No more happy endings...
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 :: RP Abandonnés
« Les vagues chantent mais ne connaissent pas la musique. » [PV Nani]
Invité
Anonymous
Invité
Dim 20 Avr 2014 - 22:39





Oh, ma tête...

C'est pire qu'un coup de poignard dans le globe oculaire. Une douleur qui lance à un rythme irrégulier, rendant la désagréable sensation imprévisible et d'autant plus perverse. J'en viens à me demander pourquoi je pourrais avoir envie d'ouvrir les yeux aujourd'hui avant de me rappeler qu'une promesse de mariage rend déjà ce jour plus exceptionnel que tous les autres. Un mariage avec la seule que j'aime, ma promise, ma fiancée pour encore quelques heures avant qu'un serment solennel ne nous lie à vie l'un à l'autre, comme si le simple fait de s'aimer mutuellement ne me suffisait pas déjà pour vouloir passer le restant de ma vie près d'elle.

Vanessa...

Le seul souvenir de ce nom me laisse songeur et me pousse à tendre un bras en cherchant dans notre lit ma fiancée qui dort encore près de moi. Loin de la tradition, Vanessa avait préféré que nous passions la nuit ensemble, et même si les souvenirs de la veille restaient flous, j'étais certain qu'elle aurait dû être près de moi dans ce lit à défaut de tout ce sable que je pouvais saisir d'une main. Je ne me rappelais pas m'être assoupi sur la plage, loin de là. J'y avais retrouvé Vanessa, c'est tout, après nous étions rentrés au château. Tout cela n'avait finalement été qu'un rêve? Peut-être que je m'étais évanouit sur la plage et que j'avais rêvé tout ça. Des souvenirs me reviennent par bribes, très furtivement. Seulement des mots, des sons, des images. Rien de concrets, des morcellement de ma mémoire à peine déchiffrable, à la frontière du réel et de l'imaginaire. Troublante illusion que la mémoire. Toujours floue, jamais certaine, la plupart du temps réinventée, réinterprétée. Peut-être ai-je simplement oublié où s'arrête la réalité de ma soirée.
Cependant en ouvrant les yeux, je perds plus encore ma notion du vrai et du faux. Ce n'est ni l'océan, ni la plage, ni même le sable que je connais. J'en garde une poignée en main que j'effrite entre mes doigts en me redressant, assis sur le sol ensablé, fixant l'horizon tardif.

Le Soleil se couche.

Et si j'aurais pu trouver ça horriblement romantique hier soir encore, aujourd'hui il a des airs de fin. Pas seulement la fin du jour mais celle de ma vie parfaite qui s'annonçait en compagnie de Vanessa. Tout ça n'avait pas pu être un rêve. Je l'avais perdu une fois mais elle existait réellement. Ce n'était encore que le fruit du tragique destin qui nous liait mais c'était elle, c'était la jeune fille qui m'avait sauvé et que je m'efforcerais de retrouver quoiqu'il m'en coûte.
Je me relève, titubant une seconde à cause de mes jambes engourdies, en agrippant ma tête d'une main, tenant vainement de calmer ce mal et la tournis qui l'accompagne désormais. Malgré une vision troublée par la fatigue et la douleur, je constate avec étonnement que je porte encore les mêmes vêtements que la veille, me laissant réfléchir un instant sur l'état dans lequel j'ai bien pu m'assoupir.
Pourquoi ai-je autant de souvenirs flous soudainement? Cette voix... Elle me hante encore. C'est celle de Vanessa, ça ne peut pas être celle d'une autre. Et pourtant je l'entends en écho dans mon crâne comme un vieux fantôme que je n'ai pas encore exorcisé. Je sais qu'elle est là, quelque part, et que je la retrouverais. Ce sera elle et pas une autre.

Ce sera Vanessa.

