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Mystère et boule de gomme ♦ solo
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Anonymous
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Mar 9 Mai 2017 - 15:52
Mystère et boule de gomme
EXORDIUM.
Clawd. Ce prénom prononcer comme le mot nuage en anglais. Ce prénom donné pour la douceur de son visage. Pour symboliser la sagesse des anges dans le ciel.

Du haut de ses 4 ans et demi, Clawd courrait dans le long couloir menant aux chambres des garçons, cul nu. Mathilde, une serviette à la main cherchait à le rattraper désespérément. « Clawd! Clawd ça suffit! » La jeune femme était alors à l’époque une pauvre éducatrice inexpérimentée et bien qu’elle était formée pour ce genre de situation, elle la vivait sans arrêt le soir lorsque l’heure du bain était arrivé. « Non! J’veux pas y aller. Ça pue. » La vérité était que l’heure du bain voulait aussi dire l’heure du coucher. Courant aussi vite qu’il le pouvait, l’enfant tourna le coin du couloir pour fuir dans la salle de jeux, mais il heurta Jean-Eudes qui l’attrapa brusquement et il le traîna en sac de patate jusqu’à la pauvre Mathilde, embarrassée par cette histoire. « Si ça continue, on va devoir vous attacher au bain. » Menaça-t-il le blondinet qui, trop futé pour son âge, n’y avait pas cru une seule seconde et qui lui tira la langue avant de se diriger vers la baignoire. La jeune femme s’excusa auprès de l’homme et elle ferma la porte de la pièce.

Elle s’installa sur une vieille chaise en bois peinte en blanc et jeta un bref regard au garçon qui jouait avec la barre de savon comme si elle était un bateau. « C’est monsieur Jean-Eudes qui pue. Fais pas si, fais pas ça..! » Il tapa l’eau de mécontentement. « Il est méchant avec nous et même avec toi ! » Un soupir se glissa d’entre les lèvres de l’éducatrice. Il n’avait pas toujours été comme ça. Il adorait les enfants et il avait même eu une jolie fille… Mais celle-ci était morte d’une leucémie alors que Clawd était encore trop jeune pour avoir de véritables souvenirs. La perte de sa fille unique l’avait brisé, mais Matilde avait espoir que le temps allait arranger les choses. « Je le comprends tu sais. Tu n’as pas été sage tout à l’heure. » Un silence fut la réponse de Clawd qui ne souhaita pas la contredire. « Zoé, elle voulait pas manger mon gâteau… » Souffla-t-il soudainement d’un ton triste, puis il plongea la tête sous l’eau pour ne pas entendre la réponse qui suivait. « - Gâteau de sable. » Il replongea en réalisant qu’elle n’avait pas terminée son discours. «- La forcer à le manger. » Clawd voulut replonger, mais Mathilde lui prit le bras pour l’arrêter. « Les bêtises que tu fais, il faut que tu les accepte. Tu iras t’excuser à Zoé avant l’heure du coucher. » Honteux de la bêtise qu’il avait fait, il se mit à pleurer et il se débattit pour qu’elle lui lâche le bras. « Je veux paaaas! » Elle lâcha prise, mais elle le regarda d’un air autoritaire, une chose si rare qu’il en resta pétrifier. « Tu aimerais ça, toi, qu’on te fasse manger de la terre et qu’on ne s’excuse pas ? » Il hocha doucement la tête, à contrecœur, en comprenant qu’il n’avait pas le choix de l’écouter.

***


Le lendemain, Clawd était le premier lever. Il avait dévalé l’escalier en courant, suivit des autres enfants encore endormis dont certains transportaient encore leur peluche. Sans chouiner, il avait mangé ses céréales et il avait enfilé mon manteau de printemps ainsi que ses chaussures à velcro avant tout le monde. Il attendit impatiemment l’éducateur qui devait veiller sur les enfants voulant sortir dans la cours de récréation à l’arrière de l’établissement. Elle se composait majoritairement de pelouse et de terre retournée par les enfants s’amusant à creuser dans tous les sens.  En son centre, un vieux module de jeu, comportant un toboggan ainsi qu’une corde à Tarzan, était toutefois l’activité convoitée par tous les enfants… Sauf Clawd. Après les événements de la veille, l’enfant n’avait pas particulièrement envie de s’y trouver, craignant des représailles de la jeune fille qui avait réputation d’être rancunière. Il se dirigea alors sous le seul arbre de la cours, crayon de cire et papier à la main. Il y coloria un moment, puis, comme tout enfant de son âge, il s’en trouva blasé et il voulut rejoindre les autres. Il joua à chat et à la marelle jusqu’à l’heure du midi, jusqu’à ce que chacun doive rentrer pour manger.

Le repas se passa sans anicroche, aucun enfant n’avait fait de crise à cause du menu et ils attendirent tous à la cafétéria, en faisant un chaos verbale, le moment où ils pouvaient enfin sortir de table puisque les portes de la grande pièce étaient anormalement fermées. Jean-Eudes entra dans la pièce et un silence lourd s’installa. Une forte autorité se dégageait de lui, lui qui n’avait pas peur de disputer les enfants désobéissant.  « Maintenant que vous êtes tous réuni ici, nous allons en profiter pour vous dire que quelqu’un s’est faufilé dans la cuisine ce matin pour voler les friandises que nous gardions pour fêter Pâques. » Des chuchotements. Clawd regarda autour de lui, la bouche à demi ouverte.  « Si quelqu’un connait le coupable, il doit le dire maintenant ou sinon tout le monde sera puni. » Honteux, Clawd se mordit la lèvre inférieure et il commença à glisser le long de son banc pour tenter d’être invisible aux yeux de l’adulte qui semblait pouvoir lire l’esprit des gens. Évidemment, cette réaction ne tarda pas à attirer son attention et il se dirigea rapidement vers l’enfant et lui tira le bras pour l’empêcher de se retrouver sous la table. « Monsieur Delatour, que c’est surprenant venant de vous. » Il le força à se lever et il l’amena dans sa chambre d’un pas sûr. « C’est pas moi! » Pleurnicha Clawd en se tenant le bras qui se faisait tirer d’une telle robustesse qu’il en avait mal. Il eut beau répéter dans tous les tons possibles et inimaginables, l’enfant se retrouva cloitré dans sa chambre, blanche et vide de vie pour le restant de l’après-midi. Par chance, la pluie commença à tomber, ce qui le soulagea de savoir qu’aucun autre enfant n’avait eu la chance de retourner jouer à l’extérieur.

À l’heure du dîner, on toqua à sa porte et un éducateur ouvrit doucement la porte au cas où Clawd soit en colère. Évidemment, ce n’était pas dans son caractère d’être colérique et il se contenta simplement de regarder l’homme  quelques secondes pour retourner son regard en direction de la fenêtre de sa chambre « Il pleut. » L’homme entra et s’installa sur le lit du blond. « Peux-tu m’expliquer pourquoi tu as volé ? T’as t’ont déjà privé de quelque chose ? » Il eut bien envie de lui dire qu’il lui privait présentement d’être avec ses amis, mais il ne détourna pas son regard d’une flaque d’eau dans la rue. « Non… » Murmura-t-il « … J’ai pas volé. » Il était tourmenté. Comment pouvait-il faire croire aux adultes qu’il n’avait pas volé alors que son attitude à l’heure du déjeuner indiquait le contraire? « C’est qui alors ? Dis-le-moi, je dois le savoir pour pouvoir lever ta punition. » Le gamin regarda l’éducateur et, impuissant, il se mit à pleurer chaudement les mains sur son visage. « P-Personne... »

Dans les cuisines, Mathilde était là en compagnie de Jean-Eudes et de la cantinière. Heureux d’avoir mis rapidement la main sur le coupable, l’homme ne voulait aucunement écouter le discours élogieux de la jeune éducatrice qui avait pris sans l’ombre d’un doute Clawd comme petit protéger. « Il nous l’aurait dit ! » Hurla-t-elle pour la énième fois « Il ne nous a jamais caché ses mauvais coups! » Évidemment, ces phrases tombaient dans l’oreille d’un sourd. « Mais bien sûr..! Pourquoi se cachait-il comme ça alors ? Les enfants ont plus qu’un tour dans leur sac pour éviter les problèmes ! » N’en pouvant plus de cette discussion qui tournait en boucle depuis plusieurs minutes, Mathilde tapa du pied et quitta la pièce pour s’occuper des autres enfants.

***

Clawd assit avec un petit sceau et une pelle, s’amusait à faire des châteaux dans le bac à sable. Il avait espoir de faire un château fort pour les fourmis du jardin avec de grandes douves pour empêcher les autres incestes d’y pénétrer. Il voulait un château imprenable ! Zoé, une jeune fille, trois ans son aîné, s’installa à ses côtés et le regarda silencieusement. Il faut dire que son projet était ambitieux. « L’eau va disparaître. » Il ne la regarda pas, trop absorbé par ce qu’il était en train de faire. « Tu veux jouer à la pâtisserie ? » Toujours sans réponse, elle commença tout de même à creuser dans le sable avec ses mains pour faire un cupcake de sable. « Tiens, goûtes. Le premier est gratuit. » Il fronça le nez, incommodé par l’odeur de son haleine aux raisins. Il leva le regard et il comprit. « Je veux jouer! » Lâchant son entreprise de construction, il se recycla en pâtissier. Il commença à modeler le sable humide de ses mains pour en faire un épais rectangle. « C’est un gâteau aux raisins ! Je sais que t’aime ça! » Les joues de la demoiselle changèrent rapidement de couleur. « Pas du tout. » Il insista, mais rien à faire, elle ne voulait pas le prendre. « Menteuse ! » Hurla Clawd « T’es qu’une grosse menteuse ! » Sans perdre une seconde de plus, l’enfant écrasa le petit gâteau de sable sur le visage de la fillette. Celle-ci, affolée, se mit à hurler qu’elle avait reçue du sable dans les yeux. Un adulte arriva au pas de course et il traina Zoé à l’intérieur pour la nettoyer. Clawd, lui, resta assit sans broncher, en fixant le chewing-gum qui avait tombé à ses pieds. Il le savait, mais jamais il n’allait pouvoir la dénoncer.


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