L
e léger son des gouttes de pluie sur la vitre sortit Marie de sa sieste. Tournant la tête vers la fenêtre du salon, elle constata avec dégoût qu'une fois encore, elle allait devoir affronter le mauvais temps pour aller travailler cet après-midi. Elle soupira puis s'étira les bras en les tendant devant son abdomen. La jeune fille aurait bien voulu rester sur le canapé, devant un bon film. Pourtant, il fallait bien travailler pour gagner sa vie. Elle saisit son téléphone pour parcourir rapidement Instagram et ... "
QUUUUOOOOOOIIIIIII ?" hurla-t'elle. Il était exactement dix huit heures quinze. La blondinette commençait dans un peu moins d'une heure. Son réveil n'avait pas sonné ! Paniquée, elle bondit du canapé et fila dans la salle de bain pour s'habiller. Elle choisit au hasard une petite robe bleu et des bottines de pluie blanches à paillettes. Après s'être pomponnée en quatrième vitesse, elle attrapa son sac avec son costume dedans, et son parapluie puis sortit de l'appartement en claquant la porte.
Marie détala à toute jambes dans les ruelles de Paris, évitant les gens et les réverbères sur le trottoir. Elle courut si vite que la pluie ne lui fit aucun effet. La demoiselle détestait vraiment la pluie, comme la plupart des chats. Elle ne supportait pas avoir ses cheveux humides et collants après une journée de pluie. Même la bruine la dérangeait ! La demoiselle dévala les marches de la station de métro, manquant presque de chuter, pour atteindre la rame juste avant que celle-ci ne disparaisse dans son tunnel. Marie sauta dedans, essoufflée, mais satisfaite. Elle jeta un oeil à sa montre, "
parfait" songea-t'elle. Ce court trajet lui permit de reprendre son souffle avant de recommencer sa course jusqu'au restaurant. Marie travailler dans un petit restaurant de la rue Pigalle, elle y jouait du piano et chantait. La jeune fille n'allait d'ailleurs plus travailler ici, il ne lui restait plus que deux soirs. Elle allait désormais chantait dans l'hôtel où elle vit avec Clémence, Le Nouveau Monde. Beaucoup plus pratique pour toutes les deux. Pour l'heure il fallait compter un quart d'heure de métro puis une vingtaine de minutes à pieds pour arriver jusqu'à Pigalle.
La jeune fille, assise sur un strapontin, somnola. Elle se remémora la liste de chansons qu'elle devait chanter ce soir, en essayant de ne pas en oublier. Une sonnerie retentit dans la rame "
Pigalle", Marie reprit ses esprits, se précipita vers la sortie et se remit à courir vers la sortie. Malgré son parapluie, quelques gouttes de pluie se nichèrent dans ses yeux, lui brouillant la vue quelques brefs instants. Elle évita quelques personnes dans le quartier chinois, ponctuant son passage par des "Pardon" ou "veuillez m'excuser". Une petite mamie et son petit chien manquèrent de la faire tomber en refusant de s'écarter. Marie lui jeta un regard noir. Haletante, elle fit une petite pause puis repartit aussi sec.
Marie arriva devant la porte de service du restaurant à moitié trempée, les jambes tremblantes et la respiration rapide. Quelque chose attira son regard, les lumières extérieurs du restaurants était éteintes et les rideaux intérieurs tirés ... "
Non mais c'est une blague ?!" lança-t'elle énervée. Elle tira son téléphone de sa poche et ... Lundi. Marie s'était trompée de jour. Elle laissa échapper un petit rire nerveux et grogna de colère en jetant son sac par terre, qui ne manqua pas de l'éclabousser d'eau de pluie. Furieuse, mais restant digne, elle se refit une beauté à travers la vitre du restaurant, puis reprit la direction du métro. Marie fut tellement furieuse contre elle-même qu'elle ne remarqua presque pas l'homme qui vint lui demander son chemin. "
Qu'est-ce que vous voulez ?" grogna-t'elle en le fusillant du regard.