Il faut que je la retrouve. Maintenant.
Bien sûr, il y a aussi Ariel. Malgré tout, elle méritait d'être heureuse. Mais comme j'avais retrouvé Vanessa, ce ne serait pas avec moi. Elle était... charmante, c'est vrai. Douce et extatique à la fois. Et, je dois bien l'avouer, nos sorties avaient été plus qu'appréciables. Mais ça restait une amie, rien de plus. Et une amie muette qui plus est. Ce n'était pas Elle, pas celle que je brûlais de retrouver et qui ne pouvait être une autre que Vanessa.
Je erre, sans but autre que de la retrouver, seul sur une plage déserte et inconnue. Et en parlant d'inconnu, je ne suis pas seul à m'être endormi à même le sable. Une jeune femme vraisemblablement, brune, évanouie dans le sable semble-t-il. J'hésite un instant, le regard hésitant en regardant ce qui se passe autour de moi. D'une part l'océan que je reconnais difficilement tant sa couleur semble différente de celui que je connais. De l'autre, une sorte de ville immense, aux bâtisses gigantesques qui se battent en duel pour toucher le ciel en premier. J'en viens à me demander où je suis, pourquoi, et si cette demoiselle étendue sur le sol aura un réveil aussi difficile que le mien ou si elle est habituée de l'endroit. Mais quoiqu'il en soit je dois au moins essayer de lui demander où nous nous trouvons. Et... plus urgemment vérifier qu'elle est encore en vie.

Au moins elle respire.

Semble-t-il. Je ne suis tristement pas médecin. Je ne sauve pas des vies, je les gouverne, c'est tout. Mais je suis sûr d'une chose: je suis capable de m'occuper de rescapés rencontrés sur une plage. Un talent peu commun, je vous l'accorde. Mais j'ai étonnement rencontré beaucoup de gens importants sur des plages, et c'est souvent le théâtre de sauvetages en ce qui concerne le récit de ma vie. Alors une femme de plus rencontrée sur la plage ou non, ça ne changera rien à mon existence.

"Mademoiselle? Vous m'entendez?"

Je prends sa main dans la mienne, attendant une réponse. Je ne la connais pas mais je ne peux qu'être inquiet de son état. Si elle ne répond pas, les choses pourraient mal tourner et soudain, elle pourrait être en danger de mort. Après tout, je viens seulement de me réveiller ici et elle pourrait très bien avoir vécu un événement dramatique peu de temps avant mon arrivée. Une regrettable hypothèse que je ne peux pas m'empêcher d'envisager. Mieux vaut s'attendre au pire quand on vient de reprendre connaissance dans un endroit aussi sordide. Pour une plage, c'est bien triste. Gris, froid, mélancolique. Rien à voir avec la romantique brise marine qui vous prend quand vous vous réveillez au son d'une voix chimérique. Une mélodie unique en son genre que je ne pourrais sans doute jamais oublié, contrairement aux événements de la veille. C'est intéressant de voir comment la mémoire sélectionne avec soin ce qui reste et ce qui meurt. Et si le contre-jour m'a empêché de voir le visage de ma sauveuse, le bruit des vagues, lui, ne m'avait nullement volé cette voix angélique.
Je tente à nouveau de faire reprendre conscience à cette inconnue aux cheveux noirs qui reste inconsciente sur le sable, l'appelant de nouveau par un "mademoiselle" hésitant. Peut-être est-ce une madame, au final, mais ne voyant aucune alliance à la main que je tiens, je me réserve le droit d'en douter. Quoiqu'il en soit, elle n'a ni les traits de Vanessa, ni ceux d'une quelconque femme de ma connaissance, alors je ne peux même pas me risquer à dire un prénom.

Encore ce mal de tête lancinant...


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Invité
Anonymous
Invité
Mar 22 Avr 2014 - 3:07
Les vagues chantent…

Se réveiller comme on se réveille d’un rêve – même si tout reste infiniment flou, comme si, encore, je résidais dans les bras de Morphée. Il prend ma main et m’apporte avec lui plus loin encore, même si l’impression d’être tirée, tiraillée entre le sommeil et l’éveil devient plus forte. Lentement, je reprends conscience. Je me sais éveillée, et, pourtant, je reste immobile, accablée par cette léthargie affligeante. Il refuse de me laisser partir – sa main toujours dans la mienne se serre, quelque-peu. Je crois entendre sa voix qui m’appelle à lui, loin dans une torpeur, entre deux mirages qui s’enfuient, s’enfouissent loin dans mon esprit.

Une langueur terrible m’assaillit. J’ai l’impression que chacun de mes membres est de pierre tant leur pesanteur me paraît gargantuesque. La sensation qui me prend me perturbe. Je ressens un picotement dans l’entièreté de mon corps, une chaleur inexplicable, dérangeante, mais je n’arrive pas à bouger. Je n’en ai pas la force. Je n’en ai pas la motivation, prisonnière entre deux mondes. L’envie de rester inerte et attendre que le déluge m’apporte me prend. Si je souffre, je ne  le sens qu’à peine tant la torpeur est puissante. Je suis transportée par le son doux des vagues, leur va-et-vient constant, au rythme même de mon cœur tambourinant dans ma poitrine, dans ma tête, doucement, témoignant de sa présence, sans pour autant me heurter. Je suis là, je suis bien là, vivante, ici.

Ici?

L’étreinte subtile se resserre sur ma main et je ressens graduellement le retour de mes sens. Je sens le sable, doux, frais, sous ma peau, s’entrelaçant entre mes doigts, de ma main libre de cette pression qui habite l’autre, une pression constante, continue, douce, mais inhabituelle. Une chaleur insolite. J’ai chaud, puis, soudainement, je me sens noyée par une vague de froid qui m’enveloppe, d’un seul coup. Le picotement reste, s’intensifie. La chaleur revient et me déconcerte.

Où suis-je? Suis-je tombée, quelque-part, entre le sommeil et l’éveil? J’ai l’impression de flotter, de ne pas être là, de ne rien toucher. J’ai l’impression de sombrer, de couler, tant le son est lointain, mais si près, à la fois. Le son de la mer. J’entends un goéland voler au loin, de son bec vocaliser des sons aigus, suivis par ceux de ses semblables, au gré de la mer qui se fait lointaine, mais près. La plage? Pourquoi, la plage?

Je ne peux ressasser les événements récents. Je ne peux ramener à ma mémoire ce qui s’est passé tout juste avant que je m’assoupisse – m’étais-je assoupie? Suis-je endormie, au milieu d’un rêve, ailleurs? – il y a peut-être quelques heures, déjà?

Nombre de scénarios tourbillonnent dans ma tête, virevoltent constamment. Mes paupières s’animent, mais restent closes, prises dans un appesantissement infini. Et si je m’étais échouée sur la plage après une chute? Mes pieds auraient glissé de ma planche, me rendant vulnérable au tumulte des flots m’apportant avec lui, le fracas des vagues me noyant, m’assommant contre des rochers, contre du corail? J’aurais perdu conscience dans la mer et je me serais échouée, miraculeusement, sur la plage. Les vagues auraient eu pitié de mon sort, m’auraient transporté après m’avoir violenté durant des minutes interminables.

Peut-être est-ce pour ça que je n’arrive plus à me souvenir de quoi que ce soit.

Je me sens engourdie; comme si j’avais dormi des jours entiers, des années entières; un siècle, même. Je me sens morte, presque, tant la force m’habitant est moindre. Espérant prodiguer un jour d’un sommeil réparateur, j’étais condamnée à subir ce sommeil de mort, où le repos est inconcevable.

Sans parler de cette horrible, horrible sensation. Étrangère, elle semble errer, silencieusement, en quête d’une ouverture quelconque où frapper, me détruire et détruire ce qui me reste, ce que j’ai rebâti de toutes mes forces, par le sang et les larmes.

Mes histoires chimériques, par contre, restent vagues. Elles n’expliquent pas la main. Elles n’expliquent pas la voix. Elles n’expliquent rien du tout. Peut-être, hypothétiquement, aurais-je été sauvé non par l’Océan miséricordieuse, mais par quelqu’un?

David?

C’est peut-être sa voix, que j’entends. Je n’arrive pas à mettre le doigt sur l’incohérence, pas encore, même si elle semble différente, si différente. Le rêve reste en fragments dans ma tête et me pousse à entendre des choses que je voudrais entendre. Elles ne sont pas réellement présentes. Sauf cette main, dans la mienne. Elle est présente, tout comme le sable sur ma joue. Pourquoi aurais-je voulu prendre ma planche et m’évader dans l’Océan, si j’avais su que les eaux étaient déchaînées? Ça ne concorde pas. Et pourtant, c’est la seule explication logique – c’est la seule que mon esprit heurté arrive à rationnaliser.

La voix prend de l’ampleur et m’appelle de nouveau. Elle devient plus claire, beaucoup plus claire qu’elle ne l’était jadis. L’odeur saline de la mer vient à mes narines et mes oreilles s’affinent, distinguant mieux les sons, l’ambiance. Je les distingue, mais je n’arrive pas à leur donner un sens. Il y a tant d’incohérences. Le doux effluve de la mer se mêle à une odeur infecte, étouffante.

Réveille-toi, Nani, bon sang, ouvre les yeux. Vis, fais quelque-chose! Je dois me sortir de cet état végétatif. Je dois au moins arriver à enlever ma tête du sable, dire que je suis vivante, avant qu’il ne s’inquiète. C’est bien la dernière chose que je voudrais qu’il fasse, s’inquiéter. Je vais bien. Enfin… Je crois.

