C'est trop dur de lire

Cinq mois. C'était le nombre de mois qui s'était écoulé depuis l'arrivée d'Archimède dans ce monde et sous cette forme. Le vieil hibou avait maintenant l'apparence d'un homme âgé. La situation ne lui convenait toujours pas. Il donnerait n'importe quoi pour retourner dans son monde et surtout redevenir un hibou. Et puis, Merlin et Arthur lui manquaient. Malgré l'envie de retourner dans son monde et de retrouver les siens, Archimède s'était fait une place dans ce monde. Il avait fait de nouvelles rencontres, dont deux de son monde comme Dug, un ancien chien et Dory, un ancien poisson. Ces deux personnes avaient été des bénédictions pour Archimède. Lui qui n'aimait pas les humains, se retrouvait dans une enveloppe corporelle d'humain était une abomination, alors rencontrer d'anciens animaux était fort appréciable pour cet hibou grincheux. Côté vie professionnelle dans ce monde, Archimède était devenu précepteur pour une riche famille londonienne. Il était ainsi nourri et logé, de quoi ravir l'ancien hibou. Ce dernier aimait bien être entretenu et ainsi, il pouvait vaquer qu'à ses deux occupations favorites : dormir et instruire.

Ses employeurs étaient partis faire du tourisme laissant leur propriété secondaire à Paris et leurs employés - ils avaient emmené Archimède et la gouvernante avec eux - vaquer à leurs tâches. Archimède, qui était le précepteur de la famille, décida d'aller faire un tour à la bibliothèque. Rien de plus logique pour un hibou savant. Une fois arrivée à la bibliothèque de la propriété, il sa ravisa. Il connaissait déjà une bonne partie des livres de la maison, il aspirait à des nouveautés. Il alla donc en ville, dans une librairie.

Il ne savait pas vraiment quel livre lui plairait. Il y allait au feeling. Archimède errait et ne connaissant pas du tout la bibliothèque, il se retrouva aux rayons des livres qui enseignaient l'apprentissage de la lecture. Cela lui fit penser à son ami Dug. L'ancien hibou lui avait appris à lire et à écrire. Quant à Dug, il l'avait hébergé et lui avait expliqué la situation, dans laquelle ils se trouvaient. Ils avaient été colocataire deux mois à Londres, puis Dug était reparti pour New York, là où il espérait retrouver sa famille. Archimède était resté et avait trouvé du travail parmi la famille qui l'employait. Dug avait été une merveilleuse rencontre, pour l'hibou grincheux.

Archimède vit alors une jeune fille, âgée de quatorze-quinze ans en train de feuilleter un livre. Elle avait l'air perdu. Archimède s'avança. Il aimait bien les enfants et les jeunes adolescents, comme Moustique. Et puis, elle avait un visage d'ange auquel on ne pouvait pas résister. C'est pour cela qu'Archimède proposa son aide, à cette humaine, alors qu'il détestait cette espèce.

C'est trop dur de lire

Archimède avait suivi du regard la jeune fille et sa pile de livres. Elle semblait vraiment perdue, surtout quand Archimède l'avait vue prendre des livres pour apprendre à lire. Cela surprit le vieil homme, car à cette époque, dans cette partie du monde, une fille de son âge devrait savoir lire. Pourtant, cette demoiselle n'était pas la première personne qu'il rencontrait, qui ne savait pas lire. Elle correspondait aux autres personnes, qu'il avait déjà rencontré dans son cas : anciens animaux. Enfin, cela l'ancien hibou l'ignorait. Il ne fit qu'émettre une hypothèse quant à son incapacité à lire.

Lorsqu'il s'approcha d'elle, elle fit un bond de surprise. Archimède proposa son aide, mais la tête blonde la déclina. Archimède la salua alors et s'éloigna. C'est alors qu'elle lui demanda de rester. « Cette enfant ne sait pas ce qu'elle veut ?! » pensa l'hibou. Finalement si, mais elle semblait honteuse de la demander. Elle se décida finalement et Archimède songea que son jugement était bon. C'était bien pour apprendre à lire qu'elle avait pris tout ces livres. Il approuva d'un signe de tête. La jeune fille poursuivit sur sa lancée en justifiant le pourquoi du comment. Ainsi, elle non plus n'était pas d'ici. Archimède songea encore à un ancien animal, de son monde.

L'homme noir à la barbe grisonnante s'assit en face de la jeune fille.



En effet, Archimède était seulement en vacances pour deux mois dans la capitale française. L'ancien hibou habitait Londres avec ses employeurs, une riche famille londonienne. Il était le précepteur de leurs deux enfants. L'ancien hibou songea qu'il faudrait un peu plus de deux mois. Enfin, c'était déjà cela et il pourra prendre l'avion ou le train pour son élève. Après tout, il n'avait pas hésité à quitter sa maison dans la forêt avec son ami Merlin, pour aller dans une vieille tour en ruine, pour instruire Arthur.

