juste pour faire gonfler tes muscles. » Sentant qu’il allait s’en prendre une autre, Chester disparut dans un nuage de fumée, en rappelant encore une fois que le devoir de Bandy’ était de protéger Alice, en espérant que les provocations qu’il lui avait faites-lui servirait d’électrochocs. Alors qu’il rentrait dans le château pour chercher les cellules des prisonniers, il entendit le rugissement féroce de Bandy’ et son sourire lunesque apparu en plein milieu du couloir, effrayant les quelques personnes qui s’y trouvait. Il le connaissait par cœur, même s’ils avaient pris deux chemins différents. L’entendre lui donnait du courage et il se dépêcha de chercher ses amis. Voyant son âme sœur le chapeau, posait négligemment sur le sol, Chester ne pouvait y résister, mais il avait de la peine en voyant que le chapelier ne réagissait pas. Soupirant, il fit ce qu’il fit toujours dans ces cas-là, parler. Et au fur et à mesure, il sentait que l’âme du chapelier reprenait confiance en elle avec le plan qu’ils concoctèrent tous les deux. La nuit suivante fut éclairée comme jamais par les yeux du chat, donnant espoir à la résistance.
Le chat du Cheshire ne possédait pas que l’invisibilité comme pouvoir. Il en avait une multitude qui lui servait à remplir ses missions. Et aujourd’hui, il allait en utiliser un, qu’il ne pratiquait vraiment que très rarement, la métamorphose. Il se sentait à l’étroit dans le costume du chapelier, et ne plus avoir sa fourrure le perturbait. Mais au moins, il avait droit à porter son chapeau pour quelques heures. Il se fit prier de marcher plus vite par son gardien, que le bourreau n’allait pas attendre. Un peu inquiet, il remplit cependant son rôle à merveille, cachant son visage pour qu’on ne remarque pas ses yeux qui brillaient d’excitation. Quand il sentit la faux s’abattre sur son cou, il n’eut que quelques secondes pour disparaître dans les airs. Il avait réussi, il n’était pas mort. Sa tête surmontée de son immense chapeau flottait en face de la reine, plus que surprise.
« Darkness » Le silence s’était abattu sur la place, tous choqué par ce qui se passait, le roi des chats ne se montrant que très rarement.
« My old friend ». Et c’est à ce moment-là que le véritable chapelier entrepris de faire la révolution. Et Chess hanhardissait toutes les âmes de la foule à prendre part à la révolte. Il sentait toutes leurs détresses et leurs souffrances. Ça ne pouvait continuer ainsi.
« Le Frabieux Jour arrive à grand pas, la Maudite Grosse Tête doit la perdre ». Bon c’était sans compté sur le Jubjub, frère maléfique du dodo qui entreprit en plus de bien le viser. Devant invisible, Chester feula d’irritation
« Tu n’es qu’un maudit oiseau, les oiseaux ne mangent pas les chats même chez les fous, tu ferais vraiment de la peine à l’évolution de la chaine alimentaire si c’était le cas.» Le chemin à pied jusqu’à Marmoréal était long, la petite troupe était fatiguée, mais autant Chester que le Chapelier savait qu’il ne restait plus beaucoup de kilomètres. La bataille avait été rude, mais ils étaient sains et saufs. Dire qu’il avait même sauvé des chiens, la femme et les chiots de Bayard. Il rigola tout seul, faisait vaciller la lumière qui éclairait la noirceur de leur chemin. Heureusement, il remarqua enfin les cerisiers de l’entrée du domaine de la reine blanche. S’élevant dans le ciel, il éclaira la magnifique Miranna, heureuse de les voir avec leur tête sur leurs épaules. Alice était là, se faisant du souci pour le chapeau ou le chapelier surtout ce dernier en réalité. Mais Chessy pensait plutôt que c’était la première option, le chapeau bien entendu, que le chat avait gardé sur la tête tout au long du voyage.
« L’amour de ma vie ». Sa voix planait au-dessus, avant d’être obligé par le regard du chapelier de se montrer.
« Comment va ce bras Trésor ? » « Complètement guéri » « Je t’avais dit que Bandy n’était pas mauvais. Il est juste un peu bourru. Il tape avant de réfléchir … » Il passa alors sa grosse patte au niveau du côté droit de ses moustaches, qui se souvenait encore de la gifle qu’il avait reçu.
« Au revoir, chapeau de ma vie, ne t’abîmes pas trop en mon absence …. Je n’ai pas fini mon travail, tâchez de garder la tête sur vos épaules jusqu’à demain … » Et le chat parti dans un nuage de fumée, non sans avoir fait un clin d’œil à la jeune fille et un regard langoureux au chapeau.
