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Comme au bon vieux temps... (Clochette)
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Sam 30 Déc 2017 - 0:00
Comme au bon vieux temps

JAMES P. RATIGAN & CLOCHETTE F. TINKER

 Asperges et un steak haché sans saveur... Voilà de quoi était composé le maigre repas de Ratigan, qu'il avala sans réelle motivation. Les yeux dans le vague, James contempla le mur blanc jauni de sa petite cuisine, de nouveau rongé par toutes ses pensées ; soupirant profondément, il balança sa fourchette sur son assiette, et se massa la raie du nez avec lassitude.

 Plus de huit mois étaient passés depuis son arrivée dans le futur du Londres qu'il connaissait,
et trois mois qu'il était sorti de l’hôpital. Trois mois désormais qu'il vivait cette vie minable, devant se tourner vers des services sociaux qui, ayant cru à son étrange amnésie (Mieux valait un tel mensonge que leur faire comprendre qu'il était un ancien seigneur du crime anthropomorphe), l'avaient tourné vers quelques familles, plus ou moins aisées, désirant instruire les mathématiques à leurs enfants ; certes, il était retourné à ses origines, re-savourant les joies (enfin, surtout pour lui) d'enseigner... mais cela ne lui permettait pas de vivre dans la luxure et la postérité dans lesquels il avait été durant ces dernières années... En voyant tous les efforts qu'il mettait à chercher de nouvelles familles, les services sociaux lui avaient concédé, contre une modeste somme, ce petit appartement situé dans le quartier de Whitechapel. Au moins, il ne dormait pas dans les rues...

 ... Mais c'était durant des journées comme celle-ci que le professeur broyait du noir, regrettant amèrement sa vie antérieure. De Napoléon du Crime, il était passé à......... à rien du tout... Et tout cela à cause de ce misérable avorton, cet enfoiré, ce... De nouveau pris par de sévères convulsions, James agrippa sa tête de toutes ses forces, respirant profondément pour tenter d'éloigner la rage froide qui sommeillait désormais en lui. Depuis sa défaite, son excès de folie sur la tour de Big Ben, et sa chute... il n'était plus le même, et la moindre contrariété le mettait à ça d'une crise... A son plus grand dégoût, lorsqu'il était au plus bas comme aujourd'hui, Ratigan se disait que rien ne pourrait jamais le faire remonter, qu'il était aujourd'hui condamné à vivre une vie de travaux misérables... Ah, comme il regrettait ses heures de gloire...



JAMES ▬  *Du calme James, du calme... Respire... Respire...* Chercha-t-il à se calmer.


 Respirant longuement pendant plusieurs minutes, il finit par éloigner son début de crise, massant ses yeux pour arrêter son mal de tête. Soupirant, il se leva de sa chaise pour amener ses couverts jusqu'au lavabo... mais la douleur qui prit sa jambe droite le ramena de nouveau à la cruelle réalité... Gémissant, il s'accola à la table quelques instants, regardant avec mépris sa blessure ; certes, les médecins avaient pu rafistoler sa jambe, la rendant moins tordue... mais plus jamais il ne pourrait se mouvoir normalement... Il lui avait été proposé de se munir d'un fauteuil roulant, mais son orgueil lui avait interdit de refuser : JAMAIS il ne se rabaisserait à cela ! Même si... rarement, une fois dans son lit...... il se disait qu'il aurait mieux fait de mourir dans la Tamise plutôt que de survivre dans un tel endroit...

 Secouant la tête pour s'ôter ses idées noires, il prit sa canne noire, souriant légèrement à son contact. N'importe qui aurait pu se laisser berner par cette canne pour personne à mobilité réduite... mais à l'aide d'un ingénieux et discret système qu'il avait lui-même concocté, James avait inséré une longue lame en son coeur, qu'il pouvait utiliser à loisir sans éveiller les soupçons ; un astucieux moyen de défense tout droit sorti de ses meilleurs coups passés. Ah... Au moins, ce petit détail lui rappelait le bon vieux temps...

 S'aidant de sa canne, il se dirigea vers le salon, qu'il observa avec une certaine mélancolie. Rien de grandiose, encore bien loin de son opulence passée... Un bureau et une bibliothèque (remplis de livres offerts par les services sociaux, ou qu'il avait acheté avec son propre salaire),
une...... télévision (Qu'il n'utilisait quasiment jamais, ayant tout de suite eu en horreur les... programmes qu'elle proposait ; et puis, pour l'information, rien ne valait les quotidiens !), et un fauteuil. Salon en plus de la cuisine, de la salle de bains et de la chambre ; oui, il devait l'admettre, cela aurait pu être bien pire.

