« Jurassic Park 2013 » Jessie & Mallykum DeLoir

Jessie avait reçu un appel à son domicile, ce qui l'avait surpris puisque ce téléphone sonnait rarement. Il s'agissait d'une voix d'homme qui faisait une étude avec des machines quelconques et qui cherchaient des volontaires pour une expérience unique. Des recherches sur les dinosaures. Perplexe et étonnée, la jeune femme n’avait pas saisi tout de suite. Pourquoi voulaient-ils donc des volontaires si c’était pour des recherches sur un aussi énorme sujet ? Et énormes,  c’était le cas de le dire. Malgré tout, la demoiselle accepta. Peut-être retrouverait-elle son précieux et au combien adorable ami Rex ? Il s’agissait là d’une occasion à ne pas manquer. Il fallait dire que son goût pour la nouveauté et l’aventure ne l’avait pas fait douter longtemps. Acceptant, sans écouter les petites lignes du contrat, se contentant de retenir l’endroit où elle devait se rendre, Jessie griffonna l’adresse sur un bout de papier et raccrocha.

La jeune femme ne prit pas le temps de se vêtir plus, gardant un short en jeans délavé assez court ainsi qu’une camisole blanche. Elle avait là l’allure d’une véritable aventurière. Sa longue chevelure tombait en cascade dans son dos malgré la chaleur ardente qui régnait sur la ville depuis plusieurs semaines. Une vraie canicule. Comme l’homme au téléphone ne lui avait pas demandé d’apporter quoi que ce soit de spécial, la demoiselle se contenta d’attraper sa gourde d’eau qui depuis le début de la chaleur radiante, était toujours prête, disposée dans la porte du réfrigérateur. Elle se lança ensuite dehors et sauta dans sa voiture. La demoiselle prit la route de l’endroit où les recherches étaient effectuées.

Arrivée sur le site, elle ne rencontra que quelques personnes. Trois hommes habillés en civil, accompagnant quatre femmes habillées de la même façon ainsi qu’une autre personne. Jessie, du bref coup d’œil qu’elle lui lança, ne put déduire si c’était là un homme ou une femme. Elle fut conduite jusqu’à un petit comptoir à l’intérieur d’une petite bâtisse par un petit homme à lunettes bien épaisses habillé d’un sarrau. Remplissant le formulaire que la vieille femme lui tendait, Jessie n’eut pas le réflexe de lire en détail les questions auxquelles elle devait répondre par écrit. Si bien qu’en deux minutes elle eut terminé et alla rejoindre le petit groupe avant de commencer la visite des laboratoires.

« C’est excitant vous ne trouvez pas ? » lança-t-elle au groupe de parfaits inconnus. « Vous êtes là pourquoi vous ? »

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« Je suis ici parce que je suis bien curieuse de ce qu'il y a à découvrir... et vous? »Ce fut une jeune femme blonde qui répondit à la demoiselle. Cette dernière semblait méfiante ou énervée mais la poupée ne s'en préoccupa pas. C'était leurs intérêts qui l'intéressaient, de savoir si d'autres fous d'aventure et de découvertes seraient ses compagnons. Cette grande blonde qui lui répondit semblait vouloir trouver réponse à ses questions, pas le même goût de partir vers l'inconnu dans le seul but de ... sans aucun but en fait. Jessie était comme ça. Aider sans demander en retour, s'amuser sans arrière dessein. L'agrippant par les épaules, sans gêne ni retenue malgré qu'elle ne connaisse pas qui elle était, la rouquine la secoua doucement, débordante de cette énergie vibrante qui ferait bouger une montagne.

« Curieuse ? Mais vous rigolez ? Ce n'est pas suffisant ! Des dinosaures ... étudier des dinosaures, faire des expériences dans ce monde aux avancées technologiques si poussées qu'ils pourraient presque les réinventer, les réanimer, vous n'êtes que curieuse ? » s'exclama-t-elle, rêveuse et déjà bien plus qu'enthousiasme.

Alors qu'elle allait se lancer dans le discours le plus convaincant, le plus emballant, elle fut interrompu par un petit homme, le même que celui qui l'avait conduit à l'accueil, qui leur somma de le suivre. Le petit groupe se dirigea vers une salle digne d'une salle de cinéma, avec des rangées de bancs et un immense écran derrière un petit podium surmonté d'un micro. Il leur fit signe de prendre place à l'avant, pour ne pas qu'ils s'éparpillent, parce que ce qu'il avait à leur présenter était des plus importants. Répondant docilement aux consignes du monsieur scientifique, la cowgirl prit place tout juste au milieu, ses yeux brillants levés vers l'écran, trépignant d'excitation sur son siège, se retenant pour ne pas se lever et courir dans tous les sens pour évacuer tout cet amas de fébrilité.

L'homme de laboratoire leur expliqua d'abord les règles du site, soit dit en passant qui était beaucoup plus immense qu'il ne paraissait être. L'homme fit savoir qu'au début de la prochaine expérience, le terrain se détacherait artificiellement du reste du continent pour partir en mer. La mâchoire lui décrocha à ce détail. Allaient-ils seulement avoir un moyen de revenir ? Avait-il remarqué sa tête surprise et perplexe, car il répondit immédiatement à sa question muette en indiquant qu'un hélicoptère et que plusieurs petits bateaux à moteur étaient à leur disposition si quoi que ce soit tournait mal. Jessie fronça les sourcils mais ne s'inquiéta pas plus que cela. S'ils devaient partir ainsi était une question d'assurance. La ville n'acceptait pas que ces expériences soient effectuées si proches de citoyens qui ne s'étaient pas portés volontaires. Cette excuse lui parut des plus simples, mais la jeune femme s'en contenta. Ensuite, ils eurent droit à un diaporama sur la construction du laboratoire, de ses buts et voilà ce qu'elle attendait...

L'objet de sa raison dans cette pièce. Des photos des nouvelles découvertes. Des fossiles, des os, des oeufs de taille énorme. Dans un élan d'espoir Jessie scruta les visages qui défilaient lentement sur les photos. Elle cherchait une ressemblance avec son ami Rex qui peut-être avait traversé comme elle les barrières de leur monde jusqu'à celui-ci. Ou peut-être que lui ne reviendrait pas en tant qu'humain, si cette expérience réussissait ?... La jeune femme se leva. La présentation finit, il fallait de nouveau le suivre. Les installations leur firent présenter, ainsi que leur chambre, la cuisine, avant de descendre au laboratoire. L'aventure commencerait demain, mais avant, ils allaient voir leur lieu de travail à titre de bénévolat. Ils devraient constituer des équipes pour avoir chacun une tâche du travail. Jessie se tourna vers la blonde qui lui avait répondu précédemment. C'était là l'occasion de connaître ce qu'elle cachait et de se faire une nouvelle amie.

« Tu veux bien être avec moi ? »

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« Oui d'accord, faisons équipe. Au fait, je me nomme Mallymkun. Tu veux un thé? Ils nous laissent un peu de temps libre. »Du thé ? À un moment pareil ? Quelle bonne idée ! Bien que cela sorte de l'ordinaire, la demoiselle n'en refuserait pas. C'était si agréable à boire. Malgré cela, elle restait toujours sur le café, bien que plusieurs lui eurent conseillé ce breuvage à la place. La rouquine n'avait toujours pas saisi le sens de ce message.

« Enchantée Mallykum, moi c'est Jessie ! » répondit-elle, avec tout autant d'enthousiasme.

Elle regarda ensuite la demoiselle préparer du thé. La rouquine resta pendant ce temps, assise, tranquille, à l'observer. Il lui arrivait de se taire et de se tenir calme. Regardant autour d'elle, notant plus ou moins quelques détails de la spacieuse cuisine, la poupée ne put s'empêcher de se questionner sur le nom étrange que portait la femme qui se tenait non loin d'elle. Il n'était en rien commun à ceux qu'elle avait jusqu'ici entendu, et dieu seul sait combien elle en avait entendu !

« Tu viens d'où ? Je ne veux pas te poser mille questions, mais tu as un prénom assez particulier. »

Curieuse, elle ? Jamais. Étirant le bras pour prendre la tasse de thé préparée gentiment par Mallykum, Jessie l'approcha de ses lèvres, sans pour autant quitter du regard la jeune femme qui était restée debout, à siroter tranquillement son thé. La jolie rousse fronça les sourcils et alors qu'elle allait ouvrir la bouche pour faire une remarque, la demoiselle échappa sa tasse tandis qu'elle, tout autant ébranlée par la secousse, renversa tout le sien sur elle-même, dans son élan pour ne pas laisser tomber la sienne. Jessie leva ensuite les yeux vers Mally. Dans son regard, la jeune femme vit qu'elle aussi avait compris et qu'elle se posait la même question. Déjà ? L'expérience ne commençait que demain pourtant. Le fait de se retrouver sur une île lui fit monter une dose de panique en elle. Comme lorsqu'il fallait qu'elle rentre dans la boîte. Et avec la nuit qui allait tomber, ça n'aidait pas. Respirant fortement, elle glissa ses doigts dans sa chevelure rousse et serra légèrement.

« J'ai l'impression d'être prise au piège, tout d'un coup. » souffla-t-elle avant de s'avancer vers la fenêtre et de regarder la rive s'éloigner. « Je crois que je vais devoir laver mes vêtements, tu m'accompagnes ? »

La poupée n'attendit pas. Prenant les devants, elle prit le chemin vers les chambres. Dans ce coin, il devrait y avoir une buanderie, dans toute logique. Sautillant dans les couloirs sombrement éclairés, laissant une atmosphère lugubre planée dans la bâtisse, la demoiselle regardait chacune des plaques collées contre les portes fermées, dont certaines avaient un verrou. Coin à balai, infirmerie, chambre électrique, chambre forte ... La rouquine ne s'arrêta pas avant de voir : Buanderie. Prenant un des sarraus accrochés au mur par un crochet, elle alla l'enfiler pour se défaire de ses vêtements trempés de thé brûlant. Sa peau rougeâtre au niveau de son ventre cachée par le long mais tout de même ajusté sur-vêtement de scientifique, elle put mettre son linge à laver. Lorsque cela fut fait, elle se retourna et se dirigea, pleine de curiosité vers les laboratoires. Étonnement, elle trouve les locaux éclairés. Se faisant discrète, l'ancien jouet jeta un regard par l'une des grandes baies vitrées.

Les expériences avaient déjà commencé. Pourquoi ne pas leur avoir dit ? Jessie fronça les sourcils. Tout ça, cela n'était pas net. Les quelques personnes qui se trouvaient dans le laboratoire encerclait quelque chose. Et ce quelque chose bougeait.

