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 :: New-York :: Alentours et au delà :: Les États-Unis
There's a place we can go where the pain will go away ☽ Oliver
Moonbin Kang
Moonbin Kang
I will bite you if I have to
Admin TL
PHOTO D'IDENTITE : There's a place we can go where the pain will go away  ☽ Oliver  Q89k
ÂGE DU PERSONNAGE : Né le 12 avril 1992, Moonbin a vu passer 31 printemps
COTE COEUR : Jungwan, le seul et l'unique ; pour toujours et à jamais
OCCUPATION : Les disney le qualifient de chasseur, les êtres humains l'appelle suppléant à la maternelle
LOCALISATION : Ici et là. Parfois au QG des Chasseurs, parfois à l'école primaire ou au bar en train de draguer une nouvelle conquête du soir
HUMEUR : On dit que le temps arrange tout. C'est étrange, mais Moonbin n'aurait jamais cru pouvoir se retrouver depuis le décès de Jungwan
COULEUR PAROLE : #9999cc
DOUBLES COMPTES : Rox Fox & Bruni Brannsen & Clawd Delatour
PERSONNALITÉ & CRÉDITS : Kim Kibum (Key) & Gaekey
MON ARRIVÉE : 09/12/2017
MON VOYAGE : 820
POINTS : 1239
Sam 7 Nov 2020 - 21:20

There's a place we can go where the pain will go away


Octobre 2017.

Âgé de seulement 25 ans, Moonbin avait pourtant vécu beaucoup de choses hors du commun dans sa vie, commençant par la rencontre étrange d’un homme s’appelant Louis. Il lui avait offert un emploi consistant à chasser des Disneys. Oui, des Disneys. Le Coréen avait rigolé, puis avait accepté. Oui, pourquoi pas. Chasser des Disneys le matin et conquérir Mars en après-midi. Finalement, Louis était beaucoup plus sérieux qu’il n’avait paru et voilà que Moonbin était coincé dans ce mode de vie complètement absurde : kidnapper des personnages animés devenus humains dans leur monde. Au départ, il faisait son travail sans trop poser de questions puisque le salaire était suffisant pour qu’il ferme les yeux, surtout qu’il ne faisait rien de mal… Du moins, c’est ce qu’il avait cru jusqu’aux événements en Transylvanie. Tout était parti en vrille et le jeune homme ne voulait plus. Il ne pouvait plus et c’est en voyant une jeune adolescente, abandonnée pour morte dans les égouts du château qu’il avait voulu changer leur destin. Si personne n’étaient là pour les aider… S’ils devaient se sauver eux-même, Moonbin voulait être une épaule sur laquelle ils pouvaient se reposer. Jouer contre Louis, jouer contre sa propre équipe.  

C’est avec cette pensée que Moonbin avait quitté Londres en octobre pour le Wyoming lorsque Louis lui avait dit d’enquêter sur deux adolescents qui s’apparentaient à des Disneys. Arrivé dans la ville, le jeune homme avait jeté un coup d’oeil aux maigres informations qu’ils avaient à leur sujet puis il avait commencé à arpenter les rues, cherchant le lycée et les endroits où les jeunes de leur âge pouvaient passer leur temps. C’est finalement vers 16h30 qu’il croisa les deux adolescents marchant dans la même direction, sacs à dos usés sur le dos, sûrement sur le chemin de retour. Il avait ralenti la voiture et avait baissé la fenêtre pour avoir leur attention. « Vous êtes bien Oliver et Rox ? Je suis un assistant social envoyé de New-York. On m’a demandé de venir vous chercher pour vous changer de famille. » Plan ingénieux, mais les garçons avaient été sur leur garde et n’avaient pas voulus monter à bord de la voiture ; ils n’avaient pas été avisés d’un quelconque changement et pourquoi Carol et Ashley ne voulaient plus s’occuper d’eux ? Moonbin n’avait pas cherché à les forcer et avait préféré leur dire qu’il reviendrait pour eux lorsque l’administration leur auront signalé le changement. Oui, Louis pouvait bien tromper tout le monde si Moonbin lui demandait de le faire.

Finalement, Moonbin n’eut pas d’autres choix que de quitter le pays après quelques jours de supervisions en voyant que l’administration de la société de la protection de l’enfance était plus difficile à berner qu’il ne l’avait cru. Cependant, ce que ses journées au Wyoming avaient pu lui permettre de percevoir était que ces deux enfants étaient maltraités et qu’il n’était pas rare de les voir avec de nouvelles ecchymoses sur le corps. Comment pouvaient-ils rester là ? Pourquoi personne n’agissait ? Les voir mal nourris et négligés blessait le coeur du Coréen qui désirait les aider. Que devait-il faire ? Oublier sa mission et simplement appeler les services sociaux ? Non, Louis lui avait dit de ne pas le faire; d’attendre.

Cela l’avait révolté. Que devait-il attendre ? Que l’un d’eux se fasse tuer sous les coups ? Son retour à Londres fut difficile et il se surprit même à regarder Thäleia, se demandant si elle accepterait d’avoir deux autres compagnons. Peut-être seraient-ils mieux avec lui et Noah ? Oh, bien sûr qu’ils le seraient; avec eux, ils mangeraient à leur faim et ils seraient bien traités… Mais ils ne pourraient plus voir les rayons du soleil…Non. Non, ils avaient déjà suffisamment blessés Thäleia, il ne voulait pas ressentir la haine de quelqu’un d’autre. Finalement, Novembre arriva et des nouvelles informations à leur sujet vint aux oreilles de Moonbin ; l’un deux avait réussit à s’enfuir et avait disparu de la circulation. Aussitôt les nouvelles apprises, il demanda à Louis d’y retourner et de chercher à kidnapper le dernier une bonne fois pour toute. L’argumentation ne fut pas bien longue puisque Moonbin joua la carte du ''Et si lui aussi il s’enfuyait''. C’est ainsi qu’il avait quitté Londres, cette fois-ci en compagnie de ses chiens qui avaient mal vécus son premier long séjour à l’étranger, puis s’était installé à un hôtel dans la ville voisine dans l’espoir de recroiser l’adolescent.

11 novembre 2017

Malheureusement, son séjour alloué pour cette tâche arriva à sa fin et malgré sa détermination à le trouver, Moonbin n’eut aucune trace de lui, malgré qu’il ait essayé les endroits habituels où il l’avait vu en compagnie de l’autre rouquin quelques semaines plus tôt. C’était comme s’il était arrivé trop tard. Moonbin avait donc rangé ses effets personnels dans son sac de voyage et avait prit la route tôt le matin puisqu’une tempête de neige violente avait été annoncée à la télévision la journée précédente.

Alors que les gros nuages gris étaient à peine en train de se former dans le ciel, Moonbin aperçu une silhouette au loin, semblant combattre le vent qui était en train de se lever. Quelle était cette idée de marcher sur une route mal déneigé, alors qu’il faisait encore nuit et qu’une tempête s’apprêtait à tomber ? Il était hors de question pour lui de laisser l’inconnu risquer sa vie. Il devait l’aider à atteindre le premier village, histoire qu’il soit en sécurité. Veillant bien à ce qu’il n’y ait personne autre que lui sur la route, Moonbin accéléra pour se retrouver à la hauteur de l’inconnu et quelle surprise il eut en voyant que l’inconnu était celui qu’il cherchait depuis des jours !

Cependant, il n’eut pas le temps d’attirer son attention puisque celui-ci se mit à courir, fuyant dans les champs impraticables à cause de la neige. Que devait-il faire maintenant ? Sortir de la voiture, traverser la route et le courser comme un imbécile dans les 30 cm de neige du champ ? Oui. Jurant pour lui-même, Moonbin ordonna à ses chiens se trouvant libre sur la banquette arrière de la voiture de rester tranquille, puis il sortit de la voiture et traversa la route sans vérifier qu’aucune voiture n’arrivait. « Oliver ! » Cria-t-il encore choqué par la faible chance qu’il venait d’avoir. « Oliver ! Arrêtes de courir ! » Voilà que le Coréen était en train d’escalader le monticule de neige, tentant du mieux qu’il le pouvait de ne pas se faire distancer par l’adolescent. « Tu n’arriveras jamais à la ville vivant ! Monte dans la voiture, je t'emmène où tu veux ! » La neige était désormais entrée dans les bottes de l’homme et brûlait la peau de ses chevilles. « S’il te plait ! » Que devait-il dire pour qu’il s’arrête ? Il devait vite réfléchir à quelque chose. Que voulait Oliver ? Qu’avait-il lu sur lui dans les dossiers ? Moonbin se braqua soudainement ; il savait.  « New-York ! Oliver ! Tu veux aller à New-York ? Je peux t’y conduire ! »



( Pando )

_________________

    Easy to love ◇I’m not easy to love. So dangerous. Even if I try to fix my heart, I’m hesitating for some reason. Everything’s messed up, everything’s just difficult My head is full of chaos, Cause I’m not easy to love, it worries me. I’m not the only one like this, right? I don’t know the answer.©endlesslove
https://disney-badendings.forumactif.org/t2396-moonbin-kang
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Oliver D. DeLoir
Oliver D. DeLoir
broken child
Fantastic Animals
PHOTO D'IDENTITE : There's a place we can go where the pain will go away  ☽ Oliver  Tumblr_3301d77bea167dd08eca2165e93c12b6_2a861113_400
I lie back just driftin' and play out these scenes, I ride on the rush of all the hopes, all the dreams

Spoiler:

DESSIN ANIME D'ORIGINE : Oliver & Compagnie.
ÂGE DU PERSONNAGE : 22 ans.
COTE COEUR : En couple avec Gram. Première relation maladroite, rongée par l’angoisse et les doutes : est-ce que c’est normal autant de malaise et de retenue ? Et sa main dans celle de son copain, Oliver se surprend parfois à imaginer avoir Rox à ses côtés.
OCCUPATION : Travaille dans un supermarché du centre-ville, artiste anonyme sur internet
LOCALISATION : Quotidien entre deux villes, habite à Paris, vadrouille parfois à New York.
HUMEUR : Anxieux. La tête trop chargée de pensées.
DOUBLES COMPTES : Jayden Kang
PERSONNALITÉ & CRÉDITS : Avatar : Tarjei Sandvik Moe par mari. Signature par Drake. Icons par StrangeHell.
MON ARRIVÉE : 19/09/2020
MON VOYAGE : 170
POINTS : 411
Jeu 19 Nov 2020 - 23:03


there's a place we can go
where the pain will go away
You start to cave, you start to cry,
you try to run, nowhere to hide

tvim.png(tw : pensées suicidaire)

Novembre 2017
Ont-ils emprunté cette route, lorsqu’avec Rox, ils roulaient vers de plus beaux horizons ? Avant le choc de l'accident ? Avant la pluie de verres ? Avant que la vie ne le ramène à la case départ ? Oliver ne sait plus. Il somnolait entre le rêve et le réel quand c’est arrivé. Au loin la radio chantait l’amour et le paradis sur des airs d’une autre époque.

Oliver ne se souvient que du refrain.

They say in heaven love comes first we'll make heaven a place on earth ooh, heaven is a place on earth. Les paroles tournent en boucle sur le disque rayé de ses pensées, mélodie sans fin qui lui permet de ne songer à rien. Rien qu’à la mesure de sa marche. À ce paradis qu’il peut toujours s’imaginer, faute d’espérer le trouver dans la réalité.

we'll make heaven a place
Il lui semble marcher depuis des heures. C’est peut-être le cas. Le chemin est long et la ville, si loin. Oliver n’y pense pas, ne se concentre que sur ses pas. Et la mélodie.

Pour oublier qu’il fait noir.
Pour oublier qu’il a froid.
Pour oublier qu’il a mal.
Pour oublier que Rox ne reviendra pas.

Beaucoup de larmes ont été versées lorsqu'il l'a enfin compris. Ou plutôt, accepté. C'était idiot de nourrir un quelconque espoir de retour, l'adolescent le savait. Ça ne l'a pas empêché de s'accrocher à tous les scénarios stupides de son imagination ; Une voiture garée dans l'allée, un Rox sorti d'on ne sait où qui en descend pour l'emporter au loin, remake moderne du héros sur son cheval blanc. Oliver, il a les yeux si éteint et la mine si terne qu'on a fini par lui oublier sa nature rêveuse et naïve.

ooh, heaven is a place on earth.
Ne pas se retourner. À quoi bon. Il suffit de lever le regard vers l’avant pour avoir un aperçu de ce qu’il laisse derrière. Un long ruban goudronné entre deux plaines, un ciel toujours plus sombre. Et lui, petite âme abandonnée qui ne peut que prendre conscience de sa solitude. Seul, il l’a toujours un peu été, au fond, même entouré ; Lui l’enfant d’ailleurs, l’adolescent transparent. Seulement, c’est la première fois que sa solitude s’ancre physiquement dans la réalité. Et c’est ça, la solitude. Une route déserte. Un grand rien qui pourtant le rempli tout entier. Sentiment au goût de larmes, d’abandon et de désespoir.

À quoi ça rime, tout ça ? Fuguer une quatrième fois ? Échouer pour toujours recommencer ? Peut-être est-ce une erreur d’oser essayer. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’on vienne le chercher. Sûrement sa fuite est-elle déjà fini avant même d’avoir commencé.

Plus que contre les éléments, c'est contre les courants contraires de sa volonté qu'Oliver s'épuise à lutter. Ceux lui murmurant de continuer et puis, les autres. Plus nombreux, plus bruyant. Ceux qui lui supplient à tout arrêter. S'abandonner à la neige. Laisser le froid l'anesthésier tout entier, qu'il remplace les souffrances de son corps et de son cœur par d'autres douleurs, plus sensées. Des douleurs sur lesquelles il serait l'unique maître, cette fois. Il a des médicaments dans son sac. Du Xanax et du Percocet. Ça lui fermerait les paupières, tout simplement, et puis, la suite se ferait toute seule. Un son le sort de sa macabre contemplation.

Une voiture.
Œillade anxieuse jetée en arrière. Juste de quoi attraper la couleur noire d'un véhicule inconnu. Ce n'est pas Dale. Le soulagement est de courte durée. Tête baissée, Oliver continue à avancer. Un pas après l'autre. Vite. Plus vite. Il fuit ce bruit de moteur aussi pressant qu'oppressant. Dans sa poitrine, une cadence chaotique s'élève en même temps qu'une prière : Qu'il ne s'arrête pas. Pitié qu'il ne s'arrête pas.

Mais on accélère.
Et il suffoque sous la chaleur d’une montée d’angoisse, malgré le vent, malgré le givre que la terreur a injecté dans ses veines. Qu’il ne s’arrête pas. Pitié qu’il ne s’arrête pas.

Mais on ralenti.
Et la panique éclate. Cours ! qu’elle lui hurle. Alors Oliver s’élance, pantin articulé par cette seule panique devenue reine. Elle l’écarte de la route.

Une portière claque dans son dos et tout en lui tombe dans l’effroi. Le pire se produit. On le suit. Il accélère. « Oliver ! » Le cœur fait l’ascenseur. Il se décroche, chute dans son ventre, remonte jusqu’au bord de ses lèvres. Que fait-il, son prénom, dans cette bouche étrangère ? « Oliver ! Arrête de courir ! » Mais il continue, étranglé par des larmes naissantes. Qu’est-ce qu’on lui veut ? Qu’est-ce qu’on veut lui faire ? Questions terrifiantes. « Tu n’arriveras jamais à la ville vivant ! Monte dans la voiture, je t'emmène où tu veux ! » Mensonge. Le monde perd en détail. Tout est flou à travers le filtre larmoyant de ses prunelles. Il s’enfonce dans une étendue immaculée devenue masse confuse. Confuses, les pensées le sont aussi. Une seule évidence y résonne encore avec clarté : On veut l’amener. Où ça ? On lui agite New York devant les yeux, mais le cœur se refuse à croire cette promesse trop belle pour être vrai. Il voudrait tant y croire, pourtant. La panique l’en empêche.

Oliver court plus vite.
Pas assez. Jamais assez.
C’est que le corps épuisé peine à soutenir le rythme sa détermination. Déjà, il l’abandonne. Les jambes tremblent, Oliver glisse, trébuche, se reprend, enchaînement qu’il répète, une, deux fois avant que tout ne cède. Un pied se dérobe et le reste suit. Il n’aura pas le temps de se relever.

L’écart s’est resserré. Effacé.

Quand il se retourne, les yeux écarquillés rencontrent un visage étranger aux curieux accents familier. C’est lui. Le soi-disant assistant social. Celui qu’il a déjà refusé de suivre il y a quelques mois. Que fait-il là ? L’a-t-il suivi ?

La panique l’agite : elle vient de se trouver un fondement. À présent qu’elle peut mettre un visage et des mots sur ce qui l’anime, voilà qu’elle se tasse un peu pour laisser place à sa collègue la Peur.  

Peur de sentir une poigne trop violente se refermer sur lui. Peur qu’on l’amène ou qu’on le ramène. Peur de revivre tout ce que ses cauchemars ne le laisse pas oublier. Peur. « Laissez moi ! » Sinon quoi ? Que peut-il bien faire, lui, seul face à ce qui lui semble être le reste de l’univers ? Il n’a rien ni personne pour le sauver. « Laissez m-moi ! » répète-t-il une seconde fois dans un mouvement de recul qui, même au sol, n’en finit pas. Oliver pousse avec ses pieds, avec son bras valide, avec toutes les forces qu’il parvient encore à rassembler. Une main s’enfonce dans la neige, la glace traîtresse en profite pour traverser le coton de son gant. Ça lui mord les doigts. Le froid et puis, le contact gelé d’un obstacle posé là. Irrégularité dépassant du tapis blanc.

Une pierre.
Oliver la trouve, s’y accroche comme à un maigre espoir. Levé en direction de l’inconnu, le caillou se fait avertissement pathétique. Comme s’il était capable d’exécuter sa menace. Comme s’il ne tremblait pas. Comme s’il n’était pas sur le point de s’effondrer dans un sanglot terrorisé. Comme si sa poitrine ne se soulevait pas à un rythme effréné. « M-m’approchez pas ! » qu’il gronde d’une voix rauque de peur. Oliver a beau trop respirer, il lui semble que l’air commence à lui manquer. « Vous êtes qui ? D’où vous me c-c-connaissez ? P-pourquoi vous me suivez ? » s’enchaîne difficilement entre deux inspirations. Il a forcé ses prunelles à affronter leur jumelle dans un faux-semblant de témérité.

