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« Pas vu, pas pris ; pas pris, pas pendu. » - Thal
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Mar 29 Sep 2020 - 20:59

« Pas vu, pas pris ; pas pris, pas pendu. » 

Thal& Tiger

« Pas vu, pas pris ; pas pris, pas pendu. » - Thal Bob-l-eponge-incendie

         Appartement 305, une énorme porte massive faites entièrement d’un magnifique bois. C’est devant cette porte que se tenait Tiger, la fixant du regard sans sourciller ne serait-ce qu’un seul instant. Il ne bougeait d’ailleurs pas du tout et semblait plongé dans ses pensées, son regard s’abaissa un bref instant sur un morceau de papier qu’il tenait dans les mains, un morceau de papier sur lequel l’on pouvait lire : « Appartement 305 – Wendy Darling ». Que faisait-il ici ? Pourquoi avait-il un morceau de papier avec des informations sur le lieu de vie de Wendy Darling ? Tant de questions sans réponses à l’heure actuelle.

La journée avait commencé de manière plutôt banale, un réveil, un petit déjeuner, une douche, mais la suite du programme n’était que plus réjouissante pour lui, car aujourd’hui il avait décidé de poursuivre sa traque, disons plutôt sa chasse, de cette humaine un peu crédule : Wendy Darling. Wendy Darling, un nom qui ne cessait de résonner dans sa tête depuis qu’il avait enfin réussi à l’approcher sur leur lieu d’étude, ce qui avait donc sonné le début d’une traque de longue haleine. Un nom qu’il ne parvenait pas à oublier, un nom qui faisait se réveiller en lui ses instincts primaires de tigre, de tigre chasseur. Des instincts cependant chamboulés dans cette nouvelle vie, des instincts qui ne pouvaient prendre la même forme qu’auparavant. Les techniques de chasse et de traque n’étaient pas du tout les mêmes ici, bien que parfois similaires quand on y réfléchissait un peu mieux. Tiger avait d’ailleurs découvert un outil incroyable pour l’aider dans sa filature, un outil qu’il avait appris à manier au fil de ces derniers mois, un outil nommé « Internet ».

Après avoir terminé ses rituels habituels du matin, il s'était alors posé sur sa chaise, devant son bureau, mais surtout devant son ordinateur dans lequel se reflétait l'extérieur, car celui-ci était positionné juste devant une fenêtre, désagréable s'était-il d'ailleurs dit alors que le reflet venait agresser ses yeux, qui, un peu perdu se dirigeait dans tous les sens sur l'écran. Ce n'est qu'après cette légère mésaventure qu'il avait lancé l'outil dont il maîtrisait les bases, mais seulement les bases. Il faisait partie de ces personnes que la plupart trouvait énervant à l'infini, c'est-à-dire de ceux qui écrivent avec une lenteur extrême sur un clavier, appuyant une touche par une touche pour former un mot toutes les cinq minutes, de ceux qui ne trouvaient jamais à quel endroit il fallait cliquer ou même de ceux qui ne savaient pas du tout comment faire pour effectuer une recherche qui serait une de ces recherches que l'on pourrait qualifier d'efficace. Il s'était alors mis à taper : « je voudrais l'adresse de Wendy Darling », qui à la plus grande surprise de toutes personnes censées et avec un minimum de connaissance à ce sujet, donnait des centaines de résultats. Visiblement, la jeune femme ne cachait rien de sa vie, surtout de sa vie passée et des centaines d'articles donnaient des informations sur le fait qu'elle se prenait pour « LA » Wendy Darling du conte pour enfant Peter Pan. La plus grande surprise résidait dans le fait que, sur le net s'était créé une sorte de fan base de la jeune femme, certains allant même jusqu'à discuter du fait de la véracité ou non de son histoire et certains allant même jusqu'à la stalker pour obtenir son adresse. C'est ainsi, qu'après une petite recherche, Tiger s'était retrouvé avec l'adresse de sa proie entre les mains, adresse qu'il n'avait d'ailleurs pas réussi à obtenir lors de leur rencontre sur le campus, la jeune femme avait d'ailleurs faillit à sa réputation de naïve à ce moment-là...

15h58, cela faisait déjà une petite heure que Tiger traînait aux alentours du logement de Wendy, une petite heure qu'il guettait les entrées et sorties du bâtiments dans lequel elle vivait. Comme tout bon chasseur, il avait tout préparé, les humains étaient plus durs à chasser car ils pouvaient se montrer imprévisible mais malgré tout, ils ont tous leurs petites habitudes, des habitudes qu'ils ont bien du mal à cacher et surtout des habitudes qu'ils ont bien du mal à abandonner. Dans deux minutes top chrono, la jeune femme allait passer la porte de son immeuble pour se rendre à la bibliothèque et étudier, à 16h pétante et pas une seconde de plus, elle sortirait avec son petit sourire niais aux coins des lèvres et sa joie de vivre à en faire vomir l'ancien roi de la jungle. Et c'est évidemment à 16h pétante que les portes de l'immeuble s'ouvrir, laissant apparaître une jeune femme frêle, à la chevelure rousse et à la peau d'une blancheur incomparable. Nul doute possible, il s'agissait bien de Wendy qui partait étudier, comme à son habitude.

« Prévisible ces humains, si prévisible... Ça en serait presque décevant ! »

Ni une, ni deux, il avait alors jaillit de sa cachette, courant presque pour arriver avant que la porte du bâtiment ne se ferme. Dans un petit souffle, à la fois d'effort mais aussi de justesse, il venait attraper la poignée de la porte alors que celle-ci était sur le point de se fermer. Il s'en était fallut de peu pour que son plan tombe à l'eau, car chaque seconde devenait à présent importante. Une seconde de perdue pour faire face à un imprévu, c'était une seconde de moins pour mener à bien son enquête et surtout une seconde de moins à passer dans l'appartement de la petite rousse. C'est en montant les escaliers deux à deux qu'il se dirigeait vers le troisième étage, à une allure plus qu'impressionnante, cette manière de faire aurait presque pu lui rappeler la chasse d'une proie dans la jungle si le décor qui se profilait devant lui ainsi que les odeurs qui lui arrivaient jusqu'au nez n'était pas respectivement aussi horrible et nauséabondes. Il n'arrivait d'ailleurs pas à déterminer s'il trouvait ça toujours aussi plaisant que lorsqu'il était dans sa jungle natale, il ne ressentait pas exactement les mêmes choses, était-ce par manque de convictions dans ce qu'il faisait actuellement ou était-ce simplement dû au fait qu'il commençait à s'habituer à sa vie humaine ? Une idée bien farfelue pour quelqu'un comme lui.

