aaah Londres ! Le ciel grisonnant, les cabines téléphoniques et les bus rouge, Big Ben ... Clochette inspira profondément lorsqu'elle sortit dela gare de King's Cross. C'était un fait, Londres lui avait beaucoup manqué. Après un mois de voyage presque professionnel à Paris, la jeune femme retrouva peu à peu ses marques à travers la ville, et surtout, son langage ! Quel plaisir d'entendre à nouveau parler anglais autour d'elle. Non pas que le français était déplaisant, non, mais ce n'était pas une langue facile à apprendre, surtout au niveau de la grammaire. Avant de partir, Clochette avait suivi des cours de français en ligne sur sa tablette, puis dans les livres de sa bibliothèque. Elle s'entraînait à le parler puis à le lire pour ne pas être trop perdue durant son séjour à Paris, en particulier pour les conférences des auteurs et autrices.

Pendant son trajet, Clochette réalisa à quel point elle aimait sa ville. Paris était très belle, il n'y avait aucun doute là dessus. Ville lumière de l'amour et de la mode, célèbre pour ces lieux tous aussi beaux et emblématiques les uns que les autres : Montmartre, Notre-Dame de Paris, le Musée du Louves, la Tour Eiffel ... Quelle ville incroyable et si riche en culture. Pourtant, la jeune femme ne put s'en empêcher de penser qu'il lui manquait un petit quelque chose. Cela n'avait pas grande importance puisque de toute façon ce n'était pas pour la ville en elle-même qu'elle était partie mais pour assister à des conférences et rencontrer des écrivains. Avec les années, Clochette développa un grand intérêt pour la littérature. A force de lire des livres de tous horizons, la jeune femme se découvrit cette passion dévorante pour la lecture, en particulier pour le style fantastique : Harry Potter, le Seigneur des Anneaux, Alice au pays des merveilles ... Mais aussi du classique comme Charles Dickens, William Shakespear, Victor Hugo ... Alors, pour se tenir au courant des sorties annuelles et en vue d'organiser des séances dédicaces, Clochette s'expatria un mois en France, entre rencontres et visites culturelles.

Dans le métro Clochette n'eut qu'une seule chose dans la tête : Peter ! Lui aussi lui avait terriblement manqué ! Elle sauta sur la quai et détala dans les escaliers pour sortir. Elle ralentit et profita un peu du calme retrouvé dans Bloomsburry, avec ses charmantes petites boutiques d'un autre temps. C'était le début du mois d'octobre et la ville se parait peu à peu des belles couleurs de l'automne. Du jaune, du orange et du jaune, une palette de couleurs qui aurait plu à ses amies de Pixie Hollow. Clochette esquissa un petit sourire discret, c'était aussi la période de sa fête préférée : Halloween. Elle sourit à l'idée de redécorer sa bibliothèque sur ce thème là, tant de choses à créer ! Le jour déclinait doucement, c'était la fin de l'après-midi. Bientôt, il fera pratiquement nuit à cette heure là. Clochette soupira, elle détestait cette période déprimante des jours cours. Elle aimait profiter des beaux couchés de soleil tardifs et de l'air doux des soirées d'été...

Lorsqu'elle arriva au pied de son immeuble, le coeur de la jeune femme s'emballa. Elle eut comme une appréhension, "Et si il m'avait oublié ?" pensa-t'elle. Non, bien sûr que non, Peter me pouvait pas l'oublier. Elle secoua la tête pour ne plus y penser et prit place dans l'ascenseur. Elle fronça les sourcils, l'odeur du renfermé mélangée à celle du parfum de la voisine en revanche ne lui avait pas vraiment manqué ! Clochette tourna la clef dans la serrure de son appartement et s'engouffra dedans en fanfare : "Je suis rentrée !" lança-t'elle d'un ton enjoué.

e petit coeur sensible de la fée se mit à battre plus vite lorsqu'elle aperçut Peter assis sur le canapé. Son visage s'illumina et un grand sourire s'y dessina. Clochette eut juste le temps de poser ses valises avant que Peter ne la prenne dans ses bras. Une vague de bonheur envahit alors tout le corps de la jeune femme, son coeur s'accéléra de plus belle. Cette sensation de légèreté si incroyable l'étonnait toujours. Ses émotions s'entre-mêlaient et devenaient compliqué à gérer, son hypersensibilité prenait toujours le dessus. "Tu m'as manqué Peter ..." murmura Clochette au dessus de l'épaule de son ami."Comme je suis contente de te retrouver !". Elle desserra leur étreinte, enleva son manteau brodé et déposa ses chaussures dans l'entrée. "Que c'est bon de rentrer à la maison !" lança-t'elle dans un soupir de soulagement. "Comment vas-tu ? Ca n'a pas été trop difficile tout seul ?". La jeune femme se servit un grand verre d'eau puis s'installa sur l'un des accoudoir du canapé tout en écoutant le récit de Peter.

Clochette n'aimait pas la solitude. Enfin, seulement pour bricoler et peindre. Dans ces moments là, il lui fallait une grande concentration et certaines personnes trop bavardes pouvaient la perturber. Elle n'aimait pas discuter pendant qu'elle travaillait, cela aurait même tendance à l'énerver. Ce détail mis de côté, la solitude ne faisait pas partie des choses qu'appréciaient la jeune fée. A dire vraie, Clochette ne la connut réellement qu'au début de son arrivée dans la Vallée des Fées, lors de son échec à l'occasion de la Fête du Printemps. Ses amies restaient toujours à ses côtés, dans les bons comme les mauvais moments. Et puis il y avait Peter bien sûr. Ils ne se quittaient jamais au Pays Imaginaire, même Wendy ne réussit finalement pas à les séparer. Non, la solitude faisait même plutôt peur à Clochette, elle redoutait plus que tout le jour où personne ne voudrait plus lui parler. Une peur d'être abandonnée, renforcée depuis son arrivée dans l'Autre Monde en tant qu'être humain.

Clochette remarqua le repas de Peter posé sur la table basse. Son ventre se mit à faire de petits gargouillis en le voyant. Elle avait faim aussi. "Oh pardon, je n'avais pas vu que tu mangeais, s'excusa-t'elle. Ne te gênes pas pour moi, je vais me préparer quelque chose moi aussi !" La jeune femme se releva puis farfouilla dans les placards de la cuisine. Elle découvrit un paquet de nouilles instantanées entamé et quelques légumes frais dans le frigidaire. Voilà qui allait satisfaire son appétit. Elle jeta les nouilles dans de l'eau bouillante puis fit revenir les légumes à la poêle avec un peu d'épices.  Elle incorpora les nouilles et attendit quelques minutes que le tout soit bien doré. Après quoi, Clochette retrouva son ami sur le canapé pour partager le repas ensemble. "Je suis contente si tout s'est bien passé, vu ce que tu me racontais dans tes sms, je n'étais pas inquiète !" avoue-t'elle juste avant de prendre une bouchée de nouilles.

ne douce et légère odeur de curry embauma peu à peu l'appartement lorsque Clochette eut terminé de cuisiner. Elle déposa son assiette à coté de celle de Peter ainsi qu'une bouteille d'eau fraîche. Elle servit deux grands verres d'eau et entama son repas. "Aaaah, que ça fait du bien de manger ! s'exclama-t'elle. Oh mais je sais oui, que je peux te faire confiance" ajouta-t'elle en faisant un clin d'oeil. Après quelques bouchées, Clochette enchaîna sur son magasin de jouets. "Tout se passe bien au magasin ? Les journées ne sont pas trop longues ?"

La Plume Magique avait beaucoup manqué à Clochette, ce n'était que quelques jours après son arrivée à Paris qu'elle s'en rendit vraiment compte. Jamais elle n'aurait cru pouvoir tenir une bibliothèque. C'était bien loin de ce qu'elle avait l'habitude de faire, bien loin de son bricolage. Pourtant, au fil des années, elle s'y était attachée. De plus, Clochette adorait lire et découvrir de nouvelles aventures palpitantes. Cela lui permettait de développer son imagination, en plus de son vocabulaire. Elle imaginait certes les paysages et personnages, mais aussi les accessoires, machines et inventions. La fée dessinait toujours dans un petit carnet ce qu'elle imaginait afin ne pas l'oublier. Bien sûr le champ des possibles était réduit de part sa taille d'humaine, pourtant, elle trouvait toujours de quoi lui être utile.

La jeune femme n'avait qu'une hâte, reprendre le bricolage à la bibliothèque ! Elle avait plein de projets autant que pour son appartement. Clochette était le genre de fée vouloir changer la disposition des choses au bout de quelques temps. Un moyen toujours bon pour tester ses nouvelles inventions plus ou moins élaborées. Elle ressentait une envie, un besoin même, de renouveau. Mais pour l'heure, du repos allait s'imposer. Clochette se mit à bailler lorsqu'elle termina son déjeuné. Le trajet l'avait épuisé, en plus du rythme de Paris, elle se sentait toute cotonneuse. "J'ai trouvé Paris magnifique mais beaucoup trop agité à mon goût. Enfin, Londres est un peu agitée bien sûr, mais je ne sais pas, c'est pas la même chose à Paris. Ca m'a épuisé." expliqua Clochette.

Après un petit moment à chanceler sur le canapé, elle se leva lourdement pour débarrasser son assiette et décida de faire un peu de thé. Sa boisson réconfortante en toute circonstance ... Elle bailla de nouveau en posant la théière sur le plan de travail. "Si tu comptais regarder quelque chose à la télé, ne te gêne pas pour moi !" précisa-t'elle. Elle essaya de luter tant bien que mal contre la fatigue, Clochette détestait faire la sieste en pleine journée. Cela lui donnait l'impression de perdre son temps.

a tête embrumée par la fatigue, Clochette sentait bien qu'elle avait besoin de dormir un petit peu ... Elle mis quelques secondes à répondre à la question de son ami. Hmm ... Et bien oui, je pourrai te parler des auteurs et autrices que j'ai rencontré là-bas, et même de Paris en elle-même ... Mais je crois que ce sera pour plus tard ... elle laissa échapper un baillement avant de reprendre ... Je crois qu'il faut que je dorme un peu."

Clochette se versa une tasse de thé, attrapa le plaid sur l'accoudoir du canapé et vint se rassoir à côté de Peter. Les genoux relevés et la tasse entre ses mains, elle se sentait détendue, au calme ...

Même si Paris était une très belle ville, l'agitation qu'il y régnait l'avait énormément fatiguée. Etonnamment plus qu'à Londres ... La jeune femme avait absorbé beaucoup de stress, en particulier au niveau de la circulation et du métro. Mais ce qui avait marqué le plus Clochette concernait plutôt les parisiens eux même. Des mines peu engageantes, voire presque agressives. Des regards vides, noirs parfois. Tous le nez sur leur téléphone pendant les trajets de métro, dans la rue, sur les terrasses des bars ... Ne lâchaient-il donc jamais leur téléphone pour admirer la beauté de leur ville ? Ou simplement pour prêter attention à leur voisin ?  Bien sûr, la jeune femme généralisait, quelques personnes sortaient du lot heureusement. Des sourires, des bonjour amicaux ... Pas grands chose mais suffisamment pour apaiser le coeur.

Paris, la ville Lumière. Paris, ville de l'amour, ville de la mode et ville d'art ...
Comme c'était beau. Le Musée d'Orsay et Musée du Louvres, Montmartre et le Sacré Coeur, le Pont des Arts avec les petits cadenas sur les rambardes, les Quais de Seine envahis par les bouquinistes et affichistes, L'Arc de Triomphe et la Tour Eiffel bien sûr ... Que de lieux emblématiques que Clochette ne connaissait qu'à travers les livres et les films. Elle fut submergée de bonheur en les découvrant de ses propres yeux. Elle en croquait même certains lorsqu'elle avait le temps ...

Clochette termina sa tasse en quelques gorgées puis se lova dans son plaid, laissa tomber sa tête sur l'épaule de Peter ... et finit par s'assoupir ... "Je ... je reviens ..." murmura-t'elle tout doucement. Seul le son de la télé résonnait à présent dans l'appartement. Un petit sourire se dessina peu à peu sur le visage de la fée. Même si la fatigue l'emporta, elle se sentait apaisée. Elle avait retrouvé ses marques, et surtout, son Peter ...