No more happy endings...
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

 :: RP Abandonnés
Is that really you ? [Flynn & Thal]
Invité
Anonymous
Invité
Mer 25 Nov 2020 - 21:39
Is that really you ?
Je grimpe sur le tabouret du bar et m'avachis sans ménagement sur le comptoir, la tête entre mes mains, un soupir las s'échappant de mes lèvres sans que j'en ai vraiment conscience. Manquait plus que ça, c'était bien ma veine.

L'expédition ne s'était pourtant pas si mal passée, pour une fois. D'accord, pas de trésors, mais pas de types armés jusqu'aux dents pour le garder non plus, et pas de chasseurs. Et ça, c'est l'essentiel. Alors certes, ce n'était pas comme ça que j'allais remplir mon compte en banque désespéramment vide et payer mes impôts - sérieusement, qui a eu l'idée de mettre en place toutes ces taxes ? - mais je m'en sors en un seul morceau. Au pire, il me suffira de prendre le large pour échapper à mes créanciers, ça doit pas être si différent d'échapper aux gardes royaux, si ?

C'est donc sans grand entrain que j'avais poussé la porte du T&L's bar. J'avais découvert l'adresse un peu par hasard, de bouche à oreilles. Ce n'était pas l'endroit le plus huppé de la ville - et tant mieux, mais on était loin du repère des repères de brigands que je fréquentais à Corona. L'ambiance était même chaleureuse et propice à la détente, pile ce dont j'avais besoin pour me ressourcer. Je commende donc une bière d'un signe de la main mais lorsque je sors ma bourse - les habitudes ont la vie dure, mon coeur se serre. Elle contient toujours le bracelet de perles offert par Thäleia il y a de qui me semble maintenant des siècles.

Je reste figé un instant, envahi par le souvenir des murs sombres et humides, de la paille rêche autour de nous, tellement accueillante en comparaison de ce qui nous attendait hors de la cellule. Et surtout, je la revois elle. Si vivante, bavarde - exubérante à son arrivée, et si éteinte lorsque nos routes se sont séparées. Je revois encore son regard terne, où la joie et la personnalité pétillante qu'elle avait brièvement exprimée avaient disparues. J'ai essayé de la retrouver. Vraiment, j'ai questionné chaque marchand dans chaque port où je suis allé, interrogé nos sauveteurs des centaines de fois, j'avais même tenté de retourner à Paris ou au château dans l'espoir de retrouver sa trace, mais en vain. Rien. Nada. Zéro

Alors j'avais essayé d'oublier. De me concentrer sur le présent et de laisser cette sombre époque dans un recoin sombre de ma mémoire. Mais là encore les choses ne s'étaient pas passées comme prévues. Sa voix me hante encore parfois dans mes rêves, j'entends un appel qu'elle n'a pourtant jamais lancé, elle n'était plus en état de le faire lorsque je l'ai abandonnée. Je sais pourtant que je ne pouvais rien faire de plus, pas dans mon état - la douleur à mon flanc lorsque j'y repense est un rappel suffisamment douloureux. Mais pas assez pour me faire oublier la culpabilité. L'image de son corps, à demi conscient, tombé au sol tandis que je fuis vers la lumière. Ma mâchoire se crispe et ma main se serre autour de ma bouteille, blanchissant mes phalanges sous la pression. Je rassemble toute ma volonté pour chasser ces images de mon esprit et soupire, tête baissée et yeux clos.

"Se changer les idées, on a dit, Flynn" je murmure pour moi-même en me retournant dos au comptoir.

C'est alors que je la vois. Cette silhouette que j'avais mémorisée, seul point de repère dans l'enfer qu'était ce château, qui me poursuit dans mes rêves, alimentant cette culpabilité tenace. Thäleia est ici, saine et sauve. Sans plus réfléchir je traverse la salle jusqu'à elle et lui tapote l'épaule, toussotant pour m'éclaircir la voix le temps qu'elle se retourne. Mon coeur battrait probablement la chamade s'il n'était pas si serré par l'appréhension. Mais qu'est ce qu'il m'a pris, elle doit être furieuse contre moi de l'avoir laissée là... Trop tard, plus le temps de réfléchir, lance-toi Flynn.

"Thäleia ? C'est vraiment toi ?"

Les mots sont sortis seuls de ma bouche, sans que je maîtrise grand chose, et je reste un instant bouche-bée, abasourdi de me trouver devant elle.


Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité
Jeu 31 Déc 2020 - 20:40


is that really you ?

tvim.pngLes journées sont longues. Aussi fatigantes qu'ennuyantes. Travailler, s'ennuyer, courir après l'argent et ses promesses : les bonheurs éphémères que lui offre avec son salaire. Prisonnière de cette routine, c'est presque si Thäleia n'en oublierait pas le temps qui passe. Qui lui échappe. Dix mois, qu'elle est entrée dans la vie, la vrai ; Il lui semble pourtant attendre encore que celle-ci commence enfin. Parfois, les mains tremblantes sur le manche de sa serpillière, le cœur tressaute d'angoisse à l'idée que sa vie se soit déjà lancée, que son existence entière puisse se résumer à ça.
Qu'à ça.

Thäleia essaie de ne pas trop y penser. L'esprit s'occupe autrement, peu importe comment.

Depuis le début de l'après-midi, Thäleia traîne avec elle une mélodie. Elle l'a fait tourner, l'a humée en secret dans la cuisine, pendant que la peau s'abîme dans l'eau trop chaude et le savon. La naïade l'a encore sur le bord des lèvres tandis qu'elle nettoie les tables, avec une seule idée en tête : ne pas la perdre. Dans la poche de son uniforme, son calepin la démange, elle doit se faire violence pour ne pas s'en saisir et laisser son stylo fixer les notes vagabondes sur le papier. « Thäleia ? C'est vraiment toi ? » Les doigts se crispent sur l'éponge. C'est étrange. Comment un rien peut vous ramener sur des chemins oubliés. Une odeur, une voix et tout entre en mouvement. Sur le fil de sa mémoire, les pensées se retournent tandis que les souvenirs, eux, remontent. Ils finissent par se heurter, quelque part à la frontière du conscient. C'est violent, ça l'ébranle.

La sirène a abandonné sa tâche pour se retourner et mettre un visage sur cette voix. Seulement, ce n'est pas un fantôme de son passé que son regard rencontre, mais une énigme. Mystère qu'elle dévisage entre deux battements de cils confus.

La mélodie s’efface, remplacée par une nouvelle ritournelle : Thäleia ? C’est vraiment toi ? Elle ne sait pas. Est-ce que c’est elle ? Vraiment elle ?

Il la gêne un peu, ce vraiment. C'est que ce mot sous-entend une stupeur. Comme si on doutait de sa réalité. Comme si on ne l'espérait plus. C'est vraiment toi ? c'est ce qu'on se murmure à l'oreille après une éternité à se chercher. Le cœur s'emballe. Ce vraiment, il veut dire qu'on l'a cherché. Qu'elle vient d'être trouvé.
Par qui ?

Silence. Thäleia ne le craint pas, pas plus que le malaise qui généralement l'accompagne. Elle le laisse s'installer, peser, le temps d'examiner la figure de cet inconnu qui lui semble pourtant familier. « C'est moi. » se contente-t-elle de répondre enfin. « Est-ce qu'on se connaît ? » elle enchaîne sans y mettre le ton. La question peut-être blessante, Thäleia en est consciente. Qu'importe, elle a besoin de trouver les réponses que son esprit ne peut pas lui fournir. Parce qu'elle a beau l'observer, détailler à outrance ses traits, Thäleia ne parvient pas à savoir d'où vient cette familiarité. Est-ce qu'elle le connaît ? L'instinct dit oui, mais la mémoire reste indécise, elle jette des zones d'ombres sur le passé. Pourquoi ?

La mélodie a disparu. Le tambour de son cœur l'a noyé. Et cette voix. Cette voix qu'elle essaie de replacer... « Je crois que je vous connais... » Et cette fois, quelque chose perce dans sa voix. L'émotion, tout d'un coup sortie des abysses. Une certitude qui la mord au ventre. Elle ne croit plus, Thäleia ; Elle est certaine. Les prunelles se détournent, soudain chargées d'une lueur angoissée. Voilà qu'elles craignent les échos du passé qu'elles cherchaient tant à deviner sur ce visage quelques secondes auparavant. Non, Thäleia ne veut plus les trouver. Les yeux fuient, puisque les jambes en sont incapables. Figées, elles la laissent plantée là, à côté de la table.

