J’ai faim. Je sais que ça ne fait pas partie de la section caractère, malgré mon air complètement stupide, je comprends tout de même ce qui se passe autour de moi! Sauf que je n’y peux rien si j’ai faim… Car je suis gourmande! Très gourmande, je ferais n’importe quoi pour de la nourriture, en particulier du chocolat, même m’éloigner de mon petit humain que j’ai adopté si facilement. En fait, on pourrait dire que la nourriture est une obsession! La seule chose qui m’importe plus que manger, c’est rapporter de quoi nourrir mes oisillons. Mes petits bébés que je dois trop souvent laisser seuls pour pouvoir leur donner de quoi grandir… Leurs petits cris affamés me fendent le Cœur. Car je suis très maternelle et protectrice! J’adore même les petits des autres espèces, comme ce jeune humain que j’ai pris sous mon aile! On peut surement aussi dire que je suis sociable, amicale et attachante. Ce n’est pas pour rien que Russell m’appelle « gentil Dabou ».

J’aime courir, je cours vite! Et Faire des acrobaties, c’est amusant! Surtout avec quelqu’un d’autre! Et les câlins c’est bien aussi, ça réchauffe le cœur. Et les gens qui me réchauffe le cœur, je ne peux pas m’empêcher de les suivre, surtout s’ils me donnent du chocolat! Oui, on commence par m’acheter par l’estomac, mais il faut plus que cela pour m’amadouer complètement. Je ne peux pas résister à de l’attention et à quelqu’un qui s’amuse avec moi! J’aime jouer! Par contre, je ne comprends pas toujours quand les autres ne jouent pas, comme quand monsieur Fredrickson  voulait me chasser, je voulais seulement jouer moi, mais pas lui! Je ne suis pas qu’amusante, je suis aussi curieuse, bien que ça me mette parfois dans de mauvaises postures.

Je suis un oiseau bien courageux aussi! Je n’hésite pas à courir à la rescousse de mes amis. Et puis j’aime courir! Sauf que vous le savez déjà? Mais courir c’est mon seul moyen de défense! Je préfère fuir que de me battre, surtout contre des chiens. J’ai peur des chiens, ils sont méchants quand ils me poursuivent. Ils puent, ils bavent et ils mordent. Ils sont encore plus bêtes que moi, sinon je ne les sèmerai pas aussi facilement! Ils ne sont pas tous comme ça, heureusement parce que sinon leur espèce se serait éteinte… Mais c’était peut-être à cause de notre stupidité qu’il n’y avait pas beaucoup d’autres Dabou? Penser à tout ça me rend un peu triste. Je suis en général plutôt joyeuse, mais je ressens parfois une solitude qui m’abat pendant quelques instants, le temps de penser à autre chose, comme la faim! Manger, ça me rend toujours heureuse.

Je ne suis peut-être pas brillante, mais je sais être instinctive. Je sais prendre les bonnes décisions en pleine course pour me faufiler et fuir. Une chance que j’ai un peu l’instinct de survie, ça m’a aidé à vivre en forêt, mais est-ce que ça pourra m’aider dans une ville, où tout n’était qu’inconnu?

Mon œuf a éclos à quelque part en Amérique du Sud, à un endroit nommé les Chutes du Paradis. Je ne sais pas ce que ça veut dire, mais j’aimais bien vivre là, parce qu’il y avait beaucoup de nourriture! Mes parents m’en rapportaient beaucoup! Des fruits de toutes sortes et aussi colorés que mon plumage! J’étais le seul œuf de ma couvée ayant éclos. Je crois que nous, les Dabous, avons de la difficulté à faire des petits et encore plus à ce qu’ils vivent jusqu’à l’âge adulte… Malgré ma stupidité et mon manque de jugement, je survécus jusqu’à cet âge où il faut perpétrer la race… Bon en fait mon but premier était plutôt de trouver à manger, parce que les roches ça ne se mange pas à ce qu’il semble… ça reste sur l’estomac et il faut les recracher. Une autre activité importante de ma jeune vie d’adulte était de fuir les chiens. Je ne savais pas ce qu’ils me voulaient, mais s’ils avaient été gentils, ils m’auraient donné à manger plutôt que de me poursuivre! Leurs aboiements me terrifiaient! Et puis courir, ça donne faim. Ils me poursuivaient pour leur maitre. Je ne savais pas qui il était, mais quelle lâcheté de laisser les autres travailler à sa place!

Un jour, alors que je fuyais les chiens, je suis tombé sur un drôle d’oiseau. J’ai tout de suite été attirée par lui. Il était si beau et si… si… doué pour trouver à manger! Quelques temps après notre rencontre, je pondis trois œufs. Lorsqu’ils eurent éclos, je voulu qu’ils aient toujours le ventre plein. Mon compagnon aussi! Alors il partit à la recherché de fruits… et ne revint jamais. Après plusieurs jours je finis par me faire une raison: Il ne reviendrait pas… s’était-il fait capturer? S’était-il cassé le cou en tombant? Jamais je ne le saurais… J’étais donc seule pour subvenir aux besoins de mes oisillons.