Sifflante, sa respiration répond au vent.


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Moonbin Kang
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HUMEUR : On dit que le temps arrange tout. C'est étrange, mais Moonbin n'aurait jamais cru pouvoir se retrouver depuis le décès de Jungwan
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MON ARRIVÉE : 09/12/2017
MON VOYAGE : 820
POINTS : 1239
Sam 21 Nov 2020 - 14:31

There's a place we can go where the pain will go away


Les belles paroles n’étaient pas suffisantes, Moonbin le savait, mais au fond de lui il avait espéré avoir une cible un peu plus naïve, un peu plus docile. Mais après tout, après ce qu’il avait vécu sous forme humaine en quelques années, n'était-il pas naturel pour lui de fuir les étrangers ? C’est normal de chercher à rester là où il se sait en sécurité pensait Moonbin en continuant sa course. C’est l’instinct de survie après tout. Lui aussi, s’il avait à nouveau 15 ans, aurait peur d’un homme lui promettant des merveilles. Pauvre chose était-il, lorsqu’on y réfléchissait. On lui avait promis tant de choses pour ne jamais les recevoir en retour et la seule fois qu’il eut enfin une stabilité physique et dans son coeur, il s’était fait prendre de son foyer. Le cœur du plus vieux saignait à cette idée et quelques larmes naissaient à la limite de ses paupières. Était-ce le froid ? Le vent ? De la compassion ? Il n’eut pas le temps de se poser davantage la question puisque l’adolescent trébucha à répétition, faisant rater un battement au cœur du chasseur à chaque fois qui ne pensa qu’au bras déjà blessé de l’autre; avait-il aggravé sa blessure ?

Désormais plus qu’à un mètre de distance l’un de l’autre, Moonbin voulu lui tendre la main en sa direction pour l’aider à se relever puisqu’il se doutait bien qu’il ne pourrait pas le faire seul, mais Oliver trouva une pierre dissimulé sous la neige et voulu s’en servir pour se défendre ce qui le braqua immédiatement. Non pas parce qu’il avait peur de recevoir une pierre au visage puisque sa cicatrice au sourcil était la marque de quelque chose de bien plus violent et que de toute façon, contrairement à l’image qu’il pouvait projeter au premier abord, Moonbin s’en fichait éperdument d’être blessé ou défigurer ; il ne ressemblait déjà plus à Jungwan. Peut-être était-ce même mieux pour lui d’oublier le visage de son jumeau.

« M-m’approchez pas ! » Moonbin fit quelques pas vers l’arrière pour montrer sa bonne volonté à la pauvre créature tremblante dans la neige. « Vous êtes qui ? D’où vous me c-c-connaissez ? P-pourquoi vous me suivez ? » Moonbin avait déjà réfléchi à cette question. Ayant eu la chance d’avoir accès aux dossiers bien remplis d’informations d’Oliver avant leur rencontre, le jeune homme pouvait mentir sur beaucoup de choses, mais il n’avait pas envie de faire dans l’extra, ce serait sans doute trop étrange, même pour lui, un jeune garçon désespéré à trouver quelqu’un de rassurant. « Kang Moonbin. Je suis de Londres. Lucas m’a demandé de venir te chercher quand il a su que tu n’avais pas pu fuir avec Rox. » Avait-il réussi à calmer l’adolescent ? Il fit quelques pas en sa direction et continua son discours promettant merveilles : « Lucas essaie de ne pas intervenir dans vos vies, mais parfois c’est inévitable. C’est un peu de sa faute si vous êtes dans ce monde et il se sent coupable de te voir dans un endroit comme ici. » Il détourna le regard, fixant la neige remuée par la panique qu’Oliver eut quelques instants plus tôt puis soupira, mimant une désolation qu’il ne voulait pas s’avouer réellement ressentir « Lucas m’a dit que tu voudrais sûrement retourner voir Hadès si tu acceptais de venir avec moi… C’est pour ça que j’ai proposé New-York. C’est bien là qu’il vit ? »

Doucement, Moonbin se pencha vers le jeune homme. Leurs visages étaient désormais suffisamment proches pour croire que la fumée de leur respiration se mélangeait. « Ça suffit, tu n’as pas à me craindre. » Continua-t-il d’un ton protecteur en retirant doucement la pierre de la main valide du disney. Un moment de silence, Moonbin scrutait le regard vide d’Oliver. Impossible de savoir ce qu’il pensait ou ressentait. C’était comme s’il était vide de l'intérieur, sans émotion, mais le Coréen était persuadé qu’il ressentait des dizaines de pensées contradictoires les unes aux autres. C’était comme si le temps et les blessures avaient eu raison de l’enfant qu’il était. Moonbin se surprit à vouloir le serrer dans ses bras, de lui caresser une épaule pour le réconforter, mais ce n’était pas convenable. Ils ne se connaissaient pas. Pourquoi se permettrait-il de faire une telle chose alors que lui-même en avait horreur quand quelqu’un entreprenait des gestes tactiles sans son accord ? « Veux-tu que je t’aide à te relever ? J’ai vu que tu étais blessé. »



( Pando )

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DESSIN ANIME D'ORIGINE : Oliver & Compagnie.
ÂGE DU PERSONNAGE : 22 ans.
COTE COEUR : En couple avec Gram. Première relation maladroite, rongée par l’angoisse et les doutes : est-ce que c’est normal autant de malaise et de retenue ? Et sa main dans celle de son copain, Oliver se surprend parfois à imaginer avoir Rox à ses côtés.
OCCUPATION : Travaille dans un supermarché du centre-ville, artiste anonyme sur internet
LOCALISATION : Quotidien entre deux villes, habite à Paris, vadrouille parfois à New York.
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MON ARRIVÉE : 19/09/2020
MON VOYAGE : 170
POINTS : 411
Dim 29 Nov 2020 - 15:51


there's a place we can go
where the pain will go away
You start to cave, you start to cry,
you try to run, nowhere to hide

tvim.pngL’adulte se présente, Kang, se dit de Londres et le naïf Oliver veut bien le croire. Ça s’entend à sa voix, parée d’intonations venues d’ailleurs. La réflexion soulève un souvenir : l’autre aussi avait un accent, des paroles aux couleurs de l’Irlande.

Nouveaux battements paniqués. Oliver peine à passer outre. Les informations s’enchaînent dans la bouche du plus vieux, conversation clairsemée de prénoms familiers, Rox, Hadès, Lucas, tous ces absents, et lui lutte pour suivre et comprendre, il écoute sans être sûr d’entendre. Le cœur cogne si fort qu’il va lâcher, le gamin en est certain.

Et Oliver ne sait plus quoi penser. N’y parvient tout simplement plus. C’est trop. L’esprit ne veut qu’une chose, échapper à la suite : parce qu’il va falloir faire un choix. Prendre une décision. Assumer les conséquences. Oliver ne veut pas, Oliver ne peut pas. Étalée devant lui, les options lui semblent affreuses, elles le font palpiter sous des impressions de tragédie imminente.

Pendant ce temps, la main et le bras souffrent, tout crispé qu’ils sont. Plus encore lorsque Kang réduit la distance qu’il a voulu imposer.

Il va le faire.
Abattre la pierre.
Il va le faire.
Enfin éclater de colère.

Pourquoi ne bouge-t-il pas ? Quelles ficelles entravent son geste ? La violence lui est familière, pourquoi en a-t-il si peur ? Un éclat brut, un pas de fuite, et il pourrait partir, prendre la voiture et conduire lui-même jusqu’à New York. Tu n’as pas le permis. Tu n’y arriveras pas. Pense à Rox, pense à l’accident. Le moment lui échappe. Le poids dans sa main disparaît. Il n’a rien fait. Il ne fait jamais rien. Rien que fuir, pleurer et regretter. Se détester un peu plus à chaque fois.

Doucement, le bras retombe pour se croiser, protecteur, sur sa poitrine. Les yeux, eux, restent ancrés sur l’adulte. La peur les retient là, tout grand ouvert, comme pour ne pas rater la moindre esquisse d’agressivité. Elle n’arrive toujours pas. Tu n’as rien à craindre. Qu’on lui a dit. Mais si on lui mentait ? Comment savoir ce qui est vrai ? Oliver a tout à craindre. À commencer par la proximité. L’adolescent recule doucement, ramène ses genoux contre son torse.

Et le silence s’étale.
Les émotions sont ravalées, étouffées là où personne ne les entend. Le calme apparent est déroutant après son élan de panique. Ce n’est que façade. L’indécision, la terreur, la confusion, l’angoisse, tout ça hurle et s’entrechoque au-dedans, véritable ouragan. Le regard glisse soudain au loin à la recherche d’une réponse, là où la route touche les nuages, un horizon qu’Oliver ne voit pas. Tout n’est qu’impasse. Les chemins que les mille scénarios de son imagination lui font emprunter se concluent tous sur le mur d’une voie sans issue.

Accepter.
Prendre le risque de se faire emporter pour ne plus jamais être trouvé, revivre le cauchemar d’il y a seulement quelques mois.

Refuser.
Prendre le risque d’être rattrapé avant même d’avoir atteint la ville, revivre le cycle de ses dernières tentatives de fugues.

Accepter ou refuser. Se volatiliser ou être retrouvé. Peu importe sa décision, s’il se trompe, s’il échoue, il se condamne à des choses qu’il a trop peur de nommer. Mais a-t-il seulement le choix ? Ses non ne sont-ils pas sans arrêt ignorés ? Pourquoi son refus aurait-il aujourd’hui différents effets ? Et si on le forçait ?

Les prunelles reviennent sur l’adulte, creuse cette figure inconnu pour percer à jours ses intentions. Monsieur Moonbin n’a pas l’air mauvais. Il y a dans ses paroles des inflexions bienveillantes l’incitant à lui accorder sa confiance. Non, l’adulte n’a pas l’air mauvaise. Il est là, le problème. Les gens sont bons ; Jusqu’à cesser de l’être. Une impulsion suffit pour qu’une caresse se fasse gifle. « Veux-tu que je t’aide à te relever ? J’ai vu que tu étais blessé. » Non répond la tête à la place de ses lèvres muettes. Les membres ankylosés se contractent à la simple idée d’être touché. Les mouvements sont fragiles, un peu lents, mais Oliver finit par se remettre sur ses deux pieds, la neige encore accroché à ses vêtements glacés.

Et maintenant ? Il ne sait pas. La tête est baissée, mais les pensées, elles, volent à la recherche d’une réponse venue d’en haut. Il aimerait qu’on l’aide, qu’on vienne lui dire quoi faire, lui assurer que tout ira bien, peu importe son choix. Que ne donnerait-il pas pour appeler Hadès et lui demander conseille ? Les iris remontent vers Kang. Il y brille soudain un timide espoir. Oliver ouvre la bouche, hésite, se ravise, ose enfin : « Vous avez un t-téléphone ? » articule-t-il.

***

Un smartphone prêté et un faible merci plus tard, quelques pas sont fait nerveusement dans la neige, juste de quoi s'offrir un peu d'intimité. Bip. Bip. Le cœur palpite au rythme de la tonalité. Elle s'éternise. Chaque ton est suivi d'un court silence durant lequel tout en lui se soulève et espère. Cela fait si longtemps qu'il n'a pas entendu la voix de son tuteur ; Le vrai. Les autres ne le sont plus, ils ne l'ont jamais été.

Mais c'est une tout autre voix qui se fait entendre.

Le numéro que vous essayez de joindre n'est pas disponible pour le moment. Tombe comme une sentence. Pèse lourd, si lourd sur sa poitrine asphyxiée. Non. Il raccroche, tape à nouveau le numéro, plus pressé, plus angoissé, les mouvements marqués d'une panique renaissante, gosier serré.

Ce n'est rien. Le téléphone a été oublié sur un coin de la table de chevet, Hadès ne l'a pas entendu sonné. Il va se réveiller. Il va répondre.
Le numéro que vous essayez de joindre n'est pas disponible pour le moment. Revient pour sceller son destin. Le menton tremble sous l’assaut de toutes les larmes qu’Oliver réprime. Elles brûlent la gorge et la bordure de ses cils. Effets d’un espoir qui s’effondre. L’adolescent s’est un peu détourné pour cacher à Monsieur Moonbin les brèches que les pleures sous-jacentes ne cesse de creuser sur ses traits. Il garde l’appareil à l’oreille, écoute un moment le silence qu’il est censé combler avant d’articuler d’une voix étranglée : « C’est Oliver. » Pause. Mutisme de celui qui aurait tout à dire. Elle est pourtant si simple, la phrase qu’il aimerait prononcer : aide moi, je veux rentrer. Mais il y a trop de sanglots dans ces cinq mots, Oliver refuse d’y céder. Avec Hadès, ils n’ont jamais fait ni dans les sentiments, ni dans la tendresse. Parent distant physiquement et émotionnellement. Alors l’enfant le sera aussi. Il ne pleurera pas. « Rappelle m-moi. » Se brise finalement contre le téléphone. C'est tout. Il est seul. Si seul.

Inspirer. Retenir. Expirer. Dans l'atmosphère, le souffle frisonne ; De froid, de peur et de tristesse. Mais il ne pleurera pas. L'esprit sait se distraire, le corps aussi. Il se mord l'intérieur de la joue, Oliver, mord jusqu'à ce que la douleur soit assez forte pour le détourner de ses pleurs naissant. Pendant ce temps, les prunelles nomment ce qu'elles voient. Le blanc de la neige. Le noir du ciel. Un jour sans soleil. Mais le visage est toujours aussi décomposé lorsqu'il se retourne vers Kang. Les yeux brillants ne quittent plus le smartphone prisonnier de ses doigts. Ils attendent un appel qui n'arrive pas. L'écran n'est qu'un miroir noir dans lequel se reflète l'immensité de son désespoir.

Et c'est sûrement sa faute si la raison abandonne, ivre de détresse. « Est-ce q-q-que... Est-ce que vous p-pouvez me d-d-d-d... laisser à Sheridan ? » s'élève et sa propre demande l'effraie. Elle lui tord l'estomac, même. Un point douloureux au creux de son ventre vient faire écho à celui déjà présent au niveau de ses poumons.

Mais Sheridan, c’est pas loin, qu’il se dit. Il sautera de la voiture dès qu’il y sera, prendra le premier bus. Avec quel argent ? Et s’il refusait de te laisser descendre ? Et s’il te conduisait ailleurs ? Il suffit de quelques minutes pour se faire enlever. Répliquent les pensées angoissées à travers le tintamarre de son cœur contre ses tempes. Mais s’il reste ? S’il continue à pied ? Coup d’œil paniqué vers la route. « Et… » Il déglutit. « J’aimerais voir votre c-c-carte d’identité avant. » il s’entend demander, comme si cela changeait quoi que ce soit. C’est stupide et inutile. Ça ne veut rien dire, une carte d’identité. Ça peut être volé. Falsifié. Qu’importe, il a besoin d’un indice, d’un signe pour se rassurer et taire les alarmes de son corps. Se persuader qu’il fait le bon choix. Qu’on ne lui ment pas.

Et puis, il y a ce téléphone qu’Oliver continue de fixer entre deux œillades jetées vers la grande route. Il ne l’a pas encore rendu. Hadès va rappeler, il va le conseiller. D’une minute à l’autre. Il lui dira quoi faire. Peut-être qu’il viendra le chercher, peut-être n’aura-t-il même plus besoin de suivre l’inconnu. Ça aussi, il veut s’en persuader.

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Moonbin Kang
Moonbin Kang
I will bite you if I have to
Admin TL
PHOTO D'IDENTITE : There's a place we can go where the pain will go away  ☽ Oliver  Q89k
ÂGE DU PERSONNAGE : Né le 12 avril 1992, Moonbin a vu passer 31 printemps
COTE COEUR : Jungwan, le seul et l'unique ; pour toujours et à jamais
OCCUPATION : Les disney le qualifient de chasseur, les êtres humains l'appelle suppléant à la maternelle
LOCALISATION : Ici et là. Parfois au QG des Chasseurs, parfois à l'école primaire ou au bar en train de draguer une nouvelle conquête du soir
HUMEUR : On dit que le temps arrange tout. C'est étrange, mais Moonbin n'aurait jamais cru pouvoir se retrouver depuis le décès de Jungwan
COULEUR PAROLE : #9999cc
DOUBLES COMPTES : Rox Fox & Bruni Brannsen & Clawd Delatour
PERSONNALITÉ & CRÉDITS : Kim Kibum (Key) & Gaekey
MON ARRIVÉE : 09/12/2017
MON VOYAGE : 820
POINTS : 1239
Ven 1 Jan 2021 - 22:11

There's a place we can go where the pain will go away


Le geste se voulant chaleureux se fit refusé par le jeune garçon qui malgré ses tentatives ne semblait toujours pas avoir confiance en lui. D’accord, Moonbin ne pouvait pas lui en vouloir. Il était bel et bien chasseur alors l’instinct du disney ne se trompait pas, malgré le fait qu’il ne souhaitait pas lui faire de mal. Le Coréen le regarda se remettre sur pieds, les bras légèrement levés, prêt à le receptionner s’il venait à glisser sur une plaque de glace dissimuler sous le tapis blanc. Par chance aucun accident se produit et Moonbin souhaita retirer d’un léger coup de main la neige accrochée au manteau d’Oliver, mais celui-ci s’empressa de lui poser une question qui l’arrêta net :  « Vous avez un t-téléphone ? »  Un sursaut discret, un regard fuyant vers la neige. Que devait-il dire ? Que devrait-il faire ? Qui n’avait pas de téléphone en 2017 ? Il secoua la tête de façon affirmative pour lui, regardant toujours le sol qui mordait tranquillement la peau de ses chevilles. D’accord, pourquoi ne pouvait-il pas lui permettre de téléphoner ? Dans tous les cas, Moonbin souhaitait qu’il quitte cet endroit, peu importe par quel moyen. « Tiens. »  Moonbin lui avait tendu son téléphone qui jusqu’à présent était en sécurité à l’intérieur d’une poche de son long manteau en laine.

