Jessica Rabbit & Marie

Ceci n'est pas ton monde

L'adolescente s'était levée tôt. Depuis son arrivée dans ce monde, elle avait bien du mal à dormir une nuit complète. En fait, elle passait la plus grande partie de la nuit assise sur le canapé en cuir de l'appartement où elle vivait, tout en fixant les ombres qui défilaient lorsqu'une voiture éclairait le mur avec ses fards. Son esprit n'était pas tranquille et elle ne pouvait s'empêcher de se demander les mêmes questions jour après jours. Comment allait-elle faire pour redevenir un chaton? Où était Duchesse et ses frères? Avaient-ils des ennuis où ils se trouvaient? Pourquoi Paris avait-il aussi changé?

Dès que le soleil s'était levé, elle s'était habillé d'une petite robe légère beige d'été et avait enfilé ses sandales gladiateur blanche et qui lui montaient jusqu'aux genoux puis décida de descendre dans les rues sans même avertir John qui était depuis sont arrivé à cet époque son protecteur. Elle l'aime bien, oui. Galant et beau garçon, mais peut-être un peu trop étouffant. Certes, Marie n'était pas encore très à l'aise avec le monde des humains, mais elle souhaitait faire des recherches et s'y accoutumer. Ce n'était pas en restant derrière son garde du corps qu'elle pourrait explorer le monde qui l'entourait.

Elle descendit donc en courant, faisant résonner le bruit de ses souliers dans les couloirs de l'immeuble encore endormi et alla à toute hâte vers un petit commerce qu'elle avait cru reconnaître la veille en marchant. Cependant, arrivé en face de la boutique, elle réalisa qu'elle avait mal lue l'écriteau à cause de la noirceur qui avait commencer à apparaître lorsqu'elle avait passée devant. Elle fut bien déçue, mais elle se contenta tout simplement de soupirer et d'observer quelques instants le panneau. Comment ce faisait-il qu'elle avait cru être à la poissonnerie où madame achetait à elle et ses frères de bons poissons alors que désormais cela n'était qu'un vulgaire café? Elle haussa les épaules et se remit en chemin.

C'est après quelques minutes de marche qu'elle s'arrêta à nouveau en retardant au loin. Il y avait un pont et il lui faisait rappeler drôlement quelque chose. N'était-ce pas le pont qu'elle prenait régulièrement durant les balades avec Madame? Ce ne prit que quelques secondes avant que la jeune fille ne saute de joie tout en gloussant. Elle était donc dans un quartier qu'elle connaissait ! Et par conséquent le poissonnier qu'elle avait crut voir la veille n'était qu'un vieux souvenir d'un siècle. Malgré le changement qui l'entourait, il y avait des choses qui ne changeaient pas et cela la réconfortait. Elle descendit une petite colline et décida de s'installer à ses pieds, laissant baigner ses orteils dans l'eau légèrement brunâtre de La Seine.

L'adolescente se sentait bien. Elle ferma les yeux et se laissa guider par le vent et le soleil qui lui caressait la peau tout en rêvant d'être aux côtés de ses frères. Elle laissait l'environnement l'envahir. Un klaxon à quelques mètres, un couple se parlant à deux pas et une sonnerie de bicyclette passant à tout allure. Elle rêvassa, mais pendant très peu de temps car quelqu'un vint lui parler et la fit sursauter par la même occasion. Elle regarda l'inconnue, sans rien dire, complètement bouche-bée que quelqu'un vienne lui parler. Il faut dire que depuis qu'elle était humaine la gamine était tellement bien encadrée car John qu'elle n'avait pas eu la chance de parler à d'autres personnes autre que des commerçants.

« Oui? Je peux vous aider ?» Avait-elle finit par dire.

Évidement, elle se sentait stupide. Évidement qu'elle voulait de l'aide car elle n'aurait pas venu lui parler sinon! Pendant cette réflexion, elle analysa de la tête au pied la rousse qui se trouvait à quelques pas d'elle et elle dévisagea celle-ci bien malgré elle. C'est qu'elle avait un corps... Disons très vulgaire pour l'adolescente qui considérait les décolletés comme inappropriés dans la société du 21ieme siècle.

