No more happy endings...
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 :: RP Abandonnés
Dans un rai de lumière - Michael
Invité
Anonymous
Invité
Jeu 25 Fév 2021 - 22:34

C'est un bâtiment abandonné, à la lisière d'une petite ville de la banlieue londonienne. On pourrait croire que personne n'est venu ici depuis des années, si les murs n'étaient pas recouverts de tags de toutes les couleurs. Certains sont estampillés de dates dépassées depuis longtemps, d'autres remontent à quelques mois seulement. Les vitres des fenêtres sont toutes cassées. Peut-être que des enfants sont venus ici un jour pour y jeter des pierres, avant de s'enfuir en riant. Les bouts de carreaux qui restent sont couverts de poussière. Un pigeon s'est introduit dans la bâtisse par une des ouvertures. Il picore les herbes folles qui ont envahi l'endroit. Plus loin, des meubles brisés jonchent le sol, comme des réminiscences de la vie qui a autrefois habité les lieux, et qui a maintenant disparu.

Varian a eu le temps de faire deux fois le tour du bâtiment et d'observer tous les tags, avant de perdre patience et d'allumer son téléphone. Il est arrivé en avance. Il n'y a qu'un bus qui va de son quartier de Londres jusqu'à cette ville, et les horaires ne correspondaient pas avec l'heure de rendez-vous qu'ils se sont fixés avec Michaelle. Alors il a préféré prendre celui qui arrivait en avance, pour être sûr de ne pas le faire attendre. Dans son sac, son nouveau Canon 1300D patiente sagement. Varian a hâte de l'essayer, mais il préfère attendre l'arrivée de Michaelle avant de le sortir. Il a économisé tout l'argent de poche que lui donnent les Dawson pour se l'acheter.

Je suis arrivé ;), tapote-t-il sur son smartphone avant d'appuyer sur le bouton envoyer.

Michaelle, c'est un garçon que Varian a rencontré sur Internet. Depuis sa séance photo avec Oliver, le jeune alchimiste s'est pris de passion pour la photographie, si bien qu'il se perd souvent sur Instagram, passant de profil en profil au gré des hashtag. Un jour, il a trouvé la page de Michaelle par hasard, parce que Stram du lycée l'a partagé en story. De jolies photos de Londres et de bâtiments abandonnés, exactement comme celui-ci. Des citations un peu angoissées, style adolescent emo. Varian a tout de suite pensé qu'il avait beaucoup de talent. Alors il a commencé à discuter avec lui par message privé, pour lui demander des conseils, et ils se sont bien entendus. Varian lui a même fabriqué une photo de profil de toute beauté sur Paint. Michaëlle a fini par lui proposer de faire une séance photo ensemble. Il lui a donné rendez-vous dans cet endroit bizarre. Varian est un peu nerveux. C'est la première fois qu'il fait la connaissance de quelqu'un de cette manière. Et si la personne qui arrivait ne ressemblait pas au garçon mignon des photos ? S'il aurait dû écouter Mrs Dawson et se montrer plus prudent ?

Ses craintes s'évaporent lorsqu'il voit arriver au loin un adolescent qui ressemble en tout point à celui qu'il a affublé de lunettes et d'étincelles sur son ordinateur. Varian lève la main pour lui faire coucou, avant de la baisser parce qu'il se sent un peu ridicule.

« Hey ! Salut Michaelle. (Il le prononce comme Mickaël.) Ça va ? Je suis arrivé il y a dix minutes, j'ai eu le temps de faire le tour du bâtiment. L'endroit dégage une super ambiance, je suis sûr qu'on pourra faire de belles photos. »

Il attrape le sac qu'il avait posé contre le mur et en sort son nouvel appareil photo, un grand sourire sur le visage.

« Regarde ce que j'ai amené. Je ne l'ai pas encore utilisé, ce sera son baptême. Merci encore pour le conseil. »

Il l'allume, configure les réglages nécessaires à la première utilisation, puis relève la tête vers Michaelle.