« Sweet Mother of Abraham Lincoln. »

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La rouquine ne savait plus quoi penser. Comment tout cela était-il possible ? Certes la technologie était de plus en plus avancée, nous voyons des choses que jamais nous aurions cru voir, dont même les parents étaient étonnés. Dans leur temps, Internet n'existait pas, alors de savoir qu'un dinosaure revivait en ces murs dans le même temps que tous ces appareils électroniques qui un jour étaient apparu, c'était impensable. Jessie était tellement hypnotisée par la découverte, le phénomène surnaturel, le miracle, appelez ça comme vous voulez, qu'elle fit un pas en avant, laissant tomber toute discrétion, sans se rendre compte que son front vint percuter la vitre.

À ce moment, le petit bruit du contact de sa peau contre le verre attira l'attention fragile d'un des hommes en habit blanc qui leva la tête pour regarder dans leur direction. Mallykum fut plus vite que ce dernier et tira sur le bras de la jolie rousse si fort qu'elle faillit percuter le mur dans face dans son élan. Hochant brièvement la tête en guise de merci, la poupée serra ses mains contre les pans du sarrau qu'elle avait mis, avant de suivre la blonde, agréant à sa décision plus que judicieuse.« Vaudrait mieux qu'on s'en aille d'ici, je crois pas qu'ils aimeraient nous trouver ici... Je crois aussi qu'on devrait au moins dire aux autres d'être prudent...»Fermant la marche, jetant plusieurs regards par dessus son épaule, la demoiselle ne cessait de se repasser les images de ce qu'elle venait de voir.

Arrivées dans la petite pièce de lavage, la demoiselle plongea sa main tremblante dans la laveuse et en tira ses vêtements encore humides pour les mettre dans le séchage. « Tu crois qu'il y en a d,autres, ou qu'il n'y en a qu'un? T'aurais pas des idées du pourquoi ils nous emmènent avec eux exactement?» La poupée releva la tête, songeuse, et fronça les sourcils, croisant le regard de la jeune femme qui lui tenait compagnie. Qu'en savait-elle ? L'expérience l'avait d'abord toute excitée, croyant qu'ils feraient des découvertes, non pas qu'ils ramèneraient à la vie des espèces dont les plus dangereuses étaient terriblement ... dangereuses et carnivores. Alors qu'elle allait répondre, la demoiselle entendit des bruits de pas s'approchant. Considérant qu'elles ne devaient pas être vues, Jessie attrapa la main de Mally et la tira vers elle pour fermer, laissant une légère ouverture, la porte de la buanderie. Pesant sur le bouton pour taire l'électro-ménager, la demoiselle posa un doigt sur ses lèvres, bien qu'elle était certaine que ce n'était pas nécessaire.

Des voix s'élevèrent soudain, de plus en plus claires. Elles disaient qu'ils étaient le dernier, que de chacune des races, ils avaient réussi à faire renaître un mâle et une femelle, dont certains étaient adultes. Ils étaient présentement sur le site, en liberté contrôlée, jusqu'à ce que demain, les volontaires soient amenés à se déplacer sur le terrain pour qu'ils puissent examiner les réactions des êtres préhistoriques face aux êtres humains. Les détails qui suivirent lui échappèrent, puisque les deux hommes de science passèrent la porte sans s'arrêter pour les laisser entendre. La mâchoire faillit lui décrocher tellement la demoiselle était envahie par un mélange d'émotions plus ou moins contradictoires.

« Prudents ? On doit dire aux autres de gagner les bateaux et l'hélicoptère coûte que coûte et ce avant demain ! » répondit-elle, chuchotant ses mots trop chamboulés.

Sous le choc, la rouquine serra les poings et sortit ses vêtements à moitié secs de la sécheuse, les enfila, avant de bondir hors de la salle, pour courir jusqu'aux chambres. Chacune des portes qu'elle rencontra des autres volontaires étaient verrouillées et aucun d'eux ne voulut venir lui ouvrir pour l'écouter. Frustrée, la demoiselle essaya de forcer par la suite une porte qui menait dehors et qui par malheur était elle aussi barrée.

« Il nous faut un plan. »

La jeune femme n'en serait pas à sa première évasion. Depuis qu'elle s'était échappée du compartiment à bagages d'un avion, qu'elle s'était sauvée de Sunny Side, la poupée avait gagné en expérience. Mais seule, c'était difficile. À deux, cela pouvait être faisable. Mallykum et elle devaient s'entendre. Pour une question de survie.

« Tu as eu réponse à ta question. Ils vont nous lancer comme des proies dans la jungle infestée de dinosaures qui on ne sait pas depuis quand ils sont créés, et donc, depuis combien de temps ils peuvent avoir agrandit leur famille. » lança-t-elle, la gorge serrée. « Je crois que je peux nous sortir de là, j'ai assez d'expérience en matière d'évasion pour être en mesure de nous concocter ça. Toi, as-tu un talent ? Une quelconque capacité qui pourrait nous être utile ? Manier des armes par exemple, ce serait très pratique. »

L'ancien jouait était fébrile. D'une part, elle avait peur, terriblement peur, et d'une autre, elle était déterminée à ne pas se laisser avoir. Et ça, c'était plus fort que n'importe quoi.

« Sweet Mother of Abraham Lincoln, ils ne nous auront pas crois-moi !   »

« Jurassic Park 2013 » Jessie & Mallykum DeLoir

Elles étaient debout dans le couloir. Jessie était déconcertée du mur dans lequel elle venait de foncer. Les autres ne voulaient rien entendre ! Malgré ses protestations, ses avertissements, aucun d'eux ne voulait les aider et s'aider eux-mêmes. Ils allaient tous mourir ! Enfin, la rouquine était déterminée à ne pas subir le même sort. Et Mallykum, elle l'espérait, non plus. Au moins, elles seraient deux. C'était déjà bien. « Je sais manier l'épée, me faufiler dans des endroits étroits... je sais pas trop quoi d'autre...» répondit Mally à sa précédente question concernant ses talents, capacités ou autres détails particuliers qui pouvaient la concerner. C'était en effet une drôle de question, mais les circonstances s'y prêtaient joliment. Il leur fallait s'évader d'une île, infestée de dinosaures et déjouer des scientifiques armés jusqu'aux dents.

Eh bien voilà la solution ! Pour équilibrer la balance, elles allaient leur dérober leurs armes. Comme ça, tant qu'à être en nombre inférieur, les deux jeunes femmes pourront être à un certain degré d'égalité au niveau défensif. Alors qu'elle allait partager son illumination à la blonde, cette dernière s'empara de son bras et la jeta carrément dans un placard dans lequel elle la rejoint. Fronçant les sourcils, ouvrant la bouche pour protester, Jessie se tut rapidement lorsque les bruits de pas parvinrent à son oreille distraite. Respirant tout bas, s'immobilisant complètement, on aurait pu la croire morte, c'était des années de pratique de passer de poupée animée à inerte, la rouquine était passée experte. Cependant, malgré leurs efforts et leur cachette de fortune, un homme en habit blanc les trouva.

Éblouie par la réflexion de la lumière sur son sarrau blanc, Jessie ferma les yeux momentanément et avant qu'elle ne puisse répliquer ou dire quoi que ce soit, ce fut Mallykum qui trancha entre les deux parties toujours silencieux. « Y'a pas moyen d'avoir un peu d'intimité ici? Vous voyez pas que vous nous dérangez? » Le jouet se tourna alors vers sa compagne de placard, ses yeux vert lime interrogateurs et ronds comme des melons. Sous son regard insistant et complice, la demoiselle décida de rentrer dans le jeu de la blonde.  

« C'est pénible, il n'y a vraiment pas moyen d'être tranquille ! » renchérit-elle, passant un bras autour de la taille de la blonde, s'approchant légèrement pour jouer le jeu de la rousse sous le charme de la belle blonde. Posant sa tête momentanément sur l'épaule de Mally, la jeune femme décida de s'emporter, voyant que le scientifique n'était pas convaincu. « Aller, viens chérie, il est complètement bouché, il ne comprend vraiment rien. Allons à la chambre. »

Frustrée, elle s'empara de son poignet, et bousculant violemment l'homme qui nous avait poussé dans la comédie, elle partit l'air furibond, Mallykum sur les talons. La jeune femme repassa dans le couloir volontairement pour repérer la dite salle d'armes qu'elle avait vu plusieurs instants auparavant. La porte était verrouillée, mais il s'agissait là d'un détail anodin auquel il y avait trente-six solutions. Jessie regagna par la suite leur chambre. Elle ne trouverait pas le sommeil, pas avant d'avoir un plan établi du moins, mais ici, au moins, elles pouvaient fermer à clé et ne plus être dérangées. Elles avaient encore 5 heures avant qu'ils ne soient tous lancés dans la jungle. La poupée avait bien l'intention d'avoir quitté avant. Elles avaient une heure pour établir leur plan, une heure pour dormir, une heure pour faire des provisions de nourriture et se procurer les munitions et les armes dont elles avaient besoin. Et elles n'avaient pas droit à l'erreur. La marge de manoeuvre de deux heures leur servira de réserve de temps en cas de pépins.

Virevoltant d'une extrémité à l'autre la petite pièce, la jeune femme trouva une pile de feuilles et un stylo, ce dont elle avait besoin, et s'installa sur le lit. Elle commença à écrire une liste d'abord.

« Avant de quitter, il va nous falloir de la nourriture, au cas où ce serait plus long que prévu trouver l'hélicoptère ou le bateau qui nous sortira d'ici. J'ai vu des sacs à dos dans la buanderie, juste derrière la porte, un seul, bien remplit pourra faire l'affaire. Il nous en faudra un autre pour les armes. Je ne sais pas si tu avais remarqué lorsque nous sommes passés pour voir les laboratoires, mais il y avait une salle d'armes. Je ne sais pas pourquoi elle est tellement en évidence, mais je ne leur en voudrai pas, c'est un cadeau qu'ils nous font. Une chaise pourra suffire pour briser la poignée et nous permettre de l'ouvrir. »

La jeune femme respira un bon coup, reprenant ainsi son souffle. Elle passa une mèche de cheveux derrière son épaule et continua d'inscrire des éléments qui seraient nécessaire à leur survie. Elle passa la liste des armes à Mallykum. Elle prendrait ce qu'elle voulait, en autant qu'il y ait ces quelques objets d'écrits sur la feuille dans son sac.