C'est trop dur de lire

Archimède annonça qu'ils allaient commencer la leçon par l'Alphabet. C'était la base de la lecture et de l'écriture. L'Histoire de l'humanité lui revint brièvement en mémoire. Il se souvenait de symbole pour compter, des traits et des points signifiant des nombres. Après tout, compter était essentiel, surtout dans la vie courante. Mais ce n'était pas un cours d'Histoire, qu'il allait dispenser à la jeune femme en face de lui. Surtout, qu'il ne s'en souvenait plus vraiment de l'Histoire de l'écriture. Il nota mentalement qu'il s'y replongerait. Archimède, aimant la connaissance, adorait apprendre de nouvelles choses et surtout ne pas oublier son savoir. Lorsque cela arrivait, il y remédiait et mettait immédiatement la tête dans un livre, pour ne pas perdre son précieux savoir. Dans le cas présent, il ne pouvait pas palier au problème. Il se renseignera donc plus tard, sur ses lacunes, sur ce qu'il avait oublié.



La jeune femme prit ensuite le livre, qu'elle avait sélectionné tout à l'heure et le feuilleta. Elle s'arrêta sur une page contenant la première lettre de l'Alphabet : un A. La blondinette la nomma et Archimède acquiesça d'un signe de tête. La même scène se reproduit avec la lettre B. Ce ne fut pas le cas avec la troisième lettre. L'adolescente releva la tête en signe d'aide. Archimède vint alors à sa rescousse.



Le professeur et l'élève poursuivirent ainsi à reconnaître toutes les lettres de l'Alphabet pendant une vingtaine de minutes. Ange devait associer un symbole à son nom et à sa prononciation. Archimède prit ensuite une feuille de papier et dessina arbitrairement des lettres. Au fur et à mesure qu'il les écrivait, Ange devait les nommer. Après avoir fait un b, il écrivit un d et attendit la réponse de son élève.

C'est trop dur de lire

Archimède avait pensé que le mieux pour la demoiselle était d'abord de commencer par les bases, donc par l'Alphabet. Il lui avait ainsi fait apprendre toutes les lettres, les vingt-six, avec la façon de les prononcer dans leur langue et leur écriture. Une fois la tâche effectuée, le professeur vérifia les connaissances de son élève en écrivant de façon aléatoire les lettres, son élève étant chargé de les identifier en les prononçant correctement et en donnant leur nom. Cela permettait de voir si la jeune femme avait assimilé le savoir inculqué par Archimède.

Tandis que l'exercice se faisait, Ange se présenta. Archimède ne s'était pas formalisé de savoir l'identité de la jeune femme, ni même de donner la sienne. Il avait remarqué un besoin de se procurer le savoir de la lecture et de l'écriture par Angélique. Il avait ainsi entrepris de le lui inculquer, sans se soucier des formalités des présentations. Cela était bien trop humain pour lui. Pourtant, c'était l'usage, la politesse et en hibou poli qu'il était, Archimède inclina la tête lorsqu'Angélique se présenta.



Archimède n'avait donné que son prénom, après tout, elle n'avait pas demandé son nom de famille, elle n'avait d'ailleurs pas donné le sien. Il faut dire que l'ancien hibou n'en possédait pas, il avait du en inventer un pour ses employeurs. L'ancien hibou lettré, passionné de latin avait choisi « Ulula », en référence à son ancienne condition d'hibou, sachant qu'« Ulula » signifie hibou en latin. Après les présentations, l'exercice reprit. Archimède demanda d'identifier la lettre D. Ange l'identifia et Archimède acquiesça. Le professeur était heureux des prouesses de son élève. Bien sûr, il restait encore du chemin, mais elle assimilait vite. L'homme aux lunettes songea qu'ils allaient pouvoir passer à la lecture. Il préférait commencer par l'écriture, mais c'était par la lecture qu'Angélique avait voulu commencer. Archimède suivit l'envie de son élève. Après tout, c'était des livres de lecture, pas d'écriture qu'elle avait sélectionnés. L'écriture viendra après.

Angélique fut consciente de ses progrès et le fit savoir à Archimède, en lui demandant ce qu'il en pensait. En lui posant la question, elle était passée au tutoiement. Cela surprit quelque peu l'ancien hibou habitué au vouvoiement. Il n'y avait qu'avec Dug, qu'il était passé au tutoiement, dans ce monde. Archimède ne s'en formalisa pas.



Archimède commença alors à lui expliquer la lecture avec la méthode syllabique. Après tout, le français est une langue syllabique. Ce n'était pas forcément le cas de l'anglais, mais ils étaient en France et Archimède parlait la langue de ce pays, le français. L'ancien hibou commença à lui expliquer le principe des syllabes, puis des différents sons des lettres suivants leur emplacement dans un mot. Cela devenait plus complexe qu'apprendre l'Alphabet. Archimède songea que ça prendrait du temps pour qu'elle assimile ce concept, mais une fois qu'elle aurait compris, elle saura lire. Puis, à force de pratique, donc de lecture, sa lecture deviendra fluide et elle ne sera plus hachée.

