No more happy endings...
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« Hello, Dollface... » [Babydoll en sucre ♥]
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Jeu 20 Fév 2014 - 21:08






Je hais cette ville...

Je la hais. Je la hais, je la hais, je la hais. Et ce... Skellington est juste le pire abruti que la Terre ait jamais tué. Squelette débile. Ville débile. Fête débile. Toute leur célébration est stupide. Ils célébreraient n'importe quoi si leur cher Roi des Citrouilles le leur demandait. Moi aussi j'avais un titre avant! J'étais Prince! Prince de MA ville! J'avais mon chez moi, mes amis, ma vie! Et on m'a tout pris pour me coller ici, au fin fond de ce casino miteux. Enfin... C'est devenu un casino grâce à moi, et à tout le temps libre qu'il me reste.

Tais-toi, mon coeur.

Je l'entends encore. J'en peux plus de cet endroit. Je voudrais être dehors, pas entendre mes insectes dans mon corps, mon coeur qui bat à l'agonie, et surtout le silence. Si j'avais des yeux, je les aurais arraché pour ne plus voir que je vis dans l'obscurité. Mais même ça, ça m'est interdit.
Je voudrais seulement retrouver un semblant de ma vie, juste un substitut, quelque chose auquel je peux tenir, autant qu'à ma vie d'avant. Une fête c'est bien, mais seul, ça ne l'est plus. C'est pour ça que BugsTown est... morte. C'est ma faute, je le sais, et tout le monde me le répète. Je suis juste le monstre de croque-mitaine qui a été rendu tellement fou par le pouvoir qu'il a saccagé sa propre fête.

Mais c'est faux!

La vérité, c'est que ma fête a été trop impopulaire, et ça je n'y pouvais rien. Je faisais de mon mieux mais ça ne suffisait pas. J'ai tout fait pour la maintenir à flots mais ça a échoué et j'ai dû me résigner à venir ici. Oh, bien sûr j'ai essayé de ramener un semblant de ma fête ici, mais je n'ai pas employé la meilleure des méthodes qui soit... Je peux comprendre qu'ils soient tous en colère contre moi, et même qu'ils ne m'aiment pas. Mais je ne leur demande pas de m'aimer ou de m'apprécier. Juste de m'accepter. J'ai pas envie de passer l'éternité enfermé ici. J'ai pas envie de rester tout seul dans le noir...
Ils vont me détester pour toujours. Ils ne m'aimeront jamais. Tout ce que je peux faire, c'est attendre ici qu'ils oublient ou veuillent bien me pardonner. Même si je doute que ça arrive un jour, pas avec Skellington à leur tête pour donner son avis. Je voudrais juste... un ami. Quelque chose à quoi tenir. Lock, Shock, et Barrel sont des sales gosses plutôt sympas, c'est vrai. Mais c'est... des apprentis moi. Pas vraiment des amis. Je ne fais que leur raconter mes exploits et comment faire de même, pas ce que je ressens. Ils n'ont pas besoin de savoir ça d'ailleurs. Ca me rendrait faible à leurs yeux et ils iraient se trouver un nouveau mentor. Ils sont tout ce que j'ai au monde, je peux pas perdre ça. En plus du reste.

Non, c'est décidé. Ce soir, je sors d'ici.

Il n'y aura personne dehors, pas ce soir. Et puis, je ne peux pas perdre ma liberté, pas comme ça. Skellington m'a peut-être mis dans une cage, mais je suis le Croque-Mitaine, le seul. Ce n'est pas une cave à l'écart de la ville qui changera ça. Et avec un titre pareil, prince ou pas, je reste le maître des cauchemars, ceux qui se glissent dans n'importe quel rêve et n'en sortent jamais.
C'est pas grave, personne saura, et puis, ça fait une éternité que j'ai pas vu la Lune. Alors que je suis comme son ombre. Je ne me priverais pas de ça, pas d'elle.
Je sors, jusque là tout est normal, et y'a personne dehors. Ca m'arrange, je préfère ne pas avoir à me cacher derrière tout et n'importe quoi. Ca fait tellement longtemps que je n'avais pas pris l'air que je prends une longue inspiration avant de soupirer. Si je croise quelqu'un, je risque d'avoir encore plus d'ennuis. Mais personne ne sortirait à une heure pareille, en tout cas j'espère. Je n'ai même pas eu vent de nouvelles arrivées ici depuis un moment. Enfin si, juste Finkelstein qui s'est fait un nouveau jouet selon Lock. Shock a ajouté que c'était une fille, et Barrel n'a pas compris quand j'ai lâché un rire hautain en disant que je savais pourquoi il avait bien pu se faire une femme. Il ne faut pas s'appeler Pygmalion pour savoir à quoi elle peut bien lui servir. Et vu ses goûts et sa tête de vieux cinglé, elle doit être laide à faire peur. Mais ici, ce sera un canon de beauté du coup. Les gens sont tellement bizarres dans cette ville...

Ah, la voilà.

La Lune. La seule chose ici que j'avais aussi à BugsTown. Même si elle ne m'appartient pas vraiment. C'est juste... un soleil nocturne, quelque chose comme ça. Donc ça appartient à tout le monde, et tout le monde peut la voler, personne ne lui dira rien. Mais moi je serais triste quand même. On devrait pas enfermer quelque chose d'aussi joli. Moi je m'en fiche, je sers à rien, tout le monde me le répète, alors on peut bien me mettre au placard. Mais la Lune, c'est différent. Les nuits ne sont déjà pas belles, ni rassurantes. Alors si on supprimait la Lune, il n'y aurait plus aucune lumière, plus aucune petite présence qui suffit à penser qu'on est pas seul ici. Et visiblement, elle est dans toutes les villes, partout, tous les soirs. Et le Soleil se contente de mourir à chaque fois pour qu'elle revienne.
Je crois que j'ai entendu quelqu'un, c'est mauvais signe. Je préfère partir, j'ai qu'à aller plus loin, c'est pas encore trop grave. Sauf si c'était Skellington. J'espère pas, il va encore vouloir que je reste et blablabla... C'est chiant. Je veux pas y retourner. J'aime pas être enfermé. Je préfère encore traîner ici tout seul, dans le cimetière de la ville, avec la Lune. Au moins, elle, elle sait ce que ça fait d'être enfermé toute la journée quand tout le monde est dehors et de voir des gens que la nuit, que des désespérés comme moi ou des perdus...



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Dim 23 Fév 2014 - 16:51

Sally avait beau être une poupée elle avait besoin de liberté. De beaucoup de liberté... C'était plus fort qu'elle, même si elle ne faisait pas partie de ce monde depuis très longtemps, elle ne rêvait que d'une chose, sortir. Elle avait besoin de sortir, de découvrir le monde extérieur, elle était un peu comme Raiponce qui voulait quitter sa tour d'ivoire, sentir l'herbe sous ses pieds, le vent dans ses cheveux, sur sa peau bleue, parler à des gens, rire avec eux, voir à quoi ça ressemblait, ne pas simplement rester enfermé ici à faire la cuisine et le ménage pour un docteur complètement fou. Même si elle pouvait déjà s'estimer heureuse, il ne se servait pas d'elle pour autre chose... M'enfin, elle ne l'aurait pas laissé faire s'il avait essayé. D'accord, c'était lui qui l'avait créée, mais ce n'était pas une raison pour la garder enfermée ici bon sang! C'était de la séquestration et elle était presque sûre qu'il n'avait pas le droit de faire ça !

Mais peu importe parce que ce soir ça allait changer! Ce soir, elle avait glissé du fil et une aiguille dans ses cheveux et était assise sur le rebord de la fenêtre de sa chambre. Tout allait bien se passer, ce n'était pas si haut après tout... Bon, si, c'était carrément haut, plusieurs mètres la séparait du sol mais... A vrai dire, ça ne lui faisait pas peur. Ca la fascinait même et puis en principe il ne lui arriverait rien. Elle inspira un grand coup avant de se laisser tomber, priant pour que le «  en principe » fonctionne en pratique. Parce qu'elle n'avait en réalité aucune idée de si elle ne risquait vraiment rien en faisait ça mais, elle était prête à prendre ce risque pour sortir.

Et puis, le risque avait payé. D'accord, elle avait perdu quelque membres au passage mais ce n'était pas bien grave, elle avait l'habitude. Parce que oui, Sally avait la faculté de pouvoir retirer et recoudre ses membres autant qu'elle le désirait. Elle pouvait même les contrôler à distance ! Même si, il fallait l'avouer, elle n'était pas encore très doué pour ça. Ils faisaient un peu... Ce qu'ils voulaient. Et c'était très embêtant. En particulier à l'instant, alors que voulant faire revenir sa main après avoir remis sa jambe en place, la main partie purement et simplement dans la direction opposé.

... Ce qui était particulièrement problématique. Écarquillant les yeux Sally se leva pour lui courir après, sauf que plus elle avançait plus la main avançait aussi, pareil lorsqu'elle accélérait. Ca aurait pu durer longtemps comme ça mais la main finit par heurter une... Une espèce de jambe. Sally en profita pour l'attraper avant de relever la tête vers l’inconnu. C'était la première personne qu'elle rencontrait en ville c'était... Ettonant. Elle avait beau ne pas s'attendre à grand chose elle ne pensait pas qu'elle tomberait sur quelqu'un...Comme ça. Surtout pas quelqu'un d'aussi grand. Mais quoi qu'il en soit, Sally lui fit un sourire quelque peu gêne.

« ... Bonsoir. Désolé pour ma main... »


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Dim 23 Fév 2014 - 18:31






C'est quoi ça?...

J'ai sentit un truc essayer de me grimper dessus. Et j'ai juste eu le temps de baisser les yeux vers ce qui m'a semblé de prime abord être un scorpion. Ou une mygale. Un truc intéressant en somme. Mais non, c'était... une main. Encore un zombie pas frais qui s'ennuie six pieds sous terre. Ennui mortel, ça porte bien son nom. Jusque là, rien d'étonnant. Mais c'était jusqu'à ce qu'une autre main ne vienne récupérer la première. Et comme j'avais déjà les yeux sur l'une, j'ai suivit le mouvement de l'autre en remontant mon regard le long d'un bras et bientôt une épaule avant d'apercevoir un visage qui m'était alors inconnu.

Dollface.

Ca c'est de la bouille de poupée. Rafistolée mais poupée quand même. Ca changeait des autres thons de cette ville. Et ça m'a laissé avoir un sourire en coin que j'ai rapidement effacé en me relevant. Elle n'était pas grande. Vraiment pas. Et avec la nuit plus noire que jamais, c'était difficile de savoir si elle était déjà perchée sur des talons ou non. Mais ce qui était sûr, c'est qu'elle était joliment bleu. Pas bleu électrique ou bleu marine. Bleu pâle, et ça faisait ressortir sa bouche rouge presque bordeau et ses cheveux roux foncé. Elle avait l'air un peu plus violette aux joues cela dit. Comme si elle était intimidée, ce que je peux comprendre. J'suis pas, à proprement dit, le type le plus rassurant qu'on puisse croiser ici. Et pourtant, j'en ai vu passer des pires que moi. Mais peut-être pas de meilleure qu'elle. Elle a même des coutures qui courent partout sur sa peau. Ca me rappelle les miennes, même si de telles sutures paraissent plus jolies sur elle et lui force un sourire de joie le long des joues que j'adorerais voir sur ses lèvres.
Je suis pas là pour ça bien sûr. Et c'est sans trop de mal que je garde mon air sérieux malgré tout, les bras croisés en la toisant hautainement. Ca reste facile de ne jamais montrer aucune émotion. Même si ça me met un peu mal à l'aise qu'elle ait l'air aussi désolée d'avoir égaré sa main vers moi. Mais peut-être que je lui fait juste peur. Elle a sans doute déjà entendu parlé de moi et elle est déjà terrorisée rien qu'en me parlant. Elle ne sourira jamais, ça c'est certain. Pas grâce à moi en tout cas. C'est dommage. Ses coutures au visage sont jolies mais avec un sourire sincère, ce serait tellement mieux.

Et avec une main au bout du poignet aussi.

Elle a du se faire mal. Une couture arrachée, ça ne fait pas du bien d'après ce que je sais. Et elle va avoir mal si elle tente de se la recoudre toute seule. J'aimerais bien pouvoir l'aider. Mais tout le monde ici sait que je casse tout ce que je touche.
Je garde les bras croisés contre mon torse, dans une attitude un peu plus maladroite, c'est vrai. Je n'ai pas envie de lui faire peur, pas à elle, pas à une poupée comme ça. Elle a déjà l'air suffisamment mal comme ça, et je ne peux pas créer de remous sinon j'aurais droit à un sort pire que ce que j'ai déjà.

"C'est rien..."

J'ai sortit ça sur un ton glacial, comme toujours. Mais je suis pas là pour me faire des amis, j'avais juste besoin d'air frais. Sans oublier que je suis le plus monstrueux de tous les monstres, tout le monde ici s'efforce de me le rappeler. Je ferais sans doute mieux de rentrer dans mon casino, c'est tout. Ma place n'est pas ici. Même sans rien faire j'attire les ennuis et les pauvres poupées qui se sont décousu une main.
Je me retiens quand même de lui demander si elle va bien, elle a peut-être juste besoin d'aide. Mais moi je ne peux pas lui en donner. Alors elle ferait mieux d'aller voir ailleurs. J'hésite tout de même une seconde de plus qui me pousse à baisser les yeux vers sa couture craquée. C'est triste pour elle, et je le sais mieux que personne. Je suis peut-être le seul à savoir ce que ça fait d'avoir des coutures ici. Avec elle maintenant. Mais je ne pourrais pas l'aider quand même. C'est pas mon job. Et pis je risque juste de déchirer une autre de ses coutures si j'essaye de l'aider avec ça.

"Tu t'es pas fait mal?... En perdant ta main je veux dire..."

Je suis tout de même curieux de savoir. Ca m'intrigue que quelqu'un d'autre ici ait des coutures, tout comme moi. C'est la première fois que je croise quelqu'un avec le même "problème". Et surtout quelqu'un à qui ça va aussi bien.
C'est comme si elle était aussi cassée que moi. Avec des rafistolages partout et des morceaux de tout et n'importe quoi qui tiennent miraculeusement ensemble. Elle a peut-être eu un accident ou deux elle aussi, elle a peut-être été brisée par quelqu'un ou quelque chose. Ca m'intéresse. J'adorerais tout savoir d'elle et même savoir jusqu'où est-ce qu'elle a des coutures. Si elle est comme moi, si on a des choses en commun. J'aimerais pouvoir lui parler et avoir enfin quelqu'un qui comprenne ce que ça fait de se sentir différent parce qu'on a plus de marques et de cicatrices que les autres.

Mais ça n'arrivera pas.

Elle, elle doit sans doute avec une vie ici, des amis, tout ce qu'elle veut. Peut-être même qu'elle a quelqu'un dans sa vie, qu'elle est fiancée, mariée, ou au moins amoureuse. Ca ne m'étonnerait même pas. Elle a l'air de porter un coeur plus gros qu'elle, et au moins aussi joli. Tout le monde doit lui courir après dans cette ville et mourir d'envie de gagner un coeur pareil. Et moi je ne le mérite pas. J'ai fait trop d'erreurs et de choses horribles pour avoir droit de m'approprier une telle poupée. Et même pour avoir droit de lui parler. J'en viens à me demander si son coeur aussi est recousu comme elle. Mais ça, je ne le saurais probablement jamais.

"Enfin c'est pas mes affaires. Et toi tu ferais mieux de pas trop traîner dehors à des heures pareilles, Dollface."

Elle se débrouillera très bien toute seule pour se recoudre. Et au pire, elle trouvera une meilleure aide que la mienne. Alors je fais demi-tour sans même un dernier regard afin de repartir quelque part, sûrement dans mon casino même si je crains déjà d'y remettre les pieds. Je ne la reverrais plus jamais Dollface. Tant pis. D toutes façons je me serais fait mal plus qu'autre chose à force d'arracher des roses pareilles. Plus on en a envie, et plus il y a d'épines. Elle aurait finit par me me détester comme tous les autres et me laisser mourir avec mes cauchemars dans mon casino.

Tant pis, on était pas faits pour s'entendre.


Not simply meant to be...



