No more happy endings...
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 :: RP terminés
People are strange (+) RP solo
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Anonymous
Invité
Ven 15 Aoû 2014 - 18:51
Wonderland
J'avais le temps. Je me déplaçais d'un pas un peu sautillant. Bien sûr, comme toujours, tous mes sens étaient aux aguets. Ne sait-on jamais, je pouvais peut-être retrouver le Lièvre de Mars ou le Loir ! Sans eux les Tea Party étaient bien plus tristes ! Mais je me devais de tenir compagnie au Chapelier. Après tout n'était-il pas complètement, irrémédiablement et désespérément fou ? Je suis le guide des fous. Et puis nous sommes amis. Les amis sont là pour s'entraider. Alors je dois faire comme lui. M'imaginer que des gens absents ne le sont pas. Il parle même à Alice parfois ! Je baillai. Il faisait bon. Les rayons du soleil dardaient sur moi de doux rayons qui donnaient plaisir à vivre malgré tout. Mes paupières s'alourdissaient d'elles-mêmes. J'avais bien le temps pour un petit somme, non ? Et puis j'étais habitué. Je me connaissais assez pour savoir que je me réveillerais au bon moment. Je m'étirais de tout mon long, dans tous les sens, sous les yeux ébahis de quelque badaud. Je plantai mes griffes dans l'écorce d'un quelconque arbre et grimpai agilement jusqu'à l'une des branches parmi les plus hautes. Les feuilles vert tendre m'ombrageaient juste comme il le fallait pour ne pas être indisposé par le soleil. C'était parfait. Je me couchais dans la position la plus confortable qui soit et fermai les yeux. Il faisait si bon, et c'était si agréable ! Et je n'arriverais pas en retard, contrairement au Lapin Blanc. Alors, quelle importance? Ce n'était pas mal. Et puis, quel est le mal de toute manière ? Juste une simple idée complètement abstraite inventée par les gens sots, comme la petite Alice lorsqu'elle est arrivée. Pour se fixer des limites qui vous empêchent d'être libre. Pour faire partie d'une société instable et changeante, qui discrimine la moindre originalité. Et c'est sur ces quelques pensées que je m'endormis.

Si loin de chez moi...
Je me suis réveillé en sursaut. J'ai horreur de ça. Mais en plus, c'est comme si une personne m'avait forcé à ouvrir les yeux, avait appuyé sur un bouton pour que je me réveille. Ma première constatation avait été la température. Il faisait froid. Non, pire. Par rapport à mon arbre, celui dans lequel j'avais piqué un petit somme, c'était glacial. Et puis où était passé le soleil ? Il semblait caché derrière des tonnes de nuages grisonnants, comme la fourrure du Dodo. Il y avait des gens. Des femmes en pantalons. Il pleuvait à verse. Les gens semblaient fâchés avec la couleur. La plupart se baladaient dans des boîtes, différentes de celles que m'avait décrit Alice lorsqu'elle était venue. Ils parlaient tous seuls dans des boîtes rouges. Et leurs maisons n'étaient pas plus grandes que des boîtes. Il n'y avait pas beaucoup de verdure au milieu de la ville. Et un mot revenait tout le temps : London. J'ai demandé à un passant ce que ça signifiait. Il m'a ri au nez et m'a demandé d'où je venais. Ce n'était donc pas Wonderland. Mais où étais-je donc ? Ils m'ont dit que c'était le nom de la ville dans laquelle j'étais. Je les ai regardés bizarrement. Alice m'avait aussi parlé de Londres. Ca ne ressemblait absolument pas à ce qu'elle m'avait dit. Mais j'ai fait semblant de rire aussi. J'ai dit que je rigolais. Et je me suis vu dans le reflet d'une vitre. Prenez garde aux reflets ! Il n'y a rien de plus étrange et dangereux ! J'y voyais un jeune homme, fait de la même manière que la petite poupée blonde, ou que le Chapelier. Je ne l'ai tout d'abord pas cru. J'ai tenté de me regarder moi-même. Mes pattes, tout d'abord, étaient devenu des mains. Mon sourire avait l'air normal. Mes moustaches n'étaient plus du tout de la même longueur. En fait, je n'en avais juste plus. Puis j'ai entendu des cris stridents et répétitifs. J'ai regardé autour de moi. Des chats. Je pense que c'était donc ça que tout le monde appelait des miaulements. Quatre petits chats qui semblaient issus de la même portée. Ils se ressemblaient tous. Et ils me suivaient de partout. Ils ne me quittaient plus. Ils devaient me prendre pour leur mère ou quelque chose comme ça. Alors je me suis pris au jeu. Je n'allais pas abandonner mes comparses tout de même ! Ah et est-ce que je dois aussi vous dire que malgré tous mes efforts, je ne pouvais ni léviter ni disparaître ? Je pris un chaton sur chaque épaule et les deux autres dans mes bras. Je parlais aux fleurs. J'espérais les entendre. J'espérais que ce ne soit qu'un mauvais rêve. Mais apparemment non. Une femme finit par se planter devant moi. Elle avait tout l'air d'une Alice. Mais ce n'était pas Alice. Mais quand je dis Alice, c'est la Alice sotte et insupportable que j'ai connu au début.