Quelques semaines plus tard, je tombais sur de drôles de créatures après avoir encore une fois déjoué les chiens. J’étais cachée dans un buisson, observant ce petit être à deux pattes. Il avait quelque chose qui se mangeait dans les mains! Je pris quelques bouchés à la dérobés, jusqu’à ce qu’il m’en offre. C’était si délicieux! C’était la première fois que je mangeais un aliment si sucré et qui m’obsédait autant! Du chocolat! Je suivis le petit bonhomme, jouant avec lui et le câlinant affectueusement. Même si le vieux monsieur voulu me chasser, je restai, car le petit, Russell, voulait de ma présence. Je les suivis discrètement car ils avaient peut-être de la nourriture? D’autre chocolat? Je jure que je me cachais très bien! Je n’aurais pas pu trouver de meilleurs endroits! Bon peut-être que je dépassais un peu? Si je ne les voyais pas, ils ne pouvaient pas me voir! Nous étions heureux! Je crois… c’était un jeu en fait avec le vieux monsieur… ou pas…?

Et puis le chien est arrivé. Il était plus gentil que les autres. Il n’avait pas l’air d’avoir la rage lui! Il voulait juste me faire prisonnière et ça me donnait envi de le picorer. Mais je ne suis pas violente alors j’essayais de le chasser en faisant des bruits agressifs… Finalement, j’ai décidé de retourner voir mes petits après avoir faits quelques provisions que je pourrai leur régurgiter le temps venu. Je dus me détourner de mon chemin à cause des méchants chiens qui étaient toujours à ma recherche… Ils allèrent embêter mon protégé! Et son vieux monsieur. Je ne pouvais rien faire, alors je les suivis discrètement. Bon en fait je m’installai sur le toit de ce truc qu’ils trainent, attendant là. Je ne savais pas ce qu’ils faisaient dans cet autre machin, mais ce fus bien long avant qu’ils ne sortent à la course de l’endroit. Je pris les humains sur mon dos et couru vite! Parce que je suis douée pour courir vite! Par contre j’hésitai trop avant de sauter par dessus un ravin et un chien pu me mordre la patte. Ça faisait très mal! Je ne pouvais même plus marcher et retrouver voir mes bébés…

Ils décidèrent de m’emmener jusqu’à chez moi. J’y étais presque, mais je fus prise. Ceux que je croyais mes amis ne firent rien. Le petit voulait m’aider, mais le vieux monsieur ne bougea pas! Un horrible vieillard m’enferma, m’emmenant loin de mes oisillons. Je n’avais pour seule compagnie que les chiens… Je croyais bien que j’allais mourir là, mais monsieur Fredrickson vint à mon secours. Il combattit le méchant, puis Nous nous échappâmes par un hublot, grimpant de plus en plus hait sur la machine volante. Lorsque Russell arriva et que nous montâmes dans la maison, je crus que nous étions sauvés… mais non, le vieil explorateur nous suivis...

Ce qui nous sauva? Mon obsession pour le chocolat! Je suis une héroïne sans le savoir! Aussitôt que je vis la tablette, je défonçai la fenêtre et nous tombâmes dans le vide… Sauf que je ne tombais plus. Pourquoi je ne tombais plus? Ah! Le faux serpent avec lequel ils tiraient la maison!  Le méchant par contre tomba et disparut. Une fois en sécurité, ils me ramenèrent chez moi. Mes bébés aimèrent immédiatement mes nouveaux amis. Sauf que ces derniers repartirent chez eux après nous avoir laissés quelques souvenirs, comme la canne!

La vie repris son court. Tout était plus calme maintenant que les chiens étaient partis. Je pus enfin bien montrer à mes bébés comment trouver leur nourriture. Ils se débrouillaient très bien! Ils me rendaient vraiment fière, mais en même temps j’en étais triste car ils me quitteraient bientôt… Ils étaient devenus de beaux et grands oiseaux qui devraient vivre leur vie loin de leur mère, c’était les lois de la nature. Un jour, ils auraient chacun leur famille et ils devront leur montrer comment survivre.

Tout était calme, peut-être trop calme… Je m’attendais à presque tout, une attaque de prédateur, la venue de nouveaux humains… mais vraiment pas à me réveiller dans un endroit inconnu… mais où étaient les arbres, les herbes hautes et les fruits sauvages… mais surtout où étaient mes petits? Ils pouvaient se débrouiller sans moi, mais était-ils ici? Autant eux que moi n’avions jamais appris à évoluer dans un tel milieu! Je ne comprenais pas comment j’avais pu me réveiller dans cet endroit plein d’humains! Pourquoi seulement moi s’était retrouvé ici? Tant de questions, mais comment obtenir des réponses avec ces gens ne parlant pas l’oiseau? Je laissais quelques cris s’échapper de mon bec en battant des ailes pour réaliser qu’il y avait un problème avec ces dernières… pourquoi j’avais des bras d’humains?! Je criais de nouveau, prise de panique. Ma voix n’était pas la même! Qu’est ce qui m’était arrivé?!