Madame Mim fronça les sourcils avant même d’ouvrir les yeux. Qu’est-ce que ce lit était inconfortable… Elle aurait mieux fait de se coucher au sol visiblement, ça aurait sûrement été plus confortable. Son lit lui manquait, elle s’en était fabriqué un similaire à ceux de chez les canards dans sa petite chaumière, bien plus confortable que celui de l’abruti qu’elle était en train d’escroquer juste avec son joli minois. Abrutis qui lui volait visiblement toute la couette ET son oreiller en plus. Qu’est-ce qu’il faisait froid dans cette baraque, elle sentait le vent comme si elle était dehors. Et ça, vraiment, ça ne la mettait pas dans de bonnes conditions pour se lever du bon pied.

Toujours les yeux fermés, elle soupira. Même si c’était dur pour elle de rester concentrée, il fallait qu’elle se rappelle pourquoi elle était là. Elle devait absolument réussir à trouver comment accéder au coffre-fort de cet imbécile pour pouvoir récupérer l'artefact. Artéfact qui lui permettrait peut-être de retourner chercher son canard… Même si ça faisait longtemps maintenant qu’elle était partie. Mais soit ! Ce n’était pas le moment de penser à ça, elle avait bien trop froid pour réfléchir à quoi que ce soit.

Et pour cause, en ouvrant finalement les yeux, elle se rendit compte qu’elle était bel et bien dehors. Madeline était là, étendue de tout son long, la joue contre le pavé. Son regard croisa celui d’un rat. Une confrontation silencieuse démarra entre les deux, jusqu'à ce que Mad décida de feuler tel un chat de gouttière. Le rat détala sans demander son reste, à la grande satisfaction de la sorcière. C’était déjà ça de prix. Bon, maintenant, pourquoi était-elle dehors ? Elle doutait que quelqu’un l’ai porté jusqu’à l’extérieur sans qu’elle s’en rende compte, et la maison ne s’était visiblement pas effondrée autour d’elle.

Mim se redressa pour s’asseoir et observer ses alentours. À vrais dire, elle n’était pas sûre d’être toujours dans son monde. Les connexions se firent vite dans son cerveau. Le bruit, les odeurs, les grands immeubles… Non, elle n’était pas chez elle. Était elle de retour à Canardville ? Magica avait-elle réussi à l’invoquer ? Avant même que l’espoir puisse naître en elle, elle aperçue de loin des humains, et non des canards. Un cri de rage s’échappa de ses lèvres pendant qu’elle s’attrapait les cheveux pour cacher son visage dedans. Elle en avait marre de tous ces voyages incontrôlables. Arriver une fois dans un monde inconnu, passe encore, mais deux !

Non, c’était trop. Démission, elle refusait. Mais en même temps, elle ne voyait pas bien ce qu’elle pouvait faire. Elle savait pertinemment qu’elle ne maîtrisait pas la magie des portails, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Surtout qu’elle n’avait même pas eu le temps de récupérer l'artefact dont elle avait besoin. Elle était donc là, assise par terre dans le froid, dans sa robe d’été, dans un endroit inconnu. Et comme pour en rajouter, comme si le sort ne s’était pas déjà acharné sur elle, il se mit à pleuvoir. Décidément, quelle belle journée de merde.