Comme à son habitude, 3 fois par semaine, Rox se trouvait à être au vétérinaire tout près de son nouvel appartement dans lequel il avait emménagé avec Oliver. Il aimait beaucoup son rôle de stagiaire bien qu’il aurait davantage préféré soigner les animaux plutôt que de nettoyer leurs cages et de stériliser les outils. Malgré tout, c’était avec sa bonne humeur habituelle que le jeune homme s’était levé tôt et préparé pour cette tâche de quelques heures. « Rox, mon chou, tu pourrais aller acheter du café pour nous ? » avait demandé une vétérinaire en sortant du bloc opératoire. Souriant, l’ancien renard avait pris son manteau et avait quitté les lieux pour se rendre au café favori de l’équipe, mais il s’arrêta après quelques rues lorsqu’il entendit un son qu’il connaissait trop bien ; un miaulement.

En temps normal, Rox n’aurait pas arrêté et surtout, ne s’aurait pas aventurer seul dans une rue si peu fréquentée, craignant une ruse de Louis, mais cette fois-ci, tout était différent. Ce miaulement n’était pas normal, il y avait quelque chose de plaintif et il valait de soit qu’il serait inhumain de ne pas aller vérifier son état. Sans perdre plus de temps, le rouquin décida d’explorer les lieux et vit un enfant qui avait visiblement lui aussi entendu les plaintes de l’animal. « Ça va aller ! T'inquiète pas je vais heuu… » À son tour, il leva les yeux dans la même direction que l’inconnu regardait et il apperçu avec horreur un pauvre chaton noir et blanc suspendu à une gouttière, prêt à tomber à tout moment. « Il faut faire quelque chose ! » s’exclama Rox qui commença à chercher frénétiquement du regard un moyen de l’atteindre. Puis, il vit une échelle de secours. Sans perdre plus de temps, Rox s’élança vers elle pour la faire descendre, mais celui-ci constata après quelques tentatives que même en sautant, celle-ci lui était inaccessible… Peut-être que le garçon pouvait l’aider.. ? « Si je te soulève, tu crois que tu pourrais tirer de toutes tes forces sur l’échelle ? »

( Pando )

L'enfant accepta la demande, malgré son ton légèrement hésitant. « T'en fais pas, tu es en sécurité avec moi » répondit Rox, confiant. Après tout, il avait fait de la natation pendant quelques années à son arrivée dans ce monde, il avait des épaules plus fortes que les gens non sportifs… Mais peut-être aurait-il dû continuer à s'entraîner lorsqu'il avait déménagé à Paris ? Après tout, cela datait déjà de presque 3 ans. S'accroupissant, Rox laissa l'inconnu monter sur ses épaules et d'un mouvement lent et un peu tremblant, il se remit debout face à l'échelle. Malheureusement, malgré les quelques centimètres qu'ils avaient pu gagner avec cette tentative, la force du plus jeune n'était pas suffisante pour faire tomber l'échelle qui était visiblement gelée. « Et si tu me lance sur l'échelle? Peut-être que je pourrais la faire tomber! » Proposa-t-il finalement, ne s'avouant pas vaincu. Pourquoi pas..? Avec son poids et le choc, peut-être qu'il se passerait quelque chose ? Et alors qu'il s'accroupissait de nouveau pour laisser l'enfant quitter ses épaules, Rox ne put s'empêcher de s'imaginer un reproche de Clawd.  « Ne fais pas ça Rox, c'est dangereux. Imagine s'il tombe et qu'il se déboite un bras ? Essaie plutôt de sonner à la porte du propriétaire de l'appartement tout en haut pour pouvoir passer de l'intérieur. » Il aurait sans doute eu raison et Rox l'aurait écouté docilement, mais il n'était plus là, il était en Transylvanie pour enquêter au château de Louis.  

