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 :: RP Abandonnés
- C’est un interrogatoire ? -Ça s’appelle une présentation. [Phoebus]
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Anonymous
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Sam 6 Oct 2018 - 19:19
-Lâchez-moi !

Esmeralda avait beau essayer de se débattre, les deux agents de sécurité l'empoignait trop fermement pour qu'elle puisse essayer de se libérer avec un de ses tours de passe passe habituel. Ils avaient même l'air plutôt amusé par la jeune femme qui ne cessait de pester. Ils n'avaient pas le droit de la traiter ainsi.  

-Notre manifestation était pacifique, vous n'avez pas le droit de...

Sans ménagement, les officiers la firent rentrer dans une voiture de police, avant de la mener au poste de Notre-Dame. Elle allait avoir des ennuis, lui disaient-ils. Cela faisait trois jours qu'elle et une cinquantaine de personne avaient organisé une grève de la faim devant le tribunal du 4e arrondissement, en protestation contre le jugement d'un SDF qui s'était fait arrêté pour avoir dormi sur le parvis d'une église. Au bout de trois jours, les forces de l'ordre avaient été appelées afin de les arrêter pour "trouble à l'ordre publique". Esmeralda réussi à aider les autres à fuir dans les petites rues les plus proches, mais n'eut elle-même pas le temps de débarrasser le plancher... C'était dans ces moments-là que Djali la sauvait, d'ordinaire, mais depuis son arrivée dans ce monde étrange elle n'avait retrouvé personne de son monde.  

Une dizaine de minutes plus tard, ils étaient arrivés au poste, Esmeralda toujours menottée comme la plus terrible des criminels. Ils l'enfermèrent dans une petite pièce, composée de deux chaises et d'une table, lui demandant de payer une lourde amende. Evidemment la brune ne le vit pas de ce ton là et refusa obstinément, se contentant de plusieurs réparties bien placées. Loin d'être amusés par ce petit jeu, les deux agents finirent par la laisser seule dans cette pièce, pendant plusieurs heures. Quand ils revinrent, elle refusa à nouveau. Commençant à être décontenancés, ils la menacèrent d'appeler leur supérieur si elle continuait ainsi... Ce à quoi elle répondit, loin d'être intimidée :

-Qu'il vienne, je l'attend.

Et elle attendit, essayant d'oublier la faim qui lui tiraillait le ventre et la fatigue qui commençait à s'abattre sur ses épaules. Ils la firent encore patienter plusieurs heures, comme pour faire payer son refus de collaborer. Et la porte finit enfin par s'ouvrir.
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Dim 7 Oct 2018 - 10:19

Cela faisait maintenant des heures qu’il enchaînait les rapports pour ses supérieurs, et ses yeux commençaient à protester avec véhémence. Le plus grand fléau de la police actuellement, c’était la paperasse, loin devant la délinquance et tout le reste. Tout ce temps passé à gratter du papier, c’était à vous rendre fou. Rendre compte de la moindre sortie des collègues, justifier le moindre achat de stylo ou de PQ, c’était d’un déprimant.
Après avoir mis un point final à un nouveau rapport, il reposa son stylo. De tout le commissariat, il était le seul à écrire à la main ses rapports. Quand on lui avait fait la remarque, il avait raconté comment l’orphelinat dans lequel il avait grandi avait cramé un beau matin, tout ça à cause d’un ordinateur en surchauffe. Bande de nazes, avait-il pensé avec affection.

Mais cette fois, il en avait fini pour la journée. Il allait enfin pouvoir se détendre, peut-être en profiter pour manger un morceau.  Il avait à peine commencé à déballer son sandwich quand on vint frapper  à son bureau, à grand renfort de « désolé d’vous déranger, capitaine ». Une manifestante qui refusait obstinément de coopérer, et qui provoquait les officiers depuis le début de l’après-midi. Phoebus était à deux doigts de le renvoyer chier quand il se résigna.
Il remballa son sandwich en grommelant, récupéra le dossier que lui tendait son subordonné en s’excusant à nouveau platement du dérangement, et se dirigea vers les salles d’interrogatoire. Au fond de lui il était curieux de voir qui était cette personne qui tenait tête à la moitié du commissariat, tout en se promettant de les visser à un carrefour pour le restant de leur vie.  Satisfait de cette belle résolution, il entra d’un pas conquérant.

« Je suis le capitaine Miles, mais vous pouvez m’appeler Phoebus. Ça veut dire Di… »

Il avait prononcé ces mots de manière automatique, comme il le faisait au début de chaque interrogatoire. C’était sa façon à lui de briser la glace, de mettre la personne en confiance. Surtout depuis qu’il ajoutait à son laïus que ses parents ne devaient pas beaucoup l’aimer pour l’avoir affublé d’un prénom pareil. Car dans ce monde-là, et aussi bizarre que cela puisse paraître il était préférable de s’appeler Kévin ou Jean-Marc, même si ça ne voulait rien dire du tout.

Ce n’est qu’au moment où il avait voulu la gratifier du sourire charmeur qui accompagnait habituellement ce trait d’humour qu’il s’était interrompu au beau milieu de sa phrase. Sur le coup, il fut incapable de prononcer le moindre mot pendant quelques instants.  Son cœur avait sauté un battement quand il avait reconnu sa bohémienne. Elle était exactement comme dans ses souvenirs. Ça ne pouvait être vrai... Il l’avait vu monter sur le bûcher. Il avait vu les flammes. Pourtant, aucun doute n’était permis. Déjà, des yeux pareils, il ne pouvait décemment pas y en avoir plus de deux à se balader dans tout Paris. Ajoutez à ça cet air revêche et cette moue de défi, et il fallait bien se rendre à l’évidence : les présentations étaient inutiles. Ou plutôt elles avaient déjà été faites, il y a très longtemps non loin d’ici, près du chœur de Notre-Dame.

Encore sous le choc de ses retrouvailles inattendues, Phoebus prit néanmoins place sur la chaise qui faisait face à Esmeralda. Dans son esprit la joie de la savoir vivante le disputait à la colère de l’avoir laissé dans l’ignorance, de l’avoir laissé pleurer sa disparition. Sans un mot, il lui fit passer le sandwich, malgré les protestations silencieuses de son estomac. Il farfouilla quelques instants dans les papiers qu’il avait apportés, le temps de se redonner une contenance.

« Faut que t’excuses les collègues. D’habitude c’est beaucoup plus rapide, mais là ils ont eu quelques difficultés à te trouver dans nos fichiers. Va savoir pourquoi. »

Ce qui était totalement faux, mais Phoebus n’était pas du genre à lâcher ses hommes. Le soutien qu’il leur témoignait en toutes circonstances était d’ailleurs la raison principale de son excellente réputation dans le commissariat. Tant que vous étiez réglo, il surveillait vos arrières et gérait les éventuels problèmes avec la hiérarchie. Et faire poireauter un témoin pendant des heures pendant qu’on jouait aux cartes dans la salle de repos, ça restait encore dans les limites de ce qui pouvait être considéré comme réglo. Surtout pour la satisfaction de voir les yeux d’émeraude lancer des éclairs dans sa direction.

« Bon, je pense que nous avons tous suffisamment perdu de temps avec cette affaire. Si tu me disais plutôt ce que tu faisais ces… disons, cinq cents dernières années ? Je dois t’avouer que cela m’intéresse assez. »

Il recula légèrement sa chaise, posa ses pieds sur la table et croisa ses bras derrière la tête. Face à lui, Esmeralda était toujours menottée à la table. A n’en pas douter il s’agissait là d’un regrettable oubli de sa part. Ou d’un vestige de rancœur, allez savoir.
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Lun 8 Oct 2018 - 10:35
Après de longues heures d'attente durant lesquelles Esmeralda, un poignet menotté à la table, ne pu même pas se dégourdir les jambes, on vint la voir. Le policier finit par rentrer dans la salle, d'abord sans lui jeter un regard. Esmeralda, elle, le fixa dès le début, d'abord avec défi, mais plus elle le contemplait plus son visage affichait de la stupéfaction. C'était impossible. Elle qui d'habitude n'avait pas son pareil pour protester resta bouche bée sur le coup. Phoebus. Elle ne l'avait pas revu depuis son arrivée impromptue dans ce monde, ayant même perdu tout espoir de le retrouver ici... Et ne s'attendant surtout pas à le trouver lors d'une garde à vue. Il l'avait aussi reconnue, se stoppant en plein milieu de sa phrase. Un sourire commença à naître sur le visage d'Esmeralda, qui se stoppa bien vite quand elle s'aperçut que Phoebus n'avait pas l'air ravi. Il s'installa face à Esmeralda, sans la démenotter. Un silence tendu s'installa, durant lequel la brune ne su pas trop quo dire. Elle baissa les yeux, intimidée sans trop savoir pourquoi.

La dernière fois qu'ils s'étaient vus, Esmeralda était sur le bûcher, et Phoebus enfermé dans une cage, à contempler le spectacle sans pouvoir agir. C'était à ce moment précis que la brune avait changé de monde. Que s'était-il passé, après ça ? Phoebus avait certainement du penser qu'elle avait péri. Sans un mot, il lui tendit un sandwich, qu'elle mangea de sa main non menottée, attendant  qu'il parle. Après ce qui lui sembla être une éternité, il reprit la parole, d'un ton froid et sec. Esmeralda lui lança un regard peiné, voyant bien qu'il était blessé et qu'il évitait son regard.


