No more happy endings...
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-28%
Le deal à ne pas rater :
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 couverts – L60cm
279.99 € 390.99 €
Voir le deal

 :: RP Abandonnés
Les bons comptes font les bons amis
Invité
Anonymous
Invité
Mer 21 Nov 2018 - 16:22
    La chaleur étouffante du bar était presque bienvenue après le froid mordant des rues parisiennes. L'hiver avait réclamé ses droits plus tôt que d'habitude cette année, et bien qu'on ne soit que fin novembre, les températures étaient résolument hivernales. Ce n'était pourtant pas la bise mordante qui avait poussé Charles à entrer dans le bar favori des criminels parisiens. En effet, il comptait faire du maître des lieux, Charlie Landru, son nouvel associé. L'homme était connu pour l'organisation de combats illégaux et le bruit courait dans les rues de la capitale que ces derniers temps les combattants se faisaient rares. Cela tombait bien, ces derniers temps la trésorerie de Charles se faisait vide.
    Le génie venait donc de passer une semaine relativement harassante mais productive ; à force d'écumer ruelles sombres, coins obscurs et bars douteux Charles avait trouvé une dizaine de candidats prêts à prendre part à ce genre de rixes organisées.

    Charles marqua un arrêt sur le pas de la porte. Le bar, bleu du fumée, flairait bon les odeurs de cigares cubains et de scotch hors de prix. L'artiste du soir était une superbe jeune femme dont la robe à sequins dorés reflétait doucement les cheveux mordorés. Sa voix envoûtante couvrait à peine le brouhaha des conversations d'un air entraînant rappelant furieusement les années vingt.
    Charles claqua la lourde porte en chêne porte derrière lui avant de laisser son long manteau de fourrure au vestiaire. D'un geste mécanique, il épousseta sa redingote en velours lie de vin et rajusta brièvement le nœud papillon bleu marine qu'il portait ce soir. D'un pas décidé, il se dirigea vers l'entrée du sous-sol, non sans héler un serveur en chemin.

    - Garçon ! Vous m'amènerez un Chivas, 18 ans, sans glaçons.
    - Tout de suite Monsieur !


    Descendant les marches quatre à quatre, il vérifia une dernière fois que les documents dont il avait besoin étaient bien pliés dans sa poche intérieure. Rassuré, il souffla une dernière fois avant de toquer à la porte en métal émaillé. Un jeune homme visiblement habitué du ring lui ouvrit. Petit, trapu, la trentaine, ses rides laissaient supposer que son visage était constamment figé dans une expression mi-hargneuse, mi-provocante. Il cracha le tabac à chiquer qui lui restait en bouche juste devant les mocassins en daim de Charles.

    - Ouais, quoi ?
    - Je viens voir Charlie Landru, répondit Charles d'un ton égal, ignorant la provocation
    - Qui le demande ?
    - Charles de Valois.


    Sans attendre de réponse du sorteur incommode, Charles s’avança d'un pas décidé dans la salle étriquée en allumant sa pipe. Les murs, recouverts de chaud blanche était jaunis de tabac et s'écaillaient d'humidité. Cela empestait la sueur et la bière renversée et il faisait étonnement froid par rapport à l'étage supérieur. Les bruits sourds des coups contre la chair ne s'arrêtaient jamais parfois interrompus de jurons étouffés ou d'encouragements enthousiastes. Charles retint un moue de dégoût ; il aurait préféré faire ses affaires dans le confort du bar à l'étage mais faire des affaires n'était pas toujours évident et il fallait savoir se salir les mains. Décollant ses pieds du sol moite, Charles se retourna vers le sorteur qui, effaré de l'insolence de ce jeune homme au style d'aristocrate excentrique, le regardait bouche bée.

    - Alors, vous allez m'annoncer ? Je n'ai pas la journée

    Quelques minutes plus tard, le whisky de Charles arrivait. Satisfait, il se rapprocha du ring pour regarder le combat en cours en attendant que celui qu'il espérait être son futur associé daigne venir se présenter.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité
Mer 20 Fév 2019 - 18:54

