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 :: RP Abandonnés
Don't give up at the first hurdle you encounter ♥ Oliver
Rox Fox
Rox Fox
Always Optimistic
Admin animals
PHOTO D'IDENTITE : Don't give up at the first hurdle you encounter ♥ Oliver A202
DESSIN ANIME D'ORIGINE : Rox et Rouky
ÂGE DU PERSONNAGE : Né au début du siècle dernier, là où les voitures ne fonctionnaient qu'à la vapeur, seul 23 années semblent pourtant s'être écoulées
COTE COEUR : Ce n'était qu'un fantasme qu'il avait cru bon d'oublier et voilà que, sans crier gare, son cœur palpite de nouveau lorsqu'il repense à ce baiser échangé avec Oliver durant la nuit d’Halloween.
OCCUPATION : En fuite de son passé, le jeune homme craint de souffrir à nouveau s'il retourne voir les siens à Londres alors il préfère rester dans le confort des études universitaires.
LOCALISATION : À Paris, loin des autres pays qui ont su le détruire petit à petit depuis qu'il est sous forme humaine
HUMEUR : Joueur
COULEUR PAROLE : #009999
DOUBLES COMPTES : Moonbin Kang & Bruni Brannsen & Clawd Delatour
PERSONNALITÉ & CRÉDITS : Hansol Vernon Chwe & Gaekey
MON ARRIVÉE : 28/06/2019
MON VOYAGE : 202
POINTS : 245
Ven 5 Juil 2019 - 16:10
Don't give up at the first hurdle you encounter
Rox Fox
feat.
Oliver Foxworth


 

 



 

 

The child inside of you knows how to take things as they come, how to deal most effectively and happily with everything and everyone it encounters on this planet. If you can recapture that childlike essence of your being, you can stay 'forever young at heart.'Δ Wayne Dyer

Août 2017
1 an et demi plus tôt


« Rox! » avait hurlé Sacha en dévalant les escaliers « Je veux que tu gardes mon dino ! Je sais que tu l'adore! » Les yeux rempli de larmes, le garçon avait prit le jouet et il serra la jeune fille avec qui il s'était lié d'amitié. Des embrassades qui ne finissaient plus, les jeunes filles avec qui Rox avait vécu pendant deux semaines étaient inconsolables, rendant par la même occasion celui-ci hésitant à partir. On lui avait dit qu'il allait partir ailleurs, dans un endroit calme et entouré par la nature. C'était l'endroit idéale, l'endroit où il pourrait retrouver ses racines. Le garçon n'avait pas hésité à dire oui, mais désormais au seuil de la porte, sa valise contenant ses peu d'objets personnels dans le coffre, il hésitait. Il avait soudainement peur de l'inconnu. Il avait l'impression d'être propulsé dans le passé, comme s'il devait se refamiliorisé avec son nouveau corps. « Rox.. Rox..! » Ses iris brunes se posèrent sur son assistance sociale qui l'attendait, la main sur la poignée de la portière ouverte de la voiture. « Il faut y aller, on va être en retard. »  D'un grand sourire, il hocha la tête et c'est avec le dinosaure dans l'une de ses mains qu'il s'avança vers la voiture et qu'il y entra. Il secoua vivement les mains pour dire au revoir à la charmante famille qui l'avait hébergé, puis il devint particulièrement silencieux, observant les rues par la fenêtre. Un mal être l'avait envahi, une sensation de solitude qu'il connaissait. C'était comme revoir son meilleur ami partir à la chasse sans qu'il ne puisse lui dire au revoir...

♦♦♦

« C'est quoi ce dinosaure Rox ? »  La bouche légèrement ouverte, Rox leva le regard. Lui avait-on parlé ? La femme appuya son regard sur le jouet qu'il tenait toujours dans ses mains. « C'est un long cou. » Rox ne connaissait pas le véritable nom de cet animal préhistorique, mais il savait bien qu'il n'était pas le seul puisqu'elle venait de lui poser la question. « C'était celui de Sacha, mais elle me le donne. » La femme souria « C'est gentil de sa part. » Le rouquin se contenta de hocher la tête en signe d'affirmation.  Le chauffeur lui jeta un coup d’œil au travers de son rétroviseur et ajouta « Mon fils en a une collection, je suis sûr que tu aimerais. » Un large sourire apparu sur le visage de l'adolescent. Woah, une collection. Et c'est les étoiles pleins les yeux, qu'il demanda à l'inconnu quel genre de dinosaure son fils avait.

♦♦♦

« En retard pour quoi? » Demanda finalement le garçon en jouant avec le cou de son dinosaure. À ce même moment, le téléphone de la femme sonna et c'est en lui faisant un petit sourire pour s'excuser qu'elle décrocha. Elle écoutait et répondait très brièvement. Ses sourcils avaient fini par se froncer et elle avait raccrocher en disant qu'elle aiderait. « Quelque chose ne va pas ? » Intrigué par la situation, l'adolescent avait mit son jouet de côté et regardait attentivement l'employée pour qu'elle lui explique. « Tu n'es pas le seul qui doit partir pour le Wyoming. Nous devons aller chercher un garçon qui se nomme Oliver. » Rox hocha la tête pour symboliser sa compréhension, mais continua à la regarder en attente de plus d'informations. « Je ne devrais pas te le dire, mais Oliver est un garçon difficile à ce que j'ai compris. » Oh ... Rox détourna le regard et jeta un coup d’œil à ses ongles manucurés avec soins par Sacha et Julia. Il comprenait. Il ne savait pas combien de temps ce garçon avait pu rester auprès d'eux, mais ils devaient ressentir la même tristesse au fond d'eux. « Je vais lui remonter le moral ! » Annonca finalement le rouquin avec un sourire fendu jusqu'aux oreilles en sautillant sur le siège. « Les gens sont trop gentils pour refuser d'être aimé par eux ! Je l'ai appris avec Mamie Tartine! »

Soudainement impatient, Rox se mit à se tortiller sur place, bondissant, tirant sur sa ceinture de sécurité et en se tapotant les cuisses. Le sourire toujours très large, il se demandait à quoi cet Oliver pouvait ressembler. Il était peut-être de son âge. Oh si seulement il pouvait avoir un ami comme lui! Ils pourraient jouer dans les arbres et faire la course dans les plaines ! « Il y a des plaines au Wyoming ? » Avait-il demandé de façon sérieuse en s'arrêtant de bondir. « Oui, et des lacs aussi. » Le sourire sur ses lèvres revint et il recommença à s'exciter. « Il est toujours aussi de bonne humeur ce gamin ? » demanda le chauffeur. « Oh, si seulement vous saviez! »

♦♦♦

La voiture s'arrêta plusieurs minutes plus tard devant un grand bâtiment qui semblait abriter plusieurs enfants. Rox tendit le cou dans l'espoir de trouver  son partenaire de voyage parmi tout ces enfants et cela ne fut pas bien long qu'il son regard fut attiré par un jeune garçon à la chevelure d'automne qui s'était mit à se débattre et à pousser des cris stridents. En premier lieu, l'ancien renard eu un geste de recul, étonné et légèrement effrayé par la scène qu'il était en train de regarder, mais son assistance sociale sortie rapidement de la voiture en lui ordonnant de rester à l'intérieur. Il fit un petit signe de tête pour lui montrer qu'il avait comprit et il l'observa se diriger vers les éducateurs qui tentait de le maîtriser. Quelques instants plus tard, le chauffeur avait lui aussi descendu de la voiture pour aider à maîtriser de garçon qui ne s'était toujours pas épuisé à se débattre comme un démon. Mais qu'est-ce qu'il se passait..?

© Gasmask


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Invité
Anonymous
Invité
Ven 5 Juil 2019 - 16:49
Don't give up at the first hurdle you encounter
Oliver & Rox
Is this home? Is this where I should learn to be happy? Never dreamed that a home could be dark and cold

Août 2017.

Il était une fois deux petits chatons... Une insulte explosa derrière les murs. Le bâtiment tout entier tremblait, soupirait, grinçait sous l'agitation nocturne de ses occupants. Des pas. Des éclats de voix. Des murmures. Des souffles lourds. Du vent. Ça allait et venait dans un tout tourmenté ponctué de silences trompeurs. Oliver, invisible sous la couverture, ramena Nounours contre lui. Sa lueur se reflétait dans ses prunelles ternes, clarté d'une fragilité rassurante. L'enfant s'y accrochait avec force. Rien n'y faisait. Oliver, il avait beau étouffer autant qu'il le pouvait Nounours entre ses membres tremblants, il n'arrivait pas à se donner l'illusion d'une étreinte. C'était immobile. Mort. Mouillé par ses propres larmes. L'illusion d'une compagnie. En fermant très très fort les yeux, le petit parvenait à s'imaginer la présence de Clawd à ses côtés. D'un geste aérien, Oliver laissa courir ses doigts le long de son bras. Ces chatons n'étaient pas frères, mais ils étaient toujours ensemble. Comme quand il était petit. Il se souvenait des histoires, des étreintes, des surnoms et des caresses qui se perdaient dans ses cheveux, celles qui glissaient sur sa joue jusqu'à son bras. Des images, bribes de sa mémoire qu'il tentait désespérément de retrouver. En vain. Sur son bras, rien que le contact glacé de sa main. C'était son propre murmure qui résonnait dans ses oreilles. Le jour, comme la nuit, rien ne pouvait les séparer. Clawd s'effaçait. Sa voix n'était plus qu'un vide silencieux dans son esprit. C'était ce qui avait disparu en premier. Le temps et les abysses horribles qui menaçaient ses souvenirs chéris le terrifiaient. Oliver ne voulait pas oublier. Mais son cerveau était trop petit et les vilains souvenirs y prenaient trop de place. Eux, le garçon s'en serait volontiers débarrassés. Pfioum, on passe un coup de gomme sur son front et on est comme avant. Ça ne marchait pas comme ça.

Perdu dans l’obscurité, il entendit à nouveau sa propre voix souffler : Le grand frère chaton prenait toujours soin du petit frère chaton. Un coup de feu résonna. Noyé dans les draps, l’enfant sursauta. Sa poitrine lui faisait mal, blessé par les assauts de son cœur hors d’haleine. Chut, ferme les yeux, inspire : un, deux, trois, quatre, cinq. Comme Clawd lui avait appris. C’était pour de faux. Les gens n’avaient pas d’armes ici, c’était dans sa tête. Souffles : un, deux, trois, quatre… Ça ne marchait pas, ça ne marchait jamais. Parce que l’adolescent n’était pas là pour poser une main apaisante sur sa poitrine et entrelacer ses doigts dans les siens. Le petit rouvrit les paupières. Ce lit n’était pas le sien. Les couleurs, les odeurs, les sons, tout lui était étranger. Il ne parvenait pas à se faire à l’inconnu. ‘Je veux rentrer à la maison’ couina Nounours. Pas possible. Hadès était en prison. Oliver n’avait pas compris. Il avait vu son quotidien fragile exploser sous ses iris terrifiés, et depuis, il ne se passait pas trois jours sans qu’il ne change de décor. De foyer en familles d’accueil, de familles d’accueil en foyer. Les épisodes chaotiques auxquels il était soumis effrayaient autant qu’ils dérangeaient, et ses multiples tentatives de fugue n’avaient fait qu’alourdir son dossier déjà trop épais.

Il était nombreux à vouloir expliquer son comportement. Médecins, psychologues, travailleurs sociaux, autant d'étrangers qui, de leurs regards inquisiteurs, tentaient de percer cette petite tête pour en comprendre le mécanisme. Rien à faire. L'enfant restait muet, son silence pour toute réponse. Seul Nounours avait encore le privilège d'entendre ses chuchotements à la nuit tombée. Au sein de son esprit, Oliver pouvait avoir toutes les conversations qu'il voulait. Ou presque. Il y avait certaines choses que même son imagination ne parvenait pas à complet, la solitude ; Le sentiment nauséeux de dériver sans fin sur un océan tumultueux. Les mains cherchaient désespérément une accroche tandis que la tête luttait pour rester hors de l'eau. Sans succès. Quand le petit chaton était perdu ou en danger, le plus grand venait toujours le sauver et ils rentraient tous les deux à la mai- « Putain, mais c'est quand que tu la fermes ? Y en a déjà assez d'eux qui font chier là. » Aboya une voix à quelques mètres. Silence. Oliver s'était figé, son souffle coupé. Il venait de boire la tasse. De longues minutes s'écoulèrent, immobile. Privé de son refuge imaginaire, son esprit fatigué n'était plus qu'un grand tout engourdi. Lui ne parlait plus, pourtant une multitude de bruit semblait encore agresser ses sens ; Une dispute aux allures d'ouragans entre un éducateur et un adolescent auquel se mêlaient les fantômes de ses angoisses. C'était comme être projeté dans l'un de ses cauchemars. Il détestait cet endroit. Il détestait les gens qui s'y trouvaient. Tous. Tout entouré qu'il était, jamais il ne s'était senti si seul. Aussi abandonné. Son lit lui parut soudainement immense, à l'image du monde dans lequel on l'avait jeté sans défense. Au creux de sa gorge, un noeud se forma, faisant trembler son menton. Sensation trop familière. Les histoires n'étaient que des mensonges. Jamais le grand frère chaton ne retrouverait son petit frère. Il était livré à lui-même. Cette évidence déforma tout d'un coup ses traits sous un flot de larmes. Clawd, Hadès, Mallymkun, Clémence... Personne n'était venu. Personne ne viendrait. Il n'était certainement plus qu'un souvenir pour Clawd, Hadès était derrière les barreaux, quant à Mally et Clémence, comment pourraient-elles le retrouver ?

Demain, il serait trop tard. On l'arrachait à sa ville natale, on l'envoyait se perdre loin de tout, dans quelque contré obscure des États-Unis. Une fois là-bas, qui pourrait le sauver ? Le protéger du méchant ? L'enfant ramena ses genoux contre sa poitrine. Il aurait voulu disparaître pour toujours, pour ne plus jamais pleurer, oublier l'obscurité, la torture de son estomac angoissé et la gêne nichée dans sa poitrine. Ça faisait mal. Dans son corps et dans son coeur. Ça soulevait des questions terribles pour son esprit trop jeune. Peut-on vivre sans plus jamais recevoir d'amour ? Les sanglots prendront-ils fin un jour ? Ses interrogations, le petit les étouffa dans son oreiller, avec ses pleurs et ses douleurs. Il rêvait beaucoup Oliver, mais il réclamait peu, écrasé par la dette et la reconnaissance qu'il entretenait pour son tuteur. Souhaiter plus que ce que l'on avait déjà eu la bonté de lui offrir, c'était mal. Rentrer à la maison. C'était là son unique voeu. Mais ce soir, ses espoirs s'étaient éteints en même temps que la lueur de Nounours.

***

« Oliver ? » La pièce se découpait dans l'entrebâillement de la porte, linéaire, un monde extérieur concentré en une bande lumineuse. Dehors, le monde était aussi immense que menaçant. Le sol craqua. Chut, elle arrivait ! Une ombre passa devant ses yeux. La sorcière. L'enfant cessa de respirer. Elle venait le chercher, ses sens enivrés par l'odeur de chair fraîche. Dans sa prison de bois, Oliver s'immobilisa. Des semaines qu'elle le gardait prisonnier ici, à le gaver à coup de piqûre et de médicament pour mieux pouvoir le déguster. « On n'a pas le temps pour ça... » Le son distinct de ses sabots sur le plancher s'approcha. Oh non... Nounours se réfugia dans ses bras - quand, brusquement, la porte explosa dans un délire de feu d'artifice. BOUM ! Rouge ! Bleu ! Vert ! Jaune ! Encore mieux que le 4 juillet ! Un déluge d'étincelle multicolore qui aveugla la vilaine sorcière. Tombée au sol, elle se tordait de douleur sous une lumière brillante. Et au milieu de ce chaos, un visage familier. La fée Mally ! Elle était venue le sauver ! C'était sa chance. Oliver, il s'élança hors de sa cachette, Nounours et Fée Mally sur ses talons, des idées de liberté plein la tête. Et il courut, vite, vite, au point de se sentir pousser des ailes ; Loin, loin, pour ne plus jamais revenir ! Il courait à en perdre haleine, à s'en brûler les pieds. Peu lui importait. Pour revoir sa famille, Oliver aurait fait le tour du monde. Les étoiles venaient à peine de s'éveiller lorsque les lignes familières de sa maison se dessinèrent au loin. Une bâtisse aux allures modestes dotée d'un jardin tellement grand, qu'on y avait installée deux balançoires et un trampoline. C'était là qu'il vivait, avec son Papa, sa Maman, Hadès et Clémence, ainsi que grand frère, Clawd et peut-être même un petit frère, mais il n'avait pas encore décidé du prénom. Tout ce beau monde le couvrit d'amour et de câlins pour fêter son retour à la maison. Autour de lui, des figures souriantes, leurs yeux remplis d'une affection qu'il ne retrouvait plus lorsqu'il était éveillé. Oliver souriait, Oliver riait, mais déjà la scène se fanait. « Oliver ! » La porte s'ouvrit en grand, révélant l'enfant rêveur dissimulé dans le placard. L'entrebâillement sécuritaire qu'il avait pris soin de laisser s'était révélé traître. Fin de l'aventure. Il plissa les yeux, légèrement aveuglé. Penchée sur lui, une silhouette se découpait avec précision contre l'éclat du jour. Ashley, son assistante sociale. Oliver ne l'aimait pas. Un sentiment certainement réciproque. Tant pis. Tout était sa faute. Ses maux, sa présence ici, son placement dans cet état pourri du Wysokosing... C'était elle. Le désespoir et la colère qui doucement rongeait son coeur d'enfant en avait décidé ainsi. L'histoire avait besoin d'un coupable. Ashley, c'était l'exécutrice de tous ses malheurs. Aussi refusa-t-il de bouger, muré dans son silence et ses pensées. Il lui était aisé de rêver. Une brèche dans le réel et zioum, Oliver s'y faufilait pour s'égarer dans un ailleurs meilleur où ses idées repoussaient sans arrêt la frontière du bonheur. Oui, rêver, c'était facile. Le plus dur, c'était l'éveil. « Sors de là s'il te plaît, il faut qu'on y aille. » Un retour violent à la réalité. Le départ. Oliver secoua la tête avant de se recroqueviller dans le fond du placard, son visage dissimulé derrière le petit sac à dos contenant ses maigres trésors. Ce qu'il ne voyait plus, n'existait plus. Un soupir. Deux craquements distincts. Ça, c'était Ashley qui venait de s'accroupir. « Ça va bien se passer, tu vas voir. » Dit-elle en lui touchant l'épaule. Il n'y croyait pas. Ce qui n'était qu'un simple contact se transforma très vite en pression pour l'inciter à sortir de son terrier.

Ses mains serrèrent fort les lanières délavées de son sac. Là, sous sa paume, il y avait son prénom et celui de Clawd, deux tâches d'encre sur un tissu que le temps n'avait pas épargné. C'était lui qui lui avait donné pour quand il irait à l'école, comme un grand... Il était grand maintenant. Un petit peu. Mais Clawd n'était plus là pour le voir.

La minute d'après, il descendait les escaliers menant jusqu'à la rue sans se souvenir comment il avait atterri ici. Tout tournait autour de lui. Il était parti trop loin dans sa tête. Encore. Ses yeux écarquillés sautèrent d'un point à l'autre, incapable de se poser dans leur confusion. Le ciel. Ashley. Le trottoir. Un éducateur qu'il ne connaissait pas. Les lacets défaits de ses chaussures. La voiture. Non. Oliver s'arrêta, un tambour battant dans ses tempes. Tout surchauffait, s'embrouillait. Non. À l'image de sa respiration désormais chaotique, ses pensées explosèrent dans un flot brutal et avec elles, la panique, bête imbattable qui, parfois, s'échappaient des filets de l'angoisse. Elle se souleva avec violence pour le frapper de pleins fouets. C'était différent de ses autres crises de panique, celles qui le laissaient suffocant et tremblant, incapable de tenir sur ses jambes alors que le monde se refermait sur lui. Non, cette panique-là grondait, assourdissante, elle apportait l'imprévisible. Il ne voulait pas partir. Il ne pouvait pas partir. Son petit monde s'arrêtait à cette ville. Quel bonheur pourrait-il trouver dans l'inconnu et l'oubli ? Dans sa bouche, la sécheresse. Oliver, ses fugues, il les voyait rarement arriver. Elles lui tombaient dessus, résultat d'une réflexion expédiée née du mélange chaotique de ses émotions. Au coeur de ses pensées dissonantes, une certitude, plus forte que les autres, ne lui hurlait plus qu'une chose : fuis ! L'enfant explosa. Il ne partirait pas.

D'un coup de coude, il se dégagea de la prise d'Ashley, s'élança uniquement pour être retenu par une autre paire de griffes. Non ! Pour chaque main repoussée, deux autres s'abattaient sur ses épaules, mais Oliver ne se décourageait pas. Il ne voyait et n'étendait plus rien si ce n'était ses propres cris au milieu de la mêlée. L'enfant passif de ses derniers jours s'était transformé en l'espace de quelques secondes, comme frappé par la foudre. Désormais incontrôlable, il se tortilla, hurla, frappa, força sur les membres le tenant prisonnier, véritable petit animal sauvage. Et soudain, la délivrance, fugace et inespérée. Sans attendre, le petit s'élança. Il courut à en perdre le souffle, comme dans ses histoires. La fuite comme seule issue. Oliver fuyait ses problèmes comme il fuyait la réalité. Il courut, jusqu'à ce que le sol se dérobe sous ses pieds. La faute aux lacets défait. Son regard eu à peine le temps d'attraper un carré de couleur avant de brusquement loucher sur les fissures du trottoir. La tête se heurta dans la chute. Les détails du monde disparurent sous un voile nébuleux. Ouille. Les larmes lui montèrent aux yeux. Ce n'était pas juste. Dans ses histoires, il ne tombait jamais, il rentrait toujours chez lui. « Tu peux m'expliquer ce qu'il te prend ? » Hurla une voix. Un poids s'abattit sur lui pour l'empêcher de s'enfuir. « Oliver ! » C'était Ashley. « Lève toi. » Elle pouvait toujours rêver. Oliver ne bougea pas. Il laissait les adultes parler dans le vide, traversé par des idées aussi désespéré qu'alarmante. Peut-être pouvait-il faire semblant d'être mort. Se laisser engloutir par le sol. Ou bien se frapper la tête contre le trottoir, assez fort pour qu'on l'amène à l'Hôpital. Ou à la maison. Personne ne lui laissa le temps de mettre ses plans à exécutions. L'enfant senti une force le soulever pour le remettre sur pied. Seulement ses jambes refusèrent de coopérer. Et un nouveau combat commença. Les mêmes adversaires. La même persévérance. Oliver refusait de rester debout. Tel un pantin, sitôt privé de ses ficelles, il s'écroulait, au grand agacement des éducateurs. On finit par le soulever sous les bras pour maintenir son corps vidé d'énergie. « Tu préfères être envoyé dans un autre foyer ? Ou en Centre ? Car c'est ce qui t'attend Oliver. C'est ça que tu veux ? » Cette menace lui arracha les dernières larmes qu'il parvenait encore à retenir. Le centre. C'était ce lieu aux allures de mythe, la dernière étape de son cauchemar. « N-n-non. » C'était là qu'on envoyait ceux qui ne parvenaient pas à s'intégrer en communauté. Pour les soigner. Un hôpital. Une prison. Oliver n'y voyait aucune différence. Il projetait dans cette institution toutes les pires horreurs de son imagination. La solitude. L'étreinte glacée de ses draps. Les murs blancs. La méchanceté des autres enfants. Ses espoirs de famille réduit à néant. « P-p-p... P-pas le centre. » Qu'il parvint à articuler.« Alors arrête ton cirque et dépêche toi de monter dans la voiture ! » Toujours aussi inerte, Oliver se laissa trainer, tasser et attacher sur le siège du milieu.

« Excusez-nous pour le retard, vraiment désolé. » La portière claqua. L’enfant enfouit son visage entre ses mains pour y étouffer un sanglot. C’était fini. Il partait. Pour une éternité peut-être. « Oliver ? » Non. Son prénom n’avait plus de sens, ces appels n’étaient que des bulles sonores perdus dans l’air. Le petit tourna le dos à son assistante sociale. Il ne voulait pas qu’on lui parle. « Dis bonjour à… » « Rox. » « …Rox, vous serez dans la même famille tous les deux. » L’enfant releva ses prunelles humides vers l’adolescent. Il avait l’air gentil. Grand, comme Clawd. Des cheveux roux, comme lui. Ou presque. C’était soyeux, ça brillait, là où les siens n’étaient plus qu’une tignasse ternie par deux années de négligence. Oliver, on ne lui avait jamais dit qu’on pouvait être beau avec les mêmes cheveux que lui. C’était étrange, de voir ce visage baigné de santé se refléter dans les yeux de l’enfant, ses grands yeux cernés qui ne savaient déjà plus quoi espérer. La douceur de ses traits lui inspirait une confiance qui le poussa à s’approcher un peu plus, pour s’éloigner de l’adulte. Ses mains avaient libéré son visage, désormais occupé sur son bras : égaré dans une contemplation léthargique des carreaux rouges et noires de la chemise de Rox, Oliver glissa sa main sous son vêtement, remonta jusqu’à son coude où une douleur le faisait grimacer. « Montre-moi ça, on va désinfecter et mettre un pansement. » Du coin de l’œil, il vit une main étrangère s’approcher. Non ! Hors de question que cette méchante le touche. Oliver ramena vivement son bras vers lui, une paume plaquée sur la plaie. Ça brûlait. Une tâche grossissait au niveau de son coude et sous la manche souillée de son pull, l’enfant pouvait sentir le sang perler entre ses doigts, rouler, glisser le long de sa peau. Il s’en fichait. Il s’en fichait de saigner. Il s’en fichait d’avoir mal. Il n’avait qu’à mourir, comme les gens qui perdaient trop de sang dans les films à la télé.

Les assistantes sociales n'étaient pas de cet avis. Inlassable, le manège recommença. C'était une rengaine qu'Oliver commençait à connaître. Les soupirs, la voix toujours plus dure, les menaces et finalement, la force. Le combat se répétait, mais l'enfant n'avait rien perdu de sa détermination. Toute la colère et la rancoeur qui sommeillaient en lui se réveillaient dans ses petits actes de rébellion. Et quand sa volonté revêche rencontrait celle des adultes, enfin, il se sentait vivre, non plus comme un poids qu'on se passait de main en main avec réticence, mais comme les héros de ses histoires, ceux qui tenaient tête aux vilains et remportaient la victoire par la force de leurs choix. Ce choix, Oliver ne l'avait plus. Elles s'y étaient mises à deux, pour tenter de le contrôler, chacune d'un côté. Une nouvelle mêlée de bras où tout s'attirait et se repoussait. Les coups partaient, ses petites mains s'écrasèrent à plusieurs reprises contre ses ennemis avant d'être finalement maîtrisé. Alors, restreint dans ses mouvements, Oliver usa de sa dernière défense. Il cria, transformant le tout en véritable scène de torture, cherchant encore et toujours à s'extraire de la prise de ses tortionnaires et du coton kipik maléfique. Le silence ne retomba qu'une fois la plaie désinfectée et le garçon délivré. « Tu veux choisir un pansement ? Regarde-j'en ai des bleus, des rouges brillants, des mickeys et même de la Pat Patrouille. » En guise de réponse, un reniflement. Oliver, encore tremblant d'émotion, passa une manche sur ses joues. Les larmes y coulaient encore, silencieuses dans leur course. En l'absence de coopération, ce fut finalement un pansement rouge qui atterrit sur son bras.

Épuisé par ces luttes sans fin, Oliver reporta son attention sur la manche de Rox et ne broncha plus. Pas même lorsque la voiture démarra. Ni lorsqu'un bip, bip, bip familier se fit entendre. « Tiens, il est l'heure et s'il te plaît, soit gentil cette fois et ne nous force plus à intervenir, d'accord ? » D'accord. L'enfant ouvrit sa paume. Deux petites pilules y tombèrent, promesse de calme et de sérénité. Une illusion de bien-être. Oliver, ça lui donnait plutôt l'impression d'avoir des milliers de briques dans la tête et un monstre dans la cage thoracique. Pourtant, son geste était presque devenu mécanique. Une bouteille, de l'eau, des médicaments. Quelques gorgées, et c'était fini. Loin de lui l'envie de se faire faire ingérer son traitement de force, ou pire d'être envoyé en centre. Les combats et échecs avaient d'ores et déjà trop peuplé sa journée. À cette fatigue émotionnelle et physique, s'ajoutait le facteur terrible de la peur; cette même peur qui couvrait chaque parcelle de sa peau finissait toujours par le soumettre à la volonté d'autrui. « Ouvre la bouche s'il te plaît. » Il s'exécuta. « C'est très bien, tu vois quand tu veux. » Ashley ponctua sa phrase d'un sourire qu'Oliver ne vit jamais. Déjà, le petit avait repris sa position initiale. « Il faut que tu comprennes qu'on essaye de faire ce qu'il y a de mieux pour toi, d'accord ? » « M-menteuse. » Souffla-t-il, sa voix presque inaudible.

Ce n'était que des mots, des jolies phrases pour raconter des histoires. Rien n'était vrai. Il les détestait. Ashley. Le monde entier. Lui y comprit. Il se détestait de pleurer, d'être stupide et faible, de ne pas être toutes les choses qu'il était dans le huis clos de ses fantaisies : intelligent, courageux, grand et beau. « Il va falloir songer à revoir ton comportement si tu ne veux pas aller en centre la prochaine fois. Tu es assez grand pour comprendre que tes actes ont des conséquen- » Dehors, il fait beau. Le soleil ruisselle sur les arbres, les immeubles, il en est presque aveuglé tellement ça brille. Oliver aime bien l'été, parce qu'il fait chaud, qu'il peut aller jouer dans le parc et voir les canards. Même que parfois Hadès lui achète une glace. À la framboise, sa préféré. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, c'est un jour spécial, ils partent en vacances ! En voiture ! Tous les cinq ! Hadès, Clémence, Mally, Clawd et lui ! Même Biscuit vient. Il en est tout excité. Assis au milieu du siège arrière entre Mally et Clawd, Oliver ne tient plus en place, ses jambes battants l'air avec frénésie. C'est la première fois qu'il part aussi loin avec la voiture. La petite famille s'envole loin des gratte-ciels le temps d'une semaine, direction Disney World ! L'enfant a hâte d'essayer tous les manèges, avec un peu de chance, peut-être qu'il pourra rencontrer Peter Pan pour de vrai. Il a amené ses coloriages et son livre du 'vilain petit canard' pour ne pas s'ennuyer et c'est tout naturellement qu'il laisse sa tête tomber sur l'épaule de Clawd pour lire l'histoire avec lui. « Oliver ? » La voix de l'assistance sociale n'était plus qu'un son brouillé dans le fond de son crâne. Le regard perdu dans les coutures du siège, Oliver s'était réfugié ailleurs, dans 'son autre vie', celle qu'il s'imaginait un peu tous les jours au sein de son théâtre mental. Son front était doucement venu se poser contre le bras de son camarade. Trop absorbé par sa rêverie éveillée, le garçon n'y prêta aucune attention, mimant presque du bout des lèvres les conversations chimériques de son imagination. Là-bas, tout allait bien.

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Rox Fox
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PHOTO D'IDENTITE : Don't give up at the first hurdle you encounter ♥ Oliver A202
DESSIN ANIME D'ORIGINE : Rox et Rouky
ÂGE DU PERSONNAGE : Né au début du siècle dernier, là où les voitures ne fonctionnaient qu'à la vapeur, seul 23 années semblent pourtant s'être écoulées
COTE COEUR : Ce n'était qu'un fantasme qu'il avait cru bon d'oublier et voilà que, sans crier gare, son cœur palpite de nouveau lorsqu'il repense à ce baiser échangé avec Oliver durant la nuit d’Halloween.
OCCUPATION : En fuite de son passé, le jeune homme craint de souffrir à nouveau s'il retourne voir les siens à Londres alors il préfère rester dans le confort des études universitaires.
LOCALISATION : À Paris, loin des autres pays qui ont su le détruire petit à petit depuis qu'il est sous forme humaine
HUMEUR : Joueur
COULEUR PAROLE : #009999
DOUBLES COMPTES : Moonbin Kang & Bruni Brannsen & Clawd Delatour
PERSONNALITÉ & CRÉDITS : Hansol Vernon Chwe & Gaekey
MON ARRIVÉE : 28/06/2019
MON VOYAGE : 202
POINTS : 245
Ven 5 Juil 2019 - 16:51
Don't give up at the first hurdle you encounter
Rox Fox
feat.
Oliver Foxworth


 

 



 

 

The child inside of you knows how to take things as they come, how to deal most effectively and happily with everything and everyone it encounters on this planet. If you can recapture that childlike essence of your being, you can stay 'forever young at heart.'Δ Wayne Dyer

Le nez collé à la vitre, Rox observait la scène qui semblait à la fois terrifiante et aussi intrigante. Cet enfant, pourquoi se débattait-il autant ? Peut-être était-il heureux où il était présentement et qu’il ne voulait pas partir..? Il le comprenait… Il était heureux d’avoir une famille permanente à la ferme, mais il allait s’ennuyer de la famille qu’il avait eue pendant ces quelques jours… Et évidemment, cette famille n’allait jamais pouvoir remplacer Dame Tartine qui avait pris soin de lui alors qu’il n’était toujours pas capable de manger par lui-même. Il se souvenait de la bonté de la vieille femme et il se demandait si l’autre rouquin n’avait pas un passé semblable au sien. Finalement, le garçon s’était enfuit, puis avait fini sa course à peine quelques pas du loin après avoir chuté. Rox n’avait pas pu voir correctement la scène puisqu’il écoutait sagement son assistante sociale qui lui avait demandé de resté calme, mais son empathie joua et il eut envie de l’aider à se relever. Ne bougeant pas, il fixa les assistantes sociales soulever le petit et le trainer jusqu’à la voiture.

Jusqu’alors calme, la voiture se fit envahir par le son des klaxons de la ville lorsque la portière s’ouvrit. Le démon fougueux d’il y avait encore à peine quelques minutes était devenu doux et cachait son visage à l’aide de ses mains. C’était étrange… Il voulait soudainement jouer à cache-cache ? Il n’y avait pourtant pas beaucoup de place pour se cacher dans une voiture. Finalement, son assistante sociale l’installa auprès du chauffeur, laissant Rox seul derrière avec des inconnus puisque une nouvelle femme monta à l’arrière. Rox voulu demander pourquoi il ne pouvait pas être avec son assistante sociale, mais les deux femmes présentèrent les enfants de façon si peu chaleureuse que cela agaça légèrement Rox. Le renard claqua sa langue contre son palais sans s’en apercevoir en dévisageant les deux femmes, puis il déposa un regard rayonnant à l’enfant qui était visiblement épuisé et négligé. Rox le voyait que ses yeux n’avaient pas de lueur, que ses cheveux étaient ternes et que de vilains cernes s’étaient installés sous ses yeux, mais il s’en fichait. C’était un nouvel ami. « Coucou! Moi c’est Rox et je suis un renard ! » Il l’avait d’un ton enthousiaste, presque joueur. S’attendant à une réponse de l’autre garçon, il le regarda avec un large sourire, mais celui-ci se contenta de se frotter le bras qui saignait dû à sa vilaine chute. Voyant sa blessure, Rox voulu lui attraper le bras pour mieux l’observer, lui aussi il s’était blessé deux semaines auparavant à cause d’une mauvaise chute sur le trottoir, alors, il était curieux.  Bien entendu, ce fut l’assistante sociale du plus jeune qui prit soudainement la parole en s’en apercevant, faisant sursauter l’adolescent par la même occasion. Il fallait prévenir avant de rompre le silence comme ça, elle lui avait vraiment fait peur pour le coup..! Cette surprise ne fut cependant pas la plus étonnante, puisqu’Oliver refusa d’être examiné et  une guerre semblable à celle de l’extérieur débuta. Les assistantes tentèrent tant bien que mal de le maîtriser et Rox, ne voulant pas observer sans rien faire voulu les aider en le raisonnant verbalement, mais il reçut quelques claques involontaires de l’enfant en plein visage. L’adolescent en fut choqué et il abandonna finalement l’idée et préféra se coller contre la portière pour éviter d’en recevoir d’autres.

Finalement, ce fut dans un cri d’hystérique qu’Oliver fut maîtrisé et la plaie nettoyée. Décidemment, quelque chose n’allait pas chez lui… Il devait être très triste de quitter New-York et voulait surement retarder le plus longtemps possible le départ… Rox n’avait jamais vécu ça, mais il comprenait en quelque sorte. C’était triste de dire au revoir à quelque chose auquel on tient… Il se souvenait du départ de Rouky et il se doutait bien que c’était un sentiment similaire qu’il devait ressentir… Mais il allait rapidement se sentir mieux ! Rox était si enthousiaste, il était impossible pour lui de rester triste bien longtemps ! C’était dommage de ne pas l’entendre parler… Il était muet peut-être ? Ou était-il simplement trop triste pour cela ? Était-ce possible d’être malheureux au point de ne pas parler ? La tristesse était une émotion très vague pour Rox qui était probablement le renard le plus heureux du monde malgré que tout autour de lui le destinait au contraire.  Alors qu’on tendait quelque chose à avaler à Oliver, Rox se fit interpeller par son assistante sociale qui lui tendit une lingette nettoyante. « Tu as un peu de sang sur la joue… » Expliqua-t-elle en pointant la joue en question. Perturbé par l’information, Rox prit la lingette, puis il se frotta la joue jusqu’à ce qu’elle devienne irritée. C’était la toute première fois qu’il voyait le sang de quelqu’un d’autre, il n’espérait plus devoir en voir à nouveau, c’était quelque peu effrayant. Penser qu’une personne peut se vider de son sang… Comme ces propres bêtes tuées par Amos Slide… Rox frissonna à cette idée. « Tu me donne la lingette ? » Son regard perdu dans les tâches orangées du sang, Rox revint finalement à la réalité et tendit l’objet à la femme. « … Merci… »

Pendant cette discussion, une autre avait eu lieu, mais celle-ci ne semblait clairement pas aussi douce. Le ton était plus sec, les mots plus durs. Peut-être qu’Oliver n’était pas un enfant sage finalement et qu’il méritait de se faire parler ainsi ? Rox avait déjà eu des expériences similaires lorsqu’il faisait des bêtises à la ferme de Tartine et il faut l’avouer que le plus jeune n’avait clairement pas été très sage depuis le début de leur rencontre. Peut-être était-il toujours comme ça ? Pourtant Rox semblait déceler en lui beaucoup plus qu’un gamin mal élevé. Il y avait une fragilité dans son regard épuisé… Rox l’observait, compatissant et il ne réagit pas lorsque celui-ci avait déposé sa petite tête contre son bras. Ce n’était pas grave… Si cela pouvait le calmer il allait le laisser faire. Bien entendu, à un moment, la tête de l’enfant commença à se faire lourde et bien que Rox ne souhaitait pas le repousser, il décida de lui montrer son dinosaure qui avait fini par tomber à ses pieds lors de la bataille plus tôt. « J’ai un dinosaure, tu veux le voir ? » Attendant la réaction de l’enfant, Rox ne bougea pas, puis lorsque celui-ci décolla sa tête de son bras, Rox se pencha pour attraper le jouet. « Regarde, c’est un long cou.. ! Je l’ai appelé Boris… Sacha disait que c’était Daphné, mais moi je crois plus que c’est un mâle.  » L’adolescent lui tendit, le sourire aux lèvres, pour qu’il puisse le regarder et s’amuser avec. Boris était gentil, il mangeait des plantes qu’on lui avait dit. Comment pouvait-on ne pas être heureux avec quelqu’un de gentil ? C’était impossible.

Rox s’amusa à inventer une histoire à son cher dinosaure, si bien qu’il ne remarqua pas le panneau annonçant qu’ils venaient de quitter l’état de New-York pour entrer dans la charmante ville d’Easton en Pennsylvanie. « Boris c’est un dinosaure voyageur ! Sacha m’a dit qu’il avait été jusqu’au Mexique ! Elle m’a dit que c’était un pays très chaud où il y a de l’eau turquoise ! Il a été en Grèce aussi l’été dernier et il a été dans une ville où les maisons sont toutes blanches ! Là-bas les toits ont la même couleur que l’eau ! » Ce récit, c’était des souvenirs de voyage que Sacha lui avait raconté et sachant qu’elle adorait ce dinosaure, Rox avait pris pour acquis qu’elle l’avait apporté avec elle durant leur séjour à l’étranger. Continuant le récit d’aventure, il incita Oliver à en inventer d’autres, comme ça, Boris allait être un peu à lui aussi. Entre frères il fallait partager les jouets, c’est ce qu’on lui avait appris à New-York. Il n’avait pas apprécié cette idée au départ, mais depuis que Sacha avait décidé de se défaire de son dinosaure, Rox avait compris ce que le partage pouvait créer comme sensation chez les autres.

Finalement, ce fut après 3 heures de voitures et d’histoire aux alentours de Boris le dinosaure que Rox réalisa qu’il commençait à avoir envie. « Carol… J’ai besoin de faire pipi… » Souffla-t-il légèrement embarrassé. Ils étaient à Harrisburg l’une des grandes villes de l’État, c’était le parfait moment pour eux de s’arrêter pour aller aux toilettes et se dégourdir les jambes. « C’est d’accord, on arrêtera à une station d’essence. On fera le plein et toi et Oliver vous irez aux toilettes ensemble. » Comme promit, Rox ne dû se retenir qu’une dizaine de minutes avant que la voiture ne s’arrête à une grande station-service offrant leurs toilettes aux clients. « Tu prendras la main d’Oliver en sortant et ne la lâche pas. » annonça Ashley lorsque l’ancien renard toucha à la poignée de la portière. Fronçant doucement les sourcils d’incompréhension, celui-ci hocha la tête à l’affirmatif. Peut-être avait-elle peur qu’il tente à nouveau de s’enfuir ? Les pieds sur l’asphalte du stationnement, Rox tendit sa main à Oliver et lorsque celui-ci lui prit, il le tira doucement à l’extérieur du véhicule. Franchissant les portes automatiques du bâtiment, Rox resta perturbé en voyant autant d’articles variés sur des étalages : des bonbons, des gadgets électroniques, des boissons, des repas pré-faits… La plupart de ces choses étaient inconnues pour l’adolescent venant d’un tout autre siècle et il resta figé pendant un moment à tout observer avant de voir la pancarte annonçant les toilettes à l’aide d’un dessin simpliste d’humains.

Rox s’élança alors en sa direction, son envie devenant de plus en plus pressante. Aussitôt que la porte des toilettes pour hommes fut poussée, le rouquin se dirigea vers les urinoirs, cette drôle d’invention destinée que pour le sexe masculin. Cette chose était étrange et Rox ne comprenait pas vraiment l’utilité d’assigner un endroit distinct pour faire ses besoins, mais c’était ce qui ''différencie les humains des animaux'' qu’on lui avait dit lorsqu’il avait posé la question. Cette phrase lui avait laissé un goût amer, mais il était un humain maintenant et bien qu’il n’aimait pas cela, il n’avait pas le choix d’agir comme eux. L’adolescent s’installa alors face à un urinoir et voulu descendre sa fermeture éclair, mais il réalisa soudainement qu’avoir une main en moins allait être un souci, surtout qu’il n’était pas encore très à l’aise cette méthode humaine. Il regarda sa main, puis le visage d’Oliver pour finalement soupirer bruyamment. On lui avait dit de ne pas lui lâcher la main… Que devait-il faire..? Observant les alentours, Rox arrêta son regard sur les cabines de toilettes. Bingo. Ils allaient être enfermés ensemble, Oliver n’allait quand même s’échapper en 2 secondes… Rox pourrait lui lâcher la main, faire son affaire et entendre Oliver jouer avec le verrou de la porte avant que celui-ci n’ait le temps de s'enfuir « Viens, on va dans la cabine..! »

Sa vessie prête à exploser, Rox tira Oliver de façon légèrement plus brusque que précédemment, puis il se hâta à entrer dans la cabine la plus proche. Poussant Oliver pour qu’il entre en premier, Rox verrouilla la porte derrière lui et se plaça devant la cuvette. « Tu iras après, le voyage est long..! J’ai entendu Carol parler au téléphone la semaine dernière. Elle disait que c’était genre... 27 heures de trajet ! C’est plus qu’un dodo ..! C’est genre un dodo et quelques heures! » La seule réponse fut celle de la cloison qui se mit à vibrer légèrement sous les coups qu’Oliver s’offrait. « A-Arrête, j’arrive pas à faire pipi, tu me déconcentre… » Voyant que l’enfant ne souhaitait pas arrêter, Rox rajouta quelque chose pour tenter de le calmer. « La famille sera super gentille, j’en suis sûr ! Ils ne nous enverraient pas là s’ils ne l’étaient pas, pas vrai? De toute façon, je vais être là, on est comme des frères maintenant..! »


© Gasmask


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Ven 5 Juil 2019 - 16:53
Don't give up at the first hurdle you encounter
Oliver & Rox
Is this home? Is this where I should learn to be happy? Never dreamed that a home could be dark and cold

Août 2017.

La voiture a démarré sans lui. Depuis le trottoir, le petit la regarda s’éloigner, un pied entre deux mondes. Absent. Son esprit partout et nulle part à la fois. Partout, sauf dans cette voiture. Une histoire qu’il s’inventait, un souhait. En y croyant assez fort, peut-être serait-il exaucé. Pourtant, quand une voix le tira de sa transe, rien n’avait changé. De l’autre côté de la vitre, le ciel glissait toujours autour d’eux, chargé de toute sa platitude de fin d'été. Les iris d’Oliver s’y perdirent un instant, le temps qu’il fallut à l’enfant pour réaliser que sa joue reposait sur l’épaule de Rox. Il se redressa aussitôt, gêné par son geste inconscient. C’est qu’il était presque intimidé par cet adolescent, plus grand, plus beau et très certainement plus intelligent que lui. Tout ce qu’il aurait aimé être. Un jour, peut-être. Quand il serait plus grand. Une idée étrange. Si Oliver passait son temps à s’enfermer dans les mondes de son imagination, il peinait à se projeter au-delà des frontières de l’enfance. Il n’y pensait simplement pas, angoissé par ce concept effrayant qu’était l’avenir. Le futur était trop incertain, empreint d’une solitude qu’il ne connaissait que trop bien. Peter Pan ne grandissait pas. Pourquoi pas lui ? Parce que le pays imaginaire, ça n’existait pas pour de vrai. Sinon, Peter serait déjà venu le chercher pour faire de lui un garçon perdu. Un garçon perdu, c’était déjà ce qu’il était, après tout.

Son regard tomba sur un jouet. Un dinosaure. « Regarde, c'est un long cou... ! » Non. Pas un long cou. Un apatosaure. Comme Petit pied dans, Le petit dinosaure. Oliver le savait, il avait lu tout pleins de livre sur le sujet à la bibliothèque de son école. Même qu'il avait trois legos dinosaures à la maison. Son coeur se serra. Eux aussi étaient abandonnés maintenant. Timidement, il saisit le jouet que Rox lui tendait, laissa son doigt glisser le long du cou. Boris... Il accordait à ce bout de plastique, la même importance qu'à un trésor. Plus qu'un simple objet, c'était tout monde de possibilité qu'il tenait là, une porte vers l'imagination.

Les histoires, Oliver adorait les écouter presque autant qu'il aimait les inventer. Son regard toujours posé sur le dinosaure, il buvait les paroles de Rox, relevant de tant à autre ses grands yeux affamés d'aventure vers lui. Sans un mot, il réclamait la suite de l'histoire, il voyageait avec Boris. Le dinosaure commença bientôt à gambader doucement entre les sièges. Encouragé par son ainé, Oliver l'amena à son tour en vacances, en Afrique cette fois, voir les lions et les girafes, comme à la télévision. Ses jambes devenaient des dunes, sa ceinture, des sables mouvants. Un jeu étrangement silencieux. Depuis leur départ, Oliver était muet. Parler ne lui manquait pas. Les conversations, il les avait dans son esprit. Il n'accordait à Rox que de discret signe de la tête. Des signes de plus en plus rares. Bientôt, même Boris cessa de bouger entre ses doigts immobiles. Sous ses paupières à demi close, seule l'histoire continuait, morcelée par des excès de somnolence. Un effet secondaire des médicaments. Sa tête dodelinait dangereusement de droite à gauche, trop lourde, pleine de briques. Comme le loup dans Le Petit Chaperon Rouge. À chaque mouvement, ça s'entrechoquait douloureusement. Oliver avait mal à la tête. Ça passerait, qu'on lui avait dit. De nouveau écroulé contre Rox, il attendait.

Une heure, trente minutes, un quart d’heure… Combien de temps resta-t-il dans cet état-là ? Difficile à dire. Aux portes du sommeil, les minutes étaient différentes. Les yeux fermés, Oliver ne dormait pas totalement, encore tout juste assez éveillé pour deviner les mouvements de la voiture et les voix qui résonnaient dans l’habitacle. « Carol… J’ai besoin de faire pipi… » Ses paupières se soulevèrent un instant. On roulait toujours, seulement, les boulevards New-Yorkais avaient disparu. Il n’y avait plus que les nuages. Il y avait quelque chose de rassurant chez eux. Où qu’il aille, les nuages, au moins, restaient les mêmes, parce que le ciel, c’était comme une grande couverture que le monde entier devait se partager.

La voiture freina. Le défilé des nuages s'arrêta. Ils étaient arrivés ? Non. Pause pipi. Oliver se redressa, incapable d'émerger complètement. Pris d'une terrible envie de dormir, il luttait en vain. Il voulait marcher, quitter cette voiture aux allures de prison, se réveiller, faire passer cet état nauséeux qui doucement s'était emparé de son corps. Mais ses jambes lui semblaient aussi lourdes que ça tête douloureuse, et sa bouche, terriblement sèche. Machinalement, il saisit la main qu'on lui offrait et descendit du véhicule. Il s'était levé trop vite, le sol tangua brièvement sous ses pieds. L'inconnu tournait tout autour de lui, troublant. Où était-il ? Déjà loin de New York. Loin de chez lui. Une force l'arracha à sa contemplation confuse pour le tirer jusqu'au magasin de la station-service. Rox. Oliver déambula à travers les rayons au gré des envies de l'adolescent, son regard endormi s'attardant avec envie sur les jus de fruits. Comme une bouée abandonnée au rythme des vagues, il se laissait porter sans grande volonté, et avant qu'il ne réalise quoi que ce soit, quatre murs se dressèrent autour de lui, affreusement proche. Une cabine de toilette. Ah, oui. La pause pipi.

Cela aurait pu être sa chance. Seul un verrou se tenait entre lui et la liberté. Il aurait pu le tourner, se jeter contre la porte et courir. Pas pour aller loin bien sûr. Non, il se serait caché, aurait patienté jusqu’à ce qu’on abandonne les recherches, et filé avant que la police n’arrive. Puis, il serait retourné à New York. À pied ou en bus, il avait bien deux ou trois pièces dans la poche top secret de son sac, entre sa médaille et le numéro de téléphone de Mally. Son fameux sac, Oliver l’avait laissé dans la voiture, un détail qui n’effleura pas l’esprit brumeux de l’enfant. Ces scénarios-là restèrent confinés aux limites de son imagination : le petit était bien trop comateux pour tenter quoi que ce soit. Dans le coin de la cabine, il attendait, son front reposant contre la paroi. L’espace de quelques secondes, Oliver eut l’impression que cette pression allégeait les douleurs qui lui vrillaient la tête. Impression fugace. Déjà, elles revenaient à l’assaut. Alors, l’enfant appuya plus fort. À la force de son crâne, il repoussait les murs oppressants. « Tu iras après, le voyage est long..! » D’accord. Il obéirait. Non ! Il ne voulait pas, il n’irait pas. Il avait soif. Est-ce qu’il pourrait avoir Nounours dans la voiture ? Il avait mal. Envie de vomir. C’était bizarre. À l’école, on n'avait pas le droit d’être à deux dans une cabine. Ça s’embrouillait dans sa tête, les pensées y défilaient à toute allure, décousues, incohérentes, voire contradictoires. Incontrôlable. Elles se succédaient à une telle vitesse, à peine évoquées, déjà oubliées, chassées par une autre. Oliver ne gardait pas le rythme. New York. Ses jouets qu’il n’avait même pas rangés. Hadès en prison. C’était à son tour de nettoyer le tableau, à l’école. Clémence. Ça le grattait, il avait mis son pull à l’envers, encore. Mr Woof. Qui passerait l’aspirateur à la maison maintenant ? « Elle disait que c’était genre... 27 heures de trajet ! C’est plus qu’un dodo ..! » Vingt-sept heures. Le chiffre se mêla au reste. C'était long, loin. Une distance qu'Oliver avait soupçonné sans vraiment réaliser. Dans sa poitrine, il pouvait sentir son coeur commencer à palpiter. Un dodo et quelques heures... Il serait si loin que rien ne pourrait empêcher 'les méchants' de venir le chercher, une peur qu'il ne pouvait confier à personne. C'était un secret. Si tu parles, ils vont vraiment venir. Il avait mal. BOUM. Son crâne contre la paroi, lui contre ses souvenirs. L'impact remonta jusqu'en haut du mur, raisonna dans une douleur sourde sous le front du petit, un court moment durant lequel il sentit de nouveau ses pieds bien ancrés dans le sol des toilettes. BOUM. Oliver, il craignait ces épisodes imprévus où, complètement absorbé par le passé, il en oubliait le présent. BOUM. Une manière comme une autre de ne pas s'abandonner à ses souvenirs intrusifs. De se distraire. « A-Arrête, j’arrive pas à faire pipi, tu me déconcentre… » BOUM. Assourdies par les coups, ses pensées n'étaient plus qu'un brouhaha distant et ses maux de tête, un à côté. BOUM. Ça faisait mal, oui, mais cette douleur là, il en était le maître. Pas comme tout ce que son corps lui imposait. « La famille sera super gentille, j'en suis sûr ! Ils ne nous enverraient pas là s'ils ne l'étaient pas, pas vrai ? » BOUM. Oliver ne voulait pas y penser. Deux. C'était le nombre de familles chez qui il avait été en l'espace de deux semaines avant d'atterrir ici. Deux familles qui, chacune leur tour, l'avaient renvoyé au foyer. Ses tentatives de fugue et ses crises avaient vite découragé les deux couples qui avaient tenté leurs chances avec cet enfant jugé 'difficile'. Pourquoi cette nouvelle famille serait-elle différente ? Même s'il abandonnait ses désirs de fugue, l'enfant restait incapable d'appréhender ses épisodes confessionnels ou ses crises d'angoisse. Pour preuve, il n'avait pas vu celle-là venir. « De toute façon, je vais être là, on est comme des frères maintenant... ! » Nauséeux, Oliver s'arrêta. Les paroles de Rox, jusque là un fond sonore étouffé par ses propres pensées, le frappèrent soudainement dans toutes leurs clartés. Trois mots avaient suffi. Comme des frères.

C'était étrange, la force que les mots pouvaient avoir. Comme des frères... Oliver se repassait cette petite portion de phrase en boucle dans sa tête, il en faisait un refrain affectueux au milieu de son anxiété. Doucement, il osa relever les yeux vers son ainé. Ces trois petits mots, c'était rien et tout à la fois. Il lui sembla que, pour la première fois depuis des jours, le poids de sa solitude venait de s'alléger un peu. Oui, il avait envie de se prêter aux jeux du grand frère et du petit frère. Pour quitter cette solitude qui l'écrasait, il s'y serait prêté avec n'importe qui. Comme des frères... Comme avec Clawd. Son coeur sombra un peu plus dans l'océan de tristesse qui le consumait déjà. Il côtoyait les aléas malades de son estomac. L'enfant fut soudainement secoué de haut-le-coeur. Comme à chaque fois qu'il songeait trop au passé. Passé, présent, ou futur, tout était source de peur, de culpabilité et d'angoisse. Une main plaquée sur sa bouche, il se battait contre ses démons, mortifié à l'idée de vomir devant Rox qui l'attendait. C'est cette peur obsédante qui provoquait l'action même de ses hauts le coeur. Et d'un coup, sans un mot, Oliver se jeta au-dessus de la cuvette et renvoya son petit-déjeuner. Une éternité sembla s'écouler. Il était toujours là, à se tordre sous ses vomissements, quand une main sur son épaule le fit sursauter. « Hé, calme toi bonhomme, ce n'est que moi. La voiture ne te réussit pas, on dirait. » À travers ses larmes, Oliver reconnut le visage du chauffeur. Rox devait l'avoir laissé entrer. Il le dévisagea sans rien dire avant d'essuyer ses joues mouillées, rongé par la honte et la haine qu'il entretenait envers lui-même. « Tiens, bois un peu. » Miracle, une bouteille d'eau. Oliver ne s'en priva pas, rinça le goût affreux qui lui restait dans la bouche. « Doucement quand même... Tu vas encore te rendre malade. » s'amusa doucement l'adulte. « Vous aviez fini tous les deux ? » L'enfant secoua la tête entre deux gorgées. Non. Avec tout ça, il n'avait même plus songé à se rendre aux toilettes. « Tu veux y aller ? T'es sûr que ça va ? » Oui, oui. Sa tête tournait légèrement et sa respiration était toujours aussi haletante, mais le pire semblait derrière lui. « D'accord, je t'attends juste là avec Rox. Ne t'enferme pas, je te tiens la porte. » La porte claqua et Oliver se retrouva seul. Stressé à l'idée de faire attendre les autres, il s'empressa de finir son affaire tandis que le chauffeur parlait avec Rox de l'autre côté de la cloison. Un lavage de mains et un nouveau rinçage de bouche plus tard, ils remontaient en voiture.

Pas un mot ne franchit les lèvres d’Oliver durant le reste du trajet. Enfermé dans son mutisme, il toucha à peine à son sandwich et ignora les questions d’Ashley, ne répondant que par de brefs signes de tête, et ce, jusqu’à leur escale nocturne dans un motel. Ses seules interactions silencieuses furent pour Rox, avec qui il partageait Boris. Rox était gentil. Aussi, lorsque vint l’heure de la répartition des chambres, ce fut sans hésitation que le plus jeune se plaça près de l’adolescent. Quelques doutes marquèrent le visage d’Ashley, mais celle-ci finit par céder. Rox serait là, et elle avait la clef. Que pourrait-il arriver ?

Rien. Car, par chance pour les assistantes sociales, la météo se chargea de balayer toutes les idées rebelles d’Oliver. Les pluies torrentielles ne tardèrent pas à se doubler d’un orage, si bien qu’Oliver passa les premières heures de la nuit caché sous ses draps, à broyer du noir et à se retenir de sangloter. Hors de question de passer pour un bébé devant Rox. Effrayé à l’idée d’être entendu et jugé, il les ravalait tant bien que mal. La nuit, c’était le pire. Dans ce silence, rien ni personne ne pouvait venir le distraire de ses pensées et de ses peurs. Dehors, l’orage grondait, terrifiant. Combien de temps s’était il écoulé depuis qu’il s’était couché ? Une heure ? Deux heures ? Ou une demie heure ? Aucune idée. Oliver souleva son drap, laissant la lumière de Nounours éclairer doucement son lit. Il n’arrivait pas à dormir. Il n’y arrivait jamais, n’était même pas sûr de le vouloir. Fermer les paupières, il le savait, amenait toujours son lot de cauchemars. Et avec l’orage qui grondait, il craignait des rêves aux atrocités plus vif encore. Porté par un élan de courage, il osa laisser son regard se balader dans la pièce sombre, au risque de surprendre là un terrible monstre tapi dans l’ombre. Dans l’obscurité de la pièce, il était incapable de savoir si Rox dormait ou non. « C’est vrai q-qu’on est c-c-comme des frères m-m-maintenant ? » S’entendit-il soudainement murmurer. Sa propre voix l’effraya. Après tant de jours passé dans le silence, il se surprenait à ouvrir la bouche. Parce qu’Oliver, il passait son temps à se mentir : parler lui manquait. Se sentir proche de quelqu’un, lui manquait. Les sourires chaleureux, l’amour lui manquait. Des évidences qu’il ignorait. Elles faisaient trop mal. « Le vrai nom de d-dinosaure de B-boris, c’est p-p-pas long c-cou, c’est Apatosaure. » Qu’il continua, légèrement plus fort cette fois-ci. Il voulait parler de dinosaures, d’étoiles, des planètes et des animaux dans l’océan. De tout, sauf de leur situation actuelle. Pourtant, les pensées d’Oliver l’y ramenaient sans arrêt, si bien qu’il se surprit à révéler un secret qui n’en n’était un pour personne : « Je veux p-p-pas aller au Wysokosing. » Il avait murmuré ce qu’il avait envie de hurler depuis des jours. Un soupir lourd de détresse s’échappa de ses lèvres. Parler ne changeait rien. Aucune fée n’allait apparaître pour l’aider à rentrer chez lui. Il n’y avait personne. Seulement lui, Nounours, Rox, et l’orage. Un nouveau coup de tonnerre résonna, à en faire trembler les murs. Puis un second. Oliver, il sursautait à chaque fois. Il ne songeait plus à fermer les yeux ou à se réfugier sous ses couvertures. Ses iris fixés sur le lit où Rox se trouvait, il s’accrochait à sa présence pour ne pas penser à autre chose. Dans la prison aussi, il y avait de l’orage. Si seulement Clawd était là. Ou Clémence. Oliver aurait quitté ses couvertures et, sur la pointe des pieds, il se serait doucement glissé dans les draps de ses ainées pour se réfugier dans leur bras protecteur et s’entourer d’amour. Son lit, Oliver mourrait d’envie de le quitter. Sans personne pour le retenir, le garçon partait trop loin, il se sentait sans cesse dévier dans les ailleurs terrifiant de son imagination. Le tonnerre se manifesta à nouveau, plus fort encore. Ni tenant plus, Oliver bondit de son lit. Que faisait-il ? Il n’en avait aucune idée. Étranger à lui-même, il s’observa marcher jusqu’à Rox et grimper au bout de son lit pour s’y rouler en boule et se faire le plus petit possible, Nounours serré entre ses bras. Il pouvait sentir le pied de Rox contre son dos. Ce contact le rassura. Oliver, il s’imagina être dans les bras d’un être aimé à la place. Ça suffisait. « Est-ce q-q-que je p-p-peux rester un p-peu à c-côté de toi ? J’aime p-pas l’orage et j’ai p-p-peur de faire un c-c-cauchemars… » Juste quelques minutes. Pour se sentir moins seul, goûter à une illusion d’affection. Être là pour l’autre, c’était ce que faisaient les frères, non ?


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ÂGE DU PERSONNAGE : Né au début du siècle dernier, là où les voitures ne fonctionnaient qu'à la vapeur, seul 23 années semblent pourtant s'être écoulées
COTE COEUR : Ce n'était qu'un fantasme qu'il avait cru bon d'oublier et voilà que, sans crier gare, son cœur palpite de nouveau lorsqu'il repense à ce baiser échangé avec Oliver durant la nuit d’Halloween.
OCCUPATION : En fuite de son passé, le jeune homme craint de souffrir à nouveau s'il retourne voir les siens à Londres alors il préfère rester dans le confort des études universitaires.
LOCALISATION : À Paris, loin des autres pays qui ont su le détruire petit à petit depuis qu'il est sous forme humaine
HUMEUR : Joueur
COULEUR PAROLE : #009999
DOUBLES COMPTES : Moonbin Kang & Bruni Brannsen & Clawd Delatour
PERSONNALITÉ & CRÉDITS : Hansol Vernon Chwe & Gaekey
MON ARRIVÉE : 28/06/2019
MON VOYAGE : 202
POINTS : 245
Mar 9 Juil 2019 - 18:09
Don't give up at the first hurdle you encounter
Rox Fox
feat.
Oliver Foxworth


 

 



 

 

The child inside of you knows how to take things as they come, how to deal most effectively and happily with everything and everyone it encounters on this planet. If you can recapture that childlike essence of your being, you can stay 'forever young at heart.'Δ Wayne Dyer

Rox avait dit les bons mots; Oliver s’était soudainement calmé pendant un bref instant, lui permettant de finir son affaire et de lui laisser sa place. « C’est à toi de faire pipi. Faut faire vite sinon elles sauront fâchées. » Surtout Ashley c’était-il dit en repensant au ton agressif qu’elle utilisait depuis leur départ de New-York. Contre toute attente, Oliver s’était jeté sur la toilette pour vomir. Un peu sous la panique puisque le plus vieux n’aimait pas le son que vomir impliquait, il avait déverrouillé la porte de la cabine pour aller chercher de l’aide; Oliver était peut-être gravement malade, il était peut-être en train de mourir. Son état cadavérique était désormais évident. Rox n’eut pas besoin de faire beaucoup de pas hors de la cabine puisque le chauffeur attendait sagement près des lavabos… Sans doute que les deux femmes n’avaient pas totalement confiance en eux et craignaient qu’Oliver ait une mauvaise influence sur Rox qui était un garçon si docile. « Il ne semble pas bien … » Avait-il simplement soufflé le rouquin en voyant le chauffeur.

Celui-ci s’était déplacé vers la cabine et s’était occupé du plus jeune, loin du regard traumatisé de Rox. Il était finalement ressorti et tenait la porte pour Oliver. « Et toi ? Est-ce ça va ? » Observant la porte de la cabine avec un regard de dédain, incapable de penser à autre chose que ce qu’il avait vu sortir de la bouche d’Oliver, Rox s’était croisé les bras et se flattait à l’aide de son pouce l’un de ses biceps pour tenter de se calmer. « Je crois… » Avait-il finalement sorti de sa bouche sans s’en rendre compte. « Est-ce que tu t’es lavé les mains ? » Un sursaut. C’est vrai qu’on lui avait dit que c’était important de se laver les mains. Aussitôt, il avait glissé ses mains sous le robinet pour que l’eau coule et il appliqua du savon sur ses mains et frotta.

À la suite de cette mésaventure, ils embarquèrent à nouveau dans la voiture et ils purent manger des sandwichs achetés à la station-service et bien que Rox tentât de changer les idées d’Oliver, celui-ci n’était pas plus enthousiaste à leur départ de New-York. Lui qui était de nature joviale, la présence terne de l’enfant commençait lui drainer son énergie et finalement, Rox s’était contenté de jouer avec Boris silencieusement jusqu’à un petit motel où ils allaient passer la nuit.

Oliver voulait dormir avec Rox, ce qui lui fit plaisir d’autant plus qu’Ashley et Carol semblaient d’accord avec cette idée. C’était un peu comme une soirée pyjama… Sasha lui en avait parlé. Elle avait dit que c’était un truc de filles, mais pourquoi seulement les filles pouvaient faire des soirées pyjama ? Dans le fond, il ne suffisait qu’une soirée et de pyjamas.  Alors que Rox pensait passer une super soirée à s’amuser avec le plus jeune, celle-ci se déroula différemment; On leur avait demandé de s’endormir rapidement puisqu’ils devaient se réveiller tôt le lendemain pour poursuivre le trajet, mais Rox n’avait pas voulu fermer les yeux jusqu’à ce qu’un orage se mit à gronder à l’extérieur. Effrayé par le tonnerre lui rappelant les coups de feu d’Amos Slide, il regretta bien rapidement de ne pas s’être couché comme les femmes le lui avait demandé. Il était 22h selon le réveil posé sur la table de chevet qui éclairait faiblement la pièce d’une teinte rougeâtre. Quand allait-il pouvoir fermer les yeux jusqu’au lendemain ? Rox craignait ne pas réussir à se reposer, puisqu’à chaque éclair celui-ci se réveillait de son sommeil léger en sursaut.

Observant la fenêtre pour se réconforter en voyant que ce n’était que la nature qui se rebellait, Rox cru entendre quelque chose derrière lui qui lui glaça le sang. Ce n’était qu’un petit murmure à peine inaudible, mais cela l’avait effrayé, d’autant plus que c’était la voix d’Oliver, celui qu’il a cru muet depuis la matinée. Il avait donc une voix. L’adolescent n’osa pas bouger, craignant s’être imaginé une voix à cause de la fatigue qui rendait lourdes ses paupières. Puis il entendit à nouveau la même voix, mais cette fois-ci beaucoup plus clairement; on venait de lui enseigner le vrai nom des longs cous « Apa… Tosaure… » Murmura Rox pour tenter de se le mémoriser. Oliver semblait vraiment très intelligent. Physiquement, il avait l’air plus vieux, mais dans un sens, le petit avait une plus grande expérience de vie que lui qui n’avait que 6 mois. Malgré tout, Oliver restait fragile et semblait ne pas vouloir démordre de son idée au sujet du Wyoming; il ne voulait pas y aller. « Pourquoi? » avait faiblement demandé Rox qui voyait désormais la possibilité d’avoir des réponses concrètes à ses questionnements de la journée quant à la nature distante que celui-ci pouvait avoir envers les adultes. « Carol m’a dit qu’on allait être dans la nature. J’aime la forêt... » Avait-il fini par ajouté plus ou moins pour lui-même. Il le sentait au fond de lui que ça ne servait à rien de dire des choses comme ça à l’autre enfant qui était entêté à l’idée que ce changement d’endroit était quelque chose de mal.

Rox n’avait rien ajouté de plus et s’était contenté de tirer les couvertures, les faisant monter jusqu’au-dessus de sa tête. Demain, ils allaient être au Wyoming avec leur nouvelle famille. Ils seront officiellement frères et auront un terrain de jeu gigantesque. Ils pourront aller à l’école l’automne prochain, que Carol avait dit. C’était un endroit où l’on apprenait des choses, ça devait être marrant. Demain, ils allaient enfin savoir qui des deux avaient raison.

Épuisé, Rox senti rapidement son esprit quitter pour sombrer dans le sommeil, mais son absence de la réalité fut brève puisque du mouvement se fit sentir au niveau de ses pieds. Oliver lui demandait alors timidement s’il pouvait dormir à ses pieds, craignant de faire des cauchemars. À ces mots, Rox s’était assit et donna un coup sur sa couverture pour que celle-ci tombe de sur son visage. Dormir avec lui? C’était la première fois qu’on lui demandait ça. C’était toujours lui qui rejoignait Tartine dans son lit, jamais l’inverse… Avec raison. « Viens… » Avait-il répondu en lui tendant la main tout en se frottant les yeux à l’aide de la seconde. « Viens dormir à côté de moi. » Il n’avait pas tardé à l’enrober de ses bras et à le coller contre son corps pour s’endormir. Il ne l’avait pas dit, mais Rox avait peur de faire un cauchemar aussi… Mais ça serait bête de le dire à quelqu’un.  On le traitait déjà comme un adulte malgré qu’il ne soit qu’un bébé, il ne pouvait pas… Il ne voulait pas, leur montrer qu’ils avaient tords.

Ils se firent réveiller aux aurores par Carol et Ashley qui étaient sorties acheter le petit déjeuné pour des garçons. Le repas de Rox consistait à un bagel BLT qui le fait grimacer à la première bouchée lorsqu’il goutta au bacon. « Je ne mange pas de viande... » Il avait tout craché dans la poubelle se trouvant à proximité, puis avec un certain dédain, il retira du bout de ses doigts les autres morceaux de porc qui se trouvaient dans son repas pour les donner à Oliver.  « Ces pauvres bêtes… » avait-il murmuré en regardant le bacon se faire manger. Il avait vu ce que c’était la chasse. Bien entendu, venant d’un renard, c’était absurde d’être offusqué pour quelque chose de naturel, mais Rox n’avait jamais dû chasser puisqu’il était nourri par Tartine et il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir de la compassion pour les pauvres créatures qui avaient été abattues sans regret.

Le reste du trajet fut sans embuche ; Rox continua de jouer avec Boris et taquina légèrement Oliver avec qui il semblait s’être un peu rapproché grâce à la nuit précédente. Finalement, Rox avait sombré dans un sommeil vers la moitié du trajet et ce fut Ashley qui le réveilla en lui tapotant le genou. Ça y était, ils étaient arrivés. Encore somnolant, Rox s’était frotter les yeux vigoureusement et s’était longuement étiré en poussant un petit gémissement de satisfaction pour finalement regarder à l’extérieur du véhicule. « C’est vrai ! » avait-il explosé les yeux remplis d’enthousiasme. Ils étaient bel et bien à une petite ferme familiale où l’on pouvait voir des vaches, des moutons et des chevaux un peu plus loin dans leur enclot. Il avait sorti sans se faire prier de la voiture et s’était élancé en leur direction. « Je veux nourrir les chevaux ! » La chaleur était suffoquant et le soleil étaient suffisamment puissant pour lui faire plisser ses yeux en amande, mais sa bonne humeur était inébranlable « Viens à l’intérieur pour rencontrer les Robertson. » Bien que légèrement à contre cœur, Rox avait gambadé en direction de Carol et lui avait agrippé la main avec le sourire pour se diriger vers la porte d’entrée.


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Dim 21 Juil 2019 - 0:23
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Oliver & Rox
Is this home? Is this where I should learn to be happy? Never dreamed that a home could be dark and cold

Août 2017.

Une main tendue et une invitation. Tout ce qu'il n'espérait plus. Oliver s'empressa d'accepter, se glissa sous des draps qui, pour une fois, ne lui semblait pas froid. L'adolescent à ses côtés, la chambre perdait un peu de son lugubre et l'orage, de sa force. Rox était gentil. Rassurant. Comme un grand frère. Lorsque ses bras s'enroulèrent autour de son petit corps frêle, l'enfant se crispa légèrement avant de se laisser guider dans cette étreinte irréelle. Une marque d'affection. Rêve devenue réalité. Enfin. C'était pour de vrai, plus seulement le touché de ses propres mains contre ses épaules. Oliver ferma les paupières et Rox disparut en même temps que le monde, remplacé par un autre. C'était Clawd. Ce geste l'avait projeté des années en arrière, à l'époque où Clawd le prenait entre ses bras pour l'aider à s'endormir. Oliver s'en souvenait. Il avait passé des nuits entières niché dans de la chaleur de ses bras protecteurs. Avant. Quand il était petit. Quand tout allait bien. C'était si loin. L'enfant plongea sa figure entre son oreiller et la fourrure synthétique de Nounours pour y bâillonner les sanglots de son cœur chagriné. Comme tous les soirs, il pleurait. Les débris du passé, les absences du présent, les manques du lendemain. Et comme tous les soirs, ce fut en se répétant son histoire qu'il tenta d'attirer Morphée à lui. Il était une fois deux petits chatons un beige et un roux. Ces deux chatons n’étaient pas frères, mais ils étaient toujours ensemble…

Sa nuit fut mauvaise, si bien qu'il passa la moitié du trajet à somnoler. Ce furent les secousses d'Ashley accompagnées des exclamations de Rox qui l'arrachèrent cruellement au semblant de sommeil qu'il avait enfin trouvé.

Horreur, ils étaient arrivés.

Descendre de voiture, c’était débarquer en terre inconnue pour ce petit garçon qui n’avait jamais au grand jamais mis un pied en dehors du paysage urbain. Ses chaussures n’avaient connu que la dureté du bitume. La campagne, c’était un mythe. Un truc de cinéma. Naïf qu’il était, Oliver s’était intimement persuadé que la terre entière n’était qu’une grosse ville.

Jusqu’à cet instant.

Loin de partager l'enthousiasme de son aîné, à peine ses baskets touchèrent le sol poussiéreux qu'Oliver fronça le nez dans une expression de dégoût, la confusion la plus pure au fond des yeux, aussi impressionné qu'horrifié par ce qu'il voyait. Dépaysement complet. Les traits fins de son visage se tordirent un peu plus sous la grimace. Ça puait l'herbe et le caca. Dans l'atmosphère stagnait une odeur animale dérangeante, un fumet de fumier. Une odeur de nature, en soit. Seulement lui, parfait petit citadin qu'il était, n'avait jamais été confronté à ce genre de senteur, habitué à une autre forme de puanteur, celle de la jungle new-yorkaise. Le goudron, la pollution, les ordures en putréfaction. Les parfums de son quotidien, ceux qu'il avait appris à ne plus sentir. Pas comme ces relents campagnards.

Tandis que Rox souriait, lui, continuait à jeter des regards perdus sans rien reconnaître. Où étaient les voitures ? Les magasins ? Les gens ? Tout était trop calme. Trop silencieux. Trop vide. C'était étrange que de pouvoir se perdre dans le bleu du ciel sans qu'un immeuble n'entrave son voyage dans les nuages. Tout ça lui rappelait à quel point il était loin de chez lui désormais. Il suffoqua sous le poids soudain de cette réalisation. À côté, Ashley riait. « Ça te change de New-York hein ? » Les larmes étaient là, toute proche, l'enfant pouvait les sentir gronder. Il prit sur lui, assez pour pouvoir souffler «  J'aime p-p-pas. Je v-v-veux rentrer. » et courir jusqu'à la voiture. Oliver claqua la portière et se recroquevilla sur le sol du véhicule, entre le siège conducteur et la banquette arrière, le visage dans ses genoux pour ne plus rien voir. Aveugle, mais pas sourd. Déjà, le monde extérieur l'agressait de nouveau. Son assistante sociale avait ouvert la porte et faisait pleuvoir sur le plus jeune une cascade de mots aux accents mielleux. « Oliver, ils vont nous attendre… Je suis sûre que tu vas te plaire ici, regarde ce grand terrain, tu vas pouvoir courir et t'amuser avec les autres garçons, tu ne trouves pas ça chouette ? » Non. qu'il répondit de la tête. « Allez, descend s'il te plaît, ne me force pas à te sortir de là. Tu n'as quand même pas envie de faire une scène devant les Robertson dès ton arrivée ? » Si. Oliver s'en fichait des Robertson, ces parfaits inconnus qu'on lui vendait pourtant comme sa future famille. Il ne voulait même pas les rencontrer. Voyant qu'il n'était pas disposé à coopérer, le ton d'Ashley se durcit. Ça avait le don de le faire tressaillir, la manière dont les notes de sa voix se glaçaient subitement sur ses lèvres, à l'image d'une gifle après une caresse. « Si tu veux, je te ramène à New-York. Mais on n'aura pas le choix que de te placer en Centre, Oliver. Je sais que ce n'est pas ce que tu veux, tu me l'as dit hier. » Ça recommençait. Le Centre, ultime menace. Ashley jouait sa dernière carte. Pour Oliver, cela signait toujours les premières larmes, symbole de sa défaite. Et de son désespoir. Elle avait raison, Ashley, c'était une adulte après tout. Hadès en prison, Clémence et Mally de l'autre côté de l'océan, personne ne l'attendait à New-York. Quant à Helga, l'enfant ne savait pas si elle l'aimait assez pour venir le chercher. Il en doutait. « Alors descends et viens dire bonjour. » D'accord. Il s'exécuta. Une main empoigna fermement la sienne, le traînant jusqu'au perron. « Tu as vu tous les animaux ? Cet endroit va te faire du bien, tu vas voir. Sois sage maintenant, comme Rox. » Oliver passa bien vite une manche sur ses yeux humides.

Oliver avait vu Annie une fois, la petite new-yorkaise sortie de son orphelinat miséreux par un milliardaire. Dans Annie, ça chantait, ça dansait, mais surtout, toute une horde de domestique accueillait l'heureuse enfant dans son nouveau foyer tout débordant de luxe. Aucune mention de la peur. Est-ce qu'Annie avait senti son cœur battant sombrer dans son estomac avant de rencontrer Monsieur Warbucks ? Ses jambes menaçaient-elles de se dérober sous l'anxiété ? Est-ce qu'elle avait eu envie de pleurer ? Et ses mains, tremblaient-elles ? Certainement pas. Parce qu'Annie n'était qu'une tricheuse et une menteuse. Dans la vraie vie, personne n'accueillait les enfants comme elle ou lui en chanson. Encore moins les milliardaires.

Les trois Robertson n’avaient en effet rien de milliardaires ou même vedette de film, pourtant, Oliver avait l’impression de les avoir déjà vu à la télévision, dans une de ces émissions de rénovation de maison. Ou de moto. Quelque chose comme ça. Imposant en largeur comme en hauteur, ils apparurent immédiatement à l’enfant pareil à des géants. Leur simple présence écrasait celle des plus jeunes : Oliver ressortait de ce tableau plus chétif encore. Il s’était inconsciemment serré contre Rox qu’il venait de rejoindre quand les visages rougeâtres se penchèrent sur lui, petit dernier à ne pas avoir été présenté. « Alors c’est toi, Oliver ! On est très heureux de te rencontrer. » s’exclama une femme blonde. Oliver déglutit en louchant sur ses figures traversée d’une oreille à l’autre par un immense sourire. Durant tout le temps des présentations, Oliver les dévisagea sans ciller, un par un, d’une façon telle qu’il en frôlait l’impolitesse. Dale, le père. Barbara, la mère. Todd, le fils. « On espère que vous allez tous les deux très vite vous sentir chez vous ici. Vous allez très vite faire partie de la famille, vous allez voir. » Continua la blonde et elle tendit deux mains animées de tendre intention en direction des deux rouquins. Le sang d’Oliver ne fit qu’un tour. Aussitôt, il recula d’un bond, refusant tout contact avec l’étrangère. Sa réaction fut ponctuée d’un silence. Rire nerveux. Excuses d’Ashley. Le petit animal sauvage s’était réfugié derrière Rox sans pour autant perdre de vu son prédateur qu’il continuait à suivre d’un œil farouche.

Oliver resta ainsi durant toute la durée de la conversation, puis durant la visite de la maison improvisée par Madame Robertson. Dissimulé dans l'ombre de Rox, il passa son temps à ignorer et esquiver toute tentative d'apprivoisement. À son grand malheur, il apprit que Rox et lui ne dormirait pas dans la même chambre : le plus vieux partagerait son espace avec Todd.

Il y avait pourtant trois lits dans la pièce qu'on définissait si gaiement comme ‘sa chambre', un simple et un superposé, présage d'une future cohabitation. « Tu partageras ta chambre avec Joshua et Connor. » Deux autres enfants placés. « Ils sont très gentils, tu vas voir. » À tous les entendre, il y avait beaucoup de choses qu'Oliver ne voyait pas encore. En commençant par cette pièce. L'enfant avait beau chercher, rien entre ses murs ne lui inspirait la chaleur ou le confort d'une chambre à coucher, si ce n'était le paquet posé sur son lit en devenir. « Ashley m'a dit que tu aimais dessiner, alors on t'a acheté des crayons rien que pour toi. » Ses yeux s'illuminèrent un peu. C'était vrai, il adorait dessiner. Beaucoup. Doucement, il osa enfin se détacher de Rox pour observer son cadeau de plus près. Une boite de seize crayola. Oliver les examina avec prudence, comme s'il s'agissait là d'un piège. « Tu me les prêteras ? » demanda soudain une voix au-dessus de lui. Oliver leva le nez pour découvrir un autre garçon qui, perché sur le lit du haut, les toisait avec une curiosité et une insistance gênante. On ne voyait que son visage renfrogné sorti de nulle part, le reste de son corps invisible derrière la rambarde du lit superposé. « Ah bah tiens Connor ! Tu aurais pu descendre dire bonjour quand même ! » « Pardon. Bonjour. » qu'il répondit mécaniquement sans quitter son perchoir pour autant. « Celui-là, je vous jure, depuis que Todd lui a donné d'anciens comics à lui, il passe ses journées le nez dedans. Quant à Joshua, c'est le contraire, il est tout le temps dehors à faire on ne sait quoi. Ah, les garçons, je vous jure ! Ça vadrouille !» Les papoteries continuèrent de plus belle, délaissant les enfants. Ceux qui continuaient à se lancer des regards en chien de faïence.

Ce Connor le fixait et Oliver en faisait tout autant. S'il avait été plus vieux et averti, moins aveuglé par la peur et la méfiance, peut-être aurait-il pu se reconnaître dans les billes sombres de ce camarade de deux années sont aîné : tout aussi désenchantés et terne que les siennes. Les deux portaient sur leurs mines enfantines des maux trop lourds pour leur âge. Mais il y avait en revanche chez Connor une résignation aux nuances à la fois douloureuse et orageuse qui n'existait pas chez Oliver. Pas encore. Sans la comprendre, il craignait cette lueur-là, elle lui hurlait de fuir, faisait plonger son cœur dans l'angoisse d'une tragédie imminente. Le petit céda et baissa les yeux.

« Vous voulez rester là pour faire connaissance, pendant qu'on va s'occuper de toute la paperasse ? Si tu veux Rox, Joshua doit être dans le jardin, vous avez le même âge tous les deux, vous devriez bien vous entendre ! » Oh non. Oliver releva des prunelles paniqués vers Rox. Sa manière silencieuse à lui de le retenir.


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Rox Fox
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DESSIN ANIME D'ORIGINE : Rox et Rouky
ÂGE DU PERSONNAGE : Né au début du siècle dernier, là où les voitures ne fonctionnaient qu'à la vapeur, seul 23 années semblent pourtant s'être écoulées
COTE COEUR : Ce n'était qu'un fantasme qu'il avait cru bon d'oublier et voilà que, sans crier gare, son cœur palpite de nouveau lorsqu'il repense à ce baiser échangé avec Oliver durant la nuit d’Halloween.
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COULEUR PAROLE : #009999
DOUBLES COMPTES : Moonbin Kang & Bruni Brannsen & Clawd Delatour
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MON ARRIVÉE : 28/06/2019
MON VOYAGE : 202
POINTS : 245
Lun 22 Juil 2019 - 17:30
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Rox Fox
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Dire que Rox avait toujours été docile aurait été un grand mensonge puisqu’à la ferme de Tartine, le petit se cherchait toujours des ennuis que ça soit en regardant de trop prêt les poussins ou en n’écoutant pas Big mama lui disant qu’il valait mieux pour lui qu’il n’ait pas un chien de chasse en meilleur ami. Rox était quelqu’un d’entêté et de problématique à dire vrai, mais pour une fois, il ne voulait pas faire mauvaise impression. Sa vie d’humain commençait enfin à avoir un air familier que ce soit par l’environnement ou l’odeur, Rox s’y sentait si bien qu’il ne voulait pas risquer de devoir partir. Jamais il ne partirait de cette ferme, c’était comme un petit bout de paradis qu’on venait de lui offrir et avec un peu de chance, les Robertson voudraient bien le garder lorsqu’il sera adulte pour travailler à la ferme.

Rox fut le premier à entrer dans la demeure en compagnie de son assistante sociale et les Robertson se montrèrent très hospitalier. Il y avait Dale et Barbara, ses deux nouveaux tuteurs qui lui semblaient soucieux en ne voyant que lui franchir la porte d’entrée. « Ils ne devaient pas être deux ? » s’inquiéta Barbara. « Ne vous en faite pas, le second devrait arriver dans peu de temps. Le pauvre semble vraiment déstabilisé de venir vivre à la campagne. » répondit Carol dans le plus grand calme avec une pointe d’empathie. « Moi j’adore la campagne ! J’y suis né et je suis heureux d’y être à nouveau ! » Les yeux du fils et les siens se croisèrent. Ce moment fut froid, suffisamment pour que le large sourire de Rox se fane d’un coup. Il ne savait pas pourquoi, mais ce garçon, Todd, ne semblait pas l’apprécier. Pourtant, ils avaient pratiquement le même âge, ils pouvaient être de supers amis… « Ah ça me soulage ! » s’exclama Barbara en ignorant totalement l’intervention du rouquin. « J’ai fait des cookies pour leur arrivé, je n’aurais pas su quoi faire de tout ça ! » Elle ria, mais quelque chose clochait; ça ne semblait pas sincère. Quelque chose n’allait vraiment pas…Pas réellement à première vue, mais il y avait bien quelque chose… C’était comme une intuition.  

Finalement, Oliver était à son tour entré et s’était fait présenter les Robertson. L’accueil fut semblable à celle de Rox, bien que contrairement à lui, le cadet semblait chercher désespérément un endroit où se cacher. Si excité à l’idée de s’y installer, Rox ne se soucia en aucun cas de l’inconfort qu’Oliver semblait avoir et c’était contenté de suivre la femme lors d’une petite visite guidée. La maison n’était pas énorme et fidèle à ce qu’on peut s’attendre à une maison de ferme, ce qui plaisait beaucoup à l’ancien renard. Tous ces meubles en bois et le vieux papier peint sur les murs rendait l’endroit chaleureux et accueillant. La visite se termina dans l’une des chambres des enfants où un jeune garçon à la peau noire était posé avec de vieilles BDs. Le regard en amande de Rox l’examina avec attention et curiosité. C’était la première fois qu’il voyait quelqu’un à la peau aussi foncée. Il savait que les humains changeaient de couleur au soleil, mais Connor ressemblait plutôt à une dinde calcinée. Bien entendu, Rox était lui aussi différent des gens qu’il avait pu rencontrer à New-York et au fond de lui, il trouvait très intriguant cette diversité physique.

Barbara continua sa lancée en proposant aux enfants de faire connaissance pendant qu’ils finissaient la paperasse et c’est sans aucune gêne que Rox abandonna Oliver pour se diriger vers le jardin de la famille puisqu’on lui avait annoncé qu’un enfant de son âge nommé Joshua devait s’y trouver.  Si Joshua avait son âge et qu’il adorait sortir jouer à l’extérieur, ils étaient à coup sûr fait pour devenir amis. Sans perdre plus de temps, Rox s’était transformé en coup de vent et avait couru à l’extérieur pour trouver le dit jardin.

Aveuglé par les rayons du soleil, Rox dû poser sa main en visière pour regarder au loin puis commença à faire le tour de la maison, ne sachant pas où l’endroit énoncé plus tôt se trouvait. Finalement après quelques minutes de marche, Rox tomba sur quelque chose qui pouvait s’apparenter à un jardin ; des fleurs, des rochers qui n’étaient clairement pas posés là par hasard et un grand arbre robuste et tordu dans tout les sens où un vieux pneu était suspendu pour en faire une balançoire. Il n’avait pas trouvé Joshua, mais cette balançoire semblait être une bonne alternative. Montant en courant la petite colline sur laquelle l’arbre se trouvait, Rox ralenti soudainement en voyant un adolescent de l’autre côté de celle-ci en train de transporter des buches en direction d’un champ de maïs. « Hey ! » avait hurlé Rox à son intention, mais étant trop loin, le garçon ne semblait pas l’avoir entendu. Sans perdre plus de temps, le rouquin avait dévalé la pente de l’autre côté et avait couru en sa direction. « Hey ! C’est toi Joshua ? » Le garçon avait arrêté sa marche et s’était tourné en direction de la voix enfantine de Rox sans pour autant lever les yeux pour l’observer. « Je suis Rox ! Barbara m’a dit que Joshua serait dans le jardin. Tu fais quoi ? » À ces mots, deux prunelles brun clair teintées de jaunes se posèrent sur le nouvel arrivant qui sentit son corps frissonner. Son regard était impressionnant bien que celui-ci semblait épuisé. Ce jeune homme n’était pas comme Todd même s’ils avaient le même âge. Il semblait plus robuste, plus homme, comme s’il avait dû vieillir plus vite que prévu, mais malgré tout, ses sourcils en arche et son nez typique des natifs du pays lui donnaient un physique doux et fort attirant. «T’es vraiment roux ? » C’est ce qu’on lui dit comme simple réponse. « Je n’ai jamais vu d’asiatiques roux. T’es bizarre. » Bizarre. C’était la première fois qu’on le qualifiait comme ça. « Pas plus bizarre que toi ! T’as les mêmes yeux que moi, mais ta peau est rouge ! » Une insulte pour une insulte. Pourquoi on s’était montré méchant envers lui alors qu’il n’avait rien fait ? « Je suis amérindien espèce de con. »

Des piques, ils s’en lancèrent pendant un moment avant que Rox, extrêmement vexé, décida de tourner les talons pour retourner à la maison des Robertson. On lui avait promit un ami de son âge et ce qu’on lui avait finalement donné était un adolescent ne voulant pas sociabiliser avec lui. La vérité était que pour Joshua, les insultes n’étaient qu’une façon de se protéger. Lorsqu’on est différent dans une société prônant les américains blancs, il faut se trouver des méthodes pour ne pas en être affecté et malheureusement pour Rox, le natif avait vu sa beauté et son enthousiasme comme une force qu’il fallait détruire rapidement avant qu’il ne prenne trop confiance.


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Ven 26 Juil 2019 - 0:51
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Août 2017.

Rox disparu comme ça, d'un coup, aveugle aux implorations muettes de son cadet. Envolé. L'enfant ignoré observa l'espace vide qu'il laissait derrière lui, le goût aigre de l'abandon au fond de la bouche. Oliver hésitait à courir dehors pour retrouver Rox, quand Connor profita de l'absence des adultes pour lui adresser la parole : « Alors c'est toi Oliver ? T'es p'tit. » constata-t-il. La mine d'Oliver se durcit à ce commentaire. Oui, il était petit. Un gabarit digne d'un cure-dent. À l'école, bien qu'il soit le plus vieux de sa classe, tout le monde ou presque le dépassait. Ça le vexait, qu'on lui secoue l'évidence sous le nez. Ce n'était pas très gentil. « Moi j'ai dix ans. T'as quel âge ? » Drame. Une question. Une question à laquelle il ne pouvait pas s'esquiver d'un hochement de tête. Oliver déglutit, le son du voyage difficile de la salive au fond de sa gorge lui sembla si fort qu'il était persuadé que Connor l'avait entendu. « Huit. » murmure-t-il enfin. Nullement soucieux de la gêne ou du mutisme de son nouveau copain, l'autre continuait : « J'pensais pas que t'étais si p'tit. T'es même plus p'tit qu'moi. » Ça avait l'air de lui faire drôlement plaisir. « J'les ai entendu parler de toi hier soir. C'est vrai qu't'as essayé de fuguer ? » Des yeux mornes et un oui de la tête pour toute réponse. Oui, il avait essayé de fuguer, petit sac sur le dos et espoir pleins la tête. Une fois. Pour rentrer chez lui. « Trop cool. Comment tu t'es fait prendre ? C'est les flics ? » Nouveau hochement de tête. « Ils font chier. C'est à cause d'eux que je suis là aussi. » Lui aussi. C'était de leur faute si Hadès était en prison. S'il se retrouvait ici. C'était sur les autorités que l'enfant rejetait tous ses malheurs. Avec Ashley. Les grands méchants de son histoire. « T'as quoi dans ton sac ? J'peux voir ? » Son camarade quitta son perchoir et un vent de panique saisit le rouquin qui attira son petit sac contre son cœur pour le protéger des regards extérieurs. Son sac. Ses affaires. Il avait trop peur qu'on abîme ses maigres possessions, mais surtout, qu'on se moque de Nounours.

Cette réaction dérouta le brun qui s'arrêta en face d'Oliver, ses brilles sombres le détaillant à nouveau. Ils étaient tous les deux là, comme face à un miroir. Oliver ne se gênait pas pour appuyer sur Connor le même regard inquisiteur. Ça se toisait, ça se jugeait. C'est là, qu'il les remarqua. Les marques. Des taches de couleur sur son bras, nuance d'indigos et de mauve. Elles ressemblaient à s'y méprendre aux points colorés que les chutes laissaient sur ses genoux, ceux qui faisaient mal au toucher. Des bleus, ça s'appelait. Cet examen n'échappa pas à Connor. La colère déforma aussitôt ses traits : « Quoi, qu'est-ce que t'as ? » cracha-t-il en poussant un Oliver penaud. C'était comme s'il venait là de surprendre quelques visions interdites. « Arrête de m'regarder ! » Il ne savait pas. Il ne savait pas. La panique lui écrasa les entrailles. Il ne savait pas. Ces quatre mots tournaient en boucle dans sa tête sans qu'aucun ne franchisse ses lèvres scellé par la peur. Oliver reculait, Connor avançait, jusqu'à ce que le plus jeune se retrouve coincé entre le lit et son intimidateur. « T'veux les mêmes ? » Il secoua énergiquement la tête, ses yeux grand écarquillé par son affolement. Il ne comprenait pas. Il ne savait pas. « Alors fais gaffe. » Les mots tombèrent froidement, menace ou conseil.

Au même moment, la voix d'Ashley résonna dans le couloir : c'était l'heure des aux revoirs. Oliver ne se fit pas prier, trop heureux d'échapper au courroux de son colocataire de chambre. Il courut jusqu'au salon, son inséparable sac sur le dos, presque prêt à repartir.

Barbara, Dale, Todd, Ashley, Carol, tout le monde était là. Même Rox. Lui, perdu dans les jambes de ce beau monde, observait les derniers échanges sans broncher, ses grands yeux relevé vers cette famille d'étrangers. Des personnages qu'il tentait en vain de faire jouer dans divers scénarios fantaisistes. Il n'y arrivait pas. Impossible d'imaginer Monsieur Robertson lui lire une histoire pour s'endormir. Les étreintes de Madame Robertson restaient figées, inanimées malgré les efforts de son imagination. Son menton trembla. Il voulait rentrer à la maison. Qu'Hadès vienne le chercher. Passer la porte et courir pour ne jamais revenir.

Sois sage qu’on lui avait dit. Sois sage qu’Ashley lui répéta en guise d’au revoir. Alors, il fut sage. Sans bruit et sans vie.

Le petit reprit machinalement sa place près de Rox après le départ des assistantes sociales, dernier îlot familier dans cet océan étranger. Au bout de l'allée, la voiture disparut. Tout autour d'eux, le voile tomba en même temps que les sourires. Les épaules se relâchèrent, les langues aussi : « Bon. Est-ce qu'on peut r'mettre ma chambre comme avant maintenant ? » râla Todd. « Laisse-leur le temps de quitter la ville au moins. » L'adolescent ne sembla pas convaincu par la réponse de sa mère. « Mais j'vais pas garder c'lit superposé dégueulasse dans ma chambre pendant dix ans ! » Qu'il s'énerva. Barbara hocha la tête, ce qui dû donner raison à son fils, puisque celui-ci s'éclipsa dans la maison. Monsieur Robertson, quant à lui, s'était d'ores et déjà évanouit dans le jardin.

C’était étrange. Oliver était brièvement passé par deux autres familles avant d’atterrir ici : il commençait à connaître les hésitations des premières conversations comme une routine. Chaque départ de son assistante sociale avait été suivi d’une pluie de questions et d’attentions à son égard. Tu veux manger quelque chose ? Est-ce que tu as soif ? Ça te dit de jouer à un jeu ? On va aller t’aider à t’installer d’accord ? Bien qu’un peu trop oppressantes au goût de l’enfant timide, ces questions avaient eu le mérite de poser un cadre sécuritaire et rassurant. Il n’était pas seul, qu’elles lui soufflaient.

Ici, c'était différent. Une fois la porte close, le monde des Robertson avait reprit son cours sans que personne n'ait songé à inclure les deux dernières petites planètes à leur univers. Rox et Oliver flottèrent un instant sans but, entre l'espace de vie et la cuisine, où Madame Robertson s'activait, distraite par les ébats d'une télé-réalité diffusée à la télévision du salon. Elle leva les yeux au ciel lorsqu'ils entrèrent dans son champ de vision. « Vous êtes encore là ? Il va falloir tout vous dire à vous, pas vrai ? » soupira-t-elle exaspérée avant de claquer tout d'un coup des mains sous leur nez. « Qu'est-ce que vous attendez ? » Clap, clap. Boum, boum. Voilà que son cœur à peine remis repartait de plus belle, tressautant d'angoisse face à ce brusque changement de caractère. Oliver ne comprenait pas. Il sombrait dans un inconnu effrayant. « Allez dans votre chambre déballer vos affaires ! Je veux voir vos vêtements rangés dans les commodes d'ici dix minutes. Je passerai trier ça plus tard. » Qu'est-ce que cela voulait dire ? Il était trop timide pour demander et s'exécuta sans un mot.

Les murs anxiogènes l’écrasaient, il étouffait. Et l’agitation qu’il trouva dans la chambre ne l’aida en rien à se calmer. Il y retrouva Connor, évidemment, mais aussi Todd. Ce dernier s’acharnait à pousser des meubles. Oliver jeta une œillade à Rox, cherchant des réponses chez son ainé. Au sol, ses draps, son oreiller, plus d’autres venu de la chambre de Todd, que Connor ajouta au tas négligé. Le petit n’y comprenait rien. On lui avait défait son lit. Pire, on lui avait pris. Qu’est-ce que c’était que ce déménagement ?

Son lit se retrouvait maintenant à moitié dans le couloir, sans qu'il ne puisse deviner pourquoi. Ce qu'il voyait et comprenait, en revanche, c'était que la situation stagnait. Le lit était coincé dans l'embrasure de la porte. Ce qui énervait beaucoup Todd. Visage rougi, il s'excitait contre les objets, beuglant de temps à autre un MAMAN ! auquelle personne ne répondait. Il explosa : « Sérieux, il est où Joshua putain ?! Y a que les trois qui servent à rien là, je peux pas bouger le lit.  » «  C'pas de notre faute si t'es trop con pour voir que fallait le mettre de travers pour le faire passer.  » rétorqua Connor depuis le couloir. Wahou. Il avait fait ça. Ça l'impressionnait beaucoup, Oliver, d'entendre ce garçon à peine plus vieux dire une chose pareille. Non seulement avait-il utilisé un gros mot, mais il l'avait fait contre un grand. Un grand très effrayant, qui plus est. L'ancien chaton ne savait pas s'il devait là admirer le courage de Connor, ou fermer fort fort les yeux, pour ne pas voir la lave colérique de Todd se déverser sur son camarade. « Putain, toi t'es mort !  » Dans le couloir, ça s'agita. Précipitation. Une tornade passa d'une pièce à l'autre, sautant par-dessus l'obstacle : Connor, Todd sur ses talons. La violence de ses pas empressée frappait le parquet. Ceux du plus jeune, au contraire, l'effleuraient, presque aérien. Oliver, figé au cœur de cette explosion de mouvement, recula, sa main instinctivement serrée contre le bras de Rox. Sans comprendre, il observa Connor se hisser avec agilité en haut du lit superposé. Il était rapide. Très rapide. Todd s'attaquait encore rageusement aux échelons de l'échelle que Connor enjambait la rambarde un peu plus loin, se jetant en bas de son refuge sans la moindre hésitation. Si les draps jetés là eurent le mérite d'amortir sa chute, ils eurent aussi le malheur de retarder la reprise de sa course. Quelques secondes fatales. La force brute l’emporta.

Il regarda le coup arriver sans le voir. La peur de l'horreur lui avait fermé les paupières à temps et il s'était hâté de cacher son visage derrière le bras de Rox. Pourtant, il fut contraint de voir : ses oreilles étaient là pour lui décrire la scène. Les bruits sourds d'une main, puis d'un pied, s'écrasant contre une peau et des os fragiles. Un cri. La conclusion glaçante : « Tu me parles mieux sale fils de p*te. »

Oliver n'était pas étranger aux éclats de voix, aux insultes, à la violence et autre divers du harcèlement. Le foyer qu'il venait de quitter lui avait offert son lot d'explosion entre jeunes de tous âges. Seulement, jamais la brutalité ne l'avait touché d'aussi prêt. C'était là, juste devant lui, sous son nouveau toit. L'oxygène lui manqua soudain. Ça pourrait être lui. Oliver se souvenait de la douleur. Si puissante, qu'elle vous envoie dormir. Des griffes sur ses joues, autour de ses poignets. Sa tête malmenée. Son bras cassé. Son réveil à l'hôpital. Des restes de sensation impossible à oublier : ses rêves l'en empêchaient. Sur le bras de Rox, sa main tressautait. Il ne voulait pas revivre ça pour de vrai. « Toi, viens m'aider au lieu de rester planter la comme un con, vu que l'autre débile est pas là quand on a besoin de lui. » Oliver sursauta. Todd le regardait. Non, pas lui. Rox.


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Rox Fox
Rox Fox
Always Optimistic
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PHOTO D'IDENTITE : Don't give up at the first hurdle you encounter ♥ Oliver A202
DESSIN ANIME D'ORIGINE : Rox et Rouky
ÂGE DU PERSONNAGE : Né au début du siècle dernier, là où les voitures ne fonctionnaient qu'à la vapeur, seul 23 années semblent pourtant s'être écoulées
COTE COEUR : Ce n'était qu'un fantasme qu'il avait cru bon d'oublier et voilà que, sans crier gare, son cœur palpite de nouveau lorsqu'il repense à ce baiser échangé avec Oliver durant la nuit d’Halloween.
OCCUPATION : En fuite de son passé, le jeune homme craint de souffrir à nouveau s'il retourne voir les siens à Londres alors il préfère rester dans le confort des études universitaires.
LOCALISATION : À Paris, loin des autres pays qui ont su le détruire petit à petit depuis qu'il est sous forme humaine
HUMEUR : Joueur
COULEUR PAROLE : #009999
DOUBLES COMPTES : Moonbin Kang & Bruni Brannsen & Clawd Delatour
PERSONNALITÉ & CRÉDITS : Hansol Vernon Chwe & Gaekey
MON ARRIVÉE : 28/06/2019
MON VOYAGE : 202
POINTS : 245
Ven 26 Juil 2019 - 18:49
Don't give up at the first hurdle you encounter
Rox Fox
feat.
Oliver Foxworth


 

 



 

 

The child inside of you knows how to take things as they come, how to deal most effectively and happily with everything and everyone it encounters on this planet. If you can recapture that childlike essence of your being, you can stay 'forever young at heart.'Δ Wayne Dyer

Rox avait couru. Dépassé par la méchanceté de Joshua, il avait préféré se réfugier à l’intérieur où les Robertson allaient pouvoir le réconforter et régler le malentendu entre eux. C’était bien ce que faisait les adultes ? Régler les guerres entre enfants. Malheureusement, Rox oublia rapidement sa contrariété lorsqu’il vit que Carol était sur le pas de la porte en compagnie d’Ashley pour dire aurevoir. « Oh Rox, je suis heureuse de te voir ! Je pensais que je n’allais pas pouvoir te dire aurevoir. Je pensais que tu aurais passé l’après-midi à jouer à l’extérieur. Je sais à quel point tu aime la nature. » Le garçon n’avait pas su quoi dire et s’était contenté de se jeter dans les bras de son assistante sociale, il n’aurait pas voulu la rater comme il avait raté Rouky… Qu’elle allait lu manquer ! Les larmes voulaient couler, mais il s’était réprimandé. « On va se revoir, dis ? » Elle n’avait rien répondu et elle s’était contentée de lui tapoter avec bienveillance le sommet de sa tête. Si tout se passait bien, ils n’allaient plus se voir et dans un sens, c’est ce qu’elle espérait même si elle s’était elle aussi attachée à cet enfant si particulier.

Oliver s’était finalement pointé en courant dans le salon et les adieux purent finirent après plusieurs demandes identiques d’Ashley au cadet. Elle semblait tant insister sur le fait d’être sage que Rox commença à dévisager bien malgré lui l’échange. Était-il si indiscipliné ? Seul le temps allait pouvoir le lui dire. Des dernières embrassades, puis elles quittèrent, emmenant avec elles la joie des hôtes. À peine la porte fut-elle fermée que Todd s’empressa de gueuler pour qu’on retire le lit superposé de sa chambre. Rox ne comprit pas. Ne devaient-ils pas dormir ensemble ? Comment allaient-ils pouvoir dormir dans la même chambre sans lit ? Todd s’était rapidement évaporé en direction de sa chambre et voilà que Rox et Oliver se trouvaient désormais libre de tout mouvement. Ils étaient chez eux. Que devaient-ils faire comme première chose ? S’installer probablement e c’est ce que Barbara s’empressa de leur ordonner de faire en les voyant planter comme piquet au beau milieu du salon. Rox avait finalement pris son sac et s’était diriger dans le couloir menant aux chambres qui était obstrué par le lit simple qui se trouvait plus tôt dans la petite chambre où les plus jeunes devaient dormir.

À première vue, Todd s’était lancé dans un déménagement de lit seul plutôt que d’attendre l’aide de son père, tant il était impatient de retirer le vieux lit de sa chambre. Tous les enfants présents l’observaient sans l’aider. Tous probablement trop choqués par l’absurdité de cette scène. L’aîné rageait, hurlait et insultait le lit qui était désormais coincé. Connor avait fini par ouvrir la bouche. Tous ces mauvais mots, ces insultes… Rox ne connaissait rien de tout ça. Ayant toujours vécu dans du coton, Rox n’avait jamais entendu quoique soit de la sorte, mais il avait bien compris au ton que les garçons avaient utilisés qu’ils n’étaient pas en train de s’envoyer des fleurs. Une escalade de meuble, une course poursuite qui se termina bien rapidement et malheureusement, contrairement au cadet, Rox ne ferma pas les yeux et pu observer la terreur dans les yeux de Connor qui malgré ses connaissances sur son environnement avait osé ouvrir sa bouche et se croire supérieur au coq de la basse-cour. Connor avait fini par pleurer, du moins, c’est ce que Rox cru apercevoir juste avant d’être interpellé par le fils Robertson qui réclamait de l’aide. « Pourquoi tu me parle comme ça alors que tu viens de disputer Connor ? » Il avait osé, c’est ce que tout le monde avait dû se dire, sauf que Rox l’avait demandé naïvement, ne comprenant pas la logique de cette situation. Il ne l’avait pas insulté, mais il lui avait donné un ordre alors qu’ils avaient le même âge. « Toi aussi t’veux y goûter ? Ferme ta gueule et viens m’aider tout d’suite. » Oh non. Il ne voulait pas se faire frapper, sa peau en santé se refusait aux caresses violentes. Rox s’était donc élancé en direction du lit qui pesait une tonne pour ses pauvres bras et ils finirent finalement par le faire basculer pour le faire passer dans le cadre de la porte. En forçant, une douleur naissait dans le bas du dos de l’ancien renard qui finit par se surprendre à souhaiter l’arrivée de Joshua pour avoir un peu plus d’aide. Il avait plus de muscle qu’eux, le déménagement serait plus facile… Malheureusement, il était plus rusé que ça et ne s’était pas pointé.

Lorsque le lit fut enfin remis à sa place, Rox s’y écrasa à plat ventre, sentant son cœur battre dans le bas de son dos tant il avait travaillé fort pour y arriver. « Qu’est-ce que tu branle ? Dégage d’ma chambre. » Le ton sec et égoïste de Todd fit grincer les dents du rouquin. Pardon ? On lui avait pourtant dit qu’ils allaient partager cette chambre ensemble. « T’as toujours pas compris ? Tu partage ta chambre avec les trois autres débiles. » Ah. Ça lui semblait soudainement logique, il ne restait plus qu’un lit dans cette pièce. « Lève toi direct avant de mettre tes microbes de chintok sur mon matelas. » Rox, innocent se leva, ne comprenant pas qu’on venait de l’insulter et s’était dirigé vers la sortie de la chambre qui se referma en claquant aussitôt qu’il avait traversé le cadre de la porte. Un sursaut, une incompréhension. Ne l’aidait-il pas à remettre le lit superposer à sa place ? Un regard paniqué se déposait à répétition sur Connor et Oliver. Pouvaient-ils l’aider ? Il en doutait… Il allait donc devoir pousser tout seul cette chose énorme. Alors qu’il prêt à tirer sur la base en bois du lit pour l’amener en le traînant jusqu’à la chambre, Joshua apparu soudainement en prenant son côté et le souleva légèrement du sol. « Tu vas grafigner le plancher si tu fais ça et Barbara va nous tuer. »

Un super héros. C’est ce que Rox se dit en voyant Joshua. D’accord, il était toujours en colère contre lui de l’avoir traité de bizarre, mais il semblait gentil malgré tout. À deux, ils réussirent rapidement à réinstaller le lit à sa place originelle et avec la force de Joshua, Rox n’eut pratiquement pas besoin de forcer. « Merci… » Souffla Rox en fuyant son regard. « C’est pas pour toi que je fais ça. C’est mon lit et Dale aurait été en colère s’il avait traîné devant leur chambre. » D’accord. Ici ce n’était que chacun pour soi, l’adolescent commençait à comprendre que l’harmonie et l’amour n’allait pas être au rendez-vous. Aussitôt que cette phrase fut dite, Connor prit la parole. « Pourquoi tu prend pas l’nouveau lit comme moi ? On était là avant, ils ont qu’à prendre nos vieux trucs. » Bien joué. Joshua ne s’était pas opposé à cette idée et s’était dirigé vers le lit pour installer les affaires.

Encore une fois, Rox ne s’était pas opposé à la décision qui avait été faite par les habitants de la maison. Ils venaient d’arriver, ils ne pouvaient pas imposer leurs lois; il fallait rester sage et se faire aimer tranquillement en étant gentil et serviable.  Rox n’avait pas tardé à faire ce que la femme du foyer leur avait demandé. Ouvrant son sac, il en sortit ses vêtements pliés et repassés avec soin. N’ayant pas énormément d’effets personnels, l’installation fut rapide et ce fut en traversant le couloir de la chambre pour aller à la salle de bain pour y installer ses effets personnels que Barbara s’empressa de l’arrêter. « Vous avez fini ? Retourne à ta chambre avec ça. » Elle avait un sac poubelle à la main et s’était dirigé vers les commodes de la chambre pour y vérifier le contenu. Elle avait choisi celle de Rox en premier et contre tout attente, plutôt que d’y jeter un coup d’œil rapide pour voir ce qu’elle devrait lui acheter pour agrandir sa garde-robe, elle déplia avec nonchalance les vêtements et en laissa tomber certains à ses pieds; tous de beaux t-shirts neufs légèrement trop grands pour Rox en prévision de sa croissance rapide. Son ancienne famille était si bienveillante et prévoyante se disait-il. « Qu’est-ce que tu fais avec des vêtements trop grands ? Ils iront à Todd. Ceux-là, tu peux les garder » 3 vulgaire t-shirt et un hoodie qui n’allait sans doute plus lui faire d’ici l’arrière-saison. « Mais c’est à moi ! » S’était soudainement indigné Rox pour la première fois. « Eh bien ils sont à Todd maintenant. » Elle s’était dirigée vers lui, le faisant faire un pas vers l’arrière, heurtant le cadre de la seule fenêtre de la chambre. Elle avait levé la main et par réflexe, Rox repensa à ce que Todd avait pu faire à Connor plus tôt et il ferma les yeux, espérant que le coup n’allait pas marquer son visage. Cependant, sa main se posa sur l’une de ses mèches cuivrées qui lui tombait sur l’arrêt du nez. « Il va falloir couper ces cheveux de satan. Les tiens aussi. » ajouta-t-elle en jetant un coup d’œil à Oliver.



© Gasmask


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Lun 2 Sep 2019 - 22:58
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Oliver & Rox
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Août 2017.

Le tumulte des insultes. La dureté des tonalités. Les mouvements violents. Autant de détails qui faisaient monter en flèche le taux de stress déjà bien trop élevé de l'enfant. Oliver suffoquait sous la pression de son cœur hagard et de ses pensées déchaînées. C'était trop. Un long fil ininterrompu d'évidences et d'inquiétudes. Todd était méchant et Connor pleurait et il était seul et il était loin et il détestait cet endroit et il avait mal au ventre et les Robertsons lui faisaient peur et il avait envie de vomir et avait-il pris ses médicaments aujourd'hui ? La bobine de ses idées se déroulait à toute allure sous son front angoissé. Ça n'allait pas en s'arrangeant. « Pourquoi tu me parles comme ça alors que tu viens de disputer Connor ? » Wow. Oliver releva des yeux aussi surpris que paniqué vers son ainé. Même dans sa confusion, le petit était capable de reconnaître un acte de folie.

Rox, Oliver l’aimait bien. Le petit s’accrochait à sa présence et à son bras comme à un dernier espoir. Il ne voulait pas qu’il subisse la même chose que Connor. Alors c’est nerveusement qu’il le regarda aider Todd, persuadé qu’un malheur allait lui tomber dessus. Il n’en fut rien. Pourtant, Oliver ne se calma pas pour autant.

Il y avait bien trop de monde, pour une si petite chambre. Un, deux, trois, et quatre. Rox, Oliver, Connor et Joshua. Le petit observait toute cette agitation avec de grands yeux d'halluciné. Que faire, que faire, que faire ? Rien. Ah si. Déballer ses affaires. C'était Madame Robertson qui l'avait dit.

Le petit finit par imiter Rox. Les vêtements qu'il avait maladroitement plié lui-même dans sa valise finirent par atterrir tout froissé dans le tiroir lui étant réservé. Voilà. Sa tâche terminée, il se tourna vers son lit et tenta gauchement d'y border le drap qu'on avait posé là en tas sur le parquet. Plus vite il aurait fini, plus vite il pourrait s'y jeter pour disparaître et se calmer. Oublier où il était. Oublier à quel point tout le monde était méchant.

La nausée pointait le bout de son nez.
Barbara aussi.


Elle était étrange, cette madame. Métamorphosée. C'était à croire qu'elle avait épuisé toute sa gentillesse de sa démonstration de tout à l'heure. Désormais, il n'en restait plus rien. Elle n'était que rudesse aussi bien dans ses gestes que ses propos. Ce n'était pas juste. Elle n'avait pas le droit d'être méchante pour rien. Ou de prendre les affaires de Rox. Ou de vouloir leur couper les cheveux. « Regarde-moi cette tignasse. » Accablé par cette remarque, Oliver passa une main rapide sur son front pour le débarrasser des mèches qui venaient lui chatouiller les cils. Il avait les cheveux longs, c'était vrai. Mal entretenu, mal brossé. Parce qu'outre le fait qu'il refusait catégoriquement que des mains étrangères le touchent, c'était à lui de se coiffer maintenant, comme le grand garçon qu'il était. Seulement, personne ne lui avait jamais appris comment le faire correctement. Alors, depuis son arrivée au foyer, il se couchait et se levait avec la même tête de petit échevelé. « Bon, d'abord, on va faire du tri. » Sur ces mots, elle empoigna le contenu du tiroir et, après inspection, les jeta dans le sac-poubelle. « Toutes ces affaires de voyous… » commenta-t-elle en jaugeant un de ses sweat-shirt New York City. « Lève-toi pour voir, que je regarde ta taille. » Il s'exécuta et se laisse examiner, trop apeuré pour songer émettre une quelconque objection.

Cette situation le travaillait, tout comme la terrible vision de ses affaires destinées aux ordures. Ses affaires. Il y avait peu de choses qu'Oliver pouvait nommer ainsi. Et voilà que la majorité d'entre elle allait disparaître. Sous la violence de cette réalisation, il osa, gorge serrée, murmurer un : « M-m-madame ? » Le mot à peine prononcé fut aussitôt regretté. L'angoisse lui tomba dessus, sous la forme de quatre paires d'yeux. On l'observait. On l'écoutait. On l'attendait. Oh non. Rox, Connor, Joshua, Barbara. Oliver les voyait, un à un, ses prunelles effarées relevé vers eux. Il n'aurait pas dû, il ne pouvait pas, il allait bégayer. On allait rire. « Quoi ? Qu'est-ce que tu veux ? » « Est-ce q-q-qu-… » Est-ce que je peux garder mon pull bleu avec le tyrannosaure s'il vous plaît madame ? La phrase glissa toute seule dans sa tête, limpide et articulée. C'était au niveau de la bouche que ça se gâtait, lorsque la pensée tentait de se matérialiser. Les sons se révélaient capricieux, douloureux. Inexistant. Ils s'arrêtaient en route tandis que ses pensées continuaient. Je l'aime beaucoup et c'est un cadeau de Clémence. Elle lui manquait tellement. Jamais elle n'aurait eu des manières aussi violentes avec lui.

Barbara lui avait saisi le bras, petit bout de chair entre ses griffes, et elle commençait à le brusquer afin de lui arracher les mots rebelles de la bouche, impatiente. L'enfant tétanisé, lui, tirait de son côté, cherchant à établir le plus de distance possible entre lui et l'adulte, malgré la menotte qui le retenait. « Eh bah ? Tu vas parler oui ? » Il n'y arrivait pas. Oliver l'entendait, Oliver le savait. Consciente de sa propre difficulté, sa bouche restait scellé.

Par peur de ne pas pouvoir parler, Oliver ne parlait plus.

Ça aurait pu continuer longtemps, si une voix, plus forte que les autres encore, n'avait pas tonné par-dessus leur tête. Oliver se figea. C'était Monsieur Robertson. « Qu'est-ce qu'il t'arrive encore ? » Exaspérée, Barbara le repoussa. « C'est ce gamin. » Oliver profita de sa liberté retrouvée pour tituber jusqu'à Rox, son bouclier. Derrière lui, il devenait invisible. Protégé. Pourtant, le monde impitoyable continuait de tourner, insensible à la petite bulle que l'enfant s'imaginait. Ça causait toujours. Fort. Méchamment. « En plus d'avoir une sale tête, ce gosse est complètement débile, regarde moi ça. J'me serais bien passée d'un abruti de plus. » Deux phrases. Deux gifles, une sur chaque joue. Pourtant, Barbara n'avait levé aucune main sur Oliver l'invisible. C'étaient ses paroles qui frappaient. Des verbes plutôt que des poings. Pif, paf. Ses yeux rougirent. Il renifla. Parce que la violence, quand on la découvre pour la première fois, ça bouleverse souvent. Jamais encore il n'avait entendu des mots aussi méchants à son sujet. Pas directement. Pas en face. Et il apprenait ce que ça faisait, que d'être blessé à l'âme par un autre que lui-même. À l'école, il voyait bien que les autres petits garçons de son âge étaient plus grands, plus forts, plus beaux, plus intelligents.Moins comme lui, le petit retardataire. Seulement, ce sentiment n'était resté qu'au vague stade d'impression. Une hésitation. Mise dans la bouche d'un autre, le doute devenait brusquement certitude. « Qu'est-ce que t'veux que j'te dise, j't'avais dit qu'il était trop petit. À cet âge-là y a rien dans le crâne ou dans les bras, ça coûte, mais ça rapporte rien. » L'enfant baissa la tête pour mieux dissimuler ses larmes. Là, il remarqua à quel point ses baskets étaient abîmés, comment son vieux jean ne couvrait plus tout à fait ses chevilles, la façon dont ses bras flottaient maladroitement dans les manches de son T-shirt. Oliver se recroquevilla un peu plus sur lui-même, ne sachant où se mettre ou quelle position adopter pour dissimuler la banalité et la laideur qu'il s'imaginait déformer sa petite personne.

Il s'approcha un peu plus de Rox, pour mieux se cacher à la vue de Monsieur Robertson qui continuait à parler trop fort en s'adressant à Rox cette fois. « J'espère qu't'es pas aussi gringalet qu't'en a l'air toi, parce que demain, j't'amène bosser avec Joshua. »


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