La nuit fuit courte et le soleil brillait haut dans le ciel, en ce Frabieux jour. Tous étaient réunis devant la Reine Blanche pour partir au combat. Il restait juste qu’Alice, devait accepter son travail. Chester le sentait, son âme était perdue, comme d’habitude. Il avait dit à Tarant, qu’il fallait lui montrer qu’elle n’était pas dans un rêve, que la vie du pays des merveilles dépendait de sa vie. Il soupira quand il la vit s’enfuir, en espérant qu’Absolem qui se trouvait aussi au château, lui fasse la même chose qu’il lui avait fait, prendre le bon chemin. Pendant ce temps, Chester aidait le chapelier et Miranna à se préparer, regardant fébrilement vers l’entrée de la cour. Non, Alice allait venir, il en était sûr. L’oraculum ne pouvait se tromper. C’était la femme qui était dessinait et personne d’autre. Alors quand il sentit l’âme de son frère se rapprocher, et puis qu’il entendit ses pas, Chessy fit son plus beau sourire à la Reine.
« Ils arrivent ». Et effectivement, quelques minutes plus tard, Alice dans l’armure chevauchait fièrement le Bandersnatch.
« C’est bien, tu m’as écouté, je vais finir comme Absolem si ça continue » « Redescends sur terre Chessy ». Il savait au fond de lui, qu’il commençait à trouver doucement sa voie, et même si Chester était effrayé que le Jaberwocky puisse faire du mal à Bandy, il n’en était pas moins fier. Les bruits des armes lors des convois crissaient aux oreilles du matou.
« Je n’aimes vraiment pas les guerres ». Et son sentiment de malaise s’accentua encore plus lorsqu’ils arrivèrent sur le champ de bataille.
« Pourtant, tu te dis le roi des chats, n’est-ce pas le moment de le prouver ?" Ne laissant apparaître que ses deux gros yeux, il feula de frayeur à l’encontre de son frère.
« Ce n’est pas une raison, on peut être roi et aimer autre chose que les batailles sanglantes, tout le monde n’est pas comme toi. » C’est le hurlement du Jubjub qui ramena les deux chats géants à la réalité du combat qui se déroula devant eux. Instinctivement, Chester se rapprocha de Bandy, posant une patte sur son dos, avant que ce dernier ne s’élance corps et âme dans la bataille.
Le temps était passé, la victoire avait été éclatante et tout aurait pu rentrer dans l’ordre. C’est que Chester avait pensé quand Miranna avait donné le sang du monstre à Alice. Elle avait promis qu’elle reviendrait, et maintenant que la reine blanche était bien la reine, la paix reviendrait à coup sûr sur les terres de Wonderland. Or le chat n’avait pas regardé plus loin dans l’oracculum, interdit par Absolem, alors quand les premières disparitions se firent voire, une vague d’incompréhension s’abattit sur le pays des merveilles. Au départ ce n’était que quelques personnes, quelques animaux et ont mis ça sur le compte de l’après bataille, des êtres voulant explorer le très grand pays, partant à l’aventure comme ça. Mais Chester voyait bien que ce n’était pas le cas, car il avait été chargé par Miranna de les retrouver. Il observait tout, il était omnipotent dans le pays et les êtres qui disparaissaient n’étaient plus ici. Les mois passèrent et le phénomène devenait de plus en plus inquiétant. La reine blanche essayait de rassurer ses sujets comme elle le pouvait mais rien n’y faisait, la panique commençait à gagner les terres. Elle arriva à son summum quand le chapelier, conseiller de la reine, disparu à son tour. Alors on alla à la facilité, c’était la faute de la reine rouge, Iracebeth, exilée dans les terres du néant, qui mettait ainsi son plan de vengeance en action. Une équipe de soldats, menée par le Bandersnatch fut dépêché dans ces terres lointaines et sombres, pour arrêter la machiavélique grosse tête, or personnes ne revient de l’expédition. Ainsi la paix fragile qu’avait fait Miranna s’étiola petit à petit et au lieu que le peuple soit unit, soudé, les guerres reprirent, avec un objectif, prendre le trône de la reine blanche. Cependant, sous les aspects délicats de la reine blanche, se trouvait une véritable chef de guerre stratégique. Après tout ce qu’elle avait fait pour eux … voila qu’il l’accusait de complicité pour sauver sa sœur car pour les habitants, tout était de la faute d’Iracebeth. Chester, dont la folie était redevenue à son maximum depuis la disparition de Bandy, rentra dans les délires de Miranna, qui voulait mettre au point une magie capable de tracer les individus, pour voir où ils allaient. Mais alors que le chat se trouvait dans les plaines des arbres-miroirs pour récupérer un peu de sèves, ce fut à son tour de disparaître.
