Un lapin surgit du buisson que Gill fouillait et celui-ci le regarda déguerpir sans bouger. Eh ben, il y en avait des rongeurs dans ce parc. Dommage pour le chocolat cependant, il ne trouva rien d’autres à côté. Bon, on arrivait vers la fin de journée, tout devait être déjà trouvé. Pauvres gosses, Gill s’en voulait un peu d’avoir été si maladroit ; faut dire qu’il n’avait pas encore bien l’habitude de ces deux grandes jambes, lui qui avait vécu toute sa vie avec deux nageoires (voire une et demie). Il était sur le point de se retourner pour s’excuser à nouveau, quand une folle furieuse vint déchainer toute sa colère sur lui. Bien, pour une fois qu’il n’avait aucune mauvaise pensée envers des humains, voilà qu’une autre venait lui rappeler pourquoi il les détestait autant. Quelle plaie.

Il patienta le temps qu’elle termine de hurler et réfléchissait à une réplique bien acerbe à lui retourner, pensant que ça allait simplement se terminer en concours de qui pouvait crier le plus fort. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il sentit un poing s’abattre violemment sur sa joue ! Déstabilisé, Gill porta la main à sa mâchoire et dut jouer de son équilibre pour ne pas tomber une nouvelle fois. Non mais quelle idée de vouloir rester debout sur terre aussi, tout était bien plus simple sous l’eau ! Ce n’était pas tant que ça faisait mal – il en avait vu bien d’autres – mais le coup l’avait surpris. Quelle cinglée celle-là ! Du même genre que Darla, c’était certain. Dommage pour elle, il avait été bien rodé face à ce genre de folie. Alors qu’elle s’en allait avec ses deux enfants, il lui lança :

« Ouais, c’est ça, casse-toi. Bel exemple que tu donnes à tes adolescents, j’espère qu’ils tourneront moins tarés que toi. »

Heureusement, ils n’en avaient pas l’air, d’après la réaction de celui qui paraissait plus grand. Le pauvre avait l’air triste d’avoir perdu le chocolat suite à la maladresse de Gill, et ce dernier s’en sentait encore coupable. Si seulement il avait pu faire quelque chose pour réparer sa bourde ! Enfin, ils s’éloignaient tous à présent, ce qui n’était pas plus mal. Il n’avait pas très envie de continuer à se coltiner l’autre blonde, se recevoir son poing lui avait été bien suffisant, merci ! Encore énervé de ces rencontres qui n’avaient fait qu’alimenter la haine qu’il avait pour la race humaine, Gill finit par rebrousser chemin et rentrer chez lui, se jurant qu’il ne reviendrait plus à ce genre d’évènement. Pâques, ce n’était qu’une fête pour les fous.