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Mer 26 Fév 2014 - 15:18

Parfois, les gens sont froid. Oh, pas froid du genre il fait -10 degrés et lorsque notre peau effleure la leur elle ne nous réchauffe nulle, non. Ce serait plutôt froid dans leur attitude, leurs gestes, leur regard, leur façon de parler. Oh ce n'est pas forcément de leur faute, on à tous des mauvaises passes, peut être qu'il avait passé une mauvaise journée, qu'il n'était pas de bonne humeur ou même qu'il lui était arriver quelque chose de grave et ç personne ne pouvait le savoir. C'est vrais, on ne peut jamais savoir pourquoi l'on se fait presque refouler par quelqu'un, ça ne veut pas forcément dire qu'il est méchant après tout, juste qu'il n'est pas très... Sociable.

C'est pour ça que Sally préféra ne pas porter de jugement attif sur la personne qui lui faisait face malgré le ton glacial qu'il avait employé. Après tout, sa main s'était tout de même égaré sur lui, ce n'était pas forcément agréable... Il y a beaucoup de gens qui ne supportent pas qu'on les touche alors une main qui se ballade toute seule comme ça... Ça doit en rebuter plus d'un. Même si elle aurait penser que dans une telle ville ce problème ne se poserait pas... Après tout, ils étaient tous des monstres, chacun à leur manière, certes, mais des monstres quand même.

De ce qu'elle en savait il y avait de tout ici, des fantômes, des sorcières, des pendus, des loups garoux, des vampires, des savants fous bien sur, des vampires et même des squelettes ! Alors une petite poupée qui perdait ses membres comme elle ne devait pas être bien effrayante, d'autant plus que la personne en face d'elle avait l'air de l'être, elle. Il était encore plus grand qu'elle ne l'aurait cru et elle se demandait bien si elle était sujette aux torticolis. Sally espérait bien que non, ça risquait de poser problème sinon... Parce qu'elle espérait bien discuter avec lui, même si il croisait les bras et avait l'air imposant il ne lui faisait pas peur.

Surtout qu'il avait pris la peine de lui demander si elle ne s'était pas fais trop mal lorsque sa couture avait sauté ... C'était gentil de s'en inquiéter, ça aurait pu ne même pas lui venir à l'esprit qu'elle aurait pu se faire mal... Remarque, il avait des couture lui aussi, c'était peut être pour ça qu'il y avait penser... Mais dans tout les cas c'était gentil quand même. Peut être qu'il pourrait l'aider avec sa main... Même si lui n'en avait pas il savait très certainement coudre, après tout c'est le minimum syndical lorsqu'on à sois même des coutures, le tissus ça se déchire vite, ce n'est pas très solide, il faut pouvoir se réparer...

Sally aurait très bien pu le faire toute seule, c'est vrais, elle savait coudre, elle avait même recousu sa jambe toute seule mais là c'était différent. Déjà, ce n'était pas du plus pratique, dans l'idéal il aurait fallut que quelque chose soutienne la main pendant qu'elle faisait les points de suture. Si pour la jambe elle avait utilisé son bras sans main, là, c'était une autre paire de manche. Et puis comme il était la elle pouvait toujours demander, elle n'avait en aucun cas un problème de fierté qui l'empêchait de demander de l'aide.Au contraire, elle trouvait même que c'était courageux de reconnaître qu'on avait besoin d'aide plutôt que de s'entêter à vouloir se débrouiller seul quitte à empirer son cas. Et puis il n'allait surement pas dire non...

Où peut être que si. Les yeux de Sally s'écarquillèrent alors que sa bouche s’entrouvrait, affichant une expression surprise sur le visage de la poupée bleue alors qu'elle l'observait partir juste après lui avoir dit qu'elle ne devrait pas sortir à cette heure là ... Celle la, elle ne l'avait pas vu venir. Elle pensait qu'il resterait quelques minutes, au moins le temps qu'elle puisse lui répondre que si, ça allait... Elle ne voyait pas pourquoi il estimait que ce n'était pas ses affaires, c'était loin d'être indiscret comme question, c'était même gentil... Par contre, l'heure à laquelle elle sortait, ça, ça ne le regardait pas. Et puis, ce n'est pas comme si elle avait vraiment le choix, elle était comme une adolescente qui faisait le mur pour sortir, alors il fallait attendre qu'il dorme ...

Mais elle, elle ne comptait pas dormir avant un moment. Elle avait tellement mieux à faire, elle pouvait enfin sortir, voir des gens, faire simplement ce qui lui plaisait, elle était libre. Et même libre de courir pour rattraper le sac qui semblait pourtant vouloir l'éviter en lui lançant un « Attend ! ». Bien sur, elle aurait simplement pu faire demi tour, trouver quelqu'un d'autre à qui demander de l'aide, puisqu'il n'avait pas vraiment l'air d'humeur à lui parler où même à l'aider mais... Ça ne coûtait rien de demander, juste un peu d'énergie et sans trop savoir pourquoi, elle avait envie de lui demander à lui. Elle s'arrêta une fois à sa hauteur, sans trop savoir s'il allait faire de même ou simplement continuer sans rien dire.

« Tu pourrais m'aider pour ma main ?... Sinon c'est pas grave, je demanderais à quelqu'un d'autre, mais je connais personne... Et puis t'as des coutures aussi alors tu dois savoir ce que c'est toi... »

Elle parlait peut être trop. Et était même très certainement ridicule, surtout que ses joues avaient très certainement viré au violet. Mais c'était la première fois qu'elle parlait à quelqu'un d'autre que Finkelstein alors forcément, ça lui paraissait... Étrange. Elle sortit une aiguille de ses cheveux avant d'attraper le fil dans sa poche.

« S'il te plait... »


[/b]
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Jeu 27 Fév 2014 - 0:00






Grand silence...

D'habitude pourtant, je suis plutôt éloquent. Je peux même faire des rimes sur un rythme de blues sans le moindre problème. Mais là, je ne sais même pas quoi répondre à une simple poupée qui m'a stoppé dans ma fuite. Il faut dire que personne n'avait jamais fait ça pour moi avant. Alors c'est tout naturellement que je me suis arrêté en même temps qu'elle, pour la voir me demander... de l'aide.
C'est si bizarre... Mais je comprends finalement la raison de cette demande après qu'elle ait expliqué qu'elle ne connaissait personne ici encore. Ce n'est pas parce qu'elle ne m'a pas reconnu, ou qu'elle est inconsciente. Et elle ne risque pas d'aller vendre la mèche sur ma sortie à Skellington. Elle n'a tout simplement jamais entendu parler de moi, et du monstre que je suis.
Mais malgré toutes ces réflexions, je ne sais toujours pas quoi dire. Je voudrais pouvoir lui répondre. Et l'aider surtout! Mais je risque juste de l'abîmer plus qu'elle n'est déjà. Et si jamais ça arriverait, elle finirait par avoir peur de moi, comme tous les autres. Elle partirait sûrement prévenir quelqu'un de ce que j'ai fait et là, je ne donne pas cher de mon tissu. Je finirais encore plus loin, encore plus seul, et encore plus enfermé.

Et je ne la reverrais plus jamais...

Pourtant, j'aimerais bien réussir à mémoriser ce visage, chaque trait, chaque couture, et même chaque teinte violassée de ses joues. Elle ne ressemble à aucune autre. A rien ni personne. Et elle ignore tout de moi, autant que moi d'elle. Mais elle n'a sûrement aucune envie de me connaître. Je peux espérer toute ma vie qu'en repartant elle pensera à moi quand elle lève les yeux vers la Lune, ou bien qu'elle ne dormira pas de la nuit en songeant à un mot, un sourire, un simple petit détail de moi, mais ça n'arrive jamais aux types dans mon genre. Moi j'y penserais. Moi je repenserais à sa bouille de poupée qui baisse les yeux, les joues violettes, et les coutures grossières.
Mais moi j'ai pas envie que ce soit qu'un souvenir. Je veux vraiment revoir tout ça, tous ces petits détails que je n'ai vu que sur elle. Alors je peux toujours partir maintenant et abandonner cette envie folle, ou rester, l'aider du mieux que je peux, et espérer qu'elle n'aura pas peur de moi comme tous les autres, qu'elle ne me fuira pas.

C'est quitte ou double.

Mais si je tire à pile ou face, elle va me prendre pour un fou. Et pour un joueur invétéré. Ce qui est vrai, mais je préfère lui épargner de sordides détails sur ma vie pour l'instant. Mais je ferais mieux de me dépêcher. Si je reste silencieux encore longtemps, elle va penser que je suis bizarre et partir sans se retourner. Elle a dit qu'elle voulait de l'aide pour ses coutures, ça je peux l'aider! Je peux le faire! Oh, mais elle va prendre peur. J'ai pas de doigts, c'est une mygale qui se charge de la couture chez moi. Et elle, c'est une fille. Les filles ça aime pas les araignées. Même si on est à HalloweenTown. Elle a l'air trop délicate pour aimer ce genre de gros trucs dégoûtants. Mais je ne peux pas faire mieux que ça. Et si je ne l'aide pas, elle va me prendre pour un goujat et partir aussi.

Cruel dilemme...

"... O-Oui... Je-Je... Je pense pouvoir... t'aider..."

J'ai jamais été aussi hésitant que ça! C'est parfaitement RIDICULE. Elle va me prendre pour un imbécile, ça y est. Quel idiot! Même pas capable de bafouiller une phrase! Alors que d'habitude je suis le premier à pouvoir faire fondre une fille rien qu'avec "Eh poupée, tu veux savoir à quoi ça sert une langue en forme de serpent?..." et là ça y est, c'est finit! Mais là non, là j'y arrive pas! Elle est tellement... Différente!

Je devrais arrêter de penser à ça.

Je vais plutôt faire de mon mieux pour l'aider. C'est tout ce qui compte pour le moment, lui venir en aide. Je peux le faire. Je suis pas doué que pour détruire des choses. Je suis sûr que je peux l'aider un peu, au moins assez pour qu'elle puisse rentrer chez elle en sécurité.
Je lui prends donc la main, celle qui est déjà raccordée à son bras, assez naturellement je dois dire, et je l'emmène un peu plus loin, vers une des tombes encore entière du cimetière, même si ce genre de trucs, c'est pas solide. Si ça se fracasse, j'aurais l'air intelligent encore. Surtout que j'ai pris la poupée par la taille à cette instant, sa fine taille suturée. Tellement fine qu'à coté, j'ai l'air énorme. D'autant plus qu'elle est étonnamment légère, comme si elle avait le poids d'une feuille d'arbre. Et morte plutôt que verte la feuille. Mais je ne peux pas la garder dans mes bras trop longtemps, alors je l'asseois le plus délicatement possible sur la pierre tombale, en faisant attention qu'elle ne tombe pas en arrière, quitte à devoir la tenir une seconde de plus. Bien sûr, j'ai pensé à ce que ça ferait de l'étreindre à cet instant. Mais je ne fais qu'y penser, rien de plus. Et évidemment, l'inévitable arrive.

J'ai croisé son regard.

Et rapidement tourné les yeux ailleurs avant de les baisser vers sa main décousue que j'ai pris dans la mienne, ainsi que son poignet ouvert. En fait, elle est réellement constituée de feuilles mortes. C'est tellement fou. Et tellement joli. Bien plus que des insectes en tout cas. Mais ça, je vais bien me garder de le lui dire. Au moins pour l'instant.
Je réfléchis quelques secondes, en fixant son poignet et la couture défaite. A dire vrai, c'est surtout que je n'ose pas relever les yeux vers les siens. Pas avec les deux trous sombres qui me servent de regard. Et ça me donne tout le loisir d'étudier la couture craquelée qui ne me semble pas irréparable. C'est vrai, la poupée a plutôt un physique fragile à première vue, mais une fois recousue, elle ne doit pas l'être tant que ça. Tout du moins, elle peut se réparer indéfiniment. Même si elle doit sûrement tout le temps demander à des gens de l'aider pour ses mains. J'adorerais pouvoir la réparer chaque fois qu'elle en a besoin. Mais je ne préfère pas. Si déjà je ne la brise pas à force de tenir son poignet, j'aurais réussit un exploit.

"Il faudrait juste que tu ferme les yeux une seconde..."

J'ai pas envie de lui faire peur. Vraiment pas. Et si elle voit la mygale, elle va partir en hurlant. Peut-être. Je ne veux pas courir ce risque, pas avec elle. Alors plutôt que de la dégoûter avec mes insectes, j'attends qu'elle ferme les yeux et je regarde la couture de mon avant-bras se craquer pour que huit pattes en sortent une à une, suivies d'un petit corps sombre et irrégulier. Mygale, comme promis. Mais une mygale qui tisse du fil noir. Le mien en fait, celui de mes coutures en tout cas. J'espère au moins que la poupée ne se vexera pas en voyant que je garde son fil et son aiguille dans ma main libre tandis que l'autre retient son poignet où ma mygale s'acharne à recoudre avec précision la main de la rouquine.
Je la regarde faire, en levant les yeux vers la poupée bleue de temps en temps, soucieux de ne pas la casser davantage. Mais ce qui me préoccupe le plus, c'est que j'ai toujours son poignet en main, poignet que je m'efforce de tenir le plus doucement possible. C'est presque comme si je lui tenais la main, comme si on était très proches.

Comme si je l'avais toujours connue...



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Invité
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Invité
Sam 8 Mar 2014 - 9:34

Silence. D'accord. C'est pas grave, on va faire avec. C'est pas si mal le silence... Après tout, il y à des gens qui donneraient tout et n'importe quoi pour un peu de silence, par exemple lorsque leur voisin joue de la trompette à quatre heure du matin, qu'il semble décidé à transformer ses murs en gruyère à l'aide d'une perceuse où encore qu'il fait des choses loin d'être catholiques avec sa femme, là, n'importe qui souhaiterait un peu de silence. Sauf bien entendu si votre voisin est un virtuose de la trompette, si le bruit régulier d'une perceuse vous appaise où que vous aimer entendre une femme s'époumoner à poussée des cris qui sonnent faux mais ça... C'est une question de point de vue, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas.

Sally par contre, aurait bien aimé discuter, là, tout de suite. C'est vrais, ce silence la dérangeait, elle n'aimait pas vraiment ça. C'était... Troublant de ne pas savoir si il voulait bien l'aider où non. Peut être qu'elle en demandait trop... C'est vrais, elle ne le connaissait pas après tout. Et puis, c'était la première fois qu'elle sortait et parlait à quelque d'autre que Finkelstein et peut être qu'elle ignorait simplement que c'était extrêmement impoli de demander à quelqu'un de lui recoudre la main de la sorte. Bon, elle ne voyait pas trop pourquoi ... C'est vrais, ce n'était pas méchant où quoi que ce soit, c'était juste de l'aide, mais bon... Où peut être qu'il ne voulait juste tout simplement pas l'aider mais ne savait pas comment le lui dire.

Enfin, elle ne voyait pas non plus pourquoi il se préoccuperait de ça si vraiment il ne voulait pas l'aider. C'est vrais, s'il voulait la laisser se débrouiller toute seule alors qu'elle était venu lui demander de l'aide, c'est qu'il n'était pas particulièrement gentil, on pouvait même le qualifier de méchant à ce stade là alors... Alors oui, si il me voulait pas l'aider il ne se préoccuperait pas de le lui annoncer en douceur. Parce que s'il est méchant, il qe fiche bien de ce qu'elle peut ressentir, alors il se contenterait de la planter la, toute seule, sans l'aider et puis voilà. Où alors il lui dirait clairement en face que non, il ne l'aiderait pas parce que de toute façon il n'en avait rien à foutre d'une poupée comme elle, et que de toute façon ce serait comme ça avec tout le monde. 

Mais non, elle pensais qu'il n'était tout de même pas comme ça... C'est vrais, il n'avait pas l'air méchant. Bon, d'accord, il tout de même assez imposant et pas mal intimidant dans son genre mais de là à le croire méchant... Non. Vraiment, Sally n'y croyait pas. Peut être qu'il était timide alors, et que c'est pour ça qu'il ne parlait pas. C'est vrais, il y a des gens comme ça qui ne peuvent pas sortir un traître mot lorsqu'ils sont en présences d'inconnus ou autre, c'est plus fort qu'eux. Mais elle doutait fortement aussi que ce soit son cas. Après tout, il n'avait pas l'air timide en lui parlant tout à l'heure, loin de là. Et puis même, il n'avait vraiment pas l'air d'être du genre timide...

... Ou peut être que si. Est ce qu'il venait de... bégayer ? C'est mignon, un peu... Ça prouvait bien que non, elle n'était pas la seule à hésiter. Et c'était intéressant de voir que même quelqu'un qui avait l'air aussi sur de lui pouvait parfois hésiter, avoir des doutes, peut être même être intimidé. Même si rien qu'en le regardant elle pouvait aisément deviner que jamais il n'admettrait pouvoir ressentir ne serait ce que la plus petite des faiblesses. Mais il faut dire que c'était un homme et qu'ils ont de gros problèmes avec ça. Ce qui est étrange, c'est vrais, à quoi ça sert de nier des faits observables ? D'autant plus quand on les à vu en live... M'enfin en l'occurrence il ne niait rien et elle ne lui demandait rien.

Elle préférait le suivre sagement. Bon, il faut dire qu'elle n'avait pas beaucoup le choix, il la tenait par la main... Et elle se voyait mal se mettre à lui hurler de la lâcher pour pouvoir tourner les talons et partir en courant, ce serait... Stupide. C'était elle qui lui avait demandé de l'aide alors qu'importe s'il ne voulait pas le faire ici. Après tout, il ne l'emmenait pas dans un coin sombre pour la violer, la taper, les deux en même temps où quoi que ce soit d'autre, non. C'est vrais que c'est mal de suivre des inconnus et encore plus de leur faire confiance mais... Ce n'est pas comme si il lui avait demandé de venir dans sa camionnette en ajoutant qu'elle était pleine de friandises, non. Et puis d'abord, si on ne fait pas confiance aux inconnus on a jamais l'occasion de se faire d'amis puisqu' ne leur parle pas ! Non, il vaut mieux suivre son instinct.

Et l'instinct de Sally lui disait qu'elle pouvait lui faire confiance. Et ça même lorsqu'il la prit par la taille pour la poser sur une tombe. Bon, ça ne l'a pas empêché d’écarquiller les yeux mais ça... C'était simplement la surprise. Parce que forcément, elle ne s'y attendait pas. En même temps, comment aurait elle pu s'y attendre ? Certes, elle avait bien des visions, mais c'était assez rare, et puis, jusque là ça n'avait jamais été pour des choses positives et là... Ses mains autour de sa taille étaient loin d'être désagréable. C'était même tout le contraire. Par contre, être assise sur une tombe... Enfin ce n'était même pas ça qui la dérangeait, c'était plutôt le fait qu'elle n'avait pas l'air très solide et... Et bien même si elle était légère ça pouvait tout de même s'effondrer.

Mais ça ne lui faisait pas si peur que ça. Parce qu'il était là alors... Si jamais elle tombait il pourrait la rattraper. Du moins elle l'espérait... C'est vrais s'il l'aidait ce n'était sûrement pas pour la laisser se faire mal juste après... Alors elle espérait vraiment qu'il la rattraperait. Enfin peut être que non... C'est vrais, si ça se trouve il ne réagirait pas assez vite et alors elle tomberait mais... Ce ne serait pas de sa faute et elle ne pourrait pas lui en vouloir. Même si il la laissait tomber volontairement elle ne lui en voudrait pas en fait... Elle n'était pas assez vindicative pour ça et puis comme elle ne le connaissait pas vraiment elle se contenterait de partir et puis voilà... Elle ne voyait pas l'intérêt de s'énerver pour ça. Et puis de toute  façon ça n'arriverait pas, elle lui faisait confiance pour ça.
Et heureusement qu'elle lui faisait confiance puisqu'il lui demanda de fermer les yeux.

Même si son premier réflexe fut d'écarquiller les yeux face à cette demande peu commune, elle s'éxecuta, sans trop comprendre pourquoi. Peut être qu'il était intimidé... Où qu'il avait peur de se louper si elle regardait. C'est vrais, il y à des gens comme ça qui ne sont pas capable de faire quoi que ce soit si on les regarde. C'est vrais, ça leur met la pression alors ils psychotent, perdent tout leur moyens et ratent. Et Sally préférait éviter qu'il se rate, la tout de suite. Alors c'est pour ça qu'elle garda les yeux fermés même en sentant quelque chose courir sur sa main.

C'était... Étrange. Et pas du tout ce à quoi Sally s'attendait... Elle s'attendait à sentir le contact familier de l'aiguille qui passait à travers le chiffon de sa peau et celui moins familier de ce qui lui servait de main mais... Si elle sentait bien le tissus qui le constituait, elle ne sentait pas l'aiguille ... Qui était toujours dans sa main d'ailleurs. Par contre elle sentait des tas de petites pattes s'affairer sur son poignet... Huit en fait... Une araignée ! C'était donc pour ça qu'il ne voulait pas qu'elle voit... Mais elle n'avait pas peur des araignée ! Bon, il ne pouvait pas le savoir... Mais elle était tout de même à HalloweenTown. Et puis elle était remplie de feuilles mortes ça arrivait que parfois de petites araignée se glissent dedans. Même si elles étaient beaucoup moins grosses et que Sally se débrouillait pour qu'elles ne restent pas trop longtemps.

D'ailleurs elle ne la sentait plus bouger. Elle ne la sentait même plus tout court...L'avait il récupéré ? C'était le plus probable... Mais pour le savoir il faudrait qu'elle ouvre les yeux... Mais elle ne savait pas trop si elle pouvait... C'était peut être stupide de se préoccuper de ça, c'était ses yeux après tout, si elle voulait les ouvrir elle n'avait qu'à le faire et voilà. Mais Sally était une poupée, et ne l'était vraiment pas pour rien. Elle était beaucoup trop docile, s'il lui demandait de fermer les yeux, elle le faisait. C'était peut être même pour ça qu'elle avait aimé la façon dont il 'avait soulevé pour l'asseoir sur la tombe, un peu comme une poupée qu'on pose sur une étagère...

Mais elle finit tout de même par rouvrir les yeux, tant pis si il ne lui avait pas dis qu'elle le pouvait. Elle observa son poignet, le pliant dans tout les sens pour tester la soliditée des coutures. Ça avait l'air de tenir... Elle releva la tête vers celui qui l'avait aidé pour lui sourire. Pas un simple sourire qui était forcé par les coutures de ses joues, non, un vrai sourire de remerciement. Elle lui était reconnaissante de l'avoir aidé, d'autant plus qu'il aurait pu tout simplement ne pas l'aider et la laisser se débrouiller. Bien sur ça n'aurait pas été très galant et chevaleresque mais bon... Ils ne se connaissaient pas le moins du monde, elle aurait comprit. Mais en attendant elle joua avec la couture qu il venait de refaire tout en continuant de le regarder en souriant.

« Merci... Je vais y aller maintenant... Ou pas... À vrai dire, moi j'ai pas très envie d'y aller mais vous avez peut être des choses à faire, des gens à voir ou... Ou peut être simplement que je vous embête et dans ce cas je partirais, je veux pas vous embêter plus longtemps, vous avez déjà été très gentil de m aider alors... Alors je parle trop, c'est ridicule. »

Elle n avait pas l'habitude de parler autant, et c'est bien pour ça que son sourire se crispait au fur et à mesure qu'elle parlait.


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Dim 9 Mar 2014 - 19:56






Rien n'est éternel...

Encore moins avec moi. J'essaye vraiment de faire des choses bien des fois, de ne rien cassé, d'éviter les erreurs. Mais peut-être ce que je tente, je pourrais jamais lutter contre le temps qui passe. Je fais pas exprès de tout détruire. Je voudrais vraiment pouvoir réparer des choses à la place. Mais c'est rare quand j'y parviens.
Je baisse les yeux vers la main de la poupée que je tiens encore avant de la laisser doucement partir, pensif. C'est pas seulement sa main que je laisse s'en aller, c'est elle toute entière. De toutes façons je sais pas ce que j'ai bien pu croire. Sincèrement, tu te vois avec elle? Dans tes bras? Dans ta vie? Tu l'aurais cassé, c'est tout. T'es pas capable de faire autrement. Tant pis. Tu l'oublieras sans doute pas en partant, t'y repenseras tous les soirs, toutes les nuits, à chaque fois que tu prendras une grande inspiration soupirée une seconde plus tard. Quand tes coutures casseront t'y repenseras. Ca te reviendra, tu te rappelleras de tout, de chaque détail, de tout ce qu'elle avait que toi tu n'avais pas. Mais c'est tout ce que t'auras. Un vieux souvenir rance au fond de toi, une tâche d'encre ineffaçable qui s'est imprimé sur toi, un souffle fantomatique dans ta chair.
Ouais, tu vas t'en rappeler de tout ça. De chaque bribe de cette soirée. Chaque sens, chaque seconde, chaque mouvement. Même sans rien dans les globes oculaires, tu pourras te repasser en boucle ce souvenir comme un film sur pellicule que tu garde dans une vieille boîte en carton dans ta cave. Parfois, peut-être, tu oublieras un fragment de tout ça. Un craquement de feuille morte sous tes pieds, un courant d'air qui t'est passé dans le dos, un reflet de la Lune sur la roche des pierres tombales. Mais c'est pas grave. Un tour à la cave, devant ton rétroprojecteur à souvenirs et ce sera là de nouveau. Dans ta tête, partout. Et même si tu brûle ce film, chaque négatif imprimé sur du papier huit millimètres, même si t'enterre ce carton et tout ce qui va avec au fond du lac, dans l'estomac d'un monstre vivant là, ça remontera à la surface. Même en cendres ça reviendra se projeter devant tes yeux. Juste pour te dire...

Regardes c'que t'as fait.

T'as détruit une ville, tu crois qu'elle va finir comment elle? Une pauvre poupée qui se pète au moindre coup de vent, à ton avis, il va lui arriver quoi? Ca va commencer avec un p'tit jeu, rien de grave. Et puis une engueulade, ça arrive. Là tu vas lui coller une claque sans faire gaffe et une semaine plus tard elle aura des bleus, un oeil au beurre noir, et crachera du sang sur le pavé. Pourquoi? Parce que c'est tout ce que tu sais faire. Parce que c'est tout ce que tu finiras par faire. Par réussir.
C'est ta vie, c'est ce que t'es. Un monstre. Un paria qu'on met à l'écart. Juste pour se protéger de toi. Ca va arriver, t'en fais pas. Tu peux ressortir, tu peux faire ce que tu veux, la recoudre une fois, deux fois, te dire que le reste, c'est le passé, que ça arrivera plus. Mais c'est pas vrai. C'est pas Skellington qui a fait une erreur en s'enfermant, c'est toi le seul fautif, c'est toi qui aurais pas du sortir.

Alors vas-y, brise-lui le coeur.

Dis-lui que tu la reverras pas. Mens-lui. Fais-lui croire que t'es déjà un salaud sans état d'âme. Elle te croira sans mal, t'en fais pas. T'as la tête de l'emploi après tout. Tu lui manqueras pas. Personne te regretteras jamais. Tu casse tout ce que tu touche depuis toujours. Elle est où ta ville? Tes amis? Ta famille? Là où tu les as abandonné. A BugTown, en plein cauchemar. Et c'est uniquement à cause de toi. Elle aussi tu vas l'empêcher de dormir à vie? Elle aura tout le loisir de te voir et de ne pas t'oublier. Tu seras dans ses rêves tous les soirs, en permanence. Et tu seras même le héros principal, le seul monstre ici bas qui l'empêchera de dormir. Alors vas-y...

Dégage.

"Non..." je sais pas ce que je fais "Tu parles pas trop, je te rassure. C'est moi... Je dois y aller. Je suis même pas supposé être ici."

Je vais ruiner sa vie tôt ou tard si je reste. Parce que je partirais. Encore. Je l'abandonnerais comme ma ville, comme tous les gens là-bas à qui je tenais et à qui j'ai même pas eu le temps de dire adieu. En plus, je mens pas, c'est vrai, je dois partir parce que je suis pas supposé être ici. Et elle non plus je lui dirais pas au revoir.

J'suis partit. Comme ça. C'est tout.

De toutes façons, c'est là ma vraie place. Je fais du mal aux autres. Depuis toujours. Tout le monde me le répète. Ca doit être vrai. Ils peuvent pas tous se tromper à mon sujet. C'est moi qui dois faire erreur depuis tout ce temps. Et puis c'est pas si grave. C'est un peu cassé et un peu poussiéreux ici. Et c'est repeint n'importe comment mais... moi j'aime bien. C'est tout cassé, comme moi. Le sol en métal résonne quand on marche dessus, et parfois y'a des trucs qui tombent du plafond. Mais c'est pas grave, ça me ressemble. La surface est toute froide et trop dure pour passer au travers et en haut, y'a un espace vide qui tombe en ruines à chaque fois que je réfléchis trop. En plus c'est sombre, mal éclairé, et pas vraiment chaleureux. Faut dire que je suis pas spécialement rayonnant et amical non plus.
Cette nuit là je suis resté assis dans un coin à réfléchir. En fait, j'y ai peut-être pas passé qu'une nuit, je sais même pas. Je vois pas le temps passer ici. Je sais bien que tout est éphémère mais ici, tout a l'air sans fin, sans début, sans rien. Le néant total. Paradoxalement, je vois très bien le passé, tout ce que j'ai fait, et même ce qui s'est passé la dernière fois que je suis sortit.
A chaque fois que je regarde l'extrémité de tissu qui me sert de main, je me rappelle qu'une autre main que la mienne y a été. Je la sens presque encore. Et c'est stupide. A chaque fois que j'y repense, j'ai mal quelque part. Je sais pas vraiment où, je sais même pas si c'est vraiment de la douleur. Mais ça me fait mal quand même. Comme si un truc froid et coupant venait remplacé la petite étincelle rassurante que j'ai ressentit en réparant son poignet.

C'est l'étincelle que t'as éteinte avec tes conneries.

J'ai pas fait exprès mais, c'est vrai. Je crois que j'ai soufflé dessus juste assez pour l'éteindre. Tout ce qu'il reste maintenant c'est un petit tas de cendres grisâtres qui refroidit en laissant s'envoler une fine fumée de souvenirs.
J'aimerais bien la revoir. Pas l'étincelle. Mais la poupée qui l'avait allumé. Sauf que si je sors, je vais avoir des problèmes. Et jamais elle sera assez folle pour venir dans un lieu aussi glauque. Je ferais mieux d'entretenir le mythe, en restant cloîtré là pendant que les mioches font peur aux gens en mon nom dehors. Qu'importe qu'ils m'aiment pourvu qu'ils me craignent. Au moins on se souviendra de moi. Comme d'un monstre sans coeur, rien de plus. Il ressemble pas à ça son prince charmant. Il est sûrement... plus grand... moins gros... avec des yeux ou au moins quelque chose de plus attrayant qu'un vieux sac en toile plein de coutures rafistolées. Elle mérite mieux que ça. Elle, elle était jolie. Elle méritait forcément mieux que ça. Et elle méritait surtout d'être avec quelqu'un qui la rassure, qui lui donne le sentiment d'être protégée, aimée. Quelqu'un qui pourra lui dire "je t'aime quoiqu'il arrive", pas quelqu'un qui lui dira "je t'aime mais je vais finir par te casser un jour ou l'autre alors pardon d'avance"...
Je veux pas être celui qui la cassera. Et comme je peux pas être celui qui la réparera à chaque fois, je préfère rester à l'écart. Elle se débrouillera sûrement très bien sans moi. Elle trouvera quelqu'un de bien, j'en suis sûr. Quelqu'un fait pour elle, qui lui fera aucun mal, au contraire.

Moi en attendant, j'ai toujours mal.

A chaque fois que je regarde ma main, j'ai mal. Et même en y repensant j'ai mal. J'ai beau me lever, me balader dans mon casino, jouer avec des dés, des cartes, des jetons pour passer le temps, ça change rien. J'ai mal quelque part à chaque fois que je me dis qu'elle sera plus heureuse avec un autre que moi un jour. Et que je peux rien y faire parce que je suis enfermé là.

Mais... Si je sortais?

Si je la revoyais, qu'elle me voyait, qu'elle avait pas encore entendu parler de moi? Peut-être qu'elle reviendrait me parler. Ca me fera peut-être moins mal cette fois. Ou peut-être davantage. Je sais pas. Et si tout ça, ça n'avait été qu'un rêve? Ou un cauchemar? Un souvenir de BugTown.
Je sais pas, je me pose trop de questions, ça va encore casser le plafond qui me sert de tête. Mais... Il est tard... Y'aura peut-être personne dehors... Ou alors elle... Dans les deux cas, je risque pas grand chose, si? Sauf si je la vois et qu'elle me dit qu'elle me déteste de l'avoir abandonné. Ou si les autres lui ont parlé de toi, s'ils lui ont dit tout ce que t'avais fait. Elle va te détester. Elle va plus jamais vouloir te revoir. Comme les autres. Comme tout le monde ici sauf trois gamins.

Il faut que je sorte.