Quand Chester ouvrit les yeux, il pensa tout d’abord qu’il n’avait pas fini son rêve. Puis, quelques minutes après, il se souvient qu’il n’était pas en train de rêver vu qu’il était en train de se battre avec les branchages des arbres-miroirs. Il pensa tout naturellement du monde qu’il s’était prit un coup sur la tête et que son somme était dû à un évanouissement spontané. Or quand il s’étira, c’est là qu’il sentit que quelque chose clochait. Pourquoi son don de métamorphose avait il était enclenché ? Il regarda ces mains humaines d’un drôle de regard, qui se changea en panique quand il comprit qu’il n’arrivait pas à redevenir un chat. Une panique sans précédent l’envahit, alors qu’il commençait à se rendre compte qu’il n’était plus au pays des merveilles. Se levant dans un bond, effrayé et perdu, il se mit à courir en hurlant dans Piccadilly Circus avant se faire arrêter par les Bobbys, qu’il essaya de griffer, qu’il gifla ainsi au passage. En les entendant parler, deux de ses neurones se connectèrent ! Ils avaient la même voix et le même accent qu’Alice. Mais alors qu’il réfléchissait à la possibilité qu’il soit tombé dans le monde de sa blonde préférée, il sentit une énorme brûlure au niveau de son épaule et il sombra dans un sommeil sans rêve. Quand il se réveilla, il eut l’impression que la scène se répétait à nouveau, mais cette fois, au lieu d’être dehors, sous une fine pluie, il était à l’intérieur d’une chambre aux murs blancs. Une infirmière tout sourire arriva alors, lui demandant s’il allait mieux. A nouveau il hurla, que non, ça ne pouvait pas aller mieux, vu qu’il était un humain, chose qu’il détestait, et qu’il voulait redevenir un chat, rentrer chez lui. La tête désolée de l’humaine ne le rassura pas, surtout quand elle lui expliqua qu’il faisait une crise de démence, qu’il avait dû subir un grand choc, vu qu’on l’avait trouvé nu et couvert de bleus. Ainsi, pendant plus de cinq mois, les mêmes choses se passèrent. Jusqu’au jour, où Chester, qui avait le droit de sortir pour se rendre dans la salle de jeu, entendit deux autres patients discuter de sa personne, en le pointant du doigt. Niveau discrétion, on avait fait mieux, mais ce qu’ils disaient l’intéressait au plus haut point, vu qu’ils parlaient d’Alice et du pays des merveilles. Ainsi la pensée qu’il avait eu à son premier jour était donc bonne, il était dans le monde d’Alice vu que ces deux fous la connaissaient. Cependant il resta intrigué quant à la dénomination qu’ils donnèrent à son monde, un conte de fée. Il allait s’approcher d’eux pour en savoir plus mais ils se turent immédiatement, reculant même. C’est vrai qu’il n’était pas considéré comme une personne très douce, ayant blessé de nombreux soignants.
C’est à partir de ce jour, que Chester décida de ne plus prendre le traitement que le psychiatre avait décidé pour lui. Il n’était en aucun cas fou, enfin si, il l’était, comme toute personne de Wonderland, mais il n’était pas malade. Préférant rester muet plutôt que de miauler à tort et à travers, il établit son plan de sortie après avoir espionner son équipe médical et lu son dossier. Un mois après, il était dehors, avec une nouvelle identité, sa mémoire étant soi-disant revenue. Ainsi naquit Thomas Kruke, professeur de littérature à Cambridge, qui avait vu toute sa famille brûler dans le terrible incendie de sa propriété dans la ville de Chester. Son talent de manipulation et les journaux qu’il avait trouvé firent le reste. L’équipe médicale conclut au fait que le choc qu’il avait subi lui avait provoqué une amnésie partielle et que son cerveau avait réagi en associant le nom de la ville, Chester, à ce qu’il enseignait à l’université, les contes de Lewis Caroll. Comprenant qu’il devait jouer double jeu, en bon ancien chat qu’il était, Chester, qui était plus que ravi de savoir qu’une ville portait son nom, comprit que cette histoire de contes était beaucoup plus profonde que ce qu’elle ne voulait laisser croire. Dès qu’il fut libre de ses mouvements, il s’évanouit dans la nature pendant six mois, ne voulant pas qu’on l’enferme à nouveau. Son grande adaptabilité l’aida pour se construire, voyant que ce n’était pas de suite qu’il reverrait le pays des merveilles. Saisissant les subtilités de ce monde, il commença d’abord à chercher Alice. S’il y avait bien une personne qui saurait l’aider et qui ne le prendrait pas pour un véritable fou c’était la jeune fille. C’est à ce moment-là qu’il saisit que ses pouvoirs étaient bridés. Il arrivait à voir les âmes, mais il ne pouvait plus leur parler, interagir avec elle. Une immense frustration, s’ajouta à la nostalgie d’être loin de chez lui. Il devait l’évacuer, d’une façon ou d’une autre. Voyant qu’Alice était introuvable, et que l’idée de retourner au pays des merveilles semblait s’éloigner de plus en plus, il décida de vivre cette vie qu’on lui avait donné. Après tout, s’il était là, c’est que cela était marqué sur l’orraculum, et qu’il avait un rôle à jouer.
