C’était une drôle de chose que d’être humain. Si avant aussi j’étais capable de ressentir la joie, la triste, l’anxiété et toute sorte de sentiments divers et variés, à présent j’avais la faculté de mettre des mots dessus. Je sais, cela semble être un détail pour n’importe qui. Cependant, dans cette situation précise, si j’avais été un chien-fantôme, je n’aurais pas pu vous décrire à quel point mon estomac était noué. A quel point cette boule dans ma gorge était dérangeante. Tout pointait dans la direction de l’anxiété. Quelque chose que je connaissais, mais qui me semblait pourtant si différent.

Est-ce qu’il allait me reconnaître ? Est-ce que j’allais le reconnaître ? Est-ce qu’il s’agirait bien de lui ou d’une simple coïncidence de nom ? Est-ce qu’il serait heureux de me voir ? Est-ce que je devais dire quelque chose ? Si oui, quoi ? C’était horrible d’avoir l’esprit retourné par autant de questions. Pourquoi est-ce que je me faisais autant de soucis ? D’habitude je fonçais, sans réfléchir, que pouvait-il m’arriver de plus, de toute façon ? Je n’avais rien à perdre. Une petite voix dans ma tête me souffla tout de même que si, je pouvais bien perdre la vie.

Etrangement, cette pensée m’effrayait un peu. Pourtant je connaissais bien la mort, je l’avai déjà côtoyer. Mais je ne me rappelait pas de la première fois où j’avais rendu l’âme. Puis tout était si différent à Halloween Town. Enfin, ce n’était pas le problème du jour. J’allais retrouver Jack. Cela faisait deux jours que je errais dans cette ville, dans ce corps que j’avais du mal à m’approprier. Perdu, j’avais fini par trouver un nom, une direction vers laquelle m’élancer. Il ne restait qu’à espérer qu’il ne s’agissait pas là d’un piège ou d’une farce. C’est fou comme mon cerveau avait envie de se créer tous les pires scénarios possibles et imaginable.

Après plusieurs minutes à hésiter je fini par rentrer dans cette espèce de boutique mortuaire, qu’on appelait “Pompes funèbre”. Jusque là, il n’y aurait rien d’étonnant à trouver Jack dans un lieu pareil. L’ambiance de l’endroit était ce qu’il y avait de plus proche de l’air d’Halloween Town que n’importe quel lieu que j’avais pu visiter ces derniers jours. Méfiant, je restais sur mes gardes, prêt à bondir à la moindre anomalie. Il s’agissait là d’une simple mesure de précaution. J’aurais pu songer à appeler Jack, mais j’avais encore tendance à oublier que j’étais capable d’une telle chose en ce monde.

Pourtant, il y a des réflexes que je ne peux contrôler. Je m’approchai d’un cercueil ouvert, les mains posées sur son rebord j’approchais mon nez de l’intérieur. L’odeur me semblait familière sans l’être en même temps, c’était étrange. Et soudainement, le cercueil se referma sur moi, manquant à m’assommer. Et donc, j’eus ce fameux réflexe de pousser un cri, comme un chien pourrait japper après s’être fait mal. C’est que cet endroit était plus dangereux qu’il n’y paraissait.