Dory & Pégase

Avoir l'air con peut être utile, mais l'être serait plus facile

Depuis son arrivé à Londres, Pégase apprit malheureusement qu'il devait trouver un emploi pour vivre. Cependant, il ne cherchait pas vraiment. Il n'était pas le genre à déplacer ciel et terre pour faire quelque chose qui ne lui plaisait pas plus que ça. Vous devez donc en conclure que travailler ne faisait pas partit de ce qu'il aimait faire. Il avait trouvé son boulot par tout hasard en fait. En effet, Pégase marchait sur un boulevard dont il avait déjà oublié le nom et avait vu deux hommes drôlement habillés qui nettoyaient un grand camion rouge avec une multitude de petites lumières disposées ici et là. Il fut très intrigué et voulut en savoir plus. Les hommes se disent pompiers volontaires et ils expliquèrent leurs fonctions quoiqu'ils trouvèrent les questions que le jeune homme posait étaient étranges. Pégase ne put pas faire autrement que de s'intéresser à l'emploi quand il entendit le plus vieux lui dire que ce métier sauvait régulièrement des vies. Oh! Il aimait tellement ça faire cela! Voler dans les airs et être le fidèle destrier d'Hercule pour sauver des demoiselles en détresses!

Il était entré dans la caserne en demandant à parler au responsable de l'établissement. Ce fut un vieil homme un peu grassouillet qui répondit à la demande. Quand il voyait la forme que le blond avait, il ne pouvait faire autrement que de lui proposer un poste. Le jeune homme quant à lui ne put faire autrement que de sauter sur place et de ce taper vivement dans les mains. Il était tellement fier d'avoir accompli quelque chose durant sa journée! Le responsable lui dit qu'il commençait dès cet instant. l'adolescent gloussa d'excitation et alla se changer pour commencer sa journée de travail.

Pégase était donc entrain nettoyer un camion de pompiers qui avait déjà été utilisé durant la journée et dont la saleté de la neige brune cachait presque entièrement le nom de la ville qui était écrit en blanc sur chaque côté du véhicule. Le jeune avait été affecté pour l'instant dans l'entretien du matériel et il se fit expliquer brièvement l'utilisation des gros tuyaux qui se trouvaient derrière la grande échelle. Il avait au commencement lavé un côté avec l'aide d'un de ses collègues puis dû laver le reste seul.

Cependant, son collègue nommé Dimitri avait éteint le boyau et n'avait pas expliqué comment faire pour l'allumer. Faisant des allers-retours pour comprendre comment faire, Pégase retenait sans s'en rendre compte le tuyau qui fit une grande pression sur l'eau qui ne demandait que de se libérer du passage étroit. Quand Dimitri passa à ses côtés, il remarqua que le jeune avait du mal avec le fonctionnement et lui proposa de lâcher la forte prise qu'il avait sur le tube blanc. Le blond regarda quelques instants ses mains puis comprit qu'il le tenait comme s'il avait peur se l'égarer à quelque part, quand en fait il était attaché au camion même. Il fit un petit rire puis le laissa tomber ce qui transforma le calme de la caserne en un état d'alerte.

Le tuyau se tortillait dans tous les sens et était indomptable bien que trois hommes essayaient tant bien que mal de le maîtriser. Le jet puissant poussait les gens qui voulaient s'en approcher et mouilla une grande partie les membres du personnel.

Dory & Pégase

Avoir l'air con peut être utile, mais l'être serait plus facile

S'approchant une seconde fois vers le tuyau, Pégase se fit arroser et propulser plus loin vers un autre camion rouge. Un sous-chef de la caserne eut la brillante idée d'éteindre la source d'eau et le calme revint. Ce fut un grand soulagement pour le jeune homme, bien qu'il attira les mauvais regards vers lui et quelques chuchotements désapprobateur. Le sous-chef s'avança vers lui puis lui pointa un doigt sévèrement. Il aurait intérêt à se tenir calme pour le reste de la semaine s'il ne voulait pas être renvoyer. C'était une évidence. Le jeune homme soumis à l'autorité de son sous-chef et de son doigt recula sur quelques mètres et finit par percuter quelque chose. Il se tourna vivement un peu terrifié et vit que cela n'était une femme. Bien sûr la femme n'était pas tout à fait à l'attente de l'adolescent. Elle devait mesurer un pied de plus que lui et semblait beaucoup plus bâti que lui. En fait, Pégase savait fait l'image de la femme comme quelque chose de fragile, de délicat et de pure. Il faut dire qu'il avait rencontré que des femmes féminine ou frêle. La blonde qui se trouvait devant lui était tout autre chose et cela le choqua légèrement.