Moonbin le regarda composer un numéro. Il ne connaissait pas l’indicatif, mais il se doutait bien que l’appel serait une longue distance. Ce devait être New-York. L’attente fut longue avant que les premiers mots furent dit et par politesse, Moonbin aurait souhaité s’éloigner pour lui donner de l’intimité, mais la douleur qu’il commençait à ressentir au niveau de ses orteils en voulu autrement. Quatre mots. Cela fut suffisant à l’homme pour croire qu’il n’allait pas avoir la confiance d’Oliver alors il le regarda, zieutant pendant un bref instant son téléphone dont l’écran restait éteint. Rien. Il savait bien que le garçon était triste; il voyait ses yeux humides prêt à déborder à n’importe quel coup de vent trop fort. Que devait-il faire désormais ? Ils ne pouvaient pas rester là à attendre un coup de téléphone qui ne viendrait peut-être pas avant quelques heures. Moonbin ouvrit la bouche, prêt à proposer à l’autre de commencer le trajet en attendant l’appel, mais celui-ci le coupa dans son élan : « Est-ce q-q-que... Est-ce que vous p-pouvez me d-d-d-d... laisser à Sheridan ? »  Bingo. Il était tombé dans le piège. Un sourire se dessina sur son visage. Un sourire soulagé et sincère. Sans perdre de temps, Moonbin s’était retourné, heureux de retourner en direction de sa voiture, là où allait enfin pouvoir décongeler ses orteils, mais on coupa son entrain d’un coup sec. « J’aimerais voir votre c-c-carte d’identité avant. »  Voulait-il son groupe sanguin aussi ? Ne pouvaient-ils pas se mettre au chaud avant ? « Je peux avoir mon téléphone ? Mon permis de conduire est dans l’étui. »  

Sans trop lui laisser le temps de faire quoique ce soit, Moonbin attrapa son téléphone, craignant que le garçon décide de retirer le protecteur en plastique lui-même et que son contenu tombe dans la neige. Délicatement, Moonbin souleva l’étui, retenant une photo de son jumeau, qu’il gardait toujours auprès de lui, de tomber et prit la carte qu’il tendit à Oliver. UK. Kang Moonbin, 12.04.92, Jeju-do, South Korea. Toutes ces informations, il les lui avait déjà dit. À quoi bon de lui montrer son permis de conduire ? Il lui tendit, puis garda la main à plat dans le vide à l’attente de son retour. « Maintenant que mon identité est validée » , commença-t-il en remplaçant son bien dans sa petite cachette « Pouvons nous aller à la voiture ? Pour être honnête, je ne sens plus aucun membre de mon corps et j’ai bien peur que tu meurt d’hypothermie si tu restes plus longtemps ici. »  Moonbin débuta la marche, repassant dans les trous de neige qu’il avait fait en courant un peu plus tôt. « Tu es à l’extérieur depuis combien de temps ? Tu as fui en pleine nuit ? »  Il jeta de brefs coups d’œil au jeune garçon pour vérifier que celui-ci suive sans trop de souci, puis enfin à l’extérieur du champ, Moonbin secoua la neige de ses bottes en les claquant l’une contre l’autre et glissa son index dans l’une de celle-ci pour retirer les petites boules de neige qui s’étaient formées au niveau de ses chevilles puis s’empressa de traverser la route pour se réchauffer dans sa voiture.

À peine avait-il ouvert la portière du véhicule pour s'y asseoir, que Bongbong commença à japper et à tenter d’aller sur le siège passager avant pour lui faire la fête, cependant, il s’arrêta net en voyant qu’un étranger souhaitait prendre sa place et commença à grogner ce que Moonbin réprimanda immédiatement en montant le ton. « Bongbong, geugeos-imyeon chungbunhaeyo* ! C’est un ami. »  À ces mots, le caniche s’arrêta de grogner et retourna se coucher auprès de son frère sans toutefois retenir un jappement blasé. « Il est gentil, ne t’inquiète pas, il est juste territorial. »

À ces mots, Moonbin dézippa ses bottes en cuir et retira ses chaussettes devenues trempées et les fit valser à l’arrière dans l’espoir de se réchauffer. Ce n’était pas glamour, mais il n’avait pas le choix étant donné sa santé fragile ; garder des vêtements trempés l’avait toujours envoyé à l’hôpital par le passé et était inconcevable pour lui d'attraper froid à l’étranger.  C’est ainsi qu’il fouilla dans son sac déposé entre les deux sièges avant et en sortit une nouvelle paire de chaussette pour les enfiler puis ferma finalement la portière côté conducteur. « Tu peux retirer ton manteau, tu seras sûrement plus confortable sans. » lança le Coréen en se débattant pour retirer le sien. « J’ai une couverture à l’arrière si tu veux. » ajouta-t-il en allumant la lumière du plafond.

*Ça suffit !



( Pando )

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Oliver D. DeLoir
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PHOTO D'IDENTITE : There's a place we can go where the pain will go away  ☽ Oliver  Tumblr_3301d77bea167dd08eca2165e93c12b6_2a861113_400
I lie back just driftin' and play out these scenes, I ride on the rush of all the hopes, all the dreams

Spoiler:

DESSIN ANIME D'ORIGINE : Oliver & Compagnie.
ÂGE DU PERSONNAGE : 22 ans.
COTE COEUR : En couple avec Gram. Première relation maladroite, rongée par l’angoisse et les doutes : est-ce que c’est normal autant de malaise et de retenue ? Et sa main dans celle de son copain, Oliver se surprend parfois à imaginer avoir Rox à ses côtés.
OCCUPATION : Travaille dans un supermarché du centre-ville, artiste anonyme sur internet
LOCALISATION : Quotidien entre deux villes, habite à Paris, vadrouille parfois à New York.
HUMEUR : Anxieux. La tête trop chargée de pensées.
DOUBLES COMPTES : Jayden Kang
PERSONNALITÉ & CRÉDITS : Avatar : Tarjei Sandvik Moe par mari. Signature par Drake. Icons par StrangeHell.
MON ARRIVÉE : 19/09/2020
MON VOYAGE : 170
POINTS : 411
Jeu 14 Jan 2021 - 22:19


there's a place we can go
where the pain will go away
You start to cave, you start to cry,
you try to run, nowhere to hide

tvim.pngLes doigts se sont refermés autour du téléphone pour ne plus le lâcher. Oliver a le souhait secret de le garder encore un peu, le temps d'une minute ou deux, dans l'attente d'un appel inexistant. « Je peux avoir mon téléphone ? Mon permis de conduire est dans l'étui.» Toutes ses forces ont beau se concentrer autour de ce smartphone, c'est avec une aisance déconcertante qu'on le lui échange avec un permis de conduire. Permis qu'Oliver fixe sans vraiment savoir ce qu'il espère y déceler. La preuve d'un mensonge, la certitude d'une vérité. Peut-être. Mais il n'y a rien. Rien que des mots plastifiés. Oliver y reconnaît pourtant quelques informations, un nom et un prénom, ceux qu'on lui a présenté. Ça ne veut rien dire. Ça ne veut rien dire du tout.

L'adulte se retourne et Oliver ne le suit pas immédiatement. Seconde où rien ne se passe. Peur d'avancer, peur de reculer, parce que tous les chemins sont mauvais, et l'erreur comme l'échec, inévitables. Oliver en est persuadé.

Il suffit d'une phrase, pour que ces angoisses là soient écrasées par une autre. Elles s'empilent une à une sur sa cage thoracique. « J'ai bien peur que tu meures d'hypothermie si tu restes plus longtemps ici. » Et les yeux se relèvent, tout écarquillés d'une nouvelle terreur. La mort. Oliver a beau y songer souvent, se faire protagoniste de funestes scénarios quand la vie le submerge et le noie, il n'en a pas moins peur. Le corps en est électrisé, assez pour enfin avancer.

Maintenant qu'il s'est relevé, maintenant qu'il reprend pleinement conscience de lui-même, Oliver réalise à quel point il a froid. Mal. Où sont passés ses orteils ? L'adolescent ne les sent plus. Depuis combien de temps ? C'est ça, l'hypothermie ? Est-ce que c'est grave ?

Respire. Respire. Respire. Mais plus il inspire, et plus il expire, moins il respire. « Tu es à l'extérieur depuis combien de temps ? Tu as fui en pleine nuit ? » Les deux questions s'entrechoquent, tintement confus au milieu des percussions de la tachycardie. « Je sais p-p-pas, oui, je... » Le souvenir de ces dernières heures lui revient sous forme d'images ; Lui, assis sur le rebord de son lit, à observer les minutes défiler, à repousser, quart-d'heures après quart-d'heures, le moment de son départ. « Il était... » Trois heures cinquante, cinquante-et-un, cinquante-deux, chiffres rouges imprimés sur sa rétine, une pensée qui répète et se persuade entre deux battements de cœur : à quatre heures, je pars, à quatre heures, je le fais. « Je suis p-parti... Il était q-q-quatre heures... » Quelle heure est-il désormais ? Tout s'emballe à la simple idée de demander. De mettre un chiffre trop grand sur son temps passé à l'extérieur.

Ça se précipite, file, court sous sa poitrine, pourtant les pieds, eux, traînent lentement derrière l'adulte. Seraient-ils encore capables de l'emporter, s'il changeait d'avis, s'il se décidait à fuir ? Il craint que non. C'est presque s'ils ne s'emmêlent pas lorsqu'Oliver ouvre finalement la portière pour découvrir un caniche sur le siège avant. Mouvement de recul. L'estomac se retourne et le cœur avec. Tout se tend le temps d'un court instant sans que l'instinct ne parvienne à prendre les commandes.

Un chien. Ce n'est qu'un chien. Un petit chien. Ce n'est rien. Mais il grogne, semble hargneux, c'est assez pour alourdir un peu plus le ciel au-dessus de sa tête, là où plane déjà tout un tas de menace. « Il est gentil, ne t'inquiète pas, il est juste territorial. » Mais l'inquiétude est déjà là, elle charge le moindre de ses faits de précautions. C'est avec une lenteur et une vigilance exacerbées qu'Oliver s'installe. La portière claque et c'est tout l'habitacle qui se resserre sur sa personne.

Horreur, avec tout ça, il n'a pas enlevé la neige de ses chaussures, ni même du reste de ses vêtements. Les gens s'énervent pour moins que ça lorsqu'il s'agit d'une belle voiture. Une main tremblante se hâte de dissimuler la catastrophe avec son sac. Là, posé à ses pieds, on ne verra pas, faites qu'on ne le voit pas. Et, figé, Oliver tente de se faire oublier, son activité réduit à ses œillades. Elles pleuvent, anxieuses, sautent d'un coin à l'autre du véhicule. Les chiens à l'arrière, le vide de la route dans le rétroviseur, Monsieur Moonbin à ses côtés, dont Oliver observe les gestes sans oser les imiter, manteau encore sur le dos. Doit-il l'enlever, ou le garder ? Oliver guette, cherche à deviner ce que l'adulte attend de lui. L'enlever, ou le garder ? Sur la fermeture éclaire, sa main ne sait pas quoi faire. Et si on s'agaçait à cause de ce qu'il fait, ou de ce qu'il ne fait pas ? L'enlever ou le garder ? « Tu peux retirer ton manteau, tu seras sûrement plus confortable sans. » Arrive comme une libération. La manœuvre est compliquée avec son bras plâtré, il lui faut batailler. Les petits gants de coton tombent, ils révèlent des mains grises qui, chancelante, déposent le manteau à ses pieds, se saisissent de la couverture. Pour dire merci, la bouche s'entrouvre, seulement, c'est un « Pardon. » qui s'en échappe, réflexe de toujours. « Je veux dire, m-merci. » Et n'oublie pas de respirer.

Mais l'air reste maigre, c'est qu'il y a toujours cette histoire d'hypothermie, les mots de Monsieur Moonbin qui continue à peser sur ses pensées, réduit à leur sens le plus terrifiant.

J'ai bien peur que tu meures d'hypothermie.
J'ai bien peur que tu meures.
J'ai peur que tu meures.


N'importe qui aurait relativisé. Pas lui. Pas Oliver. À travers les filtres de l'épuisement et de l'angoisse, les mots se font promesse d'une mort imminente. Un hésitant « Monsieur...? » s'élève. Le temps et les moqueries lui ont appris à éviter les questions. Trop nombreuses, trop agaçantes, leurs réponses trop souvent évidentes ; Tu n'es pas déjà censé savoir ça, à ton âge ? Peut-être. Et sûrement devrait-il déjà connaître la réponse à la question que la peur force sa bouche à articuler : « C-c-comment on sait si on fait de l'hypothermie ? » La honte est là, bien qu'à peine discernable sous le poids des émotions.

Il avait vu ce film, celui sur des alpinistes piégés quelque part au sommet de l'Everest ; vu leurs morts silencieuses, perdues au creux de la nuit et du blizzard. Le visionnage l'avait marqué d'un stress dont il avait alors eu le luxe de se défaire une fois le film terminé, comme on se défait d'une étoffe trop chaude. C'était il y a moins d'un an mais, c'était il y a si longtemps. Avant. Aujourd'hui, la sensation s'accroche sans qu'il ne puisse s'en libérer. Pression en lui, tout se serre, étouffe à l'intérieur alors que, pourtant, tout remonte. La nausée et les larmes.

Est-ce normal ? Que tout soit douloureux ? Que sa peau soit aussi pâle ? Qu'il tremble autant ? Que ses dents claquent ? Que son cœur soit sur le point de sauter hors de sa poitrine ? Non, ça ne peut pas être normal. Quelque chose ne va pas, rien ne va. « J'ai été m-malade y a pas longtemps... » La phrase s'est brisé sur ses lèvres, nouvelle fissure mise à jour sur le barrage que l'adolescent peine à construire entre ses sentiments et le reste monde. Les yeux scintillent. Et s'il ne s'était pas complètement remis de sa grippe d'il y a quelques semaines ? Et si ça aggravait les choses ? Néant là où devrait se trouver une réflexion logique et les ébauches de réponses sensées. Il n'y a pas de recul, que la panique qui le pousse vers les issues les plus extrêmes. « ...Je veux p-pas aller à l'hôpital, je veux pas m-mourir. » Des mots naïfs pour un effroi sincère.

Sur ses genoux, la couverture encore pliée tressaute au rythme de sa jambe. Oliver la déplie dans un mouvement brouillon. Le toucher en rappelle un autre. Une voiture, la chaleur d’une couverture déposée sur lui et la douceur de se sentir un peu compter aux yeux de quelqu’un. Ce matin-là, Rox lui avait dit que tout irait bien et Oliver l’avait cru. Ils s’étaient trompés.

Est-ce qu’il va bien, Rox ? A-t-il froid lui aussi en ce moment ? Pense-t-il à lui, ou son souvenir a-t-il été abandonné en même temps que lui, laissé là entre les sièges d’une voiture abîmée ? Sûrement. Nouvelles failles. Pensée qui lui fait franchir la frontière du beaucoup  pour faire basculer ses émotions dans le trop. Un battement de cils et les premières larmes s’échappent. D’un coup, tout cède. Le monde est trop et le cœur déborde.


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Moonbin Kang
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POINTS : 1239
Jeu 4 Nov 2021 - 16:22

There's a place we can go where the pain will go away


Des excuses. Pour quoi ? Moonbin l’observa, confus, puis l’adolescent changea de discours pour le remercier. Mais sur quel drôle d’oiseau avait-il atterri ? Il est vrai qu’une personne ayant été sabotée comme lui ne devait pas savoir faire autre chose que de s’excuser pour éviter les punitions sanglantes de ses tuteurs. Cela brisait le cœur du Coréen qui n’avait qu’une seule envie : lui promettre que plus jamais il n’aurait besoin de s’excuser sans raison. « Monsieur...? » ce mot brisa ses réflexions douloureuses, lui rappelant qu’ils étaient au beau milieu de nul part et qu’une tempête n’allait pas tarder. « C-c-comment on sait si on fait de l'hypothermie ? » Moonbin, mit sa ceinture de sécurité, faisant signe au passager de faire pareil. « Eh bien, je ne suis pas médecin, mais je sais que l’hypothermie apparaît lorsqu’on reste trop longtemps dans le froid en étant mal couvert. Normalement on tremble beaucoup et on a de la difficulté à respirer … Il y a aussi la couleur de la peau qui change. » Répondit-il en regardant dans le rétroviseur, prêt à retourner sur la route. « Pourquoi ?  » Et à cette question, il vit un regard de panique chez Oliver. « J'ai été m-malade y a pas longtemps...Je veux p-pas aller à l'hôpital, je veux pas m-mourir.  »

Ç’a avait escaladé rapidement. Moonbin ne l'avait pas côtoyé tous les jours depuis depuis le début de l’hiver, mais il pouvait tout de même être sûr à 95% que ce qu’Oliver avait n’était certainement pas l’hypothermie. « J- quoi ? Pourquoi tu me parles de ça ?.. Est-ce que c’est à cause de ce que j’ai dit tout à l’heure ? Je ne le pensais pas vraiment, c’était plus une façon de parler parce que j’avais froid aux orteils. Tu ne vas pas mourir, tu es en sécurité maintenant. Fais moi confiance. » Que c’était ironique de la part d’un chasseur Disney de dire ce genre de phrase, mais pourtant l’homme avait bel et bien l’intention de le cacher de Louis. À ces mots, Moonbin entra dans son GPS la destination de New-York, puis s’engagea sur la route. 29 heures;  c’est ce que google map lui indiquait comme durée de trajet. Il zieuta un bref instant le jeune garçon, se demandant intérieurement s’il allait avoir sa confiance pour aussi longtemps. 29 heures, c’est long. Très long. C’est plus d’une journée et dans ce cas-ci avec la tempête qui risquait de pointer le bout de son nez d’ici un peu moins d’une heure, cela signifiait peut-être deux jours, tout dépendant de la durée de celle-ci.

« C’est bientôt Noël », commença Moonbin après quelques minutes silencieuses sur la route, « Tu comptes le passer avec les gens que tu vas retrouver là-bas ? C’est vraiment sympa comme fête… Surtout le moment lorsqu’on reçoit nos cadeaux.» Mentionna-t-il d’un sourire en coin. Enfant humain ou enfant disney, il savait très bien que ça importait peu puisqu’au fond, tout le monde aime recevoir des cadeaux. « Tu aimerais en avoir un en particulier ? » Il l’écouta répondre, puis il réalisa que de son côté, il ne ressentait aucun besoin de recevoir un bien de qui que ce soit. Il était vrai que cela faisait déjà 6 ans qu’il ne fêtait plus rien en famille suite au décès de Jungwan, mais il aurait tout de même cru avoir encore quelques souhaits. Est-ce que toutes ces années de solitude l'avaient brisé ? « Je pense que si j’avais un seul cadeau à demander cette année, ce serait de revoir mon jumeau… » Marmona-t-il en conclusion à ses réflexions.