 Mais à cet instant, Ratigan était dans un mauvais jour, et la vue de ces misérables conditions de vie lui donnait la nausée. Il allait prendre l'air, cela lui ferait du bien. Il s'habilla prestement de son long manteau noir (Dieu, ce qu'il ne donnerait pas pour de vrais vêtements victoriens...
Mais une famille généreuse (ou naïve) lui avait offert une belle tenue noire et blanche, presque digne d'un gentleman ; il serait mal-aisé de se plaindre. Le professeur quitta ensuite son appartement, fermant à clé, descendit (difficilement, malheureusement...) les deux étages, et sortit enfin dehors.

 Comme d'habitude, Ratigan ne put s'empêcher de couvrir son museau... nez de son mouchoir blanc, très sensible à l'air pollué de cette nouvelle Londres. Comment la splendide capitale anglaise avait-elle pu tomber si bas...? Il soupira de nouveau, et commença à marcher le long du trottoir, se tenant le plus droit et fièrement possible. Il n'avait cure du regard et des moqueries des personnes alentour, toute la plèbe ne méritait pas son attention ; aucun d'entre eux n'avait la dignité des anciens gentleman anglais, même les plus pauvres à son époque avaient plus d'honneur que ça !

 Peut-être que, finalement, cette sortie n'était pas une si bonne idée, puisqu'il ne pouvait s'empêcher de juger tout ce qu'il pouvait croiser. Mais il se fit vite raison : il s'agissait de son nouveau monde, et tant qu'il ne découvrirait pas la raison qui l'avait conduit ici, il devrait s'y faire. Il secoua la tête, continuant son chemin avec dignité, se surprenant parfois à essayer de déceler la moindre petite trace du Mousedom. Son peuple était-il si discret que cela ? Ou bien les humains étaient-ils si aveugles ? Ou bien...... n'existait-il tout simplement pas dans ce Londres alternatif...?



JAMES ▬  "Quelle pitié... Ce Londres... n'est pas mon Londres...
Murmura-t-il sombrement.

MALFRAT ▬  Allez meuf, fais pas d'histoires, donne-moi ce qu'ta !"


 L'ancien rongeur fronça les sourcils en entendant, dans une allée sombre non loin (Oui, il possédait une ouïe très développée, possiblement une trace de son ancienne nature), ces paroles menaçantes, ainsi que de faibles pleurs. Se doutant de ce qui se tramait, il marcha jusqu'au lieu, et ne put s'empêcher de grogner un voyant un vulgaire malfrat s'en prendre à une jeune femme terrorisée, posant sa main hideuse sur sa bouche pour l'empêcher de hurler, tout en baladant sur elle l'autre. Une telle vision le révulsait : certes, il était un ancien criminel, qui n'hésitait pas à commettre les pires crimes ; mais il avait des principes, dont celui de ne JAMAIS s'en prendre à une femme (Et quiconque parmi ses sbires désobéissait finissait dans le ventre de sa Felicia). Pas question qu'il laisse faire sans réagir ! (Contrairement à tous ces lâches qui passaient plus loin sans s'arrêter)

 La tête haute et le regard froid, il se rapprocha des deux personnes, attirant leur attention :



JAMES ▬  "Monsieur, je vous serais gré de bien vouloir relâcher cette jeune personne."


 Pensant à une blague, le voleur passa son regard de sa victime jusqu'à l'estropié qui osait le menacer, avant de rire vulgairement et fortement. Jouant le petit caïd, il jeta la jeune femme au sol, faisant bouillonner le sang de James, tandis qu'il s'approchait de loin en jouant de ses bras.

MALFRAT ▬   »Vas-y, le vieux sac, ferma ta g****e et passe-moi tes fringues ! Tu te crois où, au cirque, haha, pigeon, je vais te montrer qui... »


 Ses yeux s'écarquillèrent sous l'effet du choc... en sentant, en l'espace d'une seconde, la lame froide d'une arme blanche sur sa gorge, prête à l'égorger vif. Le souffle court, il perdit de suite toute contenance, regardant avec terreur le professeur, qui le fixait avec beaucoup de calme et de froideur. Très lentement pour que ce demeuré comprenne chaque mot, il entama :


JAMES ▬  "Jeune insolent, vous devriez y songer à deux fois avant de vous en prendre à de jeunes femmes, et à de supposées personnes âgées sans défense. Voici donc ce que je vous propose : partez d'ici le plus vite possible, et oublions ce regrettable accident. Oh, mais si l'envie vous prenait de vous en prendre de nouveau à quelqu'un, ou de me dénoncer..."


 Ratigan approcha son regard du sien, n'étant qu'à quelques centimètres de lui, sentant presque sa peur suintant de sa peau, tandis qu'il murmura dangereusement sa dernière phrase :


JAMES ▬  "Vous subirez dans une ruelle encore plus nauséabonde que celle-ci les atrocités que le grand Jack l’Éventreur a occasionné en 1888. Vous ne vaudrez pas mieux que ses pauvres victimes. Et croyez bien, tentez quoi que ce soit... et je vous retrouverai. N'en doutez pas."


 Voilà comment il fallait parler à ce genre d'avortons se croyant plus fort que tout, et s'en prenant à plus faible que soit : il fallait jouer de subtilité et d'intelligence ; et mentionner Jack l’Éventreur (Bien connu également au Mousedom) faisait toujours son petit effet ! Paniqué et larmoyant, le malfrat prit ses jambes à son cou, laissant le professeur et la femme apeurée, toujours au sol.

 Ravi de son petit stratagème, James aida à se relever la jeune fille, qui le regarda avec incrédulité.



JAMES ▬  "J'espère que ce vaurien ne vous a pas fait mal, ma chère. S'enquérit-il.

JEUNE FILLE ▬  N... Non, ç... ça va... M... Merci... de m'avoir aidé... P... Personne d'autre... ne l'aurait fait...

JAMES ▬  Je n'ai fait que mon devoir de gentleman. Prenez soin de vous, ma dame." Se congédia-t-il poliment en baisant sa main.


 La laissant toute rougissante, Ratigan fit demi-tour et quitta l'avenue, reprenant son chemin. Il afficha un discret sourire satisfait, pas seulement pour avoir aidé une jeune innocente... mais aussi pour avoir discrètement subtilisé le porte-monnaie du malfrat, alors qu'il s'était approché de lui. Au vu de son épaisseur, il avait probablement touché un petit pactole, ce qui ne manqua pas de faire battre son coeur d'excitation.

 Les yeux brillants, il contempla le quartier de Whitechapel avec presque une pointe de sadisme. Le quartier de tous les méfaits... Son ancien théâtre favori pour commettre des crimes...



JAMES ▬  *Ah... Le bon vieux temps...*


(c) Madouce sur Epicode
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Mer 3 Jan 2018 - 18:19


   
   Comme au bon vieux temps
   Ratigan & Clochette

L
a fatigue accumulée de la journée commençait à se faire sérieusement ressentir. Déambulant dans le charmant quartier de Whitechapel, Clochette se demanda si elle avait bien fait de marcher plutôt que de rentrer en bus. Ses jambes la portaient avec difficultés et ses yeux tiraillaient. Elle marchait depuis une demi heure maintenant, ne faisant plus très attention aux endroits où elle trouvait. La jeune femme s'arrêta à l'angle d'une rue pour vérifier sa direction, elle se repérait mal ce quartier, pourtant la seule jolie brocante à prix abordables qu'elle connaissait se trouvait dans Whitechapel. D'après son portable, le plus proche arrêt de bus se situait trois rues plus loin. Clochette soupira en rangeant son gps puis continua sa route, aussi vite qu'elle le put.

Ce ne fut qu'après qu'elle remarqua la silhouette qui la suivait depuis environs dix minutes. Son pouls s'accéléra. Pas tout à fait sûre de son accusation, elle se figea devant une vitrine et contempla discrètement l'homme à quelques mètres. Elle avança jusqu'au magasin suivant et répéta son action. La silhouette recréa les même mouvements qu'elle. Plus de doutes possibles. L'ancienne fée reprit sa marche, essayant de réfléchir à toute vitesse mais lorsqu'elle jeta un oeil derrière elle, la silhouette avait disparu. Clochette fronça les sourcils. Où était-il passé ? Elle le chercha du regard dans la foule, mais en vain. Sceptique, elle continua son chemin mais lorsque la jeune femme passa près d'une petite ruelle, elle sentit une main l'agripper par le col et l'entraîner en arrière.