« En majorité, ce devrait être des objets coupants et des cordes. Ces bestioles ont la peau terriblement épaisse, à moins d'avoir affaire à un bébé, les armes à feu ne nous seront d'aucune utilité. » dit-elle, sans ciller. Elle était soudainement heureuse d'avoir Rex comme ami. Il n'était qu'un jouet de plastique, mais Andy le décrivait comme un vrai. Jessie n'avait pas perdu une goutte des informations lancées bêtement au cours d'une scène de jeu. Elle s'impressionnait tout d'un coup. « Je m'occuperai de la nourriture pendant ce temps. Je viendrai te rejoindre après. Nous sortirons par une fenêtre du rez-de-chaussée. Toutes les portes doivent être verrouillées, mais les fenêtres, il est rare que les humains songent à mettre des verrous. Crois-moi, j'ai souvent passé par des fenêtres pour m'évader, ça marche la plupart du temps. » L'ancien jouet lui sourie avant de continuer.« De là, il n'y a pas un million de possibilités. Ils n'ont pas garé de bateaux à la bâtisse principale, je soupçonne qu'ils sont à l'autre extrémité de l'île. Il n'y a qu'une façon de s'y rendre ; traverser en ligne droite le terrain. Oui, il va falloir couper sur la maison des dinosaures. À  pieds, ce serait du suicide, bien que nous serions plus silencieuses et que nous pourrions mieux nous camoufler, cela prendrait trop de temps, nous exposant à une mort quasi certaine. Comme je te disais, ils n'ont pas garé de bateaux à l'entrée, mais bien des automobiles tout terrain. J'ai bien envie de leur en emprunter un. Alors, es-tu avec moi ?»

La jeune femme ne doutait pas de la réponse de la blonde. Elle l'attendit cependant, avant de régler le cadran sur son téléphone, qui n'avait aucun réseau mais dieu merci l'application réveil, à 3 heures avant l'heure de départ. Elles avaient donc une heure pour se reposer, dormir, penser, enfin, pour prendre des forces. Heureusement pour elle, d'avoir un plan, mais surtout d'avoir pris du thé, la détendit rapidement lorsqu'elle s'allongea sur un des lits. Aussitôt sa tête rousse contre l'oreiller, elle sombra dans un sommeil agité.

BIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIP BIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIP. C'était le signal. Sautant quasiment en bas du lit, Jessie tomba à genoux, se releva aussitôt et courut en direction de la blonde pour la secouer. « Mally, réveille-toi, c'est l'heure. » Jessie tremblait. La nervosité la gagnait. Elle ne serait en parfaite possession de ses moyens que lorsqu'elles mettraient leur plan à exécution.

« Jurassic Park 2013 » Jessie & Mallykum DeLoir

« Bien sur que je suis avec toi! Ensemble nous nous en sortirons! Nous devons nous serrer les coudes et c'est ce que nous ferons! » Les mots de Mallykum résonnaient dans sa tête alors que le sommeil se faisait languir. La jeune femme soupira. Si seulement c'était si simple. Malgré les faibles chances qu'elles avaient, elles se battront. La jolie rousse ne savait comment l'expliquer, mais elle sentait en la blonde une battante dont les apparences n'étaient que trompeuses. C'est ce pressentiment qui la rassurait, qui maintenait sa confiance en leur réussite éveillée. Allongée sur le lit, n'ayant même pas pris la peine de défaire les couvertures pour s’abriller, la poupée cherchait à trouver le sommeil. À ce moment, elle aurait voulu être un jouet. Pour disparaître sans plus attendre, pour ne pas ressentir de douleurs si quoi que ce soit arrivait, pour ne pas être rongée par la faim et la soif ou encore la fatigue. Pour rendre tout cela plus facile.

Les murs ont des oreilles. Jessie aurait du le savoir. Se levant brusquement, tombant sur le sol, se redressant, elle courut vers la jeune femme qui dormait sur le deuxième matelas cabossé. Elle la secoua et toutes les deux, en silence, se préparèrent. La jeune femme ne fit qu'arpenter la pièce de long en large, se repassant mentalement leur plan. Il était simple, mais elles n'avaient pas droit à l'erreur. Le temps leur était compté. Elles sortirent en même temps, sans faire de bruits, et se rendirent à la buanderie. On aurait pu dire qu'elles se faisaient souris sur ce coup. Silencieuses et efficaces. « Je t'attendrai comme prévu à la salle d'armes, mais si tu prends trop de temps, je vais venir voir ce qui se passe, alors ne traîne pas trop! » Le jouet hocha la tête d'un coup déterminé.

Elles se séparèrent. La demoiselle n'aimait pas non plus cette idée, mais il s'agissait plutôt d'une obligation. Elles ne pourraient jamais s'en sortir autrement. Courant dans les couloirs, le sac prit dans la buanderie battant ses hanches, la demoiselle tâcha de faire vite sans trop alerter les quelque gens qui pouvaient être aux aguets. Ce que Jessie aurait du prévoir, c'était des micros et des caméras. Leur conversation avait été entendu et elle s'en rendit bien vite compte. Dans la cuisine l'y attendait deux scientifiques qui faisaient mine de déjeuner. Sans assiette, ni verre, ni café. La jeune femme s'immobilisa vivement, dans l'embrasure de la porte, n'osant pas faire un pas de plus dans la cuisine.

Le sourire fourbe similaire qui s'étendait sur chacun de leur visage lui fit comprendre qu'ils n'étaient pas là par hasard. Fronçant les sourcils, la demoiselle se secoua et d'une démarche onduleuse, pénétra dans la pièce, un large sourire faussement heureux illuminant son visage cerné. Elle se dirigea vers les placards, et les ouvrit un à un, comme si elle n'avait pas compris. Il ne fallait pas qu'elle perde de temps. Tranquillement, paisiblement en surface, et surtout provocante, la poupée vidait les armoires. Ils ne bougeaient pas, la suivant simplement du regard. Tant qu'elle ne tentait pas la fuite, la jeune femme savait qu'elle ne risquait rien. Les épices. Les petites bouteilles de verre tintèrent alors qu'elle les secouait pour voir leur étiquette d'identification. Elle en prit une. Ce qu'elle cherchait.

« Ce qui est agréable avec les épices, c'est que ç'a plusieurs utilités. Rendre un repas plus amer, plus piquant ... Ou encore pimenter les yeux ! » s'enquit-elle, avant de jeter le contenu de la bouteille dans les yeux du plus coriace. Le poivre de Cayenne atteignant vite sa cible, un hurlement de douleur qu'elle étouffa rapidement par une serviette à vaisselle. C’est qu’elle avait d’excellents réflexes cette demoiselle à la chevelure flamboyante ! Elle avait l’intention de se défendre et de les mettre hors de nuire pour la parfaite exécution de son plan, mais ce n’était pas la force avec laquelle elle pouvait les vaincre et elle n’avait nullement besoin que leurs cris ne doublent leur nombre. Alors que le premier pleurait ses yeux brûlés, à genoux sur le sol, le deuxième s’était levé et placé derrière lui. Jessie n’eut que quelques secondes pour réfléchir à comment se débarrasser de lui. Reculant lentement, comme lors d’une rencontre avec un ours, elle voudrait bien tenter de faire la morte, mais ce n’était pas pratique et encore moins crédible, la jeune femme ne quittait pas des yeux celui qui avait contourné son coéquipier et qui s’avançait, les bras tendus, un sourire goguenard collé sur son horrible visage. Elle s’arrêta vis-à-vis du four, là où le décor du déjeuner avait été créé par une poêle en fonte de poser sur l’un des ronds toujours fermé. Du coin de l’œil, la rouquine repéra l’objet de son salut. Mais elle attendit… attendit le bon moment pour s’en emparer. Ce ne fut que lorsque l’homme au sarrau blanc se jeta sur elle qu’elle ferma ses doigts autour du manche pour la braquer devant elle, les bras solidement tendus. C’est dans un bruit sourd accompagné d’un effondrement étouffé que la jeune femme finit de remplir son sac avec le nécessaire, avant de sortir en courant sans un seul dernier regard.« Il s’en est fallu de peu… Bravo Jessie, tu es la meilleure. » souffla-t-elle pour elle-même, courant pour ne pas être trop en retard à leur point de rendez-vous.

En chemin, alors qu’elle passait les dortoirs, la jeune femme eut envie de s’arrêter et de hurler. Les portes des chambres étaient ouvertes, et le reste de leur petit groupe commençait à s’agglutiner autour du monsieur qui les avait accueillis. C’était une chance qu’ils étaient trop stupides ou trop concentrés et lui trop petit, car aucun d’eux ne la vit. Cela sonnait le début de la fin. Comme cette alarme qui se mit à hurler, remplissant les corridors des décibels de panique. Un message enregistré ne cessa de défiler en boucle. « Les dinosaures ont détruits le barrage. Ils se dirigent droit sur nous. Évacuez l’île. » Le sang ne lui fit qu’un tour. Certains spécimens prendraient plus de temps… Mais d’autres, guidés par leur faim non-satisfaisable, seraient à leur porte dans quelques heures, voir quelques minutes. Voilà un bémol qui troublait leur plan. Enfin, cela ne réduisait leur zone de sécurité qu’à zéro. Il leur fallait faire encore plus rapidement.

Jessie ne se souciait plus que de Mally. Ceux qui n’avaient pas voulu l’écouter, présentement mis en sécurité par les hôtes de leur aventure, plutôt mis en situation de danger pour que les autres soient en sécurité, ne l’importaient. Ils n’avaient qu’à l’écouter. Maintenant, ils étaient seuls. Pas comme Jessie qui avait Mallykum, et contre qui elle venait de foncer tête première. Tombant au sol, projetée par la collision, la poupée secoua la tête et tendit la main vers son sac remplit de nourriture avant de regarder la blonde. « Alors, tu as tout ce qu’il nous faut ? Moi, j’ai pris tout ce que j’ai pu trouver. Je crois que j’ai même embarqué le thé. » Son regard émeraude fut alors attiré par un objet gisant près de son amie, un objet d’une couleur rouge écarlate qui ne pouvait passer inaperçu. « Un parapluie ? Pourquoi un parapluie ? »lança-t-elle, le fou rire aux lèvres. Elle était tellement nerveuse et mise sous pression qu’elle éclata subitement de rire. Des larmes ruisselaient sur ses joues en accompagnement, alors que la jeune femme se roulait quasiment sur le sol. Reprenant vite ses esprits, l’alarme continuant de débiter son message de mort, la demoiselle se releva et aida Mally à en faire autant.