De petits flocons de neige commencèrent lentement à se déposer sur le pare-brise de la voiture et le chasseur ne tarda pas à faire fonctionner les essuie-glaces pour se créer un champ de vision. Par chance, une station d’essence fut aperçue sur le bord de la route, signifiant qu’un village n’était plus très loin. « Tu as faim j’imagine ? Ton repas doit dater d’un bon moment… Ça te dit de manger dans le prochain restaurant qu’on voit ?  »




( Pando )

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MON ARRIVÉE : 19/09/2020
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Dim 4 Sep 2022 - 20:05


there's a place we can go
where the pain will go away
You start to cave, you start to cry,
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tvim.pngC’est stupide, stupide, stupide-
Les larmes sur ses joues, cet excès d’émotion qui rend le monde flou. Ça coule dans des flots anxieux, cascade aux remous silencieux. Oliver discret jusqu’à dans ses sanglots brisés. La honte le force à se détourner, à tout ravaler. Arrête ton cinéma. Les garçons, ça pleure pas.

Le visage tourné vers la fenêtre, Oliver fuit la pitié, celle qu’il a peur de trouver dans un regard intrigué. Dehors, le ciel continue de déverser ses flocons. « Tu ne vas pas mourir, tu es en sécurité maintenant. Fais-moi confiance. » Sécurité. Confiance. Suite de syllabe dénouée de sens. Et si l’angoisse n’avait pas étouffé toutes les fougues de l’adolescence, peut-être aurait-il pu céder à l’insolence. Lever les yeux, se permettre un sourire désabusé, presque moqueur, le traiter de menteur. Qu’est-ce que vous en savez ? À la place, il n’y a que le silence. Un long blanc entrecoupé de quelques reniflements. Des restes de perles salés et un gout amer. Celui du mensonge.

La preuve est là, affichée sans gêne sur l’écran du GPS. New York en lettre de pixel. Deux mots qui  devraient le faire sourire et qui pourtant sont en train de le trahir. On ne le déposera pas à Sheridan, comme il l’a demandé. Mais pourquoi est-ce qu’on l’écouterait, lui qui n’a aucune idée de ce qu’il fait ?

Dis quelque chose.
Je veux m’arrêter à Sheridan je peux pas rester deux jours avec un inconnu, mais si je descends à Sheridan je serai tout seul, est-ce que je veux être seul ? Et si je me trompe de bus pour aller à New York et si j’ai pas assez de monnaie et si on me retrouve, il vaut mieux que je reste dans la voiture, mais pourquoi il m’a menti, mais peut-être qu’il veut vraiment m’amener à New York, ou peut-être qu’il me ment, je sais pas, je fais quoi, je fais quoi-


Ses pensées bavardent et tourbillonnent tandis que ses mains se déchirent sur ses genoux. Les attaques de ses ongles se répètent contre son pouce gauche. Les yeux obnubilés par les vents contraires qui soufflent en lui, Oliver ne le voit pas.

Aïe. Retour à la réalité. Mince. Oliver n’attend pas de voir son sang perler pour aussitôt glisser sa main gauche sous sa cuisse et se servir de sa jambe comme compresse improvisée. « C’est bientôt Noël » Ah. C’est vrai. « Tu comptes le passer avec les gens que tu vas retrouver là-bas ? C’est vraiment sympa comme fête… Surtout le moment lorsqu’on reçoit nos cadeaux. » Oliver acquiesce, le cœur serré. Parce que le Noël de cette année, il le rêvait avec Hadès, mais aussi avec Rox à ses côtés. « Tu aimerais en avoir un en particulier ? » On lui pose une question. Oh non. Une question qui demande plus qu’un oui ou un non. Répond, répond, répond- Les mots se pressent hors de sa bouche : « Je sais p-pas… » Il n’y a pas vraiment songé. « Des c-c-crayons, ou une p-p-palette de g-gouache, p-peut-être, je sais p-pas… » Pas qu’Oliver ait oublié les fêtes de fin d’années, sa saison préférée. Il avait même songé à préparer une surprise de son côté. Un dessin pour Rox, quelque chose de coloré, pour s’évader. Mais si lui comptait en donner, l’idée de recevoir des cadeaux a vite été effacée, repoussée par les mécanismes de défense de son esprit.

Pas d’attente, pas de déception.
Pas de déception, pas de chagrin.

« Je pense que si j’avais un seul cadeau à demander cette année, ce serait de revoir mon jumeau… » Blanc. La couleur de la neige sur le pare-brise. Le vide de ses pensées. Le poids du malaise. Oh. Et soudain, Oliver se trouve bien superficiel. Des crayons… Il est trop grand, il n’est plus un enfant. Pourtant, la réponse de son aîné lui rappelle à quel point il est jeune. Que connaît-il des douleurs de la vie ? Beaucoup, beaucoup trop, mais jamais assez malgré tout. Des crayons… Ce qu’il est bête. Pourquoi avoir répondu la première chose à lui être passé par la tête ? Pourquoi avoir dit ça, quand son vœu le plus cher se résume à vouloir rentrer chez lui ? C’est stupide, stupide, stupide-

Il déglutit. « D-désolé. » Que dire de plus, face à l’immensité d’une tristesse qu’il connaît à peine, lui qui, déjà, ne sait plus trouver les mots pour se réconforter lui-même ?

Silence. Rien d’autre que les essuie-glaces qui dansent sur le par-brise. Dehors, la neige se fait un peu plus lourde, elle ensevelit la voiture sous le blanc et le malaise.

« Tu as faim j’imagine ? Ton repas doit dater d’un bon moment… Ça te dit de manger dans le prochain restaurant qu’on voit ?  » Simple question et pourtant, le revoilà les yeux écarquillés, à contempler la décision qui s’offre à lui comme un lapin loucherait sur les phares d’une voiture. Vite, choisi. Vite, dis-lui. « Non. » Merde. Sa propre audace l’effraie. Non. Il a dit non. Mot interdit. Parce que la vie lui a appris qu’il vaut mieux dire oui et se plier aux autres et à leurs envies. Pour ne pas les énerver. Pour se faire aimer. Un « P-pardon. » se précipite sur ses lèvres, perdues entre deux souffles trop courts. Impossible de respirer en entier. Quelqu'un a volé tout l’oxygène. Un nouvel instrument vient accompagner les essuie-glace dans leurs mouvements. Boum boum, c’est son cœur qui recommence à s’emporter et à s’essouffler à l’idée de devoir s’arrêter. Lui qui refusait de monter en voiture, le voilà terrorisé à la perspective de devoir descendre. « C’est q-q-que on a pas b-b-beaucoup roulé et p-puis… Les gens… » Et si on le reconnaissait ? Et s’ils tombaient nez à nez avec Dave ? Et s’il était déjà à ses trousses ? Pire, et s’il savait où il compte se rendre ? Et s’il l’attendait ? À la station-service, à l’arrêt de bus, au restaurant…

Mais la paranoïa ne le libère pas pour autant. Elle le garde entre ses griffes et vampirise son esprit jusqu’à mettre ses peurs à vif :  « Je veux p-pas q-q-qu’on me voit. » Avoue-t-il à demi-mot. « P-p-parce que, si on m-me voit et q-que je suis recherché… »

C’était la phrase de trop. Recherché. Le mot résonne, et avec lui, tinte tout un tas de mauvaises connotations dans son imagination. Et si Kang se faisait de fausses idées à son sujet ? Boum, boum.

Une œillade aussi brève que paniquée passe sur Monsieur Moonbin. Ses yeux ont à peine le temps de jauger sa réaction que déjà, ils dévient sur le volant, parce qu’Oliver ne saurait soutenir un regard et parler en même temps. La parole ne fonctionne plus que lorsqu’il a l’impression de ne pas être vu. « M-m-mais j’ai rien fait de m-m-mal, je- je- je... Je vous jure. » L’adolescent se défend contre toutes des accusations inexistantes.  « C’est juste... C'est juste q-que souvent, ceux q-qui fuguent, on... On les ramène chez eux… » Et lui, n’y retournera pas. Il se l’est juré.


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Moonbin Kang
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PHOTO D'IDENTITE : There's a place we can go where the pain will go away  ☽ Oliver  Q89k
ÂGE DU PERSONNAGE : Né le 12 avril 1992, Moonbin a vu passer 31 printemps
COTE COEUR : Jungwan, le seul et l'unique ; pour toujours et à jamais
OCCUPATION : Les disney le qualifient de chasseur, les êtres humains l'appelle suppléant à la maternelle
LOCALISATION : Ici et là. Parfois au QG des Chasseurs, parfois à l'école primaire ou au bar en train de draguer une nouvelle conquête du soir
HUMEUR : On dit que le temps arrange tout. C'est étrange, mais Moonbin n'aurait jamais cru pouvoir se retrouver depuis le décès de Jungwan
COULEUR PAROLE : #9999cc
DOUBLES COMPTES : Rox Fox & Bruni Brannsen & Clawd Delatour
PERSONNALITÉ & CRÉDITS : Kim Kibum (Key) & Gaekey
MON ARRIVÉE : 09/12/2017
MON VOYAGE : 820
POINTS : 1239
Dim 6 Nov 2022 - 16:15

There's a place we can go where the pain will go away


La réflexion si intime de Moonbin avait malgré tout tombée à l’oreille du jeune garçon qui se sentit obligé de s’excuser alors qu’il n’y pouvait rien. Le chasseur se contenta de sourire discrètement, le remerciant en quelque sorte pour cette compassion alors qu’ils ne se connaissaient pas et n’osa pas briser le silence avant plusieurs minutes ; après tout, que pouvait-il dire après ça ? Quelque chose d’utile, d’impersonnel. Son estomac commençait à se tordre doucement, lui rappelant qu’il serait naturel pour eux d'arrêter manger un petit quelque chose.  « Non. » répondit Oliver sèchement, une réponse qui choqua légèrement le Coréen qui avait pu observer l’ancien Disney pendant des mois et qui n’aurait jamais cru le voir osé refuser quoique ce soit à qui que ce soit simplement par peur d’être réprimandé. Avait-il suffisamment confiance en lui pour se permettre de refuser sa proposition ?  Ou avait-il simplement trop peur de se retrouver de nouveau chez cette famille tyrannique s’ils devaient s’arrêter ? Un « P-pardon. » s’était glissé entre ses lèvres pendant que Moonbin réfléchissait à ce qu’il pourrait bien lui dire pour le convaincre d’arrêter.

« C’est q-q-que on a pas b-b-beaucoup roulé et p-puis… Les gens… » C’était donc de la peur. « P-p-parce que, si on m-me voit et q-que je suis recherché… » Le plus vieux prit une grande respiration, ressentant de la compassion pour lui ; s’il n’avait pas déjà eu l’intention de le libérer arrivé à New-York, il aurait sans doute changé d’avis à ce moment. Il bégayait tellement, ce n’était pas normal pour un garçon de son âge ; il avait traversé beaucoup trop d’épreuves dans sa si courte vie. Leur regard se croisa un bref instant avant que le chaton ne le dévie.  « M-m-mais j’ai rien fait de m-m-mal, je- je- je... Je vous jure. C’est juste... C'est juste q-que souvent, ceux q-qui fuguent, on... On les ramène chez eux… » Le chasseur leva sa main du volant, lui faisant signe de se taire ; il savait.

« Tu n’as pas à t’expliquer. » commença-t-il « Je sais tout ça, je suis né dans ce monde, je sais comment les choses fonctionnent. » Phrase qui sonnait un peu plus froide qu’il n’aurait voulu, mais son tempérament explosif l’avait rattrapé au galop. « Je sais aussi que nous sommes en début de tempête de neige et que personne n’ira te chercher durant cette température, c’est bien trop dangereux. » enchaîna-t-il en sentant le vent pousser la voiture, la rendant difficile à contrôler. « Nous sommes au beau milieu de nul part, il n’y a rien pour nous protéger des rafales de vent. » Il ne voulait plus l’entendre le contredire ; il n’était pas parti aussi loin de chez lui simplement pour se tuer sur la route. « Tu avais peur de mourir d’hypothermie tout à l’heure, mais sache que nous risquons une mort bien pire si nous continuons de rouler sans s’arrêter. » avait-il tranché, ne laissant aucunement le choix au passager d’ajouter quoique ce soit. « De toute façon, le prochain restaurant ne risque pas d’être avant 30 minutes. On est dans le trou du cul du monde… putain. »

Un désert blanc, c’est ce qui les entourait pendant des kilomètres et seul le souffle du vent frappant contre les fenêtres de la voiture et de petits japements étouffés les accompagnèrent jusqu’au restaurant le plus proche qu’ils faillirent rater tant la tempête avait prit de l’empleur. Une bonne heure s’était écoulée depuis la décision définitive du Coréen et bien qu’il avait eu l’intention à ce moment de repartir du restaurant après avoir mangé, celui-ci fut particulièrement soulagé de constater qu’ils s’apprêtaient à entrer dans une genre de vieille auberge qui était visiblement très peu peuplée à voir le nombre de voitures que contenait le stationnement déjà largement inondé par plusieurs centimètres de neige. Se stationnant à l’aveugle, Moonbin choisit un endroit près de la porte d’entrée, puis il retira la clef du contact pour se retourner vers Oliver : « Je sais que ça ne te fait pas plaisir, mais tu le vois aussi bien que moi qu’on doit s’arrêter. À toi de voir si tu veux sortir de la voiture ou non, mais je te conseillerais de m’écouter. » À ces mots, l’homme retira sa ceinture de sécurité et s'habilla pour sortir de la voiture. Finalement les pieds dans la neige, ceux-ci s’enfonçèrent jusqu’au mollet. « Oh putain… » souffla-t-il sentant le froid lui mordre la peau, mais il ne s’arrêta pas et se dirigea vers la porte arrière pour récupérer ses caniches qui ne pourraient pas se déplacer d’eux-même. « Alors, tu viens ou pas ? » demanda-t-il au garçon qui était toujours assis à l’avant alors qu'il était sur le point de fermer la porte arrière.




( Pando )

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    Easy to love ◇I’m not easy to love. So dangerous. Even if I try to fix my heart, I’m hesitating for some reason. Everything’s messed up, everything’s just difficult My head is full of chaos, Cause I’m not easy to love, it worries me. I’m not the only one like this, right? I don’t know the answer.©endlesslove
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Oliver D. DeLoir
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PHOTO D'IDENTITE : There's a place we can go where the pain will go away  ☽ Oliver  Tumblr_3301d77bea167dd08eca2165e93c12b6_2a861113_400
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Spoiler:

DESSIN ANIME D'ORIGINE : Oliver & Compagnie.
ÂGE DU PERSONNAGE : 22 ans.
COTE COEUR : En couple avec Gram. Première relation maladroite, rongée par l’angoisse et les doutes : est-ce que c’est normal autant de malaise et de retenue ? Et sa main dans celle de son copain, Oliver se surprend parfois à imaginer avoir Rox à ses côtés.
OCCUPATION : Travaille dans un supermarché du centre-ville, artiste anonyme sur internet
LOCALISATION : Quotidien entre deux villes, habite à Paris, vadrouille parfois à New York.
HUMEUR : Anxieux. La tête trop chargée de pensées.
DOUBLES COMPTES : Jayden Kang
PERSONNALITÉ & CRÉDITS : Avatar : Tarjei Sandvik Moe par mari. Signature par Drake. Icons par StrangeHell.
MON ARRIVÉE : 19/09/2020
MON VOYAGE : 170
POINTS : 411
Mer 16 Nov 2022 - 19:48


there's a place we can go
where the pain will go away
You start to cave, you start to cry,
you try to run, nowhere to hide

tvim.pngUn geste et Oliver se tait. « Tu n’as pas à t’expliquer. » Une phrase et Oliver respire en entier. Kang sait-il de quel poids ces mots viennent de le soulager ? Se doute-t-il à quel point il est épuisé par ses propres pensées qui, toujours, le pousse à se justifier ?

Le répit est de courte durée.

« Je sais tout ça, je suis né dans ce monde, je sais comment les choses fonctionnent. » Contrairement à lui. Il fait froid, tout d’un coup. Pourtant, les petites grilles de ventilations continuent de lui cracher leur air réchauffé au visage. Son cœur brûlant pompe un sang gelé par l’angoisse. Est-ce qu’il l’a froissé ? Est-ce que c’est parce qu’il a refusé ? Non, c’est la tempête.

La tempête.
Son regard glisse sur le blanc qui au-dehors s’étend. La terre étouffe sous la neige tandis que le vent se lève et souffle et gronde, comme un souffle funeste venu de l’horizon. Un monstre d’air venu les arrêter. « Tu avais peur de mourir d’hypothermie tout à l’heure, mais saches que nous risquons une mort bien pire si nous continuons de rouler sans s’arrêter. » Et voilà son cœur qui palpite encore, à l’idée de voir cette force tout détruire, à l’idée de mourir.

Ses yeux se posent à nouveau sur ses genoux. Sa main droite à repris sa main gauche en otage, elle torture la peau autour de ses pouces. Oliver ne le voit pas, il observe Rox depuis les sièges du passager arrière. Parfois, son ami se retourne et leurs prunelles se croisent. Cette présence le rassure, assez pour qu’il s’autorise à fermer les yeux et-

Si la tempête se décidait à attaquer leur véhicule, verrait-il l’accident arriver, cette fois ? Oliver préfère ne pas savoir.

Au fond, monsieur Moonbin a raison : qui viendrait les chercher au cœur de la tempête ?

***

La cloche qui annonce leur arrivée le fait sursauter. La porte grince dans leur dos. Fort, trop fort.