Elle se retrouva nez à nez avec un jeune homme à peine plus âgé qu'elle mais suffisamment costaud pour la casser en deux. Les sens aux abois, Clochette ne se démonta pas et tint tête à son agresseur. "Mais ca va pas non !" lança-t'elle, énervée. Le jeune homme lui bloqua un bras mais ne put atteindre l'autre qu'elle cachait derrière son dos. Elle réfléchit rapidement à comment s'en sortir. Son spray au poivre était vide, elle ne l'avait pas changé depuis la dernière fois qu'elle s'en était servi. Paniquée, la jeune blonde chercha autre chose. Son agresseur la déshabillait du regard, comme si il s'apprêtait à la violer. "Allez meuf, fais pas d'histoires, donne-moi tout c'que t'as !" aboya-t'il impatient. Le regard mauvais, Clochette sentit sa colère monter rapidement, malgré la peur. "Va te faire foutre !" répliqua-t'elle aussi rapidement que lorsque Honey lui demande si elle veut une tasse de thé. La jeune femme lui donna un coup de genoux mais ne réussit pas à atteindre LE bon endroit. Son coeur battait la chamade, la peur de l'imprévisible prit le dessus. L'homme la gifla d'un coup puis posa une main sur sa bouche et glissa l'autre sous sa blouse. Clochette vira au rouge vif, les yeux remplit de haine et les sourcils froncés. Elle sentait peu à peu ses forces l'abandonner. Elle essaya de tenir bon et voulut lui mordre la main mais une nouvelle silhouette fit son apparition.

Un homme d'un cinquantaine d'années, en habits et aux cheveux grisonnant s'avança vers l'agresseur et lui tint tête en gardant un incroyable calme. Clochette n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit que le jeune homme la jeta à terre en un mouvement de bras. Elle recula rapidement et chercha une issue. Cul-de-sac, impossible de sortir de ce côté là. Elle regarda la scène d'un air ébahi. L'homme en habits s'exprimait d'une si belle façon, on aurait cru un gentleman du temps de Sherlock Holmes. La scène fut digne d'un film, après avoir entendu les menaces proférées par l'homme en habits, l'agresseur détala comme un lapin apeuré. Le sauveur de Clochette l'aida péniblement à se relever, la jeune femme lui en fut totalement reconnaissante.

Après s'être assuré de la sécurité de l'ancienne fée, l'homme en habits reprit son chemin à travers la foule londonienne. Clochette resta un bref instant dans la ruelle, se demandant encore ce qui venait de se produire. Puis elle rattrapa l'homme qui l'avait sauvé. "Attendez ! hurla-t'elle." Arrivée à sa hauteur, elle chercha ses mots. "Je ... Je ne peux pas vous laisser comme ça. Vous m'avez sauvé la vie. Je vous offre un thé ?" osa-t'elle. La pression retomba, elle sentit les larmes lui monter aux yeux mais elle se retint et fit bonne figure. Elle avait eu du courage, mais si il n'était pas passé par là, elle aurait sûrement été violée. Clochette frissonna rien qu'en y pensant, elle secoua la tête pour effacer ces horribles pensées et attendit.
 
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Mer 3 Jan 2018 - 22:28
Comme au bon vieux temps

JAMES P. RATIGAN & CLOCHETTE F. TINKER

 
 Ce fut d'une humeur bien plus joviale que le professeur continuait sa marche tranquille à travers les rues de Whitechapel. Aaaaah, il n'y avait rien de mieux qu'une bonne peur occasionnée à une faible âme et un bon petit vol pour remonter le moral de l'ancien criminel ! Tout en trifouillant son petit pactole entre les mains, ses pensées explosèrent, vagabondant à mesure que de nombreux projets se dessinaient en lui.

 Malgré son accident et sa nouvelle condition physique, Ratigan n'avait pas perdu la main. Et encore moins toutes ses facultés mentales. Peut-être n'avait-il plus la jeunesse de l'époque, et peut-être ne se trouvait-il pas dans le même monde... mais s'il avait pu réussir, par le passé, à gravir les échelons du monde criminel, rien ne l'empêcherait de refaire de même ici. En particulier parce que, cette fois, Basil ne serait pas là pour tenter de l'arrêter... Oui... Oui, plus il pensait, plus de nombreuses idées venaient en lui, accélérant son rythme cardiaque sous le coup de l'excitation. Cette petite interpellation était bien ce dont James avait besoin pour se remettre dans le droit chemin, là où il appartenait vraiment... et bien l'unique place où il appartiendrait jamais, d'ailleurs... Oui, il suffisait qu'il fasse double jeu en continuant d'exercer innocemment son métier de professeur, tout en élaborant sa future ascendance... Et ensuite, il n'aurait plus qu'à...

 Ce fut une voix féminine qui l'extirpa de ses mauvaises pensées :



CLOCHETTE ▬  "Attendez !"


