Magica ouvrit péniblement les yeux. Qu’est-ce qu’elle avait bien pu faire la veille pour avoir un mal de crâne pareil ? Ce n’était pourtant pas la saison des rassemblements de sorcières, elle n’avait pas pu faire la fête jusqu’à pas d’heure. La jeune femme frémit et porta sa main à son front. Dès que ses yeux s’élargissaient ne serait-ce qu’en une fine fente, une lumière aveuglante venait lui brûler la rétine. Diablerie ! Magica De Spell ne se ferait pas avoir de cette manière !
« Vous allez bien, madame ? » C’était quoi ça ? Se forçant à ouvrir les yeux en deux orbites douloureuses, Magica fronça aussitôt les sourcils en voyant un homme se pencher au-dessus d’elle. « Je vous en pose, des questions ? » répondit-elle machinalement, de manière, vous l’aurez deviné, la plus polie qu’il soit. L’homme s’en alla d’un air renfrogné, ce qui ne déplut pas à la sorcière. Non mais, comme si elle avait besoin qu’un homme se préoccupe d’elle. Un humain, en plus. Si elle n’était pas civilisée, elle en aurait craché par terre. Magica se releva, comprenant qu’elle était par terre en pleine rue. Est-ce qu’elle avait vraiment oublié une fête de la veille ? Non, pourtant… ses derniers souvenirs étaient qu’elle dit au revoir à son corbeau Algorab, et qu’elle se préparait pour aller dormir d’un sommeil aussi réparateur que maléfique… Est-ce que ce vieux croûton de Picsou l’avait piégée ?! À cette idée, Magica cessa de tituber et se redressa comme un piquet. Il allait voir, ce canard décrépit, de quel bois Miss Tick la sorcière se chauffait ! La jeune femme avança d’un pas déterminé, jusqu’à ce qu’elle croise son reflet dans une vitre.
Un cri de frayeur retentit dans la rue londonienne.
Magica aurait pu voir un fantôme que cela aurait eu le même effet. Qu’est-ce que… son bec ? Ses plumes ? Ses palmes ? Pourquoi… ? La sorcière toucha son visage d’humaine, ne voulant pas y croire… Qui lui avait jeté un sort pareil ?! Maintenant, elle avait du mal à croire que cet idiot de Scrooge ait fait le coup… Il fallait… il fallait qu’elle trouve un remède ! Qu’elle se rende à son château… dans quelle rue s’était-elle retrouvée ?... Bayswater Road ? Ce n’était pas dans Canardville, ça… Ou alors elle ne connaissait pas cette partie de la ville, mais… Un bus rouge à deux étages ? Quoi, elle était… À LONDRES ?! Mais comment ça à Londres ? Elle ne s’était pas endormie en Angleterre, elle ne s’était d’ailleurs pas endormie en humaine, elle était une cane sur le flanc du Vésuve, comment pouvait-elle changer en une nuit, et surtout, comment quelqu’un lui avait lancé ce sortilège infâme ?!
Paniquée, Magica s’engouffra dans l’entrée d’un parc, manquant de se faire renverser par une voiture au passage. Elle avait fait une sacrée impression entre son cri et ses pas boiteux sur la chaussée, mais elle était trop déboussolée pour s’en rendre vraiment compte. Une fois dans le parc, la sorcière chercha des points d’eau. Il fallait qu’elle en ait le cœur net. Bingo. Au bout de quelques mètres, elle réussit à apercevoir un canard. Ew, mais il était vraiment tout petit celui-là ! Quoique les autres autour aussi… Quelle idée d’être aussi petits pour des canards. Et si… primitifs… tout nus, en train de nager à l’horizontale… berk, elle aurait vu ça à Canardville, elle ne serait pas restée dans le quartier très longtemps. « Hep, toi là ! Je peux te parler une minute ? » Le canard fit comme s’il ne l’entendit pas, ce qui énerva très vite la sorcière au sang chaud. « Tu m’écoutes quand je te parle ? Je suis tombée sur le seul canard malpoli de tout Londres ?! » L’énergumène se retourna enfin, nonchalant, avant de lui attribuer un seul cancanement. Ni une ni deux, Magica s’enflamma et alla s’emparer du canard demeuré à deux mains, le faisant battre des ailes, impuissant. « Sérieusement tu me parles comme à la préhistoire ? Mais t’es un cinglé ma parole, tu sais pas parler ou quoi ?! » Pour seule réponse, le canard lui pinça la main, qu’elle retira en grognant, le laissant s’enfuir. « Satanée bestiole, tu m’étonnes que les humains aient pris le dessus avec un comportement pareil !! » Pfff, c’était peine perdue… elle s’était retrouvée dans un endroit où les canards n’avaient même pas dépassé le stade de la découverte du feu… et elle n’était plus l’une d’entre eux… enfin, encore heureux quand on y pense. Néanmoins, ça la déprimait pas mal. Magica s’assit au bord de l’eau, retirant ses pieds mouillés de l’étang. La jeune sorcière posa sa tête contre sa main, s’avouant vaincue…
C’était vraiment une journée pourrie.
