Jessica flottait sur un petit nuage. L'homme de sa vie, l'homme de ses rêves, elle l'avait enfin trouvé. Drôle, attachant, compréhensif, adorable, pur, rien de moins! Timon, un nom si charmant et un sourire qui la faisait craquer! Ses blagues l'avait tellement fait rire! Et comme elle en avait eut besoin le soir ou ils s'étaient rencontrés. Mais tout cela était du passé. La rousse ajusta sa robe noire et attrapa son foulard vert avant de se dirige vers le port, là ou ils s'étaient donnés rendez-vous. L'air était bon, le ciel était pur. Le soleil descendait doucement alors qu'elle l'attendait, se sentant comme une jeune fille à son premier rendez-vous. Un coup de foudre comme ça, elle ne l'avait ressenti qu'une autre fois. Mais son premier mari était décédé dans un accident de voiture, la laissant seule.

Mais Timon pouvait tout changer!

Resserrant son foulard, elle observa les alentours, un peu nerveuse. Le soleil se reflétait sur ses lunettes fumées, lui donnant un air mystérieux qu'elle appréciait bien. Une si belle soirée se présentait et elle comptait bien en profiter. Il semblait si timide! Le pauvre ne semblait pas avoir beaucoup d'expérience dans les relations, mais elle comptait bien le soutenir et le chérir. Un tel homme ne se présentait qu'une seule fois dans une vie, alors quand on avait la chance d'en rencontrer un deuxième, il fallait saisir sa chance! Un léger sourire flotta sur ses lèvres alors qu'elle entendait des pas s'approcher.

-Vous voilà enfin.

La rousse accepta avec plaisir le bras de Timon, souriant de plus belle, appréciant la proximité de l'homme à ses côtés. De sa main libre elle retira ses propres lunettes fumées et ses déposa dans son sac à main.

-Vous aussi? La séance photo est devenue catastrophique quand la caméra a brisée. Le photographe a envoyé son assistant chercher une pièce de rechange, mais le pauvre a courut toute la ville pour découvrir qu'ils devaient la commander. Pendant ce temps là, ils m'avaient oublié sous les spots lumineux en m'ordonnant de rester la pendant quatre heures histoire que je ne déplace pas le tissus de la robe... Mais ce n'est pas grave... Ils ne pouvaient pas savoir...

Profitant de la température parfaite, Jessica regarda un instant le ciel s'assombrir, inspirant l'air qui devenait de plus en plus frais. Le silence s'étira un moment, reposant alors qu'ils marchaient lentement, les mouettes volant autour d'eux. Devait-elle lui dire? À quel point il était important pour elle? À quel point elle l'appréciait et souhaitait être à ses côtés? Puisant dans son courage, la femme reprit la parole :

-Je me sens bien quand je suis avec vous... Vous me voyez en tant que personne, avec des sentiments, des rêves, des espoirs. Vous êtes différent des autres. Je tiens beaucoup à vous et je n'imaginerais pas ma vie sans vous à présent...

S'arrêtant de marcher, elle leva le regard vers l'homme penchant légèrement la tête sur le côté, les yeux pleins de questions et d'incertitude. Avait-elle tout gâché? Avait-elle été trop vite? Peut-être. Mais elle était une femme fonceuse et même si elle avait des craintes, elle ne pouvait s'imaginer cacher son attirance et son amour pour lui. Valait mieux que tout soit décidé plutôt que de le voir s'éloigner peu à peu ou se retrouver dans les bras d'une autre sans qu'elle n'ait d'abord tenté sa chance. Il était parfait pour elle...

Elle se détendit immédiatement en entendant la réponse du blond. Il ressentait la même chose! Rien n'aurait pu rendre la femme plus heureuse et épanouie que ces trois simples phrases. La mannequin serra doucement le bras de Timon, heureuse. Tout était parfait! Lui faisant maintenant face, elle observa le visage de l'élu de son cœur, charmée par les paroles qu'il venait de prononcer et le doux sourire qu'il lui dédiait. La rousse était au comble du bonheur et rien ne pouvait détruire cela.


-Je... je suis contente que vous ressentiez la même chose. Je suis si soulagée, j'avais un peu peur de l'avouer...

La rousse glissa un mèche derrière son oreille en souriant. Un klaxon la fit sursauter, se collant à l'homme par réflexe. Son cœur se mit à battre un peu plus fort alors qu'elle se rapprochait sensiblement du blond. Ses émotions tourbillonnaient à l'intérieur d'elle-même si son visage était serein. elle se sentait si idiote si faible! Mais était-ce une mauvaise chose dans ce cas? Il avait répondu à ses sentiments... Les yeux de l'homme qu'elle aimait la maintenaient en place, son cœur sous ses mains la firent frissonner. Rien n'avait plus d'importance alors qu'elle était contre lui. Elle hésita une fraction de seconde avant de se mettre sur la pointe des pieds et d'embrasser l'homme devant elle, le cœur léger.

-Je suis tellement heureuse que vous m'aimez aussi Timon.

La pauvre ne savait pas ce qui allait se passer mais l'avoir su, qui sait, elle aurait pu changer le destin. Mais le destin est une étrange chose que les âmes humaines ne peuvent manipuler...

La mannequin laissa tomber ses bras en reculant d'un pas. Les paroles du blond lui frappèrent droit au cœur la laissant complètement désemparée. Comment? N'avait-il pas répondu? Comment avait-elle pu se fourvoyer à ce point? Toutes ces attentions, le temps passé ensemble...

-Je croyais que vous m'aimiez aussi. Je me sens tellement idiote!

Détournant la tête et reculant d'un nouveau pas, la rousse refoula les larmes qui menaçaient de couler. Elle n'était qu'une imbécile. Elle avait eut sa chance avec Roger, comment pouvait-elle croire à une deuxième chance avec Timon? Essuyant avec rage et tristesse les larmes qui coulaient malgré elles, les traitresses, Jessica releva la tête pour regarder l'homme devant elle.

-Je suis désolée Timon. J'ai tout gâché.

Sur ce, la femme se mit à courir, ses espoirs anéantis. Que pouvait-elle faire d'autre? Elle avait tout détruit. Comment le regarder en face après tout cela? Oh peut-être un jour ils en riraient, mais pour ce soir, son cœur brisé ne pouvait simplement pas supporter sa vue, son air désolé et l'impression que le monde s'écroulait. Mais elle ne pouvait le détester, ce n'était pas de sa faute, c'était elle qui s'était créé des illusions. Mais ça lui faisait mal tout de même. Alors qu'elle déboulait dans une autre rue, la vue un peu floue, la rousse se promit de ne plus jamais aimer une personne à ce point. Ça faisait trop mal quand tout s'écroulait. Une fois, on apprend, deux fois on est idiot mais une troisième... pas question. Essuyant ses dernières larmes, la rousse regarda une dernière fois derrière elle avant de se mettre à marcher d'un pas plus régulier en direction de chez elle, résolue.