"Je vais bien, je vous en remercie. Tant mieux alors que vous ayez trouver aisément." Répondit le médecin tout souriant.

L’écurie ne semblait pas difficile à trouver. En dehors de la ville, le gros bâtiment comme certains dirait. Mais de quel côté de la ville en sortant déjà, et puis, si on ne connaissait pas bien les petites routes de campagnes, on pouvait tourner en rond, passant à côté un bon nombre de fois.
Petit détail mit de côté, les deux femmes se rendirent donc à l’intérieur. Moïra était bien curieuse de savoir ce que pensait l’ambulancière des chevaux et de son appréhension concernant cette journée. Des réponses qu’elle ne tarderait pas à découvrir sous peu. Comme savoir si elle avait déjà monté. Bien entendu, la psychologue l’aiderait si ce n’était pas le cas. La grande brune n’était pas une cavalière de compétition, mais elle savait enfourcher sa monture et rester bien en place pendant que l’animal partait au gallot et sautait par-dessus de nombreux obstacles sans jamais risquer de tomber. Peut-être pourrait-elle participée à quelques concours, mais son emploi du temps aussi bien professionnel que personnel était des plus chargé, et elle préférait garder cela comme un hobby sans la pression de la perfection pour être au top niveau.

"Oh non. J’avoue que c’est la première fois. Mais ne voyons pas cela comme un rendez-vous, mais une sortie en plein air."

On pouvait comprendre qu’en la présence de sa psychologue, on pouvait se sentir étudier, examiner, qu’on établissait à chaque fois un diagnostic, jugeant chaque action ou dire pour trouver une interprétation. Et il fallait avouer qu’en plus avec le docteur Macsilwood, le sentiment pouvait être plus fort. Car son esprit analytique était constamment en éveil, cherchant justement à comprendre et déchiffrer le comportement d’autrui. Le caissier qui lui rend la monnaie sans sourire et la voix monotone, mauvaise nouvelle dans la journée ? Le facteur qui d’un coup parlait beaucoup et ne faisait que sourire au contraire mais les yeux un peu fuyants, quelque chose sur la conscience qu’il voulait taire ? Etc. Etc. Moïra faisant pourtant de son mieux pour cacher ce trait chez elle, qui pouvait bien entendu mettre mal à l’aise voir exaspérer. Ainsi elle fit tout son possible pour que cette journée se passait de manière amicale, qu’on oubliée un peu le jeu du médecin et de son patient.

Arrivant devant les box, Dayhun semblait de suite attirée par un bel étalon dont elle hésita à caresser. Moïra acquiesça comme quoi, il était important de mettre en place une relation de confiance entre l’animal et le futur cavalier. On disait que c’était le cheval qui choisissait son monteur, d’autre un peu plus loin, racontait qu’un lien magique se créer entre les deux âmes. Un peu comme ces histoires fantastiques qui nourrissaient Poppy, quand un lien se créer entre le monteur et le dragon. Une bien jolie histoire que Macsilwood également.

"On dirait qu’il vous apprécie déjà. Il vous faudra par contre un équipement pour pouvoir le monter. Je vous laisse faire ami-ami, pendant que j’irais chercher ce dont vous aurez besoin, je reviens."

Laissant donc Dayhun quelques minutes seule en présence du cheval, la psychologue se dirigea vers le magasin où on stockait tout l’équipement nécessaire. Etant une petite habituée des lieux, le médecin possédait son propre casier où elle laissait ses affaires sans la crainte de les perdre. Sachant pertinemment où se trouvait ce dont elle avait besoin, Moïra se retrouva en quelques secondes les bras chargés de quelques affaires avant de revenir trouver l’ambulancière. La voir essayer d’apprivoiser rien que par le toucher l’étalon était adorable à voir, un magnifique tableau qui fit sourire Moïra. Elle laissa encore quelques secondes avant d’intervenir.

"Tenez, voici un gilet rembourrée ainsi qu’une bombe. Alors ? Comment ce passe cette rencontre ?"

La mise en confiance entre l’animal et son nouveau coéquipier n’était pas toujours tâche aisé. Le lien ne se créait pas toujours dès la première seconde et des fois, il fallait un moment pour que l’un et l’autre vienne à s’apprivoiser. Moïra n’était pas une experte en psychologie équine, mais sa propre expérience lui donnait matière à en discuter. Elle se souvenait du premier cheval qu’on lui avait présenter. Bien que curieuse, la psychologue, alors non pratiquante et bien jeune encore à l’époque, se retrouva effrayer devant l’animal qui s’agitait dans tous les sens. Ce n’était pas un cheval sauvage, mais fut nerveux devant la jeune femme à l’époque et tous deux on dut apprendre à se faire mutuellement confiance. Et puis, cela donnait suffisamment de confiance en soi pour réussir à l’avenir approcher d’autres chevaux. Car ces derniers peuvent sentir votre peur et si vous n’avez pas confiance… L’auriez-vous si la personne qui devait vous guider, comme un pilote avec son co-pilote dans un avion, avait peur de tenir les commandes ?