« Pardonnez-moi... J'ai .. J'ai.. Je ne vous ai pas vu! »

Craignant que la femme était l'une de ses superviseurs, Pégase ne voulait en aucun cas causer une autre stupidité, une chose qu'il faisait les yeux fermés. Il détacha son manteau trempé puis essaya de l'ôter, mais une petite danse venue avec ce geste et un coup de poing directement au visage de la femme quand il réussit enfin à ôter un bras de sa manche.

« Je suis désolé! Veuillez me pardonner! Je vais aller vous chercher de la glace! Ne bouger pas d'ici! »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Le jeune homme monta les marches du garage encourant et se dirigea vers la salle à manger pour faire un sac de glaces. Fouillant dans le congélateur, il trouva les moules à glaçon et essaya d'en faire sortir quelques uns avec ses doigts, mais il en fut incapable. Il décida, après quelques secondes de contemplation, qu'il allait cogner le récipient sur le coin du comptoir. Cela fonctionna, mais peut-être un peu trop bien car la plupart des glaces se retrouvèrent dans les airs et éclatèrent au contact du sol. Pégase se mit alors à genoux et ramassa les glaçons qui avaient encore leur forme d'origine. Quand les glaçon furent mit à l'intérieure d'un grand sac, il se leva et se mit à marcher rapidement pour ne pas faire attendre davantage la femme. Malheureusement pour lui, le sol était glissant et il perdit pied et tomba sur le derrière et termina sa course en déboulant les escaliers qu'il avait monté précédemment.

Le jeune homme se leva péniblement puis s'avança vers l'inconnue avec une drôle de démarche, liée à la douleur de son derrière. Cette douleur lui faisait rappeler un très mauvais souvenir... Enfin, il ne souhaitait plus y penser ni même en parler. C'était une histoire ancienne, sale et enterré profondément dans l'esprit du jeune homme. Il était hors de question qu'il refoule encore des larmes!

« Tenez, pour le coup que je vous ai donné. Je suis tellement maladroit! Au fait moi c'est Ryan. »

Quant à mentir sur son identité à une personne, il fallait mieux mentir à tout le monde. Comme ça au moins son mensonge allait tenir la route.

Dory & Pégase

Avoir l'air con peut être utile, mais l'être serait plus facile

Bon. Décidément ce n’était pas une de ses superviseurs ou du moins si elle l’était, il pourrait sans doute avoir son appuie durant les moments d’inattention car disons qu’elle était… Particulière… Elle semblait encore plus perdue mentalement qu’il pouvait l’être lui-même. Et tous les dieux de l’olympe pouvaient dire que Pégase n’était pas une lumière par moment. Au moins, son courage compensait pour son manque d’intelligence.

Le jeune homme voulu lui expliquer que la glace était pour le coup qu’il lui avait donné par accident, mais elle lui posa une autre question et il ne réussit pas à lui répondre car elle se lança au sol et se mit à faire des clapotis dans une grosse flaque d’eau qui était à ses pieds. Elle n’était pas pompière, c’était une évidence maintenant. Surtout qu’elle ne savait pas où elle se trouvait. Peut-être était-ce le coup qu’il lui avait donné qui l’avait rendue comme ça? Il n’espérait pas car sinon il allait avoir des ennuis. Lentement, Pégase s’accroupie et approcha son visage vers la femme et de ses yeux clairs il l’inspecta scrupuleusement. Non, elle ne semblait pas avoir des séquelles du coup de poing qu’il lui avait donné. Replaçant ses cheveux qui étaient mouillés et collés sur le long de son visage, le jeune homme s’assit à côté de Dory et essaya de lui parler le plus calmement possible.