(c) oxymort
Invité
Invité
Dim 28 Mar 2021 - 13:29
"
English, Motherf*cker, do you speak it ?! Magica De Spell & Clochette
A
ffalée sur l'un des bancs de Hyde Park, Clochette profitait de son jour de congé avec grand plaisir. Le soleil offrait une lumière incroyable sur le parc, une belle lumière printanière, douce et chaleureuse. Des arbustes en fleurs ornés les allées, ainsi que de beaux parterres de fleurs colorés. Les cerisiers aussi étaient en fleurs, leur parfum se répandait dans l'air, pour le plaisir de ceux qui prenaient le temps d'y gouter. Cette période de l'année si chère au coeur de Clochette, lui rappelait la première fois qu'elle est venue ici, dans l'Autre Monde. Le regard plein d'étoiles, elle s'émerveillait du travail accomplit par ses congénères pour faire renaître le printemps. Quand la neige de l’hiver s’évanouissait, les fleurs à leur tour s’éveillaient, peignant les arbres et les jardins de mille couleurs. Un moment magique que la fée n'oublia jamais.
Son carnet à la main, la jeune femme griffonna quelques dessins de fleurs, de plantes et d'objets qu'elle trouvait intéressants. Les êtres humains avaient tendance à laisser traîner beaucoup de choses par terre. Des fois par simple étourderie lorsqu'il s'agissait d'objets importants, d'autres fois par incivilité ! Certains objets trouvés lui étaient familiers, seule la taille changeait, forcément. Alors elles en dessinait quelques uns dans son carnet, pour ne pas oublier. Tout était calme, on entendait les oiseaux chanter et les enfants jouer au loin. Clochette inspira profondément en fermant les yeux ... Quel plaisir.
Finalement, quelqu'un vint rompre ce calme. Une voix peu aimable qui venait de derrière. "Mais t'es un cinglé ma parole !" Clochette ouvrit les yeux, légèrement agacée. Décidément, pas moyen d'être tranquille quelques minutes ! Elle chercha hâtivement du regard d'où provenait cette voix. Plus bas derrière les buissons, il y avait un étang avec des canards. La fée s'approcha doucement et y surprit une jeune femme d'à peu près le même âge qu'elle, entrain de parler ... aux canards. Clochette écarquilla les yeux, mais que faisait-elle ? Elle observa la scène d'un air intrigué depuis sa cachette. Cette jeune femme était plutôt grande, avec des cheveux d'un noir profond, et une robe tout aussi noire. Au bout de quelques minutes, la brune se résigna face aux canards et resta plantée là.
Clochette eut un moment d'hésitation. Cette jeune femme était de toute évidence un peu perturbée. A moins que ... Peut être était-elle coincée dans ce monde aussi ? Si on y réfléchissait bien, parler à des canards de façon si naturelle n'était pas chose commune pour les humains, sauf bien sûr s'ils étaient fous ... Clochette soupira puis décida d'aller à sa rencontre. Avec prudence toutefois ... "Excusez-moi ... Est-ce que tout va bien ?" Elle ne lui laissa pas le temps de répondre et continua. "Vous savez, les canards ne parlent pas dans ce monde ...". Vu le caractère de cette femme, Clochette allait probablement se faire rembarrée, elle resta sur ses gardes. Quelle idée aussi de parler à des canards dans un jardin public !
« Excusez-moi ... Est-ce que tout va bien ? » Oh non, on venait lui parler... Magica roula sa tête sur le côté d'où venait la voix féminine, les yeux partagés entre l'irritation et le désespoir. Elle faillit sursauter une nouvelle fois. Brrr, elle ne s'habituait pas à ce que des humains peuplent cette dimension... et encore moins qu'elle en soit une ! Machinalement, sa main vint frotter son nouveau nez, pâle remplacement de feu son joli bec. « Vous savez, les canards ne parlent pas dans ce monde... » Magica allait s'apprêter à répliquer, mais la fin de la phrase de la jeune blonde qui était venue lui faire la causette la fit tilter... dans ce monde. Dans ce monde ?! Donc elle connaissait d'autres mondes elle aussi ? Peut-être qu'elle était tombée sur la magicienne de la ville ou que cette dimension était remplie d'humains voyageurs du temps, ah quelle aubaine ! Soudainement les nuages au-dessus de sa tête s'écartèrent un peu.
La sorcière se leva d'un bond, le regard pétillant. « Ah vous tombez bien vous alors ! Je ne vais pas devoir m'expliquer longtemps, vous m'avez l'air d'avoir tout compris ! Vous allez pouvoir m'aider, en effet je ne suis pas DU TOUT au bon endroit ! » Magica se mit à faire quelques pas en déblatérant son plan à l'étrangère qui n'avait rien demandé. « Il suffit que je trouve des bougies, quelques œufs, de l'eau de lune de soir d'orage... » elle s'arrêta enfin, prêtant attention à la jolie tête blonde qui avait bien daigné lui venir en aide. « A moins que vous n'ayez un moyen plus rapide de voyager entre les mondes, ici ? » Un monde où les canards parlent, de préférence.
Dernières images
Accueil
Rechercher
S'enregistrer
Connexion