J'en peux plus, je vais devenir fou si je fais rien. Tant pis, je sors. Je préfère me faire tuer par Jack que rester là à me répéter des vérités. Alors j'ai finit par être dehors. Encore. A errer comme une âme en peine, en cherchant quelque chose à faire, ou quelqu'un à voir. C'est ça ma vie. M'échapper et attendre que quelque chose de bien m'arrive pour changer. Sans rien toucher, sans rien casser. Avec un peu de chances, comme ça, ça marchera longtemps! Et ça m'évitera de passer ma vie cloîtré dans une cave à mon image. Tout ce dont j'ai besoin, c'est d'un peu de chance, pour changer. Juste un peu. Juste assez pour la revoir et lui dire que je la déteste pas, que je l'aime.

Oh, bordel non pas ça!

Juste que je la déteste pas, ça suffira amplement. Comme ça au moins, elle saura que je suis pas partit aussi vite parce qu'elle m'embêtais avec ses coutures cassées. Au contraire! Mais elle a pas besoin de savoir le reste, ça lui ferait peur de voir qu'un type comme moi... Elle a pas besoin de savoir ça.
Dans tous les cas, je dois pas être très doué, j'ai encore finit planqué derrière un truc. Un muret cette fois, pas loin de la place centrale de la ville.

J'aurais juste aimé qu'il soit un peu plus haut...



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Mer 12 Mar 2014 - 13:16

Il est partit... Tout simplement... Oh, il l'a pas fait sans rien dire, c'est déjà ça. Il a dit que je parlais pas trop, que c'était lui mais... Mais si c'était lui pourquoi il est partit ? Pourquoi est ce qu'il m'a laissé ? J'ai forcément fait quelque chose de mal... C'est vrais, on ne part pas sans raison. Et le plus souvent c'est parce que la personne avec qui l'on se trouve a fait quelque chose de mal... J'avais du passer pour une cruche à parler de la sorte et voilà, il n'avait pas voulu rester plus longtemps en compagnie d'une femme qui disait n'importe quoi, ça devait être ça... J'aurais surement mieux fait de me taire. Après, peut être que ce n'était pas ma faute mais... J'en doutais fort. C'est vrais, il avait dit qu'il n'était pas censé être là, mais moi non plus ! Et pourtant je ne me suis pas enfuie de la sorte, je suis restée moi...

Je l'ai pas suivi. J'y ai bien penser mais... Qu'est ce que je lui aurais dis ? Je l'avais déjà embêter une fois en le suivant pour lui demander de l'aide alors... Si il était partit deux fois c'est qu'il ne voulait vraiment pas rester avec moi. C'est vrai, on dit toujours jamais deux sans trois, alors... Je l'ai pas suivis. Et puis de toute façon, il y a des gens qui n'aiment pas la compagnie, il est peut être dans ce cas... Moi je sais pas vraiment si j'aime ça, ça me dérange pas d'être toute seule mais... J'étais jamais sortie avant et je connais personne à part le docteur Finkelstein alors forcément... Je peux pas avoir d'avis sans prendre le risque qu'il soit erroné puisque l'homme qui m'a créé n'est pas la compagnie la plus agréable que l'on puisse souhaiter...

D'ailleurs j'ai pas envie d'y retourner... Et peut être que je devrais pas. C'est vrais, qu'est ce qui m'y oblige ? Absolument rien. Je pourrais très bien rester et... Et je sais même pas ce que je ferais si j' retournais pas... J'ai nul part d'autre où aller, je connais personne ici... Et je survivrais pas longtemps si je me contentait de dormir dans la rue. Pourtant c'est tentant, d'autant plus qu'il s'est surement aperçu de mon absence... Tant pis. Je m'en fiche de toute façon, dans le pire des cas il hurlera, c'est pas comme si ça m'affectait beaucoup. Et puis je recommencerais quand même, parce que je veux pas passer ma vie là bas, à faire la cuisine et le ménage...

D'accord, c'est dans ce but que j'ai été créée mais... Est ce que ça signifie réellement que je ne peux servir qu'à ça ? Que je ne sais faire que ça ? Bien sur que non... Alors je ressortirais, et peut importe ce qu'il en pense. Et puis peut être que je le reverrais... Je sais même pas son nom, c'est stupide... Mais j'ai quand même envie de le revoir. Même s'il est partit il à quand même été gentil avec moi, il m'a aidé pour ma main et tout... Et puis je dois avouer qu'il m'intrigue beaucoup... Peut être parce que c'est la première personne qieje rencontre mais... Je pense que c'est quand même plus que ça. Ça ne peut pas être que ça, sinon j'y penserais pas autant...

Quoi qu'il en soit je suis rentrée... Et je me suis fais engueuler. Ah ça, il était en colère... Finkelstein disait que je n'étais pas prête à affronter le monde extérieur mais qu'est ce qu'il en savait lui ?! Il ne me connaissait pas si bien que ça si c'est qu'il pensait, bien sur que si j'étais prête ! Ce n'est pas parce que lui ne l'était pas qu'il devait transférer ça sur moi ! Tout c'était très bien passé je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas recommencer ! Et puis si je ne sortais pas je n'avais aucune chance de revoir l'inconnu de cette nuit... Même si bon, peut être que même en sortant je ne le reverrais pas mais... Au moins j'aurais essayé...

Même si ça à pas vraiment marcher. Il s'est passé quelque chose comme ... Trois jours depuis que je j'ai rencontré, mais je l'ai toujours pas revus. Pourtant je suis sortie. Tout les jours. Je crois que Finkelstein va devenir fous à force mais je m'em fiche. Il à mit des barreaux à ma fenêtre, alors moi j'ai mis de la nocturnaline dans sa soupe. Je resterais pas enfermée là, je veux pas... Alors je sors, par tout les moyens possibles. Et je pense à l'inconnu qui m'a recousu le poignet, même si je l'ai toujours pas revus... Mais j'en ai entendu parler... Enfin je suis pas sûre que ce soit lui, mais je crois. Apparement il s'appelle Oogie Boogie... Et la personne qui m'en à parler à dit qu'il était méchant et que c'est pour ça qu'il pouvait pas sortir...

Mais moi je pense qu'il se trompe. Il peut pas être méchant... Ou alors il à changer, mais il est pas méchante. Pas avec moi. Alors je m'en fiche ce que les gens disent et si je le revois je resterai pas à l'écart à cause d'une rumeur. Surtout qu'elle à l'air d'être fausse cette rumeur... Mettre les gens à l'écart parce qu'ils ont fait une erreur n'est pas une solution... Et les croire foncièrement méchant juste pour ça encore moins. D'accord, au premier abords il n'avait pas l'air très chaleureux mais ce n'était pas une raison, il avait été très gentil avec moi, alors je m'en fiche de ce que les gens disent. Mais j'ai pas essayé de le défendre, parce que si c'est vraiment lui il était vraiment pas censé être là alors... Je voulais pas lui attirer d'ennuis.

Et j'attends... Je me ballade en espérant le revoir vu que je sais pas où le trouver. Je change d'endroit tout les soirs, ça me permet de visiter la ville au passage... Aujourd'hui c'était la grande place. Enfin plus précisément les murets près de la grande place... J'aime bien marcher sur des trucs en hauteur, ça m'amuse. Bon, la il y à pas beaucoup de challenge, c'est vachement large comme truc, c'est pas comme par exemple la balustrade d'un balcon, ce genre de choses. Mais visiblement ça m'à empêché de tomber... Bêtement en plus, j'ai glissé sur une feuille morte, si ça c'est pas ironique....

Mais en tout cas j'ai perdu l'équilibre et je suis tombée. Bien sur, j'ai poussé le petit cris qui allait avec la chute histoire d'être encore plus ridicule. Mais bizarrement je suis pas tombée sur le sol, quelque chose m a à rattrapé... Enfin plutôt quelqu'un. Oh, l'inconnu de l'autre jours ! Décidément je finissais toujours par le bousculer que ce soit en ayant une main qui se ballade ou en tombant ... Au moins, je me suis pas fais mal... Bon en même temps le muret était pas si haut et dans le pire des cas je me déchiré une couture mais... J'étais tout de même heureuse qu'il ai été là, ne serait ce que parce je n'avais pas arrêter de penser à lui et de me questionner à son sujet.

Je lâchais un «... Bonjour. » avec un sourire quelque peu gêné avant de me relever, les joues de nouveaux violettes. Décidément ça devenait une habitude... À croire qu on ne pouvait pas se rencontrer normalement. Peut être que c'était le destin... M'non, c'était plutôt le hasard, si il n'y avait pas eu cette feuille, je ne serais pas tombée et n'aurais sûrement même pas vu qu'il était là... Du hasard donc. Mais un hasard qui faisait bien les chose au moins... Je lissais un peu les plis de ma robe avant de relever la tête vers lui avec un sourire en replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille.

« Merci de m'avoir rattrapée... Je t'ai pas fais mal au moins ?... »


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Jeu 13 Mar 2014 - 20:02






Si quelqu'un me trouve ici, j'suis fichu...

Définitivement fichu. Et s'ils me tuent cette fois? On a bien un bûcher ici. Ca pourrait être une coutume locale d'infliger la peine de mort à quelqu'un comme moi. Il paraît que c'est un peu comme dormir. Ca m'aide pas beaucoup de savoir ça, je dors pas. Si ça se trouve je vais détester dormir si jamais ça m'arrive. Et je peux facilement le comprendre. Avec tous les cauchemars que je crée, ça ne m'étonnerait pas que les miens soient les pires d'entre tous. C'est tellement facile de faire une victime avec un seul petit rêve. Les humains ne sont pas compliqués, mais fascinants à analyser. Ils ont tous les mêmes peurs, homme ou femme, adulte ou enfant, courageux ou peureux. Mourir, avoir mal. Voir quelqu'un mourir, voir quelqu'un avoir mal. Mais pour moi, c'est la routine. C'est "normal". C'est ce pour quoi j'ai été créé. Faire du mal, être un croque-mitaine.

J'ai pas le choix...

Pour chaque chose jolie, il y en a une horrible. Je suis juste pas du bon côté de la ligne, mais j'ai pas choisit ça. Alors je fixe mes bras, tendus devant moi, jusqu'à leur extrémité, en me demandant pourquoi moi j'ai des coutures aussi mauvaises. Pourquoi on m'a fait avec ça. Pourquoi je suis pas comme les autres. Si j'avais pu choisir, j'aurais pas été comme ça. J'aurais été... Comme Skellington. Lui au moins, tout le monde l'aime, même s'il fait peur. Il a pas d'yeux mais personne trouve ça bizarre. Et puis il a des amis, lui...
Moi j'ai juste... Ca. J'ai meme pas de doigts. Que voulez-vous que je fasse avec ça? Même en les regardant je me demande à quoi ça peut bien servir. A jeter des dés, c'est tout. Rien de plus. Inutile donc. Comme moi, comme tout ce que je fais, comme...

Rattraper une poupée qui tombe.

Une seconde plus tôt je fixais mes mains devant moi et soudain elles étaient comblées par une poupée suturée qui sortait de nulle part. Et une telle poupée, il n'y en avait qu'une. J'ai croisé son regard, avec étonnement, en la regardant devenir un peu plus violette chaque seconde qui passe. Je pourrais passer des heures à la fixer comme ça, mais elle prendrait peur. Mais... Juste pour pouvoir décrire chaque couture de son visage et me rappeler à jamais à quel point, aussi grossières qu'elles soient, ses sutures noires lui allaient bien. J'avais juste envie de prendre son visage doucement entre mes "mains" pour la rapprocher encore un peu de moi. Juste un peu plus. Juste assez pour...

Non.

T'es un monstre. Tu fais pas ce genre de choses. C'est pas toi ça. Alors oublies, oublies tout. De toutes façons elle a déjà détourné le regard pour se relever et remettre sa robe et ses cheveux en place. Une vraie poupée. Parfaite jusque dans son attitude angélique. Même décoiffée, la robe froissée par sa chute, elle a l'air plus jolie que n'importe quelle autre poupée. Que n'importe quelle autre femme en fait. Et moi à côté de ça, je me lève en regardant juste derrière moi pour m'assurer qu'il n'y a toujours personne dehors à cette heure, les sourcils froncés par cette angoisse. J'ai peur d'être surpris ici. Et c'est bizarre pour un croque-mitaine. Mais j'ai pas envie de finir plus enfermé que je ne suis déjà. Et d'un autre côté, j'ai juste envie de profiter du peu de temps qu'il m'est accordé de passer avec elle. Même si tout ce traîne dans mon esprit malade, c'est l'envie de l'avoir de nouveau dans mes bras, même si ce n'est qu'un accident, même si c'est juste un geste irréfléchi ou une erreur. J'ai juste envie de la sentir encore près de moi. Tant pis si ce n'est pas réciproque, si elle regrette après, ou si je me fais mal en le faisant. J'ai juste envie de savoir qu'elle est là et que je peux l'avoir pour moi, au moins une seconde ou deux...
Mais ça n'arrivera jamais. C'est une poupée. Elle est jolie, douce, fragile... Et moi je suis un croque-mitaine aussi monstrueux qu'effrayant. Si vous saviez comme c'est harassant de rêver tout les jours du meilleur en sachant qu'on ne les aura jamais. Je peux toujours rêver qu'un jour je serais l'homme qu'elle attend, que je pourrais tout lui offrir et qu'elle serait heureuse dans mes bras. Je ferais tout pour elle et en retour elle m'aimerait, c'est tout ce que je lui demande. Il n'y aurait que nous, qu'une grande maison normale, dans une ville normale. Et on vivrait comme on l'entend. On partirait où on veut quand on veut. Juste pour être sûr que peu importe où, quand, comment. Qu'importe les circonstances, quelles qu'elles soient! On sera toujours ensemble et on finira par s'aimer davantage. Parce qu'on est faits pour. Je ne demande pas la Lune, même si j'aimerais. Je voudrais juste quelqu'un qui m'aime autant que je l'aime. Un semblant de réciprocité. Juste une personne pour me prouver que tout le monde ici ne me déteste pas pour mes erreurs. Je n'ai pas besoin que tout le monde pense que je suis quelqu'un de bien. Juste une personne. Une seule. Juste un contre exemple. Juste une bougie au fond de ma prison noire comme l'Enfer. Une minuscule lumière qui me permette de croire que je n'ai pas encore tout perdu. Qu'il me reste... quelque chose... n'importe quoi...

Mais même c'est trop.

Je ne le mérite pas, ou plus. De toutes façons je suppose que c'est mieux pour elle comme ça. J'ai beau rêvé que je peux tout lui donner, je n'ai rien. Plus rien. Elle serait malheureuse comme une tombe avec moi. Je suis maladroit, méchant, et je vis dans une cave. Elle mériterait un château et un prince, un vrai. Pas un type qui a perdu sa ville. Il suffit de la regarder, avec son visage de poupée et sa robe en haillons... Elle  mérite amplement sa robe de princesse et son diadème... Dans un palais en crystal où un type élégant et raffiné l'attendrait. Et lui il pourrait l'aimer comme elle le mérite. Moi pas.
Réfléchis, bon sang! Tu te tuerais avec un coeur pareil si tu venais à l'aimer. Il est pas mécanique, il est juste... minable. Parce que plus on perd les choses qu'on aime, et moins on est capable d'en aimer de nouvelles. C'est trop d'émotions, trop de souvenirs qui remontent. Pour chaque étreinte d'elle, ce serait une des âmes perdues de ma ville qui me reviendrait en mémoire et me rappellerait que je l'ai abandonné, comme toutes les autres.

Mais si on me laissait ma chance...

Juste une. Une seule. Je tire les dés et je prends ce que le hasard veut bien me donner! Peu importe ce que c'est! Tant pis si je dois tout abandonner maintenant, c'est le jeu. Mais si je gagnais pour une fois... Si au lieu de perdre tout ce qui me tient à coeur, je pouvais offrir ce dernier à quelqu'un qui le mérite... A quelqu'un qui ne me fera pas de mal, même en s'écrasant sur moi.

"Non, non... T'en fais pas pour ça..."

Je sors de mes rêveries, un peu triste à l'idée que tout ça, ce n'était qu'une image dans mon esprit. Juste un joli petit rêve comme tous les autres, bientôt dévoré par les cauchemars qui m'envahissent et me rappellent tout ce qu'elle risquerait en restant avec moi. C'est horrible d'avoir envie d'aimer plus que tout au monde et de se retenir pour protéger cette personne qui vous ai si chère. Mais si je lui forçais la main, elle ne serait pas heureuse. Et je ne sais pas si je le serais aussi pour cette raison. Elle sera heureuse avec un autre un jour, j'en suis certain. Et moi... Tant pis. Je suppose que je l'aurais mérité.

"Mais toi tu t'es pas fait mal?... J'ai même pas vu d'où t'étais tombée..."

Par réflexe, je me tourne vers le muret, essayant de juger la hauteur de sa chute. Mais je regarde surtout au delà, toujours dans la crainte de voir quelqu'un passer par là. Toutefois, je retourne assez rapidement la tête vers Sally, en la regardant avec un semblant de sourire maladroit. Si je me laisse aller, je vais sourire comme un crétin. Et si je me retiens trop, je vais lui faire peur, ou bien elle va croire que je la méprise. Mais ce n'est pas le cas du tout! Alors... Le sourire maladroit un peu retenu et forcé à la fois c'est encore le mieux.
Au moins elle a l'air bien. Pas d'éraflure ou de nouvelles coutures nécessaires. Rien. Elle est parfaite. Comme la dernière fois. J'en profite d'ailleurs pour baisser les yeux une seconde vers son poignet et constater qu'elle a encore la couture que je lui ai réparé l'autre soir. C'est stupide, mais ça détend un peu mon sourire de voir qu'elle a une partie de moi avec elle, où qu'elle aille. Avec ça, peut-être qu'elle ne m'oubliera pas. Ou en tout cas qu'elle gardera au moins un bon souvenir de moi. Enfin, pour le moment, tout ce qu'elle doit garder en mémoire c'est que je suis partit rapidement l'autre nuit, sans mêem lui donner d'explication valable ou lui dire au revoir. Et là j'ai même oublié de lui dire bonjour!

"Et bonsoir... J'ai oublié de te le dire..."

Je manque de tact des fois, ça me fait baisser les yeux à cause de la gène...

"Pardon d'être partit si vite l'autre soir. Mais je pouvais pas rester dehors si tard... J'aurais bien voulu mais... Je pouvais pas."

Si seulement elle savait à quel point j'aurais voulu rester avec elle ce soir-là... Et celui-ci aussi...



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Lun 21 Juil 2014 - 7:36

« Oh, pas de très haut, du muret en fait... »

Non, elle n'était pas un ange tombé du ciel, juste une poupée maladroite incapable de tenir sur ses jambes... Ce qui n'était pas toujours du plus pratique... Même si là, elle était plutôt bien tombée...Dans tout les sens du termes puisqu'on l'avait rattrapé...Et c'était d'ailleurs la personne qu'elle avait envie de voir qui l'avait rattrapé, donc, elle n'avait pas à se plaindre. C'est fou comme il l'avait très vite intrigué...Elle ne le connaissait même pas mais... Elle voulait le connaître. Ca pouvait peut être sembler bête mais... Sally était persuadée que c'était quelqu'un de génial et elle voulait vraiment le connaître...

Peut être plus qu'elle ne voulait connaître quiconque. En même temps, elle ne connaissait pas vraiment les gens, mis à part Finkelstein puisqu'elle ne pouvait pas vraiment sortir...Et puis, elle ne se mêlait pas facilement aux autres, elle préférait rester à l'écart c'était plus...Facile. Qu'est ce qu'elle aurait bien pu avoir à dire aux gens en même temps ? Ce n'est pas comme si elle avait une vie très passionnante, son quotidien se résumant à faire la cuisine et le ménage...Pas très bien d'ailleurs. Oh bien sûr, elle pourrait le faire comme il faut mais ... Elle n'en avait pas l'envie. Après tout, pourquoi le ferait elle ? Pour Finkelstein ? Et puis quoi encore... Elle ne l'aimait pas. Peut être qu'il lui avait donné la vie mais...Elle n'estimait pas être à lui, elle ne voulait pas être sa chose.

En fait, ce n'était pas tellement l'idée d'appartenir à quelqu'un qui lui déplaisait, non, c'était de lui appartenir à lui... C'était une poupée, alors forcément, elle aimait qu'on joue avec elle, elle était faite pour ça mais... Elle ne voulait pas que n'importe qui joue avec elle, et surtout pas ce faux docteur qui ne l'était probablement que de nom... Mais bon, qu'est ce qu'elle pouvait bien faire d'autre ? Elle aurait très bien pu partir, oui, mais pour aller où ? Elle n'avait nul part où aller... Mais bon, ça n'empêchait rien au fait qu'elle ne se laissait tout de même pas faire.

Et puis de toute façon, elle n'était pas avec cet horrible homme elle était avec... Oh, elle ne connaissait même pas son nom.... Mh, il faudrait remédier à ça. Mais pour le moment elle s'en fichait, il lui souriait et c'était tout ce qui lui importait ! Il n'avait pas l'air froid comme la dernière fois, non, il lui souriait... Bon, d'accord, c'était un sourire un peu maladroit mais... Un sourire quand même. Et puis il avait l'air gentil... Enfin, non. Il n'avait pas l'air spécialement gentil mais... Il lui semblait gentil, ou du moins, elle avait l'impression qu'il le serait avec elle. Et puis il avait l'air un peu timide... Ou gêné... Peut être qu'il n'était pas doué non plus avec les gens... Et que c'était pour ça qu'il était partit si vite la dernière fois...

... Il ne pouvait pas rester ? Mais pourquoi ? Une moue boudeuse s'afficha sur son visage l'espace d'une seconde. Elle non plus ne pouvait pas rester, à vrais dire, elle n'était même pas censée être là, mais ça ne l'empêchait pas d'y être, là, bien en face de lui et de lui parler... Et elle ne comptait pas partir en courant de si tôt, elle voulait rester avec lui ! Sans trop savoir pourquoi mais...Elle voulait y rester ! Ca lui semblait...Naturel d'être avec lui, et puis comme dit plus tôt, elle voulait vraiment le connaitre.

« Pourquoi tu pouvais pas rester ?... Enfin je veux dire, c'était aussi important que ça ? Parce qu'on peut toujours... Par exemple, je suis pas censée être ici mais pourtant... Je suis là. Et j'ai envie d'y rester parce que t'es là et que... J'ai envie de te connaître, même si j'ai cette tendance à trop parler quand t'es là... Pourtant d'habitude je parle pas beaucoup mais avec toi c'est... Je ne sais pas, ça semble...Naturel. »

Cette fois ci, c'est son sourire à elle qui devin maladroit.

« ... Je m'appelle Sally. »


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Mar 5 Aoû 2014 - 23:55






Sally...

Alors elle s'appelait Sally. Ca sonnait bien, doux, calme, joli. Comme elle en fait. J'en venais un peu à me demander si mon propre nom sonnait si terrifiant et bizarre que ça. Sans doute que oui. Surtout que c'était un surnom avant tout. Et des surnoms comme ceux-là, on ne les choisit pas vraiment, ils s'imposent à vous. Alors qu'elle, si j'avais du lui donner un surnom, ça aurait été quelque chose d'aussi doux et apaisant. Babydoll peut-être...
J'aurais tout de même préféré continuer à l'appeler Dollface, ça m'aurait évité d'avoir à lui mon nom à mon tour. Si je lui répondais sincèrement, elle allait me fuir comme la peste, exactement comme le faisaient déjà tous les autres. J'aurais voulu qu'elle continue à ne pas voir le monstre, le croque-mitaine, seulement moi et ce qu'elle pouvait avoir envie de savoir à mon sujet. Je ne voulais pas être la bête de foire encore une fois. J'en avais assez qu'on me regarde comme si j'étais simplement le reflet d'une peur, que ce soit la mort ou la douleur. Les gens aiment les monstres. Ca leur donne des frissons, une montée d'adrénaline, du spectacle. Paradoxalement, je ne connais pas un seul monstre qui aimerait qu'on le fixe comme un animal. Pour une fois que je n'avais pas à me cacher pour discuter avec quelqu'un. Pour une fois que quelqu'un me regardait comme quelqu'un et non pas comme quelque chose. J'ai pas choisit d'être la risée de la ville...

"... Dante... Moi c'est Dante..."

D'habitude j'évitais de donner mon vrai nom. En même temps, on me laissait rarement la liberté de me présenter comme je le souhaitais. C'était le surnom qui primait sur le reste. Comme une mise en garde pour intimer aux autres de reculer avant d'en savoir plus.

On n'a peur que de ce qu'on ne connaît pas après tout.

Je ne connaissais pas Sally. Ni la peur. Mais jamais je n'aurais pu avoir peur d'elle. De la faire fuir peut être, mais pas d'elle seule. Surtout pas à la vue de son sourire qui sonnait faux. Mais pas faussement bienveillant, juste faux comme une note de débutant au piano. Elle ne devait pas être très ouverte aux autres elle non plus. Je me demandais un peu pourquoi. Si j'avais été comme tous les autres, j'aurais été le premier à aller la voir.

Peut-être pas... Mais j'aurais voulu.

Elle avait avoué vouloir me connaître un peu plus tôt. J'étais davantage marqué par la sonorité presque symphonique de son prénom, mais ses paroles d'avant ne m'avaient pas échappé pour autant. Elle... Elle voulait me connaître d'après ses dires... Non seulement c'était une première, mais aussi une surprise. Comment une poupée comme elle pouvait vouloir nouer des liens avec moi?
J'en baissais le regard en essayant d'éviter de la regarder une seconde de trop. A chaque fois que je la voyais je me rendais un peu plus compte de sa beauté fanée. Elle aurait été incroyablement belle sans ses coutures qui s'étaient emparé de sa peau comme du lierre. Une rose au milieu des ronces. Malgré tout, c'étaient sans doute ces ronces qui me plaisaient le plus chez elle. Loin de l'esthétique parfait d'une poupée banale, elle s'illustrait originalement avec ces sutures maladroites et fragiles. Comme son sourire que j'espérais ne pas voir craquer aussi vite qu'un de ses fils. Rictus qui n'était apparu qu'une fois sa confusion évaporée. Comment j'arrivais à trouver ça tout aussi joli à regarder que ses coutures... Elle s'était pratiquement emmêlé les pinceaux dans sa propre tirade avant de sortir tout simplement "Je m'appelle Sally." Je devais l'intimider, c'était sûrement ça. De toutes façons c'était forcément de ma faute, il n'y avait personne d'autre ici. Elle avait aussi posé quelques questions dans la foulée. Je n'avais pas tellement envie d'y répondre de peur que les réponses ne l'effraient mais... Je ne pouvais pas la laisser sans réponse...
Je relevais un peu mon regard vers elle, sans pour autant la regarder en face plus d'une seconde. J'aurais voulu, mais je préférais me retenir de le faire. D'autant plus qu'il n'y a rien de plus angoissant qu'un regard vide de globes oculaires. En tout cas pas à ma connaissance.

"Je... Je suis mal à l'aise dans la foule... Alors j'ai préféré partir avant que des gens ne passent par ici. C'était pas pour t'éviter, je t'assure. J'aurais voulu tomber sur toi un peu plus tôt... Enfin que tu me tombe dessus plutôt."

Mon regard se porta vers le muret duquel elle était tombée un peu plus tôt. Elle aurait pu se faire mal. Certes il n'était pas très haut mais... Il y avait des pierres tombales pas loin et un accident est si vite arrivé. Ca aurait été malheureux et la simple idée de la voir souffrir stagnait dans ma tête jusqu'à me faire mal et me forcer à changer de pensée.
Je lui pris alors la main pour s'éloigner un peu de ce muret et par la même occasion de la place adjacente au cimetière sur laquelle n'importe qui pouvait passer n'importe quand. J'avais si peu envie de lâcher sa main quand j'en suis venu à continuer de marcher tout en entamant de nouveau la discussion pour profiter de ce minuscule contact encore un peu sans qu'elle ne le remarque ou ne s'attarde dessus.

"T'as dit que t'étais pas supposée être ici... On te l'a interdit ou...? Ca me regarde peut-être pas... C'est juste que moi aussi je.... Je ne suis pas vraiment supposé rester dans les parages."

Mais la Lune était si belle ce soir encore que je n'avais pas pu refuser de la voir. Et s'il n'y avait eu qu'elle pour attirer mon regard de temps en temps alors que nous continuions de marcher.
J'avais tellement de questions à lui poser. Même des questions idiotes un peu. J'avais juste envie d'en savoir plus sur elle, c'est tout. Et envie de l'entendre y répondre surtout, même si les réponses n'étaient pas forcément à hauteur de mes attentes. Je craignais juste d'entendre "mon fiancé" ou "mon mari" au détour d'une conversation. Elle avait évoqué son interdiction de sortir de nuit seule après tout, enfin plus au moins. Elle avait peut-être quelqu'un dans sa vie qui s'attendait à ce qu'elle dorme près de lui au lieu de s'attarder dans les cimetières avec un parfait inconnu. Belle comme elle était, et charmante avec ça, ça ne m'aurait pas étonne de la voir au bras d'un autre depuis le temps. Douloureuse pensée qui me remettait un peu les pieds sur terre. Une femme comme elle, c'était peine perdue. Je n'en demandais pas tant après tout, je voulais juste quelqu'un avec qui partager quelque chose, pas un lit ou une paire d'alliances. Juste... Partager des souvenirs, des expériences, évoluer ensemble. Mais quelqu'un d'autre faisait sans doute déjà ça avec elle.
Je retins un soupir en songeant à cette funeste possibilité. Je l'imaginais très distinctement à en étreindre un autre, presque aussi bien que je l'imaginais dans mes bras. Chaque détail me faisait aussi mal que si on m'avait arraché une couture point par point. Mais une vicieuse facette de mon esprit s'amusait à me remettre cette image d'elle avec un autre en tête.

Elle ne t'aime pas et ne t'aimera jamais.

C'était sans doute vrai. N'importe qui ici était plus fréquentable que moi. Et ça encore, ce n'était que le début. Si, par miracle, elle se retrouvait finalement toute à moi, je ne pourrais même pas la combler, je ne pourrais même pas la rendre heureuse. Pas en m'enterrant chaque jour au fond d'un casino miteux, attendant que la Lune se lève pour sortir avec la crainte persistante que quelqu'un me trouve et me rappelle à l'ordre. Elle méritait de vivre, de s'épanouir, d'être libre. Pas de s'enfermer avec moi dans un quotidien morbide sans le moindre échappatoire vers une meilleure éternité que celle que j'avais à lui offrir.

Elle regretterait de t'aimer...

Exactement. Même si elle le faisait un jour, elle s'en mordrait les doigts et le bras entier avec. Alors ça finirait forcément mal et elle me fuirait comme tous les autres pour aller avec quelqu'un de mieux que moi. Ce ne serait pas dur à trouver. Skellington était libre après tout. Là encore, mon esprit pervers s'inventait toutes sortes d'images et de souvenirs qui, même s'ils étaient vrais, ne seraient jamais mis face à moi. Malgré tout les images qui s'offraient à moi me dégoûtaient autant de moi-même et de ma nature pessimiste que de la situation elle-même.
Je refusais déjà de l'imaginer heureuse avec un autre. Comblée par un autre. Etreinte par un autre. Chérie par un autre. Je ne savais même pas ce qui était le plus douloureux entre cette persuadante idée que c'était un salaud qui ne prendrait pas soin d'elle comme il le faudrait et l'idée qu'il puisse la rendre nettement plus heureux que je ne le pourrais jamais. Pourquoi j'étais tel que j'étais et pas comme elle le méritait?...

"Je ne suis jamais vraiment supposé être nulle part de toutes manières..."

Je lâchais sa main doucement, réalisant peu à peu l'erreur que je faisais en tombant amoureux d'elle. J'allais forcément devoir l'abandonner à un moment ou à un autre et j'entendrais parler de son nouvel amour par le biais de Lock, Shock et Barrel. Je ne pourrais pas y échapper et même si c'était possible, je voudrais en savoir plus. Curiosité maladive, sadique. Cette envie presque délirante de voir la chose par soi-même, d'être fixé, d'avoir chaque détail, chaque image qui se fige à jamais dans votre esprit et vous blesse chaque fois qu'elle revient à la surface. Passé, présent, futur, qu'importe. Ce genre d'images, quoiqu'il vous arrive, reste à jamais, comme une maladie, comme un insecte de trop dans vos coutures qui se déplace trop lentement et trop méthodiquement pour ne pas le sentir en soi. Une créature plus vicieuse que la dépression causée par quelque malheureux souvenir d'une ville en ruines. La dépression est un corbeau qui attend en vous fixant le moment où il pourra jouer les rapaces et vous dévorer comme le déchet vivant que vous êtes. Mais ça... Cette jalousie qui vient avec un amour pas encore consommé, c'est pire. C'est un loup déguisé en biche. Un prédateur qui mordra au moment propice après s'être fait passer pour un espoir vain.
Je craignais la morsure plus que la mort pure et simple de cet espoir. Sans elle, je revenais tout simplement à une vie faite d'attente et de sorties cachées simplement pour voir un astre muet me donner le semblant de sourire que j'attendais de la part de quelqu'un. Est-ce que j'avais envie de tout détruire une fois encore? Non. Mais pour avoir vu ma propre ville et tous les gens que j'aimais mourir à petit feu, je savais que je préférais encore le bûcher d'HalloweenTown plutôt que les cendres de BugsTown.