-Phoebus...



Il ne comptait apparemment pas la libérer de sitôt, et Esmeralda sentit l'agacement l'envahir, d'autant plus qu'il refusait toujours et de la regarder et de lui répondre. Il finit par lui demander ce qu'elle était devenue, et la brune comprit qu'il lui en voulait de ne pas lui avoir dit qu'elle était en vie. Elle le regarda avec tendresse, sentant tout ce qu'il représentait pour elle, et combien il lui avait manqué. Elle reprit la parole, doucement, consciente qu'il avait dû vivre un enfer après sa disparition dans les flammes.

-Si tu commençais par me libérer ? S'il te plaît.
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Ven 19 Oct 2018 - 18:13
Bien sûr qu’il aurait dû la détacher. Bien sûr qu’il aurait dû la prendre dans ses bras, lui dire combien il était heureux de la retrouver saine et sauve. L’embrasser, même. Mais là, tout de suite, il en était tout bonnement incapable. Les quelques pas qui les séparaient ressemblaient à des kilomètres entre eux, et chaque seconde qui s’écoulait s’étirait en heures. Au fond de lui, il savait que ça ne durerait pas, mais ici et maintenant, il lui en voulait.
Il lui en voulait de lui avoir laissé croire que plus jamais il ne reverrait ce regard, ce sourire. De l’avoir laissé sombrer dans un abîme du fond duquel il ne pensait jamais remonter. Et peut-être plus encore, d’avoir repris le cours de son existence comme si de rien n’était. Comme si leur séparation n’avait été pour elle qu’un simple désagrément passager, que l’on pouvait chasser de son esprit aussi facilement qu’un souvenir déplaisant ou un mauvais rêve, alors que lui avait pensé ne jamais s’en remettre. Un opprimé à défendre, une cause à soutenir, et tout était oublié. On était passé à autre chose.  Lui n’avait pas pu faire son deuil aussi facilement.

Pourtant, le ton de sa voix quand elle prononça son prénom n’était pas celui de quelqu’un qui aurait oublié. Il y décelait de la peine, de la douleur aussi. La lumière qui baignait la salle d’interrogatoire se teintait d’orange tandis qu’approchait le soir. Phoebus tenta de résister au ton presque suppliant de sa voix, mais quand elle lui demanda de la libérer, il finit par lever les yeux vers elle jusqu’à croiser son regard. Etait-elle sincère ou essayait-elle de le berner pour s’échapper de là, il n’en savait trop rien. Pire, il s’en voulait d’en douter. De douter d’elle.
Tout ce qui jusqu’ici avait été évident et simple devenait maintenant source de méfiance.  Quelque chose semblait s’être brisé, et malgré sa volonté de tout réparer, il ne savait pas s’il en serait capable. Que n’aurait-il pas donné pour revenir à cet instant magique, une seconde avant qu’ils n’échangent ce magnifique baiser. Que les choses semblaient évidentes alors. Rien n’aurait pu gâcher ce moment magique. Et pourtant.

Cela faisait maintenant plusieurs minutes qu’il n’avait pas prononcé le moindre mot. Les pensées se bousculaient dans sa tête. Il aurait voulu lui dire mille choses, mais rien ne venait. Peut-être pour la première fois de sa vie il hésitait sur la conduite à adopter. Personne ne l’avait jamais mis dans une telle situation. Jusqu’à aujourd’hui. Jusqu’à Esmeralda.
Un dernier regard vers la bohémienne et sa décision fut prise. Il se leva de sa chaise, farfouilla dans son trousseau, et lui enleva les bracelets qui entravaient ses poignets.
« Tu es libre. Si tu veux partir, tu peux. »

L’avait-elle définitivement abandonné quand elle avait fait un bond de cinq cents ans dans le futur ou bien avait-il une place spéciale dans son cœur, comme il avait brièvement aimé à le penser ? Ne pas savoir ce qu’elle pensait lui était insupportable, il fallait qu’il sache. Aussi, lui laissait-il le choix. Lui tourner le dos et retrouver Paris et son agitation, ou bien rester là avec lui, au moins pour quelques instants de plus. Il devait être fixé, c’était sa santé mentale qui était en jeu.
Jamais il n’avait autant appréhendé une décision comme ça de toute sa vie. Il venait d’abattre sa dernière carte. Maintenant, advienne que pourra.
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