L’amour se compose d’une seule âme habitant plusieurs corps.
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Mar 30 Jan 2018 - 17:34
Snowball effect
Clémence fut réveillée par le corps de son âme sœur qui se mouvait, faisant bouger par la même occasion tout le matelas. Elle ouvrit un œil, devant ce mouvement plus accentué qu’à l’accoutumé, signe que sa compagne se levait. Le matin avait dû pointer le bout de son nez. Quand elle vit les courbes de son héroïne quitter la pièce, elle ferma de nouveau son œil chocolat. Elle garda ensuite les yeux clos et resta encore quelques temps dans les draps encore chauds. Elle roula à la place laissée vacante par la grande blonde et serra son oreiller contre elle. Son odeur y était présente. Les odeurs étaient une chose importante pour l’ancien animal à quatre pattes. Certes, elle n’avait plus qu’un simple flair d’humain, mais au moins elle était toujours capable de comprendre les chiens. Ainsi, elle se rendormit, apaisée par l’odeur d’Honey.
Après un laps de temps, la brunette consentit à sortir du lit. C’est que c’était dur ! Cependant, savoir qu’une belle grande blonde élancée, avec un optimisme à toute épreuve, l’attendait la fit se lever. Elle ouvrit doucement les yeux et s’étira en baillant. Elle n’avait pas besoin de voir l’heure pour savoir qu’il était dans les alentours de neuf heures et demie, l’heure à laquelle la chimiste prenait son petit-déjeuner. Encore groggy, elle sortit du lit et se dirigea vers la cuisine, où elle retrouva Honey, qui mangeait. D’une voix pâteuse, elle la salua et vint l’embrasser dans le cou, avant de s’installer à côté d’elle. Elles prirent ensemble le petit-déjeuner, puis Clémence, après un passage aux toilettes, retourna terminer sa nuit, dans l’appartement londonien de sa petite-amie, qu’elle partageait avec Clochette et Peter. Clémence avait fini son service de barmaid parisienne à une heure du matin. Puis, le temps de ranger, de se changer, prendre ses affaires, traverser le portail et aller à l’appartement de Clochette, où vivaient aussi Peter et Honey, l’ancien canidé était arrivé à trois heures du matin. Cependant, elle préférait dormir dans le lit chaud et agréable, lovée contre Honey, que seule dans son lit froid à l’hôtel. Ainsi, ça ne la dérangeait pas de dormir en tranche. Elle s’était donc rendormie, finissant ses heures de sommeil. La brune avait le don de pouvoir dormir n’importe où, n’importe quand, récupérant sans problème ses heures de sommeil.
Une fois complètement réveillée, lavée et habillée d’une robe confectionnée par sa compagne, de collants, de bottines et de sa veste, Clémence attacha rapidement ses cheveux en chignon. Elle enfila ensuite une écharpe bleue foncée, cachant son pendentif de couleur bleu, en forme d’os. Ce pendentif ne quittait jamais son cou. Elle l’avait acheté à Londres avec Clochette, lors de sa toute première venue à Londres. C’est un symbole très important pour l’ancien quadrupède. Il était un rappel permanent de ce qu’elle avait été : un chien. Et puis, dans son autre vie, elle avait presque toujours porté un collier. Elle avait l’impression qu’il lui manquait quelque chose, lorsque son cou était nu. Quant à la couleur, c’était sa couleur favorite, la couleur de son collier de cocker anglais. Ainsi, une fois prête, elle quitta l’appartement sur les coups de midi.
