No more happy endings...
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spring has come again. (perséphone)
Oliver D. DeLoir
Oliver D. DeLoir
broken child
Fantastic Animals
PHOTO D'IDENTITE : spring has come again. (perséphone) Tumblr_3301d77bea167dd08eca2165e93c12b6_2a861113_400
I lie back just driftin' and play out these scenes, I ride on the rush of all the hopes, all the dreams

Spoiler:

DESSIN ANIME D'ORIGINE : Oliver & Compagnie.
ÂGE DU PERSONNAGE : 22 ans.
COTE COEUR : En couple avec Gram. Première relation maladroite, rongée par l’angoisse et les doutes : est-ce que c’est normal autant de malaise et de retenue ? Et sa main dans celle de son copain, Oliver se surprend parfois à imaginer avoir Rox à ses côtés.
OCCUPATION : Travaille dans un supermarché du centre-ville, artiste anonyme sur internet
LOCALISATION : Quotidien entre deux villes, habite à Paris, vadrouille parfois à New York.
HUMEUR : Anxieux. La tête trop chargée de pensées.
DOUBLES COMPTES : Jayden Kang
PERSONNALITÉ & CRÉDITS : Avatar : Tarjei Sandvik Moe par mari. Signature par Drake. Icons par StrangeHell.
MON ARRIVÉE : 19/09/2020
MON VOYAGE : 168
POINTS : 411
Dim 12 Sep 2021 - 20:57


spring has come again

tvim.pngOliver attend, le poing et le souffle en suspend devant la porte de l’appartement.

Frappe.
Non.
Et si Hadès lui ouvrait, et s’il le jugeait pour ne pas simplement être entré ? C’est idiot, qui frappe pour rentrer chez soi ? Cette conversation, ils l’ont déjà eu plus d’une fois.

Alors entre.
Non.
Et si Hadès était occupé et s’il le surprenait ? Pire, et s’il le dérangeait ? C’est stupide, cela fait plus d’un mois qu’il multiplie les allées-retour entre New York et Paris. Plus d’un mois que la présence d’Oliver s’est à nouveau imposé régulièrement dans la vie de son ancien tuteur. Il voyage, se trimballe entre deux foyers comme un enfant de divorcé. Une semaine chez Hadès, une autre chez Mally.

Alors frappe.
Non.
Et si Hadès était occupé et s’il le surprenait ? Pire, et s’il le dérangeait ? Pensées qui tournent et se retournent jusqu’à se bloquer dans une impasse. Et au bout de chaque chemin emprunté par le fils de ses idées, la même crainte : celle de déranger. Et si Hadès travaillait ? Est-ce qu’il va attendre, là, planté sur le palier, à attendre qu’il rentre ? Et s’il le jugeait pour ne pas simplement être entré ?- ça Recommence.

Entre.
La main se pose doucement sur la poignée. Porte poussée en silence dans un mouvement aussi délicat que prudent. Tout est lent et pourtant, l’audace de ce geste lui apparaît sous un jour violent. Parce qu’il a osé, Oliver.

Osé rentrer chez lui.

La valise est doucement posée dans un coin. Veste et chaussures retirées, rangées dans des gestes feutrés. « Hadès ? » appelle-t-il, hésitant. « C’est m-moi. » Son tuteur est-il seulement là ? Peut-être pas. Un sourire lassé s’aventure sur ses lèvres. Ce qu’il est bête, d’avoir autant paniqué pour rien. T’es vraiment une merde putain. Les insultes résonnent sous son front, mais le cœur reste sourd aux réflexions de la raison. Ça palpite toujours sous sa poitrine. Pourquoi ? Pour rien et pour tout à la fois.

Ça palpite, parce qu’Oliver pense. Il pense aux A-Levels et à l’avenir qui approchent. Il pense à cet essay qu’il doit écrire, rattrapage d’un contrôle d’histoire catastrophique. Il pense aux notifications sur son téléphone, à ses amis qui questionnent mec, y a quoi ? Il pense à elle, la chasseuse, eu bleu perçant de ses yeux lorsqu’elle l'a revu. Il pense à Rox, s’imagine être plus qu’un ami dans sa vie. Il pense au passé et à l’avenir jusqu’à oublier le présent. Il pense, il pense, il pense-

Ses pas feutrés le portent jusqu’au salon, là où le regard cherche, espère encore trouver son tuteur « Hadès ? »

Stop.
Corps figé dans un sursaut.
Coeur serré dans un étau.

Quelqu’un est entré dans son champ de vision. Il y a une femme au salon. Une étrangère.

Une étrangère qui est là. Une étrangère qui le regarde. Une étrangère qui va attendre qu’il parle. Oh non. L’angoisse l’étreint soudain. L’étouffe. Ce qu’il fait chaud en ce début de printemps !

Un « B-b-bonjour. » est murmuré, entravé par ces accents timides qui empêchent la voix de vraiment s’exprimer. Une pause. « …M-madame. » ajoute-il, gêné. Trop tard. Oliver a raté sa réplique et il le sait. Les dialogues lui échappent sans cesse, les scènes sont ratées. Il est comme un acteur mal casté dans le film de sa propre vie.

Qui est-elle ? Amie ? Collègue ? Amante ? L’esprit pollué d’anxiété n’arrive même pas à le deviner. C’est qu’Oliver l’a trop peu regardé pour pouvoir se faire une idée. Les prunelles se sont esquivées à l’instant même où elles ont aperçu l’inconnue. Les voilà comme perdues, posées derrière, quelque part, dans un ailleurs invisible à l’œil nu. Parce qu’Oliver ne regarde jamais vraiment ses interlocuteurs. L’angoisse attire son regard là où il ne voit personne. « Est-ce q-q-que Hadès est là ? » Le rouge lui monte aux joues tandis que devant lui, les mains se sont trouvé pour mieux commencer à se déchirer.

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Jeu 9 Fév 2023 - 19:59



Oliver & Persephone

⋆ 'Cause right now we're livin' it
How are we livin' it?
Livin' it, livin' it up
Oh brother, right here we're livin' it
Where are we livin' it?
Livin' it up on top"
tvim.pngtvim.pngLe temps passe lentement dans l’appartement où l’humeur n’est pas au beau fixe. Tout comme elle se languissait du printemps en hiver, et de l’automne en été, Perséphone ne pense qu’à sa vie d’avant, celle qu’elle avait avant de se réveiller dans ce monde si étrange. Elle n’est là que depuis bien trop peu de temps, tout lui est inconnu. Ses repères sont inexistants, ses pensées brouillées par cette multitude de nouveaux besoin à combler. Pourtant, cette nouvelle vie devrait être celle dont elle a toujours rêvé. Combien de fois, une fois l’été venue, ne s'était-elle pas dit qu’elle donnerait n’importe quoi pour rester un peu plus longtemps ? Mais jamais, elle n’a été prête à faire de compromis, à abandonner un de ses souhaits pour en avoir un autre. Perséphone veut tout, selon ses propres termes. Perséphone veut l’été et l’hiver en simultané. Lézarder au soleil la journée, rejoindre Hadès pour la soirée. Il faut croire que les Moires ont fini par décider à sa place, puisque le printemps est bien là, arrivé en même temps qu’elle sur la Terre des hommes qu’elle a rejoint malgré elle. Et Hadès est là, mais Perséphone ne l’est pas. Perséphone est à des années lumières du petit appartement de Manhattan dans lequel elle arrange distraitement un énième bouquet de fleurs. C’est comme si elle était éternellement destinée à rester coincée entre deux mondes. Perséphone se perd dans ses pensées, dans cette nouvelle anxiété qui la fane petit à petit.

Hadès est là, mais l’est-il vraiment ? Hadès a refait sa vie, Hadès a vieilli. Le Dieu Immortel ne l’est plus, et il est en de même pour sa femme. Ex–femme ? Femme. Ce nouveau mariage annule-t-il le précédent ? Le concept de divorce n’est pas quelque chose qui existe pour la déesse, l’annulation d’un mariage par la morte non plus. Helga est-elle seulement morte ? Hadès considérait-il qu’elle même l’était ? Perséphone n’est pas jalouse, mais Perséphone doute. Les pensées se bousculent dans sa tête, s’entrechoquent dans un brouhaha qu’elle n’arrive pas à calmer. Tout comme celui qui l’entoure. Ce nouveau monde lui hurle dessus constamment, que ce soit le bourdonnement des murs ou les vrombissements de ce qu’Hadès appelle voiture, elle se retrouve enfermée derrière les doubles vitrages pour espérer avoir un peu de paix. Tant pis pour l’air qui n’est de toute façon pas vraiment frais. Au moins il y a les fleurs. Celles qui poussent et fanent dans ses cheveux, celles qu’Hadès lui ramène sans cesse, offrande de paix, probablement pour la consoler. Pourtant Perséphone ne pleure pas, Perséphone ne hurle pas. Elle reste silencieuse, froide comme l’hiver malgré les fleurs bourgeonnant dehors. Elle essaie de comprendre, de voir les choses du bon côté, et c’est le cas, en quelque sorte. Elle n’en veut pas à Hadès, sa rancœur envers les Moires n’est pas celle qu’elle aurait pu être. Elle essaie. Se concentre sur le fait de ne pas être seule, de savoir que celui qu’elle aime va bien, se perd dans la verdure qui recouvre de plus en plus chaque jour l’appartement qui, lui, au moins, est calme.

Jusqu’à ce qu’il ne le soit plus. Les nerfs à fleurs de peau, Persephone entend le bruit de la porte d’entrée, ceux des tissus qui frottent les uns au autres au moindre mouvement, ceux des pas de l'inconnu malgré leurs discrétions. Elle sait que ce n’est pas Hadès, et personne n’est censé entrer ici aujourd’hui. Et malgré tout ses efforts, son esprit se dirige directement vers la pire situation possible. Des gens leurs veulent du mal, c’est ce qu’Hadès a dit. Elle n’a pas posé de question, peut-être qu’elle aurait dû. Elle regrette de ne pas savoir à quoi s’attendre, la main serrée sur sa paire de ciseau, droite dans le salon, à fixer l’entrée de la pièce, les fleurs dans ses cheveux se faisant épineuses. Elle était si faible désormais, arriverait-elle seulement à se défendre ? C’est que même en temps que déesse, elle n’avait pas pour habitude de se battre. En tant que mortelle ? L’idée même lui semblait ridicule. Mais la Reine des Enfers n’avait pas pour autant prévu de laisser à un potentiel ennemi l’opportunité de voir à quel point elle était désemparée. Pas une once de peur ne se lit dans son regard alors qu’elle finit même par faire quelques pas pour s’avancer vers la potentielle menace…

Qui n’est autre qu’un jeune garçon. Jeune homme, plutôt, mais qui a l’air bien plus effrayé qu’elle ne l’est, au final. Oliver. Et Perséphone comprend, Perséphone se détend. Son visage s’illumine alors qu’elle expire soudainement, déposant son arme improvisée sur la table. Il ne sait pas qui elle est, mais elle oui. Les quelques photos dans l’appartement étaient difficiles à ignorer, et même sans ça, Hadès l’avait avertie que cette situation pouvait arriver. Elle se sentait presque idiote de ne pas y avoir pensé plus tôt. Et ce n’est donc plus à un ennemi que la la déesse fait face, mais à un simple mortel, un petit humain qu’elle n’est pourtant pas sûre de considérer comme son égal. Devrait-elle ? Si son mari le considère comme son fils, ça devrait tout de même changer les choses. Elle ne peut pas le traiter comme elle ferait un quelconque inconnu, bien que, de toute façon, Perséphone n'ait jamais été très hautaine avec eux. L’été, elle danse avec eux lors des chaudes nuits de fête, l’hiver, elle leur montre de l’indulgence si elle estime qu’ils le méritent. Mais tout cela ne compte plus désormais, pas vrai ? Le jeune homme bégaie, et la déesse ne peut s’empêcher de sentir son cœur s’emplir d’empathie pour lui. Il est terrifié, ce qui n’est plus son but depuis qu’elle sait qui il est. Alors elle s’approche, les pans de sa robe longue virevoltants derrière elle, un sourire oh si chaleureux sur le visage. Délicatement, elle attrape une fleur qu’elle glisse derrière l’oreille du jeune homme.

« Bonjour, Oliver, n’est ce pas ? »

Elle sourit toujours en reculant de quelques pas, avant de lui tourner le dos pour se diriger vers la cuisine.

« Je crains qu’Hadès ne soit pas encore rentré, non, mais attends le ici, si tu veux. Tu es ici chez toi, après tout. »

Un rire cristallin s’échappe de ses lèvres alors qu’elle essaie, en réalité, de ne pas céder à la nervosité. C’est qu’elle est bien incapable de savoir comment se comporter face à cet enfant qu’Hadès a adopté. Il l’a élevé, s’en est occupé, alors qu’elle, elle ne savait même pas que c’est quelque chose qui aurait pu l'intéresser. Cette conversation n’avait jamais été abordée, après tout, leur mariage était encore si récent, quelques siècles à peine. Ils auraient dû avoir tout le temps du monde pour ces choses là, et à la place, elle était là, à préparer nerveusement deux verres.

