Alice Liddell avait toujours vécu dans des conditions de vie plus qu'honorable. En effet, son père Henry George Liddell, riche bourgeois d'Angleterre, avait été élu doyen du Christ Church College trois ans après sa naissance. Ce titre avait permis à son paternel d'acquérir la réputation de bourgeois respectable.
La demoiselle était la quatrième enfant d'une fratrie de dix. Très aimée des amis de ses parents,  elle était considérée comme l'enfant la plus curieuse de toute l'Angleterre.

C'est lors d'un après-midi au bord de la Tamise qu'Alice fit la découverte d'un étrange monde. L'enfant avait encore dix ans. Au départ tout semblait normal. Sa grande sœur tentait tant bien que mal de lui présenter les joies de la lecture mais cela ne plaisait point à Alice. L'enfant ne trouvait aucun intérêt aux livres sans image et  sans dialogue. Se moquant totalement de ce que pouvait raconter sa sœur, elle trouvait bien plus amusant de se percher dans un arbre et de discuter de son propre univers avec son adorable chatte Dinah.
Vînt alors un lapin blanc vêtu d'une redingote rouge qui passa non loin de là en courant. L'enfant n'était alors pas du tout surprise du passage de l'animal, il était dur de surprendre Alice. Cependant, lorsque la bête se mit à crier qu'il était en retard, cela l'intrigua.
Que se passe-t-il ensuite dites-vous ? Qu'auriez-vous fait à sa place ? Bien entendu que l'enfant le suivit ! Vous ne connaissez pas Alice pardi ! Bien trop insouciante, elle ne s'attendait pas le moins du monde à ce qui allait se passer ensuite.

Elle poursuivit le lapin jusqu'à l'entrée de son terrier et n'hésita pas à pénétrer dans la galerie. S'ensuivit une chute interminable où des meubles en gravitation tournoyaient autour d'elle. Lampe, miroir, horloge, chaise à bascule et plus étrange encore cheminée l'accompagnèrent dans sa descente « au centre de la terre ».
De nombreuses péripéties l’attendirent dans ce qu'elle appela le « Pays des Merveilles »'. Alice a vu son corps rapetisser puis s'agrandir rien qu'en consommant successivement un flacon portant la mention « Buvez-moi » ainsi qu'un gâteau étiqueté « Mangez-moi ». Elle rencontra ensuite de nombreux individus aux personnalités assez étrange :  un Dodo alors qu'elle naviguait dans ses propres larmes, les jumeaux Tweedle Dee et Tweedle Dum qui lui contèrent les méfaits de la curiosité par le biais d'une histoire d'huîtres et de charpentier, un parterre de fleurs mélomanes pour le moins hautaines, une chenille plutôt philosophe, un chat mauve  à l'attitude mystérieuse, le Chapelier toqué ainsi que le lièvre de Mars fêtant la rengaine qu'est le « non-anniversaire », la Reine de cœur  -souveraine tyrannique- désirant l’exécution d'Alice et de nombreuses autres curieux personnages plus farfelus les uns que les autres. En voulant fuir sa sentence, Alice provoqua une course folle où, poursuivit par tous les habitants de la forêt de Tulgey, elle fut obligée de faire chemin inverse. Elle avait essayé de comprendre, elle en était persuadée, cet endroit était réel. Elle se questionnait, cherchait à savoir pourquoi elle ne savait rien sur cet étrange lieu et ses habitants. Elle ne se doutait pas que tout cela dépassait la connaissance. On ne vous habitue pas à l'école à voyager dans un pays où les animaux parlent et où la croissance est sinusoïdale.  Même si tout ça ne choquait point Alice, certains détails lui semblaient dépasser la réalité. Sa course poursuite touchait à sa fin, elle venait d'arriver devant le vilain portail qui n'avait pas voulu la laisser passer sans clef. Mais... Oh tiens ! Que voit-on à travers la serrure ?! Alice endormie au pied d'un arbre ?! Cela n'était donc qu'un rêve alors ? Quelqu'un parle... Sa grande sœur lui annonce qu'il est l'heure du thé. Debout Alice !

Elle rêvait souvent du Pays des Merveilles, du chapelier et même du chat de Chester. Elle ne désespérait pas : elle y retournerait un jour pour comprendre ce qu'il s'y tramait là-bas. Elle trouverait des réponses à ses questions. Au fond d'elle-même elle le savait, tout ce beau petit monde lui manquait. Bien qu'au début elle ne  portait pas les curieux personnages dans son cœur, elle avait trouvé chez eux ce petit brin de folie qui manque tant aux personnes de son univers.

Plusieurs années passèrent depuis le périple d'Alice au Pays des Merveilles. La demoiselle était devenue une très belle jeune fille. Bien entendu, tous les hommes du pays la trouvaient à leur goût, cependant une chose les arrêtaient lors de la célèbre demande de bénédiction de son géniteur : le caractère de la jeune femme. Sa personnalité n'avait pas changé d'un poil et en grandissant, cela empirait. Plus elle vieillissait, plus elle était curieuse et encore, si cela ne se limitait qu'à la curiosité...
A ses dix-neuf ans, ses parents la promirent à un homme prénommé Hamish Ascot. N'appréciant que très peu sa personnalité, Alice refusa catégoriquement de l'épouser. Lors d'une fête mondaine, elle aperçut une nouvelle fois le lapin blanc rencontré durant son enfance. Le périple d'Alice repris de plus bel. Elle avait quasiment tout oublier de ce qu'était le Pays des Merveilles. Hélas l'endroit n'était plus aussi joyeux qu'autrefois. La tyrannique Reine de Cœur faisait encore une fois des siennes. Ordonnant des exécutions pour le moindre prétexte, les habitants du merveilleux pays réclamèrent l'aide de la jeune fille afin de rétablir la justice. En tuant le Jabberwocky, bête féroce lâchée par la reine pour faire régner la terreur, Alice venait de sauver la contrée d'un chaos total. Un choix s’engagea ensuite à elle. Rester au Pays des Merveilles avec ses nouveaux amis -et son bien aimé Chapelier-, ou rentrer dans son monde natal ? Elle choisit la seconde option et accepta de prendre la succession de son père dans l'entreprise familiale.

Arriva un jour où un événement vînt troubler sa routine d'existence. Certains des proches d'Alice disparaissaient les uns après les autres. Hop ! Envolés ! Comme ça ! Subitement ! sans que personne ne puisse y changer quelque chose ! Ses rêves au Pays des Merveilles se transformèrent peu à peu en cauchemars. Son imagination la faisait disparaître à son tour. Et si elle était réellement la prochaine ?