« Nous sommes dans une caserne de pompiers et il y a beaucoup d’eau car le tuyau m’a glissé des doigts … Vous aimez l’eau? Vous savez que dans un bain nous pouvons faire des minis Tsunamis? J’adore en faire, mais mon amie ne doit jamais le savoir car elle serait fâchée contre moi, vous comprenez? »

Regardant la flaque d'eau, le blond décida de tremper un peu le bout de ses doigts et regarda les gouttes tomber des bouts de ses doigts. Il trouvait cela très joli et doux. Oui Il trouvait que l'eau était douce. Il s'approcha le visage de la flaque puis glissa légèrement sa joue contre le liquide. Il fit un sourire béat puis se mit à faire des petits bruit d'oiseau très vraisemblable tellement il était heureux pendant ce court instant. Cela lui faisait penser aux nuages dans lesquels il avait dormi quand il était encore qu'un petit poulain. Recommençant à jouer dans la flaque, le jeune homme décida de pousser une grande masse d'eau vers la femme ce qui la mouilla un peu plus. D'un sourire coquin, Pégase remplit ses mains d'eau puis lui envoya au visage en rigolant comme un gamin. Il trouvait cela très amusant et il recommença plusieurs fois le mouvement pour voir la réaction que sa nouvelle amie.

Dory & Pégase

Avoir l'air con peut être utile, mais l'être serait plus facile

Les éclaboussures se firent plus vivent et les deux nouveaux amis s’amusaient comme des enfants. Ils s’amusaient tant et si bien que Pégase avait complètement oublié ce qui l’entourait. En fait, il ne faisait pas seulement des éclaboussures sur l’ancien poisson, mais aussi sur ses partenaires de travail qui passaient tout près d’eux en glissant à chaque fois un soupir de découragement. Évidemment, certains d’être-eux qui étaient beaucoup moins permissifs allèrent se plaindre à leur superviseur qui arriva d’un pas rapide et soutenu vers les deux perturbateurs. Dory s’arrêta net en voyant l’homme grassouillet arriver dos à son camarade, mais celui-ci ne voyant rien continua de lancer de d’eau ici et là. C’est quand il entendu la voix autoritaire de l’homme qu’il se figea et qu’il sentit son sang se figer.

« Smith! Que faites-vous ENCORE?! Aller up au boulot! »

Pégase ne broncha pas tellement qu’il se sentait dominer par la grosse voix. Personne ne lui avait encore adressé la parole et il ne pouvait faire autrement que d’être étonné par la force et sa vivacité des mots qui sortaient de sa bouche.

« Mais qu’est-ce que tu attends?! Tu veux un coup de pied au derrière peut-être?! »

Se rappelant que son derrière était beaucoup plus fragile désormais qu’il était un humain, l’adolescent se leva d’un bon et se mit droit comme un piquait en hurlant comme un militaire qu’il allait de ce pas finir de nettoyer le camion qu’il avait commencé avant la lutte avec le tuyau qu’il avait eu dans le passé. Le superviseur fit un petit sourire satisfait puis retourna dans son bureau en prenant soin de déplacer ses documents près de la fenêtre pour observer ce que Pégase allait faire. Le superviseur n’était pas plus méchant qu’un autre en fait. Il voulait tout simplement que le travail soit bien fait et malgré les grandes aptitudes physiques que Pégase avait, il avait bien remarqué qu’il était un peu plus retardé mentalement que les autres.

L’ancien animal retient par le bras Dory, craignant de la voir partir, puis se dirigea vers son manteau anti-flamme pour y prendre un papier et un crayon. Bon, le papier était légèrement détrempé, mais il était possible d’y écrire quelque chose sans le déchirer. Il y écrit son adresse de domicile ainsi que son nom puis le tendit à son amie.

« C’est mon adresse. J’ai bien aimé être avec v-toi… Je sais que cela n’a pas duré longtemps, mais je me sens bien. J’ai comme l’impression … d’être compris… J’aimerais te revoir. »

Cela semblait peut-être à un rencard aux yeux du superviseur du jeune blond qui avait le sourire fendu jusqu’aux lèvres, mais ce ne l’était pas. Pégase avait besoin de quelqu’un comme lui, quelqu’un pour le comprendre.