« Nous n’avons plus une minute à perdre. » dit-elle, lui remettant le sac d’armes entre les mains. Elle prit ensuite le parapluie, objet inusité dont elle ne connaissait toujours pas la réelle nécessité, avant de détaler, entraînant la jolie blonde à sa suite. Bien vite, elles atteignirent le rez-de-chaussée. Cachées dans un angle mort d’un mur formant un coin, elles purent observer les gardes bloquant l’entrée. C’était insensé. Le seul point positif était tous ces véhicules qu’on avait rapprochés de l’entrée principale. Suffisait de trouver une fenêtre discrète et de s’y faufiler pour prendre possession d’un VTT. « Là, regarde ! Une fenêtre sans surveillance ! Viens !» L'ancien jouet chuchota, avant de reprendre à pas de loup, leur course contre la montre. Pliée en deux, marchant sur la pointe des pieds, serrant son gros sac contre sa poitrine, Jessie longea le mur, tâchant de ne pas être remarquée. Ce qui fut un miracle puisqu’elles atteignirent l’orifice sans encombre. Jetant son sac en premier avec celui de Mallykum, la poupée se lança d’abord dehors. Puis, elle aida la blonde à en faire autant. Ouf. Un autre pan de leur mission survie de réussi. Mais cela ne faisait que commencer. La chance leur souriait. Une automobile, clé sur le contact, était garée tout près, à quelques mètres. Et sans surveillance de surcroit. Malgré que tout cela soit louche, la jeune femme ne s’y arrêta pas. C’était leur seul espoir de s’en sortir, et, piège ou pas, elles devaient le saisir. Dans le pire des cas, elles battraient. Faisant un signe à la blonde, Jessie se lança. Longeant les murs, l’oreille tendue et la peur au ventre, la jeune femme se plaça en position et sauta ensuite dans le camion. Par chance, le bruit des autres moteurs couvrirent son atterrissage et elle put mettre le contact facilement. Agitant la main, elle fit signe à la blonde de venir la rejoindre avant qu’elles ne soient repérées. C’est à ce moment qu’elle remarqua un mouvement incongru sur sa gauche, à la lisière de la forêt, plusieurs mètres plus loin. La jeune femme tourna la tête et fronça les sourcils. Cela marchait sur deux pattes. Un crâne énorme et proéminent surmontait un corps squelettique et élancé, et deux petits bras aux griffes démesurées s’agitaient sur chaque côté. Des dents se faisaient voir, tout comme les prunelles dorées qui roulaient dans un sens et dans l’autre. La peau d’écailles luisait malgré l’absence de soleil. Détaillant la bestiole en une fraction de seconde, Jessie eut un long frisson. Son sang s’était glacé dans ses veines à la simple vue du Deinonychus qui se tenait immobile, menaçant. « Vite !! On a plus de temps à perdre !! Il y en a déjà d’arriver !!»

Jessie n’attendait plus. Elle enfonça la pédale d’accélération et attrapa Mally au passage, prenant la peine de ralentir pour l’aider. Elles ne pouvaient plus attendre. Alors qu’elles allaient tourner le coin de la bâtisse à toute allure, prenant un chemin dans la forêt qui contournerait le carnivore exposé à l’œil de tous, ce qui pouvait augmenter leur durée de vie d’environ quelques secondes, la poupée effectua une fausse manœuvre. Donnant un coup de volant vers la gauche, la jeune femme ne s’arrêta pas pour autant. Un Vélociraptor et sa bande se trouvaient juste derrière le dit coin qui devait leur montrer leur chemin de salut. Encore un obstacle. Suivant son instinct, la jeune femme, ses yeux lime rivés sur les bêtes carnivores qui les poursuivaient à présent, tapota l’épaule de la blonde.« Le parapluie, vite, j’ai une idée ! Prends le volant ! » Jessie attrapa l’objet qui jusque là, n’avait aucun espoir d’avoir une utilité quelconque, à moins que sa couleur ou encore que sa forme ne distrait, voir effraie dans le meilleur des cas, les horribles petits dinosaures qui salivaient déjà.

Debout à l’arrière du véhicule sans toit, la jeune femme tentait de garder son équilibre, mais surtout son calme. Elle attendit que le plus rapide soit plus proche et VLAN ! Elle lui ouvrit le parapluie en pleine poire ! Était-ce la couleur, la surprise ou le fait que la pointe lui avait crevé l’œil, elle ne pouvait le dire, mais déjà, le résultat était pas mal. Perdant de la vitesse, il buta contre ceux qui se tenaient derrière, ce qui leur donnait une marge de manœuvre assez correcte pour s’enfuir. Retournant côté passager, le parapluie serré contre elle, Jessie respira un bon coup. « Coup de chance ou pas, pour cette fois, nous sommes sauves. Et bien que ce ne soit pas le moment, laisse-moi te dire que tu conduis très bien ! Et surtout vite, c’est parfait. » essaya-t-elle de complimenter la blonde qui n’avait pas fait obstruction dans sa démarche contre les carnivores. Filant à toute allure, elles pénétrèrent bien vite dans la jungle.

« Jurassic Park 2013 » Jessie & Mallykum DeLoir

« J'ai faim... qui parle de manger ? » grogna-t-elle, porta à sa tête douloureuse une main couverte de moue. Se massant doucement le crâne, légèrement entaillé à son sommet, couvrant son cuir chevelu et sa peau d'une fine couche de boue, ce qui était excellent pour leur hydratation, mais dont l'odeur était répugnante, Assise dans une belle flaque, la demoiselle se frottait toujours la tête d'une main alors que de l'autre, elle tâtait les environs pour trouver le sac qu'elle avait jusqu'à présent gardé près d'elle le plus possible. En vain. Non ! Elle ne pouvait pas avoir perdu le sac de provisions ! C'était impossible ! Comment allaient-elles faire ? Et le thé de Mallykum ! Elle qui avait voulu lui faire plaisir, elle avait égaré leur nourriture. Mally ? N'était-elle pas avec elle dans la voiture ? Et la voiture, où se cachait-elle ? Jessie n'arrivait pas à se souvenir. « Mally ? Mally, où es-tu ? Réponds-moi, es-tu blessé ? » questionna-t-elle, malgré le vent qui emportait ses mots plus loin.

Elle décida alors de se lever. Opération pénible et douloureuse. En plus de son crâne entaillé, un morceau de verre qu'elle enleva d'une plaie dans son mollet lui rappela l'incident, dans un bref souvenir qui lui tritura les tempes. Observant attentivement le bout de pare-brise qu'elle tenait entre son pouce et son index, levé légèrement vers le ciel en quête d'un filament de lumière quelconque, l'embardée lui revint à l'esprit. Leur évasion. Elle se rappelait complimenter la blonde de sa technique de chauffeur. Elle n'était donc pas tombé après avoir distancé le petit troupeau de vélociraptors. Pourquoi étaient-elles donc séparées? Comment cela se faisait-il que la rouquine ne soit pas rester avec son alliée ?« Mally, si c'est une blague, ce n'est pas drôle ! » Prenant appui sur divers arbres, titubant, chancelante et instable, la poupée tentait de se frayer un chemin dans les broussailles de la jungle environnante. C'est alors que son pied cogna quelque chose gisant sur le sol glaiseux. Tombant de tout son long, n'ayant pas le temps de se retenir après quoi que ce soit, Jessie se dégagea vivement de l'objet immobile qui se révéla être... son sac ! Elle l'ouvrit d'un geste impatient mais ne trouva pas les boîtes qu'elle y avait mise... La demoiselle trouva diverses armes. Mallykum n'était plus bien loin ! Relevant la tête, la demoiselle suivit des grondements incongrus qui provenaient de sa gauche. Cachée derrière un arbre, le poids de leur défense sur ses épaules, la poupée passa la tête pour jeter un regard bref. Elle vit alors la blonde aux prises avec une horde assez dense de petits dinosaures qui ne semblaient pas vouloir de la jeune femme comme invitée, mais plutôt comme repas. Fronçant les sourcils, la rouquine fouilla ardemment dans le sac, cherchant quelque chose d'utile. Elle en ressortit une épée équipée d'une nouvelle technologie : elle se repliait sur elle-même, devenant un bâton dont la lame était protégée à l'intérieur et qui s'aiguisait à chaque fois qu'on la repliait. Pratique comme dispositif. Dépliant l’arme, dévoilant une mine lame effilée, tranchante sur toute sa longueur, la jeune femme, malgré la pesanteur des armes qui frappaient son dos à chaque mouvement, elle s’élança en hurlant, son épée nouveau genre tenu à bout de bras devant elle, pointant les animaux préhistorique qui entouraient son amie. « POUSSEZ-VOUUUUUUUUUUUUUUUS !! »lança-t-elle, laissant de côté sa peur et sa douleur.

Elle termina sa course jusqu’à Mallykum sans une égratignure de plus. C’est à croire qu’elle avait réussi à déconcerter ces horribles carnivores qui s’étaient maladroitement écartés et dont certains avaient l’abdomen lacéré. Relevant sa chevelure crasseuse qui lui pendait devant les yeux, la jeune femme prit la blonde par les épaules. « Mally ! Tu n’as rien ? J’ai eu peur de t’avoir perdu, je suis contente que tu sois saine et sauve ! » s’emporta-t-elle, allant même jusqu’à la serrer dans ses bras, envahie par le soulagement et la joie. Un grognement et un mouvement dans leur direction la fit sursauter. Elle avait presque réussi à les oublier ceux-là. Comment avait-elle pu, leurs dents n’étaient que plus voyantes dans le noir, brillantes d’une blancheur impromptue. Derrière elles, un arbre. Impossible de reculer. Une masse au pied de ce dernier attira son attention. « Mon sac ! » L'ancien jouet sauta presque dessus. Mauvaise idée. La voir bouger ainsi librement déclencha chez les prédateurs une vague d’envie. Son odeur leur emplit l’esprit et soudainement réveillés, ils avancèrent en troupe vers les deux humaines. Deux proies faciles à croquer. « Oups… »

Jessie revint auprès de Mally, les provisions serrées contre elle. D’un regard circulaire et vite, elle tenta de discerner dans l’obscurité quelque chose qui pourrait leur être salutaire. L’arbre. Mais oui ! Se retournant, faisant dos à ces monstres qui se rapprochaient, n’étant plus qu’à quelques mètres, la demoiselle sauta et attrapa une branche, qui céda sous son poids. Les deux sacs lui étaient un handicap. Malgré tout, elle tomba directement sur la tête d’un des dinosaures des plus aventureux. Elle entendit craquer son cou sous elle, alors qu’il amortissait sa chute. Génial. Un de moins. Se ressaisissant, elle empoigna la main de Mally et se mit à courir. Un arbre solide. Et gros, mais surtout haut. Ce ne fut que quelques pas plus loin qu’elle le trouva. Il faut dire que dans une jungle, le choix d’arbres ne manque pas. Malgré l’adrénaline, elles n’avaient réussi à distancer les bestioles qui se frayaient un chemin habilement entre les racines jusqu’à elles. Cependant, la poupée n’abandonna pas. À quatre reprises, elle lança les provisions jusqu’à ce que l’une des ganses du sac s’accroche à une branche et y reste perché. Puis, elle sauta, insistant pour que son accompagnatrice en face autant. Elle ne voulait pas la laisser derrière. Lorsqu’elle-même réussit à s’accrocher à une branche, la demoiselle se pencha pour aider la blonde et ainsi se hisser à deux hors de portée des carnivores qui avidement, entourèrent le tronc large de l’abri temporaire des jeunes femmes en détresse. Pourquoi n’était-elle pas dans un de leurs dessins animés où tout se finissait bien grâce à un prince salvateur ? Assise sur une branche, Jessie soupira. Elles étaient en un morceau toutes les deux. Pour l’instant.

Un bruissement attira alors son attention. Une petite bête poilue sortit par un orifice creusé dans le tronc, et se déplaçait avec agilité dans leur direction. Sous l’effet de la surprise, Jessie tapa sur l’écureuil, écoutant son instinct de survie qui lui signalait un danger. Bah quoi ? Elles étaient bien dans un arbre, pour se mettre à l’abri d’une attaque de dinosaures. Peut-être faisait-il partie des leurs ? Elle le regarda d’un œil tombé jusqu’au pied de l’arbre, pour finir dans la cohue des dinosaures. C’est avec des remords que la jeune femme entoura son ventre alors qu’elle regardait les carnivores s’en prendre au pauvre petit être avant de s’en prendre les uns aux autres dans des hurlements de fureur. Ils les avaient oubliés et ne se souvenaient plus que de leur appétit inassouvi par le maigre contentement que la rouquine leur avait accidentellement envoyé. « Je me sens mal, mais au moins, ce n’est pas l’une de nous… et puis, ils s’entretuent, nous avons les temps de souffler. Tu as toujours le parapluie ? Il va nous falloir dormir et je crois que c’est ici que nous devrons le faire. Si on attache le manche de façon à ce qu’il nous couvre la tête, ça nous évitera d’être trempées. » estima-t-elle, tendant la main pour sentir les premières gouttes de pluie venir s’y loger. Sortant une corde d’une des petites pochettes du sac bien rempli par Mally, la jeune femme entreprit de construire son idée. La pluie ne lui fit pas de mal. Cela apaisa en quelque sorte la douleur cuisante qui logeait sur son crâne et elle put prendre un bain naturel, délaissant la boue malgré ses bienfaits. Ayant terminé, elle enfourcha la branche et se pencha vers l’avant pour appuyer sa tête. « Dors bien Mally, du moins, essaie. » souffla-t-elle avant de sombrer dans un sommeil tourmenté.

Ce fut le vrombissement d’un moteur qui la tira de sa position peu confortable qui lui avait donné de vilaines courbatures. Elle regarda vers le bas. La petite horde avait disparu. Elle vit alors des phares au loin. Un des VTTs qui étaient à la base. Et c’était quoi ces cris qui devenaient de plus en plus clairs à son oreille ? Et le sol qui tremblait, c’était normal ?

« Jurassic Park 2013 » Jessie & Mallykum DeLoir

«  Dors bien aussi... » Ce fut presque une berceuse pour la demoiselle qui en suivit le conseil. S'accrochant fermement, puisque sa vie et sa sécurité en dépendait, elle sombra dans un sommeil des plus agités et peu reposant malgré qu'elle eusse terminer une autre course et qu'elles avaient un moment pour se reprendre leur souffle. Ce fut le vrombissement d’un moteur qui la tira de sa position peu confortable qui lui avait donné de vilaines courbatures. Elle regarda vers le bas. La petite horde avait disparu. Elle vit alors des phares au loin. Un des VTTs qui étaient à la base. Et c’était quoi ces cris qui devenaient de plus en plus clairs à son oreille ? Et le sol qui tremblait, c’était normal ?

« Mally ... on a de la visite ... » Jessie voulut presser le bras de son amie, mais elle se retourna et remarqua que cette dernière était déjà réveillée. Probablement pour les mêmes raisons qu'elle. Esquissant un sourire nerveux, la poupée voulut se mettre debout, oubliant momentanément qu'elle était perchée sur une branche d'un arbre massif haut de plusieurs mètres. La jeune femme perdit pied, ce dernier glissant sur l'écorce mouillée, et il s'en fut de peu pour qu'elle ne tombe pas de son perchoir de fortune. « Sweet Mother of Abraham Lincoln, Jessie fait attention. » souffla-t-elle pour elle-même, serrant son coeur entre ses doigts tremblants, tentant de le calmer par cette simple pression. La jeune femme s'en voudrait de tomber et de laisser Mallykum seule dans cette jungle de dinosaures garnie de quelques scientifiques fous qui pourraient aussi bien la retrouver et la donner en guise de diversion pour s'en sortir. Ces immondes personnes allaient payer leur affront. Elle ne laisserait personne l'utiliser comme rat de laboratoire, comme simple pantin dans une expérience.

La poupée reporta son attention sur ce qui s'approchait dangereusement vite de leur emplacement, tentant de résister à l'idée de faire une autre bêtise qui pourrait lui coûter la vie. Le sol qui tremblait se faisait ressentir par les racines de leur arbre salutaire. Malheureusement, ce statut s'effaçait tranquillement puisqu'avec le véhicule qui roulait à fond la caisse, attirant cette bête encore inconnue, la jeune femme s'avait que leur tranquillité n'allait pas durer. Effectivement, c'est à ce moment que le dinosaure pointa le bout de son nez dans le champ de vision de la rouquine qui en eut le souffle coupé. Rex. On aurait dit Rex. En plus grand, plus brun que vert, et surtout ... plus vrai. Plus vivant et articulé que l'ami jouet de la cowgirl qui se mit à trembler si fort qu'on aurait pu la croire prise de spasmes épileptiques. Le regard animal et carnivore du Tyrannosaure ne dérivait pas de sa cible, la petite voiture qui s'infiltrait entre les troncs plus facilement que lui, qui les faisait en majorité tombés, déracinés. Il tuait même la flore ! Priant pour que leur arbre tienne le coup et ne se retrouve pas sur sa liste de plantes mortes, la jeune femme n'eut pas le temps de voir ce qui se passa. Ses prières furent exaucées, mais pas en entier.

La bête ne fit qu'accrocher leur arbre avec sa tête, entraînant Mally dans son sillage. Jessie eut envie de hurler pour son amie, mais elle fut projetée au sol par le même coup, la branche tantôt salvatrice, maintenant catapulte. Jessie se crut oiseau un instant, alors qu'elle fendait l'air en hurlant, vidant toute l'air de ses poumons. Son vol fut coupé par une branche qui l'attrapa par le ventre, lui causant une douleur insoutenable à l'abdomen qui lui coupa le souffle abruptement. Ses forces estompées par la surprise et la souffrance, elle ne put se retenir et termina son trajet au sol. Elle ne pensait plus. La douleur était intenable et lui arrachait de longs et languissants gémissements alors qu'elle se roulait sur le sol. Rien ne semblait cassé, elle n'était pas étourdie. Elle avait simplement mal, par miracle.

Petit miracle qui partit aussi vite que venu, alors que des pas s'approchaient d'elle, de son corps meurtri gisant contre terre. Ce n'était pas la blonde. C'était impossible qu'à chaque que son pied toucha le sol qu'un minuscule tremblement de terre retentisse. Il n'y avait qu'une option alors. Elle l'avait attiré et si elle ne cessait de se lamenter, elle allait rester sa cible. Faire diversion. Se lever, courir, fuir ! Ou mourir. Rampant, grognant, étouffant ses sons de douleur qui sortaient sans qu'elle ne put les retenir d'entre ses lèvres pincées, la jeune femme tenta de trouver un appui pour se remettre sur pied. Mais ce ne fut pas la peine de continuer ses recherches. Elle sentit de l'eau, ou un liquide gluant et chaud lui couler sur le corps. Il était là. « AU SECOUURRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRS !! »

Hurler ne lui servirait plus à rien. Respirer non plus vu le destin qui lui était présenté. Plus rien n'avait de sens. Plus rien ne lui était utile. Que ce soit l'amour, l'envie, la faim, la douleur. Elle ne ressentait plus rien. Seule la peur persistait au creux de son ventre alors que Jessie leva son regard vert lime vers la cavité buccale ouverte au-dessus de sa tête telle l'épée de Damoclès qui tendait à lui tomber dessus à tout instant. Dans un élan, une vague d'adrénaline, elle prit les jambes à son cou à la vue de ses dents qui s'approchaient d'elle à une vitesse inouïe. Tentative désespérée et stupide, mais qui la sauva de la mort. Mais encore une fois, elle rencontra la douleur. Elle croyait que celle qui habitait son ventre était la pire, mais elle rencontra son maître. Sa jambe. Elle n'était plus à sa place. Et elle continuait vraiment à courir ? Elle sautillait, rien d'autre. Tombait, se relevait, faisait quelques pas de plus, pour répéter la boucle. Le sang se vidait par la blessure, s'échappant en grandes traînées qui marquaient son passage. Un échappatoire. Il lui fallait un endroit pour mourir en paix, pas au fond de l'estomac immonde d'une bestiole clonée.

UN TROU ! Un terrier ! Voilà ce dans quoi elle plongea pour éviter une seconde morsure meurtrière du T-Rex qui l'avait suivi, après s'être régalée de sa jambe gauche. Habité ou pas, ce trou serait son refuge. Aussitôt accroupie à l'intérieur, malgré l'espace restreint, la jeune femme enleva son chandail et elle entoura sa jambe, du moins, la demi-cuisse qui lui restait, serrant bien fort pour arrêter l'hémorragie. Elle savait maintenant ce que Woody avait pu ressentir à la perte de son bras. Avec la douleur et la vue du sang en plus.

« Mally ! » dit-elle, comme si elle pouvait entendre.« MALLY SAUVE-TOI !» L'ancien jouet hurla de toutes ses forces, espérant encourager son amie à s'enfuir. À sauver sa peau. À vivre. Puisqu'elle, elle ne croyait plus en rien. Surtout pas à sa survie malgré toute sa chance.

« Jurassic Park 2013 » Jessie & Mallykum DeLoir

« Jessie? Tu vas bien? J'avais peur qu'il ne te soit arrivé quelque chose! »Cette voix. Cela prit un temps avant que Jessie ne réagisse. Allongée dans son terrier, abri de fortune qui lui avait sauvé la vie simplement en existant, en tant que simple trou, la jeune femme était transportée ailleurs, dans un espace spirituel parallèle, n'entendant que vaguement les mots prononcés par son amie qui l'avait rejoint, par elle ne savait quel miracle et ne voyant son visage que par une vision floue. La douleur, la perte de son sang, la fatigue et la faim faisaient en sorte que le corps de la jolie rousse soit couvert de sueur, tremblant, froid et flasque. Le contact qu'elle partagea avec Mallykum qui la serra dans ses bras la ramena sur terre. Péniblement, la rouquine se redressa sur ses coudes et s'adossa contre la paroi de terre derrière elle pour mieux se soutenir et ne pas glisser encore une fois. Elle battit des cils plusieurs fois, ouvrant sa bouche et la refermant, sans rien dire.

« Eau ... de ... l'eau. » murmura-t-elle difficilement, essayant de lever le bras et de tendre la main.