Les bons comptes font les bons amisNick & Charles


Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce genre de lieux n'était pas le milieu naturel de Nick. D'habitude, il se contentait de terrains de jeux plus… modestes, conscient de dénoter dans ce décor de luxe et de classicisme qui lui correspondaient peu. Et surtout, il privilégiait les affaires lui permettant de travailler seul, ou au moins de limiter les associés, préférant rester maître de la situation. Mais la fin – ou la faim, en l'occurrence – justifie les moyens, et il avait récemment entrepris de viser plus haut, de chercher à se lancer dans des affaires plus risquées, plus juteuses et moins légales. C'est ainsi qu'il avait atterri dans le milieu des combats clandestins. Forcément, lorsque l'on est un arnaqueur, même discret, les rapports avec la pègre locale sont difficilement évitables. Et quand bien même, des relations de cet acabit peuvent avoir leur  intérêt, notamment dans ce genre de cas. C'était donc sans grand mal qu'il avait su repérer la colère et l'envie d'en découdre de certains membres parmi ses « clients » (lire ici bandes et autres organisations de petites frappes). Et il n'avait eu qu'à les pousser légèrement pour les convaincre de tenter leur chance sur un ring. Manipuler ne lui avait jamais été aussi aisé que maintenant que son apparence de renard – et les préjugés qui y sont associés – ne l'encombraient plus. Après tout son esprit vif et ses mots envoûtants restaient les mêmes. Il s'était donc improvisé agent et avait rapidement su mettre en avant quelques-uns de ses protégés, du moins suffisamment pour être remarqué par le fameux Charlie Landru, maître des combats illégaux de Paris. Rien de bien concret pour le moment, mais l'invitation qu'il avait adressée à certaines des recrues de l'ancien renard pourrait bien être la porte ouverte dont il avait besoin pour passer au niveau supérieur.

Il avait donc passé ces dernières semaines à préparer autrement ses « protégés » du mieux qu'il le pouvait – n'étant pas lui-mêmes sportif accompli – et surtout à entretenir leur rage de vaincre pour raviver cette idée de ne rien lâcher qui les avait menés jusque-là. S'il avait su rester tranquille et détaché jusqu'à présent, la pression commençait à monter en lui, l'alcool aidant. Il s'était pourtant promis de ne pas s'emballer, de garder la tête froide et la distance qui lui avaient permis de si beaux coups, tant à Zootopie que dans sa vie d'humain, mais il avait du mal à rester aussi hermétique qu'il l'aurait souhaité à l'ambiance électrique du lieu. Il faut dire que ses concurrents – aussi bien que lui – étaient observés de près aujourd'hui, tous les regards étaient sur eux. Y compris celui de Charlie Landru. Surtout le sien. Pour faire bonne figure, l'arnaqueur s'était paré de ses plus beaux atouts : costume bleu sombre sur mesure, long manteau de laine épaisse havane, ses cheveux roux soigneusement rabattus vers l'arrière, rien n'avait été laissé au hasard, quitte à jurer avec l'atmosphère poisseuse et musquée des lieux. Pour se donner contenance, il s'approcha du ring où l'un de ses gars menait déjà bataille, son verre de Redbreast 21 à la main.

«  Souviens-toi de l’entraînement, Simon. Tu négliges trop ta gauche, ne baisse pas ta garde.
- T'en fais pas Nicky, je vais rétamer ce gars en moins de temps qu'il ne t'en faut pour siffler ce verre ! »


« C'est comme ça que tu te feras avoir, ne compte pas sur moi pour te ramasser lorsque tu seras à terre » brûle-t-il d'ajouter, mais il se retint. « Nicky » il hait ce surnom, il hait ce milieu, il hait cette ambiance et peine à dissimuler le rictus de dégoût qui déforme ses traits un bref instant. Non pas que ce soit un frein à la négociation – le mettre sur le dos de son verre, de l'odeur de sueur et de tabac ou même de son arrivée récente dans le milieu serait aisé – mais l'agitation de la porte détourne son attention. Un homme vient de littéralement esquiver le vigile pour se faufiler dans la salle, avec un aplomb assez rare. Typiquement le genre de choses que lui-même aurait fait s'il n'avait pas été spécifiquement invité avec ses combattants. L'ancien renard jauge le nouvel arrivant. Lui aussi est là pour affaires, et pas plus légales que celles qui amènent Nick en ces lieux. Sa présence ici en est un signe indiscutable, mais l'arnaqueur voit plus loin. Il reconnaît l'expression sur le visage du nouveau, la lueur dans ses yeux, en ce qu'elles sont similaires aux siennes. Cet homme est également là pour s'associer aux têtes des combats clandestins de Paris. Ce qui en fait un rival. Et son instinct animal lui souffle qu'il ne s'agit pas de ces rivaux dont on se débarrasse avec aisance.
A la fois méfiant et intrigué, il se décide à aborder l'homme une fois la période d'observation terminée.

« Sur lequel vous avez parié ? » demande-t-il tout naturellement. Pour jauger la concurrence, il choisit de commencer un douceur, par un simple jeu de dupes. Voyons donc ce qu'il a dans le ventre.

©️ Lady sur Epicode
Revenir en haut Aller en bas
Sauter vers: