| | Invité Invité |  La mer revient à la mer feat. Hans Des-îles-du-sud L'océan était là où elle avait toujours vécu. Depuis sa tendre enfance jusqu'aux heures les plus sombres de sa vie. Alors pourquoi diable la pensait-elle aussi menaçante, désormais? Elle voyait des vagues. Des rouleaux de houle qui s'avançaient dangereusement vers elle. Sa gorge lui brûlait. Le sel entamait ses entrailles alors qu'il avait toujours été un allié. Maintenant il la mutilait tels de fins couteaux sous sa peau. Et sur sa peau également. Qu'est-ce qu'il lui arrivait? Elle ne pouvait plus respirer ... Comme écrasée sous un poids invisible qui la torturait de l'intérieur. Elle hurlait mais aucun son ne provenait de sa gorge. Perdue, elle était perdue. Une lumière inconnue l'aveuglait, mais elle ne se sentait pas partir, non. C'était encore pire.
Ursula ouvrit les yeux et se réveilla en sursaut, la bouche grande ouverte. De l'air, elle avalait de l'air. Elle en avait besoin. Comme lorsqu'on sortait seulement d'une longue suffocation. La sorcière voyait son buste se soulever à chaque fois qu'elle en avalait, mais elle avait du mal à emmagasiner tout ce dont elle avait besoin. Sa gorge était comme réduite à un trou d'aiguille. Prise d'un saut de rage, Ursula avala de force sa salive puis émit un râle de colère. Cela avait l'air d'aller mieux ...
Mais pourquoi était-elle ici ... Allongée au bord de l'eau, les petites vagues lui caressant les jambes ... Ursula avait le sentiment qu'elle ne devrait pas être ici, même si la nuit dernière, elle s'était trouvée sur une plage comme celle-ci ... Dans un corps différent du sien. Enfin ... c'était le sien. Il avait été sien. Lorsque tout allait bien dans sa petite vie de sirène, ou presque. Juste avant que son monde s'écroule sous ses nageoires qu'elle troqua pour des tentacules. Mais là n'était pas le problème. Tout cela avait été prémédité. Le problème était qu'elle ne s'était pas du tout endormie à cet endroit là ... la nuit dernière. La nuit dernière. Elle était avec Eric. Oui, c'était ça! La sorcière regarda autour d'elle mais le prince n'était pas là, assurément. Est-ce qu'ils avaient découvert sa supercherie et l'avaient jetée dehors au milieu de la nuit? Elle s'en serait rendu compte ... Ursula regarda à sa droite. Ce n'était pas la même plage ... Le château de ce beau prince dont sa petite victime s'était amourachée n'était pas ici. Où diantre pouvait-elle se trouver ...
Ses grands yeux bleus s'écarquillèrent ... Qu'est-ce que c'était que ça? Des édifices grandioses se dressaient sur la terre non loin d'elle, garnis de tonnes de fenêtres, et ils étaient partout. Partout! Ursula n'avait jamais vu ça de sa vie. En même temps elle n'avait jamais été sur la terre avant de se transformer en "Vanessa". Mais hier soir rien ne semblait être de la sorte ... Non, elle était dans un tout autre endroit, elle le sentait. Et cela la mettait dans une colère aussi noire que son âme. Étais-ce une ruse de Triton? Il n'avait tout de même pas autant de pouvoir! Il en avait déjà bien trop comme ça ...
Mais son plan ... tout son plan était ruiné! Elle n'avait ni Eric ni Ariel sous la main! Comment pouvait-elle avancer avec ça?! La sorcière ramassa un vieux bâton de bois qui traînait à ses pieds et le lança à la mer, espérant extérioriser toute la rage qu'elle avait par ce geste. Mais ça ne suffisait pas du tout. Tombant à genoux sur le sable mouillé, Ursula cria à pleins poumons devant le monde qu'elle devrait avoir dans ses tentacules. Son océan ... Elle le retrouverait. Mais pour l'instant, elle devait s'en sortir. Se relevant lentement, la désormais jeune femme se retourna. Il n'y avait quasiment personne ici, personne pour entendre son cri. Le ciel était chargé de nuage et l'atmosphère aussi grise que sa robe. La même robe qu'elle portait hier ... Mais tout semblait différent malgré cela. Elle avait un horrible pressentiment. Celui d'être loin, bien loin de chez elle.
Il n'y avait presque personne, mais tout de même quelques paysans avaient décidé de côtoyer l'entourage de la sorcière des mers. Ils la regardaient d'un oeil surpris, même apeuré après avoir entendu son cri de rage. Le rictus satisfait d'Ursula finit par s'évanouir lorsqu'elle se rendit compte de la situation. Elle ne devait pas se mettre les gens à dos ... pas maintenant. Non, c'était insupportable à avouer, mais elle avait désespérément besoin d'aide. Personne ne la connaissait ici ... peut-être qu'une âme charitable proposerait son aide à une pauvre jeune fille en détresse. Ca ne semblait pas si impossible que ça, au contraire.
Vanessa s'accroupit alors encore une fois, enfouissant son visage dans ses mains. Ses épaules furent prises de spasmes réguliers, mimant des sanglots qui devinrent plutôt vrais. Oui, elle était forte pour jouer la comédie, mais elle devait avouer que pleurer sa situation lui faisait ... du bien. Elle était devenue pathétique. Pour une fois, la pauvre âme en perdition c'était elle ... que dis-je, ç'avait toujours été elle ... Mais c'était pour mieux se relever.
