C’est l’heure du départ. Aujourd’hui, mon bro Maui et moi-même partons pour quelques jours faire du camping sauvage dans les montagnes. Je dois être honnête, je ne suis pas bien familier avec ces pratiques, mais de ce que j’ai pu lire sur Internet, c’est un moyen de « connecter avec la nature », bref de trainer dans la boue et de chanter des chansons barbares autour d’un feu de camp. Pas très royal, je vous l’accorde, mais j’ai toujours été assez curieux de me mêler aux activités du peuple, de m’adapter à leurs coutumes. Mais surtout, j’y vais en compagnie de mon meilleur ami, le seul avec qui je veux partager cette aventure, et rien que pour ça, ces vacances n’ont pas de prix. Je n’eus pu rêver de meilleure compagnie ; et même si ma douce Aurore avait été à mes côtés, je lui aurais sans doute demandé de ne pas venir. Ces quelques jours de bonheur, je veux les passer entre mecs, avec Maui. Cela promet d’être épatant ! Je nous vois déjà, nous lever aux coups de midi, chasser du gibier ensemble, rire à gorge déployée pendant que nous grillerons des marshmallows. Je n’ai jamais eu de telles expériences dans ma vie de Prince, et j’avoue que je suis assez excité de voir ce qui nous attend là-bas.

Le trajet est bien long, et j’admets être bien pressé d’arrivé. Par la vitre de notre tout-terrain de location, je regarde défiler le paysage, espérant voir bientôt les sommets des montagnes se dessiner à l’horizon. Je me retiens fort pour ne pas lâcher quelques « Sommes-nous presque arrivés ? » peu dignes d’un Prince distingué comme moi ; mais je n’en pense pas moins cependant. Alors je propose à Maui de jouer à quelques jeux pour passer le temps. C’était là une très bonne idée, et nous nous amusons ainsi comme deux enfants.

Nous rions encore alors que nous arrivons au campement. Je sors en hâte et décharge la voiture de nos sacs. Première épreuve, il faut monter la tente. Cela ne devrait pas être bien compliqué, si ? Je saisis la toile, les piquets et le mode d’emploi et tente quelque chose, mais mes efforts ne semblent pas bien fructueux. Frustré d’être incapable de construire une chose d’en apparence si simple, je commence à m’énerver :

« Bon sang, mais quelle plaie ! Quelqu’un a dû trafiquer cette tente avant de me l’avoir vendue, ce n’est pas possible autrement ! »

Je fais signe à Maui de s’approcher pour venir m’aider. À deux grands gaillards capables comme nous, on devrait bien pouvoir s’en sortir ! Mais je suis bien vite épuisé – le trajet a été long – et je ne suis pas habitué à travailler autant – je suis un Prince tout de même – alors je termine par en avoir marre et, pour le montrer, je lâche ce que je suis en train de faire et m’allonge sous la tente à moitié montée. Je ricane :

« Eh, ce n’est pas si mal ainsi, finalement. C’est un peu instable, mais ça tiendra, ça ne vaut pas l’effort de continuer à s’embêter. Viens donc la tester avec moi, tu verras ! »

Disant cela, je me décale sur la droite pour laisser la place à mon cher bro de s’installer près de moi. Bien sûr, il faudra quand même terminer de monter la tente avant cette nuit si l’on veut dormir convenablement ; mais c’est une histoire pour plus tard. Pour le moment, j’ai envie de me poser un peu et de prendre du bon temps. Après tout, c’est les vacances, il faut bien que l’on profite !