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La naissance du Napoléon du Crime
Invité
Anonymous
Invité
Mar 2 Jan 2018 - 0:11
La naissance du Napoléon du Crime
Partie 1 - L'ange de l'orphelinat

   Etre orphelin n'était déjà pas une situation facile à vivre... Etre privé, parfois très ou trop tôt, de ses parents était déjà une épreuve en soi. Voir des enfants de loin, passant de bons moments avec les siens, condamné à espérer, parfois pour toujours, qu'un couple vous accorde une seconde chance, était une chose qu'un enfant ne devrait vivre... Mais en 1854, au sein d'un Mousedom en grande partie peuplée de souris, il était encore plus difficile d'être un orphelin rat...

 Telle était malheureusement la destinée cruelle du pauvre James Padraic Ratigan, jeune rat de Canterbury... Ayant perdu ses deux parents à la suite d'un malheureux accident de fiacre, le pauvre enfant avait été transféré à l'orphelinat de sa ville natale à ses 3 ans. Certaines mauvaises langues avaient osé insinuer qu'il s'en remettrait assez vite, James étant bien trop jeune pour se souvenir en détail de sa famille disparue ; mais l'enfant, véritable fierté de ses parents défunts, était doté dès le plus jeune âge d'une intelligence remarquable, et d'une très grande mémoire. Et contrairement à ce qui avait été insinué, le jeune âge du garçon ne lui avait pas permis d'oublier ses chers disparus... Il se souvenait presque parfaitement du doux visage de sa mère, tandis qu'elle l'observait commencer à prendre des leçons de musique... Et de la fierté sur le visage de son père en lui apprenant les échecs... Leur départ avait été si dur, si dur...... Et personne ne parvenait à comprendre à quel point il avait mal...

 Leur présence manquant terriblement à James, son arrivée à l'orphelinat fut bien difficile, peut-être plus encore que les enfants du même âge que lui. Ce lieu n'était peut-être pas le plus mal réputé du Mousedom (L'orphelinat du petit peuple étant, par exemple, bien moins pire que sa jumelle et voisine humaine), mais il manquait, bien entendu, une chose essentielle : la chaleur d'un vrai foyer... Les hivers étaient rudes, et les étés suffocants... La nourriture n'était pas extraordinaire (même s'ils mangeaient à leur faim), les activités étaient peu nombreuses,
les gérants de l'orphelinat étaient sévères et peu souriants... Pas le meilleur endroit pour un enfant, qui était, en plus de cela, comme un objet de vitrine pour des parents à la recherche d'une progéniture...

 Etant un enfant très intelligent et curieux de nature, et sachant pertinemment, même très jeune, que ses parents n'auraient pas voulu qu'il sombre éternellement dans la dépression, James parvint à surpasser après un temps son deuil, cherchant du réconfort auprès des livres,
et de tout ce qui pouvait s'apprendre. Il était passionné de tout, mais en particulier des mathématiques, pour lesquels il se pencha véritablement dès l'âge de cinq ans. Il était un véritable génie en devenir, et l'absence cruelle de ses parents et la vie assez rude à l'orphelinat auraient pu être adoucie par sa demande continuelle de savoir...... s'il n'y avait pas la cruauté grandissante des autres enfants...

 ... Pourquoi...? Il l'ignorait encore, mais cette question tarauderait pendant des années le jeune Ratigan... Pourquoi tant de haine envers lui...? Pourquoi le harcelait-on dès que possible lorsque les surveillants avaient le dos tourné...? Pourquoi volerait-on ses repas...? Pourquoi détruirait-on par pur plaisir ses recherches et calculs personnels...? Pourquoi l'empêcherait-on de dormir au point de le forcer, la plupart du temps, à chercher refuge dans le placard sous l'escalier principal...? La réponse que ses harceleurs finirent par lui donner le hanterait toute sa vie : "Car tu n'es qu'un sale rat d’égout." ...