Dans les rues londoniennes, les talons de la brune claquaient le sol avec délice. Clémence était sur un petit nuage. Elle rentrait chez elle à Paris, heureuse du simple fait d’avoir pu passer la nuit aux côtés d’Honey. Et puis aujourd’hui, c’était son jour de repos. La jeune femme décida finalement d’en profiter. Un rayon de soleil perça à travers les nuages, comme pour lui donner raison. Un sourire aux lèvres, Clémence se dirigea du côté de Primrose Hill et ses parcs. La jeune femme de taille moyenne y marchait tranquillement, en train de manger son hot dog acheté à un vendeur ambulant, quand quelqu’un la bouscula. Elle manqua de lâcher sa précieuse nourriture et de tomber à la renverse, mais une force la retint par le bras. Clémence dévisagea à la fois son agresseur et son sauveur, la surprise peinturant son doux visage. Non mais il pouvait pas regarder devant lui ! Quoiqu’il n’avait pas l’air méchant et il l’aida même à se redresser ! Un vrai gentleman ! Ce jeune homme semblait poli, puisqu’il s’excusa et lui proposa un café ! Il avait la classe d’un anglais. Et surtout, il portait du bleu ! Cette veste de costume bleu roi et ce nœud papillon bleu ciel étaient du plus bon goût aux yeux de la fana du bleu. Ou alors, ce n’était qu’un acte ! Il n’était qu’un énième Don Juan, comme Hadès. Enfin, cette fois-ci, elle était à Londres et non à Paris. Il se pouvait bien qu’il soit un véritable gentleman anglais et pas une fraude. Clémence ne pouvait pas encore tomber sur un goujat comme Hadès, non ? Bien que les mathématiques n’étaient pas la spécialité de la brunette, elle jugea la probabilité infime. Elle supposa que ce serait une bonne chose de lui répondre chaleureusement et avec le sourire. « Oh ce n’est rien, ça arrive. » Très sociale, ce qui lui posait quelquefois des problèmes, elle accepta l’invitation sans y réfléchir. « Et merci, c’est gentil de votre part. J’accepte votre café. Vous connaissez une adresse ? Sinon je connais un café sympa, pas très loin d’ici. J’y vais de temps en temps avec des amis ou ma copine. Il est très convivial. »
Une fois tous les deux attablés et leurs cafés arrivés, la brunette se lança dans les présentations. « En fait, je m’appelle Clémence et vous ? » Puis, remarquant que l’homme ne s’exprimait pas avec un accent typiquement anglais, la curiosité piquée au vif, elle ne put s’empêcher de lui poser la question. « Vous venez d’où ? Je veux dire, vous parlez bien anglais, mais vous n’êtes pas d’Angleterre, je me trompe ? En tout cas, vous n’en avez pas l’accent. » La jeune parisienne, d’origine américaine, se demanda si elle n’avait pas été impolie et s’empressa d’ajouter « Enfin, c’est juste une réflexion comme ça que je me faisais. Vous n’êtes pas obligé d’y répondre. On voyage tous de nos jours. Je ne suis pas d’ici non plus, d’ailleurs. » Elle lui sourit, puis but une gorgée de son café encore fumant, pour s’empêcher de parler davantage. C’était une technique qu’elle avait trouvée pour s’empêcher de trop parler : boire ou manger. La bouche occupée lui permettait d’éviter de débiter un flot de paroles.
L’amour se compose d’une seule âme habitant plusieurs corps.
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Dim 11 Mar 2018 - 19:58
Snowball effect
Clémence souriait à son interlocuteur, assise en face de lui. Il était grand, beau, éloquent et c’était un véritable gentleman ! Peut-être que si Clémence était tombée sur lui au lieu d’Hadès, pour l’exemple du parfait gentleman, elle croirait encore au prince charmant. La brunette avait fini par réaliser que le prince charmant n’existait pas, du moins pas comme il était décrit dans les livres de Junior. Elle y avait pourtant cru en voyant le film de ses parents. L’ancien jeune chiot avait pu les voir tomber amoureux et commencer leur histoire d’amour. Son père n’était pas le cliché du prince charmant, Clémence l’avait compris. Cependant, à ses yeux il était bien mieux. Il n’était pas un prince, mais un chien errant et il était loyal, fidèle et brave, prêt à se battre contre n’importe quelle menace, que ça soit un rat, l’homme de la fourrière ou le Caïd. La brunette était fière d’être aussi brave et loyale que son père. Et elle était heureuse d’avoir une personne comme ça dans sa vie, en la personne d’Honey, sa petite-amie. D’ailleurs, la brunette ne voyait plus sa vie sans que la belle chimiste en fasse partie. Là aussi, Clémence avait dû aller outre les clichés et les idées préconçues. Pourquoi à son siècle aimer une personne du même sexe était répréhensible et contre nature ? La brune l’ignorait et elle n’était pas du tout d’accord. Il n’y avait rien de répréhensible à aimer et l’amour n’est pas contre nature. La bipède en voulait à son époque de l’avoir privé d’une partie d’elle-même. Clémence aimait autant les hommes que les femmes et elle aurait été bien triste de pas avoir Honey pour compagne.