« Et appelle moi Perséphone. Souhaites-tu quelques chose à boire ? Je t’aurais bien proposé du thé mais je ne suis pas sûre de réussir à en faire… »


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Oliver D. DeLoir
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COTE COEUR : En couple avec Gram. Première relation maladroite, rongée par l’angoisse et les doutes : est-ce que c’est normal autant de malaise et de retenue ? Et sa main dans celle de son copain, Oliver se surprend parfois à imaginer avoir Rox à ses côtés.
OCCUPATION : Travaille dans un supermarché du centre-ville, artiste anonyme sur internet
LOCALISATION : Quotidien entre deux villes, habite à Paris, vadrouille parfois à New York.
HUMEUR : Anxieux. La tête trop chargée de pensées.
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MON ARRIVÉE : 19/09/2020
MON VOYAGE : 168
POINTS : 411
Ven 7 Avr 2023 - 19:41


spring has come again

tvim.pngLe corps se crispe, assez fort pour faire tressauter son cœur. Réflexes nerveux, vieux mécanismes qui s’enclenchent sitôt qu’on l’approche. Il y a des murs entre lui et les autres, frontières invisibles à ne pas franchir sous peine de faire hurler les sirènes de son anxiété.

Crainte d’être touché, de sentir courir contre sa peau ces contacts qu’il a en horreur. Une œillade attrape l’éclat de son sourire, nul doute qu’elle vient l’accueillir, mais va-t-elle l’enlacer ? Coller deux bises sur ses joues empourprées ?

Il n’en est rien.
Le mouvement de l’étrangère glisse sur lui comme une brise printanière, délicate et légère, capable d’emporter tourments et soucis dans un souffle au parfum fleuri. Oliver se sent enfin respirer en entier, toujours aussi égaré, mais toutefois soulagé que cette inconnue ne soit qu’une bouffée d’air frais et non une bourrasque violente venue l’ébranler. Doucement, ses doigts remontent jusqu’à son oreille pour y découvrir la douceur d’une fleur. Trouvaille qui le laisse confus, le visage brûlant de timidité, incapable de bouger de crainte de déloger cette offrande aussi fragile que curieuse.

Et puis, elle l’appelle par son prénom et ses yeux s’écarquillent un peu plus de confusion. Oliver. Que font ces syllabes familières sur les lèvres de cette étrangère ? Est-ce qu’Hadès aurait parlé de lui à cette inconnue ayant l’air tout droit sortie d’une poésie ? Il la suit timidement jusqu’à la cuisine, le regard sautant d’un coin à l’autre de la pièce à la recherche de réponses, d’indices qui pourraient lui permettre de comprendre la situation sans avoir à poser de questions.

Jamais il n’a vu l’appartement aussi fleurit. Aussi joli. Comme si le printemps s’était invité par une fenêtre entrouverte. C’est sûrement un peu le cas. Parce que c’est elle, le printemps en personne : Persephone.

Oh…

Figure qu’il ne connaissait qu’à travers les mythes et quelques phrases prononcés par Hadès, rares aperçus de sa vie passée. Tout s’explique. L’angoisse retombe sans pour autant disparaître, tapis dans l’ombre.

Alors, c’est elle.
Elle est belle.

De ces beautés qui font bourgeonner l’inspiration. De celles qui lui donnent envie de créer, peindre, dessiner. Si seulement il le pouvait, il lui demanderait le droit, d’un jour, coucher ses traits sur le papier. Oh, mais jamais il n’oserait. Alors, Oliver se contente d’observer, d’emporter des bribes de son aura entre deux œillades réservées.

« Souhaites-tu quelque chose à boire ? Je t’aurais bien proposé du thé, mais je ne suis pas sûre de réussir à en faire… » « Je peux en faire, si vous voulez ? » Proposition portée par un souffle timide. Il la rejoint, ouvre le placard où il range ses boîtes à thés, dépose des sachets dans les tasses. Ne rien faire tomber, ne rien rater… « J’aime bien celui-là, c’est aux fleurs et aux fruits… C-carthame, lavande, mauve, écorce de citron… » Mais qu’est-ce que tu fais ? Tu vas vraiment lui lire tous les ingrédients inscrits sur la boîte de thé ? Oh, si seulement il le pouvait, pour ne pas laisser le blanc d’un silence s’installer sans pour autant avoir à parler vraiment. Et tout s’emballe et détale dans sa poitrine tandis qu’il remplit la bouilloire, profite de l’eau qui coule pour retarder l’instant terrible où il devra :

faire la conversation.