 Malgré son génie, James était incapable d'expliquer un tel comportement. Il était, hélas, le seul rat de l'orphelinat, et même le seul non-souris de tout le groupe... La cible idéale pour tous ces enfants... Mais ils étaient tous dans la même galère, tous à la recherche de parents aimants, ne devraient-ils plutôt pas se serrer les coudes ? Mais devant leur méchanceté, et son incapacité à les comprendre, James sombra de plus en plus dans la solitude et le désespoir... Il n'avait réussi à se faire aucun ami en quatre ans, et les gérants semblaient bien trop occupés pour se soucier de ses problèmes...... ou bien tout simplement parce qu'ils ne voulaient pas s'occuper d'un rat...

 Pire que ça, cette dure période faillit le faire renoncer à sa quête perpétuelle de savoir. A quoi bon, si cela semblait être une autre raison pour être harcelé ? Et puis... les rares personnes qui avaient été potentiellement intéressées pour l'adopter semblaient rebutés à l'idée de prendre sous leur aile un génie...... Seuls ses parents avaient jamais eu la main pour le faire...... Jamais ils ne lui avaient autant manqué...

 Tout espoir semblait perdu pour le pauvre garçon... Mais un soir, alors qu'il s'isolait une nouvelle fois, à l'heure du coucher, dans son petit antre secret, une rencontre allait lui permettre de reprendre en main sa vie... Tandis qu'il observait de ses yeux jaunes vides le mur gris et sale du petit placard, James sursaute en voyant que la porte s'ouvrit doucement. Il se mordit les lèvres et baissa les oreilles, entendant déjà la remontrance d'un des gardiens... mais cligna des yeux de surprise en voyant, à la place, la nouvelle infirmière de l'orphelinat : Theresa McCowell, une souris couleur crème d'une cinquantaine d'années, avec des cheveux blancs toujours attachés en haut chignon et des yeux bleus. Elle avait été affectée à l'orphelinat de Canterbury depuis seulement deux semaines, et James n'avait eu aucune occasion de lui parler jusque là.

 Étrangement, ce fut sans surprise qu'elle vit le petit habitant, se contentant juste de le scruter avec... tristesse... James ne dit rien, ne quittant pas son regard, prêt à recevoir un énième blâme... mais manqua de laisser échapper un "gasp" devant ses mots :



THERESA ▬  "Oh James... Depuis combien de temps es-tu ici...? Il fait si froid, tu serais tellement mieux dans ton lit..."


 ... C'était bien l'une des choses au quelle il ne s'attendait pas. Lui qui pensait n'entendre qu'une énième remontrance, et un ordre de se rendre dans son lit... (Car les gérants savaient qu'il se dissimulait ici, parfois le laissant vivre, mais souvent le blâmant) Cette dame cachait-elle quelque chose...? James ne put s'empêcher de froncer les sourcils, dubitatif.


JAMES ▬  "Vous... n'allez pas me dénoncer ? Et... vous connaissez mon prénom ?" Demande-t-il calmement, sans la quitter du regard.


 Theresa ne put que hausser les sourcils devant la gravité et le sérieux de ce jeune enfant. Dès son arrivée, l'infirmière avait remarqué l'attitude étrange et isolée du petit Ratigan, et avait demandé des renseignements complémentaires à ses collègues. Ces derniers, trop stoïques, n'avaient pas daigné lui accorder trop de temps à ce sujet, lui indiquant que cela n'en valait pas la peine. Plus qu'intriguée, elle l'avait, depuis, observé de loin... et avait de suite vu le problème... Bon sang, comment, dans une société aussi civilisée que celle du Mousedom, un tel comportement raciste pouvait-il être toléré !? Elle-même souris, elle trouvait cela aberrant... surtout en voyant à quel point cet enfant semblant prometteur... Mais au train où allait les choses, un tel potentiel risquait d'être gâché...

 Très douce dans ses mouvements, la souris s'assit à l'entrée, le regardant avec douceur en souriant.