David? Je grommelle en me redressant, laissant glisser ma main de la sienne pour l’apporter sur mon front, fronçant les sourcils. Je… qu’est-ce qui s’est passé? Je laisse une pause entre mes paroles. Entre mes dents serrées s’échappe un sifflement de douleur. Oh, ma tête…

Ça y est. Si je croyais que le mal ne pouvait m’atteindre grâce à mon état comateux, maintenant que je suis consciente, totalement consciente, il m’assaillit avec toute la force dont il dispose. Je n’ai pas mal qu’à la tête, mais partout ailleurs. Mes bras se remettent mal de leur engourdissement, et, bien que je me tienne assise par la force de mon bras, je le sens trembler.

J’ose enfin ouvrir les yeux pour le regarder, ne serait-ce pour rajouter de ne pas s’inquiéter,  que ce n’est qu’un mal de tête, passager, qu’importe ce qui est arrivé. Je vais bien. Je vais…

Woah.

Voilà. C’est incontestable. Je ne vais pas bien. J’hallucine, même.

Devant moi ne se tient pas David. C’est un homme. Un très bel homme, oserais-je même rajouter. Quelle imbécile je fais! Je sens la chaleur envahir mes joues. Non, attend, je n’hallucine pas – enfin, peut-être juste un peu, il ne peut pas être aussi beau, c’est impossible, quoi! Je racle ma gorge, embarrassée, avant de rajouter, rapidement, quelques paroles.

Je. Je suis désolée. Je… Je vous ai pris pour quelqu’un d’autre.

Ou comment se sentir plus gênée qu’il ne le faudrait. Il faut croire que j’ai le don de me mettre dans des situations bizarres. Mes yeux s’abaissent rapidement, tentative momentanée de faire fi de mon embarras, et s’écarquillent. Oh, non, non, ça ne fonctionne pas du tout, c’est quoi, cette connerie?!

Aïe, aïe, aïe! Je ne suis pas présentable du tout!

Levant les bras, je ne peux m’empêcher de dévisager avec horreur le pyjama bleu et orangé dans lequel je suis accoutrée. Je n’ai pas assez de force pour me lever, pour aller chercher autre chose, n’importe quoi, qui serait plus convenable que ce … ce truc. Je n’ai pas pu aller surfer en pyjama, ça ne colle pas, ce n’est pas valide, c’est impossible, improbable! Mais merde, qu’est-ce qui s’est passé? En plus, être en pyjama devant un si bel homme, ce devrait être interdit. Où est passée la décence? En plus, il a l’air totalement inquiet, le pauvre. Je devrais peut-être arrêter de me prendre pour une folle – on dirait que je suis sur le point d’avoir une dépression nerveuse, c’est totalement ignoble – si je ne veux pas l’effrayer plus qu’il ne l’est déjà. Du calme, Nani, tout va bien. Tu trouveras bien la raison de ton échouement sur la plage tôt ou tard – si l’homme ne peut pas te le dire, même. Je passe une main rapide dans ma chevelure, remarquant que leur douceur habituelle se retrouve assiégée par une texture rugueuse que je ne mets pas longtemps à reconnaître. Du sable.

Du. Sable.

Ahh, non mais…! Grommelle-je en me levant subitement. Je secoue mes shorts bleutés, mon t-shirt orangé avec des mouvements machinaux, avant que ma tête se mette à tourner férocement, m’envoyant valser par terre, de nouveau, dans un bruit sec, rapide, accentué d’un cri de ma part. Bien sûr, sans force, c’est dur de se lever.

Voilà, il doit me prendre pour une cinglée, maintenant. Bravo, Nani. Dix sur dix sur la chute. Meilleure performance à vie.

Un grognement émane de ma gorge alors que je secoue mes cheveux, sans pour autant enlever tout le sable qui s’y est abrité. Quelqu’un me joue une mauvaise blague, c’est impossible. Ma tête tourne comme un carrousel. Il ne manquerait plus que la musique et le tout serait complet. Génial. Comment est-ce que j’en suis arrivée là?

Je repose deux mains sur mon front en soupirant longuement, refermant mes yeux.

Désolée, je… Je crois que je me suis cogné la tête. Je frotte mon front doucement. Ça fait horriblement mal. Je ne sais pas du tout comment c’est arrivé.

Reprend tes esprits, Nani, Résumons : j’ai mal, je suis engourdie, je suis en pyjama sur la plage avec un parfait – il faut croire que c’est dans plusieurs sens – inconnu que je viens probablement de traumatiser à vie. Qu’est-ce qui pourrait être pire?

