Retour et découverte de Wonderland

Ce moment où Lucas est suicidaire /sbaf/

Je marchais tranquillement pour rentrer chez moi lorsqu’un frisson me parcouru. Ce n’était malheureusement pas du à la température chaude de Juillet, mais à un pressentiment. Quelqu’un m’observait, j’avais l’impression de sentir ses yeux sur ma nuque… Tout comme j’entendais ses pas peu discrets qui résonnaient à peine quelques mètres derrière moi. Je serrais mon parapluie, prête à riposter contre cet agresseur. Il ne faisait pas de doutes à mes yeux, c’était là un des hommes de Louis! Il allait regretter de faire ce travail s’il continuait de s’approcher de moi ainsi! Si j’avais réussis à me débarrasser un de ses collègues avec une chaine et un clou, je pouvais tout à fait riposter avec mon parapluie! Et cette bonbonne de poivre dans mon sac…

Je tournais à une intersection, c’était le dernier test pour voir s’il continuerait de me suivre, si oui, il gouterait au traitement que je lui réservais… Alors que j’étais prête à l’asperger de poivre, il prononça mon prénom… Quoi? Cet immonde crapule osait prononcer mon prénom? Il pensait me connaitre peut-être? Il allait rencontrer Monsieur Parapluie dans sa gueule! Je me retournais pour lui faire face, car hors de question de fuir un ennemi! Et puis c’est en fuyant qu’on risque des coups dans le dos!

Je me figeais un instant, envahie par la colère, la peur et la rancune. Mais était-ce vraiment l’homme qui m’avait torturée qui s’avançait vers moi comme si rien n’était… Était-il assez fou pour penser s’en sortir aussi facilement? Il allait voir que je pouvais faire bien pire que d’arracher une dent, je n’avais pas pu lui faire subir le centième de ce que lui m’avait fait… Sauf que ce n’était pas louis qui se tenait devant moi, mais son jumeau, Lucas. Sa voix, son regard et même son énergie n’étaient pas les mêmes que ceux de l’homme qui nous avait gardés prisonnier dans ce château perdu au fond de la Transylvanie. Je baissais mon parapluie en recommençant à respirer doucement. Je ne relâchais pas totalement ma garde, mais je me sentais déjà rassurée que ce ne soit pas un ennemi.

Je l’écoutais donc parler, me contentant d’hocher la tête… oui, je l’avais vu à la sortie du château… oui, je voulais bien aller faire un petit tour chez moi, à Wonderland… J’étais un peu trop surprise pour poser des questions et même si j’avais voulu, cet homme semblait fort pressé, enchainant les informations les unes après les autres. Donc, ça faisait ça quand je faisais le moulin à paroles? Je comprenais mieux la réaction des gens à qui je faisais des monologues! Par contre, je répondais à leurs questions, moi! Parce que MONSIEUR Lucas était trop important pour me dire le comment du pourquoi il savait que j’étais proche d’Alexis! Qu’il sache jusqu’au nom complet de mon ami humain me mettait mal à l’aise… il m’espionnait? Peut-être que c’était cette détective qui lui avait transmit l’information? Quoiqu’il en soit l’homme continuait d’enchainer les explications avant de fixer un rendez-vous pour le voyage. J’essayais à nouveau d’en savoir plus, mais j’eus droit qu’à un au-revoir et le brun disparut dans la foule, me laissant seule avec une tonne de questions… wow, c’était difficile de croire que Timon avait réussit à obtenir des réponses de ce type…

J’évacuai la frustration alors qu’une grande joie m’envahissait… Je retournais chez moi! Que pour un temps limité, mais ce serait merveilleux! Car après tout, c’était le pays des Merveilles! Je saisi mon portable pour appeler Alexis sans tarder. J’étais tellement excité que je ne dis pas bonsoir et sautait directement à la raison de mon appel :

-Alexis! Je t’invite à visiter Wonderland avec moi! C’est un mec chiant qui ne veut pas répondre aux questions qui vient de m’offrir ce voyage d’une journée!  C’est Lucas, le frère de Louis, je crois que je t’en ai déjà parlé un peu? Il sait faire des tours de magie et m’a proposé d’allé voir mon pays en dédommagement de ce que son horrible frère a fait! On pourrait aller parler aux habitants pour leur faire savoir que je vais bien et de ne pas trop s’inquiéter des disparitions! Tu veux venir avec moi? Dis oui!

Et la réponse fut oui, c’est ainsi que nous nous retrouvâmes quelques jours plus tard, Lucas, Alexis et moi dans un parc, par un beau matin de Juillet. J’avais de la difficulté à contenir mon excitation pendant que nous suivions le magicien jusqu’à une souche. Tenant les mains du psychologue, nous suivîmes les indications en faisant un cercle au dessus de la souche. C’est avec fascination que je vis la souche s’illuminer alors qu’il prononçait une formule. Je n’arrivais pas à crois que c‘était en train d’arriver! Une fois les dernières explications données, Je sautais dans le portail, tout en tenant encore une des mains d’Alexis.

Ce fut une longue et étrange chute. Pourquoi y avait-il autant de meubles en suspension? Ça n’avait pourtant rien d’un espace de rangement convenable! Heureusement, aucune collision ne survint, bien que je n’aurais eu qu’à tendre le bras pour attraper un livre. Il y avait tellement de choses, entre les miroirs, cartes, chandeliers et meubles, je ne savais que regarder! Alors que tout semblait bien aller, il me semblait que j’étais arrachée à la poigne d’Alexis. Je n’arrivais plus à tenir sa main! Comme si ce n’était pas suffisant, tout semblait de plus en plus gros… C’était parce que je rapetissais!

Mes vêtements freinèrent ma chute, tel un parachute, mais une fois au sol, je me retrouvais perdue dans autant de tissus. Lorsque j’en émergeais, je regardais mes mains… ou plutôt mes pattes! Je tâtais mon visage pour confirmer que j’étais redevenue un loir. C’était plutôt logique qu’en revenant dans mon monde d’origine, je retrouve ma forme de naissance. Ceci accepté, je voulu avoir des nouvelles de mon ami :

-Alexis? Tu vas bien? Tu t’es pas fait mal j’espère? Il semble que je sois redevenue un loir… et… Oh! NE REGARDE PAS! JE SUIS NUE!

Mes vêtements devenus trop grands gisaient tout autour. J’essayais de me couvrir comme je le pouvais avec un coin de mon t-shirt. Bon, j’avoue qu’en tant que petit rongeur, il n’y avait sans doute rien d’intéressant à voir, mais j’avais toujours été habituée à être vêtue! Encore plus après quatre ans vécut en tant qu’humaine! Il fallait trouver une solution, je n’allais pas me promener à poil dans tout le pays!

- Tu pourrais déchirer ma manche de mon chandail, que j’essai de faire quelque chose qui ressemblerait à un vêtement?

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Ce moment où Lucas est suicidaire /sbaf/

J’étais extrêmement contente qu’Alexis m’accompagne, jusqu’à ce que je me retrouve nue devant lui! Je me trouvais si stupide de ne pas avoir songé que je risquais de retrouver ma forme d’origine. J’étais terriblement gênée qu’il me voit ainsi… Ce qui était un peu ridicule, parce comme il avait vu le film de Disney, il m’avait déjà vu en loir! Seulement dans les films, j’étais habillée. Je savais bien que les animaux normaux se baladaient à poils, la fourrure cachant l’essentiel… et même pour ceux que ça ne cachait pas tout, ils s’en foutaient un peu… Sauf que j’étais tout sauf normale! J’étais dotée de parole et de réflexion complexes, parfois folles, mais des pensés tout de même structurées!

Quelle surprise ce fut de découvrir des différentes robes de poupées que le psychologue trainait dans son sac. Les petites filles allaient être contentes de jouer avec des poupées si bien vêtues! Comme il était merveilleux de songer à ce genre de détails! Et bien, c’était plutôt utile qu’il les ait dans son sac aujourd’hui, alors que j’en avais besoin. On aurait pu se débrouiller sans, mais c’était plus agréable de porter de vrais vêtements qu’un bout de tissu attaché à la va-vite. Je choisis une jolie robe rouge qui me faisait penser à mon ancienne tenue du temps où j’arpentais ces terres en quête d’aventures.

-Tourne-toi et ne regarde pas le temps que je m’habille! Ah lala, ça me fait vraiment penser à Alice quand elle est venue ici. Elle a du changer plusieurs fois de vêtements à cause de ses changements de taille! Heureusement, je ne joue pas avec les gâteaux et fioles qui trainent, alors je ne briserais pas cette si jolie robe en grandissant!

Ce ne fut pas bien long que nous pûmes nous mettre en route. Je sentis la chaleur me monter aux joues lorsqu’Alexis me proposa de prendre place sur son épaule. J’acceptais sans hésiter, tout d’abord parce que ce rapprochement me faisait plaisir, mais aussi parce qu’avec mes petites pattes, je ne ferais que le retarder! Il ne fallait pas oublier que nous étions limités dans le temps, nous n’avions qu’une journée pour visiter, alors il ne fallait pas trainer. Je pris donc place sur son épaule, m’agrippant à sa chemise. Évidement, ce ne pouvait pas être une visite sans obstacles, il y avait cette minuscule porte à franchir. Enfin, moi je passais, mais pas un homme adulte!

-Les gâteaux sont sur la table, réserves en un pour pouvoir regrandir de l’autre côté de la porte. Mets-le dans ta poche pour ne pas le perdre. On va ouvrir la porte avant, ensuite tu pourras prendre le gâteau pour rapetisser et tu pourras aussi passer dans l’ouverture. Ensuite tu pourras reprendre ta taille normale.

Je passais donc la porte, le laissant mettre mes conseils en pratique. Je l’attendis en silence, profitant de la vu de mon pays natal. Je n’arrivais pas à croire qu’après tout ce temps, j’étais à nouveau ici. Mes émotions me submergèrent, les larmes me montant aux yeux. Je les essuyais rapidement lorsqu’e le brun me rejoignit. Je n’avais pas envie qu’il me voit en plein moment de faiblesse! Et puis je n’allais pas pleurer, c’était un moment heureux d’être là avec lui! Je le guidais donc dans la forêt, au travers de fleurs chantantes et d’animaux étranges, jusque chez le Chapelier, mais il n’y avait personne. Je fronçais les sourcils :

-Je me demande où ils peuvent être… j’espère qu’on n’est pas ici à les chercher alors qu’ils sont dans le monde des humains? Fais comme chez toi, on va prendre un thé et voir s’ils reviennent ici! Peut-être que je leur laisserais une lettre pour les informer s’ils ne reviennent pas…

J’entrepris donc de faire le thé, du mieux que je pouvais vu ma taille. Comme c’était du thé magique, il était déjà chaud, il ne restait qu’à le verser dans une tasse, ou une demi-tasse, selon la quantité voulue!

Retour et découverte de Wonderland

Ce moment où Lucas est suicidaire /sbaf/

Quel bonheur d’être de retour chez moi! Avec Alexis, c’est encore mieux! Par contre, je me sens gênée d’êtres redevenue un loir. Je me suis tellement sentie nue, malgré ma fourrure. Croire que je resterais humaine était naïf. J’avais l’impression d’être qu’un être figuratif. Comme si, j’étais un personnage sans figure. C’est difficile à expliquer… mais avoir retrouvé ma forme original, me faisait sentir comme si je n’étais rien d’autre qu’un rongeur sachant se battre, alors que j’étais bien plus que cela! Ma nouvelle vie m’avait aidé à me développer bien plus que ce que j’avais cru. Il avait fallut que je revienne ici pour que mes capacités analytiques refonctionnent. Ce n’était pas facile de faire une introspection! Encore plus depuis mes nombreux traumatismes causés par Louis…

Alexis semblait plutôt à l’aise dans mon monde et ça m’emplissait de joie. J’avais eu un peu peur que la bizarrerie du lieu lui fasse peur, heureusement, ce n’était pas le cas! Ma folie ne l’avait pas fait fuir, Wonderland le fascinait… l’homme parfait! Pour le coup, j’étais déçue d’être à nouveau un loir, ça coupait le côté romantique que ce voyage aurait pu avoir. D’un autre côté, personne ici ne m’aurait reconnue si j’avais déambulé sous ma forme humaine. Pas que mes amis étaient du genre à discriminer les humains, bien au contraire, mais ils n’étaient pas au courant de ces petits changements. Mon mental était à peu près le même, si on oubliait les séquelles de mon emprisonnement par le roi des psychopathes, mais ça aurait été plus dur de leur faire accepté le changement physique.

-Oui, je te laisse servir le thé, ce sera plus facile pour toi que pour moi!

Ce n’était pas de la paresse, loin de là! Seulement, je risquais plus de créer une catastrophe que de réussir à verser le thé. Il serait triste que je me noie dans un déluge de thé causé par une théière bien trop grande pour moi! Quoique mourir par le thé, quelle belle mort!

-Nous n’avons pas de signal, comme c’est toujours l’heure du thé ici! Oui, écrivons la lettre. Tu as de quoi écrire? Je crois que je vais te la dicter, parce que si c’est moi qui l’écris, je ne suis pas certaine que ce sera très visible.

Tout le monde connait l’expression écrire en pattes de mouches… et bien moi j’écris en patte de loir! Surtout quand je prends du matériel à ma taille, c’est presque illisible pour les humains! Écrire plus gros serait long et fastidieux, alors laisser Alexis écrire serait plus simple pour tout le monde. Je lui rendis son sourire, le regardant servir le thé. Je retrouvais une tasse à ma taille que je luis présentais. Bon, elle était grande pour ma taille, mais pas pour ma soif! Ensuite nous pûmes nous installer avec nos tasses pour écrire la lettre. Je ne savais pas trop quoi leur dire. Je voulais rester concise, question qu’ils sachent que c’était important. Quoique me perdre en métaphore, catachrèse et autres trucs du genre ne les traumatiseraient pas!

Je bus une longue gorgée, savourant ce thé qui m’avait tant manqué. Je fermais les yeux pour savourer ce moment et rassembler mes idées, commençant à dicter la lettre :

-Quelle est la différence entre un corbeau et un bureau?
Sans aucun doute, le corbeau est plus beau,
Il y a longtemps que je n’ai pas entendu Chapelier,
Il y a longtemps que je n’ai pas pu savourer un thé avec vous,
Et encore plus longtemps que je n’ai pas vu la morve de Chess couler,
Mais je pense tout les jours à vous.

Je ne sais pas comment le temps s’écoule ici par rapport à où je suis, car qu’est-ce que le temps? Je passe par ici grâce à un allié aux grands pouvoirs, pour vous dire que je vais bien, je suis seulement dans un autre monde. Laurence, le flamant rose est aussi là-bas avec moi.  C’est une vie complètement différente, qui m’a changée. Je me suis fait pleins d’amis, je me sens bien avec eux. Par contre, la folie de Wonderland me manque. Peut-être que vous êtes déjà là-bas et que nous nous sommes seulement pas encore croisés.
Soyez prudent si vous vous retrouvez dans le monde d’humains, il y a des gens pire que l’horrible grosse tête dans cet autre monde.
Prenez soin de vous,

Mally »

Ça me semblait bien. Je fis signe au psychologue de placé la théière préférée du Chapelier sur le coin de la feuille, de cette manière, il verrait le message s’il venait à repasser! Nous continuâmes de boire notre thé, attendant un signe de vie, mais personne ne passa. Une fois ma tasse terminée, je décidai que c’en était assez.

-Nous devrions aller voir ailleurs, le temps file. Le palais de la Reine Blanche, ça te tente? Je ne veux pas qu’on perde toute la journée ici. Je vais te guider, tu vas voir, ses jardins sont magnifiques, c’est parce qu’elle parle tout les jours aux arbres!

Spoiler:

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J'avais cru le voir ajouter quelque chose sur la lettre, mais peut-être était-ce seulement mon imagination? Je ne cherchai pas à voir, ça aurait été manquer ouvertement confiance en ce cher Alexis. Je voulais éviter qu’on se brouille pour une bêtise. Les disputes qu’on regrettait le plus étaient toujours celles qui commençaient par des petits riens. Je passais déjà pas mal de temps dans ma vie à me méfier et à me quereller avec les autres, il était hors de question que je le fasse avec lui! Bon, déjà, nous n’avions pas de sujets de confrontations pour l’instant, ce qui rendait magique nos moments passés ensemble. Je crois que jamais je n’avais autant été sur la même longueur d’onde que quelqu’un d’autre.

Nous finîmes notre thé avant de partir pour le château de la Reine Blanche. L’enthousiasme d’Alexis me fit rougir légèrement… heureusement, on ne pouvait pas le voir au travers de ma fourrure! Enfin, je crois. J’étais trop surprise pour lui répondre que c’était réciproque. S’il devait aller en enfer, je le suivrais pour l’en faire sortir! J’étais une aventurière, rien ne pourrait me changer. Bon, on pourrait penser que je serais prête à faire ça pour n’importe qui, mais non, il y avait quelque chose de spécial avec le psychologue, quelque chose que je n’avais jamais ressenti pour personne avant.

-Ne t’inquiète pas, l’enfer n’est pas sur notre route pour aujourd’hui!

Petite blague pour combler un silence auquel je ne savais pas quoi répondre. Par contre, je ne pus m’empêcher de penser que s’il n’y avait personne chez Mirana, peut-être que nous devrions aller voir du côté du château de la reine Rouge? Et ça, ce n’était pas loin de l’enfer! Je repensais avec horreur aux douves remplies de têtes coupées… Chassant cette idée,  je pris place dans sa mains afin qu’il me dépose à nouveau sur son épaule. Je lui donnais les indications afin de traverser la forêt pour se retrouver au palais. C’était encore plus beau que dans mes souvenirs! Il y avait tant de couleurs et de vie dans ce bois! Il faut dire que pendant la guerre avec l’horrible grosse tête, Wonderland avait un peu dépérit. J’étais contente de voir que mon pays allait mieux.

-Je suis contente que tu ais pu venir avec moi. J’avais vraiment envie de partager ce moment avec toi.

Nous arrêtâmes un moment afin de chanter avec des fleurs avant de poursuivre notre route, arrivant à destination rapidement.

-Et voici Marmoréal! Regarde comme c’est beau. C’est pure et immaculé ici. Je me demande si les autres sont là?

Parcourant le château, je fus déçue de constater qu’il n’y avait personne. Si ça se trouvait, nous les avions croisés sans le savoir dans la forêt! Quoique ça semblait tellement vide… l’endroit paraissait toujours entretenu par contre.

-Peut-être que depuis notre victoire, la reine Blanche a repris sa place dans l’autre château? On devrait peut-être voir si on ne trouve pas à manger. Il y a peut-être quelque chose en  cuisine, sinon, les arbres fruitiers peuvent très bien nous fournir de quoi nous contenter!

J’entrainais Alexis vers la grande cuisine. Fouillant les placards, je ne trouvais rien de très appétissant... Une gousse d’ail desséché par-ci, un bout de pain à peine moins sec par-là… En même temps, il n’y avait pas de frigo, alors ils devaient emmener les ingrédients et les cuisiner au fur et à mesure. Déçus par cette pièce, nous prîmes la direction du jardin, qui lui fut à la hauteur de mes attentes.

-Je peux avoir une prune s’il te plait? Prends en une aussi, elles sont délicieuses, les meilleurs de ce monde et peut-être même du tiens aussi!

Dès que j’eu le fruit en pattes, je pus en savourer la chair sucrée et juteuse avec nostalgie.  La couleur rose fluo zébrée de jaune pouvait avoir l’air bizarre, mais ici c’était parfaitement normal! Dégustant le fruit, j’eus bien vite le ventre plein, car un estomac de loir, ce n’est pas très long à remplir. Je me sentais légèrement embêtée par mes sentiments contradictoires. Après une brève hésitation, je décidais d’en parler.

-Ça me fait trop bizarre d’être ici… je ne pensais jamais revoir mon monde. Ça me rend un peu triste de penser que dans quelques heures il faudra retourner à Paris. Mais en même temps, je ne me verrais pas reprendre ma vie ici même si je le pouvais… C’est tellement compliqué! Il y a des jours où je ne sais pas où est ma place.

Spoiler:

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J’étais ravie qu’Alexis apprécie le gout des prunes. À vrai dire, ça m’aurait vraiment surprise qu’il déteste, après tout, il adorait la nourriture et puis c’était les meilleurs fruits qui pouvaient exister! La reine Blanche avait passé des heures à parler à ces arbres, ce n’était pas pour rien! La plupart des gens négligeaient les sentiments des végétaux, surtout chez les humains. Il ne faut pas trop s’attendre à de la compassion, la plupart ne croyaient pas que les animaux avaient des émotions! Je dis pas que c’est très complexe, reste que les chiens ça aboie parfois contre le vent… et puis ne parlons pas des félins domestiques qui ne veulent que dominer le monde!

J’écoutais ce qu’Alexis dit suite à mes confessions. Comme j’aurais du m’y attendre, il ne me donna pas la solution. D’un côté, il n’avait pas à prendre une telle responsabilité, c’était ma vie après tout. Certes, il en faisait partit, mais il n’était pas à ma place. Ce n’était pas lui qui avait été arraché à ses proches d’un coup pour devoir refaire sa vie dans un monde complètement différent. Mais après quatre ans à Paris, je me suis attachée à certaines personnes. Il y avait mes sentiments très forts pour le psychologue, mais il y avait mon amitié avec Clémence et Oliver. Je ne pouvais pas abandonner le rouquin, il avait besoin de moi! Mais bon, pourquoi me tracasser avec des choix qui ne sont pas encore là? Je ne pouvais pas rester à Wonderland, il fallait que j’arrête de m’en faire car je n’avais pas le choix de poursuivre ma vie parmi les humains… Et je n’en étais pas triste du tout au final.

-Je verrais bien le moment venu, car pour l’instant je ne fais que me torturer avec un choix inexistant.

Je terminai plutôt rapidement mon fruit, qui me rempli le ventre. Mon estomac était bien moins gros lorsque j’étais un loir! J’attendis que mon compagnon termine son repas avant de proposer :

-On peut peut-être essayer de se rendre à l’autre palais? Je ne sais plus combien de temps il nous reste à être ici avant de retourner à Paris. Je trouve étrange qu’on ne croise personne, ce ne doit pas être un bon jour… Imagine qu’à chaque fois on les rate de peu, ce serait terriblement agaçant!

Je repris place sur l’épaule du brun afin de gagner un peu de temps, mais il restait que le pays des merveilles était grand sans autre moyen de transport que nos pieds! Il n’y avait pas d’engin motorisé, que des cheveux et il ne semblait pas y en avoir qui trainaient dans les parages, surement parce que la plupart servaient les gardes.

-J’espère que les douves du château seront propres, elles étaient jonchés de têtes coupées du temps de la Reine de Coeur! C’était dégoutant et ça empestait terriblement… Cette horrible grosse tête a vraiment détruit le pays sous son règne. Heureusement maintenant qu’elle est exilée, tout semble rentrer dans l’ordre… exceptée qu’il n’y a personne depuis notre arrivée!

Les paysages avaient retrouvés leur charme, la paix après la guerre semblait avoir perdurée. En même temps, qui serait fâché de la façon de régner de la Reine Blanche, cette femme si gentille, généreuse et aimante? C’était bien loin de l’autre despote qui coupait des têtes pour un oui ou un non! Je ne suis pas une experte, mais si un dirigeant aime son peuple et y fait attention, le peuple lui rendra. Régner par la peur n’est jamais la bonne solution car ça donne trop de raison de se faire détester.

-Oh! Je vois le palais!

Par contre, toujours personne en vu… dommage. Ça me rendait triste qu’aucun de mes amis ne semblent présent le seul jour où je pouvais revenir… peut-être qu’ils étaient tous chez les humains maintenant?

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Tout remettre en ordre avait sans doute du être la priorité après la guerre. J’étais déçue de ne pas  avoir pu aider mon pays à se remettre sur pied. J’avais fait tout ce que je pouvais pendant la guerre, risquant ma vie à de nombreuses reprises, mais j’avais ce sentiment d’avoir abandonné tout le monde. Je savais bien que ce n’était pas ma faute, je n’avais pas choisi de me réveiller soudainement dans un autre monde! Tout nettoyer et restaurer avait du être une tâche ardue et dégoutante par moment… je plain le pauvre qui avait du repêcher les têtes en putréfaction flottant dans les douves! Juste d’y penser, j’en avais la nausée.

-Elle a besoin de plus qu’une thérapie selon moi! Je ne sais pas si autant de méchanceté peut être traitée d’une quelconque façon… Oui, j’espère qu’ils pourront lire ce message et qu’il ne leur ait rien arrivé de grave.

J’étais inquiète pour mes anciens amis, mais d’un côté, je les savais capable de se débrouiller. Les gens de Wonderland étaient extraordinaires, débrouillards, vif d’esprit… et surtout fous! Comme la paix était revenue, je ne voyais pas trop ce qui avait pu leur arriver. Le palais semblait lui aussi vide, mais ce n’était pas plus mal, cet endroit inspirait tant de mauvais souvenirs! Ils avaient beau avoir essayé de tout nettoyer, le mal avait laissé ses traces. Peut-être était-ce parce que mes souvenirs ici étaient mauvais, mais j’avais l’impression que nous allions tomber sur une atrocité oublié là… mais peut-être était-ce parce que je n’avais pas pu vivre ici après que la Reine Rouge ait été renversée? Alexis fit une remarque qui semblait logique, me sortant de mes propres pensées.

-Peut-être que c’est ça… la magie est quelque chose de bien mystérieux… On raconte que pour recevoir, il faut donner…  Ou peut-être que si nous parlons à des habitants, ça perturberait ce monde, alors nous en sommes privés? Au moins je suis contente de voir que Wonderland va mieux.

Je souris légèrement, j’étais contente que l’homme apprécie la visite. J’étais contente de l’avoir invité. J’eus une petite pensée pour Laurence… peut-être sera-t-il jaloux que je sois revenue ici, mais lui il avait refait sa vie chez les humains de toute façon. Voulait-il vraiment risquer de rester coincé loin de sa famille et surtout de son fils? Je préférais lui éviter ce genre de questionnement… et puis j’avais bien le droit de vouloir partager un peu de temps avec Alexis! Nous nous rapprochions peu à peu depuis notre première rencontre, alors je n’avais pas voulu rater une occasion d’être avec lui! Bien que j’aurais préférée être sous forme humaine… ça faisait un peu bizarre comme situation d’être un loir.

Nous visitâmes un peu le château, mais comme je me doutais, il n’y avait personne. Une drôle d’impression me parcouru alors que tous mes sens se mirent en alerte sans que je comprenne ce que se passait. Je n’avais pas une impression de danger ou d’être observée… mais quelque chose allait se passer! Ça faisait un moment que nous baladions d’un côté à l’autre de Wonderland…


-Vite! Mes vêtements! Nous retournons à la maison!

Évidement, ce fut trop rapide pour que nous ayons le temps de faire quoi que ce soit. Lorsque j’ouvris les yeux, j’étais allongée sur Alexis dans le parc où nous avions rencontré lucas. Je pouvais voir la souche au dessus de laquelle nous nous étions tenus pendant que le mystérieux personnage récitait sa formule. Ça allait jusque là, jusqu’à ce que je réalise que la robe de poupée n’avait pas tenue le choc de ma croissance rapide… j’étais donc nue, à nouveau. Je me précipitais dans un buisson pour me cachée, rouge de honte. Une fois à l’abri, je bafouillai :

-Je… peux… avoir mes vêtements? S’il-te-plait?

C’était décidément bien plus gênant maintenant que j’étais humaine que sous ma forme animale… Heureusement, nous étions seuls! Je n’avais pas besoin que des passants me jugent, surtout que ce n’était pas ma faute! La magie pouvait vraiment se montrer agaçante parfois…

Je pu me rhabiller rapidement, pouvant enfin sortir du buisson. C'est que les branches, c'était plutôt irritant! Malgré ma gêne, j'étais sur le point de proposé au brun de venir prendre un thé chez moi, mais son portable sonna. Il devait voir un patient en urgence. Je cachais de mon mieux ma déception, sachant bien que c'était important, sinon on ne l'aurait pas appelé. J'osai un câlin avant que nous repartions chacun de notre côté.

Edit: suite à la suppression de mon partenaire, j'ai modifié la fin afin de clore comme il ne restait qu'un ou deux posts