« Comment est-ce que tu as trouvé cet endroit ? »

(c) SIAL


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Invité
Anonymous
Invité
Lun 8 Mar 2021 - 15:42


Dans un rai de lumière
ft. Varian & Michaelle


Parfois, je me surprends à regarder l’image que je reflète. Il y a des jours où je fais cela simplement dans le but de m’admirer et de voir l’image que je renvois aux autres : celle d’un petit garçon tout à fait normal. D’autres jours, il m’arrive d’observer ce reflet dans un autre but, un peu plus malsain il faut bien l’avouer : me torturer l’esprit à propos de mes envies, encore parfois incomprises. J’avais pris l’habitude de m’observer, de me dévisager et donc parfois de me juger au travers de mon propre reflet, car au fil du temps, j’avais découvert que notre propre reflet avait parfois beaucoup de choses à nous apprendre sur nous même et sur nos propres attentes. Aujourd’hui, aussi étrange que cela puisse paraître, je n’étais ni dans l’une ni dans l’autre de ces phases. J’étais tout simplement content, heureux voir même extrêmement impatient. Le petit sourire que je venais de déceler sur mon visage exprimait entièrement et parfaitement ce que je ressentais. Le simple fait de voir mon propre sourire provoquait en moi des émotions positives, des émotions oubliées, des émotions que j’appréciais tout particulièrement car elles se faisaient de plus en plus rare ces dernières années, tout comme mon sourire. Maintenant que j’y pensais, cela faisait plusieurs mois qu’il avait disparu. Et le voilà maintenant qu’il faisait sa réapparition, comme par magie.

C’est en plongeant mon regard sur le reflet de mon sourire naissant que je prenais le temps d’analyser ce qui me rendait aujourd’hui si heureux. Si l’on prenait les choses sous un angle habituel, il était très simple d’analyser la situation. Aujourd’hui était un jour comme je les aimais, un jour avec un but, un jour d’aventure. Je me rendais actuellement dans un lieu, à la lisière de Londres. Comme tous les enfants de mon âge, j’aurais dû me rendre dans un lieu banal, un lieu pour m’amuser comme un centre de jeux avec des amis ou quelques choses dans le genre. Oui, mais pour cela il y avait déjà deux problèmes. Le premier mais non des moindres, je n’aimais pas ce genre de lieu enfantin, dont l’imagination des inventeurs me faisaient penser à ma sœur et son obsession pour Neverland, il arrivait d’ailleurs bien souvent qu’on y fasses des références ridicules qui provoquait en moi une envie certaine de m’étouffer avec la robe de chambre bleutée de ma sœur. Le second et sans doute le plus important, pour profiter de ce genre de sortie, encore fallait-il avoir des amis. Une denrée qui se faisait assez rare, voir même inexistante dans mon entourage. Mais non, je n’étais décidément pas un enfant comme les autres, aujourd’hui ce qui me rendais heureux, c’était le simple fait de faire d’une pierre deux coups et de profiter ainsi de mes deux activités favorites : l’Urbex et la photographie.

Si l’on prenait les choses sous un autre angle, sous un angle nouveau et avec un œil un peu plus avisé, on se rendait bien rapidement compte que ce bonheur était provoqué par tout autre chose. Une chose encore inimaginable il y a de cela quelques mois, enfermé dans cet hôpital qui n’était au final rien de plus qu’une prison psychologique. Aujourd’hui ce qui me rendait heureux, en dehors de cette liberté insoupçonnée, c’était le simple fait de faire une rencontre. Une rencontre toute aussi inattendue, une rencontre qui avait débuté sur ce que les personnes de cette époque appelaient Internet, une invention formidable à laquelle je n’aurais jamais osé penser même dans mes rêves les plus fous, une invention qui aurait pu cependant exister dans ceux de Wendy. Cette rencontre allait être rendue possible grâce à l’un des nombreux outils qu’il était possible de trouver ou de se procurer sur l’Internet : Instagram. Un outil sur lequel j’avais pris l’habitude, après avoir pris le temps de comprendre son fonctionnement, de poster des photos de mes exploits urbains quelque fois accompagner de sombres citations, probablement pour attirer l’attention des autres. C’est sur ce même outil que je suis entré en contact avec cette drôle de personne, affublée d’une photo de profil forte amusante : un raton-laveur accompagnée d’une paire de lunette ajoutée à la douceur de la main. Un échange intéressant s’en était suivi et nous avais mené à nous donner rendez-vous aujourd’hui, dans ce lieu vers lequel je me dirigeais, pour 14h.

