Il y avait bien longtemps que Will n'avait pas mis les pieds dans un lieu comme celui-ci. Veterinarian University of Manhattan. Lieu de savoir remplis de jeunes adultes. A dire vrai, il n'avait jamais mis les pieds dans une université tout court. William avait esquivé les études supérieures et c'était pour le mieux, s'il avait du se trouver une vocation et passer par là, ça aurait pénible. Le système éducatif était détestable, sans parler des frais exorbitants que réclamaient les écoles américaines. Will avait trouvé sa voie, sans lâcher un rond, et il s'y plaisait. Que demander de plus.

Néanmoins, il fallait admettre que la fortune que lâche les gosses chaque année était mise à bon escient. Le campus est absolument gigantesque et si bien entretenu. Les espaces de verdures sont taillés de près, et il y a des bancs tous les deux mètres, incitant les étudiants à se poser et apprécier un moment de calme. Will, lui, n'a pas le temps de s'installer, il a quelque chose à faire sur ce campus.


Ça fait maintenant une bonne semaine qu'il prévoit de se rendre du côté de l'administration de l'école. Là il est persuadé de pouvoir trouver les informations qu'il cherche sur l'innocente miss King. La blonde avait attiré son attention sans le savoir lorsqu'il l'avait vu discuter avec une autre de ses "cibles": Nick. D'habitude, il n'aurait même pas essayé d'en apprendre plus sur elle, surtout que leur rencontre avait plus l'air d'avoir été fortuite qu'autre chose. Mais en ce moment, Will avait vraiment envie d'explorer chaque piste et de ne rien laisser au hasard. Si la jeune King avait un lien avec son renard favori, alors, c'était son devoir de se renseigner. Elle n'avait pas encore de prénom, il espérait bien trouver cette info aujourd'hui.

Pour ce faire, ce n'était pas compliqué. Il n'y a rien de plus simple que de s'introduire dans des locaux administratifs. Vous prenez une heure bien creuse où Véronique de la compta et Isabelle de l'accueil prennent leur pause papotages et vous avez plus ou moins le champ libre. En général, de ce qu'il avait observé, les bureaux sont vides entre midi, pendant près d'une heure trente. Ce sera plus que suffisant.
Il se faufile à travers les élèves: certains le toisent, d'autres ne remarquent même pas sa présence mais personne ne pose de questions au sujet du gars de 33 ans que personne n'a jamais vu sur le campus. Il met un petit moment à se repérer mais il se retrouve finalement devant sa destination. Il clanche la porte. Fermée, bien sûr. Isa et Véro sont bavardes mais pas incompétentes. Mais vu la qualité du verrou, il ne lui faut que quelques minutes pour entendre le déclic et avoir la porte qui s'ouvre.

Il ne perd pas de temps et s'installe au premier ordinateur en veille. Presque instantanément, il trouve dans un coin de la table, un petit mémo jaune vif "Logins postes de travail, vraiment ?" C'est un peu trop facile… William déverrouille l'ordinateur et commence à fouiner.

Keller, Kennedy, Kim, Klein, Knight,... Mais rien du tout au sujet d'une certaine King. L'engin de recherche de l'école était incroyablement pénible à utiliser. William ne connaissait pas l'idiot qui avait conçu cet outil interne, mais c'était un véritable incapable. Rien n'était ergonomique ou intuitif, et ça commençait tout doucement à fatiguer les yeux de Will. Il regarde l'heure: 12h49. Il avait encore le temps de consulter quelques profils. Peut-être que regarder du côté des dossiers d'admission seraient plus fructueux ? Il fit quelques nouveaux clics avant de grommeler et d'insulter l'ordinateur affreusement lent et le logiciel mal foutu.

Tant pis, il ferait avec avec la version papier. Un établissement comme celui-ci, c'était impossible de croire que tout était déjà entièrement digitalisée. Il quitte le poste de travail et se dirige vers quelques casiers au fond de la pièce. Lorsqu'un bruit du côté de la porte le surprend. Le jeune italien se fige, à l'affût. Ça a très distinctement toquer à la porte, il n'a pas rêvé. L'espace d'une seconde, William pense à passer par la fenêtre du bureau. Ce n'était pas si haut, il pourrait sans problème se faufiler par là… Mais c'était pire qu'un défilé de mode juste en dessous, il ne passerait pas inaperçu. "Merde, pourquoi ils sont pas en cours ces morveux ? Ou entrain de se péter le ventre avec un menu fastfood ?" Son seul chemin de sortie, c'est l'unique porte du bureau. Il n'a pas le choix, il allait devoir improviser. Maintenant, qu'il y pensait, il ne se rappelle avoir refermé à clef derrière lui. C'était déjà un coup de chance que la personne ait pris la peine de toquer, il n'avait pas totalement été pris au dépourvu. Il se dirige vers la porte, incertain de la personne qu'il trouverait derrière celle-ci. Dans sa tête, plusieurs versions de la même histoire sont déjà prêtes à justifier sa présence dans le bureau.