Au moins, je ne suis qu’à quelques minutes de chez moi. Lilo y est sûrement, avec Stitch, Pleakley et Jumba. Il n’y a rien à craindre, pour l’instant. Je serai de retour bientôt. Oui, bientôt.

Je rouvre les yeux pour les poser sur les vagues qui s’échouent, presque à nos pieds. Je les porte plus loin sur la mer, seulement pour me perdre quelques instants. Le soleil se couche sur la mer, meurt dans l’eau, se noie avec les vagues. C’est joli, je l’ai toujours trouvé, même si j’ai passé ma vie avec ce paysage. Je tente de reprendre mes esprits. Je tente de comprendre, car j’ai l’impression de me perdre. J’ai l’impression que chaque rationalisation m’apporte à une nouvelle incohérence, et ça m’énerve. J’ai tellement mal à la tête que je n’arrive pas à comprendre. Je n’arrive qu’à peine à voir ce qui cloche : comme si je le voyais, mais que je ne pouvais le comprendre.

C’est le son strident d’un klaxon qui me ramène à moi, soudainement, dans un soubresaut. Il n’y en a pas qu’un. Plusieurs klaxons tonnent dans l’atmosphère comme une symphonie dissonante et constante. Le bruit des voitures est ambiant. Avec mon mal de tête, peut-être en ai-je fait fi. Des voitures?

Je n’en ai jamais entendu autant. C’est impossible qu’il y en ait autant. Je détache mon regard de la plage pour le poser sur les limites de celle-ci, avant de lancer un bref regard derrière moi.

Non. C’est impossible. Je crois rêver. Je dois rêver.

Horrifiée, je regarde la ville qui se dresse devant mes yeux. Certes, il n’y a pas de grands bâtiments, ils sont éloignés, mais on peut voir leur lumière s’allumer au loin alors que la pénombre apparaît. Non.

Oh, oh non. Non, ce n’est pas possible. Murmure incrédule se percutant à la ville bruyante, un silence métaphorique, un bruit accablant.

L’océan est calme. La ville ne l’est nullement. Au bruit des vagues s’échouant sur le rivage se fracassent des bruits qui ne me sont aucunement familiers – aucunement, peut-être, par la quantité qui émane de par une source inconnue, qui semble près, mais loin, si loin. Je dors. Je rêve, entre deux mondes. Une appréhension monte dans mon corps, prenant de l’ampleur et devenant lentement une panique incontrôlable. Je ne suis plus chez moi. Lilo. Je suis loin de Lilo. Extrêmement loin. Je ne suis plus là. Oh non. Non. Affolée, je regarde autour de moi.

Je suis perdue. Je suis perdue. Comment ai-je fait pour me retrouver ici? Où suis-je?

Je rêve. Je dois rêver. C’est impossible! Je me retourne vers l’homme, les traits tirés par l’effroi.

Je ne sais pas comment réagir. Je ne sais pas quoi faire. Je dois me calmer. Respire. Tout va bien. J’inspire longuement, laissant l’air habiter mes poumons pendant quelques secondes avant d’expirer, posant mes doigts sur mes tempes, les sourcils froncés, les coudes sur mes genoux. Je secoue la tête. La téléportation n’a toujours pas été inventé, à ce que je sache, alors pourquoi me retrouve-je ici? Et comment vais-je faire pour…

J’écarquille mes yeux de nouveau, me retournant vers l’homme résolument, résultant en une autre décharge douloureuse provenant de ma tête que je fais de mon mieux pour ignorer, le regard plein d’espoir.

Dites, vous avez un téléphone portable? Je… Je dois faire un appel important. Je dois m’assurer que ma sœur va bien. Je… Je ne sais pas ce qui m’est arrivé. Oh. Je secoue la tête. En fait, si vous avez un problème avec le longue-distance, vous pouvez oublier. Je… Je dois appeler à Hawaï. Je laisse une nouvelle pause passer avant de continuer. Ça doit vous paraître bizarre. Je vous promets que je vous expliquerai. Mais je dois réellement faire cet appel – je vous payerai ce que je vous dois. J’ai peur que ma petite sœur soit seule à la maison… Je… Je n’ai pas voulu la laisser seule! En fait, j’étais là, avec elle, il y a à peine… Quelques… heures? Enfin. Je crois. Je. Ughn.

Je reviens dans la même position que j’avais adoptée quelques secondes plus tôt, soupirant.