Un nouveau craquement se fit entendre signifiant que la gouttière semblait vouloir lâcher à tout moment, faisant battre un peu plus le cœur du renard qui voyait le temps s'échapper à toute vitesse : il n'avait pas le temps de sonner à tous les appartements pour avoir un accès intérieur. « Aller, on perd pas notre temps. » enchaîna Rox d'une voix tremblante, faisant signe de ses doigts au garçon de se rapprocher de lui. L'attrapant par la taille, il le souleva légèrement de terre, puis commença un compte à rebours pour le décollage. « 3… » C'est vrai que c'était un peu dangereux comme idée… « 2… » Et s'il le lançait à côté de l'échelle ? « 1… » Et puis il le lança tout de même, faiblement, n'ayant pas réalisé le poids réel de l'inconnu. Malgré tout, celui-ci termina son vol accroché à l'échelle qui, pendant une fraction de seconde ne semblait pas vouloir bouger avant qu'elle tombe soudainement bruyamment et rapidement au sol. « Attention ! » s’écria le rouquin en essayant d'amortir la descente de l'enfant.

« Ça va ? » Demanda le plus vieux, s'assurant qu'il n'avait rien de cassé avant de monter l'escalier à toute vitesse. « T'en fais pas chaton, on arrive ! » Cria-t-il comme si l'animal pouvait comprendre ce qu'il disait. Continuant son ascension, le rouquin se prit les pieds dans une marche et tomba directement sur l'un de ses genoux ; la douleur de la chute fut vive et il prit quelques secondes pour se remettre sur ses pieds, retenant sa respiration comme si cela pouvait aider à calmer la douleur. S'il n'avait pas eu l'urgence, le jeune homme aurait sans doute pris un peu plus de temps pour s'en remettre, mais il recommença sa montée, légèrement boitant et ressentant un pincement dans son genou à chaque marche.

Finalement à sa portée, Rox tendit les bras pour récupérer l'animal apeuré qui n'hésita pas à feuler en voyant sa main s'approcher de son visage. « On est là pour t'aider. » Sa voix se voulait douce bien que toujours remplie d'inquiétudes. Qu'arriverait-il si le chaton ne voulait pas être secouru ? Et ce fut, dans un élan de folie, que Rox attrapa le félin par la peau du cou, le forçant à être apprivoisé, un geste qui fut rapidement puni par une morsure à la main. « Fuck..! » échappa Rox perdant presque prise sous la surprise. « Why are you biting me ?! I'm saving your life ! »  Prenant son autre main pour libérer la première des crocs du chaton, Rox regrettait presque de l'avoir secouru, mais cette pensée s'envola presque immédiatement lorsque que la gouttière lâcha prise et alla s'écraser sur le sol goudronné.  

( Pando )

Réalisant soudainement que son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, le renard prit un instant pour s’en remettre, pressant le chaton contre lui pour lui montrer qu’il ne voulait que son bien. Après quelques instants, Rox jeta un coup d'œil plus bas où l’enfant l'attendait toujours et il décida d’aller le rejoindre, serrant toujours un peu plus fort le chaton contre lui pour le réchauffer. Finalement arrivé face à lui, le jeune homme pu apercevoir des larmes sur le visage de l’inconnu qui s’empressa de les essuyer, lui faisant réaliser à son tour que lui aussi, il avait cette boule au fond de lui créée par le stress qu’il venait de vivre. « Pardon… Je… J'ai eu peur et je connais un chat qui lui ressemble dans mon mon… » Dans son quoi ? Il aussi lui bégayait comme Oliver ? « Heuu… Pas ici. » Le rouquin n’insista pas, sachant très bien que pointer le bégaiement de quelqu’un n’était pas très poli. « Moi c'est....Nino! Et toi tu t'appelles comment? » Il sursauta ; c’est vrai qu’avec toute cette agitation ils n’avaient pas pris le temps de se présenter.

« Moi c’est Rox ! » répondit-il, souriant de toutes ses dents tel un rayon de soleil. «  Ho regarde le pauvre.. il a encore peur on dirait… » Vraiment ? Pourtant il ne le mordait plus. Séparant l’animal de son corps, Rox l’observa quelques secondes avant de le sentir trembler. Ce n’était pas de la peur. « Je crois qu’il a froid. » annonça Rox en ouvrant son manteau pour y mettre le petit animal. « Je vais l’apporter chez moi pour en prendre soin. » Évidemment, il aurait pu proposer l’animal à Nino, mais le disney était persuadé d’être une meilleure aide pour lui puisqu’il était stagiaire vétérinaire et qu’Oliver avait un étrange talent pour comprendre Biscuit, leur chat. Caressant la tête du chaton avec son index, Rox sourit au garçon pendant un bref instant, réalisant soudainement que celui-ci n’était pas accompagné.