C'est essoufflé qu'il était finalement arrivé au troisième étage, tirant une petite porte vers lui, une petite porte qui en s'ouvrant lui offrait une magnifique vue sur l'ascenseur qu'il aurait pu prendre avec un minimum d’intelligence et d'observation. Il ne lui restait plus qu'à trouver le fameux appartement 305, et pour se faire, il se retrouvait face à un premier choix : droite ou gauche ? Une chance sur deux de perdre un temps précieux s'il venait à se tromper, il pris alors quelques secondes pour observer et tenter de prendre la bonne décision. Son regard se posa sur les numéros, tout d'abord sur la première porte de droite, sur laquelle l'on pouvait lire 301 puis sur celle de gauche, son regard glissant tout du long, la tête tournant en même temps, un peu comme un spectateur de tennis essayant de suivre la balle du regard. Sur la porte de gauche, il était possible de lire : 302. La logique devait donc être la suivante : gauche – pair, droite – impair, impossible de se tromper. C'est donc sans une once d'hésitation qu'il se dirigea vers la droite.

Appartement 305, une énorme porte massif faites entièrement d’un magnifique bois. C’est devant cette porte que se tenait Tiger, la fixant du regard sans sourciller ne serait-ce qu’un seul instant. Il ne bougeait d’ailleurs pas du tout et semblait plongé dans ses pensées, son regard s’abaissa un bref instant sur un morceau de papier qu’il tenait dans les mains, un morceau de papier sur lequel l’on pouvait lire : « Appartement 305 – Wendy Darling ». Que faisait-il ici ? Pourquoi avait-il un morceau de papier avec des informations sur le lieu de vie de Wendy Darling ? Tant de questions auxquelles vous avez à présent toutes les réponses.

Une porte en bois massif, c'était le dernier obstacle. Un obstacle de taille quand on y pensait, surtout lorsque comme Tiger, vous n'aviez pas pensé au moyen par lequel vous alliez le contourner. Il se retrouvait à présent comme un idiot devant cette porte, sans trop savoir quoi faire. Machinalement, son premier réflexe avait été d'essayer d'ouvrir la porte, la jeune femme aurait pu par inadvertance oublier de la verrouiller, ce qui aurait grandement facilité la tâche à notre chasseur de Disney du dimanche, cela n'aurait d'ailleurs pas été étonnant au vu de la personnalité de la jeune femme. Évidemment, la porte resta solidement fermée et accrochée à son verrou, elle ne bougea même pas ne serait-ce que d'un millimètre. Chaque seconde qu'il passait devant cette porte fermée le rendait encore plus suspect mais surtout chaque seconde passé devant cette porte clôturée, le mettait dans une colère noire, les imprévus il n'aimait pas ça, c'est donc sans même réfléchir qu'il commençait à mettre des grands coups dans la porte, c'est sans réfléchir qu'un vacarme assourdissant traversait le couloir à chaque coup porté dans cette porte massif et ce n'est qu'une fois la porte ouverte et complètement défoncée qu'il se mit à réfléchir aux conséquences de cet acte. Il était de toute les façons trop tard pour revenir en arrière et puis, il pourrait toujours prétexter avoir entendu un bruit, après tout, les agressions à Londres étaient plutôt monnaie courante.

C'est finalement en enjambant les débris de la porte qu'il finissait par entrer dans l’appartement de la jeune femme. Un appartement tout ce qu'il y a de plus banal, d'ailleurs maintenant qu'il y pensait, c'était la première fois qu'il apercevait l'intérieur de l'appartement de quelqu'un d'autres. Les relations sociales, ce n'était pas son fort et pour être honnête, il n'avait pas vraiment d'amis, il ne savait vraisemblablement même pas ce que pouvait signifier ce mot, alors bon, comment aurait-il pu même être capable d'en avoir et de découvrir leur lieu de vie ? L'appartement était plutôt petit, si sa mémoire était bonne, c'était ce que les humains appelait un « studio », un petit appartement pour une personne seule. L'appartement était d'une propreté irréprochable, pas l'ombre d'un déchet, pas l'ombre d'une saleté et ne serait-ce même pas l'ombre d'une poussière. Niveau décoration, il n'y avait rien de bien impressionnant, une décoration quoi que un peu vieillotte, était-il possible que la jeune Wendy soit resté « bloquée » à son époque à ce niveau, tout comme lui était resté bloqué sur pas mal de chose de son ancienne vie ? Peut-être n'était-il pas si différent l'un de l'autre finalement ? Il finissait finalement par secoué la tête, vidant son esprit de ses pensées un peu émotives, des pensées qu'il ne voulait pas avoir et qui le débectait. Ce n'est qu'après avoir repris pleinement ses esprits qu'il commençait à observer autour de lui, cherchant le moindre petit indice qui pourrait l'aider à surprendre la jeune femme à un moment opportun de sa vie quotidienne, le moindre petit détail qui pourrait lui permettre de l'attraper sans le moindre mal mais surtout sans le moindre témoin.

Alors qu'il observait autour de lui, une petite photo attira son attention. Il s'agissait d'une photo posée sur un meuble de la cuisine, non loin d'un petit vase dans lequel se trouvait de très jolies fleurs rouges. Il se dirigea alors d'un pas décidé dans sa direction et ce n'est qu'une fois à sa hauteur qu'il pris la photo en main, venant s'adosser contre l'un des meubles de la cuisine, pour mieux pouvoir la regarder. Cependant, il n'avait pas remarqué que le meuble sur lequel il venait de s'adosser était l'un des électroménagers de la cuisine, et non pas des moindres puisqu'il s'agissait de la cuisinière. Sans même s'en rendre compte, il avait alors appuyer sur un bouton, bouton qui avait déclenché l'allumage des feux de cuissons de cette même cuisinière. Ce n'est qu'en sentant cette sensation désagréable, cette même sensation de chaleur qu'il avait ressenti le jour où le petit d'homme lui avait attaché une branche enflammée à la queue, qu'il compris que quelque chose n'allait pas. En ce retournant, il vu alors les flammes jaillit devant lui, de toutes petites flammes ridicules, à peine capable de blesser un enfant. Ses yeux s'étaient pourtant écarquillés au maximum, on pouvait y lire toute la peur qu'il éprouvait, alors que dans le blanc de ses yeux, l'on pouvait voir les flammes jaillir, comme s'il ne voyait plus que ça et que le monde autour de lui avait cessé d'exister.

« Du feu... du-du-du... feu...  »

La peur pris alors le dessus, et sans même s'en rendre compte, il commençait à faire quelques petits pas en arrière. Sans même s'en rendre compte, il venait de se prendre les pieds dans gondolements d'un tapis qui se trouvait la et sans même s'en rendre compte il commençait à basculer en arrière, pris par son propre élan. Il heurta en tombant l'un des meubles qui se trouvait derrière lui, le bruit de sa grosse carcasse tombant sur le parquet résonnait encore dans tout l'immeuble alors que le bruit du vase qui venait de tomber au sol venait conclure cette scène invraisemblable, digne d'une vraie comédie.