C’est sûr, la dame derrière le comptoir le regarde. C’est sûr, l’homme qui boit son café le fixe, il sait qu’il a fugué, peut-être même a-t-il vu son visage à la télé, et si on parlait de lui dans la rubrique des fait-divers, Oliver les sens brûler sur sa peau, tous ses yeux qui le scrutent et le jugent, décortiquent le moindres de ses faits et gestes, et s’il trébuchait, et s’il tirait mal sa chaise, une faute, un pied qui glisse et on ces mêmes yeux s’illumineront d’une lueur amusée, c’est sûr, c’est sûr…

Doucement, Oliver soulève légèrement son siège pour éviter de faire crisser les pieds sur le sol. Et enfin, derrière le bouclier de son menu, l’adolescent disparaît, le cœur battant. Tout va bien… Concentre-toi sur le menu… Des boissons ; café, chocolat, milkshake… Du sucré ; pancakes, gaufres, cheesecake… Du salé ; sandwich, omelettes, bagel BLT…

C’est bête, les effets que lui font ces trois petites lettres. Le revoilà assis dans un décor similaire, tout aussi silencieux et tout aussi solitaire, malgré la présence de Rox à ses côtés. Un à un, les morceaux de bacon atterrissent dans son assiette. « Je ne mange pas de viande... » explique son futur ami. Et même s’il n’a rien dit, Oliver a un peu souri, timide face aux gestes de son aîné.

C’était il y a quelques mois, lorsque le bleu du ciel s’étirait jusqu’en soirée pour allonger leur journée d’été. Il y a une éternité.

Un bagel BLT, s’il vous plaît. C’est ce qu’il va commander. Il ne pourra pas laisser beaucoup de pourboire, mais il a de quoi payer. Un bagel BLT, s’il vous plaît. C’est ce qu’il va dire, sans bégayer, sans faire patienter la serveuse qui vient d’arriver. « Bonjour ! Vous avez fait votre choix ? » Une attente. Un regard vers Kang. BOUM BOUM sonne son cœur. « Un bagel BLT, s’il vous p-p-plaît. » s’entendit il réciter après que l’adulte ait commandé. « Ça marche, je vous apporte ça. » Merci.

Silence.
Les bribes d’autres conversations.
Le bruit de fond d’une télévision.
Silence.

Dehors, la nature prend des allures de films. C’est vrai que la neige a quelque chose de beau, maintenant qu’ils sont au chaud. Qu’il n’est plus un point solitaire au cœur d’un océan blanc. Oliver laisse son regard se perdre vers l’horizon, là où la poudreuse frôle le gris ciel, cette couverture sombre qui semble peser sur le monde. Pourtant, c’est grâce au ciel que la neige semble aussi clair.

Silence.
S’il le pouvait, Oliver resterait une éternité sans parler. Qu’importe le malaise de la situation, son angoisse l’emporte sur sa gêne. Elle s’en nourrit, même. Si Oliver se décide enfin à ouvrir la bouche, c’est qu’une urgence fait battre son cœur. Un besoin douloureux de réponses. «  Est-ce que… » « Et voilà pour vous ! » Et de une, et de deux commandes sur la table. Oliver fixe son bagel, le visage brûlant de timidité, presque honteux d’avoir parlé au mauvais moment. Il faut tout recommencer, rassembler son courage, retrouver sa réplique… « Vous avez dit q-q-que vous saviez que j’avais pas réussi à fuir avec Rox. » C’étaient les premiers mots qu’il lui avait dits pour essayer de le calmer. Oliver ne les a pas oubliés, sa mémoire ne laisse rien échapper. Elle enferme les moments heureux et refuse d’oublier les instants douloureux pour mieux tous les rejouer à la nuit tombée. Le faire rêver ou le faire pleurer. Le faire ressasser. «  Vous avez dit q-que vous le saviez… » Mais c’est une tout autre question qui finit par franchir ses lèvres : «  M-mais est-ce que vous savez où est Rox, m-m-maintenant ? » Ses yeux, Oliver n’ose pas les relever vers Kang. Trop brillants, ils trahissent les émotions qui s’agitent au-dedans. La tristesse d’une perte, l’espoir d’une retrouvaille, l’angoisse d’une disparition. «  J’ai son numéro, vous savez. » Dans sa poche, dans sa tête et dans son cœur. «  J’ai... J'ai essayé de l’appeler avec le téléphone des Robertson, m-mais il n'a pas répondu. » Il avait laissé un message, de cette même voix brisé qui, aujourd’hui encore, l’empêche de parler. «  P-p-peut-être… qu’on p-pourrait essayer de le joindre ? » Son cœur se soulève dans un sursaut violent, effrayé par l’audace de sa demande. Mais la peur n’est pas la seule émotion à battre le rythme de ces pulsations. L’espoir est un drôle d’oiseau, capable de se relever même après avoir chuté de haut.

Peut-être que, cette fois, Rox répondra.

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Moonbin Kang
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POINTS : 1239
Mer 18 Jan 2023 - 22:33

There's a place we can go where the pain will go away


Les gens les fixaient, Moonbin le ressentait, mais contrairement à ce qu’Oliver pouvait s’imaginer, ce n'était clairement pas à cause de sa figue ; il était encore beaucoup trop tôt pour que l'information passe à la télévision. C’était eux, leur duo improbable dans une ville, non, un état beaucoup trop conservateur et raciste. Que faisait un asiatique habillé comme s’il sortait draguer en pleine matinée, au Wyoming ? Qui plus est, était accompagné d’un petit roux qui était trop vieux et surtout beaucoup trop blanc pour être son fils. La serveuse ainsi que les clients les suivirent du regard jusqu’à ce qu’ils se posent à une table isolée, le chasseur ne souhaitant pas être davantage le point d’attention qu’ils pouvaient déjà l’être. Ce fut après quelques minutes, alors qu’ils avaient enfin retiré leur manteau et que les chiens étaient posés sur la banquette trop haute pour qu’ils décident d’y descendre d’eux-même, que l’employée arriva.

« Bonjour ! Vous avez fait votre choix ? » Moonbin pouvait ressentir son ton faussement jovial ; elle désirait recevoir son pourboire malgré son regard rempli de dégoût envers lui. « Ce sera le hamburger spécial de la maison et un bol d’eau pour mes chiens si c’est possible. » avait-il répondu le plus poliment possible, sachant très bien qu’il ne pouvait pas se permettre d’être désagréable envers elle alors que la tempête prenait de plus en plus d’ampleur. « Et pour toi ? » Rien. Oliver continuait de fixer la carte du menu, comme si quelque chose allait en sortir d’une seconde à l’autre. « Oliver ? » interrogea Moonbin, espérant pouvoir le ramener à eux. «  Un bagel BLT, s’il vous p-p-plaît. » La serveuse nota rapidement les informations sur son calpin et se dirigea vers les cuisines.

Puis, un silence s’installa. Moonbin jouait avec Bongbong qui, comme à son habitude, ne savait pas se tenir tranquille et passait son temps à vouloir escalader la table, puis lorsqu’il réussit enfin à le calmer en l’enroulant dans son manteau, il leva les yeux pour regarder le Disney qui semblait ne pas pouvoir se calmer. « Relaxe... » chuchota Moonbin à l’intention de l’adolescent. « Ils sont juste racistes. Tant que tu es avec moi, ils te verront même pas. Ils sont trop occupés à se demander si j’ai apporté mon propre repas. » continua-t-il en caressant son chien enroulé comme un rouleau de printemps pour accompagner ses paroles.

«  Est-ce que… » L’homme tendit l’oreille, approchant un peu son buste en sa direction pour mieux attendre sa question qui risquait de s'évanouir aussi rapidement qu’elle avait débuté, mais son visage vint presque percuter une assiette dans ce geste. « Et voilà pour vous ! » Eh bien, ça c’était du service ! Ce n’était clairement pas à Londres qu’ils auraient été servis aussi vite… Mais en même temps, le nombre de clients était bien loin d’être identique. « Merci beaucoup. » remercia Moonbin avant de se raviser en faisant un signe de main à la serveuse pour lui faire comprendre qu’il voulait lui demander quelque chose. « J’ai vu qu’il y avait des chambres à louer, où est-ce que je dois m’adresser ? » Un léger soupir s’échappa d’entre ses lèvres, puis elle répondit : « Vous irez à la réception après avoir mangé. » Un simple sourire forcé apparu sur le visage du Coréen qui avait déjà hâte d’entrer dans la chambre pour ne plus avoir à supporter les regards de tous les gens du restaurant.

Moonbin commença à manger, souhaitant bon appétit au plus jeune qui ne lui répondit pas. Il ne savait pas s’il était simplement timide ou perturbé, mais il se doutait bien qu’il ne pourrait rien apprendre d'intéressant à son sujet temps et aussi longtemps qu’ils étaient épiés par les clients. « Vous avez dit q-q-que vous saviez que j’avais pas réussi à fuir avec Rox. » Des paroles soudaines qui surprirent Moonbin davantage qu’il ne l’aurait cru. « Vous avez dit q-que vous le saviez… M-mais est-ce que vous savez où est Rox, m-m-maintenant ? » Toussant un bon coup après s'être étouffé avec sa bouché, le chasseur reprit son souffle, puis hocha la tête négativement le temps de se sentir à l’aise pour aligner deux mots sans s'étrangler. « Non, je ne sais pas. Je sais simplement qu’il à réussi à embarquer dans un camion remorque en auto-stop… » Vous aviez un plan à la base quand vous êtes parti ? Cette question lui brûlait les lèvres, mais il craignait de perdre soudainement la confiance du rouquin s’il lui posait ce genre de questions. «  J’ai son numéro, vous savez. J’ai... J'ai essayé de l’appeler avec le téléphone des Robertson, m-mais il n'a pas répondu.  » Est-ce qu’il était sur le point de lui demander..? «  P-p-peut-être… qu’on p-pourrait essayer de le joindre ? »

En tant que chasseur, Oliver lui facilitait particulièrement la tâche, mais Moonbin ne souhaitait pas le capturer, il s’était promit de ne pas s’attaquer aux enfants et bien même qu’Oliver n’avait pas 8 ans, il restait tout de même sans défense et méritait d’avoir une vie normale. Après tout, il n’y avait aucune solution pour leur situation et ils allaient malheureusement devoir apprendre à vivre comme des gens normaux, alors il valait mieux que les plus jeunes commencent sur de bonnes bases… Même s’il se doutait bien qu’il était peut-être trop tard pour ces deux-là. « On peut… Si tu veux, mais après avoir mangé… Ce n’est pas très… privé, ici. » finit-il par murmurer. « Si tu réussis à le rejoindre, il faudra que tu lui demandes où il se trouve exactement. Je ferai en sorte de vous permettre de vous retrouver et je vous trouverai un endroit sécurisé ensuite. » continua-t-il sur le même ton. « Aller, mange pendant que c'est encore chaud. »

Le reste du repas ce fut silencieusement avec cette promesse tenue qui flottait dans l'esprit des deux jeunes hommes, l'un espérant pouvoir entendre la voix de son ami et l'autre particulièrement curieux de connaître le plan du renard. Lorsqu’ils terminèrent de manger, Moonbin se leva le premier de table pour aller payer, puis y retourna pour récupérer ses effets personnels et fit signe à Oliver de se lever. Ensemble, ils allèrent à la réception où Moonbin demanda une chambre contenant deux lits, puis après qu’il eut payé, on lui remit une clef pour la chambre n°6. À peine la porte de la chambre fut ouverte que les caniches s’y faufilèrent pour prendre possession des lits, sautant sur un et l’autre à répétition. « J’ai vu mieux, mais … Pour le prix, je vais pas m’en plaindre.. » souffla-t-il pour lui-même en allumant la lumière de la salle de bain pour inspecter les lieux.



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OCCUPATION : Travaille dans un supermarché du centre-ville, artiste anonyme sur internet
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Mar 24 Jan 2023 - 22:04


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tvim.png« Non, je ne sais pas. Je sais simplement qu’il a réussi à embarquer dans un camion remorque en auto-stop…» Quoi ? La nouvelle relève brusquement ses prunelles. Il y brille tout un tas d’émotions contraire.

Soulagement.
Rox est loin d’ici, il a réussi. Oliver espère qu’il fait beau, là où il est.

Désenchantement.
Rox ne comptait pas revenir le chercher. Oliver attendait une ombre.

Sa gorge se serre, pourtant, Oliver n’est ni triste ni amer. Comment lui en vouloir de ne pas avoir rebroussé chemin ? Sûrement aurait-il fait pareil, si le destin avait échangé leur place. Combien de fois avait-il essayé de fuir seul, lui aussi ?

Qu’importe, cet épisode appartiendra bientôt au passé et alors, tout pourra être oublié. Pardonné. Car Oliver a beau ne pas vouloir y croire, essayer de blinder son cœur pour ne plus jamais connaître la déception, les paroles de M. Moonbin le font partir dans un ailleurs rêveur. Rox et lui, ensemble à Paris, à déambuler dans les plus beaux quartiers, ceux qu’ils montrent toujours à la télé. Oliver rirait en se disant que même les pavés seraient trop cher pour eux, mais qu'importe, ils seraient heureux. Loin d'ici. En sécurité. Ce serait trop beau pour être vrai. « Aller, mange pendant que c'est encore chaud. » Nouveau hochement de tête.

***

Son petit repas lui pèse sur l’estomac. Il s’est forcé à le terminer même si l’appétit lui manquait, pour ne pas gaspiller, mais surtout pour ne pas risquer un malaise plus tard dans la journée. La peur de s’évanouir a vaincu l’angoisse de vomir. Et puis, c’est M. Moonbin qui a payé pour lui. Laisser des restes aurait été impoli. Et si son merci s’est avéré timide, ses yeux, eux, ont débordé de toute la reconnaissance qu’il n’osait pas exprimer. Quel idiot, il aurait dû parler plus fort pour le remercier. Dire quelque chose, n’importe quoi, plutôt que de rester muet. Occupé à ressasser ses actes manqués, Oliver reste silencieux, embusqué par ses propres pensées. Tout s’envole une fois dans la chambre d’hôtel.

Il le voit à peine le seuil de la porte franchi.
Là, entre les deux lits.
Un téléphone.

Oliver s’en approche, ignorant la salle de bain et le jeu des deux chiens. Qu’est-ce qui résonne si fort contre ses tempes ? Son rythme cardiaque ou l’anticipation d’un moment qu’il n’a pas cessé d’imaginer ? Ses pensées filent à toute allure, pourtant le mouvement qui porte le combiné jusqu’à son oreille est lent, lourd comme les doigts qui s’écrasent pour composer le numéro.

Oliver s’assoit sur un lit adjacent et, le souffle tremblant, il attend. Bip, bip… Tonalité qui vient rythmer les battements de son cœur affolé, comme une marche funèbre viendrait accompagner le cortège d’un défunt jusqu’au cimetière. Bip, bip… Petit à petit, ses espoirs se décomposent, abimés par les notes de cette mélodie. Sa main se crispe sur le combiné. Non. Rox va décrocher. « S’il te plaît… » souffle-t-il du bout des lèvres. Murmures aux allures de prières.

Le numéro que vous demandez n’est plus attribué.

Non.
Il a dû se tromper de numéro. Alors, Oliver raccroche. Recommence. Recompose. Repatiente. Rechute.

Le numéro que vous demandez n’est plus attribué.

Comme elle est monotone, la voix robotique qui lui assène la nouvelle au téléphone, complètement insensible aux ravages qu’elle vient de provoquer.

Le numéro que vous demandez n’est plus attribué.

Chaque mot plante un clou de plus dans son cercueil. Alors, c’est fini. Pourtant, Oliver attend, écoute le silence blanc laissé par une voix qui ne viendra pas.

C’est fini.

Envolés, les promesses et les ensembles à Paris. Tout est brisé, éclaté sur la moquette à ses pieds. Oliver fixe les miettes de ses espérances en silence, tandis que ses flots d’émotions se heurtent aux mécanismes de défense qui ronronne sous son front. Ceux qui lui susurrent de se fermer, de ne surtout pas pleurer, de tout réprimer, parce que putain, t’es con, t’aurais dû t’en douter, à quoi est-ce que tu t’attendais ?

Oliver se voudrait fort, indifférent face à ces événements. L’espace d’un coup instant, il croit l’être en reposant l’appareil calmement. L’illusion se brise sitôt qu’il tente de parler :« Le… » La phrase meurt contre sa langue. « Le… » Rattrapée par ses émois, la gorge refuse de laisser passer sa voix. À la place, il n’y a qu’un grand néant dans lequel s’engouffre son souffle vacillant. Il porte le poids des mots qu’Oliver peine à prononcer. « C’est p-p-plus attribué. » Et la voilà, la triste vérité. Plus cruelle encore, maintenant qu’il l’entend à nouveau résonner.

Et ensuite ?
Ce numéro était son dernier lien avec Rox. Il n’a plus rien.

Oliver ne sait plus à quoi se raccrocher, tandis que le monde continue de se dérober sous ses pieds. Et dans sa chute, il relève vers Kang des prunelles pleines d’appels à l’aide. Parce que lui ne sait plus quoi faire ni vers qui d’autre tourner ses attentes et ses prières. « P-p-personne me répond. » Un drame se joue dans ses yeux brillants de larmes. « On voulait q-quitter le pays. » qu’il confie d’une voix brisée. « Peut-être qu’il a réussi. » Il aimerait y croire. Peindre le tableau d’un Rox heureux à Paris dans son esprit. Mais les images se fanent sitôt qu’Oliver essaie de les invoquer. Le cœur éteint est épuisé de rêver.

Pourtant, les plus forts ne survivent-ils pas par la force de leurs rêves ? Oliver n’a jamais su d’où il sortait cette naïve d’idée, pourtant, il s’y était accroché, il l’avait travaillé. Ô, pour ça, oui, il avait rêvé. Par le simple pouvoir de ses rêveries, l’adolescent s’était écrit une multitude de mondes, d’univers et de galaxie rien qu’à lui. Mais personne ne peut vivre éternellement dans les airs. Et à chaque nouveau réveil, le monde s’apparente un peu plus à l’enfer.

Si c’est ça, le prix à payer pour rêver, alors il préfère encore y renoncer. Les réduire à l’état d’histoire et abandonner tout espoir de les voir un jour se réaliser.

Sur ses genoux, le manège de ses mains a recommencé. Ses ongles déchirent ses doigts sans même qu’il l’ait remarqué, trop occupé à penser. « On s’est m-même pas dit au revoir. » C’est bête, à quel point cette réalité l’affecte. Qu’est-ce que ça aurait changé ? Comme si de simples adieux auraient pu le rendre moins malheureux. Mais Oliver continue d’y penser, de se torturer, de se questionner ; quels ont été les derniers mots qu’ils ont échangés ? Sa gorge se serre. Il n’arrive pas à s’en rappeler. Incapable de rejouer les derniers instants qu’ils ont partagés, Oliver s’enfonce dans les et si qui servent de carburant à ses angoisses.

Et s’il avait su qu’ils finiraient séparés, que lui aurait-il dit ?
Merci d’avoir été mon ami.