« … Tes parents sont pas avec toi ? » Faisant quelques pas en direction de la rue où il se trouvait avant cette aventure, l’asiatique regarda des deux côtés de celle-ci en espérant voir des adultes à la recherche de leur enfant, mais rien. Il n’y avait personne. « T’es pas un peu jeune pour te balader tout seul.. ? » demanda-t-il finalement en retournant voir Nino. « Est-ce que tu t’es perdu ? Veux-tu que je te raccompagne chez toi ?  » Bon, évidemment, il aurait besoin de déposer le chaton à son appartement avant, mais il pourrait sans souci aller le reconduire par la suite, après tout, cela faisait déjà trois ans qu’il était à Paris et il y avait bien Google map pour l’aider si jamais il ne connaissait pas l’adresse.

( Pando )

Ce que l’enfant était en train de lui raconté était un tissu de mensonges très mal exécutés et pourtant, Rox le cru puisque malgré ces expériences ultérieures, celui-ci restait toujours le jeune renardeau naïf qui avait cru pouvoir être ami avec un chien de chasse. Évidemment, son histoire de père l’avait quelque peu titillé, se demandant ce qu’il pouvait faire comme emploi s’ils vivaient à l’hôtel, mais peut-être étaient-ils simplement en déplacement… Ou alors, son paternel avait perdu son emploi, une triste réalité dont les humains étaient parfois confrontés ; il valait donc mieux ne pas explorer le sujet, au cas où que cela soit sensible. « Ho tu sais j'ai plein de temps ! Est-ce que je peux venir avec toi pour mettre le chat à l'abri chez toi?! » Cette question prit légèrement le jeune homme au dépourvu ; est-ce qu’amener un enfant chez soi était quelque chose d’acceptable dans cette société ? Rox y avait suffisamment vécu pour savoir que c’était quelque chose d’étrange, mais ce n’était pas comme s’il avait de mauvaises intentions à son sujet donc ce n’était pas si étrange au final… Non ? «  C'est vrai qu'il fait pas chaud et j'pourrais t'aider à l'installer et il faudrait lui trouver un nom parce que si ça se trouve il est à personne ou alors il s'est sauvé lui au..heuu! Il c'est sauvé peut être, pas comme nous parce que nous bah.. on à le droit d'être là et puis...c'est tout… »

Il continuait à être étrange, brisant peu à peu la barrière de naïveté que le renard s’était construite. Il le regarda longuement, sans dire quoi que ce soit, analysant le non verbale de Nino qui semblait visiblement stressé. Peut-être qu’il s’était enfui parce qu’on le cherchait ? Est-ce qu’il était comme lui ?  Est-ce que des chasseurs l'avaient trouvé ? « Alors?! On y va ?! » Cette simple idée fit angoisser le roux ; si c’était le cas, ils devaient vite trouver un endroit sécurisé. « Oui, c’est bon, tu peux venir. » s’empressa-t-il alors de répondre, posant sa main sur le dos de l’enfant pour lui indiquer la direction dans laquelle il fallait se diriger.

Marchant d’un pas rapide, Rox observait les alentours, espérant, mais aussi craignant de voir un visage lui étant familier. S’il pouvait voir qui est-ce qui les suivait, Rox pourrait aisément s’en débarrasser en passant par des endroits très achalandés, mais ne pas savoir si était à leur trousse était plutôt angoissant ; il était hors de question de retourner dans les laboratoires de Louis. « Aloooors… » Commença-t-il, cherchant à ne pas faire paraître sa paranoïa au garçon. « Tu as une idée pour le prénom du chaton ? Oliver à déjà un chat, il s’appelle Biscuit. »