C'est trop dur de lire

HJ : pas de souci. J'utilise le même pour ma fiche de rps et mon sujet avec Jessie x)

Après s'être présenté, Archimède poursuivit sa leçon avec son langage habituel. En tant qu'hibou instruit, il parlait avec des mots élaborés, qui lui venaient naturellement. Il faut dire, qu'il avait de la pratique avec Merlin. D'ailleurs, il lui serait difficile de parler autrement. Après, certaines formulations lui venaient sans réfléchir et avaient un lien avec une partie de sa vie. Lorsque ça lui arrivait de prononcer des paroles de ce genre, il ne s'en rendait pas compte. Ainsi, l'homme aux lunettes avait fait un renvoi au domaine culinaire, qui était une référence à son ami Dug, qui excellait en cuisine.

Quand il eut fini ses explications, Ange lui posa des questions, afin de voir qu'elle avait bien assimilé le concept.



Ange donna ensuite un exemple avec son propre prénom.



Archimède lui fit alors un exercice de reconnaissance des syllabes. Ange devait donner le nombre de syllabes dans le mot. Elle devait soit donner le nombre à l'écrit soit à l'oral, ou les deux. Archimède aimait varier les plaisirs. Pour l'instant, son cours n'établissait que les bases. Il lui apprenait à lire et à écrire, en lui donnant les principes du fonctionnement de la langue. Il ignorait s'il avait le temps de lui expliquer l'orthographe. Enfin, quelques notions de temps en temps, il pouvait très bien le faire. Après tout, l'écriture ne consistait qu'à tenir un crayon et traçait des lignes et des courbes, rien de bien sorcier, non ? Et pourtant, c'était assez fastidieux au départ. Ce n'était qu'à force de répétition que les lettres, les mots, les phrases, les paragraphes, puis les textes s'écrivaient correctement et lisiblement. Quant à la lecture, c'était un tout autre exercice. Ange savait maintenant reconnaître les lettres et leurs prononciations respectives. Il lui restait à savoir les prononcer correctement dans un mot suivant leur position et à déchiffrer le mot entier.

Archimède poursuivit sa leçon avec la lecture. Une fois l'exercice des syllabes achevé, le professeur passa à celui des sons des lettres suivant leur emplacement et leur association avec d'autres lettres dans un mot. Les choses sérieuses commençaient. Archimède prit un des livres d'Ange et lui demanda de lire une page choisie au hasard. Il lui expliqua alors, au fur et à mesure, la façon de lire le mot. Il donna des explications, lorsqu'il les jugeait utiles et instructives. Il en donnait également lorsque son élève lui posait des questions.

C'est trop dur de lire

Après avoir félicité son élève de ses progrès et de sa réussite à l'exercice des syllabes, Archimède passa à la lecture. Son élève n'était pas sûre d'en être à la hauteur. Le professeur la rassura, il la sentait prête. Après tout, elle avait les bases, elle les avait assimilées et il avait l'intuition que la lecture pouvait commencer.



C'est ainsi qu'il lui expliqua rapidement le concept de la lecture, puis il lui demanda de lire quelques phrases du livre choisit part la demoiselle.



Son élève s'exécuta et réussit la première phrase. Archimède la félicita en lui souriant, puis replaça ses lunettes sur son nez et écouta son élève poursuivre la leçon. Celle-ci se heurta au mot « est », qu'Archimède lui expliqua. Il lui fit alors un cours de grammaire simple sur le sujet, le verbe et le complément. Il lui enseigna alors que le mot « est » désigner le verbe, dans cette phrase. Il conclut en lui donnant la prononciation exacte. Ange poursuivit alors sa phrase et enchaîna avec la suite de l'exercice de lecture.

Quand Ange eut fini de lire ses phrases, Archimède acquiesça d'un signe de tête, puis fit une pause sur la lecture pour lui expliquer les différentes façons de prononcer le e. Pour lui, la leçon de lecture était terminée pour aujourd'hui, il comptait conclure sur cette explication du « e ». Archimède avait donné les bases à Ange. Il lui avait donné l'alphabet et les syllabes. Maintenant, il s'attaquait à la prononciation. Au regard de l'heure, il songea qu'il finirait sur cette leçon, l'après-midi était passée.

Il lui expliqua alors les différentes façons de prononcer le « e » suivant sa place dans le mot, lorsqu'il était muet, ainsi que les associations avec d'autres lettres et suivant les différents accents qu'il pouvait avoir. Cela prit du temps et Archimède savait qu'Ange ne retiendrait pas tout, tout de suite. Il eut envie de lui noter le concept pour qu'elle le relise le soir, mais elle ne savait pas encore lire ou du moins pas entièrement, alors il se ravisa et ne proposa pas l'idée.