"Sally..." commençai-je en me tournant vers elle après avoir marqué l'arrêt

Je mourrais d'envie de l'étreindre, là, sur le champ. La garder contre moi, sentir son coeur de poupée battre au même rythme que le mien, lui dire que je l'aime...
Pensée folle qui se concrétisa seulement par ses mains que je pris dans les miennes. Je voulais être sûr qu'elle ne partirait pas, qu'elle ne me fuirait pas avant que j'ai terminé ce que je souhaitais dire.
Les cendres, Boogey, les cendres...
Cendres ou brasier, je ne pouvais pas partir une fois de plus sans rien avoir changé. Je ne pouvais pas attendre que l'étincelle que je voyais en elle s'éteigne ou consume le peu qu'elle avait enflammé. On parlait bien de flamme pour évoqué l'amour naissant. Et je sentais quelque chose en moi qui brûlait bien trop pour que je le garde ainsi plus longtemps. Plutôt brûler mes ailes que les siennes, elle qui ressemblait tellement à un ange arrivé de nulle part, tombé peut-être. Peu importe. Un ange déchu, c'est plus proche de la tombe qu'est ma vie après tout.

"J'ai besoin de savoir... Quand tu disais que me parler ça te semblait naturel et que tu voulais me connaître, je ressens la même chose. J'y connais rien pour ce qui est des autres mais je sais que j'éprouve quelque chose pour toi et... et j'espérais que peut-être... C'était... Réciproque..."

Si javais eu des yeux pour pleurer, nul doute qu'ils auraient été trempés pour ne pas dire larmoyants. L'émotion sans doute, ou juste le myocarde dans mes insectes qui se crispait et se relâchait aussitôt. Ce n'était plus un feu, c'était toute une ville en flammes, encore une. Un brasier qui s'étendait de plus en plus alors que j'attendais, le regard noyé dans le sien, sa réponse.
Mais peut-être que je ne voulais pas l'entendre, que je préférais une ville en flamme, un coeur en flamme, plutôt qu'en cendres. Qu'est-ce qui m'avait pris? Pourquoi je venais de tout gâcher?

"... Pardon."

Je lâchais immédiatement ses mains en réalisant mon erreur, ma nouvelle erreur. J'avais parfaitement ruiné ce que je m'étais efforcé de construire. Une fois de plus. J'avais donné mon vrai nom, j'avais évité d'agir en monstre, j'avais même persisté à venir aux abords du cimetière, près de la place publique, pour être sûr de ne pas la manquer.

"Je devrais partir."

Je m'étais enfuit. Encore. Je ne lui avais pas laissé le temps de répondre, de faire son choix, j'étais partit avant l'échec, avant l'erreur. A quoi je m'attendais? Sincèrement... J'étais stupide. Tout bonnement stupide.
Mais par dessus les images lancinantes d'elle dans les bras d'un autre, j'avais en tête les erreurs que je ferais, la tristesse que je lui  sans rien pouvoir y faire.

L'asseoir sur un bureau et la sauter après l'avoir menacée...

Toutes les erreurs. Toutes. J'en avais le souffle court alors que j'avais finit ma course assis dans une tombe à moitié creusée au fond du cimetière. Presque des tremblements que je pouvais assurer ne pas être dus aux insectes grouillants en moi. J'aurais fait des erreurs si je l'avais eu rien que pour moi. Bien trop d'erreurs. Je devais mettre un terme à ça maintenant, avant d'en arriver là. Avec le temps j'oublierais même son visage et l'image de ses lèvres contre celles d'un autre. J'en sanglotais au fond de mon trou à la simple idée que je l'avais perdu avant même de l'avoir. Mon souffle et mon coeur s'accordaient dans la désharmonie, allant tous deux trop vite sur un rythme différent. Et mes pensées prenant ce tintamarre pour partition.
Son coeur, son corps, tout. Dans les bras d'un autre. Dans les miens. Cassée, déchirée, décousue. Aimant un autre. Couchant avec un autre. Ou moi. Et se retrouvant brisée par ma faute. Dans les deux cas, je n'en serais jamais heureux. Mais au moins si je la laissais maintenant, elle avait une chance d'être heureuse avec quelqu'un de bien, avec autre chose qu'un monstre, un paria.

Aimant un autre...

Je ne supportais pas l'idée de l'imaginer ailleurs qu'avec moi. Alors pourquoi je faisais tout pour qu'elle s'éloigne?! Je n'en pouvais plus, c'était déjà trop pour moi. Je ne supportais pas d'être seul, mais je supportais encore moins la fragile possibilité que quelqu'un tienne à moi. Je préférais rester seul, ne faire de mal à personne, me contenter de moi et moi seul faute de pouvoir contenter quelqu'un.
Elle avait envie de liberté, ça se lisait dans ses yeux et dans le son de sa voix quand elle avait dit qu'elle n'aurait pas du être là alors qu'elle y était. Moi je n'aurais pas pu lui offrir cette liberté même en fournissant tous les efforts du monde. J'avais trop peur de la perdre pour imaginer une seule seconde la laisser totalement libre. Je voulais qu'elle soit mienne, mais je ne voulais pas l'étouffer, lui faire du mal. Je voulais en faire ma poupée, ma Dollface, ma femme peut-être.

Je délire...

Elle... Avec quelqu'un comme moi... Jamais. Jamais ça n'arriverait. Pas en lui ayant mentit sur toute la ligne dès le départ. Je suis Oogie Boogie, je suis un monstre et je le resterais à vie après ce que j'ai fait! Elle ne mérite pas un monstre! Elle ne mérite pas qu'on la fasse souffrir!

Et moi je mérite d'être seul...

"Je suis désolé... Je suis tellement désolé..."

De ne pas être à la hauteur, de ne pas être comme je le devrais, d'être là en boule dans une tombe même pas finie au lieu d'être avec elle à la chérir comme il le faudrait, comme elle le mériterait. Mais je ne suis pas parfait, je n'ai pas ma place avec les autres, avec elle. Je ne peux pas la laisser me suivre dans l'Enfer que je vis chaque jour, je ne peux pas la laisser sombrer avec moi. Elle n'a pas besoin de ça, surtout pas. Elle ne serait jamais heureuse avec moi, jamais. Et moi je ne supporterais pas de la voir malheureuse avec moi. Je préfère encore la voir heureuse dans les bras d'un autre.
Je lève les yeux vers la Lune, ma chère Lune qui me paraît soudain si triste alors qu'elle n'a pas changé d'humeur contrairement à moi. Je suis désolé d'avoir fuit...

D'un hôtel à Londres en la laissant seule...

J'aurais voulu rester, j'aurais voulu passer chaque heure de ma vie avec elle. Mais pas au risque de lui faire du mal. On me traitait différemment pour une raison. Je suis dangereux, tricheur, méchant. Tout finit toujours mal avec moi pour la simple et bonne raison que je suis un croque mitaine. C'est dans ma nature de blesser les autres et de détruire leurs rêves, leurs espoirs, tout. Je casse tout ce que je touche, même ce qui est intangible.

"Si j'avais brisé son coeur, je ne me le serais jamais pardonné..."

J'en venais à parler seul, une habitude sans doute à force de toujours vivre à l'écart. J'espérais juste que personne ne passerait, m'entendrait, et me ferait retourner au fond de mon cachot immédiatement. Ou pire...

"Elle mérite quelqu'un de bien, quelqu'un de mieux que moi... Pourquoi j'ai eu cette idée idiote de tomber amoureux d'elle... Oogie Boogie... Amoureux... Amoureux d'elle! Je suis le pire des imbéciles. Jack a eu raison de m'enfermer. Je suis mieux à l'écart, je fais de mal à personne comme ça. Surtout pas à elle."

Je relève les yeux vers la Lune, pensif en fixant ma seule interlocutrice à jamais.

"Pourquoi il a fallut que ça m'arrive à moi..." je rebaisse les yeux, honteux "Pourquoi je ne pouvais pas être comme tout le monde, être comme il fallait. J'aurais pu la rendre heureuse, j'aurais tellement voulu! Mais je ne suis bon qu'à provoquer des accidents, tout le monde le dit. Je ne suis qu'un bon à rien, un monstre..."

Un monstre...

L'ombre qui cache le peu de lumière d'une Lune en pleine nuit. Le peu d'espoir pendant un moment sombre, c'est moi qui le brise. Je suis toujours fautif, toujours. C'est ma faute si je suis tombé amoureux d'elle. C'est ma faute si j'ai fuit juste après.

"C'est ma faute si maintenant elle me déteste... Alors que moi je l'aime encore..."

Malgré tout ce que j'ai fait, malgré les erreurs que j'ai déjà commise et dont je suis le seul coupable, je l'aime toujours autant. Elle me hait, j'en suis sûr. Mais malgré ça je ne peux pas m'empêcher de penser à elle et d'avoir bien plus que des papillons dans le ventre en revoyant son visage dans mes pensées.
Je me recroqueville de nouveau, la tête sur mes bras, eux-mêmes posés sur mes genoux repliés. Tout ce que je demandais c'était quelqu'un rien que pour moi, mais j'avais tout gâché, comme toujours. J'avais besoin d'elle, je le savais, mais c'était égoïste de ma part de vouloir la garder pour moi seul alors que j'allais lui faire du mal. C'était comme avoir un jouet, je ne voulais pas ça, pas pour elle, ni pour personne d'ailleurs, malgré ce que les gens croyaient. Je voulais quelqu'un, pas seulement une poupée jolie comme les autres et idiote à mourir. Je voulais une poupée belle à mes yeux et... assez gentille pour me supporter...
Impossible au final... Totalement impossible. Alors j'aurais eu mieux fait de partir et de retourner m'enfermer dans mon casino sans jamais en ressortir, pas même pour voir la Lune, pas même pour voir si Sally allait bien. Ca aurait été mieux comme ça, mieux pour tout le monde, surtout elle, et même moi...

Je me faisais du mal autant qu'à elle...

Ca ne m'aurait jamais autant manqué d'avoir quelqu'un de plus que la Lune si je n'avais pas commencé à parler à Sally. Le manque, le besoin... Ca ne vient pas sans préambule. Il faut sans doute avoir connu l'amour pour en manquer. Je ne préférais pas connaître celui de Sally pour m'éviter le déchirant sentiment de vide qui m'envahirait quand elle me laisserait.

L'amour, c'est de la folie...

Chercher le remède à son propre poison. Et vice versa. S'empoisonner pour au final pouvoir supplier le remède de ne pas partir. Ca expliquait le mal qui s'était emparé de moi alors que j'avais jeté la seule solution à ce problème épineux. Tragédie.
Rien ne changerait jamais alors. Ce serait ça ma vie, pour toujours. Je commençais à me demander si je le supporterais, si ça durerait longtemps, si je serais plus heureux en mourant dès le lendemain. Et plus simplement si je serais heureux un jour. Sans elle. Sans la revoir, sans lui reprendre la main. Est-ce que je parviendrait à oublier le peu que nous avions vécu ensemble? Est-ce que je pourrais revoir la Lune demain sans la trouver tristement seule dans son ciel étoilé malgré tout? Si la peine s'atténue à un moment donné, j'aimerais qu'elle tâche de le faire plus vite. Souffrir un peu moins... Pour une fois, juste une fois... Je ne demande pas la Lune, au sens propre comme au figuré. Je vais la voir, je la regarde, je lui tiens compagnie, mais je ne demande pas à l'avoir pour moi seul, ce serait égoïste.

Sally était ma Lune.

Cette lumière faiblarde qui parvenait tout de même à faire écho en moi, assez pour que je sorte de ma prison juste pour la voir un instant. Je ne pourrais jamais l'avoir, je ne pourrais jamais être tout à elle non plus d'ailleurs.
C'était ainsi fait. Comme le Soleil et la Lune. Un Soleil noir et une Lune rousse, mais l'idée restait la même. On ne voit jamais la Lune et le Soleil ensemble dans un même ciel, peu importe si l'un se laisse mourir chaque soir pour laisser l'amour de sa vie prendre sa place. Ce soir, c'était mon crépuscule, mon sacrifice personnel. Présomptueux, je sais, mais je me connaissais assez bien - et je connaissais tout aussi bien ma situation actuelle - pour savoir que Sally... Rien que ce nom... Que Sally finirait mal avec moi. Et pour savoir également que j'allais en souffrir. Mais c'était nécessaire, j'en étais certain, pour qu'elle soit heureuse et qu'elle connaisse un semblant de vie agréable. Ce serait possible, mais sans moi, sans mon involontaire éclat sombre, sans ce brasier ombrageux qui se déplace avec moi.
Je préfère lui dire adieu que la voir sombrer avec moi. Je préfère la laisser seule dans son ciel plein d'étoiles que perdue dans mes nuages orageux.

"Je l'aime..."

Et j'aurais voulu le lui dire en face. Encore et encore. Lui susurrer en l'enlaçant, ou lui crier à chaque fois que je suis trop loin d'elle. Mais dans tous les cas j'avais envie qu'elle le sache et envie de pouvoir le lui dire en toute liberté. Si seulement j'avais pu révéler ces sentiments au grand jour. Pas pour le hurler à tout le monde ou m'en vanter, juste pour le lui dire à elle et à elle seule. Je me fichais bien que les autres m'entendent et le sachant, je voulais simplement ne plus avoir à cacher ça, à lui cacher ça surtout. J'avais l'impression de lui mentir et j'aurais préféré pouvoir lui révéler ce que j'éprouvais à son égard. Absolument tout lui avouer, oublier ce sentiment qui m'habite nuit et jour depuis que je l'ai vue la première fois. Tous ces petits instants à la regarder, pratiquement sans parler, sans rien se dire d'exceptionnel, sans faire quoique ce soit d'extravaguant. On n'avait fait que discuter un peu, elle m'était tombée dessus, je l'avais recousu maladroitement, et pourtant avec ce peu de souvenirs qui s'étaient déjà incrustés dans ma mémoire, je parvenais à croire sincèrement que je l'aimais, que je voulais me l'approprier, aussi égoïste que ce soit, je voulais avoir la certitude qu'elle m'appartenait. Pas comme BugTown, pas comme mon casino, mais comme... Comme ma poupée...
Même ce droit je l'avais perdu. Je n'avais pas le droit d'avoir la libre expression de mes sentiments. Ma prison me semblait de plus en plus petite, de plus en plus oppressante. Comme si les murs se rapprochaient... Ou plutôt comme si je découvrais enfin les murs que je n'avais jamais osé regarder. Ce n'était pas juste de ma ville qu'on m'emprisonnait loin, ce n'était pas ma liberté qu'on m'avait volé.

C'était Sally.

C'était d'elle qu'on m'emprisonnait, c'était elle qu'on me volait. Quand étais-je devenu assez monstrueux pour qu'on m'empêche d'être amoureux? Quand avais-je cessé d'entendre mon coeur battre sous ce monticule d'insectes grouillant en moi? Et surtout... Depuis quand est-ce que j'avais des chaines invisible aux poignets? Laissez-moi une seconde chance, je ferais mieux. Laissez-moi essayer. Laissez-moi sortir...

Laissez-moi Sally...

Je ne la casserais pas. Je ne la rendrais pas aussi mauvaise que moi. Je ne la toucherais pas s'il faut. Mais laissez-la moi. Si je dois être privé de tout, je vous l'accord, je vous laissez faire de moi ce que vous voudrez, mais ne m'enfermez pas loin d'elle, ne m'empêchez pas de la voir, de lui parler, de l'aimer. Ou alors permettez-moi de la faire mienne avant. De savoir qu'elle est à moi, même si c'est possessif, égoïste, aussi monstrueux que moi, mais ne me forcez pas à retourner dans le noir avec pour seule pensée l'idée qu'elle m'oubliera pour remplacer le peu de souvenirs qu'elle a de moi par le visage d'un autre. Moi je sais que je ne pourrais pas, je ne pourrais pas découdre point par point le fil formant son nom déjà cousu sur mon coeur.