   Ratigan fronça très légèrement les sourcils, tandis qu'il dissimulait très rapidement son nouveau petit butin dans la poche intérieure de sa veste noire. Il se retourna... et quelle ne fut pas sa surprise en voyant la jeune femme qu'il avait secouru quelques instants plus tôt courir dans sa direction ! Il haussa un sourcil sous le coup de l'étonnement, quelque peu curieux de la raison de son interpellation, tandis qu'elle s'approchait de lui. Et la réponse l'étonna encore plus :


CLOCHETTE ▬  "Je ... Je ne peux pas vous laisser comme ça. Vous m'avez sauvé la vie. Je vous offre un thé ?

JAMES ▬  Comme je vous l'ai dit, ma chère, je n'ai fait que mon devoir de gentleman, il n'y a pas nécessité de me remercier davantage, cela a été tout natu..."


 Mais alors qu'il s'apprêtait à refuser poliment son invitation, James remarqua les brefs larmes qui faillirent noyer les yeux de la jeune femme. Il ne put s'empêcher de renfrogner son nez, ne supportant pas de voir une quelconque souffrance sur le visage d'une jeune personne telle qu'elle. Peut-être aurait-il dû laisser, finalement, une cicatrice sur la sale petite vermine qui avait osé lui causer pareil tort... Il n'osait se mettre à sa place, mais devinait pertinemment ce que devait ressentir une jeune femme lorsqu'elle se retrouvait à la limite d'un viol.

 Ne souhaitant pas qu'elle se laisse aller, si elle le désirait, à la vue des passants, il posa délicatement une main sur son épaule et la conduisit doucement sur le côté de la rue. Ne disant rien au début, il sortit ensuite de sa poche un joli petit mouchoir blanc en dentelle (propre, bien entendu), où était inscrit ses initiales, en rouge, qu'il avait lui-même cousu : JPR. Il lui prit délicatement une main, comme s'il tenait une rose entre ses doigts, et le posa au creux de sa paume, susurrant gentiment :



JAMES ▬  "Savoir qu'un tel individu ait pu mettre une charmante créature telle que vous dans un tel état me révulse encore plus. Tenez ma chère, après ce que vous venez de vivre, n'ayez aucune honte à vous laisser aller si vous en ressentez le besoin. Je ne vous jugerai pas, loin de là."


 Il lui tapota très gentiment le bras avec un petit sourire, sincère dans ses propos. Il n'y avait aucune séduction, aucune arrière pensée, aucune mauvaise intention dans sa manière de faire.
Ses vrais parents comme sa mère de substitution lui avaient toujours inculqué, dès le plus jeune âge, de bien se comporter avec une femme ; voilà pourquoi il avait toujours mis un point d'honneur à agir comme un gentleman avec elles, ayant pour règle numéro un de ne jamais s'en prendre directement à elles lors de ses crimes. La Reine Mousetoria avait été l'unique exception, mais au vu de son incapacité à régner correctement sur TOUS ses peuples, il n'avait ressenti aucune pitié à son égard... Et la petite Olivia fut l'autre exception qu'il regrettait amèrement aujourd'hui...

 A son tour, il cligna plusieurs fois des yeux pour sortir de ses pensées, avant de s'incliner une nouvelle fois devant son interlocutrice, main sur le cœur.



JAMES ▬  "Si prendre un bon thé réconfortant peut ôter tout signe de choc de votre visage, alors je serai ravi de me joindre à vous. Cependant, il me serait inconcevable de vous laisser prendre en charge cette invitation, je vous en prie, laissez-moi vous convier."



 Et puis, en plus des quelques petites économies qu'il s'était fait ces derniers mois, il venait de toucher gratuitement quelques petites liasses supplémentaires, au vu de la petite épaisseur du porte-feuille qu'il avait ôté à ce filou. Au moins, ce mécréant servirait à quelque chose, vu le gain qu'il avait certainement volé !

 Continuant d'agir comme un parfait gentleman, il tendit son bras pour la conduire à destination, avant de pousser un petit ricanement :



JAMES ▬  "Mais je dois bien avouer ne connaître que peu de salons de thé dignes de ce nom dans les environs. Je suis donc ouvert à toute proposition qui vous siérait, ma chè..."


 Ce fut à cet instant-là que Ratigan constata les quelques regards interrogatifs, voire dégoûtés, que lançaient certains passants à leur attention. Son regard prit, l'espace d'un instant, un éclat très noir et menaçant, tandis qu'il revoyait en ces êtres nauséabonds toutes les personnes qui avaient souillé sa réputation par le passé... Et tout cela pourquoi, cette fois-ci ?Malheureusement, il n'y avait pas à chercher bien loin...


JAMES ▬  "Il semblerait que les Londoniens d'aujourd'hui ne connaissent plus les bonnes manières et l'art de se comporter dignement avec une jeune femme. Grogna-t-il discrètement, tout en retirant son bras. Je ne souhaite cependant pas vous mettre dans un quelconque embarras."


 Hors de question qu'il se mette au niveau de ces goujats. Respirant profondément, il retrouva son calme, reposant des yeux apaisés sur son interlocutrice.


JAMES ▬  "Où souhaitez-vous donc vous restaurer, Madame...... Oh, allons bon, j'en oublie l'essentiel, veuillez m'en excuser !
Je me nomme James Padraic Ratigan, en qui ai-je l'honneur ?"


(c) Madouce sur Epicode
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Sam 21 Avr 2018 - 19:14


   
   Comme au bon vieux temps
   Ratigan & Clochette

C
lochette se sentit redevable envers cet inconnu. Après tout, il venait de lui sauver la vie ! Elle ne put se résoudre à le laisser s'en aller sans le remercier dignement. Son agression l'ayant malgré tout bien chamboulée, la jeune femme essaya de dissimuler son désarrois ainsi que ses larmes. Cela n'échappa pourtant pas à son sauveur. Celui-ci lui pris la main et lui donna un mouchoir immaculé, brodé de trois lettres distinctes. Clochette le gratifia d'un sourire sincère pour le remercier et essuya ses larmes délicatement avec. L'homme en habits garda la main de la jeune femme encore un instant avant de la lui rendre. Il fallait bien avouer que des hommes ayant de telles bonnes manières devenaient rares. La petite fée ne se souvint pas en avoir croisé ces derniers temps.

Clochette ne réussit pas à inviter son sauveur, celui-ci décida de régler la note pour le thé ... La demoiselle, même si elle aurait voulu le payer elle-même, ne s'en fit pas prier. Il lui tendit son bras pour marcher en sa compagnie, Clochette eut un petit sourire amusée puis le suivit. Après avoir marché quelques pas, l'ancienne fée sentit une gène d'un seul coup. L'inconnu retira son bras d'un air contrarié en pestant après le regard des passants. Personnellement, la jeune femme s'en fichait royalement.

"Je vous en prie, ne vous arrêtez pas sur le regard des gens. Je n'en ai que faire, je trouve agréable de marcher à votre bras, et je pense qu'on ne le fait pas assez, expliqua-t'elle. Je vous en prie, n'y prêtez pas attention, ce n'est pas important. Je connais un endroit charmant à quelques pas d'ici pour prendre le thé, "Black Sheep Coffee". Nous y serons tranquilles." proposa-t'elle ensuite en  souriant.

Avant qu'ils ne reprennent leur route, l'inconnu se présenta finalement. Ratigan ... Ce nom lui dit quelque chose. Elle l'avait déjà entendu, mais impossible de se souvenir où.

"Enchantée James, je me nomme Clochette. C'est un prénom assez spécial mais il me convient parfaitement." répondis-t'elle avec aplomb.

Elle appréhendait toujours un peu la réaction des gens lorsqu'elle prononçait son nom. Lors de son arrivée dans le monde des humains, elle se devait de changer de nom, pourtant, elle ne put s'y résoudre ... Clochette, c'était un tout. Ce nom représentait l'essence même de la jeune femme. S'en séparer aurait été se séparer de sa personnalité, de son don et de sa nature de fée. James ne sembla pas y prêter beaucoup d'attention, enfin il ne sembla pas vraiment surpris. Ils continuèrent à marcher jusqu'à atteindre le café, par chance peu rempli. Ils prirent une table à l'intérieur, loin du brouhaha de la ville, et des gens pressées. Clochette soupira, enfin un peu de calme. Elle voulut en savoir un peu plus sur James et se hasarda à quelques questions.

"Votre nom me m'est pas inconnu. Puis-je vous demander d'où vous venez ? s'enquit la jeune femme, curieuse.

Elle fouilla dans sa mémoire afin de retrouver ce nom, mais en vain. Rien ne lui revint. C'était pourtant là, quelque part. Après avoir commandé un thé vert à la violette, elle écouta James lui répondre avec une grande attention.
 
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Mer 2 Mai 2018 - 20:00
Comme au bon vieux temps

JAMES P. RATIGAN & CLOCHETTE F. TINKER

 


 Que ce nouveau monde pouvait juste être si... décevant en de nombreux points ! Heureusement pour lui qu'il découvrait chaque jour de nouvelles choses scientifiques et technologiques, car l'éducation des humains de cette époque le répugnait au plus haut point ! Offrir son bras à une jeune femme pour une balade amicale était on ne peut plus normale à la fin du XIXème siècle, et aujourd'hui... tous ces Londoniens stupides et mal-élevés lui donnaient l'impression qu'il allait commettre la pire des choses envers cette jeune personne ! Scandaleux, proprement scandaleux, et c'était dans ce genre de cas qu'il songeait à trouver un moyen de rentrer chez lui ! Mais il se devait de garder son calme et la tête sur les épaules : cette époque, malgré tous ces désavantages, lui offrait bien plus de possibilités que dans son monde d'origine, il ne devait pas l'oublier...