Sa main s'affaissa doucement sur le sol. Lentement, ses doigts remuèrent la terre sèche sous sa paume, puis elle arrêta. La poupée mastiqua le vide encore quelques fois. Elle cherchait à chasser ce goût de sang qui lui emplissait la bouche. Puis, Jessie glissa ses doigts là ou les dents avaient arraché sa jambe. D'un effleurement, la peau étant plus que sensible à la moindre pression, elle poussa ce qui restait de son membre vers la blonde, pour lui illustrer la situation. Enveloppée dans son chandail souillé de sa substance corporelle écarlate, sa demi-cuisse fut exposée à un maigre rayon de lumière qui perçait le terrier et son plafond. La demoiselle ne voulait pas brusquer son amie, ni la rendre malade et encore moins lui faire peur ou quoi que ce soit du genre. Mais elle avait tellement besoin d'elle qu'elle n'avait pas le choix. Il fallait que Mallykum soit au courant de sa situation. Si elle acceptait de l'aider, il fallait ce qu'elle sache dans quoi elle allait s'embarquer. Jessie avait eu un plan, elle avait réussi à en exécuter une partie, elle avait contourné des embûches, sauté par dessus quelque obstacle qui lui était présenté, dinosaure ou scientifique, elle avait pu se débrouiller mais désormais, l'ancien jouet était devenu un handicap. Un poids de plus sur les épaules de Mallykum qui en avait déjà beaucoup à transporter, comme le poids des armes et de la nourriture.

Il n'y avait qu'un sac. La rouquine regarda avec détresse la demoiselle qui était son alliée. Il fallait qu'elle aie amené la nourriture. De l'eau, un minimum. Jessie commença à s'agiter dans un spasme de douleur. La jeune femme se retourna et prit appui sur Mally avant de tomber la tête première contre le sol. La poupée respirait fort et rapidement. Elle n'avait qu'une envie : suivre Mallykum jusqu'au bout du monde, tant que ce n'était pas cette île artificielle peuplée de dinosaures mangeurs d'hommes et de scientifiques psychopathes. La poupée ferait tout pour survivre à cette mésaventure. « La voie semble libre, nous devons essayer de gagner la côte pour partir de cette île maudite. Une fois de retour chez nous, tu pourras recevoir des soins. Je vais te trouver un bâton et je t'aiderais à marcher, je te porterai même s'il le faut, mais nous retournons chez nous! » Elle acceptait vraiment de l'aider à s'en sortir ? De mettre en péril ses propres chances de réussite pour augmenter un tant soit peu les siennes ?

Les yeux émeraudes de la jeune femme s'illuminèrent derrière ce voile opaque qui avait caché la véritable lueur naturelle qui y régnait. La flamme de la détermination retrouva sa place, délogeant la souffrance et la peur. Qui n'aurait pas peur en de pareilles circonstances ? Qui n'aurait pas de sueurs froides lorsque la gueule d'un Tyrannosaure se tient ouverte au-dessus de votre tête ? Malgré tout, malgré le danger, la demoiselle se sentait forte lorsque Mallykum était à ses côtés. Et puis, elle aussi semblait l'hôte d'une force nouvelle qui aidait à maintenir la sienne à un haut niveau. « Je ferai de mon mieux pour ne pas traîner de la patte. » Sa voix se faisait plus claire, son débit plus régulier. Son sens de l'humour renaquit et la jeune femme parvint même à esquisser un sourire. Ses lèvres sèches s'étiraient en un courageux sourire.

La poupée se lança à plat ventre sur le sol. L'adrénaline mélangé à l'instinct de survie la poussa à se mettre à un genou et à entrer. Sortir par là où Mallykum était entré. Il n'y avait pas de sang de ce côté. Et avec l'aide de son chandail bien serré, la demoiselle avait réussi à couper l'hémorragie. Ce n'est que lorsqu'elle regarda Mallykum en passant devant elle que Jessie remarqua son atèle à l'épaule. « Mally ! Qu'est-ce qui t'est arrivé ? » Jessie continua de progresser. Elles parleraient en chemin. Elles avaient tout le temps devant elles pour se raconter mille et une choses, à voix basse bien sûr, pour ne pas attirer les bestioles, mais surtout pour ne pas sombrer dans l'inconscience, le coma, ou encore la mort. Il leur fallait trouver une solution, sinon la mort pourrait les tuer. ( Je l'ai tellement casé avant toi BOOM XD )

Comme le retour de Mally à ses côtés, Jessie vécut à sa sortie du tunnel un second miracle. Le véhicule qui les avait réveillé était là, juste sous ses yeux, près d'un gros arbre. Jessie fit un signe muet à Mally de regarder. Toujours couchée contre le sol, la demoiselle observa un moment la voiture immobile. Puis, elle s'élança, ventre à terre, rampant du plus vite qu'elle pouvait jusqu'au tas de ferraille qui semblait intact et fonctionnel. Elle s'accrocha à une roue, puis au rebord de la fenêtre qui avait été brisée. Elle se remit sur son pied et découvrit un spectacle peu alléchant. Le corps, du moins ce qui en restait, de deux scientifiques et d'un des volontaires gisaient de part et d'autre du petit habitacle voiturier. « Laisse tomber le bâton, on va faire un tour ! »

« Jurassic Park 2013 » Jessie & Mallykum DeLoir

« Je suis mal tombée et je me suis déplacé l'épaule. je crois avoir réussis à la remettre en place. Ce n,est pas grand chose...» Jessie grimaça à l'idée mentale qu'elle se faisait de Mallykum entrain de se replacer le bras, ce dernier battant contre son flanc, flasque, comme mort. Cette supposition visuelle était terriblement dégoûtante, tout comme l'aspect qu'avait à présent sa jambe, partie d'elle-même sur laquelle elle n'osa même plus poser son regard émeraude. Ce fut les yeux brouillés par un voile qu'elle s'était fait un bandage maladroit pour arrêter l'hémorragie mais en aucun instant elle avait détaillé sa blessure. Ce n'était pas de la rembourrure qui sortait de l'endroit arraché. C'était du sang, de la peau et autres matières corporelles.

Rampant au devant de la blonde, la poupée se traîna jusqu'à ce qu'elle atteigne la sortie du terrier. L'air frais la revigora un brin, sans pour autant lui rendre sa vigueur d'il y avait déjà quelques jours, voir quelques heures. Rien ne serait comme avant à présent.

La jeune femme fut de nouveau rebutée par une vision d'horreur alors qu'elle se penchait par l'embrasure de la fenêtre, s'agrippant tant bien que mal à la taule de la voiture. Ce fut sa compagne d'escapade qui eut le courage d'enlever les restes humains qui jonchaient ici et là, de part et d'autre de l'habitacle. Malgré son handicap, la poupée devait se débrouiller pour conduire pour ne pas saboter une deuxième voiture, donc une deuxième chance pour filer rapidement de cette île maudite. Se glissant par la fenêtre qui n'en était plus une, tassant du revers de la main la vitre qui était répandue en milliers d'éclats sur son siège, n'étant pas capable d'ouvrir la portière en raison d'un fort relief qui la bloquait, probablement du à un impact violent, elle prit place derrière le volant ensanglanté. La rouquine jeta un regard à sa partenaire d'aventure avant de mettre le contact. La demoiselle trouva le premier point positif d'avoir perdu la majorité de sa jambe gauche : c'était que ce n'était pas la jambe droite qui lui était la plus utile pour conduire. Elle n'eut donc pas à se contorsionner ou à faire des pieds ( un pied dans son cas ) et des mains pour atteindre la pédale d'accélération qu'elle enfonça sans plus tarder, lançant vivement le véhicule tout terrain entre les arbres tricotés serrés, qu'elle réussit toutefois à éviter, dont certains plus que de justesse.

Elle ne fut pas déçue de voir la forêt disparaître pour laisser apparaître une vallée herbeuse, au premier coup d'oeil déserte. La poupée se détendit, malgré la douleur qui lui picotait toujours la cuisse. Elle ne put se relaxer un moment que déjà, elle se raidissait. L'automobile ne bougeait plus, enlisée dans une flaque de boue qui bloquait les roues. La jeune femme fut ébranlée par l'arrêt, certes, mais elle fut si découragée que le coup au front qu'elle subit fut porter intentionnellement. Cognant sa tête contre le volant la rouquine grogna contre cette épée de Damoclès qui les suivait au centimètre près. Elle fut tirée de sa torture volontaire par le tremblement de plus en plus fort qui secouait le tas de ferraille. Curieuse et découragée, la demoiselle jeta un oeil par-dessus l'épaule de Mallykum. Une horde de bestioles aux airs de taureau mais en plus gros, avec une corne de plus et imberbes, se rapprochaient dangereusement de leur position. Ils se dirigeaient droit sur elles, bien qu'elles fussent tout de même visibles malgré l'herbe haute.

Le premier réflexe du jouet fut de prendre vivement la main de la blonde et de se redresser, comme pour se mettre debout. Perdant l'équilibre, oubliant la partie manquante de sa jambe, qui lui était plus qu'utile pour se tenir debout, la jeune femme s'échoua contre le tableau de bord et s'enfonça le volant dans la poitrine. Le souffle coupé, elle se mouva à l'extérieur du véhicule péniblement et surtout lentement. Lorsqu'elle parvint à atteindre le toit, le troupeau en mouvement était presque à leur hauteur. Jessie eut alors une idée.

« Saute sur une de ces bêtes !! » hurla-t-elle, poussa la blonde alors que le premier dépassait leur emplacement.

Elle n'eut pas le temps de voir si elle était bien tombée dessus qu'un long cri rauque émana d'un des dinosaures au cou si long qu'il surplombait les plus hauts feuillus environnants. Ressentant au fond d'elle-même une attirance profonde pour le gigantesque Brachiosaure, la poupée attendit que les trois cornes soient passés. Lentement, la jeune femme se mit à ramper, sautiller, tentant désespérément de progresser au plus vite jusqu'au monstre de science. Lorsqu'elle parvint à se positionner près d'une de ses pattes, la jeune femme déglutit. Comment allait-elle faire pour le chevaucher ? Le plus grand défi de sa carrière de cow-girl se présentait alors à elle. Fronçant les sourcils, la jeune femme observa l'arbre qu'il était entrain de dévaliser de ses feuilles. S'agrippant aux branches basses, elle réussit à se hisser à une bonne hauteur. Durant un bref instant, elle tenta d'établir un plan pour arriver à s'asseoir sur la tête du long cou. Il lui faudra quelque chose pour se tenir et/ou contrôler si la chance était avec elle. Sa main glissa alors sur une plante à la texture et la forme semblables à une corde. Une liane. C'était parfait ! Elle s'entoura la taille d'une des extrémités et l'autre autour de l'arbre sans faire de noeud. Elle en enroula deux autres autour de son épaule au cas où.