Boum.

Cette seule pensée me rappelle que j'ai un coeur qui bat, un organe vital à tous qui est supposé s'entendre mieux que les restes me composant. Pourtant à chaque fois que mes pensées prononcent son prénom de poupée, c'est comme si un battement faisait écho dans tout mon être, corps et âme sans distinction.

Mais de toutes façons tu vas le détruire ce petit coeur...

Sally avec, tout ce qui passe à ta portée. Tout. Tu vas tout détruire, bordel. Ce sera un joli massacre, de beaux emmerdes en perspective. Tu voudras te tuer, tout oublier. Tu pourras pas. Comme toujours. Tu vas encore devoir fuir loin pour arrêter d'y penser, en espérant que ça marche. Dommage, c'est jamais le cas. T'as pas de chance, heureusement que tu sais tricher. Comme si ça ce serait passé différemment avec elle. Si t'avais eu ta liberté, tu l'aurais même pas regardée...


La ferme.

Réciproque ou pas, j'ai le droit de lui céder mon coeur, j'ai le droit, vous m'en empêcherez pas. J'ai le droit de penser à elle, vous pourrez pas me l'interdire. Vous pourrez pas.

Vous pourrez pas...



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Jeu 16 Oct 2014 - 12:28

Dante...

Le sourire sur les lèvres recousues de Sally se fit moins nerveux alors qu'elle l'entendit prononcer son nom. C'était joli comme prénom, Dante... Peut-être pas très courant, mais en même temps, elle ne connaissait pas vraiment les prénoms des gens du village... Elle ne leur parlait pas vraiment assez pour ça. Elle ne leur parlait pas tout court en fait... Mais peu importe, ce prénom lui semblait quand même... Spécial. Un peu à part... Même si elle ne savait pas bien pourquoi...

Il était mal à l'aise dans la foule... Sally détestait ça. Le peu de fois où elle avait été en contact avec beaucoup de monde, personne ne faisait attention à elle, ne la remarquait vraiment, alors comme ils ne savaient pas qu'elle était là, ils la bousculaient, souvent sans même prendre la peine de s'excuser. Alors elle préférait rester à l'écart... Oh, elle ne leur en voulait pas, ils ne le faisaient sûrement pas exprès. Et puis elle n'avait rien d'exceptionnel après tout, et était plutôt discrète donc... Elle pouvait comprendre qu'on ne fasse pas attention à elle, ça arrive...

Mais lui il faisait attention à elle... Au moins un petit peu... Il aurait pu se contenter de simplement l'éviter quand sa main lui avait foncé dessus ou encore là de partir alors qu'elle était littéralement tombée sur lui... En même temps, peut être que ce n'était que de la pitié... C'est vrai, pourquoi il se serait intéressé à elle ? Avec ses phrases trop longues et un peu idiotes... Elle n'avait pas l'habitude de parler avec quelqu'un d'autre que le docteur Finkelstein, alors... Mais si ce n'était que de la pitié, pourquoi est-ce qu'il lui aurait pris la main de la sorte ?

Et c'était loin d'être désagréable... Ce n'était peut-être pas grand chose, un simple petit contact physique très certainement anodin, mais... Elle aimait bien. Elle aimait bien sentir qu'il ne voulait pas qu'elle parte, qu'il était là... Enfin, elle prenait sûrement trop à cœur ce geste, mais... C'était beaucoup pour elle. Et puis le contact de son tissu contre le sen n'était pas déplaisant non plus... C'était doux, un peu comme le tissu dans lequel on ferait un doudou...

Mais Sally n'eut pas le temps de s'attarder sur cette idée, elle préféra relever la tête pour l'écouter lui demander pourquoi elle n'était pas censée être ici... Sally ne savait même pas vraiment si ça le regardait ou pas... Comment était-elle censée savoir ce qui regardait telle personne ou pas après tout ? C'est assez aléatoire comme chose... Mais elle n'avait pas le sentiment qu'elle ne devrait pas lui en parler... Du moins, au premier abord. Peut-être qu'elle ne devrait effectivement pas... Ça pouvait sembler assez étrange comme chose... Qu'on lui interdise de sortir...

Peut-être qu'il penserait que c'était pour une bonne raison... Parce qu'elle était ... Étrange ou quelque chose comme ça. Et elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle était étrange ! Au contraire... Où peut être qu'il penserait que Finkelstein avait raison et qu'elle n'était pas prête pour sortir, qu'elle était trop faible... Mais ce n'était pas le cas ! Sally savait au fond d'elle qu'elle était prête ! Et puis, comme pourrait-il le savoir sa place ? Il n'était pas dans sa tête, il n'avait pas à décider pour elle ! Elle était prête, elle le savait...

Mais elle n'était pas prête à ce qu'il lui lâche la main... Ses doigts se crispèrent tandis qu'elle retenait une grimace due à la sensation de vide qui s'empara de sa main maintenant que celle de Dante ne la tenait plus... Et elle n'aimait pas ça... Du tout. Elle hésitait même à elle-même reprendre sa main, mais ça semblerait sûrement... Étrange. Et puis elle ne voulait pas être trop collante... Alors elle crispa simplement sa main sur le tissu de sa robe, c'était plus sûr...

Mais ça ne l'empêcha pas de relever les yeux vers lui, pleine d'espoir lorsqu'il prononça son nom. D'espoir envers quoi ? Elle ne le savait pas elle-même... Elle n'arrivait pas à mettre un nom sur les sentiments qu'elle éprouvait pour lui... Et c'en était... Frustrant. Mais il n'empêche qu'elle attendît impatiemment la suite de sa phrase, même si un petit nœud grossissait dans son estomac à chaque seconde qui passait...

... Il éprouvait quelque chose pour elle ? Ses yeux de poupées s'écarquillèrent tandis que sa bouche s'arrondissait pour mieux laisser échapper un petit « ... Oh. » Surpris... Il aimait aussi lui parler, et ça lui semblait aussi naturel qu'à elle... Elle ne s'expliquait même pas que ce soit facile de discuter avec lui, alors que ce soit réciproque... C'était plus que ce qu'elle n'espérait en fait... Il ressentait quelque chose pour elle, même s'il n'avait pas l'air de vraiment savoir quoi... En même temps, elle non plus ne savait pas vraiment ce qu'elle éprouvait, mais il y avait quelque chose, ça elle en était sûre...

... Partir ? Comment ça partir ? Sally resta figée plusieurs secondes, les yeux écarquillés et les mains dans la même position que lorsqu'il les tenait. Pourquoi était, il partit ?... Il ne lui avait même pas laissé le temps de lui répondre ... Il ne lui avait pas laissé le temps de lui ire qu'elle aussi elle éprouvait quelque chose pour lui... Qu'elle avait pensé à lui tout le temps, qu'elle voulait être avec lui... Il ne lui avait pas laissé le temps de lui dire qu'elle aurait voulu être la lune, juste pour qu'il la regarde comme elle...

Alors elle a couru. Sans même vraiment savoir si elle pourrait le rattraper... C'était fort peu probable d'ailleurs, elle était restée de longues secondes sous le choc et n'était même pas sûre d'être dans la bonne direction... Mais tant pis ! Elle allait le trouver, elle en était sûre ! Elle chercherait toute la nuit s'il le fallait, mais elle ne voulait pas que ça se termine ! Pas comme ça ! Elle était persuadée au fond d'elle qu'ils avaient beaucoup de choses à vivre ensemble encore... Alors ça ne pouvait pas se terminer comme ça, il fallait qu'elle le retrouve...

Et puis elle l'a entendu. Elle arrêta doucement de courir pour mieux écouter. Il s'excusait ?... Pourquoi il s'excusait alors qu'il ne savait même pas qu'elle était là ? ... Enfin peut être qu'il savait qu'elle était là, que c'était juste elle qui ne le voyait pas... Mais elle avait beau tourner la tête en regardant partout, elle n'arrivait pas à le distinguer... Et puis elle l'entendit de nouveau. Mais il ne lui parlait pas à elle ;.. Il y avait-il quelqu'un avec lui ? Si c'était le cas, elle ne le voyait pas non plus... Mais elle l'entendait très bien lui, parler de briser un cœur...

Le sien ? Mais pourquoi lui briserait-il le cœur ? C'est vrai que les sentiments qu'elle éprouvait pour lui étaient déjà fort alors qu'ils ne se connaissaient pas vraiment, mais...Si c'était réciproque, pourquoi est-ce qu'il aurait détruit la petite chose fragile qui battait au fond de sa poitrine ? Et pourquoi est-ce que tout le monde s'entêtait toujours à vouloir décider à sa place de ce qui était le mieux pour elle ?! Il ne lui avait même pas laissé le temps de s'exprimer sur ce qu'elle voulait-elle qu'il pensait déjà qu'il ne ferait pas l'affaire ?! Tout ce qu'elle voulait pour le moment, c'était lui, surtout s'il était ... Quoi ?

Amoureux d'elle ?... Ses yeux, jusques là bougons et aux sourcils froncés par les pensées précédentes s'écarquillèrent de nouveaux en entendant ces mots. Était-ce vraiment ça ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre ? De l'amour ? ... Et bien oui. Une fois dis comme ça... Ça semblait évident en fait... Elle l'aimait... Du moins, elle le pensait... Elle n'avait jamais aimé personne avant... Elle n'était même pas sûre de savoir ce que ça faisait, mais elle ne voyait pas ce que ça pourrait être d'autre...

Tout comme elle ne voyait pas pourquoi Jack devait l'enfermer... Bien sur, elle connaissait les rumeurs, quelques mots entendus à la volée, des syllabes portées par le vent... Mais ce n'était que ça, du vent. Ce n'était pas dans ses habitudes d'écouter des rumeurs, elle savait que les gens pouvaient extrapoler pour un rien, voir même inventer des choses, elle savait que les gens pouvaient être méchants. Et pourtant, Dante, ou Oogie Boogie, visiblement, ne lui semblait pas méchant... Au contraire. Et il ne l'avait jamais été avec elle alors... Elle n'avait aucune raison de croire ces rumeurs.

Et même si c'était le cas, même s'il avait fait du mal à des gens, il ne méritait pas pour autant d'être enfermé. Personne ne mérite d'être enfermé, c'est... Inhumain, même si ce n'est peut-être pas le terme approprié pour les monstres qui peuplent cette ville. D'autant plus qu'il ne voulait pas faire de mal à quiconque, il venait de le dire... Alors pourquoi le garder enfermer ? Pourquoi l'empêcher de sortir ? Les gens peuvent changer... Ou du moins, Sally y croyait profondément, surtout en le regardant parler à la lune

Et elle était sure qu'il pourrait la rendre heureuse... Oui, il n'était pas comme tout le monde, mais pourquoi est-ce qu'il devrait l'être ? Ce n'est pas parce qu'il a fait des erreurs, dont elle n'avait, en plus, aucune connaissance, qu'il n'était qu'un bon à rien et un monstre... Elle était persuadée que c'était quelqu'un de bien... Et elle ne le détestait pas, loin de là... Pourquoi le ferait-elle ? D'accord, il avait une fâcheuse tendance à partir trop rapidement, mais de là à le détester...C'était plutôt le contraire...

Elle tritura les coutures de son poignet tout en réfléchissant... Elle ne pouvait pas le laisser comme ça ... Elle ne pouvait pas le laisser croire qu'elle le détestait alors que c'était loin d'être le cas ! Elle l'aimait aussi et elle devait le lui dire. Mais d'un coté... Ce n'était pas une chose des plus facile à dire... Peut-être qu'elle devrait tout simplement faire demi-tour et prétendre que rien de tout ça n'était arrivé, ce serait beaucoup plus simple comme ça... Non.

Non, elle ne pouvait pas s'y résoudre. Elle ne voulait pas le laisser comme ça, elle ne voulait pas vivre avec ça. Elle devait le lui dire... Alors, doucement, elle alla s'asseoir au bord de la tombe avant de s'y laisser tomber d'un pas léger pour mieux s'agenouiller en posant une main sur la sienne. Même alors qu'il était assis, elle restait plus petite que lui comme ça, mais tant pis, ça ne l'empêcha pas de glisser une main sur sa joue.

Peut-être qu'elle était trop tactile, peut être qu'elle allait lui faire peur, mais tant pis. Peut-être qu'il ne pensait pas ce qu'il disait, qu'il avait juste parlé sur le coup de l'émotion, mais elle s'en fichait, à vrai dire, elle n'y pensait même plus. Elle voulait juste être avec lui... Elle n'avait rien à perdre après tout, alors pourquoi s'en empêcher ?... Elle continua de l'observer quelques secondes, tout en se demandant ce qu'elle allait bien pouvoir dire... Mais réfléchir n'était sûrement pas une bonne idée.

« T'es pas un monstre, ni un bon à rien... Pas plus que moi, pas plus que quiconque dans cette ville... »

À part peut être Finkelstein.

« Je veux plus jamais que tu dises ça... Tu ne devrais même pas le penser, parce que ce n'est pas le cas... Ni penser que tu ne pourrais pas me rendre heureuse... Moi, je suis sure que tu le ferais. »

Elle tenta un petit sourire, parce qu'après tout, elle le pensait vraiment...

« Et je ne te déteste pas, au contraire... »

Devait-elle s'arrêter là ? Non, elle allait continuer, même si son sourire était quelque peu plus crispé.

« Et t'as dit que tu m'aimais... Enfin je suppose que tu parlais de moi, du moins, je l'espère... Et je ne sais pas non plus si c'était sincère ou si ce n'était que des paroles en l'air, mais... Moi, je t'aime aussi. »

Elle fit une légère pause, le temps de reprendre son souffle. C'était... Plus facile, maintenant qu'elle l'avait dit. Elle retira délicatement sa main de sa joue pour prendre la sienne, celle ou son autre main n'était pas posée avant de continuer.

« Que tu t'appelles Dante ou Oogie Boogie... Moi, je m'en fiche. Quoi que t'ai fais, que les rumeurs soient vraies ou pas... Je m'en fiche encore plus. Tu ne m'as pas fait de mal à moi et je sais que tu m'en feras jamais. Alors moi... Moi, je t'aime comme tu es. »

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Mar 28 Oct 2014 - 20:48






"Sally..."

Personne ne m'avait jamais dit de telles choses, pas même en mentant. Je n'avais jamais connu quelqu'un comme elle, quelqu'un qui voulait de moi comme j'étais et ne me prenait pas seulement pour le monstre que la rumeur faisait de moi. Sally avait su aller au delà de ce que l'on disait partout en ville et ne semblait même pas avoir hésité en venant près de moi pour glisser la main sur ce qui me servait de joue. Elle n'avait peur de rien, ni de ce qu'on disait de moi, ni de ce qu'on allait penser d'elle en la voyant avec un croque mitaine.
C'était déjà si incroyable, si parfait en un sens. Sally avait accomplit en quelques secondes ce que personne n'avait osé faire depuis des années maintenant. C'était elle le seul héros de cette ville qui aurait mérité une ovation annuelle. Mais même si j'aurais voulu qu'elle soit aimée de tout le monde... Je voulais la garder pour moi avec toute la jalousie du monde. Je voulais en faire ma poupée, même si je ne la méritais pas et que je ne pourrais jamais lui offrir tout ce qu'elle voudrait. Je souhaitais malgré tout la garder près de moi aussi longtemps qu'on me le permettrait.
Je lui rendis affectueusement son geste en prenant moi aussi ses mains dans les miennes avant de baisser les yeux dans leur direction. Je n'osais presque pas la toucher, par crainte de la blesser ou pire, la faire fuir. Elle était tellement douce avec moi, une délicatesse dont j'étais incapable. J'aurais voulu lui rendre son attention au double, même au centuple. Mais je me contentais de faire seulement mon possible sans brusquer les choses.

"Sally... Je t'aime aussi..."

J'aurais voulu en faire tellement plus, en dire tellement plus, mais les mots me manquaient pour exprimer tout ce que j'éprouvais à son égard. J'aurais voulu qu'elle soit la Lune ce soir pour lui parler avec plus d'aisance, comme si c'était facile et que l'on se connaissait depuis toujours. Mais les choses n'étaient jamais simples avec moi. Je ne sais pas faire les choses convenablement, avec patience et... Gentillesse.
Ils ont sans doute raison de me traiter de monstre et de me trouver méchant. Mais du moment que Sally pensait différemment, et surtout tant que j'arrivais à rester agréable en sa compagnie, je me fichais de ce qu'allait penser le reste du monde. Du monde que j'avais Sally pour moi et moi seul, tout ce qui était autour de moi pouvait s'écrouler, ça m'était bien égal. C'était presque comme si elle m'avait manqué tout ce temps, comme si je savais qu'elle existait et que je vivais avec son absence depuis tout ce temps. C'était écrit.