« Merde! »


C'était là les paroles qui étaient sorties machinalement de la bouche de Tiger, son regard de peur encore fixé sur les flammes jaillissant de la cuisinière, il en avait même carrément oublié qu'il ne se trouvait actuellement pas chez lui et qu'il venait sans doute de réveiller tout l'immeuble avec tout ce brouhaha.

     

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Ven 2 Oct 2020 - 20:01


Pas vu, pas pris
pas pris, pas pendu

tvim.pngElle ne sait toujours pas comment c'est arrivé. Si la vie l'a habitué à subir ses bas, les hauts, en revanche, se font plus discrets, plus surprenants. Ils frappent à sa porte sans jamais s'annoncer. Thäleia n'a pas le choix que de les accueillir et les embrasser, prisonnière de ses humeurs aux allures de montagne russe. La chute viendra, mais pour le moment, Thäleia n'y songe pas.

Aujourd'hui, tout va bien. Tout va même trop bien.

Tellement bien, qu'elle s'est retrouvée, comme ça, d'un coup, avec l'envie d'aller voir Wendy. L'idée que son amie soit peut-être de sortie ne l'effleure pas. Le pas est rapide dans les couloirs de l'immeuble, à l'image de ses battements : ceux de son cœur contre sa poitrine, et de son index contre son gobelet de café. Le troisième aujourd'hui. Surdose de caféine qui la fait se sentir plus vivante encore. La sirène cour après l'éveil, désireuse de faire durer l'état dans lequel elle est depuis la nuit dernière.

Elle a peu dormi, gardée éveillée par ses idées. Des heures et des heures durant, elles ont défilé à la chaîne, des idées qu'on n'arrêtait pas. Vague d'inspiration comme une illumination. Il se jouait dans son oreille, des mélodies qu'elle seule pouvait entendre.

Alors, elle a tout écrit. Ou presque. Parce que le crayon peinait à suivre les rythmes effrénés qui tournaient sous son front. Les notes sont chaotiques, illisibles pour tout œil autre que le sien, pourtant, Thäleia s'est mise en tête de les montrer à son amie, en quête d'un avis. Et puis, peut-être pourront-elles sortir en ville. Aujourd'hui Thäleia a la tête pleine de lubie, une folle envie de se faire plaisir, de dépenser son salaire, de chasser tout ce qui brille et de se créer un bonheur fragile en achetant tout ce qu'elle n'a pas besoin. Il y avait ces chaussures dans cette vitrine sur Oxford street…

Stop.
Retour à la réalité. Appartement 305. Porte défoncée. Blanc dans ses pensées. Et puis, un bruit sourd : celui d'un corps qui s'écrase sur le plancher. Immédiatement, le cœur s'emballe : il a compris la gravité des faits avant son esprit.

Wendy.

Le café explose à ses pieds. Elle court, Thäleia, déboule dans l'appartement, la panique plein les yeux. Les regards sont fous : ils capturent tout de la scène sans rien saisir. La cuisinière allumée. Les éclats d'un vase. Le cadavre de fleurs. Un inconnu empêtré. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
L’instinct prend le dessus sur la réflexion. Elle n’a plus qu’une pensée : se défendre. Pulsion qui la fait se jeter sur les tiroirs de la cuisine. Si le premier essai est un échec, le second, en revanche, révèle ce qu’elle cherche : une arme. Couteau que Thäleia aurait voulu plus grand. Qu’importe.
Ça fera l’affaire. Il le faut.

Malchance pour lui, chance pour elle, l’inconnu est déjà au sol. Et il va y rester, la sirène compte bien s’en assurer. Elle s’avance, requin prêt à achever sa proie. Mouvement de bras. Ses doigts en étau féroce autour des lanières, le sac part, vole et s’écrase de tout son poids contre le visage de l’inconnu. Assommer pour mieux s’approcher encore. Peut-être trop. La raison voudrait qu’elle reste éloignée, du moins, assez pour fuir en cas de besoin et appeler les autorités.

Mais la raison n'a pas son mot à dire dans cette situation. Ses actions ne sont plus qu'impulsions. C'est la voix de son instinct, qui lui conseille de tomber à genoux près de son ennemi, de saisir sa crinière d'une main ferme pour le "maîtriser", tandis que l'autre tremble sur son couteau. « Je peux savoir qui t'es ? » qu'elle crache en sa direction. « Qu'est-ce que tu fais ici ? Qu'est-ce que t'as fait à Wendy ? » Des mots durs, des mots accusateurs. La brutalité de ses paroles ne laisse rien deviner de l'angoisse qui l'habite. Parce que de toutes les œillades qu'elle lance autour d'elle, aucune ne lui révèle la présence de son amie. « Où elle est ? » Thäleia s'étonne du contrôle qu'elle arrive à garder sur sa voix, elle qui pourrait hurler, pleurer voir même rire sous la pression de la nervosité. « Réponds et n'essaie pas de tenter quoi que ce soit avec moi parce que j'hésiterai pas à m'en servir. » Les fauves au fond de ses yeux appuient sa promesse.

Plus que jamais elle regrette d'être si loin de son élément. Sur la terre ferme, impossible de compter sur la complicité de l'onde marine. Ni courant, ni marée pour venir entraîner les corps, effacer les traces. Tout est plus brute, plus bruyant, plus sanglant. On oublie souvent, quelle violence peut brûler derrière ses airs de poupées. Il y a cependant une dangereuse insouciance à ses provocations. Thäleia sait, qu'elle est face à plus fort. Sûrement suffirait-il d'un geste bien placé à l'inconnu pour l'envoyer valser, elle, petite chose frêle qu'elle est.

Made by Neon Demon
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Ven 30 Oct 2020 - 16:30

« Pas vu, pas pris ; pas pris, pas pendu. » 

Thal& Tiger

« Pas vu, pas pris ; pas pris, pas pendu. » - Thal Bob-l-eponge-incendie

         Comique. Le comique de cette situation n'était pas sans rappeler le passé du tigre, mis à mal maintes et maintes fois par la même chose : le feu. Feu, prédateur de ses journées mais aussi prédateur de ses nuits. Prédateur de son passé mais aussi prédateur de son présent. Prédateur de ses souvenirs mais également prédateur de ses pensées. Le feu, vecteur de tellement de choses, de tellement d'inventions mais surtout tellement utilisé, ici par ces immondes humains. Pour allumer une cigarette : du feu. Pour allumer un barbecue : du feu. Pour allumer une cheminée : du feu. Pour faire cuire ses aliments : du feu. L'on pourrait presque croire que cette sous-race humaine ne voyait que par le feu, tellement qu'ils avaient même dû inventer un métier pour lutter contre cela : les pompiers. Quelle drôle d'idée, créer un fléau tel que le feu puis créer quelque chose pour le combattre. Comique. Comique comme cette situation.