Les présentations faites, la curiosité de Clémence la poussa à poser des questions à Eilyv, qui préférait être appelé Sven. La jeune femme s’était retenue de dire "comme dans la reine des neiges !" lorsqu’il avait mentionné ce qui semblait être son surnom. Peut-être qu’il était fan de ce dessin animé et ses amis l’appelaient ainsi. Il avait peut-être décidé que ça serait son surnom ? La brunette se mordit la lèvre pour se retenir de lui poser cette question. Au lieu de ça, elle s’enquit de ses origines. C’est ce moment que choisit Sven pour s’éclipser aux toilettes. Il n’avait même pas pris la peine de lui répondre avant d’y aller ! Néanmoins, Clémence lui sourit lorsqu’il se leva. C’était peut-être impoli de sa part, mais la brunette se demanda si ce n’était pas elle la plus impolie des deux. Peut-être avait-elle poussé trop loin sa curiosité ? Elle avait appris, avec le temps, que certains humains n’aimaient pas dévoiler des facettes d’eux-mêmes ou des éléments de leur passé. L’ancien canidé ne comprenait pas encore le concept de la vie privée, même si elle était humaine depuis quatre ans maintenant. Elle était un livre ouvert, n’ayant pas peur de ses origines et de qui elle était. Évidemment, par souci de préservation, surtout depuis l’épisode de l’enlèvement à grande échelle en Transylvanie, elle ne donnait pas l’information sur sa véritable nature à n’importe quel étranger rencontré sur sa route. D’ailleurs, c’était également valable pour son entourage. Il avait fallu du temps pour qu’elle apprenne qui était réellement Hadès, ainsi qu’Oliver. Pour d’autres, ça avait été très rapide, comme sa copine Honey. Il faut dire que les circonstances s’y prêtaient. Lorsqu’elle l’avait rencontrée, Clémence rendait visite à ses amis qui étaient Clochette et Peter, les colocataires de la grande blonde. Elle avait ainsi appris le jour même qui elle était et vice versa. C’est sur ces réflexions identitaires là que Sven réapparut. Elle lui offrit un beau sourire et fut ravie qu’il reprenne là où ils en étaient. Ainsi, il venait de Norvège. Clémence fronça les sourcils à la suite de ses paroles. Que voulait-il dire par "retrouver l’usage de la parole" ? Avait-il eu un accident ? Peut-être qu’il ne voulait pas non plus en parler ? La brunette se concentra sur l’écoute, pour ne pas l’interrompre et instaurer un malaise. D’ailleurs le rire nerveux de Sven la conforta dans cette position. Il retourna la situation en lui demandant ses origines. Clémence lui répondit d’une voix chaleureuse et honnête. « Oh non, je ne suis pas née ici. » Après cette réponse, Sven commanda de nouveau les mêmes boissons. La brunette prit ça pour un encouragement à poursuivre la discussion. Après tout, elle ne le mettait pas si mal à l’aise que ça. Et c’était tant mieux, puisque l’ancien canidé appréciait réellement la compagnie du norvégien. Elle ne voulait pas clore leur moment. « Et je pense savoir ce que vous avez dû ressentir. Je veux dire, pour les langues. Quand j’ai débarqué à Paris, je ne connaissais aucun mot de français, enfin peut-être quelques uns, mais j’ai dû apprendre sur le tas. Puis, une amie et un professeur m’ont aidée. Vous avez déjà été à Paris ? » Quand elle eut sa réponse, le garçon de café leur apporta leurs boissons. Clémence le remercia, puis but une gorgée. Elle reposa sa tasse et lui posa une nouvelle question. « Pourquoi avez-vous quitté la Norvège ? Vous êtes venus à Londres pour le travail ou pour raison sentimentale ? Enfin, pas que ça m’intéresse de savoir si vous êtes célibataire ou non, je n’essaye pas de savoir dans cette optique là, pour savoir si j’ai une chance ou non. Je m’en fiche, enfin je m’en fiche pas de la réponse, sinon je ne vous aurais pas demandé. J’ai déjà quelqu’un dans ma vie, donc je ne cherche pas à me caser et vous n’êtes pas de mon style, enfin un peu quand même, vous êtes attirant, galant, enfin...enfin bref, ce que je veux dire c’est que ce n’est pas la porte à côté la Norvège par rapport à l’Angleterre. Il vous a donc fallu une bonne raison pour venir. Donc je me demandais juste, par curiosité, c’est quoi qui vous a décidé de partir de la Norvège ? D’ailleurs, c’est comment la Norvège ? C’est aussi froid qu’on le dit ? Les paysages doivent être magnifiques. » conclut la brunette rêveuse, en buvant une autre gorgée.