Made by Neon Demon
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité
Jeu 29 Avr 2021 - 23:36
Is that really you ?
Le temps suspend son court l’espace de quelques instants. Les secondes défilent, s’étirent, s’égrainent mollement, comme prisonnières de la cage de verre d’un sablier invisible. En plissant les yeux l’on pourrait presque distinguer la matière du monde elle-même se déchirer. Un silence lourd de sens s’installe, opposition douloureuse à l’avalanche de sentiments qui tempête furieusement dans mon esprit. La gêne est bien peu de choses en comparaison du reste. Honte, regret, culpabilité, tristesse, colère, haine, chagrin. Les émotions sont nombreuses et s’enchaînent à toute vitesse, trop rapidement pour que j’ai le temps de les comprendre vraiment. La douleur me fige sur place. Elle m’en veut, c’est maintenant certain. Et comment pourrait-il en être autrement ? Elle comptait sur moi, elle tout fraîchement débarquée de sa lagune merveilleuse, arrachée au quotidien paisible de son monde pour se retrouver enchaînée dans ce château lugubre, enviée et haïe de parfaits inconnus sans même savoir pourquoi. J’avais presque malgré moi joué ce rôle de repère. Ce phare dans le brouillard de la confusion, cette présence identifiable au milieu du chaos. Ce soutien qui aurait dû être indéfectible. J’aurais voulu l’être. Vraiment, et j’aimerais croire que je n’avais réellement pas d’autre choix que de la laisser là, presque morte sur le sol froid et humide.

Aujourd’hui encore le remords hante mon esprit, plus durement encore que la balle qui a traversé ma chair. Et si j’arrive à faire pleinement abstraction de la cicatrice qui barre mon torse, commence presque même à l’envisager comme faisant partie de moi - la preuve que ce cauchemar était réel, la trace de ce à quoi j’ai survécu, celle qui déforme mon esprit est bien plus pernicieuse et bien plus douloureuse.

Je ne compte plus les nuits où je me suis réveillé en hurlant, couvert de sueur et le cœur battant à tout rompre, hanté par des images que je ne souhaiterais pas même à mon pire ennemi. Ces longues heures d’agonie silencieuse où le sommeil se refuse à moi, quels que soient mes essais pour le retrouver. Les crises se sont espacées avec les années et le sentiment de sécurité que m’apporte ce bateau – aisé à déplacer pour couvrir mes traces. Mais le regret, lui est toujours aussi vivace, toujours aussi mordant. Le silence est brisé. Mon souffle reste coupé dans mon torse au son de ces trois petits mots véhiculés par une voix cristalline, plus douce encore que dans mes souvenirs – probablement enjolivés pour rendre la tâche de vivre avec plus simple. « C’est moi ». Une affirmation simple, vraie, brute. La tempête reprend de plus belle dans mon esprit tourmenté. Comme j’ai rêvé de ce moment ! De pouvoir constater que la sirène s’en est sortie, qu’elle est ici, bien en vie. D’avoir une chance de me racheter, ou au moins de lui présenter mes excuses. Une petite flamme naît dans l’obscurité sous mon crâne.

Puis la douche froide. Outre l’aspect blessant de la question – tellement dérisoire – la confusion. Ce que nous avons vécu est trop dur, trop cruel pour pouvoir être oublié. Cet croyez-moi, j’ai essayé. Ces images se sont ancrées dans chaque fibre de mon être, et je n’ai pas le moindre doute qu’il en est de même pour ma partenaire de cellule. Alors comment expliquer l’interrogation ? Une homonyme ? Le prénom est rare, et elle ressemble trop à la Thäleia que j’ai connue pour qu’il puisse s’agir d’une erreur. Alors comment ? La réponse lui vient de la jeune femme, aussi perdue que je le suis.

Nos regards se croisent et je lis la peur dans ses yeux, parfait écho des tremblements qui agiteraient mon être si je n’étais pas sous un tel choc. Elle détourne le regard et sans trop comprendre pourquoi je le fais, mes bras se lèvent d’eux-mêmes. Ma pulsion serait de la prendre dans mes bras, de la serrer contre moi pour m’assurer qu’elle est bien là, vivante, réelle. Mais le geste serait maladroit. Si elle m’a oublié ,c’est peut-être pour le mieux. Et après ce qu’il s’est passé, ai-je seulement le droit de prétendre à cette familiarité ? Hésitant au dernier moment, je me contente de poser doucement ma main sur son épaule et prends sur moi pour lui adresser un sourire que j’espère confiant.

« Je suis content de te voir. Vraiment. » j’explique maladroitement.

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Sauter vers: