Courageux - Charismatique - Charmeur - Drôle - Taquin - Déterminé - Loyal - Protecteur - Orgueilleux - Impulsif - Droit - Obstiné - Idéaliste - Cynique - Mesquin - Prévenant - Arrogant (légèrement) - Astucieux - Stratège - Juste

Paris, enfin. Des années maintenant qu’il avait quitté la ville où il était né, et voilà qu’il y remettait les pieds à nouveau. Finies les campagnes au bout du monde pour la gloire du souverain, il avait été rapatrié à la capitale. Et avec un poste prestigieux à la clé : capitaine de la garde, ce n’était pas rien.
C’est d’ailleurs à son arrivée à Paris qu’il fit la connaissance d’Esmeralda et de sa chèvre revêche(s), qu’il aida à échapper à des gardes un peu trop tatillons sur le protocole à son goût.

Cependant il ne tarda pas à déchanter. Ses nouvelles fonctions étaient loin de rivaliser avec l’adrénaline des champs de bataille, sans compter que son supérieur direct, le juge Frollo, en plus d’être plus austère comme une nature morte, n’avait qu’un refrain à la bouche : « Viens voir les bohémiens, là des bohémiens, là des bohémiens, ils arrivent, tiens ! » Tout en se disant en son for intérieur que ça ferait à n’en pas douter une chouette chanson, Phoebus ne partageait pas cette aversion envers les gitans. Il exécutait les ordres, mais sans zèle particulier.

La tension était de plus en plus palpable, et les choses dégénérèrent vraiment lors de la Fête des fous, quand la belle bohémienne prit la défense d’un pauvre hère pris à parti par la populace à cause de son faciès particulier, et après que Frolo eut intimé l’ordre à Phoebus de ne pas intervenir, malgré sa demande expresse. Esmeralda ne s’arrêta pas en si bon chemin, et elle défia l’autorité du juge sur la place publique. Le soldat en fut sincèrement impressionné et, quand elle se réfugia dans Notre-Dame, il décida de la suivre. S’ensuivit dans un ordre plus ou moins précis, un tango à l’épée, un baiser échappé, un souffle coupé, une chèvre hébétée, un vieux juge courroucé, une gitane capturée, un bûcher préparé, un chevalier enferré… Un joyeux Marshmallow quoi.

Impuissant dans sa geôle, Phoebus n’eut d’autre choix que d’assister impuissant au supplice de sa belle, ses cris couvrant le bruit des flammes dévorant le bûcher. Quand la dernière bûche fut consumée et le dernier badaud depuis longtemps éloigné, Frollo vint à la rencontre de son ex-capitaine de la garde, et dans sa grande bonté, lui accorda de ne pas le tuer tout de suite, pour le laisser profiter du nouveau parfum qui régnait sur Paris. Un parfum de calme, de paix, loin des troubles de ces derniers jours.

Phoebus s’éloigna donc, en sachant pertinemment que son répit serait de courte durée et que son heure serait proche. Tandis qu’il déambulait dans les rues de Paris, son esprit était complètement ailleurs. Ou plutôt il n’était nulle part. Ceux qui vous disent que la vengeance ou le suicide sont des réactions naturelles ne sont que des psychopathes refoulés. Avant d’envisager quoi que ce soit, il fallait digérer, et Phoebus n’était tout simplement pas prêt à accepter ce qu’il s’était passé. C’est donc dans un troquet mal famé du cœur de Paris qu’il alla noyer son chagrin, enfilant chope sur chope jusqu’à finir debout sur la table, l’épée à la main, à menacer d’embrocher jusqu’au dernier client si on continuait de lui refuser un dernier verre.

Un moulinet trop appuyé, un résidu glissant sur le bois de la table - était-ce de l’huile ?, était-ce du lard ? -, et il basculant à la renverse, s’éclatant le crâne sur les pavés du bouiboui. A son réveil, plus de bouiboui, plus d’épée, mais toujours ce putain de mal de crâne qui refusait obstinément de lui lâcher la grappe.