Malgré tout ce qui lui est arrivé, Raiponce continue d'être une personne profondément gentille. Certains prennent ça comme de la faiblesse, mais c'est au contraire sa plus grande force. Elle est très empathique, et ne supporte pas de laisser les gens seuls avec leurs problèmes quand ils demandent de l'aide. Même si elle est beaucoup moins naïve et plus méfiante que quand elle était dans son monde, elle est restée pétillante, avec une joie de vivre qui transparaît dans chacun de ses sourires. La vie est dure, son petit boulot lui permet tout juste de joindre les deux bouts, elle n'a jamais réussi à oublier l'homme qui l'a abandonnée il y a des années de cela et elle a perdu tout espoir de retrouver un jour son monde et ses proches, mais elle refuse de se laisser abattre. Heureusement, son tempérament solaire a fait qu'elle s'est vite fait des amis dans ce nouveau monde, qui illuminent un peu ses journées. Ce sont des habitants de ce monde, à qui elle n'a jamais avoué sa véritable identité - à quoi bon, ils ne la croiraient jamais de toute façon - et qu'elle voit assez fréquemment. Des artistes qui cherchent à vivre de leur art, tout comme elle.

Alors elle se lève chaque jour, elle sourit et rit autant qu'elle peut, même si ses pieds lui font mal, que les clients lui parlent comme si elle n'était rien, qu'elle n'est pas assez payée. Ce qui la fait tenir, c'est son optimisme, et un espoir fou : elle a fini par quitter sa tour, peut-être réussira-t-elle aussi à quitter ce monde. Pour retrouver à nouveau sa famille, et pour de bon cette fois.

Les premiers souvenirs de Raiponce sont dans une tour, celle où elle a passé quasiment les 18 premières années de sa vie. Des pierres grises, une petite fenêtre donnant sur une forêt, un caméléon et surtout, celle qui se disait être sa mère, étaient tout son monde. Elle s'occupait comme elle pouvait : peinture, pâtisserie, gymnastique, couture, lecture... Heureusement, son ami Pascal (un caméléon avec un sacré caractère) était un formidable compagnon de jeu, et elle vivait dans l'attente constante du retour de Mère Gothel, qui venait la voir fréquemment, souvent avec des petits cadeaux. En plus de vivre dans une tour, Raiponce avait une autre particularité qui était apparemment extraordinaire : ses cheveux s'illuminaient quand elle chantait, et noircissaient quand on les coupait. Mère Gothel lui avait donc formellement interdit de les couper, et il fallait au contraire qu'elle en prenne le plus grand soin. Elle aimait ces moments mère-fille où elle chantait pour sa mère qui démêlait tendrement sa longue chevelure. Mais les années passaient, ses cheveux poussaient, et Raiponce trouvait que sa tour devenait de plus en plus petite. De plus, chaque année, le soir de son anniversaire, elle voyait s'élever au loin de très belles lumières par centaines, et ce spectacle l'enchantait. Vers ses quatorze ans, elle se fit alors cette promesse un peu folle : un jour, elle demanderait à sa mère d'aller voir ces lumières de plus près.

Une année passa, puis une autre, et encore une autre, et Raiponce n'osait jamais demander à sa mère d'aller voir les lumières. Il faut dire que Gothel pouvait parfois être un peu... Spéciale. Elle pouvait déborder d'affection pour Raiponce en la complimentant sur sa chevelure et en l'appelant sa fleur, et se montrer extrêmement froide quelques instants après. La jeune fille ne savait jamais trop sur quel pied danser avec elle. Mais un jour, alors que son dix-huitième anniversaire approchait,  elle entendit quelqu'un escalader sa tour, et ce n'était pas Mère Gothel. D'après ce qu'elle avait pu en lire dans ses livres et les récits de Gothel, Raiponce comprit qu'il s'agissait d'un... homme. Avec des poils sur le visage et un air un peu trop sûr de lui, exactement comme elle en avait imaginé. Il y avait donc un homme inconnu qui escaladait sa tour. Elle n'avait que quelques secondes pour réagir. Elle se saisit de la première chose qui lui passait sous la main - en l'occurence, une poêle - et se prépara, blottie contre le mur à côté de la fenêtre. Elle ne laisserait personne faire de mal à Pascal, ni à elle. Le coup partit presque tout seul dès qu'il eu posé les pieds chez elle, et il s'effondra. Elle se dépêcha de le ligoter avec ses cheveux et de l'enfermer dans son placard, alternant entre des moments de fierté - après tout, il y avait un homme dans son placard - et de panique - IL Y AVAIT UN HOMME DANS SON PLACARD !! Une chose toutefois l'intrigua : il avait avec lui une sorte de grand bracelet qui brillait, avec de jolies pierres dessus. Raiponce finit par comprendre que c'était une couronne. C'était assurément un objet précieux, qu'elle se hâta de cacher dans un pot, puis plus tard dans une sacoche.

Il fallait voir le bon côté des choses : en montrant son exploit à sa mère, cette dernière comprendrait sûrement que Raiponce pouvait très bien se débrouiller au dehors, et affronter les dangers de ce monde. Gothel arriva, et Raiponce trouva enfin le courage de demander à sa mère de l'y emmener. Cette requête mit Gothel profondément en colère, et elle fit bien comprendre à Raiponce que cette dernière ne sortirait jamais de sa tour. Ce fut un coup terrible pour la jeune fille, qui voyait quatre années d'espoir s'écrouler... Et toujours cette tour qui devenait de plus en plus exiguë, dans laquelle elle allait devoir passer le reste de sa vie.  Elle ne parla finalement pas de l'homme dans son placard à Gothel, toujours déconfite par ce refus.