Vous devez réellement me prendre pour une folle. Je suis désolée. Je… Je suis juste réellement perturbée. Je dois être en train de rêver. Discuter avec un fragment de mon imagination – sans vouloir vous offenser! J’enlève mes mains de mes tempes en faisant des signes de négation, avant de continuer. Vraiment, vous êtes un… Très beau—euh, gentil fragment d’imagination! Je me désespère, vraiment. Seulement, je suis un peu perdue. Enfin, pas qu’un peu. Et ça me fait un peu peur, parce que, habituellement, un rêve, ça ne fait pas aussi mal. Vous comprenez?

J’ai beau être au beau milieu d’un rêve, j’espère tout de même réellement qu’il possède un téléphone portable. Ça m’empêcherait de m’inquiéter. Si ce rêve est pour durer longtemps, aussi, j’aurais la certitude que ma conscience serait en paix, de savoir que ma sœur va bien et que Stitch et les autres veillent sur elle. J’ai besoin de cette certitude.

Surtout si je suis sur le point de tomber dans la démence et pas nécessairement en train de rêver. Ce serait réellement désagréable, mais, au moins, je saurais trouver quelqu’un qui serait en mesure de s’occuper d’elle lors de mes derniers moments de lucidité, même si l’idée de la laisser seule avec quelqu’un d’autre est beaucoup plus effrayante encore que l’idée de me retrouver dans un asile. Si je ne le suis pas déjà.

Pitié, faites que je ne sois pas déjà internée!

{ HRP: Je suis vraiment, vraiment désolée. Je ne pensais pas faire aussi long et woah ok oups, my hand slipped. Alors ouais voilà, tu me diras si tu n'aimes pas, je changerai, love. ♥ }
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Invité
Anonymous
Invité
Mer 30 Avr 2014 - 12:44





La demoiselle semble consciente.

Et cependant bien inconsciente, tout un paradoxe. Elle revient à elle mais puisqu'elle m'appelle par un autre nom que le mien, j'en déduis que sa raison l'a abandonné une seconde alors qu'elle émerge doucement de ce qui semble avoir été un sommeil bien trop prolongé à son goût. J'aimerais déjà pouvoir lui apporté son aide, malheureusement je n'ai dans mon entourage aucun David et je crains de ne pas pouvoir l'aider à retrouver cet homme. Toutefois, je me ravis de savoir qu'elle a gardé toute sa mémoire, signe évident de la raison qui a réchappé à cet état végétatif dans lequel elle était plongé. Mais si elle ne semble pas harassée par des divagations sur ses souvenirs, moi en revanche je demeure perdu dans mes rêveries. Et cette voix qui me hante m'arrache brièvement à la réalité de la situation pour chercher si ce timbre si délicieux pourrait convenir à cette femme. Je fais les frais de ma propre folie amoureuse, espérant sans doute trop pour me confronter à la véracité de cette vie.

Il faut que tu te réveille Eric...

Et pas seulement pour tomber face à cet endroit inconnu. Il faut que je me réveille de ce rêve fou de grand amour, de passion, et de mariage. A chaque fois que je trouve la fille de mes rêves, elle disparaît plus vite que les inscriptions dans le sable avalées par les vagues dès leur premier passage. Peut-être que cette idée de sentiments retournés n'est qu'une belle illusion, comme une sirène qu'on aperçoit au loin dans l'horizon salé de l'océan. Juste un mythe qui retourne avec les autres nager dans le palais de... qui m'a-t-on dit déjà? Ah oui, le Roi Triton. Ca a beau être faux et illusoire, ça reste un mythe passionnant. Une vie sous l'océan, des créatures entre monstres et perfection.
Un regard vers le seul océan qui s'offre à moi ici me laisse penser que si de quelconques êtres vivent dans cette flaque immense, ils ne peuvent être que des monstres reclus dans un dépotoir aquatique plus gris qu'un ciel orageux de tempête. Rien de très attirant en somme.

Et elle, elle vient de la terre ou de la mer?

Puisqu'elle ne semble pas étonnée d'avoir des jambes, je doute que la seconde hypothèse soit possible. En fait, elle ne semble étonnée que par l'endroit où elle se trouve. J'ose croire qu'ici non plus il n'est pas commun de se réveiller à même le sable.

"Vous devriez faire... attention."