Et s’il se revoyait, qu’est-ce qu’il lui dirait ?

Silence.

Il n’arrive pas à se l’imaginer. « Et m-m-maintenant, je ne le reverrai p-peut-être jamais. » L’anxiété s’empare aussitôt de cette phrase. Elle efface le peut-être pour faire de ce scénario angoissé une certitude bien ancrée dans la réalité. Je ne le reverrai jamais. Cette pensée fait tout chavirer, elle noie les bribes de fiertés qui lui permettaient de ne pas pleurer. Et, honteux de sentir encore ses larmes couler, Oliver se tourne un peu sur le côté pour que seul le mur soit témoin des ravages sur son visage. Il le fait par pudeur, mais aussi par peur.

Parce que…
Qu’est-ce que Kang va penser ?

Alors, les sanglots sont réprimé, étouffé, invisible si ce n’est pour ses épaules en train de trembler. Pourtant, lui viendrait presque un besoin furieux de se jeter contre l’oreiller pour tout libérer. Se dérober aux yeux du monde entier et puis, pleurer enfin comme il le voudrait. Bruyamment et brutalement. Sans craindre les jugements. Exploser pour de vrai et cracher toutes ces douleurs qui lui donnent envie de crever. Alors, peut-être que ça s’arrêterait.

Mais il a quinze ans, il n’est plus un enfant. À son âge, ça ne se fait pas, de pleurer comme ça. Et même s’il l’osait, Oliver serait bien incapable de se laisser aller. Parce que, dans un hoquet, l'adolescent réalise qu’il ne respire plus qu’à moitié.

Oh non.

Une peur s’élève au niveau de sa poitrine, comme à chaque fois qu’il prend un peu trop conscience de sa respiration. Une réalisation qui se pervertit en obsession. Est-ce que je respire vraiment ? Et plus il y pense et plus le cœur s’emballe et plus le cœur s’emballe et plus il y pense. Jusqu’à s’en persuader. Je n’arrive plus à respirer. C’est sûr, l’air va lui manquer. Et Oliver senst la panique le gagner, le serrer jusqu’à le faire imploser, dévier la moindre de ses pensées sur sa manière de respirer pour le convaincre qu’il va y passer.

D’un geste Oliver ramène son sac sur ses genoux. Les doigts s’écrasent sur la fermeture éclair, l’ouvrent dans un geste brouillon pour en sortir un flacon orange et un reste de bouteille d’eau perdu au milieu de ses affaires. Et clac fait la tablette de Xanax qu’il brise entre ses doigts avant de l’avaler. Une moitié, seulement en cas de crise que lui avait dit le médecin.  


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Moonbin Kang
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PHOTO D'IDENTITE : There's a place we can go where the pain will go away  ☽ Oliver  Q89k
ÂGE DU PERSONNAGE : Né le 12 avril 1992, Moonbin a vu passer 31 printemps
COTE COEUR : Jungwan, le seul et l'unique ; pour toujours et à jamais
OCCUPATION : Les disney le qualifient de chasseur, les êtres humains l'appelle suppléant à la maternelle
LOCALISATION : Ici et là. Parfois au QG des Chasseurs, parfois à l'école primaire ou au bar en train de draguer une nouvelle conquête du soir
HUMEUR : On dit que le temps arrange tout. C'est étrange, mais Moonbin n'aurait jamais cru pouvoir se retrouver depuis le décès de Jungwan
COULEUR PAROLE : #9999cc
DOUBLES COMPTES : Rox Fox & Bruni Brannsen & Clawd Delatour
PERSONNALITÉ & CRÉDITS : Kim Kibum (Key) & Gaekey
MON ARRIVÉE : 09/12/2017
MON VOYAGE : 820
POINTS : 1239
Lun 20 Fév 2023 - 18:52

There's a place we can go where the pain will go away


Alors que Moonbin s’aventurait dans la salle de bain pour vérifier sa propreté, Oliver était déjà parti en direction du téléphone posé sur la table de nuit entre les deux lits. Le silence dans les lieux laissait place aux claquements des touches du vieux combiné, répétés à plusieurs reprises par l’adolescent. Continuant à fouiller, Moonbin tendait l’oreille, calculant le nombre de tentatives que le jeune homme tentait désespérément, et, réalisant que celles-ci se faisaient de plus en plus longues, le Coréen sentait son coeur se briser un peu plus à chaque essaie et ressentant le détresse du plus jeune, il décida finalement de retourner dans la pièce principale. « La salle de bain n’est pas si mal, tu peux te laver si tu veux. » lança-t-il comme conversation pour détendre l’atmosphère, mais évidemment, Oliver ne s’en préoccupait pas. « C’est p-p-plus attribué. » Le plus vieux accota sa tête contre le cadrage de la porte de la salle de bain et soupira. « P-p-personne me répond. » Que devait-il répondre à ça.. ? La vérité.

« Je suis vraiment désolé de l’entendre… » Le chasseur ne pouvait pas s’empêcher de se mettre à sa place. Être seul au monde… Il connaissait si bien ce sentiment. Cette impression de n’avoir plus personne, d’avoir perdu l’unique personne sur qui on pouvait compter peu importe ce qu’il arrivait. « On voulait q-quitter le pays. Peut-être qu’il a réussi. » Peut-être… Il l’espérait secrètement. Il aurait aimé demander à Oliver où ils avaient voulu fuir, mais alors qu’il ouvrit la bouche pour le faire, il réalisa que sa gorge était nouée par l’émotion. « On s’est m-même pas dit au revoir. » Son regard devint vitreux, ne sachant plus distinguer clairement l’adolescent qui jouait avec ses doigts. Eux non plus, ne s’étaient pas dit au revoir. Il avala de travers et sans même s’en rendre compte, il croisa les bras, comme si ce geste pouvait le protéger d’une quelconque attaque émotive. « Et m-m-maintenant, je ne le reverrai peut-être jamais. »

Sans rien dire, Moonbin abandonna son sac au sol et quitta la pièce rapidement, retenant ses larmes de couler. Pourquoi ce que le Disney lui disait lui semblait si dur à entendre ? Pourquoi tout le ramenait à Jungwan ? Marchant rapidement le couloir pour trouver les toilettes du restaurant, Moonbin y entra en courant d’air et s’aspergea le visage d’eau pour chercher à se calmer. Il s’observa un instant dans le miroir, dévisageant sa cicatrice au sourcil droit, cette marque qu’il tentait d’oublier jour après jour.  Ça datait de huit ans et il devait apprendre à arrêter de se blesser en y repensant;  il ne voulait pas replonger dans cette sphère sans fin, celle qui l’avait rongée pendant des années… Cette culpabilité et cette horrible envie de mourir … En quelques phrases, Oliver avait su lui rappeler ce lourd sentiment d’impuissance lorsqu’il avait tout perdu. Prenant de grandes respirations pour se calmer, peu à peu ses souvenirs parasites se dissipèrent. Puis, s’encourageant à retourner à la chambre, sachant très bien que l’ambiance n’allait pas s’améliorer lorsqu’il y retournerait, il décida de faire un arrêt à l'accueil du restaurant.

« Excusez-moi, avez-vous des crayons à colorier ? » demanda-t-il à la caissière du restaurant, hésitant. S’il se souvenait bien du dossier d’Oliver, le dessin et tout ce qui se rattachait à l’art était quelque chose d’omniprésent dans sa vie, comme si tracer des traits sur une feuille de papier permettait au jeune homme de canaliser ses angoisses et avec un peu de chance, Oliver finirait par oublier Rox pendant un bref instant, permettant à Moonbin de planifier le trajet du lendemain. « M’ouais, j’ai sûrement ça. » Fouinant sur les étagères en dessous de la caisse, la dame en sortit un verre de plastique coloré rempli de crayons de cire dont certains semblaient cassés. « Vous nous les ramener à vot’ départ. » Il hocha la tête, feintant un sourire poli, puis prit le verre qu’on avait poussé en sa direction. Ce n’était pas comme s’il comptait voler des crayons, pensa-t-il agacé.

Il retourna donc à la chambre, le verre à la main, et prenant une grande respiration pour se calmer une dernière fois, Moonbin entra dans la pièce. « Lucas m’a dit que tu aimais dessiner, j’ai pensé à te chercher des crayons de couleur. » Il les déposa sur le petit bureau posé aux côtés d’une des fenêtres. « C’est pas des crayons de luxe, mais bon, on peut pas faire des miracles en pleine tempête de neige. » enchaîna-t-il alors qu’il se mit à fouiller dans l’unique tiroir du meuble qui n'avait visiblement pas été vérifié depuis des mois tant il y avait de choses personnelles oubliées qui s'y cachaient, cherchant l’un de ces fameux carnets toujours présents dans les chambres d’hôtel. « Je n'ai jamais été très artistique personnellement. J’ai toujours été le sportif des deux. » Trouvé ! Victorieux, Moonbin sortit un vieux calepin dans lequel certaines notes étaient déjà gribouillées, hachurées, surlignées, annotées. « Tu voudrais me montrer des techniques de dessin ? J’aimerais bien faire un truc pour mon copain. » Il s’arrêta, puis roula le regard. Non, il n’aimerait pas vraiment. « Il est du genre romantique et tout le truc et ça me saoulerait qu’il me fasse une scène parce que j'ai jamais rien fait de mignon, quoi. » se corrigea-t-il. Oh, si seulement il savait dans quoi il s'embarquait avec ce cher Noah...



( Pando )
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Oliver D. DeLoir
Oliver D. DeLoir
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I lie back just driftin' and play out these scenes, I ride on the rush of all the hopes, all the dreams

Spoiler:

DESSIN ANIME D'ORIGINE : Oliver & Compagnie.
ÂGE DU PERSONNAGE : 22 ans.
COTE COEUR : En couple avec Gram. Première relation maladroite, rongée par l’angoisse et les doutes : est-ce que c’est normal autant de malaise et de retenue ? Et sa main dans celle de son copain, Oliver se surprend parfois à imaginer avoir Rox à ses côtés.
OCCUPATION : Travaille dans un supermarché du centre-ville, artiste anonyme sur internet
LOCALISATION : Quotidien entre deux villes, habite à Paris, vadrouille parfois à New York.
HUMEUR : Anxieux. La tête trop chargée de pensées.
DOUBLES COMPTES : Jayden Kang
PERSONNALITÉ & CRÉDITS : Avatar : Tarjei Sandvik Moe par mari. Signature par Drake. Icons par StrangeHell.
MON ARRIVÉE : 19/09/2020
MON VOYAGE : 170
POINTS : 411
Dim 26 Mar 2023 - 13:20

there's a place we can go
where the pain will go away
You start to cave, you start to cry,
you try to run, nowhere to hide

tvim.pngSa respiration laborieuse soulève sa poitrine par vagues douloureuses. Oliver se noie, submergé par les rouleaux de ses sanglots qui, pendant plusieurs minutes, l’aspirent pour mieux le recracher et l’envoyer se fracasser contre ses propres pensées : ça y est, il va crever.

Et puis, petit à petit, son ciel s’éclaircit, adieu les nuages gris, l’air se fait plus frais, plus abondant, Oliver s’en abreuve à grande gorgé, tout doucement, sauvé par son médicament. La tempête abandonne derrière elle une drôle de coquille vide toute lourde de fatigue et d’émotions. Un poids qui fait tomber son corps en arrière. Là, à moitié allongé sur le lit, Oliver se contente de flotter et d’exister, concentré sur la lente course de ses larmes le long de ses tempes. Il patiente sans savoir ce qu’il attend vraiment.

Rien à faire. Rien à espérer.

Ce n’est qu’en entendant le grincement de la porte que l’adolescent se redresse à nouveau, emmêlé et ébouriffé comme s’il venait d’émerger des bras de Morphée. Mince. Depuis quand Kang était-il parti ? Dans le brouhaha de ses émois, il ne l’a même pas entendu quitter la chambre. Et il observe son aîné à travers le flou de son regard épuisé, assommé d’avoir trop pleuré. « Lucas m’a dit que tu aimais dessiner, j’ai pensé à te chercher des crayons de couleur.» Un battement de cils. Comment est-ce que Lucas sait ? Ses yeux cernés trouvent le verre rempli de crayon et Oliver sent sa gorge se serrer sous l’émotion. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est déjà beaucoup trop. « Merci. » Murmure-t-il en étalant ses restes de larmes sur ses joues. Une fois. « Merci. » Deux fois. Parce que, vraiment, il ne le mérite pas, piètre passager qu’il fait, à toujours pleurer, à ne jamais parler. C’est lui qui devrait lui ramener un cadeau pour le remercier de le ramener, de le supporter. Qu’est-ce que Kang gagne à être aussi gentil avec lui ? Est-il payé pour le sauver ? Est-ce que c’est son métier ? Est-ce qu’il pourrait lui demander ? Car Oliver n’est plus sûr de croire en la bonté, la vraie. Ces derniers mois ont trop empoisonné son cœur de méfiance.

« Tu voudrais me montrer des techniques de dessin ? J’aimerais bien faire un truc pour mon copain. » Quoi ? Ses yeux s’écarquillent. « Je… » La panique fige la phrase sur ses lèvres. Quelles techniques pourrait-il lui montrer, lui qui ne sait jamais vraiment ce qu’il fait ? Et que peut-il bien savoir du romantisme, lui que personne n’a jamais embrassé ? Lui qui ne connaît l’amour qu’à travers la télévision et les chansons ? Ces histoires-là ne lui appartiennent pas.

Et puis, il y a si longtemps qu’il n’a pas dessiné ailleurs qu'entre les pages d’un carnet privé où il a étalé au crayon noir tous les drames de ses pensées.

Oliver est désarmé, complètement tétanisé face à une requête qu’il ne peut ni honorer, ni refuser. 
Au fond, il sait ce que l’adulte fait. Sa requête n’est sûrement qu’une diversion, un moyen d’aérer un peu cette pièce saturée d’émotions. Et lui aussi, aimerait bien respirer. Alors d’un pas lent, il se lève pour s’installer au petit bureau, le cœur tremblant. « Je peux essayer, si vous voulez, mais… je sais pas, je suis pas très doué, vous savez. » Surtout quand il se sait observé. « D’habitude, je dessine que pour moi et… je sais pas dessiner de mémoire… » Avoue-t-il, un peu gêné. Ses traits ont besoin d’être guidé par un modèle, malgré les images que son esprit passe son temps à imprimer pour ne pas les oublier.

Oliver se revoit à traîner des pieds sur le long sentier dépouillé qu’il prenait avec Rox et Joshua pour rentrer du lycée. Le pas lent, exprès pour laisser ses aînés un peu devant. Leur offrir un semblant d’intimité. Ses prunelles découvraient parfois l’étreinte de leurs deux mains, s’y posaient avant de s’envoler un peu plus loin. Car cette vision lui donnait l’impression d’être le témoin inopportun de quelque chose de merveilleux ne pouvant se jouer qu’à deux. Quelque chose de secret qu’il n’était pas censé regarder. C’est que le spectacle de ses mains enlacées lui paraissait presque aussi intime qu’un baiser. Mais ses yeux avaient beau se détourner pour se perdre dans la platitude du paysage, ses pensées emportaient toujours quelques souvenirs avec elles. Le sourire de Joshua, le jeu de son pouce sur la main de Rox, celle qu’il lui était déjà arrivé de saisir en sentant la peur et l’angoisse monter. Ce n’est que sous la chaleur de ses doigts qu’Oliver avait réalisé à quel point les siens étaient froid.

Ils le sont encore aujourd’hui.

Oliver sent leur toucher glacé, tandis que ses mains s’enlacent sur ses genoux pour servir de modèle à son dessin, faute d’avoir quelqu’un pour mêler ses doigts aux siens. L’adolescent les observe un court instant avant de prendre un crayon pour vite, vite, projeter le souvenir encore frais sur le papier. Parce que c’est romantique, des amoureux deux par deux, cœur à cœur et mains dans la main. Mais ses premières esquisses ne tardent pas à tracer les limites de son idée. « Non, ça va pas marcher… » qu’il souffle. Non, c’est trop compliqué, il ne va pas y arriver.

Une page se tourne.  
Il lui faut une autre idée, plus facile, une idée qu'il ne pourra pas rater. « Je peux vous montrer comment faire un cœur, si vous voulez. » propose-t-il à la hâte. C’est nul. Tout le monde sait le faire. « Ou des ballons en forme de cœur… » Pour changer. Nul, nul, nul. Le mot tourne en boucle, c’est sûr, Kang va le juger, le prendre pour un bébé ou pire, penser qu’il se moque de lui avec sa proposition toute pourri.

Les pensées angoissées continuent d’exister, de persister à souffler sur son cœur un vent de panique, seulement toutes leur pique se heurtent au barrage de son anxiolytique. Ses gestes se font hésitants sans pour autant être entravés par les liens de son anxiété. Ce n’est pas si sérieux. Et de quelques traits, Oliver ose enfin marquer le papier. Des formes toutes bêtes de ballons qui ne lui demandent plus aucune réflexion. Oliver oublie où il est, oublie d’expliquer ce qu’il fait, il se contente de gribouiller, dessiner, colorier. Il y a quelque chose d’a la fois relaxant et rassurant dans le mouvement du crayon qui, lentement, recouvre les ballons de rouge, ce qu’il imagine être la couleur des sentiments.

Le sac de Rox avait le même éclat. Un rouge terni par l’usage à force d’être porté et posé. Et sur le côté, il y avait ce smiley, visage souriant qu’il avait dessiné au blanco et sur lequel son regard venait parfois se réfugier pour ne pas affronter ses interlocuteurs. Comme ce jour où monsieur Moonbin était venu leur parler. Ce jour où ils auraient pu s’échapper. Ensemble. « Je suis d-désolé, j’aurais dû vous croire, la p-p-première fois que vous êtes venu… » Ses iris n’ont pas bougé, toujours figés sur les ombres qu’il fait naître sur le papier. « Rox, il était prêt à m… à venir avec vous et moi, je l’ai retenu, p-parce que… j’avais trop p-peur que vous soyez un… un… un chasseur. » Sa main s’était d’abord écrasé sur la brettelle de son sac avant de descendre sur son avant-bras pour attraper sa manche, morceau de tissus qu’il avait serré à s’en blanchir les jointures tandis que ses yeux anxieux le suppliaient de rester. « Si… Si… je vous avais écouté, on aurait pas été séparé. » S’ils l’avaient suivi, peut-être serait-il ensemble à Paris.