Art dans lequel il est loin d’exceller. Parce qu’il lui manque toute la fraîcheur et les élans de la spontanéité. Que ses mots doivent être tournés et retournés et chacune de ses phrases répétées avant d’être prononcées. Qu’il n’a jamais grand-chose d’intéressant à raconter. Rien à vivre, rien à dire.

Il pourrait ne pas broncher, laisser le vacarme de la bouilloire en train de chauffer mener la discussion à sa place.

Mais s’il ne parle pas et qu’elle pense qu’elle l’ennuie ?
Mais s’il lui parle et que c’est elle qu’il ennuie ?

Deux angoisses pour une seule même peur : celle d’être jugé. Dis quelque chose, où elle va penser que t’es gêné qu’elle soit là, dis quelque chose, vite, vite, le presse ses pensées. Le souffle au bord des lèvres, il s’entend enfin bégayer : « Je savais pas que... qu’Hadès vous avez retrouvé. » Il a dû oublier de lui en parler. Peut-être n’y a-t-il même pas pensé. C’est qu’Oliver a toujours connu son tuteur distant, presque négligent, en ce qui concerne les histoires de sentiments. « Je suis c-content pour vous. Enfin… que vous soyez plus séparé. » Ses mots trébuchent, maladroits. Il n’aurait pas dû dire ça. Et si leur retrouvaille était loin de l’idylle qu’il s’imaginait ? Et si elle venait d’arriver et qu’elle portait encore le deuil de sa vie volée ? Leur couple a-t-il seulement survécu à toutes ces années perdues ? Et puis, et Helga, dans tout ça ? Est-ce que Persephone sait ? Ou bien devra-t-il se faire le complice d’un secret bien trop lourd à porter ? Voilà le cœur qui s’emballe à l’idée qu’un drame puisse se jouer, qu’il puisse la brusquer avec son ignorance, que ses mots rouvrent une plaie par inadvertance.

BIP.
BIP.


Oliver saisit la bouilloire pour, vite, la faire taire, incapable de supporter son hurlement strident. Oreilles sensibles qu’un rien vient malmener dans ces villes trop bruyantes. Et puis, il a déjà bien assez des alarmes assourdissantes que ses angoisses font sonner. Lui, se réfugie dans le calme de l’eau qui coule et se colore au contact des sachets de thé, le silence de la fumée s’échappant des tasses. C’est sûrement Mally qui déteint sur lui.

5 minutes d’infusion, indique le paquet.
5 nouvelles minutes à combler.

Alors il court, Oliver, pour se réfugier derrière des banalités. « C’est vraiment b-beau ce que vous avez fait dans l’appart. J’ai jamais vu autant de plantes ici, d’habitude Hadès achète juste un sapin à Noël, mais c’est p-parce que j’aime bien le décorer… » Un sourire timide passe sur son visage, l’air de s’excuser d’avoir, peut-être, trop parlé. « Vous êtes à New York depuis longtemps ? »
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Ven 22 Sep 2023 - 13:01



Oliver & Persephone

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tvim.pngtvim.pngLa réalité est que Perséphone ne sait pas faire grande chose. Ce nouveau monde l’effraie, pèse sur ses épaules comme une menace constante. Il la déstabilise, lui fait perdre ses moyens. Trop étroit, trop bruyant. Elle ne comprend pas ce qui est arrivé à la terre en quelques centaines de siècles seulement. Où sont passées les forêts et les champs, maintenant tout n’est que béton et gadgets qu’elle ne connaît pas. Et secrètement, elle ne ne peut s’empêcher de s’en vouloir un peu. De se dire que, peut être, tout ceci est de sa faute. En voyageant dans le temps, même inconsciemment, elle n’était pas là pour protéger la terre, pour la faire renaître chaque année. Sa mère, Déméter, n’était probablement pas innocente dans tout ce désastre, selon elle. La fille savait pertinemment que la mère avait un tempérament qu’il était bon d’amadouer, de respecter, sous peine de condamner les humains aux cataclysmes et à la famine… Peut-être que tous ces immeubles n’étaient que le résultat de la colère de Déméter, un moyen de s’en protéger… Ou peut-être que tous les Dieux de l’Olympe avaient finis par se retrouver dans une situation aussi étrange que la sienne. Etait-ce pour cette raison que plus aucun humain ne les vénéraient, les rétrogradant au rang de mythe et légende ? Etait-ce pour ça que personne encore n’était venu les ramener, elle et son mari, vers leur vie d’autrefois ? Hadès le voudrait-il vraiment ? Lui a refait sa vie, avec le fantome de cette femme qui pèse sur l’appartement, ces enfants qu’elle ne connait pas, dont elle ne lui connaissait même pas le désir.  