Être un humain, Chester l’avait déjà fait. Pas réellement bien entendu, mais par le biais de son pouvoir de métamorphose. Il trouvait ça rigolo, mais n’avait jamais envisagé que cela pouvait durer plus que sa capacité magique pouvait lui permettre. Alors maintenant, il explorait toutes les capacités que son nouveau corps lui permettait. Or il n’était pas simplement que totalement débridé, il voulait aussi comprendre, chercher à savoir pourquoi il était dans le monde de son Alice. Et s’il y a bien une chose qu’il saisit rapidement, c’est que pour savoir, il fallait du pouvoir. Exit le petit professeur de Cambridge et bonjour le mafieux. Nouvelle identité, Chester se fit appeler Hippolythe Tabbies sur ses papiers tandis que le nom du chat bleu se rependait dans le réseau qu’il mettait en place. Surnom qu’il gagna à force de jouer avec ses proies, qui quand, elles ressortaient
vivantes, étaient couvertes de bleus. Non Chester n’était pas un tendre, mais il s’en fichait, car son travail payait, et il commençait à obtenir divers renseignements plus ou moins importants. Et pendant qu’on cherchait pour lui, il établissait une double vie, une réputation solide et petit à petit au fil des années un véritable empire. Même s’il était dans un corps d’humain, il n’en restait pas moins un roi, et il comptait bien le faire savoir à tout le monde.
Ainsi sa nouvelle vie suit plus ou moins le même schéma, car il a l'étrange sensation qu'on le surveille, il brouille les cartes, et manipule la pire des crapules. Levé aux aurores pour aller faire son jogging, il rentre chez lui pour prendre sa douche et filer en vitesse à l’hôpital. Il n'aime pas les retards mais malheureusement c'est un coutumier du fait. Les infirmières lui font un geste de la main tout en rougissant alors qu'il enfile sa blouse blanche, pouvant faire concurrence au Dr Mamour dans Grey's Anatomy. Il fait son tour dans l'aile psychiatrique, vérifiant les entrées, allant voir les patients, essayant de leur faire de petites attentions. C’est fou quand on y pense, ce que le destin peut nous faire, faire. Il y avait des milliers de métiers qui aurait pu lui coller à la peau mais c’est celui de psychiatre qu’il a choisi. Il trouve ça drôle, il aime l'ironie du sort. Puis, il paraît que c'est un bon médecin, il se fiche des ragots, non en vrai il adore ça, mais de toute façon il sait qu'il est un bon médecin car à vrai dire, il connait les méandres de la folie. Il ne s'attarde pas, il n'a pas le temps car l'heure tourne et il est déjà 13h. Un repas sur le pouce, un fish and chip mangé à toute vitesse dans son cabinet, il peut commencer les consultations en ville. Des problèmes souvent sans gravité, qui se ressemble tous. L'espace d'un instant, il a envie de tous quitter, d’aller directement dans son QG ou dans sa ville, dans le conté du Cheshire, lui rappelant tant les marécages de Tuppence mais il ne peut pas, il doit faire comme ça, pour les retrouver, car parmi ses patients, il est persuadé que certains seront comme lui. Profitant d'un petit creux, Chester s'endort dans son grand fauteuil de cuir, lové comme un chat. Une sieste courte mais régénératrice, lui qui aime dormir par-dessus tout. Il ne s'énerve pas quand sa secrétaire lui annonce qu'un autre patient l'attend devant sa porte. S'étirant il va lui ouvrir et une autre consultation commence. Fini il prend le dossier et traverse le couloir qui le sépare de son collègue. Etre à plusieurs c’est rentabiliser les dossiers et donc les possibilités pour les chercher. Ils discutent de ce cas, débattent sur le traitement et sur sa maladie et puis le téléphone d’Hippolyte sonne, mettant fin ainsi à la conversation. Rien d’intéressant, ce n'est que la banque qui lui propose d'autre placement. Pas besoin, les coffres fort de ses villas lui vont très bien. La nuit commence à tomber et l'homme rentre dans son loft, dans le quartier riche de Mayfair. Ce soir, il ne sortira pas, il a juste envie de calme et de sérénité, ses bars et boîtes de nuits peuvent très bien tourner sans lui pour un soir. Après tout, son week end était chargé, il a fait la fête toutes les nuits, changeant aussi rapidement de partenaires que de sous-vêtements. Épuisé, il s'endort sur le canapé en regardant un épisode de Dr House. 