il ouvre la porte et devant lui se tient une jeune femme blonde. Il ne lui fallut pas longtemps pour la reconnaître. Alors ça, c'était la meilleure. il ignorait encore si c'était une bonne chose ou pas d'avoir sa cible devant lui, qui le regardait droit dans les yeux: la fameuse King. Il n'avait plus à chercher, on dirait bien, elle s'était présentée d'elle-même à lui.

- Euh… bonjour. Je peux vous aider ?

Il n'avait clairement pas prévu de lavoir en face de lui de cette manière, mais maintenant qu'elle était là, c'était peut-être l'occasion rêvée d'en apprendre plus.

- Oh, vous pouvez rentrer, bien sûr. La porte était ouverte.

William lui adressa le sourire le plus amicale qu'il avait en stock et lui laissa le passage, en désignant la chaise près du poste de travail qu'il utilisait quelques minutes plus tôt. Il s'installe à nouveau derrière l'écran en veille, puis jette un nouveau coup d'œil à l'heure. Il ignore ce dont la demoiselle avait besoin, mais il a moins d'une heure pour lui extirper autant d'informations que possible. Après ça, il avait intérêt à disparaître s'il ne voulait pas se retrouver face aux véritables employés du l'université.

- Je m'apprêtais à aller en pause déjeuner mais je pense avoir un peu de temps pour vous. C'est à quel sujet ?

Tout fit soudainement sens lorsque Kiara prit la parole. Elle n'était pas encore inscrite, voilà pourquoi il ne trouvait strictement rien dans les dossiers de l'école. C'était bon à savoir, il semblerait que William ait un peu devancé le jeu pour cette fois-ci. Bien sûr qu'il allait l'aider, si ça pouvait lui permettre d'en apprendra plus. Il observa les mains vides de l'étudiante. Si elle était là pour démarrer le processus d'inscription, elle avait l'air de voyager un peu trop légèrement. Ce n'était peut-être pas le quotidien du jeune homme mais il savait qu'il fallait plus qu'une petite bouille d'ange et de la bonne volonté pour s'inscrire dans une université.

Une inscription tardive ? Les cours ont déjà commencé depuis un moment, jeune demoiselle. Mais ça ne devrait pas poser de soucis en réalité. Ça arrive assez souvent.

Il était bien curieux d'entendre les raisons d'une démarche si tardive. Il ne voulait pas s'imaginer des choses mais prit tout de même une note mentale de ce fait. Bien, maintenant, s'il voulait rester le plus convainquant possible, il fallait qu'il gagne un peu plus de temps pour se renseigner sur les documents qui pouvaient être demandés. Assis, près de l'ordinateur, il ouvrit un nouvel onglet où il recherche rapidement le nom de l'école. Il y avait sans aucun doute toutes les informations nécessaires sur la page internet de l'université mais leur site était aussi mal foutu que les logiciels qu'ils utilisaient. Il allait devoir gagner un peu de temps en faisant la conversation pendant qu'il cliquait un peu sur tous les onglets de navigation.

- La plupart des élèves qui s'inscrivent en cours d'année, comme vous, c'est pour se réorienter. C'est votre cas ?

Une question ni trop intrusive ni trop banale, ça devrait lui donnait l'opportunité de savoir ce qui peut amené une jeune étudiante à se présenter les mains vides à une université, en demande à s'inscrire.
FAQ Candidatures, parfait ! Cette page devrait lui donner toutes les infos qu'ils cherchent.

- Si vous avez tous les documents sur vous, on peut s'occuper de ça tout de suite.

A part si sa charmante petite sacoche contenait la tonne de documents que réclamait l'école, elle était belle et bien venue à l'université sans se renseigner au préalable. Ça n'avait rien d'alarmant mais il fallait admettre qu'il n'y avait rien de plus curieux.