Bon, j'aurais essayé. Mais elle est déjà debout et je suis le mouvement en guettant une potentielle chute dû à son mal de tête. Etonnamment je suis dans le même état ou presque. Ma douleur s'est dissipée, bien que je reste encore fatigué, troublante constatation. C'est assez rare de se sentir exténué alors même qu'on vient de se réveiller, non?
La demoiselle ne tarde pas à s'excuser de sa méprise avec autant de crédibilité possible. Je lui adresse un semblant de sourire pour la rassurer, ce n'est pas dans mes habitudes d'en vouloir éternellement à des inconnus après tout, surtout dans une situation aussi rocambolesque. La pauvre est simplement perdue et sans doute aussi fatiguée que moi, si ce n'est plus. Ca ne l'empêche cependant pas de s'agiter dans tous les sens et d'accélérer également la discussion.
L'inconnue parla de... de... d'une sorte d'appareil qu'elle appela téléphone et qui semblait portatif. Sans doute que son royaume possédait quelques scientifiques et mécaniciens plus avancés que ceux de ma connaissance puisque jamais je n'avais entendu parlé d'une telle chose. La pauvre femme voulait joindre sa soeur visiblement. Soeur qui se trouvait à une distance très lointaine d'ici, d'où l'utilisation nécessaire d'un engin permettant la communication à longue distance. Je crus un instant qu'elle me parlait de lettre mais malheureusement je n'avais ni papier ni crayon sur moi. Encore moins dans un format portatif.
Plus tard dans cette même discussion, elle s'excusa même "téléphoner" si loin. Ce n'était pas vraiment à moi qu'elle devrait s'excuser si c'était loin mais plutôt aux chargés du transport de courrier du royaume. Mais c'était très avenant de sa part de proposer un remboursement et dans d'autres circonstances, j'aurais véritablement aimé lui apporter mon aide, sans bien sûr en réclamer le prix puisqu'au palais, ce n'est pas vraiment l'argent qui manque.
La demoiselle enchaîna sur les événements survenus avant qu'elle ne tombe inconsciente et se réveille ici. Toute l'histoire concernant sa soeur était, je dois l'admettre, déchirante. Bien que je n'ai jamais connu de relation fraternelle, je me retrouvais un peu dans sa situation en songeant à Max qui devait déjà être en train de flairer ma trace en espérant me retrouver. Le pauvre risquait de se perdre ici s'il me cherchait dans un tel endroit. Je fronçais les sourcils, le regard perdu dans le vide, en songeant à mon fidèle compagnon sans doute perdu ici ou seul au palais. Dans les deux cas, je m'en voulais de l'avoir laissé seul, même si j'ignorais comment tout ceci avait pu arriver.

Un fragment de quoi?...

Perdu dans mes pensées, je n'avais écouté que d'une oreille la suite de l'histoire de la jeune femme. Mais je crus comprendre qu'elle me prenait pour une simple parcelle fictive créée de toutes pièces par son esprit. Je ne sais pas ce que les habitants du royaume d'Hawaii ont l'habitude de boire, mais il semblerait que ce soit plutôt fort. Elle avait bien raison de se prendre pour une folle en disant de telles choses. Malgré cela je ne me résolvais pas à la traiter comme telle puisqu'elle semblait beaucoup plus saine d'esprit et fréquentable que certain marins qui parlent jour et nuit d'Atlantica et du Roi Triton. Mais les histoires inventées sont souvent les meilleures à écouter...
J'eux le plaisir de constater que même en apparaissant pour elle comme un simple "fragment de son imagination" elle me trouvait... beau... Ce qui m'arracha un faciès stupéfait. En fait, ce n'était pas la première à me le dire mais à chaque fois, je supposais que c'était davantage le statut de prince qui semblait plaisant à regarder.

Cela dit, elle était très belle aussi.

Moins que cette vision angélique qui m'avait sauvé des flots. Et peut-être aussi moins que ma chère fiancée Vanessa mais... Néanmoins jolie.
Je hochais la tête alors qu'elle terminait de parler, me laissant croire que les rêves ne devraient pas être si douloureux. Bien évidemment je ne pouvais qu'approuver m'étant moi-même réveillé un instant plus tôt avec un mal de crâne affreux.

Et qui ne cessait de revenir...

"Je vous comprends parfaitement. Moi-même je viens de me réveiller ici et... Et à dire vrai, je ne sais pas comment ça a bien pu arriver."