Et elle s'élança. Sa chute ne fut pas longue. Cependant, elle fut interceptée par le cou du dinosaure, qui enroula de lui-même la corde improvisée autour de lui. La jeune femme se retrouva alors coincée entre la liane et la peau rugueuse du Brachiosaure. Lentement, elle se débattit pour se défaire de l'emprise végétale sans pour autant tomber. Ce serait dommage de passer à côté de cette occasion. Avant d'être complètement libre, la demoiselle utilisa ses bras libérés pour se confectionner un lasso avec une des lianes supplémentaires, et visa le nez du dinosaure. Raté. Elle ne fit que l'apeurer alors qu'il vit la corde rapidement passer sous ses yeux pacifistes. Secouée par le mouvement de recul brusque, mais pourtant amorti vue la grosseur de sa proie, Jessie respira et se concentra. Elle devait se vider l'esprit et viser juste... Gagné. De ses bras frêles, elle se hissa jusqu'à l'endroit désiré, et malgré la volonté du long cou à vouloir se défaire de la liane, la demoiselle se retrouvait liée à lui. Confortablement assise, la jeune femme put admirer le paysage d'un autre point de vue.

De cette hauteur, il lui serait facile de repérer Mallykum. Les tricératops se trouvaient là-bas, près du point d'eau le plus proche. Il lui fallait à présent trouver un moyen de faire avancer cet immeuble. « YAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! » C'est avec stupéfaction que son simple cri fit avancer le pauvre dinosaure qui avait en fait sursauter. Elle n'allait tout de même pas attendre qu'il ait soif. Il fallait bouger. Même si c'était à une vitesse assez réduite.

« Jurassic Park 2013 » Jessie & Mallykum DeLoir

« Alors maintenant on se rend de l'autre côté de cette fichue île et on montre à ses crétin qu'il ne faut pas nous emmerder?» Jessie se pencha pour mieux voir et mieux entendre son amie qui siégeait fièrement sur le dos d'un tricératops sauvage. Elle n'eut cependant pas la même chance qu'elle et le vent qui lui souffla au visage n'avait qu'une odeur : la vengeance. D'ordinaire, Jessie était assez clémente, plutôt généreuse mais pourtant rancunière sur certains points. À cet instant, la poupée sentait dans ses entrailles l'envie de tous les exterminer. Oeil pour oeil, dent pour dent. Jambe pour jambe aussi ! Ses yeux fixaient l'horizon. Du haut de son perchoir préhistorique, la rouquine crut apercevoir de la fumée. Ils croyaient vraiment pouvoir s'échapper sains et saufs, sans payer pour ce qu'ils leur avaient fait subir ? Qu'ils réchauffent les moteurs, elles seraient libres plus vite.

Elle regarda Mallykum prendre les devants avec son bolide d'écailles. Elle voulut en faire de même et la suivre, mais son immeuble refusa catégoriquement toute stimulation pour avancer. À la place, le dinosaure tourna sur un angle d'environ 78 degré vers la droite, passa sa grosse patte tout près de la tête de la blonde. Il ne manquait plus que ça. Son moyen de transport qui se rebelle et qui passe de près d'écraser son amie et partenaire de survie. La jeune femme lui affligea une tape sur le crâne. Il n'en fit pas un cas et continua sur sa trajectoire. La bestiole au long cou avait dans sa mire un grand arbre feuillu. La demoiselle ne mangeait pas de feuilles autrement qu'en salade, mais pour lui, cela devait être appétissant, grand amateur d'herbe et d'autres plantes. Dans l'incapacité de le faire réagir à quoi que ce soit, elle n'essaya tout de même pas les doigts dans les yeux, la poupée était téméraire mais pas suicidaire, elle se pencha vers la gauche, et essaya de hurler jusqu'à la blonde qui ressemblait à une petite souris vue d'ici.« Mally, tu as toujours le parapluie ? » hurla-t-elle, s'agrippant à la liane qui lui entourait la taille pour ne pas glisser en bas de la tête lisse du Brachiosaure plutôt vorace.

En même temps qu'elle posait la question, elle plissa ses yeux, comme si sa vue pouvait faire des rapprochements plus précis de cette façon. Bien qu'elle n'avait pas la précision d'une longue vue ou d'un appareil photo, la demoiselle put repérer l'objet convoité grâce à sa couleur écarlate qui constratait avec la couleur beige de la monture de sa copine qui avait accroché son arme à sa ceinture. « MALLY ! J'ai besoin de ton aide ! Fouette-le, pique lui le dessous du pied avec le parapluie, fais quelque chose sinon je vais rester coincée ici et les hélicoptères seront partis ! »

Désespérée, Jessie s'était accroupie, défaisant le lien de la corde qu’elle s’était improvisée, malgré la douleur sur la tête de l'herbivore qui se bourrait la fraise de feuilles vertes bien juteuses, à en juger par la bave qui s'écoulait le long de son interminable gorge. Elle pencha la tête sur le côté, dégageant son oreille de son épaisse chevelure. Elle n'arrivait pourtant pas à entendre la réponse de Mallykum. Elle la voyait pourtant bien s'agiter pourtant ! Pourquoi fallait-il que cet engin à hélice lui passe juste au-dessus de la tête, voir à portée de main, au même moment qu'elle désirait entendre son amie ? OH UN HÉLICOPTÈRE ! La rouquine fit volte-face et tenta de se redresser pour se mettre debout. Chancelante et très peu en équilibre, elle se maintenue assez longtemps pour accrocher l'une des pattes du véhicule volant. Les passagers et le conducteur ne semblaient pas l'avoir vu puisqu'ils hurlèrent tous presqu'en même temps, se questionnant à voix haute pour savoir ce qui avait pu causer une telle secousse. À bout de force, l'ancien jouet parvint toutefois à se hisser à bord. Ce fut sans l'ombre d'un remords qu'elle poussa un après l'autre les deux scientifiques à bord. Sa survie et celle de Mally avant tout.

C'est dans l'élan de l'adrénaline, aveuglée par la vengeance et la fatigue, qu'elle jeta aussi dans le vide celui qui pilotait. Bravo Jessie. Maintenant, comment maîtriser cet engin? Les manoeuvres qu'elle devait exécuter étaient au-delà de ses compétences ! Assumant ses actes, elle se plaça derrière le volant de l’hélicoptère. Inspirant un bon coup, la jeune femme tira sur ce dernier pour redresser l’appareil. Ce ne devait pas être plus compliqué que celui de l’édition de Barbie. En fait si, il y avait beaucoup plus d’options, beaucoup plus de boutons et le siège était beaucoup plus moelleux, mais la gauche, la droite, aller par en arrière et aller par en avant c’était pareil. Et puis, ils étaient bien en train de voler lorsqu’elle leur avait enlevé ce privilège trop peu mérité. Tout ce qu’il lui fallait c’était de trouver un moyen de ralentir et de descendre assez près pour que Mallykum puisse sauter à l’intérieur. Facile… ou pas.

Heureusement, elle avait son permis de conduire pour les véhicules de base qui se conduisaient sur la route. Ce qui lui prodiguait une certaine expérience en matière de pédales d’accélération et de freins. Inspirant un bon coup avant chaque geste, comme cela pouvait être le dernier, la demoiselle appuya progressivement sur le frein, tirant le manche vers sa poitrine tentant de garder l’appareil parallèle au sol herbeux. Miraculeusement, sa tentative fonctionna, malgré les cris et les bruits de craquements qu’elle entendait. La rouquine les ignorait pour la simple et bonne raison qu’elle ne voulait toucher à aucun des boutons et risquer de se faire exploser ou tout simplement de couper le moteur ce qui aurait pour résultat l’écrasement de l’hélicoptère, ce qu’elle essayait d’éviter. Ce fut donc sans trop de blessures qu’elle put s’approcher suffisamment du sol, à une bonne distance de Mallykum. Elle n’allait tout de même pas prendre le risque d’effrayer le dinosaure avec leur engin de salut.

« MALLY !! »hurla-t-elle au travers du bruit continue des hélices pour attirer l’attention de la blonde. « Viens, qu’on aille régler le compte de ces scientifiques comme il se doit… » Elle lui faisait de grands signes de mains par la fenêtre. Alors qu’elle la laissait s’approcher, la demoiselle regarda en arrière pour une raison inconnue. Elle y vit une chaîne. Elle sourit, mais pas longtemps. Sa joie fut troublée par l’arrivée d’un non désiré. Le bouffeur de jambe était de retour. « MALLY GROUILLEEEEEEEEEEEEEE !!! » Prise de peur, la jeune femme mit les gazs et attrapa la blonde au passage. Il n’y avait pas une seconde à perdre. Malgré tout, elle avait une idée en tête. Lorsqu’on disait œil pour œil, jambe pour jambe… ils allaient souffrir. « Prends la chaîne Mally, et trouve un moyen d’attraper ce monstre avec ! Il faut qu’il nous suive ! »

( J'ai fait avancer de beaucoup j'ai hâte d'aller taper sur les michants xD )

« Jurassic Park 2013 » Jessie & Mallykum DeLoir

«Je crois pas que ça soit une bonne idée de descendre dire notre façon de penser à ces scientifiques de mes deux... » Elle ne lui en voulait pas d'exprimer cet opinion emplit de logique. La jeune femme souffrait de cette soif de vengeance, de cette obsession de leur rendre la pareille. Ce qui la désolait le plus, c'est qu'avec ce nombre élevé de bestioles carnivores à leurs trousses, ils n'avaient pas de chance de souffrir. Ils seraient tous ou presque tués immédiatement sur le coup. D'ordinaire, Jessie n'était pas si rancunière et si cruelle avec autrui, cependant, ces scientifiques l'avaient attiré sur cette île en guise de cobayes pour des expériences. Les dinosaures préféraient-ils la viande de blonde ou de rousse ? Un peu dans ce genre là. Elle y avait laissé beaucoup. Du sang, une jambe, mais aussi de l'espoir en la bonté humaine de sa propre compréhension envers le genre humain et ses envies de découvrir. Là, il s'agissait d'homicide, de meurtres prémédités bien que leurs outils étaient des plus inusités et inattendus.

Jessie avait pris de l'altitude en réponse à la logique de Mallykum, et observait en silence le carnage qui se produisait en bas. C'est qu'il y avait des hommes et des femmes en sarrau blanc au pied carré dites donc ! Il n'arrêtait plus d'en sortir de la lugubre bâtisse qu'elles survolaient en vol stationnaire. La jeune femme se repassait les événements récents, alors qu'en silence, elles se tenaient toutes deux sur leur siège de pilote et de copilote. Mally avait été brillante. Vraiment, se couper pour souiller un vieux chandail avec son sang pour attirer la bête sanguinaire. Jessie se serait servie de la chaîne tel un lasso, comme elle l'avait fait pour les lianes. Elle se répétait, mais c'était là son style d'approche. Sa façon d'aborder les choses avec ses techniques de cowgirl qu'elle avait dans le sang et qu'elle avait eu dans la mousse qui l'avait longtemps constitué. Mally avait sa façon bien à elle de faire les choses et cela attirait l'admiration de la poupée rousse. Courageuses, elles l'étaient toutes les deux. Une sacrée équipe.