Cela faisait à présent plusieurs mois qu'il était ici, plusieurs mois qu'il le côtoyait quotidiennement mais cela ne l'empêchait pas d'avoir conservé, conservé sa peur irrépressible de cet élément. Le feu, sans doute plus grand prédateur que lui même, probablement plus grand prédateur de ce monde à n'en pas douter. C'était sans compter sur un prédateur encore plus redoutable, un prédateur qu'il n'avait d'ailleurs pas senti arriver, encore tétanisé par le feu, son regard toujours posé avec panique sur les petites flammes ridicules qui jaillissaient en face de lui.

C’est donc son regard toujours fixé là-dessus qu’il n’avait pas vu venir le sac qui vint s’écraser à l’arrière de sa tête, le faisant sortir de sa peur insensée, lui permettant de tourner légèrement la tête, agacé par une petite douleur à la base du crâne, due au choc. Bercé par le crépitement des flammes, il n’avait pas entendu arriver ce qui semblait être une jeune femme toute frêle dans l’appartement, qui à peine avait-il eu le temps de l’entrapercevoir, se retrouvait déjà derrière lui, tirant ses cheveux d’une main comme pour le maîtriser, maîtriser étant dans cette situation un bien grand mot voir même une légère farce, la force ne semblant pas être le point fort de la demoiselle. Alors que de son autre main, elle le menaçait avec un couteau, menacer étant encore ici un bien grand mot au vu des tremblements dont était prise sa main, tremblements qui laissaient à penser qu’elle avait en elle plus de peur que de courage. Cependant, ce qu’il était important de noter ici était que le chasseur était tout de même devenu le chassé.

«  Jeune fille, ne joue pas avec de tels objets voyons, tu pourrais te blesser très gravement. Regarde donc comme tu trembles, regardes donc comme le couteau tremble sous ma gorge, tu n’as pas l’habitude d’utiliser ce genre d’outil ? Tu n’as pas l’habitude de te retrouver dans ce genre de situation ? Tu n’as sans doute pas l’habitude de connaître ce genre de peur qui te serre le cœur, au point d’en oublier la raison ? Cesse donc ce faux courage, caché derrière de la peur et pose donc ce couteau que je...  »

Tout du long de sa petite tirade, il n’avait pas pu s’empêcher d’être totalement sarcastique et moqueur envers la jeune femme, de la rabaisser légèrement. Ce n’était d’ailleurs sans doute pas la meilleure idée du siècle, dans une telle situation, provoquer son assaillant n’est jamais que courir à sa propre mort. Cependant, Tiger n’avait pas du tout peur de la jeune femme, au vu de son comportement, à tout moment il pouvait retourner la situation à son avantage, à tout moment il pouvait prendre le contrôle et menacer celle-ci du même couteau qu’elle tenait actuellement sous sa gorge. Ce n’était qu’un petit plaisir malsain que de jouer de cette situation, un petit plaisir qu’il s’était vu couper, n’ayant pas pu terminer sa tirade sous les paroles incessantes de la frêle demoiselle. Quelle sombre sotte.

La vengeance est un plat qui se mange froid. Et c’était le cas de le dire, ici même, à cet instant précis. Tiger ne laissait transparaître aucunes réactions, aucunes. Il en était tout autre intérieurement, il réfléchissait déjà à quelles sauces il allait dévorer cette insolente inconnue. Il avait laissé couler chacune de ses paroles, comme si de rien n’était, bien que chacune des questions qu’elle lui posait l’agaçait au plus haut point mais, aussi bizarre que cela puisse paraître, il restait patiemment assis attendant le bon moment pour se laisser guider par les sirènes de la vengeance. Sirènes qui allaient arriver bien plus vite qu’il ne le pensait, les dernières paroles accusatrices que lui crachait la jeune femme venait se ponctuer par un regard des plus méprisants, des plus hautains et des plus désagréables pour une personne de la stature de Tiger. Jamais, Ô grand jamais il ne laisserait passer un tel affront et le calme olympien dans lequel il se trouvait jusqu’à présent venait de se briser… Pour le plus grand malheur de cette imprudente.

Désarmer. Un acte si facile face à une proie si faible. Alors qu’elle venait à peine de terminer de poser toutes ces questions, toutes aussi inutiles qu’irritantes, la main puissante de Tiger était venu agripper la sienne, celle-là même qui tenait le couteau. Dans un mouvement brusque et profitant de l’un des nombreux tremblement de la jeune femme, il était venu la désarmer, faisant tomber le couteau au sol dans un fracas, une nouvelle fois assourdissant. S’en était suivi d’un mouvement violent pour la projeter en avant et reprendre le dessus. Ni une, ni deux il s’était alors relevé, tout en prenant soin d’attraper le couteau au passage, couteau qu’il pointait à présent en direction de sa proie. Encore une fois, l’on en revenait au même point : le chasseur était devenu le chassé.

Le regard de Tiger en disait long. Il était possible de voir l’énervement, l’agacement et l’envie presque irrépressible de mettre à mort cette personne qui avait osé à de nombreuses reprises lui tenir tête, non sans lui rappeler l’une de ses altercations avec le petit d’Homme. Elle avait osé, lui couper la parole, elle avait osé le marteler de question mais pire encore, elle avait osé le regarder avec un regard des plus noirs et un regard des plus meurtriers. Un regard qu’il ne pouvait accepter, lui, le chasseur craint. Sa main empoignait fermement le couteau, signe qu’il était prêt à passer à l’acte. Acte auquel, il ne passerait jamais, car dans un sursaut de bon sens, il se souvint qu’il ne se trouvait actuellement pas dans sa jungle natale, cette même jungle dans laquelle il lui était possible de tout faire, même de tuer. Ici, il se trouvait dans le monde des humains, un monde dans lequel, à son plus grand désarroi, il n’avait aucun droit, encore moins celui de tuer. C’est dans un grand soupir et toujours avec le même regard noir, qu’il ne pouvait réprimer, qu’il lança le couteau… en direction du sol, la lame terminant sa course dans le plancher, le couteau quand à lui planté comme un « i ».

