oilà quelques heures que Clémence était partie secourir les prisonniers de l'horreur. Et cela faisait déjà beaucoup trop pour Marie. La jeune fille se rassurait comme elle pouvait. Pourtant, son angoisse grandissait à mesure que les heures passaient. Et si il lui arrivait malheur ? Et si elle se faisait capturer ? Et si ..? Ces deux petits mots si simples et pourtant si angoissants, déroutants. Marie secoua sa tête pour chasser ses mauvaises pensées, elle se leva du fauteuil et marcha jusqu'à la fenêtre de la pièce. La pluie tombait inlassablement dans les rues de la capitale. Les gens marchaient tranquillement, ne doutant pas une seule seconde de ce qu'il se passait ailleurs. Des petites gouttes ruisselaient le long des vitres, dissimulant presque les discrètes larmes de la demoiselle. Ses pensées obscures revinrent malgré elle. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à son amie, peut être en danger.

Quelques heures auparavant, Marie avait vu débarquer des inconnus comme elle, des personnages Disney prisonniers de ce monde étrange. Certains se connaissaient, d'autres non. Pourtant, ils étaient tous là pour la même raison : secourir leurs amis. La jeune fille ne connaissait que Honey, de vue, elle l'avait rencontré avec Clochette et Peter lors d'un séjour à Londres. Les autres membres de l'équipe restaient de parfaits inconnus. De ce que Marie avait compris, des personnages furent enlever pour pouvoir être soumis à des expériences abominables, sur les ordres d'un certain Lucas. De l'autre côté, son frère Louis avait formé une sorte d'armée de secours pour aller les chercher dans un endroit qui avait l'air tout sauf sympathique. Un film. Ca ne pouvait être qu'un film et non la réalité ! La demoiselle repensa à l'inquiétude de Clémence lorsque Oliver avait disparu. Celui-ci restait introuvable depuis quelques temps, sa colocataire ne savait plus quoi faire jusqu'à la réception de la lettre de Lucas. Marie n'avait jamais vu Clémence dans un tel désarrois. Elle était déjà déprimée à cause d'un certain Hadès, mais l'enlèvement de son protégé l'a vraiment anéanti. Marie essaya maintes et maintes fois de la rassurer, d'être simplement là. Le chagrin demeura toujours.

Quelques heures à regarder la pluie tomber. Le front coller contre la vitre, la blondinette se souvint de son enlèvement avec sa mère et ses frères. Elle repensa alors à l'angoisse ressentie par Madame lors de leur disparition. Marie se trouvait aujourd'hui dans la même situation qu'elle. Ne pas savoir ce que devenait son amie fut une véritable torture. Marie considérait Clémence comme sa meilleure amie. C'était elle qui avait trouvé la demoiselle dans la rue et qui l'avait pris sous son aile. Marie n'oublia jamais cette nuit là. Le simple sourire de son amie lui avait réchauffé son petit coeur mouillé. La jeune fille avait un mauvais caractère c'est vrai, elle était aussi superficielle et parfois égoïste, elle le savait très bien. Pourtant, Clémence était tout pour elle. Si elle perdait son amie, elle ne s'en remettrait sans doute pas. Marie soupira. Encore ce fameux "et si". Pourquoi fallait-il toujours y revenir ?

Quelques heures. Quelques heures d'inconnu. Quelques heures d'inquiétudes. Marie tourna en rond dans la pièce, cherchant à s'occuper l'esprit à tout prix. Elle s'assit sur le fauteuil, puis ouvrit son bouquin. "Les Fleurs du Mal", pas le top pour éviter de penser à de mauvaises choses. Marie lut quelques vers, sans succès. Ses pensées revinrent encore et encore à son amie. Elle s'accrocha à une pensée positive et essaya de ne pas la lâcher. Seule dans la pièce, son livre serré contre sa poitrine, Marie essaya la musique. La jeune fille chercha sa playliste sur son téléphone et mis ses écouteurs. Elle releva les genoux et replia ses bras tout autour, la tête au milieu. Elle ferma les yeux et se concentra sur la musique. Du piano. Une douce mélodie pour réchauffer son coeur meurtri.

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