Jessica Rabbit & Marie

Ceci n'est pas ton monde

La dame ne semblait pas trop savoir où ils étaient. C'était étrange tout de même puisqu'elle n'avait sans doute pas atterrit comme par magie au beau milieu de Paris. Marie se contenta de la regarder pendant quelques instants, la bouche à moitié ouverte puis elle entendit un sifflement au loin. Elle se retourna et vit une bande d'hommes de quelques années plus vieux qu'elle sans doute entrain d'observer, en bavant presque sur leurs chaussures, la rouquine. L'adolescente soupira et roulades yeux. Comment les hommes de cet époque manquait de savoir vire! Ce n'était sans doute pas en 1900 que les hommes auraient agit ainsi! C'était des vrai gentleman... À son époque... Elle fronça les sourcils toujours en regardant le troupeau de primates. Ce pouvait-il que la jeune femme qui se trouvait en face d'elle avait vécu la même transformation qu'elle dans ce monde? Elle dirigea sa tête lentement vers l'inconnue pour enfin lui dire qu'elle se trouvait à Paris, mais celle-ci se retrouva face à face avec sa poitrine volumineuse qui la fit reculer brusquement, tombant presque à l'eau.

« Oui, nous sommes bien à Paris. Vous voyez ça? C'est la Tour Eiffel.» Avait-elle dit en se levant tranquillement sur du bord de béton.

La dame avait parlée de grèves et de modernisation. Marie ne comprenait pas et elle haussa les sourcils puis les fronça par la suite, montrant son intérêt sur le sujet. C'était quoi la modernisation? C'était dans ce qu'elle vivait présentement? Elle était bien soulagée de ne pas être la seule à ne pas comprendre. Enfin... Il avait John, mais ce n'était pas pareil. C'était un homme et il venait de la même époque qu'elle... Celle-là, celle qui se trouvait devant la gamine ne venait dans doute pas du 19ième siècle. Elle était trop dévêtue pour ça. C'était l'idée de mettre une demie robe et laisser montrer autant sa poitrine? C'était une fille de joie? Parler à cette femme dégoutait un peu Marie qui était une adolescente marginale pour la société de 2013, mais elle ne pouvait s'empêcher de se demander s'il existait d'autres gens avec le même problème qu'elle et John.

« Vous ne venez pas d'ici? Moi non plus. Enfin si.. J'ai vécu 6 mois à Paris, mais ça fait... Très très longtemps... »

La jeune fille soupira. Comme c'était loin tout ça... A son époque les voitures se faisaient rares et pourtant désormais il n'y avait que ça sur les routes de la ville. L'ambiance n'était plus pareil non plus... Tout les gens étaient pressés et peu courtois. Personne n'ouvrait les portes aux femmes et celle-ci parlaient d'égalité de sexe. C'était à en perdre la tête tout ces changements!

« Et vous faites quoi à Paris si vous n'êtes pas sûr de vous y trouver? »

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Ceci n'est pas ton monde

La femme parlait et parlait sans laisser une seconde l'adolescente parler. Cela n'était pas plus mal que cela car cela lui permit de penser un peu. Étrangement, la dame ne savait pas où elle était. Elle disait qu'elle avait l'impression d'être partie des États-Unis depuis très longtemps et elle parlait de Toontown. C'était où Toontown? Et les États-Unis c'était .... De l'autre côté de l'océan c'est ça? Il y avait tant de choses que Marie ne connaissait pas encore de cette époque, mais il n'y avait pas de quartier Toon à Paris. Elle l'aurait remarqué bien avant!

« Pardonnez-moi, mais je ne crois pas avoir vu de quartier Toon ici... »

Elle n'en était pas complètement sûr. Il faut dire que depuis son arrivé à cette époque la gamine n'avait pas réellement explorer la ville. Cependant, elle avait cru comprendre que les infrastructure avaient que plus ou moins changer. Elle savait que par-là il y avait un boulanger et que par-ici il y avait un boucher. La seule chose qui avait changer c'était que les magasins n'étaient plus ce qu'ils étaient il y avait 100 ans de cela. Ces réflexions planaient dans son esprit, mais soudain une question lui vint. Elle fronça les sourcils. C'était quoi un Toon au fait?