THERESA ▬  "Tout enfant a le droit d'avoir son jardin secret. Moi-même en ai eu un à ton âge. Je ne te forcerai pas à retourner dans ton dortoir si tu ne t'y sens pas bien dans l'immédiat. Et bien sûr que je connais ton prénom, je connais l'identité de chacun des enfants de cet orphelinat. Le rassura-t-elle.

JAMES ▬  Mmm... Je vous en remercie, Madame... Mais je ne suis pas idiot. Si vous n'aviez pas quelque chose en tête, vous ne seriez pas là." Pointa James du doigt, fronçant légèrement le museau avec méfiance.


 Tout simplement remarquable. Ce petit n'avait que sept ans, et possédait déjà une intelligence sur-développée pour son âge. Et le sérieux de son regard... Theresa se devait de faire quelque chose pour lui, puisque personne ne le ferait. Elle sourit davantage à son interrogation, répondant tout aussi calmement :



THERESA ▬  "Je suis admirative de ta logique, James. Certes, je ne suis pas là pour rien... mais je te prie de me croire lorsque j'affirme que je suis là en tant qu'amie.

JAMES ▬  ... Pardonnez mon insolence... mais j'ai du mal à croire tout adulte ici... Soupira-t-il en détournant les yeux. Pourquoi voudriez-vous m'aider alors que tous les autres m'ont......
non, oubliez, je n'ai rien dit..."



 Qui sait les retombées que ses camarades lui feraient subir s'il osait en parler à l'infirmière...? Cette vision de manque de confiance serra le coeur de la souris, tandis qu'elle soupira :


THERESA ▬  "James, je ne suis pas aveugle. Je sais très bien ce que tu endures en ces murs... et cela me révolte...

JAMES ▬  ... Je ne vois pas de quoi vous voulez parler... Chercha-t-il à la convaincre.

THERESA ▬  Oh James... Tu as peut-être perdu ta foi en nous, adultes... mais je ne veux pas que l'injustice que tu subis ici t'empêche de réaliser le formidable avenir que je vois en toi. Je ne suis peut-être qu'infirmière,
mais je veux pouvoir être plus si j'assiste à ce genre de choses.
Continua Theresa sans perdre espoir.

JAMES ▬  ... Vous voyez vraiment en moi... un potentiel...? Demanda timidement James, agissant enfin comme un enfant, la regardant avec beaucoup d'espoir.

THERESA ▬  Très grand. Confirma-t-elle sans aucune hésitation. Tu possèdes une intelligence exceptionnelle pour ton âge, qui a besoin d'être entretenue et aidée.

JAMES ▬  ... Mère et Père disaient cela... Murmura le garçon avec des yeux brillants, comme sur le point de pleurer.


 Enfin Theresa voyait l'enfant qui se cachait derrière le génie... Doucement, elle tendit sa main dans sa direction.



THERESA ▬  "Je voudrais que, de là où ils soient, tes parents puissent être fiers de ce que tu vas entreprendre. Laisse-moi t'aider,
James."



 James hésita de longues minutes, puis, timidement, il prit sa main, et sortit de sa cachette. En elle... il semblait revoir sa défunte mère... La même attention, la même envie de le voir s'épanouir... Peut-être pourrait-elle, effectivement, le remettre sur le droit chemin ? Sachant ce qui l'y attendait, Theresa lui proposa de dormir à l'infirmerie pour cette nuit, promettant de prétexter une petite maladie aux gérants le lendemain ; il accepta avec plaisir et la suivit... et s'ensuivit une nuit blanche où, très excité, le garçon parlait avec beaucoup d'entrain de tout ce qu'il aimait, de tout ce qu'il avait découvrait, de tout ce qu'il aimerait voir, etc...  N'ayant pas du tout la même culture que lui, la souris fut plus qu'époustouflée par tant de connaissances dans un aussi petit corps, ne faisant parfois que hocher la tête en guise de réponse. Mais le revoir ainsi vivre, parce qu'enfin, quelqu'un s'intéressait à lui, était juste magnifique à voir...