Et si… Des millions de scénarios se cachent au creux de ces deux petits mots, tout un univers où Oliver se perd. Silence. Le crayon a cessé de gratter le papier. Oliver l’observe sans le voir, accaparé par les réalités qui se font et se défont sous son front. L’esprit s’oublie dans toutes ces possibilités et leurs déclinaisons, s’égarent dans ce puits sans fond comme le ferait un regard plongé dans un labyrinthe de miroir.

Mais qu’importe le chemin emprunté ou l’histoire qu’il essaie de réinventer, c’est la même conclusion qui revient le hanter :

C’est un peu de sa faute, en fait.

Oliver aurait pu recommencer à pleurer, s’il avait encore des larmes à verser. Son cœur a déjà tout donné, à la fois vidé et pourtant toujours aussi chargé.

Finalement, l’adolescent relève vers Kang des yeux fatigués que seule une dernière question continue d’animer : « P-p-pourquoi vous avez pas dit que c’était Lucas qui vous envoyait, ce jour-là ? » Parce qu’alors, peut-être qu’il l’aurait suivi. Et peut-être que Rox serait encore à ses côtés.


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Moonbin Kang
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ÂGE DU PERSONNAGE : Né le 12 avril 1992, Moonbin a vu passer 31 printemps
COTE COEUR : Jungwan, le seul et l'unique ; pour toujours et à jamais
OCCUPATION : Les disney le qualifient de chasseur, les êtres humains l'appelle suppléant à la maternelle
LOCALISATION : Ici et là. Parfois au QG des Chasseurs, parfois à l'école primaire ou au bar en train de draguer une nouvelle conquête du soir
HUMEUR : On dit que le temps arrange tout. C'est étrange, mais Moonbin n'aurait jamais cru pouvoir se retrouver depuis le décès de Jungwan
COULEUR PAROLE : #9999cc
DOUBLES COMPTES : Rox Fox & Bruni Brannsen & Clawd Delatour
PERSONNALITÉ & CRÉDITS : Kim Kibum (Key) & Gaekey
MON ARRIVÉE : 09/12/2017
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POINTS : 1239
Mer 12 Avr 2023 - 2:06

There's a place we can go where the pain will go away


« Je peux essayer, si vous voulez, mais… je sais pas, je suis pas très doué, vous savez. »  Ça n’avait aucune importance, pensait Moonbin alors qu’il s’asseyait sur le coin du bureau. « D’habitude, je dessine que pour moi et… je sais pas dessiner de mémoire… » Ah. Évidemment, le chasseur ne tenait pas à tout prix à avoir un cours de dessin de sa part, mais il avait quand même cru avoir un petit quelque chose suite à sa demande tout de même. Tant pis, se dit-il, laissant glisser l’une de ses fesses de la table pour se remettre debout, mais voilà qu’Oliver s’était soudainement activé, prenant un crayon à la vas-vite, cherchant à tracer des traits que l’asiatique ne pouvait pas déchiffrer dans l’immédiat et qui devinrent soudainement plus clairs alors que l’adolescent semblait déjà vouloir abandonner. «  Non, ça va pas marcher… » Le jeune homme resta un spectateur silencieux, surprit par cette défaite prématurée à laquelle Oliver faisait face. Il était doué, pensa Moonbin qui avait cessé de se lever pour rester à demi assis sur la table alors que ses pieds touchaient désormais le sol. « Je peux vous montrer comment faire un cœur, si vous voulez. Ou des ballons en forme de cœur… » Un simple « Euh … » sorti d’entre ses lèvres, perturbé par la proposition qu’on lui avait faite. Un coeur ? Tout le monde sait faire un cœur.

Malgré tout, Oliver commença à dessiner, oubliant que Moonbin était là pour apprendre et c’est après quelques instants de silence que l'aîné décida finalement de se lever complètement et se dirigea vers son sac, laissant le rouquin profiter de son passe-temps. Après tout, c’était ça le but initiale ; changer l’humeur d’Oliver.  « Je suis d-désolé, j’aurais dû vous croire, la p-p-première fois que vous êtes venu… » Le chasseur se figea alors qu’il avait un t-shirt dans ses mains. Oh non, il n’avait pas à l’être. Il n’en était pas persuadé, mais il craignait au fond de lui que le dénouement n’aurait pas été le même s’il avait réussi la première fois… Après tout, c’était ce refus qui lui avait permis de mieux les connaître et de comprendre qu’ils n’avaient pas besoin de Louis pour être malheureux. « Rox, il était prêt à m… à venir avec vous et moi, je l’ai retenu, p-parce que… j’avais trop p-peur que vous soyez un… un… un chasseur. » Un rire nerveux sorti de la gorge de Moonbin qu’il étouffa rapidement pour ne pas éveiller les soupçons chez le garçon qui semblait croire dur comme fer qu’il faisait bien partie de l’équipe de Lucas et il continua à fouiller pour trouver un jean.  « Si… Si… je vous avais écouté, on n'aurait pas été séparés. »

Le Disney semblait tourmenté par la décision qu’il avait prise alors que, pourtant, elle avait sans doute été la meilleure dans cette situation, mais ça, il ne pouvait pas le savoir. « C’est des choses qui arrivent, mais ne t’inquiète pas, vous finirez pas vous retrouver. Je te le promets. » Moonbin ne savait pas s'il pouvait honorer cette promesse, mais il en avait envie. Rox avait bel et bien disparu à leurs yeux, mais s’il pouvait de nouveau apparaître, il ferait en sorte qu’ils puissent se revoir… Et c’est ce qu’il se produit deux ans plus tard lorsqu’il vit Rox capturé par Louis.  

L’ancien chaton s’était soudainement arrêté de dessiner, fixant son esquisse d’un regard vide avant qu’il glisse celui-ci sur le visage de Moonbin. « P-p-pourquoi vous avez pas dit que c’était Lucas qui vous envoyait, ce jour-là ? » Hein ? « Parce que tu m’aurais cru ..? » commença Moonbin, les sourcils arqués de surprise. Est-ce que leur enlèvement aurait pu être aussi facile que ça ? « En vérité, Lucas n’aime pas interagir directement avec vous. Tu sais, il n’est pas comme son frère, mais tant et aussi longtemps qu’il ne peut rien faire pour vous, il ne veut pas interférer et vous donner de faux espoirs… Mais là… C’est différent. » Des traits doux et compatissants avaient fini par dessiner le visage du Coréen qui avait fait quelques pas en direction de l’adolescent. « Vous êtes des enfants… Aucun enfant ne mérite d’être maltraité comme vous avez pu l’être, humain ou non. » Cette maltraitance, Moonbin la connaissait. Pas directement, bien qu’il avait un père autoritaire qui n’avait jamais hésité à lever la main sur lui et ses frères lorsqu’ils étaient indisciplinés, mais bien par le billet de son cousin dont il s’efforçait à oublier l’existence tant sa présence et celle de sa tante lui avait causé de l’anxiété durant sa jeunesse.  « Je veillerai à ce que rien ne t’arrive tant et aussi longtemps que tu n’es pas arrivé à New-York. » Conclua-t-il finalement, posant une main ferme sur l'une des épaules du jeune homme qu’il tapota avant de se diriger vers la salle de bain pour se doucher.





( Pando )

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    Easy to love ◇I’m not easy to love. So dangerous. Even if I try to fix my heart, I’m hesitating for some reason. Everything’s messed up, everything’s just difficult My head is full of chaos, Cause I’m not easy to love, it worries me. I’m not the only one like this, right? I don’t know the answer.©endlesslove
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Oliver D. DeLoir
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Fantastic Animals
PHOTO D'IDENTITE : There's a place we can go where the pain will go away  ☽ Oliver  Tumblr_3301d77bea167dd08eca2165e93c12b6_2a861113_400
I lie back just driftin' and play out these scenes, I ride on the rush of all the hopes, all the dreams

Spoiler:

DESSIN ANIME D'ORIGINE : Oliver & Compagnie.
ÂGE DU PERSONNAGE : 22 ans.
COTE COEUR : En couple avec Gram. Première relation maladroite, rongée par l’angoisse et les doutes : est-ce que c’est normal autant de malaise et de retenue ? Et sa main dans celle de son copain, Oliver se surprend parfois à imaginer avoir Rox à ses côtés.
OCCUPATION : Travaille dans un supermarché du centre-ville, artiste anonyme sur internet
LOCALISATION : Quotidien entre deux villes, habite à Paris, vadrouille parfois à New York.
HUMEUR : Anxieux. La tête trop chargée de pensées.
DOUBLES COMPTES : Jayden Kang
PERSONNALITÉ & CRÉDITS : Avatar : Tarjei Sandvik Moe par mari. Signature par Drake. Icons par StrangeHell.
MON ARRIVÉE : 19/09/2020
MON VOYAGE : 170
POINTS : 411
Ven 12 Mai 2023 - 18:39

there's a place we can go
where the pain will go away
You start to cave, you start to cry,
you try to run, nowhere to hide

tvim.png(tw : pensées suicidaire)

Il aimerait croire cet homme qui se fait marchant d’espoir. Se laisser bercer par sa promesse et en tirer une certitude capable de l’apaiser lors de ses nuits d’insomnies. Vous finirez par vous retrouver. Mais qu’est-ce qu’il en sait ? Où le chercher, par où commencer ? Et si Rox se cachait, et s’il ne voulait plus jamais être trouvé ? Possibilité qui jette un voile de chagrin sur son être tout entier. Il ne s’avoue pas, Oliver, à quel point cette idée l’attriste et l’effraie.

Peur qui se mêle à ses doutes lorsqu’il pose sa question à Moonbin. « Parce que tu m’aurais cru ? » Et le voilà désarmé, les prunelles fuyant se réfugier sur la moquette sous ses pieds tandis que dans sa gorge, sa réponse asphyxie : non, oui. « Je sais pas. » Voilà qu’il peine à réinventer cette histoire qu’il a tant rejoué. Arrêt sur image, pellicule figée sous le souffle glacé d’une nouvelle angoisse : et Rox, s’il savait la vérité, que cet homme envoyé par Louis aurait pu les sauver, est-ce qu’il lui en voudrait ? Est-ce qu’il le détesterait autant que lui se déteste pour ce qu’il a fait ? Ce qu’il n’a pas fait ? Comment est-ce que Rox le regarderait ? Certainement pas comme monsieur Moonbin.

Il n’a plus rien d’un enfant. Ni l’innocence ni la brillance. Oliver qui, du haut de ses quinze ans, s’imagine déjà grand, debout sur les ruines d’une vie a peiné commencé mais qu’il envisage déjà comme terminé. Gâché. S’ils ne méritaient rien de tout ça, alors, pourquoi ? Question qu’il aimerait hurler, cracher au visage du monde entier. À quoi bon. Personne ne saurait lui répondre. Il ne récolterait que des silences et de la compassion, à l’image de ce qu’il peut lire dans le regard de son aîné lors d’une œillade rapide de son côté. Émotion qu’Oliver fuit, faute de savoir quoi en faire. Et son regard retombe à ses pieds pour ne plus se relever. Parce que cette simple phrase l’ébranle décidément bien plus qu’il ne le voudrait.

Humain ou non. À ces paroles, Oliver sent son menton trembler. Ses yeux se mettent à piquer, à briller, face à la réalité que les mots sont en train de dessiner. Ils tirent un trait entre ces groupes qu’un ou sépare et oppose. Les humains et puis, eux, les autres. C’est un miroir qu’on lui agite sous le nez pour lui rappeler sa propre anormalité. Reflet qu’Oliver peine à regarder, incapable de supporter l’idée de sa propre déshumanité, lui qui a grandit ici. « Mais moi, je suis humain. » qu’il s’entend soudain murmurer d’une voix brisée, trop faible pour réellement riposter. Il a parfois l’impression qu’on oublie qu’il est un être sensible, lui aussi. Pas seulement une bête de foire ou un rat de laboratoire. Plus qu’un simple numéro de dossier ou un cas compliqué. Mais peut-être se fait-il des illusions, peut-être que ce sont les autres qui ont raison. Les élèves harceleurs, les chasseurs, son assistante sociale. Peut-être qu’il n’est pas vraiment humain, mais quelque chose de moins.

Ça, il n’a pas de mal à y croire.

L’adolescent se replie un peu plus sur sa petite chaise dans un désir de disparaître. « Je veillerai à ce que rien ne t’arrive tant et aussi longtemps que tu n’es pas arrivé à New York. » Oliver acquiesce sans oser le regarder, de peur que ses yeux voilés ne trahissent ses doutes. Il ne voit pas la main arriver, la sent uniquement se poser. Le contact ferme lui arrache un tremblement, crispe son corps tout entier dans un frisson qui lui fait lâcher son crayon. Et il attend, le souffle en suspens, figé par la crainte de subir les foudres d’un geste violent. C’est bête, Kang n’a aucune raison de le brusquer. Mais la brutalité a-t-elle besoin de fondement pour exister ? Non. Oliver ne le sait que trop bien.

Il se hait de réagir ainsi, de sans cesse bâtir des murs entre les autres et lui. De laisser ses émotions prendre le dessus sur la raison. Et puis, que va penser Kang, lui qui se montre si gentil ?   N’est-ce pas méchant que de remercier son aide par de la méfiance ? « Pardon. » souffle-t-il en ramassant le crayon échappé.

La porte de la salle de bain se referme derrière Kang et Oliver reste là, immobile. Ses prunelles retombent sur les couleurs de son gribouillage inachevé. C’est laid, à l’image de l’univers tout entier. Son bras plâtré maladroitement posé sur le cahier pour le stabiliser, Oliver entreprend d’arracher les pages qu’il a souillées pour les réduire à l’état de boules de papiers. Voilà. Personne n’a à regarder ce qui ne mérite pas d’exister. Et il repousse le cahier fermé devant lui, vidé de toute énergie ou envie, égaré dans ces minutes de solitude qui s’offrent à lui. Que faire ? Sa tête lourde de néant et d’épuisement le fait lentement pencher en avant, jusqu’à ce que son front ne vienne doucement s’écraser contre son bras valide replié sur le bureau. Que faire ? Rien. Étrangement, cela lui convient.

Mais c’est dans ce rien où il aime se cacher que se développent ses pires pensées.

Et après ? 
Que se passera-t-il lorsqu’il sera rentré ? Il lui semble que son voyage ne s’achèvera jamais, qu’il sera toujours un peu coincé au cœur d’une tempête. Voilà sa vie. Parce que l’évidence s’impose à lui : il va devoir quitter le pays. Abandonner Hadès et son foyer, le premier endroit où on pensera à le chercher. Disparaître pour de bon. Mais alors, Rox aussi ne pourra plus me trouver. Son estomac se tord. Est-ce que c’est ça, le sort qu’il lui était destiné dès son arrivée ? Se cacher, vivre entre parenthèses, entre deux épisodes de fuites ? Cette vie-là, Oliver n’en veut pas. Peut-être qu’il n’a jamais été fait pour ce monde, au final. Alors, à quoi bon rentrer, à quoi bon continuer.


Ses yeux fermés dans le creux de son bras, Oliver s’enfonce dans une obscurité sans fond qu’il tapisse de petits points de lumières à force de faire pression sur ses paupières. Il y reste un instant avant de tourner la tête sur le côté, sa joue appuyée sur son avant-bras devenu oreiller improvisé. Sa manche éponge les quelques larmes qu’il a échappées. Et ses iris flous se perdent sur le mouvement des chiens, la neige de l’autre côté de la fenêtre, l’appel du vide. Une envie de mourir avant d’essayer de vivre.

Est-ce qu’on le pleurerait s’il disparaissait ? Sûrement un peu. Pensée réconfortante qui pourtant soulève un problème : impossible de partir sans faire du tort à ceux qu’il aime. C’est peut-être pour ça qu’il ne fait qu’imaginer sans jamais agir : la peur de distiller le poison de la culpabilité dans le cœur de ceux qui ont essayé de l’aider. S’il essayait de partir maintenant, Kang s’en voudrait sûrement. Ce serait méchant que de lui infliger ce tourment.

Et puis, même s’il le voulait, il n’aurait plus la force de se lever. 
Assommé par la fatigue accumulée et le médicament qu'il a avalé, Oliver divague entre les mondes, lutte pour ne pas sombrer. Il ne veut pas dormir. Fermer les paupières, c’est prendre le risque de ne plus voir les dangers arriver. S’exposer aux tourments d’un sommeil empoisonné de cauchemars. Ses mauvais rêves se mêlent parfois à la réalité, Oliver le sait, c’est Rox qui lui a dit. Et s’il bougeait ? Et s’il criait ? Et s’il dérangeait ? Mais ses pensées finissent bientôt par s’égrainer, vaincues par l’épuisement venu fermer ses yeux encore humides.


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Moonbin Kang
Moonbin Kang
I will bite you if I have to
Admin TL
PHOTO D'IDENTITE : There's a place we can go where the pain will go away  ☽ Oliver  Q89k
ÂGE DU PERSONNAGE : Né le 12 avril 1992, Moonbin a vu passer 31 printemps
COTE COEUR : Jungwan, le seul et l'unique ; pour toujours et à jamais
OCCUPATION : Les disney le qualifient de chasseur, les êtres humains l'appelle suppléant à la maternelle
LOCALISATION : Ici et là. Parfois au QG des Chasseurs, parfois à l'école primaire ou au bar en train de draguer une nouvelle conquête du soir
HUMEUR : On dit que le temps arrange tout. C'est étrange, mais Moonbin n'aurait jamais cru pouvoir se retrouver depuis le décès de Jungwan
COULEUR PAROLE : #9999cc
DOUBLES COMPTES : Rox Fox & Bruni Brannsen & Clawd Delatour
PERSONNALITÉ & CRÉDITS : Kim Kibum (Key) & Gaekey
MON ARRIVÉE : 09/12/2017
MON VOYAGE : 820
POINTS : 1239
Dim 27 Aoû 2023 - 22:24

There's a place we can go where the pain will go away


La solitude, c’est tout ce dont Oliver avait besoin et de son côté, Moonbin avait besoin de penser au plan qui n’avait fait que se modifier depuis le début de la journée. Après tout, il devait seulement transporter l’adolescent d’un point a à un point b, mais tout semblait vouloir le pousser à faire autrement ; la tempête, sa compassion… Que ferait-il arrivé à New-York ? L’abandonner ? Le reconduire chez Hadès comme promis ? Le livrer à Louis ? Non, pas ça. Se glissant sous la douche, le coréen laissa l’eau chaude glisser le long de son dos, divagant vers les scénarios possibles, allant même jusqu’aux discussions hypothétiques qu’il aurait avec son patron lorsqu’il devrait lui dire que le Disney s’était échappé. Évidemment, chaque conclusion venait à une punition, mais il sentait au fond de lui que celle-ci, qu’importe ce qu’elle serait, en vaudrait largement la peine si cela lui permettait de protéger Oliver de nouveaux traumatismes. C’est alors qu’il projetait mentalement les atrocités qu’Oliver avait vécu au château que la lumière de la pièce s'éteint soudainement, le laissant plongé dans le noir complet. « ssibal … »  souffla-t-il alors qu’il coupait l’eau. Enjambant avec précaution le bord de la baignoire, le chasseur marcha à tâtons jusqu’à l’évier où il avait déposé ses vêtements propres et son téléphone qu’il prit comme lampe de poche pour trouver la porte de sortie après s’être habillé.