Je n'en avais pas la moindre idée. C'était à croire que Vanessa m'avait jeté de chez moi en une soirée! Haha! Tout à fait improbable. Elle m'aimait, j'en étais certain! Et même si je gardais quelques doutes sur son identité, c'était elle que j'allais épouser.
Je voyais d'ici notre future vie à deux... Un beau mariage sur le voilier nuptial et ensuite nous aurions parcouru le monde ensemble. Nous aurions vécu de formidables choses et quand cette vie nomade nous aurait lassé, nous serions rentré au palais. Quelques années plus tard nous aurions eu des enfants. Un garçon pour succéder au trône et une fille pour régner dans mon coeur. Peut-être même un troisième! Oh et nous aurions pu acheter une amie pour Max. Et la vie aurait été formidable jusqu'à la fin...

Mais ça ne risquait pas d'arriver si je restais ici.

"En fait, je cherche également quelqu'un. Ma fiancée avec laquelle j'étais avant de me réveiller ici. C'est étrange, je suis persuadé d'avoir passé la soirée avec elle mais je me suis réveillé ici sans le souvenir d'avoir quitté mon palais..."

Quel idiot je fais... Elle ne va pas comprendre si je lui parle de palais ainsi!

"J'oubliais de me présenter. Je suis le Prince Eric. Enchanté de vous connaître."

J'exécutais une révérence simple, des années de pratique juste pour ça...

"Malheureusement je n'ai pas de... comment dites-vous?... Oh, téléphone! Je n'en ai pas sur moi, je le crains. Mais je peux tout de même vous aider à chercher votre soeur. Enfin... J'ignore où se trouve Hawaii mais c'est certain que si nous cherchons à deux, nous trouverons plus rapidement."

Pour la rassurer je lui adressais un sourire qui se voulait chaleureux, en essayant d'oublier qu'une minute plus tôt, elle me prenait pratiquement pour une hallucination.
Je ne savais pas le moins du monde par où commencer à chercher. Aussi, je me retrouvais à regarder autour de moi en espérant trouver quelque chose d'utile. En vain. A gauche il n'y avait que de monstrueuses bâtisses grisâtres et à droite, un océan à peine plus coloré.

"Ah et... Je ne suis pas tout droit sortit de votre imagination. Je suis bien réel." lâchais-je avec un rire maladroit "Et je tiens à vous aider. Vraiment."

Je lui adressais un nouveau sourire après lui avoir pris les mains en la regardant dans les yeux. C'est étrange... Ce simple geste me rappela Ariel mais... ça sonnait différemment. Avec Vanessa aussi ça ne me faisait pas le même effet. Je la lâchais rapidement, éviter d'agir trop familièrement avec une inconnue.
Quand avais-je cessé de croire en tout ça? En ce premier regard qui dirait tout et se suffirait amplement à lui-même? J'y avais cru si longtemps qu'aujourd'hui ça ne me semblait même plus possible que ce ne soit pas vrai, que le coup de foudre n'existait pas. Avec Vanessa, il n'y avait pas réellement eu ce même pincement au coeur qui m'avait frappé comme la foudre. Mais avec l'inconnue sur la plage, de même qu'avec Ariel... Badaboum! Ca avait été comme un feu d'artifices auquel on ne s'attend pas. Un éclair, c'était ça. Pourtant aujourd'hui, c'est à Vanessa que j'étais fiancé.
Mon regard se perdit de nouveau dans le vide alors que mes mains retrouvaient leur position initiale au bout de mes bras ballants. Une fois encore, je songeais à Ariel. Je n'y avais même pas pensé depuis que j'avais retrouvé Vanessa mais la pauvre allait se sentir exclue alors que nous étions devenus si proches. Mais avec un mariage à venir, c'est inévitable. Et pourtant, je n'avais pas prévu qu'elle me manquerait autant. La simple idée de ne plus la voir ou de ne plus être si proche d'elle me laissait mélancolique comme jamais. Moi qui avait si longtemps rêvé d'avoir de longues discussions tardives avec une femme que j'aimerais, je m'étais retrouvé à passer la journée avec une muette, faisant la discussion seul quand le silence était trop pesant. Mais je n'avais même pas le souvenir que ce manque de paroles avait été réellement dérangeant à un seul instant. Je connaissais ses grands yeux bleus par coeur à force d'y avoir plongé les miens.

"Je ne vous ai même pas demandé votre nom..." réalisais-je en relevant les yeux vers la demoiselle inconnue, un sourire faux ancré sur le visage

Mildred... Diana... Ariel.






[HJ: J'ai tout donné mais j'ai pu atteindre que les 2000 mots. J'me suis vraiment acharné, pardon... XD]
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