Ses yeux se posent à nouveau sur Oliver, maniant d’une main experte cette bouilloire qu’elle ne comprend pas, et Perséphone cogite, Perséphone panique. La vitesse à laquelle les choses se sont passées dans cette nouvelle vie lui donne le tournis. Contrairement à Hadès, elle, ne se fait pas à sa nouvelle mortalité, dix ans lui semble être aussi rapide qu’un petit assoupissement. Et quand bien même, vu l’âge du jeune garçon, le Dieu n'était pas là depuis ans lorsqu’il l’a accueilli sous son toit, et Perséphone ne comprend pas comment est ce que les choses ont pu changer si rapidement. La question d’un héritier n’avait jamais été abordé, pas même sous le ton de la plaisanterie, et la voilà en train d’observer un petit humain bégayer des banalités, incapable de la regarder en face. Mais la déesse est empathique, se met à sa place. Comprend que si les rôles étaient inversés, qu’elle n’était que simple petite humaine et lui ancien Dieu omnipotent, peut-être qu’elle non plus ne serait pas à l’aise, se concentrerait sur ce qu’elle peut pour oublier sa peur. A-t-il cependant conscience d’à qui il s’adresse réellement ? Elle lui a donné son nom, mais a-t-il réalisé, ou prend-il cela pour une plaisanterie ? Elle n’a aucune idée de ce que le jeune homme en face d’elle sait ou ne sait pas de l’ancienne vie de ce père d’adoption, Hadès ne le lui a pas dit. Au moins, il a l’air de savoir qui elle est. Oliver parle de retrouvailles, Hadès lui avait donc parlé d’elle, de cette première femme désormais inatteignable. La question était maintenant de savoir ce qu’il lui avait dit…  Mais Perséphone sourit, Perséphone fait comme si l’anxiété qui la ronge depuis son arrivée n’existait pas. Comme si elle ne venait pas de sursauter au bruit strident échappé de la bouilloire.

« En es-tu vraiment heureux ? » Elle incline la tête sur le côté, son regard cherchant le sien « Tu aurais le droit de ne pas l’être, la situation doit te paraître étrange… »  

La déesse sait pertinemment que si Hadès a perdu son épouse, Oliver a perdu la femme qui l’a adopté. Est-ce qu’elle lui manque ? Est-ce qu’il pense qu’elle n’est que disparue et toujours en vie quelque part ? Est-ce qu’il lui en veut de venir remplacer celle qui devait probablement être une mère pour lui ? Perséphone doute, et Perséphone spécule sur des questions qu’elle ferait mieux de poser directement, au lieu de subtilement tenter d’attirer la conversation sur ce sujet, espérant qu’il y répondra de lui-même… Délicatement, elle attrape sa tasse, les pans de sa robe glissant avec élégance sur le sol tandis qu’elle se dirige vers le salon pour s’installer dans un fauteuil. Un doux sourire naît sur le visage de Perséphone au compliment d’Oliver, alors que ses yeux glissent autour d’elle. Elle fait ce qu’elle peut, combat l’apathie en s’entourant d’amies qui la comprendront toujours. Même la plus insignifiante des petites plantes vertes à son importance à ses yeux, une âme propre à qui elle aime se confier lors des longues heures qu’elle passe seule et enfermée.

« En réalité, c’est Hadès qui en a ramené la plupart… Il sait que le voir rentrer avec un bouquet adoucit toujours mon humeur… » elle sourit un peu plus, en baissant un peu les yeux « Mais c’est moi qui les arrange et m’en occupe. Je ne suis pas certaine que j’arriverais à trouver d’aussi jolies plantes toute seule, je ne suis ici que depuis très peu de temps… Ce qui est peut être la raison pour laquelle Hadès ne t’a pas encore informé de mon retour. Les choses sont un peu… Erratiques, ces derniers temps. »    



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