"Longue vie au roi Richard !" Qu’on criait encore, alors que Robin et Marianne sortaient à peine de l’église. Le ciel pleuvait de pétale de rose, le peuple ne fut pas aussi heureux depuis bien longtemps. Les deux amoureux montaient dans le carrosse pour aller vivre leur plus grand bonheur. C’était une fin digne d’un conte de fée. Les méchants furent punis, les gentils étaient heureux. Le héros avait gagné. Robin ne pensait plus qu’à mener une vie bien remplie avec sa nouvelle femme, vivre le grand amour tant désiré. Mais contrairement aux belles histoires, elles ne se finissaient jamais ainsi.

*****

Le réveil fut difficile. Robin n’était pas du genre à se donner à la beuverie la veille, surtout pas après son mariage. Les souvenirs dont on venait de parler étaient encore frais, et l’ancien justicier de Nottingham, pensait se réveiller aux côtés de sa belle et tendre Marianne. Un froid mordant le fit frémir et l’obligea à ouvrir les yeux. Le matelas était étrangement dur et mouillé. Le renard se redressa en poussant une légère plainte. Jetant un regard autour de lui, il ne vit nullement sa femme. Plus étrange encore, il n’était pas chez eux, mais dehors. Il s’était endormi dans la forêt ? Le renard reposait sur une pelouse trempée par la rosée du matin et de nombreux arbres l’entouraient. Il pensait à la forêt de Sherwood, mais le coin lui était pourtant étranger.

"Un de mes compagnons m'aurait fait une farce ?" S’interrogea Robin tout en s’étirant. Il portait encore sa belle tenue pour ses noces, un vêtement d’époque un peu luxueux.
Il pensait qu’il retrouverait son chemin, mais ce ne sera pas le cas. Robin remarqua une source d’eau, une rivière. Il s’y approcha pour aller se rafraichir le visage et remettre les idées en place. Le renard ne le remarqua pas de suite quand il pencha sa tête au-dessus de l’eau saphir. Mais quand il aspergea sa face avec, là il sentit quelque chose d’étrange. Sous ses mains, il ne ressentait plus la douceur de son pellage et son museau semblait avoir disparue. Secouant la tête, Robin tata donc son visage et là, il eut une frayeur quand il vit que ses mains ne furent plus rousses, mais chauve de tout poil.

"Serais-je malade ?!"

Se penchant donc au-dessus de la rivière, Robin se découvrit un nouveau visage. Il avait encore de la fourrure, sur la tête et autour du menton. Mais plus de cet orange caractéristique, cela semblait tiré vers le blond, ou quelque chose de plus sombre. Le renard se sentait comme prit d’une panique, ne comprenant pas ce qui lui arrivait. Il répéta plusieurs fois ce qu’il se passait, que lui arrivait-il. Et quand il leva ses yeux pour voir de l’autre côté de la rivière, l’ancien hors la loi découvrit des gens, chauve comme lui, habillé d’une façon étrange, qui le dévisageait, sans doute perplexe devant une personne paniquée portant un accoutrement faisant tâche. Robin se sentait perdu, et quand il tenta d’alerter une de ces créatures, pour demander de l’aide, on s’écartait pour garder ses distances. Robin recula lui aussi, chercha à trouver un chemin pouvant l’aider à retrouver son foyer, mais comprit très vite qu’il n’était pas dans une forêt, mais une zone boisée entourer d’immense tour grise et blanche, remplit de ces créatures à la peau lisse et de monstres mécaniques…

Quelques jours plus tard

Pour la personne avertie, on remarquerait cette étrange silhouette qui vagabondait sur les routes. Légèrement voutée, une vieille veste à capuche sur le dos et un jean sale, cet être hantait les routes quittant l’ombre depuis un petit moment. Quand une voiture ou tout autre véhicule passait près d’elle, l’ombre sursautait et semblait chercher à l’éviter. Voilà depuis quelques jours qu’elle était ici. Elle apprit quelques trucs comme on dit pour survivre. Elle savait que le mieux serait de se fondre dans la foule et pour ça, elle déroba quelques vêtements qui séchaient à l’extérieur. Il fallait donc renouer avec son passé, même si en temps normal, c’était les plus riches que Robin préférait voler. Mais quelques vêtements ne feraient pas de mal, mais le renard aurait préféré au moins laisser une compensation Enfin, il avait laissé sur place un repas qu’on lui avait offert. Parlant de nourriture, là aussi l’ancien héros dû dérober quelques denrées ou mendier. Il survivait tout juste.
Sa plus grosse frayeur, fut qu’après avoir dérober quelque chose, on cria au voleur et que la garde de la ville, tout de noir vêtu, poussaient des cris stridents et envoyèrent à sa poursuite plusieurs de ces monstres roulants, aux hurlements aigues. La panique.

Sa peur des véhicules fut bien plus forte ce jour-là et il sursauter quand il en entendait une. Comme les routes restèrent très fréquenter, Robin les évita le plus possible. Mais ses malheurs ne s’arrêtaient pas là.

"Oh non ! Il va se mettre à pleuvoir. Il me faut trouver un abris."

Le ciel s’assombrissait et le tonnerre grondait au loin. Le renard se perdit au milieu des terres mais trouva pour une fois, depuis son arrivé dans cet étrange monde, du réconfort quand il vit une église. Ces bâtiments n’avaient pas d’âge et ils étaient nombreux dans son monde. De l’espoir peut-être. Robin se précipita pour aller rejoindre ce lieu saint, allant s’abriter sous le porche et tenter d’ouvrir la lourde porte qui resta bloquer. Mais c’est quand il comprit la nature du double battant que Robin comprit sa méprise.

"Ce n’est pas une église… Mais une crypte…"