3h30, un rayon de lune caresse sa joue, le réveillant par la même occasion. Et voilà, maintenant il n'a plus sommeil, son estomac gronde, fâché de ne rien avoir eu à manger avant ce somme improvisé. A pas feutré, il se dirige dans la cuisine et se fait un petit repas nocturne avec un verre de vin rouge. Pour digérer, il sort faire une balade, dans Hyde Park. Il aime la nuit, marcher dans ce silence presque étouffant pour certains, mais pas pour lui, lui rappelant avec nostalgie ce qu’il faisait avant. Vu qu’il est dehors, il décide ainsi d’aller faire un tour dans l'un de ses établissement, dans le quartier déjanté de Cadmen Town. Ce n’est pas à coté mais il s’en fiche, il a toute la nuit devant lui. Il aurait pu aller dans son bar, à Soho, mais Cadmen Town lui plait, lui parle. Puis c'est toujours plus proche que Paris, Tokyo ou même les Canaries. Peu de personnes sont au courant qu’il est le propriétaire de ces établissements. Arrivant devant la boîte de nuit, il reste quelques minutes à fixer l’enseigner lumineuse bleue « The Moonlight Cat ». Ce nom veut dire énormément de choses pour Chester, apportant un peu de Wonderland dans un monde qui ne le considère que comme un conte de fée, une illusion, un rêve. Il rentre, l’ambiance est survoltée, digne des plus grands clubs d’Ibiza et son sourire s’étire tellement que cela en est dérangeant, presque irréel. Il avance tout en claquant des doigts au rythme de la musique électro alors que son regard vient de se perdre au niveau du comptoir où de sublimes créatures masculines et féminines se déhanchent sensuellement. Il passe derrière un des trois bars, salue le barman qui le reconnait et qui l’emmène voir le livre de compte de la soirée. Il ronronnerait presque de plaisir à la vue du chiffre inscrit dessus. Il aime l'argent, il aime la puissance que cela peut donner. Une tape dans le dos de son employé, il a bien mérité un petit verre de whisky. Pas l’employé, lui voyons. Puis deux hommes en costard noirs viennent troubler sa bonne humeur. D’une œillade à l’un de ses barmans qui comprend, il invite les deux hommes à le suivre dans son bureau. Le barman arrive quelques minutes après, différent. Il n’a plus son tablier mais deux pistolets à sa ceinture pour protéger son patron. La discussion commence, et son visage reste placide, ne montrant pas les différents sentiments qui défilent dans son esprit. Par contre il fixe d'un regard étrange, d'un bleu quasiment phosphorescent, qui donne des frissons aux deux gaillards, pourtant habitués aux situations extrêmes. Il n’est pas dans le monde d’Alice, il est dans un autre monde, qui lui ressemble comme deux gouttes mais où leurs propres mondes sont des histoires pour endormir les petits. Il le sait, il s’en doutait mais ce qu’il apprend c’est qu’Alice est très certainement là, tout comme Bandy, Tarrant et d’autres de ses amis. C’est là qu’il comprend, qu’il fait le rapprochement avec les disparitions. On les arrache de leurs terres pour peupler celle-ci, mais dans quel but ? Ça il le découvrira plus tard. Il remercie ses sous fifres, le barman reprend sa place et lui la sienne, au milieu de la piste. Les heures défilent et il baille, se rappelant que demain il a une grosse journée, une conférence qu'il donne sur les maladies dégénératives en psychiatrie. Finalement c'est en courant alors que le soleil pointe le bout de son nez qu'il rentre s'affaler sur son lit King size. Il n'a qu'à fermer les yeux pour tomber dans les bras de Morphée, avec un petit sourire en coin. Il ronronna de bien être, tant il est heureux dans son rêve où Miranna règne d’une main de fer dans un gant de velours sur le pays des merveilles, où la paix est revenue et ou tout va bien dans le meilleur des mondes.