Heureusement pour eux, la chambre était éclairée par la lumière naturelle du soleil ce qui allait leur permettre de se tenir occuper le temps que la tempête se calme, pensa Moonbin avant d'apercevoir Oliver qui semblait avoir décidé de s’endormir à la table où il l’avait laissé une heure plus tôt. Avançant lentement en sa direction, Moonbin hésita un instant à le réveiller, se disant qu’il serait sans doute plus confortable dans un lit, mais il se ravisa en concluant que ce n’était pas une mauvaise idée de se reposer avant de reprendre la route. À son tour, l’asiatique se dirigea vers l’un des lits où Mongmong et Bongbongs s’étaient déjà posés pour jouer et il sombra à son tour dans un sommeil presque immédiat.

Les heures passèrent et ce fut finalement le claquement d'une porte dans le couloir qui réveilla le chasseur en sursaut. S’asseyant d’un bon, il observa la pièce qui était désormais plongée dans le noir ; depuis combien de temps dormait-il ? Pas suffisamment pour que le rouquin se lève pour dormir dans le second lit en tout cas. L’esprit encore embrouillé, Moonbin estimait qu’il était environ 17h, mais il pouvait se tromper puisque le soleil se couchait beaucoup plus tôt l’hiver dans le nord des États-Unis. Il se frotta doucement les yeux et il se demanda si l’électricité était de retour ou s’ils allaient devoir puiser dans les collations qu’il avait apportées dans sa valise, mais la question se répondit d’elle-même lorsqu’il regarda par la fenêtre pour constater que les néons du panneau publicitaire n’étaient pas allumés. C’était embêtant…  Mais c’était loin d’être aussi embêtant que la voiture de police qui venait tout juste de se stationner à quelques mètres de la fenêtre.  

À cette vision, l’homme sentit son cœur rater un battement. Que devait-il faire ? Et s’ils étaient là pour Oliver ? Et si un avis de recherche avait finalement été émis à la télévision ? Cette réalisation eut pour effet d’une douche froide et c’est sans trop réfléchir que Moonbin alla réveiller le Disney sans aller dans la douceur. Lui tapotant rapidement le bras à répétition, le jeune homme l’abandonna pour se diriger vers ses bagages lorsqu’il fut sûr que celui-ci s’était réveillé. « On a pas de temps à perdre, y’a la police. » lança-t-il comme simple information alors qu’il éclairait le sol de la pièce  avec son téléphone pour récupérer tout ce qui lui appartenait. « Tu prends tes trucs et on s'en va. » ajouta-t-il ne se souvenant plus si Oliver avait apporté quoique ce soit avec lui. « C’est hors de question qu’ils puissent remonter jusqu’à toi en entrant ici. » Le bon côté de la chose était qu’il n’y avait pas d’électricité et qu’il serait donc impossible de bien examiner les lieux avant le lendemain matin, ce qui risquait de leur offrir une bonne longueur d’avance si tout se passait bien sur la route. Faisant un tour rapide à la salle de bain pour vérifier qu’il n’avait rien oublié, il revint dans la pièce principale pour fermer sa valise avec les dernières choses qu’il avait trouvé. « On ne peut pas passer par l’entrée, on doit passer par la fenêtre de la chambre, la voiture est pas très loin d’ici. »




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DESSIN ANIME D'ORIGINE : Oliver & Compagnie.
ÂGE DU PERSONNAGE : 22 ans.
COTE COEUR : En couple avec Gram. Première relation maladroite, rongée par l’angoisse et les doutes : est-ce que c’est normal autant de malaise et de retenue ? Et sa main dans celle de son copain, Oliver se surprend parfois à imaginer avoir Rox à ses côtés.
OCCUPATION : Travaille dans un supermarché du centre-ville, artiste anonyme sur internet
LOCALISATION : Quotidien entre deux villes, habite à Paris, vadrouille parfois à New York.
HUMEUR : Anxieux. La tête trop chargée de pensées.
DOUBLES COMPTES : Jayden Kang
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MON ARRIVÉE : 19/09/2020
MON VOYAGE : 170
POINTS : 411
Sam 30 Sep 2023 - 17:24

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where the pain will go away
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tvim.pngLe sommeil capricieux se laisse pourtant bien amadouer par les appels médicamenteux. Et comme si on l’avait poussé à enfin céder à l’appel du vide, Oliver s’est laissé tomber dans le gouffre d’un somme profond, de ceux qu’on pourrait croire dénués de rêves, tant corps et esprit sont assommés par un repos artificiel.

Et pourtant.

Sursaut. Oliver qui relève des yeux écarquillés à la recherche de ce qui a bien pu le réveiller. Mais il n'y a plus âmes qui vivent au lycée, les cours doivent être terminés et Rox l'a oublié. Un soupir. Les pieds las traînent sa carcasse dans le couloir. Il fait tout noir à l’intérieur, pourtant, le soleil brille dehors. Mais les rayons qui filtrent à travers la porte vitrée sont subitement ombragés. Il y a quelqu’un, là, de l’autre côté, silhouette sombre se découpant contre le jour. Vision d’horreur qui fige Oliver. Cours ! Mais ses pieds s’enfoncent et moulinent dans le lino brillant et avant qu’il n’ait pu faire le moindre mouvement, l’autre est sur lui, prends l’avant-bras d’Oliver en étau entre ses doigts, insensible aux hurlements de l’adolescent. L’homme n’a pas de visage, pourtant, Oliver devine immédiatement ses intentions.

On va lui casser le bras.
On va lui casser le bras.

Sursaut. Oliver qui relève des yeux écarquillés vers l'homme qui l'a réveillé. Monsieur Moonbin. Des lumières rouge et bleu dansent sur ses traits sérieux, ballet lumineux qui imprime la terreur dans ses yeux, lorsqu'ils tombent par malheur sur la voiture garée dehors. « On a pas de temps à perdre, y a la police. » Sa mine se décompose sous le concert assourdissant de son cœur qui explose. « Quoi ? » Le mot se brise, les morceaux l'étouffent dans un couinement.

Normalement, c’est le moment où il se réveille, où l’esprit en tension atteint son point de rupture et supplie le corps de revenir à la réalité, sous peine de craquer. Normalement, c’est le moment où son cœur bondit tellement fort dans sa poitrine, qu’il entraîne son être ton entier dans une convulsion paniquée. Mais aucune réalité ne vient le libérer de son cauchemar. Pas cette fois.

Car la réalité, il y est déjà.
« Tu prends tes trucs et on s'en va. » L’adolescent acquiesce, saute de sa chaise pour courir récupérer son bonnet, son manteau et son sac dans un coin de la pièce. Mais la panique parasite ses gestes, sa manche lui échappe sans cesse et à chaque échec, Oliver se reprend un peu plus brutalement jusqu’à enfiler son bras blessé un peu trop brusquement. Aïe. Douleur qu'il ignore, mise en sourdine par une autre sensation, un sentiment oppressant, la certitude d'être à jamais prisonnier de l’instant présent. Le corps s’active, quand l’esprit, lui, fait déjà face à des impasses.

Je vais pas y arriver.
Je vais me faire repérer.
Je vais jamais rentrer.
Je vais crever.


Martèlent ses pensées comme s’il s’agissait de pures vérités. Dans sa tête, Oliver a déjà échoué, il est même mort et enterré, parce qu’il ne voit pas pourquoi il pourrait en réchapper cette fois-ci, ses poumons vont suffoquer à force de pomper dans le vide, son cœur va forcément lâcher… La panique continue de diffuser ses effets, elle ballote Oliver dans ses vents contraires, tantôt tétanisant, tantôt galvanisant. Les pensées asphyxient, tandis que le corps, lui, se précipite dans l’ombre de Moonbin, pris aux tripes par l’instinct de survie.

Ça le fait décoller, enjamber la fenêtre malgré son souffle coupé. Ses baskets s’écrasent dans la poudreuse et dans un réflexe affolé, sa main valide vient trouver l’avant-bras de son aîné, s’accroche à sa manche comme si sa vie en dépendait. Oliver qui oublie à quel point M. Moonbin est déjà chargé, obsédé par la peur d’être arraché à la seule personne capable de l’aider et de dériver dans l'immensité de ce no man’s land enneigé. Le sol blanc craque sous leurs pieds, murmure léger qui vient se mêler aux concerts infernaux de son palpitant.

Et après ce qu’il lui semble une éternité, enfin, la voiture.
Clac de la porte qu’il s’empresse de refermer derrière lui.
Clic du verrou qu’il presse à côté de la vitre, puis de la ceinture.
Son sac atterrit à ses pieds. Ça y est.

Le dos enfoncé dans le siège Oliver réalise à quel point son souffle ne s’achève jamais en entier. Il tente de réapprendre à respirer. Inspirer par le nez… Expirer par la bouche… Contrôler son souffle pour ne pas suffoquer. Il respire, alors, pourquoi est-ce qu’il est en train de mourir ? C’est peut-être pour ça, qu’il a si froid. Ses mains se trouvent sur ses genoux, s'étreignent pour chasser la morsure gelée que le vent a laissée sur ses doigts. C’est là qu'il réalise que quelque chose ne va pas.

Ses gants.
Il ne porte pas ses gants.

Absence qui le dérange, pollue son esprit, le force à retourner toutes ses poches, celles de son pantalon, puis celles de son manteau et enfin, celles de son sac. Rien, rien, rien. « J’ai pas mes g-gants. » qu’il murmure, d’abord tout doucement, voix noyée par son cœur qui, déjà, hausse le ton. Et Oliver recommence, un peu plus vivement. Ils doivent être là. Ses poches, son manteau, son sac à dos. Ils sont forcément là, il fait sombre, c’est pour ça qu’il ne les voit pas… Rien, rien, rien. « Je... Je trouve pas mes gants. » Les palpitations font trembler sa voix, tandis que tout en lui replonge dans la panique. Et Oliver recommence, un peu plus frénétiquement. Ses poches, son manteau, son sac à dos… Ses mains farfouillent une nouvelle fois entre Nounours, les flacons de Xanax et de Percocet, son petit carnet et quelques barres de céréales qu’il a amenées. Rien, rien, rien, rien. « J’ai oublié m-mes gants. » C’est pas possible. Et Oliver recommence, un peu plus désespérément. Tout s'accélère, ses gestes comme sa respiration déjà précaire. Ses poches, son manteau, son sac à dos… Putain, non, ils sont pas là, ils sont pas là. Sur ses genoux, ses affaires deviennent floues. « Je sais p-p-pas où ils sont. » Si, il le sait. Dans la chambre, voilà où ils sont, là où il les a oubliés. « Ils vont les t-trouver. » Ils vont me trouver. Crainte qui, porté par le souffle de l’angoisse, se fait prédiction funeste. C’est sûr, avec ça, ils vont remonter jusqu’à toi.

BOUM BOUM BOUM. Le cœur chute encore. Cette fois-ci, s’en est vraiment fini de lui. L’air est trop maigre et puis, il y a cette pointe douloureuse au niveau de la poitrine, une pression sur sa cage thoracique qui étouffe sous le poids d’un trop-plein qu’Oliver ne sait pas nommer. (Ils vont trouver mes gants et les dessins que j’ai jeté, voir le numéro que j’ai appelé, faire le lien avec Rox, est-ce que le parking était filmé, ils vont voir les vidéos, ils vont voir la plaque, ils vont nous retrouver.) Il titube sous une averse sans savoir où se réfugier, comment respirer, il n’inspire que de l’eau, se noie sous des gouttes de pluie. (Je pourrai jamais rentrer, jamais.) Et soudain, une bourrasque lui décroche les organes, retourne son estomac, tout dégringole, les remous réveillent une nausée que l’hyperventilation venait déjà secouer. « Faut s’arrêter. » qu’Oliver articule, incapable d’y mettre les formes. « Je vais vomir. »


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Moonbin Kang
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COTE COEUR : Jungwan, le seul et l'unique ; pour toujours et à jamais
OCCUPATION : Les disney le qualifient de chasseur, les êtres humains l'appelle suppléant à la maternelle
LOCALISATION : Ici et là. Parfois au QG des Chasseurs, parfois à l'école primaire ou au bar en train de draguer une nouvelle conquête du soir
HUMEUR : On dit que le temps arrange tout. C'est étrange, mais Moonbin n'aurait jamais cru pouvoir se retrouver depuis le décès de Jungwan
COULEUR PAROLE : #9999cc
DOUBLES COMPTES : Rox Fox & Bruni Brannsen & Clawd Delatour
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POINTS : 1239
Sam 10 Fév 2024 - 22:20

There's a place we can go where the pain will go away


En moins de deux, Moonbin se dirigea vers la fenêtre de la chambre et l’ouvrit, faisant entrer par la même occasion de la neige qui lui fouetta le visage dû aux grandes bourrasques de vent. Sentant le froid lui brûler le visage, le jeune homme ne s’arrêta pas pour autant, commençant par lancer sa valise par la fenêtre et encouragea ses chiens à grimper à leur tour sur le bord de la fenêtre. « Hop hop hop..! » leur ordonna-t-il en tapotant le cadre en bois peint.  Une fois que Mongmong et Bongbong furent de l’autre côté, Moonbin sortit à son tour pour intercepter Oliver qui avait un bras en moins pour atterrir. « Aller, on fait ça vite et on le fait silencieusement. » chuchota-t-il en prenant ses chiens dans ses bras et en tâchant d’attraper sa valise à demie ensevelie par la poudreuse. Le chemin se fit accroupi et caché derrière les autres voitures stationnées, puis, arrivés à destination, le chasseur s’empressa de déverrouiller les portières manuellement, ne souhaitant pas attirer immédiatement l’attention des policiers puis déposa les chiens.

« J’ai pas mes g-gants. » Quoi? « Je... Je trouve pas mes gants. J’ai oublié m-mes gants. » Et voilà que le corps du plus vieux se crispa sous les paroles affolées du Disney. « Je sais p-p-pas où ils sont. » Moonbin continua tout de même à se préparer pour démarrer, glissant ses clefs dans le contact. « On peut pas y retourner, ils doivent déjà être à l’intérieur. Tant pis. » répondit-il alors que les essuies-glaces dégageaient avec difficulté la neige qui se trouvait sur le pare-brise. « Ils vont les t-trouver. » Moonbin soupira bruyamment, légèrement à bout de nerfs dû à la tension du moment. « Nan singyeong ansseo* ! Le plus important c’est de partir d’ici. C’est pas des gants qui vont faire qu’ils te retrouveront ! » lança-t-il agressivement en mettant la voiture en marche arrière. « Plus vite qu’on quitte ce stationnement et mieux on se portera..! » Et sans perdre plus de temps, Moonbin conduit jusqu’à la seconde sortie, passant ainsi hors de la vision des policiers.

Conduisant le cœur battant à cent milles à l’heure, le Coréen ne porta pas attention à l’état de son passager qui se détériorait de secondes en secondes ; il se contentait de rouler le plus vite qu’il pouvait, cherchant à créer un maximum de distance avec les autorités sachant que l’avance ne risquait pas de durer. « Faut s’arrêter. » Non, hors de question. « Non. Non, je t’ai dis qu’on s’en fout de tes gants, on doit plus s’arrêter ou c’est eux qui nous arrêteront. » C’était la seule chose à faire, oui, mais lorsque le garçon lui avoua avoir envie de vomir, Moonbin détourna le regard de la route pour l’observer et il constata que son teint avait drastiquement changé de couleur, l’alertant immédiatement. « Non, non, non,  non. Tu vas pas vomir dans la voiture, c’est pas la mienne..! » Ça et le fait que Moonbin en avait la phobie. « C’est bon, je m’arrête, retiens toi, deux petites minutes..! » Ralentissant de façon sécuritaire, Moonbin s’arrêta sur le bord de la route où Oliver pouvait sortir pour se soulager.

Pendant ce temps, Moonbin chercha à s’occuper du mieux qu’il le pouvait en jouant avec ses chiens qui avaient eux aussi vécus un stress important et c’est alors qu’en jouant avec Bongbong qu’il vit que celui-ci avait caché quelque chose sous lui. «  Ige mwoya **? » Glissant sa main sous le corps de son chien, Moonbin reconnut presque immédiatement le matériel de la chose et il soupira faiblement de soulagement lorsqu’il tira l’objet vers lui. C’était les gants. « Oliver, j’ai trouvé tes gants. » lui annonça-t-il, espérant que ça le calmerait un peu. « Je suis désolé pour tout à l’heure, j’étais aussi paniqué que toi... » avoua-t-il « C’est pas tous les jours que je suis dans une situation pareille. Des gens comme toi, on en voit pas tous les jours. » ajouta-t-il en évitant de mentionner qu’il en cherchait activement tous les jours malgré ça. Attendant qu’Oliver s’installe à nouveau dans la voiture, le chasseur jeta un coup d'œil en direction des rétroviseurs qui étaient libres de tout gyrophare ; bonne nouvelle, ils étaient encore en avance sur eux. « Ça va mieux ? Est-ce qu'on peut quitter le bord de la route ? »

* Je m'en fiche
** Qu'est-ce que c'est?





( Pando )

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    Easy to love ◇I’m not easy to love. So dangerous. Even if I try to fix my heart, I’m hesitating for some reason. Everything’s messed up, everything’s just difficult My head is full of chaos, Cause I’m not easy to love, it worries me. I’m not the only one like this, right? I don’t know the answer.©endlesslove
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