« En fait, il y en a peut-être un... C'est que je n'ai pas la moindre idée de ce qu'est un Toon... Pouvez vous me l'expliquer? »

En fait, peut-être qu'elle savait ce qu'était un Toon. Elle avait tombé sur une émission télévisé un matin nommé Looney Tunes. Y'avait un lien a faire avec ce que la rousse venait de lui dire? S'il y en avait, c'était plutôt bizarre car c'était des dessins animés. Impossible pour eux de vivre parmi les gens normaux comme elles... Normaux... Passons ce mot car Marie était incapable d'expliquer son changement de corps en une simple nuit. Elle écouta la femme lui expliquer, mais presque dès le début Marie hocha la tête négativement. Elle n'avait rien vu de pareil dans les rues de Paris.

« Peut-être que si vous chercher un peu, vous en trouverez un... »

Marie s'en voyait navrée. Elle aurait aimé pouvoir aider l'inconnue et par la même occasion voir ce qu'était un Toon. Pour changer un peu la mauvais ambiance qu'il y avait, Marie demanda comment s'appelait son lapin. Elle trouvait cela tellement mignon! avec leurs grands yeux, leurs longues oreilles et leur petite queue touffue! Si elle devait avoir un animal de compagnie, cela serait sans doute un lapin!

Jessica Rabbit & Marie

Ceci n'est pas ton monde

Alors l'adolescente ne s'était pas trompée! Les toons étaient donc bien des dessins animés! Mais comment ce faisait-il qu'il soit possible d,avoir des dessins animés dans un monde que de véritable humain? C'était un tour de magie comme elle avait vu à la télé lorsqu'elle était encore chaton? Cela serait en fait tout simplement étonnant! Aussi étonnant que son arrivé à cet époque et dans cette forme. Elle ne savait pas ce qu'était ACME, mais elle ne demanda pas. Elle qui était très cultivée pour son époque quand elle vivant chez Adélaïde, la voilà ignorante de presque tout. Cela lui faisait mal à l'égaux et elle ne souhaitait pas que la femme qu'elle venait tout juste de rencontrer la prenne pour une inculte.

La dame parla ensuite de son merveilleux lapin. Elle expliqua que celui-ci la faisait toujours rire et qu'une certain Betty lui rappelait souvent qu'elle était chanceuse de l'avoir. Un lapin peut faire rire les gens? Marie ne comprit pas car à ses souvenirs de cet univers, un lapin restait dans les cages à manger des carottes et de la laitue. Rien de très passionnant ou d'amusant en fait. Elle raconta ensuite que Roger faisait une publicité de Coke diet. la jeune blonde, resta muette, choquée par ce qu'elle venait d'entendre. Comment osait-elle faire travailler son animal de compagnie?! Elle empochait sans doute une somme après le tournage. C'était tout simplement scandaleux d'exploiter un animal comme ça! Elle était devenue rouge de colère, trouvant cela incorrecte de faire un truc du genre, surtout qu'elle était un ancien animal. Cependant, elle ne dit rien. C'était inconvenable d'hurler, surtout en publique.

Rapidement, la rousse changea de sujet sans même se rendre compte du changement de teint de la jeune fille qui était devenu presque cramoisi. Peut-être n'en avait-elle pas parler par politesse..? ou bien simplement parce qu'elle s'en fichait.

« Il y a une banque deux rues d'ici... Enfin, je ne sais pas vraiment je ne vis pas dans ce quartier, mais en 1900 il y en avait une!»

Oups. Venait-elle vraiment de dire indirectement qu'elle venait d'un autre siècle? Un homme vint déranger leur conversation, invitant l'inconnue à venir avec lui. Le malpoli! Heureusement, cette entracte semblait avoir permis à Marie de se sauver d'une question qu'elle n'aurait peut-être pas su répondre correctement. Elle se contenta de regarder les deux adultes discuter ou plutôt s'insulter puis fit un petit sourire compatissant à Jessica puisqu'elle en savait pas faire bien plus que cela. Après un certain moment de silence, Marie fit une génuflexion en se penchant en l'avant, tout en maintenant sa robe.

« Marie De Bonnefamille. Je suis d'une impolitesse impardonnable! »