 Leur rencontre changea réellement la vie de James. Certes, ses camarades continuaient de le malmener... mais avoir à ses côtés une personne qui le comprenait et le soutenait lui avait donné une toute nouvelle détermination, qui lui permettait de les ignorer et de continuer sa petite vie. Ils ressentirent d'abord beaucoup de dégoût de voir que leur souffre-douleur ne se souciait plus de leurs mots, mais finirent par abandonner, le laissant tranquille. Tel fut sa première grande victoire !

 Quelques années passèrent, menant James jusqu'à la pré-adolescence. Pendant tout ce temps, Theresa ne cessa jamais d'être là, étant toujours à son écoute. Parfois, elle lui apportait de nouveaux ouvrages, quelques objets pour ses recherches et calculs, etc... Elle parvint même à convaincre les gérants de l'orphelinat d'aménager une petite salle de musique, que les orphelins pourraient utiliser pour laisser court à leur créativité musicale... même si, indirectement, elle ne souhaitait que satisfaire son petit protégé, lui permettant de reprendre la harpe et d'enchanter le lieu de sa douce musique. Vraiment, grâce à elle, sa vie ne s'en trouva qu'améliorée.

 De par son gentillesse, James passa de nombreuses classes, et ce fut à 14 ans qu'il passa ses examens pour entrer à l'université de Canterbury, où il souhaitait mener des études scientifiques pour devenir professeur. Il travailla très dur, toujours avec le soutien irréprochable de l'infirmière... et réussit. Un si jeune homme, qui plus est orphelin et rat, avait réussi à intégrer l'université prestigieuse ! Une nouvelle vie s'offrait à lui...

 Arriva le jour où James dut quitter l'orphelinat pour aller s'installer dans sa nouvelle chambre d'étudiant. Ce fut avec dignité qu'il accepta les félicitations et remerciements des gérants, malgré qu'il détestait intérieurement leur hypocrisie. Il fut très satisfait de l'air déconfit de ses anciens camarades, qui n'en revenaient pas qu'un être comme lui, après tout ce qu'il avait vécu, avait si bien réussi. Telle était sa meilleure vengeance...

 Mais vint l'heure des au-revoir avec Theresa... Une fois qu'ils furent seuls, elle ne se retint pas et le prit dans ses bras, cachant ses larmes de fierté sur son torse (Faisant maintenant deux têtes de moins que le grand gaillard qu'il était devenu). James ne la repoussa pas, bien au contraire.



THERESA ▬  "Je suis si fière de toi,
James... Tu vois... Quand je te disais qu'un avenir radieux s'offrait à toi.


JAMES ▬  Je n'y serais pas arrivée sans toi. Concéda-t-il avec beaucoup d'émotion.

THERESA ▬  Oh, ne sois pas si modeste ! Rit-elle doucement, avant de l'embrasser sur les deux joues.Prends soin de toi, James..."


 Il hocha la tête, avant de prendre son unique valise, prêt à partir. Puis, soudain, il se retourna vers elle, un étrange éclat dans les yeux.


JAMES ▬  "Theresa... Je sais que tu ne peux pas m'adopter......... mais puis-je tout de même t'appeler Maman...?"


 La demande manqua de faire défaillir la souris, tandis qu'elle se couvrit la bouche, les larmes coulant à flot. Elle s'était tant attachée à ce petit... qu'elle n'espérait plus qu'il puisse la considérer comme tel... Elle le voyait réellement comme son fils, même si sa situation ne lui permettrait jamais de l'adopter officiellement. Mais qu'importait, ce qui les reliait était bien plus fort qu'un bout de papier administratif.

 Essuyant ses larmes, elle lui offrit un merveilleux sourire, ne faisant que hocher la tête en guise de réponse. James se sentit encore plus revivre, ses yeux brillant encore plus, tandis qu'il lui envoya un dernier baiser de sa main, avant de tourner les talons et de partir vers sa destination.

 Un avenir radieux s'offrait à lui. Il en était certain. Plus rien, après ça, ne pourrait l’entacher !


(c) Madouce sur Epicode
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