Une fois sa mère repartie, Raiponce décida d'agir : elle sortit l'homme à l'air fripouille, et le ligota sur une chaise (toujours avec ses cheveux). Pascal le réveilla, et, toujours armée de sa poêle à frire, elle lui proposa le pacte suivant : elle le libérerait si et seulement si il l'emmenait voir les lumières, et s'il restait fidèle à sa parole elle lui rendrait sa couronne.

Il finit par accepter, et Raiponce (toujours accompagnée de son fidèle Pascal), sortit de sa tour pour la première fois depuis bien des années. Commença alors une formidable aventure avec le dénommé Flynn Rider, grand aventurier, un cheval de la garde royale nommé Maximus, et bien évidemment Pascal. Après avoir survécu à une quasi-noyade, Raiponce apprit que Flynn se nommait en réalité... Eugène, qui pour elle était le plus beau des prénoms qu'elle avait jamais entendu, sans doute parce que c'était la première fois qu'on lui confiait un secret. Elle devait bien avouer qu'elle appréciait beaucoup Eugène, elle s'était faite à la vie dehors avec lui et il la faisait rire. De plus, elle avait beau ne pas avoir vu beaucoup d'humains avant, elle pouvait tout de même dire qu'il n'était pas vilain.

Alors, elle décida de lui faire confiance également, et de lui confier son plus grand secret : ses cheveux s'illuminaient quand elle chantait, certes, mais ils avaient aussi un grand pouvoir de guérison. Elle pu ainsi guérir la main d'Eugène, et ce soir-là elle s'endormit heureuse et confiante. Son anniversaire, et donc les lumières, avait lieu le lendemain, et elle était heureuse de vivre ça avec lui.

Quand elle se réveilla le lendemain matin, il était parti. Il n'y avait aucune trace de lui aux alentours, et Raiponce en eut le coeur brisé. Si ça n'avait tenu qu'à elle, elle serait rentrée dans sa tour pour se prostrer sous sa couette, mais Pascal et Maximus l'encouragèrent à continuer sa route, et elle décida de ne pas se laisser abattre. Alors elle essuya ses larmes, releva le menton, et elle décida d'avancer.

Ce qui se passa ensuite est une longue histoire, mais Gothel finit par la retrouver, accompagnée de ses larbins. Heureusement, Maximus partit chercher de l'aide au château, et la garde la sauva... Et c'est là qu'elle fut reconnue, et qu'on lui apprit quelle était sa véritable identité. Elle était la princesse perdue de Corona, celle pour laquelle le Roi Frédéric et la Reine Arianna organisait un gigantesque lancé de lanternes chaque année. Pour qu'elle puisse retrouver le chemin de la maison. Gothel, elle, l'avait kidnappée quand elle était bébé, désireuse de profiter à jamais de son pouvoir de guérison et de jouvence. Elle fut emprisonnée.

Raiponce rencontra alors ses vrais parents, à qui elle avait terriblement manquée. Un soir, elle se coupa les cheveux, désireuse de commencer une nouvelle vie et de ne plus être aimée que pour cette chevelure. Les mois et années passèrent, et même si ses parents ne la pressaient pas pour qu'elle se marie, elle avait beaucoup de prétendants, qu'elle finissait toujours par repousser - ils n'avaient pas cette petite étincelle dans le regard, ce petit sourire en coin comme Eugène. Et puis un jour, une chose curieuse se passa. Elle découvrit des sortes de roches étranges, qui firent repousser ses cheveux quand elle les toucha.

Elle décida alors d'aller rendre visite à un garçon que l'on disait alchimiste et qui vivait à l'extérieur de la ville, pour voir s'il pouvait l'aider à comprendre ce qu'il s'était passé. Varian était un adolescent à l'air fûté, de 14 ans environ. Malgré quelques couacs dans ses inventions, il semblait déterminé, et Raiponce et lui se lièrent rapidement d'amitié. Cependant, un jour où elle devait diriger le Royaume car ses parents étaient absents, Varian vint lui demander de l'aide. Avec l'état d'urgence, elle ne pouvait pas se permettre de quitter le palais, et il repartit seul. Une trahison était cependant à venir, mettant en danger tout le royaume.

Après bien des péripéties, Raiponce et Varian se pardonnèrent mutuellement, et la vie reprit son cours dans le royaume de Corona, jusqu'à ce qu'un matin, Raiponce ouvre les yeux... mais pas à Corona. Les gens étaient étrangement vêtus, tout était en métal et en béton, et elle avait l'impression d'être un alien. Il lui fallut quelques heures pour se convaincre que ce n'était pas qu'un cauchemar. C'était sa vie, désormais.

Cela fait désormais presque un an que Raiponce est ici, et ce monde lui est désormais plus familier. Sa vie d'avant lui manque terriblement, et elle a cherché désespérément un moyen de rentrer, mais elle n'a jamais trouvé comment. Alors elle s'est coupé les cheveux, et s'es trouvée un boulot de serveuse, pour mieux rentrer dans le moule. Mais ce qui la fait se lever chaque matin, c'est l'espoir de retrouver son monde, ses parents et ses amis.