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La mer revient à la mer
Hans Des-Iles-Du-Sud & Vanessa U. Seawitch
Hans avait toujours eu ce qu’il voulait, c’était un prince. Certes, il n’avait jamais été véritablement heureux à cause des misères que ses frères lui donnaient et à cause du manque d’attention de ses parents pour lui, mais jamais il n’avait manqué de quoique ce soit. Il avait même eu la chance de connaître l’amitié le jour de son anniversaire il y a plusieurs années lorsqu’il se fit offrir Sitron, son fidèle destrier. Il avait rêvé durant son adolescence d'avoir une femme, des enfants et un royaume à gouverner avec elle, mais avec le temps il avait laissé tomber l’idée d’avoir quelqu’un dans sa vie. Trois ans plus tard, il avait rencontré Anna, mais ne pensa aucunement à son rêve d’antan. Il voulait simplement gouverner Arendelle. De toute façon, suite à ses vagues idées de meurtre sur ses douze frères, il ne voyait pas la possibilité de prendre un trône autrement que par la force.
Alors qu’il avait oublié l’idée d’avoir une famille par crainte que ses enfants aillent eux aussi envie de l’éliminer pour avoir le trône, Anna vint lui annoncer à l’autre bout du monde qu’il allait bientôt être père et ça pas d’un, mais bien de deux enfants, chose très peu étonnante puisqu’il y avait des jumeaux dans sa famille; Damien et Derek. Le roux eut l’impression d’avoir perdu ses deux bras à l’annonce, d’autant plus qu’il avait finalement mit une croix à cette relation non-saine qu’il avait construit avec la princesse. Alors qu’il avait enfin trouvé un moyen pour gouverner un pays dans ce monde, voilà qu’il devait tout abandonner pour sa future famille. Ça n’allait pas.
Comme un toutou fidèle, Hans partit pour New-York avec sa fiancée pour l’aider à s’occuper des futurs enfants qu’ils auraient ensemble. Le prince avait perdu un peu de sa joie de vivre lorsqu’il avait quitté Anna et avait réalisé qu’il avait véritablement des sentiments pour elle et que cette fois-ci il ne faisait pas simplement jouer la comédie, mais désormais loin de Londres et de ses nouveaux amis Hadès et Randall, il n’était pas dans un meilleur état. À croire que ses rêves d’adolescence étaient de retour.
Anna était dans leur lit, les yeux fermés. Hans ne pouvait pas dire si elle dormait vraiment ou si elle ne faisait pas simplement reposer ses yeux. Elle était… Étrangement silencieuse pour dormir, mais il n’avait pas eu l’impression de l’avoir entendu se réveiller non plus. Elle réfléchissait peut-être. Elle tentait peut-être elle aussi de se convaincre que sa grossesse n’était pas de la malchance et qu’ils allaient être heureux tous les quatre… Si ce n’était pas cela, Hans lui de son côté le faisait chaque matin. Et puis, il y avait bien Ariel et Raiponce qui pouvaient les aider en cas de problème. Bien sûr, il n’était pas sûr des compétences de ses colocataires, mais il n’était pas non plus sûr de ses propres compétences. Ils apprendraient tous ensemble.
Le jeune prince quitta leur appartement vers 10h pour se diriger à un ancien ranch qu’il avait racheté pour en créer un bar. Ce projet n’était qu’à ses débuts, mais il avait la ferme intention de le mener à bien. Il voulait un bar où les gens comme lui, des êtres Disney, pourraient se sentir à l’aise et en sécurité. Un endroit où les gens pourraient se retrouver et se détendre autour d’une boisson alcoolisée. Il n’était pas véritablement sûr qu’il y ait beaucoup d’êtres comme lui et Anna, mais il savait qu’il y en avait. Il avait des doutes sur certaines de ses connaissances, comme Hadès qui, selon la mythologie Grecque, serait le prénom du dieu des enfers… Bien sûr, cela n’était pas une preuve en béton puisqu’il pouvait bien avoir des parents un peu décalés qui avaient décidés de l’affublé d’un nom ridicule… Le jeune homme avait rencontré énormément de gens avec des noms étranges comme Timon, Raiponce ou encore Beverly (Dédic. à toi Anna). Non, mais sérieusement, qui appellerait son enfant Beverly ?
Les constructions du futur bar avançaient bien et c’est en début d’après-midi qu’Hans décida de prendre congé et de se diriger vers la plage de la ville pour se rafraîchir un peu. C’est le front luisant et les cheveux en broussaille qu’il se dirigea vers les vagues de la mer qui venaient heurtés doucement ses pieds nus. Un frisson lui parcouru le corps et il poussa un soupir. Il adorait l’odeur des algues et les cris des goélands, cela lui rappelait ses îles. Il voulut s’asseoir sur le sable pour profiter du soleil et du calme, mais des sanglots vinrent le perturber. En temps général, Hans n’aurait pas hésité pour aller voir la demoiselle, mais cette fois-ci c’est après une longue contemplation qu’il osa aller la voir. Il avait un drôle de pressentiment, presque indescriptible, lorsqu’il la regardait. Comme un mal-être. Un peu comme lorsqu’il était en compagnie d’Hadès et de Randall.
Il fit quelques pas hasardeux, essayant de se convaincre d’avancer vers elle et non pas simplement continuer son chemin comme si rien n’était, puis finalement à ses côtés, il déposa doucement l’une de ses mains sur les épaules tremblantes de la jeune femme.
« Vous allez bien ? » Demanda-t-il simplement. Il attendit quelques secondes pour voir la réaction de l’inconnue, puis il décida de s’accroupir vers elle pour être à la bonne hauteur. « Je peux peut-être vous aider ? Vous savez, je ne suis pas le genre à abandonner une demoiselle en détresse. » Surtout lorsqu’elle pouvait lui offrir quelque chose en retour… À voir ce que celle-ci pouvait bien lui donner.
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