Ma journée avait été tout, sauf productive, à l'image de toute ma semaine à vrai dire. Le séjour d'Hanity chez moi m'avait littéralement achevée, vadrouiller toute la journée dehors pour se coucher ensuite à des heures pas possible, ce n'était pas un mode de vie pour moi. Maintenant, j'avais l'impression d'avoir des tas d'heures de sommeille à rattraper pour éviter de passer mes journées affalée devant ma télévision. Les gens disent qu'il faut dormir pour être belle, heureusement que j'étais un cas exceptionnel et que ma beauté restée intacte, et ce quelque soit ma fatigue. Bon, je dois dire qu'avoir un bon fond de teint pour masquer les cernes, ça aide beaucoup. Quoi qu'il en soit, j'avais passé ma mâtiné à ne rien faire, et la suite de la journée s'annonçait pareil, du moins avant que je ne me motive pour sortir et aller au Disney Store. La raison ? Fluffy, ce stupide ours polaire qui servait de chien à Ange. Oh, elle était adorable, ça c'était le cas de le dire, adorable et surtout stupide si vous voulez mon avis. J'avais beau essayer d'éduquer ce chien en lui interdisant l'accès à cette pièce privée qu'était ma chambre, elle ne voulait rien écouter et s'obstinait à y pénétrer tout dès que je dormais ou que j'avais le dos tourné. Finalement ça ne m'aurait pas plus dérangée que ça si ce chien ne laissait pas derrière lui autant de poil ! Sérieusement, je pourrais presque me faire un pull avec ! Mais non seulement ce chien perd ses poils, mais en plus il lui arrive de voler ou de détruire des objets de ma chambre, et ça, c'était le pire. J'avais donc gentiment piqué une crise ce matin en découvrant que la poupée Wendy que j'avais achetée durant mon voyage à Montréal avait été littéralement décapité et mâchouillé par la boule de poil.

Heureusement, ce n'était que Wendy, la chienne aurait certainement passé par la fenêtre si elle avait touché à Peter (ou plutôt, sa poupée), mais quand même ! Mine de rien, cette poupée me servait beaucoup ! Quand quelque chose me mettait hors de moi, c'était sur elle que je passais mes colères, sur quoi est-ce que j'allais bien pouvoir me défouler si jamais je ne l'avais plus en cas de crise ? Je pouvais toujours me servir de sa tête pour en faire un porte clé, mais... Mais non. Il me fallait une autre poupée, ça me donnait l'occasion de sortir un peu. Surtout que ma dernière visite au Disney store remontait à pas mal de temps maintenant, et que je trouvais toujours quelque chose à acheter dans ce magasin. Habillée, maquillée et parfaitement coiffée, je sortis de mon immeuble pour prendre un taxi jusqu'aux champs Elysée. Monter à bord me fit d'ailleurs penser qu'il fallait peut-être que je retourne au code si je voulais un jour espérer pouvoir conduire ma propre voiture au lieu de dépendre des taxis et des transports en commun. Ange pouvait se moquer de moi si elle le voulait, mais j'étais persuadée que j'étais capable de conduire sans être un danger public, et j'allais lui prouver !

Le Disney Store était, comme à son habitude, remplis de gamin accompagné de leurs parents qui couraient un peu partout dans les rayons, surexcité pour la plupart. Je les ignorais pour me diriger vers le rayon contenant les différentes poupées à l'effigie de ces garces de Wendy et Clochette, ainsi que de tous les autres personnages de Peter Pan. Ca me tuais quand même, de savoir que cette allumeuse en chemise de nuit et cette fée aux fesses énormes avaient le droit à des jouets a leur image, alors que nous, les sirènes, nada. Rien du tout ! Nous n'étions même pas sur la jaquette du DVD, c'était pour dire ! Non, j'étais loin d'être jalouse... C'était juste dommage d'imposer aux petites filles des modèles comme Wendy au Clochette, alors que moi et mes amies aurions fait des poupées bien plus jolie. Je choisis rapidement la poupée qui allait devenir mon défouloir avant de me balader un peu plus dans les autres rayons, à la recherche d'autre objet que je pourrais ramener chez moi. La plupart des rayons débordait de poupée et de peluche sur le dernier film sorti, film que je n'avais pas encore vu, je me rabattis donc sur des DVDs que je n'avais pas encore achetés, La Belle et la Bête, Les Aristochats, La Princesse et la Grenouille et Toy Story 2. Vu que nous avions déjà vu les derniers DVDs que j'avais ramenés de Montréal, en acheter de nouveaux nous permettrait de nous refaire une soirée devant la télé digne de ce nom, avec des pops corns, les couvertures, les oreillers et le chocolat. D'autant plus que Jessie était présente dans l'un de ces films, j'étais curieuse de connaitre son ancienne vie à vrai dire.

Dit comme ça, j'avais l'impression d'espionner les gens dans leur vie privée... Parce que, ces personnages que je voyais prendre vie à l'écran, je savais que certains d'entre eux avait été touché par ce sort qui nous avait tous arraché de notre monde pour nous transporter ici... D'un côté, connaitre ces films pourraient justement m'aider à reconnaître qui été d'ici, et qui été, pour ainsi dire, de l'autre monde. Ma pile d'achat dans les mains, je me dirigeais tranquillement jusqu'aux caisses, quand mon pied butta soudainement contre quelque chose, ou plutôt quelqu'un. Avec mes immense talons, il ne m'en fallut pas plus pour trébucher et me retrouver par terre après avoir fait voler mon sac et ce que je tenais dans les mains. Sac qui avait déversé tout son contenue sur le sol.

MON TELEPHONE !

Mon premier réflexe en me relevant fut de me précipiter sur mon portable. Oui, mon téléphone d'abord, pas mon porte monnaie, j'avais mes priorités ! Toute ma (nouvelle) vie était à l'intérieur, sortir sans lui c'était comme sortir sans cerveau... Soulagée, je constatais qu'il n'avait rien, pas même une fêlure sur l'écran. Et heureusement d'ailleurs ! Il aurait manqué plus que ça, que je doive me racheter un téléphone !

Non mais vous ne pouvez pas faire attention là ?! J’ai failli casser mon portable à cause de vous ! Franchement c’est pas po-… euh c’est peut-être de ma faute en fait…

J'avais rapidement baissée d'un ton en découvrant à qui j'avais à faire. Il y a des gens sur qui je savais de suite si j'allais avoir le dessus, et il y en avait d'autre... Et bien il y en avait dont l'allure me passait vite l'envie d'essayer de faire la maligne. Et l'homme que j'avais face à moi faisant clairement partie de la seconde catégorie. N’étant pas sûre que l’homme face à moi soit réellement le fautif dans l’histoire, je préférais jouer la carte de la prudence.

... Non, en fait laissez tomber. Repris-je en me mettant à genoux pour commencer à ramasser mes DVDs. C'est moi qui ne regardais pas où j'allais... Je crois... Euh, vous allez bien ?...

[HS : Pardon, je fais pas beaucoup avancer l'histoire, surtout hésite pas à me dire si je dois rallonger !]

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C'était dans des moments pareils, à quatre pattes sur le sol, occupé à récupérer mes affaires éparpillées, que je me demandais pourquoi est-ce que j'avais toujours autant d'objet dans mon sac. Surtout que certains étaient, pour ainsi dire, complètement inutile. Encore mon peigne et ma mini brosse étaient deux objets complètement indispensables en cas de catastrophe capillaire ou de coup de vent, mais le reste...Depuis quand est-ce que j'avais décidé de me trimbaler avec une boite remplit d'élastique et de barrette ? Maintenant j'avais l'air maligne avec tout ça sur le sol. Je me dépêchais de tout ranger dans mon sac, levant un regard surpris vers l'homme qui se montrait particulièrement aimable pour quelqu'un qui venait de se faire bousculer. En général, les gens de ce monde étaient plutôt désagréables après ce genre d'accident, j'étais d'ailleurs une des premières à crier un bon coup après les fautifs avant de tourner les talons sans rien dire. Oh, il n'était pas d'ici. Cela expliquait peut-être son comportement. Le mal du pays... Je ne pus m'empêchais de lâcher un soupir. Je savais ce que c'était, ce n'était pas rare que je repense à Neverland et à ma lagune. La vie au Pays Imaginaire était tellement plus simple que celle que j'avais pu découvrir ici. Pas d'argent, pas d'adulte, pas de règle, pas de vieillesse... Plus simple et tellement plus calme... Je devais avouer qu'après tout ce que j'avais pu voir et vivre ici, j'avais du mal à m'imaginer reprendre mon petit quotidien de sirène, quotidien qui me semblait extrêmement ennuyeux comparer à ce que ce monde avait à m'offrir. Mes dernières affaires ramassé, je me mis sur mes genoux en remerciant l'inconnu. Prête à partir payer mes achats, quelque chose attira mon attention et me força à rester un peu plus.