We're simply meant to be. ♥

Si tout ce qui m'était arrivé m'avait amené jusqu'à elle... Alors je voulais bien subir tout ça dix fois encore juste pour elle. Je ne voulais plus jamais la quitter, même si avec le jour qui approchait, je serais forcé de l'abandonner avant que qui que ce soit ne me voit ici.
Je profitais encore un instant du bonheur de l'avoir près de moi, savourant seconde après seconde du court temps que j'avais pour elle. J'en profitais même pour mémoriser chacune des coutures sur sa peau bleutée. Je voulais la connaître par coeur, savoir tout ce que j'ignorais encore à son sujet. Je voulais être le seul avec qui elle partagerait sa vie, et vice versa. Je ne me voyais pas m'ouvrir à qui que ce soit d'autre. Je n'en aurais rien fait.
Doucement, hésitant, je glissais une main sur sa joue suturée, regardant un dernier instant son visage de poupée pour graver cette image dans ma mémoire.

"Je dois partir... Si quelqu'un me voit ici je vais avoir des problèmes, et toi aussi."

Je regrettais déjà ces mots, sachant pertinemment ce qu'ils signifiaient. La solitude qui m'attendait allait être plus dure à vivre que d'habitude, je le savais déjà. Je le redoutais déjà. Il fallait que je revois Sally au plus vite. J'en mourrais d'envie alors que je ne l'avais pas encore quitté. Et tout en réalisant cette cruelle réalité, je retirais lentement ma main de sa joue pour me relever.

"Mais... On peut se revoir demain soir... Ici..."

Je tournais les yeux vers l'horizon où la Lune avait déjà disparu, signe que je devrais déjà être partit loin d'ici pour retrouver avec tristesse le caveau me servant de prison.

"Je... Je peux pas rester plus longtemps. Mais je serais là demain, promis..."

Je repartis sans me retourner, ravalant ma colère de ne pas pouvoir tout simplement vivre comme tout le monde, avec tout le monde, mais surtout avec elle. Mon seul désir à cet instant était de pouvoir vivre près d'elle à chaque instant de ma vie. Mais c'était parfaitement impossible et je devais me résoudre à profiter du peu d'opportunités que j'aurais pour la voir dorénavant.

Et survivre à l'éternité de son absence...

Les jours sont déjà longs à en mourir quand on vit enfermé seul dans le noir. Tout ça à cause d'un squelette qui s'est attribué le pouvoir de juger les gens et de leur infliger un châtiment dès la première erreur. La promesse de revoir la Lune chaque soir était une des rares chances dans ma nouvelles. C'était aussi une bonne raison de pas me laisser sombrer dans la folie à défaut de pouvoir mourir. Mais maintenant j'avais également le souvenir du visage suturé de Sally pour me forcer à patienter une journée durant en attendant que le soir vienne enfin.
J'attendais simplement que la Lune se lève pour retrouver enfin ma poupée, ma seule et unique poupée que j'aimais plus que tout et que je n'aurais voulu perdre pour rien au monde.

La nuit, enfin.

Je retournais au cimetière de Spiral Hill avec le coeur plus léger que d'habitude. Pourtant, c'est comme s'il battait plus fort que jamais. Je l'entendais plus que les insectes qui grouillaient sous mon tissu, c'était une grande première. Je ne me rappelais d'ailleurs pas avoir déjà sourit au point que les coutures de mon sourire ne me fassent mal. Et pourtant, les seules sutures auxquelles je pensais réellement étaient celles de Sally. Je n'avais jamais vu qui que ce soit d'autre à HalloweenTown porter ce genre de choses, surtout pas aussi bien qu'elle. Certains trouvaient sans doute que ça entachait son visage naturellement "poupée". Moi je trouvais que ça la sublimait davantage. Qui plus est, ce n'était pas sans me rappeler mes propres fils, en plus joli bien sûr.
Elle aussi elle n'était qu'un petit rafistolage de tout et rien, un amas de choses bonnes à jeter parfois mais que quelqu'un avait eu le brillante idée d'assembler ensemble pour créer cette parfaite petite poupée que j'aimais tant. Et malgré tout le temps qu'elle avait passer dans cette ville, depuis le premier jour de sa création, moi je ne pouvais être fier de l'avoir pour moi que depuis hier seulement.

Je n'avais plus qu'à attendre là.

Elle allait revenir, j'en était sûr. Elle m'aimait et je l'aimais alors elle reviendrait forcément. Ce n'était qu'une question de temps et pour le passer, je regardais une fois de plus la Lune et tout ce qu'elle me rappelait.
Elle allait revenir. Pour moi. Et j'allais enfin pouvoir la revoir après une longue journée sans elle. J'allais pouvoir la serrer contre moi et ne plus jamais la lâcher. La toucher, caresser ses joues suturées, et la regarder, elle qui était si belle. Elle m'avait tellement manqué aujourd'hui. Mais ça ne faisait rien.

Elle allait revenir...




Et bon anniversaire. <3
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Anonymous
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Sam 10 Jan 2015 - 23:47

Il m'aime aussi...

Je le sais, il l'a déjà dis tout à l'heure, mais cette fois, il s'adresse directement à moi, et c'est ...Etrange. La sensation que je ressent du moins... C'est comme si...Comme si des tas de petits papillons avaient remplacées les feuilles mortes qui remplissaient le chiffon qui me constituait... Ce n'était pas vraiment désagréable, juste...Surprenant. Je n'avais jamais ressentis ça avant...

Mais les papillons se sont vite calmés quand il a recommencé à parler...

Pourquoi est ce qu'il devrait partir ?... C'est injuste, il devrait pouvoir faire ce qu'il veut ! Et si ce n'est pas le cas... Je ne sais pas. Moi je voudrais pouvoir rester avec lui, toujours... Je n'allais regretter personne et personne ne me regretterais de toute façon, alors à quoi bon rester là bas alors que je pourrais être heureuse avec lui ? On serait tout les deux, rien que tout les deux, et plus personne d'autre ne compterait, on ferait juste ce dont on a envie... Mais je m'emporte sûrement trop... Se revoir c'était déjà bien...Et demain soir ce serait parfait ! Même si j'avais l'impression qu'une partie de mon coeur s'en allait avec lui... Mais je le reverrais demain...

Sauf que je n'avais pas prévu que je serais en retard.

C'est terrible, je ne voulais pas ! Mais je n'ai pas pu partir plus tôt et maintenant j'étais en retard... Peut être qu'il était repartis, qu'il ne m'avait pas attendu ! Peut être qu'il avait finit par croire que je ne l'aimais pas vraiment, et que c'était pour ça que je n'étais pas venu....Et pourtant j'étais là, à courir aussi vite que mes jambes me le permettaient pour arriver, en espérant qu'il soit toujours là...Et il l'était toujours ! Alors je me suis jetée dans ses bras, en cachant la tête contre lui.

« Pardon ! Je suis en retard, mais je n'ai pas pu venir plus tôt, je suis désolée... »

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Anonymous
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Jeu 12 Fév 2015 - 0:49






Tout me semble toujours être une éternité...

Le temps passe et semble m'attendre et me ralentir. J'ai sans cesse l'impression d'être perdu, comme si j'étais loin de là où je devrais être. Les gens d'ici me le rappellent jour après jour, même si je ne les vois pas. Il me suffit de penser à leur petite vie et leur chère fête pour me rendre compte que je ne suis pas le bienvenue ici,  je n'ai rien a faire parmis eux parce que je ne fais pas partie de leur cité. Je pensais que les choses seraient plus facile si j'étais venu ici plutôt que chez ces fous de lapins accros au chocolat où chez les amoureux d'un jour piqués par une flèche de trop.
Mon regard descendit sur mes bras suturés alors que je songeais à ma chère BugsTown. Même mon physique s'était perdu dans le déménagement. Je n'étais pas si bedonnant avant. Ça ne m'avait pas paru important avant. Mais maintenant que je songeais à Sally, à sa silhouette de poupée et ses joues recousues, je commençais à me demander de quoi j'avais l'air à côté d'elle. Je n'étais pas ténébreux, je n'étais pas squelettique, je n'étais pas adulé ici... Je n'étais pas Jack, en somme. Je ne pouvais m'empêcher de penser qu'elle méritait quelqu'un d'exceptionnel, autrement dit, quelqu'un d'autre que moi.

Peut être était-ce pour cette raison qu'elle n'arrivait toujours pas.

Je n'avais pas la moindre idée du temps qui passait. Vivre dans un semblant de casino vous change complètement vis à vis des heures et des minutes. Malgré cela, j'étais certain qu'elle se faisait attendre. Elle avait sans doute bien mieux à faire que venir dans un cimetière à une heure si tardive.
J'étais sur le point de partir quand j'entendis sa voix un peu plus loin. Même le serpent vivant dans ma trachée fut étonné qu'elle soit venue.

"Ce n'est rien..."

Surpris qu'elle soit réellement là, devant moi, je n'avais rien pu dire de plus. Je me croyais pourtant éloquent, d'un naturel à ne pas retenir le fond de ma pensée. Et pourtant à ce moment présent, je n'avais même plus d'araignée au plafond pour combler ce qui me servait de tête. Il n'y avait que Sally, sa voix et son visage, se répétant sur la toile de fond de mon crâne comme une vieille bobine de film. Tout ça me donnait presque une sensation de déjà vu, je me retrouvais si proche d'elle que j'avais l'impression de l'avoir rencontré auparavant, de la connaître de bien avant.

Mais j'étais également perdu.

Je ne savais pas ce qu'il était communément admis de faire dans une telle situation. De quoi pouvais-je bien lui parler? Son retard de quelques misérables secondes? Cette ville que je haissais? Ou celle que j'avais perdu...
Je n'avais donc rien en commun avec elle? C'était la possibilité la plus crédible à mes yeux à ce moment précis. Je me sentais irrémédiablement attaché à elle alors que nous étions de parfaits opposés. Elle la poupée frêle et sage, moi le croque-mitaine... Le croque-mitaine. C'était bien suffisant. Craignant d'avoir à parler de cela faute de mieux, je parvins soudainement à balbutier des mots que j'avais du mal à m'attribuer tant ils titubaient sur leurs syllabes...

"C'est... C'est toi qui t'es... Tes coutures tout ça?..."





[HJ: C'est court mais après mes 5000 mots, dur de faire mieux...]
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Anonymous
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Mar 16 Juin 2015 - 1:41
Il ne m'en voulait pas... Je ne voyais pas pourquoi il m'en aurait voulu, d'accord, j'étais juste en retard après tout, et c'était loin d'avoir été de ma propre volonté mais ...Il aurait pu. Il aurait pu s'énerver, me crier dessus ou même simplement partir mais...Non. Il était resté, il m'avait attendu, pour me dire que ce n'était pas grave ...Je préfère toujours arriver en avance, arriver en retard est terriblement impoli et je déteste ça mais...La je n'avais pas eu le choix.

Je le lachais doucement, reculant d'un demi pas pour mieux pouvoir relever la tête et lui sourire. Je ne suis pas douée avec la proximité, je n'en ai pas l'habitude...Je l'évite, ou les gens m'évitent, je ne sais pas trop...Dans tout le cas, ce n'est pas quelque chose a laquelle je suis habituée, mais avec lui ça semble...Naturel, ça vient tout seul, et je ne suis pas mal a l'aise. Et j'adore ça...

Si j'ai fais mes coutures moi même ?... Je portes par réflexe la main a ma joue suture, sentant le relief rugueux du grossier fil ayant servis a la recoudre sous mes doigts...Non, je ne les ai pas faites toute seule...Si ça avait été le cas je ne les aurais pas faites du tout. D'accord, je ne les déteste pas, elles font parties de moi et le Docteur Finkelstein a dis que sans elle je ne serais même pas ici mais...Il faut avouer qu'il y a plus esthétique que ce ça. Mais je m'y suis habituee, a force... Et puis certaines m'ont permis de ne pas perdre de membres suites a certaines chutes assez violentes.

« Non, elles ont toujours été la...Enfin, il y en a une ou deux, comme celle ci-» je designais mon bras gauche « que j'ai faites moi même, oui, mais pas les autres...Et celle du poignet qui est la tienne. »

Je lui souris doucement, cherchant quelque chose a ajouter ou une question a lui poser, pour alimenter la conversation lorsqu'une brusque douleur apparut dans ma poitrine. Ce n'était pas normal, et mon coeur battait beaucoup plus vite qu'a l'accoutumée. Je crispais une main sur le chiffon au niveau de ma poitrine, ecarquillant les yeux tandis que mon sourire s'affaissait. Je voulais parler mais en était incapable, ayant tout juste le temps de relever les yeux vers Dante avant de m'effondrer sur le sol, inconsciente.
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Invité
Anonymous
Invité
Ven 31 Juil 2015 - 12:10






"Il l'a tué!"

Encore. Quelle surprise. A croire que tout ce que je touche finit par terre, inanimé, mort. Combien de personnes, de monstres, de créatures avaient passé l'arme à gauche par ma faute? Je ne comptais plus. A dire vrai... Je ne m'en souciais plus. J'avais oublié ce que ça faisait de culpabiliser, de se croire au centre de tous les problèmes.
J'avais entendu les cris d'un habitant d'HalloweenTown affolé de voir Miss Ragdoll inerte au sol, alertant alors tout passant qui se tenait dans les environs. L'histoire était parvenue jusqu'à l'autre bout de la ville. Elle avait fait le tour des habitants jusqu'aux oreilles du maire.

Et de Skellington.

Je n'ai jamais su si c'était simplement parce que c'était moi ou parce que c'était Sally, mais il avait pris cette affaire plus au sérieux. Il en avait fait une sanglante histoire de meurtre alors que Dollface s'était remise sur pieds dès le lendemain. Une couture, un nouveau pace maker de chair et de sang et elle errait de nouveau loin du cinglé en fauteuil roulant. Une chance que le pauvre vieux ne puisse pas bouger seul sinon je pense que j'aurais eu de la compagnie de ma cellule improvisée. Ca tenait davantage de la cave de kidnappeur que du dernier lit d'un condamné. J'en ai vu des cauchemars de prisonnier écopant de la peine capitale mais jamais rien ne m'avait semblé plus cruel que d'enfermer quelqu'un loin de ceux qu'il aime, loin de sa chère liberté.

Loin de sa poupée...

Il suffisait de voir son regard quand il l'a croisait. Au début du moins. Ca sentait le coup de folie souvent et le coeur qui bat. Pour elle en tout cas. Lui n'avait qu'une cage thoracique vide. Comme son crâne sans peau. Ni viscères ni sentiments.
Le coeur de Sally, lui, était sûrement mort depuis. Le mien aussi. Mais j'avais eu la chance de lui survivre et de ne pas avoir à m'en chercher un de remplacement. Je la revoyais encore, s'effondrer à la recherche d'une main tendue pour la rattraper avant la rencontre précipité avec le sol. Elle aurait pu mourir ce jour-là, et pourtant ma seule pensée avait été que j'allais de nouveau vagabonder seul la nuit. Etais-je donc si égoïste? Sans doute, oui. Mais je ne me voyais pas tenir à quelqu'un d'ici. Je ne faisais confiance à personne dans ces allées puant la citrouille à des kilomètres. Une de moins? Quelle chance!

Pourvu que le prochain soit Jack...

Je ne l'avais pas aidé. Je n'avais pas tenté de la sauver, je n'avais rien fait. Je l'avais laissé là pour que d'autres jouent les héros. Le sort aurait été si différent si je l'avais aidé. Non. Mensonge. On m'aurait toujours pris pour le méchant de l'histoire, le fautif, le monstre. Personne ne m'aurait cru, jamais. Comment me faire confiance après ma tentative avortée de faire de cette ville un endroit meilleur. Un monde comme le mien, comme ma fête.

Comme moi...

Sally m'oubliera vite et ne fera plus jamais attention à qui elle croise à Spiral Hill. Quand à moi, il me restait à trouver un nouveau moyen de me venger et je jurais que jamais, peu importe où quand et comment, je me vengerais de Skellington et de ce qu'il m'a fait. Je lui ferais payé la vie qu'il m'a pris et je volerais la sienne en retour.

Un jour ou l'autre, il paierait cher le prix de ma liberté.




FIN


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