Dayhun parla justement de la zoothérapie. Un sujet bien connu du médecin, elle l’avait déjà recommandé à plusieurs de ses patients, et ceux pour diverses raisons. Un animal pouvait être un excellent compagnon pouvant aider à guérir ou supporte divers maux. L’humain étant en général une créature sociable, avoir un second être vivant auprès de lui apportait toujours un effet bénéfique. Que l’on soit chien ou chat, ou autre, on avait toujours envie d’avoir une petite créature près de nous à aimer. Enfin, tant que cela restait dans le respect de l’animal, précisons-le tout de même.

"Pourquoi pas ? Un animal est souvent un compagnon fidèle qui est propice au bien-être de l’humain. Je peux vous en louer les vertus, mais vous devrez en parler avec votre amie."

Moïra se souvenait justement d’une conversation avec Sun, parlant de chat. La psychologue avait cru comprendre que cette dernière aurait appréciée posséder un tel animal. Ce besoin pouvait être bénéfique à n’en pas douter. Après, ce qui pouvait inquiéter le médecin, ce serait la maladresse de Sun, si elle risquait ou non de blesser un chat. Mais ces créatures étant indépendante et fuyant devant le moindre danger, il ne risquait pas grand-chose au final. Et puis bon, la jeune femme pouvait sans doute exprimer de la tendresse pour un petit être velu.

La conversation se poursuivit donc, et Dayhun posa une question, celle du pourquoi de tout ceci. Il était vrai qu’une telle initiative pouvait surprendre. Rare furent les psychologues proposés une sortie à leurs patients. Mais Macsilwood n’était pas une psychologue très conventionnelle, comme nous l’aurons compris. Comme tout médecin justement, la spécialiste défendait une thèse, une idée, un concept sur la guérison qu’elle cherchait à faire appliquer.
Pour répondre à la jeune femme, Moïra pourrait l’expliquer sur un ton professionnel. Comme c’était souvent son habitude, elle pouvait expliquer par A plus B pourquoi elle agissait ainsi, laissant donc sa science s’exprimer. Ceci serait bien entendu un défaut professionnel, la psychologue qui utilisait de grands mots et de longues phrases pour expliquer le pourquoi du comment. Quand on passait tant de temps à des conventions ou centres d’études, et qu’on parlait vingt-quatre heures sur vingt quatre avec des collègues en ne se privant pas du vocabulaire d’usage, on gardait quelques habitudes.

Donc, Moïra voulu aborder le sujet avec un peu plus de philosophie. Diluer le jargon scientifique à travers une réflexion qui, peut-être pouvait sonner plus… Poétique ?
Pendant qu’elle caressait le fabuleux animal, elle lui répondit donc :

"Comment percevez-vous la vie Dayhun Kang ?" La phrase typique, mais qui avait une importance capitale sur pas mal de chose, dont la question qui fut posée. "Selon vous, est-il une ligne droit avec les mêmes rituels chaque jours, ou bien un parcours avec divers chemins et obstacles ? Ou autre chose."

Moïra ne comptait pas apportée sur un plateau la réponse à la jeune femme. Non, elle voulait faire raisonner cette dernière pour qu’elle trouve par elle-même la réponse. Car quand on chercher par nous même pour trouver, et qu’on n’a pas tout aussi facilement, nous avons une réaction différente. On aura déjà eu le temps de réfléchir, de poser les choses, de les comprendre et de les appréhender même.

Moïra acquiesça à la réponse de Dayhun. Pas, parce qu’elle était bonne, mais tout simplement parce qu’elle en avait donné une. Il n’existait pas de bonne et de mauvaise réponse en réalité. L’expérience et le ressentit de chacun, menaient à une réflexion différente et une interprétation propre à chacun de ce que nous vivons et percevons. Une chose commune à chacun, une expérience partagée, comme cette sortie dans l’écurie par exemple, était donc perçu différemment par tout le monde. Ainsi, la jeune femme pouvait bien ressentir ce moment comme une séance entre une patiente et sa psychologue, ou bien une sortie amicale pour se changer les idées… Ou bien autre chose.

Mademoiselle Kang cependant n’en resta pas là, questionnant encore la spécialiste. Elle touchait un point il fallait l’avouer. Les habitudes du travail, empiétaient souvent sur sa vie personnelle. Comme, dans le cabinet elle usait d’une méthode faisant ses preuves pour parler des gens, elle jugea bon de le faire également une fois dehors. Moïra connaissait assez bien l’esprit humain, les échanges, comment aborder une personne et minimiser les risques d’aggraver une situation. Mais ce n’était pas simple. Elle répondit donc à la jeune femme, avec une pointe d’amusement.