« Aaaah ! Quelle belle journée qui s’annonce... » Avais-je soufflé en descendant du bus, prenant le temps de regarder ma montre. « Et il n’est que 14h... »

14 heures ? Et merde, voilà maintenant que j'étais en retard au rendez-vous que j'avais moi même fixé ! Je m'étais alors mis à courir comme un dératé, pour ne pas faire attendre trop longtemps mon partenaire photographique du jour. J'espérais d'ailleurs au fin fond de moi qu'il ne m'en voudrait pas trop pour ce retard, déjà qu'il m'étais bien difficile de faire de nouvelle rencontre, mon bonheur ne tarderait pas à se transformer en tristesse si à mon arrivée sur les lieux, il n'était déjà plus là. Ce n'est finalement que dix minutes plus tard que j'arrivais finalement sur les lieux, que je ne pris même pas le temps d'analyser ou d'observer comme à mon habitude, bien trop stressé par mon retard. C'est totalement essoufflé et à bout de souffle que le soulagement s'emparait finalement de moi: mon partenaire du jour était toujours bel et bien là à me faire un signe en guise de salut.

« Hey petit Racoon ! » avais-je dis sans même prendre le temps de réfléchir. « Je vais très bien, quoi qu'un peu essoufflé comme tu peux le remarquer. Et de ton côté, tout va bien ? L'attente n'a pas été trop longue ? » avais-je ajouté avant de reprendre mon souffle petit à petit, pour finalement balbutié en guise d'excuse et totalement innocemment: « Désolé pour mon retard, je n'ai pas encore l'habitude de tout ces "transports en communs", j'ai encore du mal avec ces histoires d'horaires informatiques. »

A peine avais-je terminé ma phrase que DrRacoon sortait de son sac un appareil flambant neuf. Une pure merveille, un petit Canon 1300D, comme je le lui avais conseillé par message. Il m'avait écouté sans la moindre hésitation et semblait si heureux et satisfait de cet achat, qu'un sourire naissait de nouveau sur mon visage.

« MAGNIFIQUE ! Tu as donc écouté mes conseils pour l'achat de cette appareil. Je ne m'attendais pas à te voir aujourd'hui avec. Il va donc falloir qu'on lui fasse honneur aujourd'hui, en espérant que tu ne sois pas trop déçu du résultat ! Tu t'es déjà un peu renseigné sur son fonctionnement ? »

Au vu de son ton enjoué et de la rapidité avec laquelle il avait configuré cet appareil devant moi, je n'avais guère de doute sur son intérêt pour l'objet et donc sur les connaissances qu'il en avait acquis en amont de notre rencontre.

« Oh, en ce qui concerne ce lieu, je l’ai trouvé grâce à l’un des forums sur lesquels je traîne un peu, en dehors d’Instagram. Je pratique l’Urbex et j’ai entendu parler de ce lieu sur l’une de ces communautés. Je suis un peu un aventurier dans l’âme, j’aime à penser que je suis un aventurier des temps modernes. » avais-je finalement répondu à sa question « Un pur bijou que ce lieu, hein ? On va pouvoir en profiter pleinement. Des points de vues magnifiques, la nature qui reprend ses droits sur ce lieu abandonné et surtout un calme olympien pour qu’on puisse en profiter simplement tous les deux sans être dérangé par la foule incessante et oppressante de Londres » avais-je ajouté, au risque de passer pour un introverti qui n’aime personne.

C’est d’ailleurs avec un petit sourire qu’en le regardant, et pour détendre encore un peu l’atmosphère : « D’ailleurs petit Racoon, quel est ton prénom ? Je ne vais pas t’appeler ainsi toute la journée ! Et d’ailleurs, où sont passés tes belles lunettes ? Je suis un peu déçu de ne pas les voirs ! »

Mon innocence n’avait pour limite que ma bêtise.

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