« Monsieur ? Veuillez ne pas toucher mes fleurs si ce n'est pas pour les acheter."
-Ah, je comprends pourquoi elles ne parlent plus alors !
-Vous êtes fou ?! Les fleurs ne parlent pas ! Pourquoi est-ce que c'est à moi de tomber sur un aliéné ?!
-Mais, nous sommes tous fous ici. Qu'appelez vous être un aliéné ? Vous tuez des fleurs et revendez leurs cadavres. Cela ne fait-il donc pas de vous une psychopathe ?  »
Je lui adresse un sourire étrange. Et même s'il est limité par tous mes nouveaux muscles, il se fait aussi large que possible pour coller le plus possible à l'ancien. L'un de mes petits chatons se met à feuler en observant la femme. Une fleuriste, si j'en crois ce qu'il y a écrit sur la devanture de son magasin. Une criminelle, voilà tout. Et pour les plantes en pots ? Une esclavagiste. Ou une proxénète, à vous de voir. Je soutiens son regard. Elle semble soudainement perdue. Je l'ai déstabilisée. Une lueur de défi doit se voir dans mes prunelles car elle se ressaisit subitement.
« Partez. »
Son ton était sans réplique. C'était un ordre. Ses sourcils étaient froncés. Et elle ne semblait pas être simplement une mère en train de gronder son fils. Elle me menaçait. Et apparemment, elle était prête à m'attirer des ennuis. Alors je partis, mes chats se retournant pour feuler une dernière fois. Je finis par m'asseoir contre une rambarde de fer, près d'une rivière. Assis par terre, comme ça. Je caressais mes chatons qui s'en allaient parfois chaparder un peu de nourriture. Ils étaient débrouillards. Je regardais les gens passer, distraitement. J'avais croisé mes jambes pour reproduire la position du tailleur, et m'extasiai du moindre artiste de rue. Jusqu'à ce qu'une jeune femme rousse, presque aussi belle que la Reine Blanche vienne vers moi.
« Monsieur ? Vous vous sentez bien ? Vous devriez rentrer chez vous, il pleut à verse! »
Elle me tendit son parapluie avec un sourire vraiment gentil. Elle semblait habituée à ce genre de situation. Je me levais pour qu'elle n'aie pas à rester pliée en huit pour m'abriter et se protéger elle-même simultanément. Elle arrangea ma veste avec un petit rire qu'elle tentait d'étouffer. Je lui dis que je n'avais pas de chez moi. Elle me tendit son parapluie pour que je le tienne, et je lui obéis sans un mot. Elle me fit signe de la suivre.
« --Vous avez des amis ici ?
Pas le moindre. Je suis... Comment vous dites déjà ? A la rue. Voilà.
-Alors venez avec moi. Je fais partie d'une association qui s'occupe des gens dans des cas similaires au vôtre. Nous avons justement un appartement de libre. Des idées de métier ? D'études ? De formation professionnelle ? Ah, et un nom peut-être ?
-Euh... Chester Purple. Je suis passionné par la philosophie. Et hm... Non, je ne sais strictement pas quoi faire comme métier. »
Après bien des recherches elle ne trouva personne répondant à mon nom. Je n'existais tout simplement pas. Alors je dormis dans le grand gymnase qui servait de refuge aux personnes en attente d'un logement. Il a fallu faire des papiers. Inventer une histoire. La rousse avait déduit que j'avais dû perdre la mémoire. Une semaine d'attente. Et mes quatre chats qui me suivent partout, comme l'ombre de mon passé. J'ai tu mon véritable passé. J'ai compris qu'il ne fallait pas le révéler pour ne pas finir dans cet endroit que tous appellent l'asile. Et la rousse m'a offert pendant cette semaine, des bouquins de philosophie sans vraiment les choisir. Elle prenait simplement des auteurs très connus mais dont je ne savais absolument rien. Les quatre premiers livres furent dévorés avec une avidité qui les surprit tous. J'adorais toutes ces réflexions qu'ils couchaient tous sur le papier. Et ainsi je nommais mes quatre chatons selon le nom de ces quatre grands philosophes. Rousseau, Sartre, Platon et Aristote. Et puis j'ai eu mes papiers, mon inscription dans une université sans grande renommée et un appartement. J'y ai emménagé. J'étais seul avec mes quatre animaux, mais il n'y avait pas beaucoup de place pour une autre personne. C'était un appartement d'étudiant. Et à côté de cela, j'avais trouvé, au bout d'un mois, un travail dans un café. J'avais des horaires raisonnables, juste après les cours, j'étais bien payé et j'avais le samedi matin tranquille. Parfait. C'était tout simplement parfait.
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