 Cependant, à son plus grand étonnement, la jeune femme qu'il avait secouru montra parfaitement qu'elle n'avait que faire des regards des passants, reprenant gentiment son bras.



CLOCHETTE ▬  Je vous en prie, ne vous arrêtez pas sur le regard des gens. Je n'en ai que faire, je trouve agréable de marcher à votre bras, et je pense qu'on ne le fait pas assez. Je vous en prie, n'y prêtez pas attention, ce n'est pas important.


 Quelle incroyable et forte agréable surprise ! Au moins une personne de cette époque savait encore accorder un tant soit peu d'intérêt au savoir-vivre, appréciant même ses allures de gentleman ! Le regard de James étincela presque sous le coup du contentement, ayant un bref instant l'impression de s'adresser à une lady des temps victoriens ! Il regrettait encore moins de l'avoir secouru de cet ignoble malfrat !

 Enchanté, il hocha la tête, un sourire presque attendri sur le visage :



JAMES ▬  Et cela est d'autant plus agréable que d'être en présence d'une jeune personne aussi délicieuse. Il est tellement rare de nos jours de côtoyer des gens dotés d'un certain degré de politesse, de respect et de savoir-faire, je ne peux donc que savourer le plaisir de votre compagnie. Accordez-moi donc l'infime honneur de vous conduire où vous le désirerez, très chère.


 Oh oui, il ignorait vraiment à quel point un tel comportement était tout bonnement RARRISIME dans ce monde futuriste ! Mais il comptait bien en profiter, et si cette jeune personne appréciait ce genre d'attitude, il allait la contenter, foi de gentleman !

 Elle leur proposa alors un salon de thé apparemment charmant, le « Black Sheep Coffee ». Eh bien, cela lui changerait probablement des salons et bars très chics qu'il avait l'habitude de côtoyer dans le temps, mais il ne doutait pas de la sincérité de ses paroles. Il approuva donc doucement, prêt à reprendre la route une fois leur présentation faite.

 Et il ne fut pas aveugle. A la mention de son nom de famille, il vit très rapidement l'éclair de surprise dans le regard de la jeune blonde, comme si... Mais il n'eût pas le temps d'y songer davantage, sa compagne du moment se présentant à son tour :



CLOCHETTE ▬  Enchantée James, je me nomme Clochette. C'est un prénom assez spécial mais il me convient parfaitement.


 Ratigan ne put s'empêcher de hausser les sourcils en entendant son prénom. Clochette... Tinkerbell, la petite fée accompagnant dans ses aventures Peter Pan, le garçon qui ne voulait pas grandir ??? Oui, malgré qu'il soit officieusement mort en 1897, son long séjour à l'hôpital lui avait permis, à sa demande, de rattraper ces 120 ans, et ce à tous les niveaux. Les docteurs avaient, bien évidemment, accepté de faire plaisir au pauvre petit vieux blessé et supposé amnésique, lui permettant de lire des recueils de poésie, des pièces de théâtre, des romans, des livres documentaires et historiques, etc etc etc... Et la pièce de J.M. Barrie, sortie en 1904, avait fait parti de ce lot. Peter Pan... Tout simplement un enfant démoniaque n'ayant pour seul but que de satisfaire sa propre personne, remplaçant au fil des années toutes les personnes l'entourant, amis comme ennemis, sans aucune vergogne, usant de son statut « d'âme du Pays Imaginaire » avec presque... machiavélisme... Du moins, le professeur l'avait retranscrit ainsi, et il n'était pas au courant de l'existence de versions beaucoup plus « soft »... et beaucoup plus proches de lui qu'il n'y paraissait...

 Mais estimant que cette nostalgie était sans importance, il la scruta avec des yeux doux, continuant sa marche :



JAMES ▬  Un prénom qui sied à votre joli minois, très chère. Original, mais tout simplement ravissant, soyez fière de le porter.


 Il était sincère. Qu'importait l'origine presque tragique de ce prénom, il n'en était pas moins adorable, et à la hauteur d'une frimousse aussi enjouée. Décidément, cette jeune personne était à croquer, il allait grandement apprécier ce thé en sa compagnie !