« C’est pas bientôt fini ces conneries ? Tu as fini ton monologue, jeune insolente ? » avait-il finalement fini par lâcher, alors que l’écho du couteau se plantant dans le sol résonnait encore dans l’appartement. Ses paroles se faisaient sèches et hautaines, son regard noir quand à lui plonger dans les yeux de la jeune femme, s’apaisant petit à petit, signe qu’il reprenait son calme mais surtout le contrôle de la situation. L’heure était à présent à l’apaisement, son plan ne devait pas tomber à l’eau et sa couverture encore moins, et surtout pas à cause d’une petite sotte qui se mêle de ce qui ne la regarde pas.  « Je vais commencer par répondre à tes questions, si tu es enfin calmé. Je suis Tiger, Tiger Jones. Je ne peux pas dire que je suis un ami de Wendy, disons plutôt une connaissance. Je l’ai rencontré à l’université, enfin, disons plutôt que j’ai forcé le destin de notre rencontre. J’avais besoin d’aide et j’avais entendu dire qu’elle était la meilleure dans le domaine littéraire, j’ai donc quémander son aide. » Trop d’explications pour pas grand-chose, mais il n’avait pas l’habitude de ce genre de formalité, d’habitude et dans sa jungle natale, l’insolence de cette jeune femme l’aurait conduit tout droit à sa mort. Sans doute valait-il mieux plus de détails que pas assez.  « Si je sus là aujourd’hui c’est parce que j’avais besoin de l’aide de Wendy, j’avais besoin de lui poser des questions et d’avoir des réponses. En arrivant, ici, j’ai entendu un bruit et je me suis précipité pour voir ce qu’il se passait. En arrivant, la porte était défoncée et il n’y avait déjà plus personnes, je ne sais pas ce qu’il s’est passé. » Était-ce ne serait-ce qu’un seul instant crédible ? Il n’en avait pas la moindre idée mais c’était la le seul échappatoire possible qu’il avait eu le temps d’imaginer en si peu de temps. Le temps de cligner des yeux, qu’il se rappelait avoir oublié la réponse la plus importante, celle que la jeune femme devait attendre plus que toutes autres.  « Wendy n’est pas là, je ne sais pas où elle est. »

Il était maintenant temps d’inverser la tendance, il ne pouvait pas continuer à se faire harceler de questions de la sorte, plus le temps allait passer et plus de détails l’on allait lui demander et moins son mensonge serait crédible. Sans même laisser le temps à la jeune femme de réagir ou d’assimiler tout ce qu’il venait de dire, il ajouta d’un ton plus strict :  « Et toi ? Qui es-tu ? Que fais-tu ici ? Comment connais-tu Wendy ? » Peut-être allait-il pouvoir en apprendre plus sur Wendy, sur ses habitudes et sur ce qui lui permettrait de mener sa mission à bien.

Ce n’est qu’après avoir répondu à toutes les demandes et pris le temps de poser quelques questions qu’il souffla légèrement, comme pour terminer de reprendre son calme. Il adressa un regard au sol, trouvant les débris du vase qui s’était brisé sous sa chute. Comme pour montrer sa bonne volonté, il commença à se baisser et à ramasser les quelques débris qu’il pouvait trouver.

 « Évidemment, je ne suis pas tout blanc, j’ai quand même brisé ce pauvre vase. Tout ça à cause du... »

Les crépitements du feu sur la cuisinière lui revinrent aux oreilles, le faisant paniquer un court instant, son regard se posant de nouveau sur les minuscules flammes.

 « feu... »

     

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Dim 15 Nov 2020 - 22:04


Pas vu, pas pris
pas pris, pas pendu

tvim.pngElle voudrait sa poigne plus ferme, se défaire de ces tremblements qui la traversent et la trahissent. Impossible. Ça lui glisse sur le corps pour la posséder tout entière. Les secousses n'échappent pas aux iris adverses. Une faiblesse mise à jour dont l'inconnu n'hésite pas à s'emparer. Et la rage monte. Que sait-il d'elle ? Qui est-il pour lui parler de peur et de raison ? Elle n'a pas besoin de leçon.

Un geste. C'est ce qu'il lui suffirait pour le faire taire.
L'égorger et le forcer à s'étouffer dans son sang.
La pensée passe, aussi furtive que terrifiante.

La colère reste, bouillonnante. Aveuglante et paralysante. L'offensive, Thäleia ne la voit pas arriver. C'est avec une facilité déconcertante qu'on lui retire son arme. Et avec elle, c'est la situation qui lui échappe.

Thäleia se découvre au sol, les mains vides, une épaule souffrante et l'esprit gangrené de panique. Douleurs et peurs qu'elle ignore, trop occupée à assassiner l'adulte du regard. Qu'il ose donc s'approcher. Thäleia l'attend, gamine insolente à qui il vient de folles envies de provocation à la frontière de l'auto-destruction.

Les remarques acerbes qui lui brûlent les lèvres sont arrachées par le bruit singulier du couteau qui se plante dans le plancher. Le son lui arrache un sursaut.

L'épisode se termine aussi vite qu'elle a commencé. D'un coup. La jeune femme est encore désorientée par l'adrénaline et ses effets, quand l'homme reprend la parole. « C'est pas bientôt fini ces conneries ? Tu as fini ton monologue, jeune insolente ? » Oh, mais elle n'avait pas commencé. « Je vais commencer par répondre à tes questions, si tu es enfin calmé. » Dédains tandis qu'elle se redresse. « J'étais très calme. » une dernière réplique avant de l'écouter, la hargne de ses yeux débordant jusqu'à sur ses traits. Est-t-elle censée croire en cette amabilité après ce qu'il lui a dit, ce qu'il lui a fait ? La naïade a trop souvent usé des faux-semblants et de l'hypocrisie pour ne pas les soupçonner chez autrui.

Le type dit connaître Wendy et la mine se durcit. Cette information fait naître mille questions qu'elle retient. Non, Thäleia ne dit rien, se replie et se méfie lorsque les questions sont retournées contre elle. La sirène force son visage à retrouver toute la neutralité d'une expression blasée. « Thäleia. » qu'elle lâche. « Je suis une amie de longue date. » Point. Sirène avare en informations. « Je voulais... » Une pause. Hors de question d'offrir ne serait-ce qu'un aperçu de sa vie privée à cette soi-disant connaissance. « Lui poser des questions et avoir des réponses. » Les commissures s'étirent pour forcer un sourire sur ses traits, sans chercher à mimer une once de sincérité. Hypocrisie et hostilités assumées.

Les prunelles ne tardent pas à se décrocher de ce visage étranger pour balayer le décor, le cadavre du vase, le… feu ? Est-ce qu’on se moque d’elle ? De toute évidence, oui. Sans un mot, elle s’approche de la cuisinière, jauge les prétendues flammes qu’elle fait disparaître d’une simple pression sur un bouton avant de s’éclipser sans plus de cérémonie dans les pièces voisines.