Une carte venait de tomber entre nous. Je n'y connaissais strictement rien en ce qui concernait les cartes et tous autres jeux les entourant, mais je n'avais pas besoin d'être une experte pour deviner ce qui était dessiné sur cette carte. Une sirène, c'était clairement une sirène qu'arborait cette carte. Bien que je sentis mes membres se crisper, j'essayais de ne laisser apparaitre aucune émotion sur mon visage. Tout ça était... étrange. Une carte tombe, et comme par hasard celle-ci affiche une image de sirène, juste devant mon nez ? Surement une coïncidence... Ce n'était pas possible autrement. Je n'avais jamais dévoilé quoi que ce soit à propos de mon ancienne vie, mis à part à d'autre personne de mon cas, comme Ange qui vivait avec moi, ou bien Helga et Jessie qui s'étaient elles aussi avérées être des personnages Disney. Si j'avais commencé à crier sur tous les toits que je sortais tout droit d'un film considéré être pour les enfants, j'aurai certainement fini chez les fous ou je ne sais où... Non, cet homme en face ne pouvais rien savoir sur mon ancienne, personne ne le pouvait, cette carte était juste une coïncidence oui... J'avais beau tenter de me rassurer, j'étais plus que perturber parce qu'il venait de se passer. Mais je ne laissais rien paraître, l'homme en face de moi avait déjà l'air suffisamment étrange ce n'était pas le moment d'en plus montrer que je n'étais pas rassurée.

Non, à la place j'affichais un grand sourire tout en récupérant mon DVD. Si j'étais fan ? Je n'étais pas sûre de pouvoir me qualifier comme telle. J'adorais ces films oui, et j'avais un nombre incroyable de produit dérivé chez moi, mais si je m'intéressais autant à cet univers, c'était surtout car j'espérais toujours trouver à travers ces films une explication, un indice, n'importe quoi qui puisse justifier ce qui avait pu nous arriver. Tout avait un lien, j'en étais persuadé ! Mais ça hors de question que j'en parle au premier homme croisé au Disney Store. C'était d'ailleurs curieux qu'il se retrouve dans un tel magasin, lui qui disait ne pas connaitre ces films.

Oui ! J'adore ces films ! Vous devez surement connaitre, ce sont des adaptations de conte de fée pour la plupart. Je n'ai jamais vu celui là, mais c'est un film de princesse, et j'adore les princesses, donc je suppose que ça va me plaire... Même si mon préféré reste et restera toujours Peter Pan ! Je vous le conseille d'ailleurs !

Je me devais de le préciser, car même si ce film mettait plus en valeur Wendy et Clochette que moi, Peter en restait néanmoins le héros, et en tant que supportrice numéro un, j'étais dans l'obligation de vanter ses aventures ! Quant à ce DVD que je tenais dans les mains, oui, l'histoire avait vraiment l'air pas mal. Encore une fille qui avait eu la chance d'atterrir dans un film de princesse et qui avait le droit à plus de deux minutes à l'écran, comparé à moi...

Je m'appelle Hayley ! Enchanté, monsieur...Keith Le docteur ?...

Se présenter par son métier, ça avait le mérite d'être peu commun. C'était un peu comme si je me présentais par « mannequin ». Ca avait un côté classe, mais ça devait dépendre du métier pratiquer. Se présenter en tant qu'éboueur, ça le faisait tout de suite moins que « docteur « . Mes futurs achats dans les bas, je commençais à me diriger vers la caisse avant de me retourner vers l'homme.

Dites, je me demandais, si ce n'est pas trop indiscret... ... Vous jouez aux cartes ? J'avoue que je n'y connais rien mais la carte que vous avez laissée tomber m'a plutôt intrigué... J'adore les sirènes !

Je n'avais pas pu m'en empêcher. Je devais lui demander, j'avais peut-être affaire à quelqu'un de chez moi, quelqu'un de chez nous, de l'autre univers ! Plus j'y pensais plus je me disais que ce genre de choses était beaucoup trop grosse pour arriver par hasard, d'abord l'individu étrange qui dit ne pas vouloir venir d'ici puis qui s'interroge sur les films Disney, ensuite la carte... Je me trompais peut-être lourdement, mais qui ne tentait rien n'avait rien, et puis si je passais pour une folle je n'aurai qu'à payer et partir sans rien dire. Ma tentative n'était peut-être pas la plus subtile, mais bon, côté subtilité et discrétion, j'avais déjà fait mieux.

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