"Non, il m’arrive des fois de répondre directement aux gens, tout dépend de la question bien entendu. Mais poussé à la réflexion son interlocuteur sur certains sujets, apportent bien plus de bien faits que d’imposer son idée, sa réponse."

L’ambulancière exprima par la suite son envie de bouger. Il était vrai que les deux femmes furent restées devant les box depuis un petit moment déjà, et que la raison qu’on va dire principale de leur venue ici, attendait depuis tout ce temps. MacSilwood pouvait elle aussi, ne pas remarquer le temps qui passe.

"Vous avez raison. Sortons donc nos petits amis et allons dehors. Il est temps de galoper un peu."

Les cheveux sont donc sortis de leur box et conduit à l’extérieur où on retrouvait deux parcours. Le premier n’était qu’une étendue verte, fermer par une cloison où on pouvait galoper comme bon nous sembler, laissant une bonne grande liberté. Le second était le fameux parcours d’obstacles, où les chevaux s’amusaient à sauter par-dessus différents types d’objets disposé sur un chemin de terre. Barrières, barres… Toutes de différents niveaux de hauteur. Sur celui-ci, deux cavaliers s’amusaient déjà à faire en boucle avec leur monture le jeu proposé.

Sans doute que Dayhun serait plus à l’aise sur le premier terrain. Déjà, la psychologue aida la jeune femme à monter sur le dos de son nouvel ami quadrupède. Monter une première fois à cheval n’était pas facile. Moïra eut besoin d’aide elle aussi la première fois. C’était drôle à voir. Quelques années plus jeunes, avait une grande peine à grimper et il fallut deux personnes au moins pour l’aider. Son amour propre en avait pris un coup, mais s’en était vite remise.

"Ah ! Je voie que vous allez faire prendre l'air à Arthur !" Cria donc une voix masculine dans leur dos.

En se retournant, on pouvait voir approcher un homme devant avoir la cinquantaine d’année, cheveux grisonnants, mais barbe bien tailler. Il s’approchait des deux femmes d’un pas assuré, un sourire lumineux au visage.

"Bonjour Steven. Dayhun Kang, je vous présente Steven Blake. Un responsable de l’écurie et professeur d’équitation. Steven, voici Dayhun, une nouvelle dans le milieu."
"Enchanté de vous rencontrer mademoiselle. Alors ? C’est votre premier jour chez nous, et pourtant Arthur vous a déjà adopter ? Vous avez de la chance, ou bien notre ami à déjà sentit en vous l’âme d’une grande cavalière haha !"

"Ha ! Personne ne né avec l’expérience. Quand vous avez débutez le vélo, vous saviez déjà en faire ? Y’ rien de mieux pour y arriver que d’enfourcher la bête et de se lancer."

Peut typiquement humain. Face à un domaine qui nous ais étranger, on ne se sentait pas à la hauteur. On voyait qu’on n’avait pas la forme physique, l’intellect qui allait avec etc. etc. Car on nous montrait la fin, l’apogée de la prouesse dont on nous vente et on ne se voit qu’au niveau novice. Pourtant, dans ce qui nous passionne, nos hobbies, notre travail… N’avons-nous pas commencé en bas de l’échelle pour grimper et devenir un pro en quelque sorte ? Moïra non plus n’était pas une bonne cavalière quand elle avait débuté. Contrairement aux contes de fées, il n’a pas fallu monter sur le cheval et hop par magie savoir faire du cheval.

"Bien sûr, je vais vous aider. Tenez Moïra, partez devant si vous voulez bien. Vous nous ouvrirez la voie."

La psychologue acquiesça de la tête et avec des gestes qui lui paraissaient aussi naturels que d’allumer un ordinateur ou sortir les poubelles, la médecin monta sur son étalon et se retrouva à faire faire quelques trots devant eux.
Steven était un excellent enseignant. Il faisait partie de la vieille école comme on dit, et connaissait de nombreuses astuces fort pratiques pour faire progresser n’importe le quel de ses élèves. Il avait bien aidé MacSilwod également, cette dernière lui fit donc confiance pour enseigner la jeune femme.

Cette dernière semblait pleinement confiante. Arthur ne paraissait plus l’impressionner et un lien s’était tissé entre elle et la bête. Ce fut un très bon signe, car en gros, le cheval ne se laisser monter que s’il avait confiance en son cavalier car il confiait sa vie entre ses mains, et à l’inverse, l’humain confiait la sienne entre ses sabots. Cela donnait un peu l’image du pilote et du co-pilote, pour illustrer la confiance.

Moïra fit quelques tours devant eux, les observant en même temps. Steven aida Dayhun à monter, avant de tenir ses rênes d’une main et souffler quelques premières instructions. Le départ n’était pas en soi très compliquer, un léger signal donner et le canasson commençait à avancer. Etant déjà apprivoiser par l’homme, il était rare de voir un cheval s’emballer d’emblée dès le début, sauf s’il était déjà stresser au moins au début.
Voyant sa petite protégée réaliser quelques mètres, Moïra revint vers elle pour se mette à sa hauteur.

"Alors tout se passe bien ?"

Tout semblait se passer à merveille. Certes, Dayhung ne faisait pas du parcours extraordinaire, mais arrivait à bien tenir son animal. Moïra était bien heureuse de voir sa jeune protégée si vite s’y faire au cheval. Elle pensait que Blake allait proposer quelques exercices, des mini épreuves non seulement pour pimenter un peu tout ça, mais aider la jeune femme à vite fait s’améliorer. Malheureusement ils n’en eurent le temps. La monture se mit à devenir fou, hennissant et s’emballant, il entraina avec lui l’ambulancière comme ces esprits chevaline aquatique pour noyer leur victime. Fort heureusement, rien de tel arriva, mais Dayhun se retrouva vite à terre, ce qui provoqua l’effroi de tout le monde.

Blake et Moïra accoururent au secours de la fille asiatique. Laissant le soin au psychologue de s’occuper d’elle, l’homme alla rattraper l’animal qui ne semblait toujours pas calmer et partait dans tous les sens au loin. Il fallait vite le calmer avant qu’il ne provoque plus de dégâts.

"Dayhun ! Vous n’avez rien ?" S’enquit la psychologue des plus inquiètes.

La jeune femme était visiblement choquée, toute tremblante et annonçant à bonne audition qu’elle abandonnait ce sport.

"Je crois que ça suffira oui pour aujourd’hui. Venez avec moi, nous allons vous détendre voulez-vous."

L’écurie proposait quelques petits services, mais il ne fallait pas s’attendre à jacuzzi ou café en terrasse. Pour se détendre, il existait cependant un petit salon aménager avec comptoirs et tables comme dans une petite cafétéria avec un coin cuisine. On y trouvait juste un frigo, un micro-onde et une cafetière et de quoi faire du thé. Rien de plus simple. Un mur était enlevé, remplacé par des vitres données à la fois une vision sur le terrain destiné aux chevaux et la nature voisine. Un coin idéal pour se remettre de ses émotions. Moïra guida la jeune femme jusqu’à une petite table.

"Reposez-vous un peu. Vous voudrez prendre quelque chose ?"

Les deux femmes prirent donc une tasse de thé chacune. Excellente boisson pour aider à se détendre et faire passer le stress de l’événement. Si Dayhun fut la victime, mais Moïra semblait aussi touchée par ce qui venait de se produire. Une telle chose, même si elle pouvait être fréquente, marquait bien les esprits. Et d’ailleurs, sans faire durer ce silence bien longtemps, l’asiatique aborda le sujet, questionnant sur les probabilités qu’un tel incident pouvait se produire. MacSilwood prit un temps de réflexion avant de répondre, cherchant à se remémorer les fois où elle fut témoins de ce genre de chose et non lu dans un quelconque article.

"Pas si souvent que cela. Ils le font quand ils ont peur ou sont surprit. Parfois c'est qu'ils ont l'habitude de commander, de têtes de mules en quelque sorte."

On n’aurait pas donner un cheval non dresser à une débutante. La cause Moïra la cherchait autre part. Quelque chose aurait énervé l’animal ? Lui fait mal ou rompu sa confiance ? Kang était nerveuse mais n’avait pas malmenée l’animal. Elle pourrait en causer avec une ou deux personnes de l’écurie pour s’assurer qu’il n’y avait aucun problème avec l’étalon. Mais après, elle n’était qu’une « cliente », non une patronne pouvant y faire quoi que ce soit.

"Je comprends qu’après cette expérience, vous gardez quelques réserves. Mon premier cheval ne s’est pas emballé, mais il était nerveux. On aurait dit un taureau qui voulait vous faire tomber. C’était impressionnant, mais comme on dit, il faut se remettre en selle pour y arriver."

Dayhun ne devait être dans l’état d’esprit de recommencer. Déjà peu confiante au début, il lui faudrait sans doute une grosse pause pour s’y remettre. Moïra était là pour lui faire découvrir un hobby, elle ne pouvait lui forcer la main pour continuer ou arrêter. Peut être que si elle stoppait, elle pourrait reprendre plus tard. Le choix lui appartenait.

"En tout cas vous aurez une bonne anecdote à raconter en rentrant. Déjà je trouve que vous vous en êtes bien sortie jusque-là."