Du salon à la chambre en passant par la salle de bain, le tour se fait d’un pas rapide. L’œil analyse les pièces, remarque la présence d’objets de valeurs, les fenêtres intactes, l’ordre régnant maître. Elle en voit assez, Thäleia, pour oser en conclure que rien n’a été touché.

Retour au salon.
Et maintenant ? Un moment de réflexion. Une œillade vers Tiger. Son récit a quelque chose d’étrange. Il tourne en boucle, à la même vitesse que les rouages de son esprit, et plus elle y pense, plus ça la dérange.

Que faire ?
Une autre Thäleia aurait endossé le rôle de l’ingénue, à coup de mine naïve et de battements de cils confus. Une fausse innocence pour dissimuler sa méfiance. Berner pour mieux déchiffrer, attaquer. Le plan serait avisé.

Seulement, ses humeurs du moment ne sont pas gouvernées par la réflexion. Non, la Thäleia du moment n'est qu'impulsion. Plutôt que de feindre l'ignorance et de rester sur les chemins de la prudence, la jeune femme décide de s'engager sur les pentes dangereuses de la confrontation. Qu'importe les conséquences. « Donc, pour résumer... » Elle énumère, illustre chaque point listé par un doigt levé : « Quelqu'un a défoncé la porte, est entré, a allumé la cuisinière, n'a visiblement rien dérangé, rien volé... Pour ensuite se volatiliser ? Parce que -corrige moi si je me trompe- mais aucune fenêtre n'a été brisé et tu dis n'avoir croisé personne en arrivant... Mais la période entre le départ de l'intrus et ton arrivée a quand même été assez courte pour que tu aies entendu du bruit... donc... » Haussement d'épaules. « Ok. D'accord. J'imagine que le voisin a eu besoin d'être dépanné et d'utiliser la cuisinière pour faire bouillir l'eau de ses pâtes. Avant de se téléporter. » Si le ton est neutre, à l'image de son visage, le contenu de ses propos ne laisse cependant planer aucun doute : l'adolescente se moque. Raillerie derrière laquelle bouillonne l'agacement. Son regard en est chargé lorsqu'il trouve celui de l'adulte pour s'y planter : « ...Sérieusement, est-ce que j'ai l'air d'une demeurée ? » finit-elle par foudroyer, dans une langue sortie tout droit d'un autre monde : celui de ses romans. « Donne-moi une bonne raison de te croire et de ne pas alerter la police. » résonne comme un ultimatum. Thäleia espère cultiver les mêmes effets.

Appeler la police : cela aurait dû être son premier réflexe. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? Pourquoi continue-t-elle de parlementer ? Oh, elle le sait, mais le cœur porte des peurs et des doutes que la raison refuse souvent de s’avouer. Elle ne dira pas, quelle méfiance elle nourrie à l’égard des autorités de ce monde. Tellement, que Thäleia est prête à se mettre en danger en restant en présence d’un potentiel voleur plutôt que de prévenir les forces de l’ordre. « En attendant je vais prévenir Wendy que quelqu’un s’est introduit chez elle. » Le portable est déjà entre ses mains, les pouces tremblent sur l’écran.

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Mar 5 Jan 2021 - 20:39

« Pas vu, pas pris ; pas pris, pas pendu. » 

Thal& Tiger

« Pas vu, pas pris ; pas pris, pas pendu. » - Thal Bob-l-eponge-incendie

         Il n’est sans doute pas plus tard que 17h, cela fait à peine une heure que Tiger a pénétré dans l’immeuble de Wendy, qui jusqu’alors semblait être un immeuble des plus calmes, accalmie qui n’aura pas duré avec l’arrivée de Tiger et de ses grosses paluches. Les dernières lueurs du soleil transpercent la vitre de la fenêtre, fenêtre qui se trouve pile dans le coin droit de la cuisine, fenêtre qui permet à ses dites lueurs de venir terminer leurs courses sur les flammes encore jaillissantes de cet objet du démon que les humains appelle une cuisinière. Les faibles lueurs du soleil couchant semblent pourtant rendre ces ridicules et minuscules flammes bien plus impressionnantes qu’elles ne le sont réellement. Dans les yeux de l’inconnue, ces flammes ne devaient rien représenter de plus qu’un petit feu de réchaud, dans les yeux de Shere Khan, il en était tout autre, une toute autre histoire. Cela ressemblait plus à de grandes flammes, des flammes vives, une sensation et un effet provoqué par de simples lueurs, il est parfois drôle de se rendre compte comment le cerveau humain peut changer la perception d’une chose au travers de si petits éléments. Cette image ravivait de vives douleurs en lui, de très vives douleurs mais surtout des images qui ne l’ont jamais quittées : celle de ce bout de bois attaché à sa queue le poursuivant jusqu’à la mort, sans doute la plus grande tragédie de sa vie, après la mort de sa mère.

Les yeux toujours rivés sur les flammes, guidés par la peur elle-même, Tiger ne parvenait pas à retirer son regard de cette scène pourtant si affreuses à ses yeux. Luttant contre sa propre peur, ses pensées s’emmêlaient légèrement mais il parvenait tout de même à se concentrer sur ce qui l’intéressait à ce moment précis, ses paroles avaient-elles convaincues la jeune femme ? Il n’avait pas eu beaucoup de temps pour y réfléchir et sa défense avait été assez bancale, pour être honnête, il était même plutôt déçu de sa performance. Lui qui a l’accoutumée parvenait à manier les mots de telles sortes à manipuler son interlocuteur en retour, se retrouvait là dans une situation bien inconfortable : celle de la personne mise en défaut et prise sur le fait accomplie. D’ailleurs il n’était pas encore capable d’en juger par lui même, bien trop occupé à fixer sa plus grande peur, il n’avait d’ailleurs même pas remarquer le dédain ni même entendu la dernière petite pique lancée par notre insolente du moment.

Cependant, les réponses qui suivirent n’était tout de même pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Ce genre de réponse, de ton mais surtout d’hypocrisie totalement assumée, Tiger ne connaissait que trop bien pour les avoirs maniés à différentes reprises et sans se vanter, avec brio. Les seuls mots de sincérité dans les phrases qu’elle venait de prononcé avait été son identité et le lien qui l’unissait avec Wendy. Thäleia, une amie de longue date, hein ? Intéressant, très intéressant même ! Cette information était capitale mais à présent il se retrouvait dans une situation encore plus compliquée : s’il ne parvenait pas à la convaincre ou même ne serait-ce qu’à la faire douter sur ce qu’elle pensait être la vérité, il en était fini de son approche avec Wendy. Mais ne dit-on pas que c’est lorsqu’elle se retrouve acculée que la bête est la plus dangereuse ? Ça en était encore plus vrai avec Tiger, cette position il ne l’aimait pas mais il allait en tirer profit et bientôt il allait manger cette petite garce insolente, à la douce sauce de la vengeance, sa préférée.