« Qu'est-ce que tu dirais de prendre le large ? » dit-elle dans le micro du casque de communication qu'elle venait de se mettre sur la tête après avoir mis celui de la blonde sur sa tête.

Cela aurait été trop beau pour être vrai. Dans un crachotement, l'hélicoptère perdit de la hauteur. Dangereusement, et dans un nuage noir, leur véhicule qu'elles habitaient toujours chutait, et tout ça en raison d'une tête ensanglantée lancée dans l'élan de frénésie animale et affamée d'un des dinosaures. « Heureuse de t'avoir connu Mallykum ! »

Des larmes plein les yeux, la jeune femme sauta au cou de son amie et la serra très fort. Jessie avait survécu à l'attaque d'un Tyrannosaure, elle y avait laissé sa jambe et elle aurait pu y laisser sa vie si son amie ne l'avait pas aidé en lui ajustant son bandage pour arrêter l'hémorragie. La mort leur avait été présentée à maintes reprises, mais toutes deux s'en étaient sorti et à ce moment précis, elles allaient périr en raison d'une stupide tête qui avait rebondi sur les hélices, causant un blocage qui entraîna un bris matériel important. Pourtant, la vitesse que leur piqué en chandelle développait rapidement fut interrompue. Un volatile, un oiseau avec des ailes ressemblants à celles d'une chauve-souris, avec le corps aux proportions d'un grand héron, avec une tête allongée et un bec garni de petites dents pointues et dont la longueur était étonnante.

Chaotiquement, leur moyen de transport s'écrasa sur le toit, beaucoup moins tragiquement que cela aurait du se passer. À croire qu'elles avaient une bonne étoile, de la chance ou elle ne savait quoi de magique en elles pour éviter à tous les coups une catastrophe mortelle. Celle-ci cependant impliquait de trouver une nouvelle façon de déguerpir. N'avaient-ils pas parlé de bateaux ? C'était plus facile et plus proche du plancher des vaches comme moyen de transports. Surtout qu'ils ne devaient pas avoir relâché de bêtes marines dans les eaux de la ville. Cela aurait été trop imprudent pour l'écosystème, malgré qu'il y avait des ptérodactyles en liberté. Ils devaient sûrement les contrôler à distance. C'est ça.

Tout en se libérant du tas de ferrailles, Jessie priait pour ne plus revoir de dinosaures, excepté Rex bien sûr, après cette journée qui ne voulait plus se terminer. « Mallykum ? Mally où es-tu ? »dit-elle, cherchant dans les décombres son amie et précieuse partenaire. « Aller, viens, on va te sortir de là. » Elle agrippa les bras de son amie et la tira. « On a des dinosaures à éviter, des scientifiques à punir et tout ça sans rater notre bateau. Tu es prête ? » Jessie appréhendait le moment où le Tyrannosaure démolirait les murs. Il leur fallait faire vite et redescendre. Avec de la chance, elles pourraient se défouler sur quelques vieux fous tout en évitant de se faire manger et en fuyant cette île de malheur.


( Tu m'as tué XDD Et je n'ai encore une fois pas pu m'empêcher d'en rajouter ♥ Désolée, si tu trouve que ça finit plus, dis le j'édite. C'est un de mes rps préférés alors ♥ )

« Jurassic Park 2013 » Jessie & Mallykum DeLoir

« Accroches-toi, je sens que ça va secouer! » Secouer était un mot bien faible pour ce qui s'en suivit. Serrant de toutes ses forces, du moins celles qui lui restaient encore, sa canne improvisée et cadeau de Mallykum entre ses cuisses et contre le dos de la blonde, entourant cette dernière à la taille de ses bras frêles et couverts de bleus, fermant les yeux. La demoiselle commençait à sentir ses réserves d'énergie se vider. Si elle n'avait pas lutté, elle se serait endormie au moment où la blonde lançait dans les escaliers leur luge de fortune. Par la suite, cela aurait été soit le coma ou la mort qui l'aurait happé, puisque même les secousses violentes et douloureuses n'auraient pu la tirer de son état second. Mais la demoiselle avait combattu ce sommeil fatal et elle ne sut si cela était le bon choix. La souffrance qui s'en suivit pour son pauvre corps déjà suffisamment meurtri pour un si court laps de temps lui fit égoïstement regretter de ne pas avoir succombé précédemment à une attaque quelconque ou à la mort elle-même qui patientait au-dessus de leur tête, telle l'épée de Damoclès, attendant de pouvoir les quérir, docilement.

La descente se termina dans un soubresaut qui faillit projeter la rousse au sol et lui briser tous les os du corps, mais elle s'accrocha, jusqu'à étouffer son amie qui conduisait à merveille leur planche de métal. La porte de sortie s'ouvrit à la volée, freinant légèrement leur poussée, bien que ce ne fut pas suffisant pour les contenir avant la rue qui se trouvait quelques mètres plus loin, après l'arche que formait les jambes du Tyrannosaure, qui ne les remarqua pas, trop occupé à se servir des petites bouchées dans le buffet édition limité des scientifiques. La demoiselle fut éjectée du traîneau improvisée, et roulant sur le côté, elle resta allongée quelques instants, serrant désespérément sa canne contre sa poitrine. Son souffle était saccadé, ses membres brisés, sa tête épuisée, mais il lui fallait encore courir. Où trouver la force de continuer ? Où chercher l'envie de se battre ?

La poupée avait sa réponse sous le nez. À quelques pas d'elle, gisait Mallykum et son fidèle parapluie rouge. Jessie se redressa péniblement et ouvrit à demi ses yeux émeraudes voilés par une fatalité proche. La silhouette couchée de Mallykum se découpa de plus en plus nettement. Et pour son cerveau secoué, pour son esprit assommé, les instants qui suivirent parurent pour elle comme en accéléré. Sa partenaire d'aventure se leva, plus facilement qu'elle n'aurait pu souhaiter le faire elle-même, et s'approcha d'elle, une main tendue pour l'aider à se relever. Tremblante, la rouquine posa sa main dans la sienne et s'accrocha à nouveau à ce pilier qui lui était précieux. Elle était là, sa force, sa motivation pour se battre. La blonde semblait des plus guerrières et des plus implacables à chaque nouvel obstacle. La jeune femme s'appuya sur sa canne et s'élança sur les talons de la blonde qui la traînait pour que rapidement, elles se retrouvent à l'abri. À l'abri ou pas, l'endroit que son amie choisit était déjà occupé.

Essoufflée, Jessie prit appui contre le mur encore solide de la bâtisse adjacente à celle qui venait de s'écrouler. Bâtiment beaucoup plus petit qui servait de cabane pour ranger divers outils et autres appareils superflus. La jeune femme ne sentit pas le danger, ou du moins, n'y réagit pas avec autant de vivacité que Mallykum qui s'empressa de lui affliger un violent coup de parapluie. Encore une fois, ce fut avec une surprise sincère que Jessie constata que le parapluie ne subit aucun dommage, alors que le pauvre homme se retrouva inconscient, victime des appâts pour son expérience. « Maintenant on fait quoi avec lui? » Le sourire qu'affichait la blonde était plus qu'éloquent. La jolie rousse ne put faire autrement que lui répondre d'un signe de tête et d'un sourire tout aussi vengeur. Il allait souffrir comme elles avaient souffert. Claudiquant, fermée appuyée sur sa canne artisanale, la poupée se traîna jusqu'aux portes du petit cabanon derrière lequel elles étaient cachées. Dans le petit local se trouvait surtout des outils de jardinage. La demoiselle réussit cependant à trouver une corde et des cisailles. Avec la corde, elle attacha ensemble les pieds du scientifique. Les ciseaux de taille géante, eux, elle les garda sous son bras. Mettant la corde par-dessus son épaule, la jeune femme se retourna vers Mallykum.

« Aide-moi. On va s'en servir comme diversion. Il nous faut vraiment atteindre les embarcations. » Jessie avait le souffle si court, qu'elle parlait mot par mot, prenant une grande inspiration pour être certaine de ne pas s'évanouir au milieu de sa phrase. Péniblement, lentement, la jeune femme essaya de se rendre sans trop de difficulté là où les dinosaures se trouvaient, longeant à une bonne distance ce périmètre dangereux. Comment attiré un seul de ces monstres à la fois ? La demoiselle se creusait l'esprit tout en marchant. En restant à cette distance, ils ne les voyaient pas mais ne pouvaient pas les sentir. La poupée s'arrêta, épuisée. Se venger comme elle l'avait prévu était plus compliqué qu'elle ne l'avait prévu. Elles n'avaient pas le choix. Le plan B de la rouquine s'imposait. La poupée se souvenait où étaient les véhicules. La plupart était encore en état, ou néanmoins, ils en avaient l'air. La rouquine laissa mollement retomber le corps de l'homme toujours inconscient qu'elle traînait derrière elle. Elle se pencha et se mit à fouiller dans ses poches jusqu'à retrouver le trousseau de clés des malfrats qui les avaient pris en otage.

D'un pas décidé et fatiguée, elle attacha l'extrémité de la corde derrière le VTT. Elle fit ensuite signe à Mallykum de la rejoindre à bord. « C'est promis Mally. C'est fini. » D'un regard remplit d'espoir, la jeune femme mit le contact. Le corps ne put faire autrement que les suivre. Il était vivant, mais inconscient. Jessie n'aurait pas supporter d'entendre ses cris de si près. Elle fit volontairement un détour pour passer sous le nez du carnivore qui fut tout de suite attiré par le vrombissement du moteur et par le mouvement de l'automobile qui filait entre ses pattes, en direction de l'eau.

La terre trembla. Jessie se retint de fermer les yeux, les laissant fixés sur la route. Le dinosaure était plus que près, il les surplombait de son énorme tête qui cherchait à les dévorer. La rouquine bloqua le volant de sa canne et coupa la corde. Ainsi, l'homme qu'elles avaient capturé mourrait de ses blessures et des dents qui le grignotaient. Et elles, prenaient le large. Derrière elles, restait à présent la désolation, la vengeance et la mort. Devant elles, se présentait l'espoir, la liberté et la vie. La poupée faillit se jeter en bas de la voiture sans couper le moteur. Vivement, elle descendit, pour courir vers le petit bateau à moteur qui était le planche de salut.

Elle se réveilla couverte de sueur. Ses deux mains tenaient sa cuisse. Ses couvertes avaient volé de part et d'autre de la pièce tant ce rêve avait été violent. Pourtant, Jessie en gardait des souvenirs et des sensations bien réelles.