Je n'ai pas un caractère facile, et j'en ai bien conscience. Têtue, il est très difficile de me faire changer d'idée, ou de parvenir à me faire faire quoi que ce soit si je ne l'ai pas décidé. Je peux être très agaçante, à cause de ça, et on me qualifie même d'obstinée. Néanmoins, je suis quelqu'un de calme, qui ne se laisse pas facilement aller à la colère. Je crois être plutôt équilibrée, quoi que le fait que je sois particulière fière m'attire souvent des problèmes. Certaines personnes me qualifient de hautaine, mais ces personnes ne s'arrêtent qu'aux apparences. J'estime être une personne tolérante, et plutôt ouverte, même s'il est vrai que je peux paraître froide par moment. Je n'ai pourtant aucun problème sur le plan relationnel, je suis quelqu'un de sociable, et j'apprécie la compagnie des autres.

Je suis loyale, mais également rancunière, et je ne pardonne jamais une personne m'ayant trahi, peu importe la gravité de cette trahison. Je suis assez réaliste, ce qui n'est à mon sens ni une qualité, ni un défaut. Je n'aime simplement pas me créer de faux espoirs ou être bercée par les illusions, et c'est ce qui me permet d'être dans l'ensemble quelqu'un de plutôt heureuse. Je suis plutôt curieuse, j'aime découvrir des choses. Je n'en suis pas au point de m'émerveiller de tout, mais j'aime poser des questions, et obtenir des réponses. Plutôt organisée, je règle ma vie de A à Z pour ne pas avoir de mauvaises surprises, même s'il m'arrive d'être parfois impulsive sur certaines choses.

Je crois que je plais physiquement aux hommes, et j'en joue souvent. Je suis une personne plutôt joueuse et séductrice, sans tomber dans les clichés ni me précipiter sur tout le monde et n'importe qui. Disons simplement que les jeux de séduction m'amusent énormément. Je n'aime pas m'ennuyer, il faut toujours que je sois occupée à quelque chose, également. Et, malheureusement pour mon sommeil, je suis une personne plutôt fêtarde, qui aime passer des soirées animées.  

Les indiens ne se sont jamais vraiment mêlés des histoires entre les Enfants Perdus et les Pirates. Et pourtant, c'est toujours moi que le Capitaine Crochet kidnappait pour faire sortir Peter de sa cachette. Allez savoir pourquoi... Notre bon vieux Crochet aurait pu essayer de s'en prendre à Clochette, ou directement aux Enfants Perdus, mais non. Je me faisais bâillonner, attacher, ligoter, jeter dans l'eau, jeter dans une grotte, bazarder... Et Peter venait toujours me sauver. Grâce à cela, les relations entre les Enfants Perdus et les Indiens ont toujours été particulièrement bonnes. Il faut dire, aussi, que mon père était le chef du clan, faisant par conséquent de moi la Princesse Indienne du Pays Imaginaire. Et en dehors des attaques incessantes du Capitaine Crochet ? Ma vie était plutôt calme. Je ne m'approchais pas trop des Sirènes et des Fées, respectant leurs territoires tant qu'elles respectaient le territoire des Indiens. Je jouais avec les Enfants Perdus, et je m'amusais à séduire Peter. Je crois que je ne le laissais pas totalement indifférent, mais nous étions des enfants, et je ne voulais que m'amuser à le voir rougir. Mon père m'apprenait à manier l'arc, et à respecter nos coutumes. Je vivais dans l'harmonie de notre village, en essayant d'éviter les pièges que me tendaient les Pirates. De toutes façons, ceux-là n'ont jamais rien pu obtenir de ma part !

Lorsque Peter a ramené Wendy et ses frères au Pays Imaginaire, je me suis amusée de la situation. Cela faisait de nouveaux enfants avec lesquelles jouer, et voir une squaw dans le camp des Enfants Perdus était particulièrement comique à mes yeux ! Nous les avons même accueillis au village, nous avons organisé une fête pour eux. Je crois que Wendy ne nous a pas trop apprécié, cependant, je ne sais toujours pas pourquoi... Ce qui a changé pour moi après l'arrivée de Wendy et de ses frères a été le fait que le Capitaine Crochet m'ait laissée tranquille. Visiblement, il avait trouvé une autre cible pour ses plans voués à l'échec, et je ne pouvais que m'en réjouir. Naturellement, il n'avait aucune chance contre Peter, et Peter le lui a prouvé. Je n'ai pas bien compris pourquoi Wendy et ses frères ne sont pas ensuite restés au Pays Imaginaire, mais notre vie, à nous les indiens, a continué comme avant leur arrivée. Jusqu'aux premières disparitions... D'abord, quelques villageois... Puis un jour, nous avons appris les disparitions de Clochette, et de Peter. Il y eut un véritable vent de panique, vite stoppé par mon père. « Veillons sur le Pays Imaginaire jusqu'au retour de Peter Pan. » avait-il déclaré. Et c'est ce qui fut fait. Jusqu'à ce que mon tour de disparaître n'arrive également, il y a un mois. Rien ne m'avait préparée à ça, je m'étais couchée dans mon tipi comme tous les autres soirs... Mais lorsque je m'étais réveillée, tout était différent.

Je fus effrayée à mon réveil, sans repères, déboussolée. Ma rencontre avec la modernité fut violente et traumatisante. Un officier de police me trouva, errant dans les rues, et pensant que j'étais soûle, m'emmena au poste pour me mettre en cellule de dégrisement. Autant vous dire que ma première rencontre avec ce monde ne fut pas la meilleure expérience de ma vie. Mais je fus vite relâchée, me retrouvant au point de départ, jusqu'à ce que ma route croise celle d'un jeune homme qui cru à mon histoire, et qui m'aida de son mieux. C'était un jeune étudiant, Leandre, qui pris le temps de m'accueillir chez lui, de m'expliquer ce monde et son fonctionnement. Il m'offrit non seulement un toit, mais également son amitié... Il m'aida à trouver un travail dans un petit restaurant du centre historique de Londres. Et plus important encore, il m'aida à entrer à l'université. Ne me demandez pas comment il a fait, je n'en ai pas la moindre idée... Toujours est-il que j'en suis là. Je vis toujours chez Leandre, quoi que ma première paie me permette de pouvoir envisager de me trouver un logement. Je commence à avoir mes repères. Et je prends très à cœur mes études, qui me passionnent plus que je ne l'aurais cru.

Maintenant, je veux juste retrouver Peter et Clochette... Je ne sais pas si nous arriverons à retourner au Pays Imaginaire. Je ne suis même pas sûre d'en avoir envie, à vrai dire... Je crois que ce monde-là me convient.