Alors que l’arrogante Thäleia daigne enfin le quitter du regard pour aller éteindre enfin cette cuisinière qui perturbait et occupait pleinement l’esprit de Tiger depuis maintenant de longues minutes, l’empêchant pratiquement de riposter à chacune des réponses acerbes de la jeune femme, les dernières paroles de celle-ci résonnait encore dans sa tête, elles étaient clairement teintés de mensonges, mensonges provoqué par un esprit torturé, un esprit torturé par quelque chose ou quelqu’un, un esprit torturé comme Tiger les aimait : des esprits encore fragiles, prêt à imploser à tout moment. Il avait d’ailleurs difficilement retenu un petit lèchement de babine, rien qu’en y pensant. La tentation était trop grande, et malgré sa mauvaise position, il ne pouvait pas laisser passer cette occasion en or, cette occasion de tenter de torturer l’esprit de cette pauvre femme, en tentant de lui faire revenir des choses désagréables à l’esprit.  « Lui poser des questions et obtenir des réponses, hein ? » Courte pause, il trouvait ça amusant, se servir de la manière de répondre de son impertinente interlocutrice comme pour lui rendre la pareille, mais également pour jouer avec ses nerfs, petit sourire narquois en coin de lèvres. « Je ne connais que trop bien ce genre de réponse, ce genre de ton et ce genre d’évasion. Des questions et des réponses sur un passé douloureux, n’est-ce pas ? » Il fige son regard dans le sien, une petite pique bien placé saupoudré d’un léger tintement de compassion, faux évidemment. « Ou peut-être même… d’un présent ? » Coup de grâce.

Il regardait alors l’« enquêtrice » en herbe sortir de la pièce dans laquelle il se trouvait pour se rendre dans les pièces avoisinantes du petit appartement de Wendy. Ses paroles de tout à l’heure, il y avait un léger problème dans celle-ci, s’il était arrivé si rapidement, comment avait-il pu louper la personne qui se trouvait dans l’appartement avant lui ? Lucide, maintenant que le feu était éteint et qu’il avait pu reprendre ses esprits, il avait trouvé sa propre faille. L’appartement n’étant pas très grand, Tiger n’a pas énormément de temps pour réfléchir à un échappatoire, son regard se tourne à droite vers la fenêtre qui il y a encore quelques secondes ravivait les flammes : mauvaise idée elle donne sur un vide total. Que faire ? Sa tête se tourne alors vers la gauche, une autre fenêtre s’offre à sa vue. Une fenêtre qui donne sur les escaliers de secours. Ni une, ni deux, il profite de l’absence de l’amie de Wendy pour se rendre rapidement mais discrètement vers cette fenêtre et l’ouvrir doucement, sans un bruit avant de retourner à sa place initiale. « Just in time » comme dirait les londoniens, car là revoilà qui passe le bout de son nez dans l’encablure de la porte, entamant un résumé des plus railleurs à l’encontre de notre prédateur. Intelligente la petite, adolescente pas si idiote finalement mais tout à fait agaçante. Le regard de Tiger se planta à son tour dans celui de l’adolescente, un regard perçant retenant difficilement la haine qu’il éprouvait de devoir se justifier de la sorte, lui, le prédateur incontesté jusqu’alors. « Ton analyse aurait pu être presque parfaite, si seulement tu n’étais pas encore si jeune, si naïve et si peu observatrice. Cette analyse comporte tellement de choses incohérentes mais surtout à contester et je vais me faire un malin plaisir à te les énumérer puisque tu sembles tant apprécié cette figure. » Petit blanc, il était temps de lui rabatre le caquet, même si elle était proche de la vérité. « Qui te dis que cette personne est  venue dans cet appartement dans le but de voler quelque chose ? Qui te dis que ce n’est pas pour une toute autre raison ? Comme je ne sais pas par exemple, faire peur à Wendy ? Ou encore pour découvrir des choses sur sa vie ? Que sais-je ? Après tout, des rumeurs circulent à son sujet, des rumeurs folles, je ne sais moi même quoi en penser.  » Il faisait là évidemment référence au fait que la jeune femme était issu d’un monde Disney, celui de Peter Pan. « Pour continuer, aucune fenêtre n’a été brisée mais jette un œil un peu sur ta gauche, toi qui semble t-il est observatrice, tu remarqueras que la fenêtre est ouverte et qu’elle donne tout droit sur l’escalier de secours. Petite sotte ! » Le ton se fait plus agressif, comme pour marquer la fin de son argumentaire. « Oh ! Et dernier petit point, je ne pense pas que c’était pour se faire cuire des pâtes, mais plutôt des nuggets de poulet. » Petite touche d’humour pour terminer, pas si drôle pourtant.

Son monologue terminé, Tiger reprend son souffle, il avait tenté d’être aussi persuasif que possible tout en bousculant un peu l’adolescente dans ses derniers retranchements à l’aide d’un sarcasme non dissimulé. Ne lui restait plus qu’à répondre à son ultimatum, point décisif de la situation actuelle. La réponse qu’il allait lui fournir allait déterminé le fin mot de cette histoire. Inspirant un grand coup, il terminait par ajouter : « Une seule bonne raison de me croire ? Regarde autour de toi, je t’ai apporté toutes les preuves nécessaires, l’entrée fracassante que j’ai entendue, ma tentative d’intervention aussi laborieuse soit-elle mais surtout l’échappatoire qui se trouve là sous tes yeux. Je n’ai qu’une chose à ajouté, selon moi, la personne qui est entrée ici par effraction avait très bien préparé son coup et connaissait sans doute bien Wendy Darling et son lieu de vie... » Silence de quelques secondes, pour laisser le temps à Thäleia d’avaler toutes les paroles. « Toi qui est sa grande amie, ne connais-tu pas des personnes qui pourraient lui en vouloir ? Ou bien des personnes qui pourrait s’attaquer à elle pour X ou Y raisons ? » Basculer les soupçons, là était le fin mot de la plaidoirie habile de Tiger qui s’approchant doucement de la jeune femme pour ne pas l’effrayer venait finalement poser calmement sa main sur le téléphone tremblotant. « Je pense que prévenir Wendy est une excellente idée, elle pourra te confirmer me connaître et que je ne suis qu’un élève de son école. Cependant, m’est avis que nous devrions d’abord nous assurer que tout est ok dans son appartement et peut-être même discuter des possibilités autre que celle que tu as en tête actuellement, car certes tout m’accuse, mais je t’assure que si je suis ici à la base, ce n’était que dans le but d’obtenir de l’aide sur un devoir de littérature. Je suis sûr que même une tête brûlée comme toi peu prendre le temps de la réflexion avant d’entamer des actions qui pourraient s’avérer catastrophique. Tu ne penses pas que la protection de Wendy passe avant tout, je ne la connais que très peu mais c’est une frêle jeune femme et je ne pense pas qu’elle serait capable de gérer toute cette situation seule. Toi qui m’affirmes être une amie de longue date, doit pouvoir comprendre ça. » Jouer sur la corde sensible de l’amitié et de la protection, là était encore une fois le dernier recours de Tiger.