 La marche ne fut pas longue (Fort heureusement, sa jambe commençait à le faire souffrir). Effectivement, un salon bien plus simple que ceux auxquels il était accoutumé, mais qui possédait un charme rustique, original et assez plaisant. Et puis, cela le changerait un peu ! Ils allèrent s'installer à une table tranquille à l'intérieur, afin de pouvoir savourer tranquillement leur thé et discuter en paix. Il commanda un Darjeeling qu'il éclaircit très légèrement avec un zeste de lait, tandis qu'elle commanda un thé vert à la violette. Ah, « the tea time », il n'y avait que cela de vrai !

 Il se laissa également aller à la détente, fermant un peu les yeux devant cette atmosphère reposante, la laissant également profiter. Mais elle fut la première à entamer la conversation... et d'une manière au quelle il ne s'attendait pas...



CLOCHETTE ▬  Votre nom ne m'est pas inconnu. Puis-je vous demander d'où vous venez ?


 … Ainsi donc, il avait vu juste dans son regard... Son nom lui avait évoqué un vague souvenir... et cela ne manqua pas de le rendre paranoïaque... Il resta yeux clos quelques instants, comme pour donner l'impression de réfléchir à sa réponse... mais au fond de lui, il bouillonnait presque. Il était tout bonnement impossible qu'elle connaisse son nom, et il était certain qu'elle ne travaillait pas à l'hôpital où il avait été soigné. Alors, comment pouvait-elle avoir vaguement connaissance de son nom !!??

 …......... Impossible......... Il ne voyait que deux solutions, mais elles lui semblaient toutes deux absurdes...... Clochette était-elle... originaire de son monde...... ? Non, si tel était le cas, elle aurait tout fait pour l'éviter, n'importe qui de censé refusant de fréquenter le Napoléon du Crime. Mais alors......... pour avoir un vague souvenir de sa véritable identité........ était-elle plus ou moins affiliée... à ce qui l'avait conduit dans ce Londres futuriste...... ? Si tel était le cas, même si cela était absolument insensé... quelle position tenir... ? Il ignorait encore tout de ce qui lui était arrivé, se révéler au grand jour était presque suicidaire... Il allait devoir la jouer fine, se montrer patient... et encore en conséquence.

 Il rouvrit les yeux, donnant l'impression de sortir de ses pensées, la regardant profondément, toujours le sourire aux lèvres.



JAMES ▬  Eh bien, il est possible que vous ayez entrevu mon nom de famille peu commun dans le Times, où j'y ai inscrit une annonce quant à mon emploi de professeur ? Expliqua-t-il tranquillement. J'y ai essentiellement proposé des cours particuliers de mathématiques, mais aussi de toutes sortes de matières au bon vouloir des parents demandeurs. Je ne vois que cette explication, car si Ratigan était connu d'une toute autre manière, presque comme si j'étais recherché, je devrais m'en inquiéter !


 …...... Mais quel idiot, mais quel idiot, MAIS QUEL IDIOT !!! S'il voulait griller sa couverture en sous-entendant son passé d'ancien criminel recherché, il avait tout fait pour ! Il chercha à cacher son malaise, mais la honte d'avoir agi autant comme un imbécile se voyait forcément sur son visage ! Il devait vite détourner la conversation !


JAMES ▬  En parlant de nom, vos parents étaient-ils amateurs de James Matthew Barrie? Commença-t-il de la voix la plus posée qu'il put. Vous n'ignorez sans doute pas que votre nom est tiré de la célèbre fée accompagnant dans ses aventures Peter Pan, je ne dois rien vous apprendre. Pour être tout à fait honnête, j'ai découvert la pièce de théâtre, puis le roman dernièrement... et je dois bien avouer que cette pauvre Tinkerbell m'a presque causé de la peine... Éprouver un amour aussi sincère pour un être dépourvu de sentiments... cela en est presque tragique. Après tout, Monsieur Barrie a parfaitement démontré qu'étant lui-même le Pays Imaginaire, il ne s'attachait à rien ni personne, amis comme ennemis, renouvelant au fil du Temps infini qu'il vit ses expériences et ses relations... laissant dans son sillage bon nombre de cœurs blessés et déçus... Tinkerbell, Wendy, ah, peut-être même ce bon vieux Captain Hook... Je ne les envie pas d'être ainsi lié à un garçon aussi détestable.


 Pour sûr, il avait détourné l'attention... mais il ignorait encore à quel point il s'était aventuré dans des eaux dangereuses... Oh non, il était loin de se douter...


(c) Madouce sur Epicode
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