     

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Lun 12 Avr 2021 - 22:00


Pas vu, pas pris
pas pris, pas pendu

tvim.pngElle n'aime pas ses mots. Ceux qui cherchent à fendre son crâne en deux pour mieux étudier les rouages de son esprit. Ceux qui l'insultent. Ceux qui tentent de semer le doute dans ses convictions. Ceux qui insultent Wendy. « Des rumeurs folles ? » Grimace confuse. C'est qu'elle se surprendrait presque à couler dans cet océan d'informations (est-ce qu'il vient vraiment de lui parler de nuggets?). Il y en a une, qui ressort plus que les autres au milieu des vagues, Thäleia s'y accroche.

Une fenêtre ouverte.

Détail que Thäleia n'a pas remarqué. Désormais, elle ne voit plus que ça : cette maudite fenêtre, l'air frais qu'elle invite à l'intérieur. Cette fenêtre, était-elle déjà ouverte lorsqu'elle a quitté le salon ? La question lui martèle le front. Était-elle déjà ouverte ? La jeune femme a beau rejouer la scène encore et encore dans son théâtre mental, l'évidence est là : elle n'en a aucune idée. Et elle se déteste un peu. Parce que cette fenêtre vient ébranler toutes ses convictions.

Et si tout était vrai ? Et si une tierce personne avait bel et bien utilisé cette fenêtre pour s’infiltrer chez Wendy ? Non, même si c’était le cas, cela n’enlèverait rien aux paroles étranges et mesquines qu’elle vient d’entendre dans la bouche de ce soi-disant ami. Son interlocuteur est doué avec les mots, une qualité dont la naïade se méfie, peut-être s’est-elle tout simplement laissé piéger dans un jeu de manipulation dont les paroles seraient une toile soigneusement tissé.

Et plus il parle et plus Thäleia pense, jusqu'à trébucher sur une pensée : et si c'était là l'œuvre d'un chasseur ? Qui d'autres pourraient nourrir des intentions malveillantes envers Wendy ? Regard appuyé sur Tiger. Et si c'était lui le chasseur en question ? La pensée est affreuse, elle fait naître la panique sous sa poitrine, lui arracherait presque la force des jambes. Pourtant, Thäleia ne flanche pas, ses prunelles toujours plantées sur celui qu'elle présume coupable jusqu'à preuve du contraire. Chasseur ou pas, l'homme est isolé et elle, bien décidée à en découdre avec la vérité.

Une pause. Le calme se fait soudain dans l'appartement. Silence que la naïade laisse s'éparpiller un instant. Le temps de laisser le flot de paroles s'effacer et d'intégrer les informations qu'il a portées, le temps de souffler, aussi, face à l'horreur des propres hypothèses de son esprit. « Ok. » qu'elle lâche enfin, entre indifférence et insolence. « Tu parles beaucoup pour un innocent. » Trop. Thäleia, elle décide de voir en ce monologue une preuve supplémentaire de sa culpabilité. « Déjà, tu seras gentil de garder tes insultes pour toi. Je ne t'ai pas traité de vieux sénile à ce que je sache. » Pas encore. Ce n'est pourtant pas l'envie qui lui manque. Les injures sont nombreuses à se bousculer sous son front, leurs piques acides entre autres tournées en direction de l'âge de son interlocuteur.

Oh, elle a entendu sa requête, attendre, éclaircir les faits avant de la prévenir. Oui, Thäleia l'a entendu ; Elle l'ignore, tout simplement. C'est avec un malin plaisir qu'elle presse le bouton d'envoi. « De toute façon, trop tard, j'ai déjà envoyé le message. » Sorry not sorry. « Wendy a le droit de savoir immédiatement, c'est la femme la plus forte que je connaisse, je ne te permets pas de la sous-estimer sous prétexte qu'elle est jeune ou... 'frêle'... » Qui est-il pour la juger ? « Et puis, elle est mieux placée que nous pour parler de ses ennemis. Même si la seule personne que je pourrai qualifier de suspecte dans son entourage, c'est toi. » Souligne-t-elle, rictus dédaigneux à peine dissimulé sur ses lèvres. Pendant ce temps, le regard multiplie les allées et retours entre le visage de Tiger et son écran.

La notification marquant la réponse de Wendy est silencieuse. Thäleia l’observe brièvement sans ouvrir le message, juste de quoi attraper quelques mots.

Tiger ? Mais c'est un ami, pourquoi aurait-il fait ça ? Un ami. Le terme lui fait l'effet d'une pique, et à l'hostilité qu'elle nourrie déjà envers Tiger vient s'ajouter une aigreur au goût de jalousie. Elle aurait pourtant dû s'en douter, cette histoire d'amitié est certainement la partie la plus plausible de toute cette mésaventure. Loin d'être naïve, elle sait, que le mensonge n'est jamais mieux dissimulé que lorsqu'il se camoufle entre deux vérités. Mais pour une raison qu'elle ne peut expliquer, Thäleia aurait préféré que cette information-là se révèle erronée.

Second message.
Je ne pensais même pas qu'il avait mon adresse ! Le coeur n’en finit plus de courir. Le sms vient confirmer ses doutes. Quelque chose ne va pas. Elle avait eu raison.

Elle pourrait le confronter, là, tout de suite, répondre à une envie violente et lui coller les mots de Wendy sous le nez; Comment t'es arrivé là sans avoir son adresse ? Qu'elle pourrait cracher. Mais Thäleia n'en fait rien. Si plus tôt, elle s'est laissée embrasser par la colère et l'impulsion, la raison lui souffle cette fois-ci de rester prudente.

Nouveau visage, nouvelle approche.
Après s'être attardée un instant vers la fenêtre ouverte, le regard repasse sur son écran, fait mine de découvrir le message pour la première fois : « ...Ok, Wendy vient de me confirmer que tu étais bien son ami. Excuse-moi de ne pas t'avoir cru. » C'est sans peine que sa voix se charge de ces nuances déconfites dont se pare parfois les excuses qu'on n'offre qu'à contre-coeur. Thäleia s'improvise perdante d'un combat qu'elle entend bien continuer dans l'ombre. « C'est elle qui t'a donné son adresse du coup ? »

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