Puis, réalisant qu’il n’avait jamais parlé d’Oliver, à demi-ton, ne voulant pas que quelqu’un d’autre puisse l’entendre, Rox se mit à lui dire qui il était. « C’est mon ami, pour ne pas dire meilleur ami. On se connait depuis toujours. » Le mot toujours était relatif à chacun ; pour Oliver, ce ne faisait que quelques années, pour Rox, c’était presque toute sa vie. « On s’est connu quand on vivait aux États-Unis. Tu sais c’est où, les États-Unis ? » Enfant normal comme Disney, le gamin ne connaissait peut-être pas l’endroit après tout. « On s’est retrouvés dans la même famille d'accueil, mais elle était pas très sympa avec nous. » Des mots très faibles pour expliquer les nombreuses cicatrices qu’ils avaient en souvenir de leur maltraitance. « Mais maintenant on est ici, à Paris. Oliver voulait rester proche de ses tuteurs. » Et dire que c’était pour fuir Paris que l’ancien chaton s’était retrouvé malmené en Amérique… Que c’était ironique lorsqu’on y réfléchissait. « En tout cas, maintenant on vit ensemble et du coup, on a déjà un chat. » conclut-il, réalisant qu’il parlait un peu trop de choses qui ne devaient pas intéresser l’enfant. « Peut-être qu’on devrait l’appeler Chat ? » plaisanta-t-il alors que le chaton s’était mit à miaulé après qu’il ait fini sa dernière phrase.

( Pando )

Êtres à unir. Rox pouffa de surprise, mais il se ravisa rapidement, se souvenant que ce n’était pas très poli de rire d’un enfant ; ce n’était pas de sa faute s’il ne savait pas encore où étaient certains endroits. Oui, Les États-Unis était un grand pays, mais à son âge, il avait bien le droit de ne pas savoir où cela se situait. La preuve était que Rox n’y connaissait pratiquement rien alors qu’il y avait vécu pendant plusieurs mois. « C’est pas grave, c’est pas ouf en vrai. » avait-il répondu « Mais, moi aussi j'viens d'un autre..d'une autre ville! J'crois même que c'est pas le même pays qu'ici. Tout est plus grand ici! » Oh ? C’était intéressant. Rox avait toujours trouvé fascinant les enfants qui devaient déménager dans un autre pays, car pour la plupart du temps, il y avait une barrière de langue et ceux-ci réussissaient toujours à bien s’y intégrer… Comme ses amis de Londres qui venaient tous d’Asie et qui parlaient aussi bien anglais que lui qui n’avait jamais rien vu d’autre que les terres d’Amériques. Et alors que Rox faisait son monologue interminable au sujet de sa vie à Paris, il s’arrêta un bref instant pour laisser une voiture passer, laissant par la même occasion à Nino de respirer un coup avant de traverser.

« Avec mon père, on vit aussi avec un chat qui s'appelle Figaro, il ressemble beaucoup à ce chat. » Figaro. C’était vraiment mignon comme nom, pensa-t-il alors que l’enfant continuait à lui énumérer les animaux avec lesquels il vivait. Ça en faisait beaucoup. Difficile de croire que son père était quelqu’un qui voyageait beaucoup lorsqu’il entendait cela… Et c’était aussi difficile de croire qu’ils vivaient à l’hôtel avec autant d’animaux… Quelque chose était étrange, mais Rox se contenta de garder cette réflexion pour lui lorsqu’il vit une larme longer sa joue. « Ils me manquent beaucoup… » Oh c’était donc ça. Ils ne les avaient plus.  Lui tapotant l’épaule, Rox laissa Nino caresser le chaton, connaissant les bienfaits des contacts avec les animaux lorsque l’on est triste.

« Ca doit être marrant d'être un chat ou un autre animal! Ils peuvent faire ce qu'ils veulent et ils ont même pas besoin d'aller à l'école. T'imagines si ont étaient des animaux?! » Un sourire naquit sur le visage de Rox lorsqu’il l’entendit prononcer ces mots. Rox se souvenait bien de l’époque où il disait être un renard à qui bon voulait l’entendre, trop fier de qui il était réellement pour se taire, mais désormais, avec sa connaissance des chasseurs et des dangers accouru s’il disait cet information à n’importe qui, le jeune homme resta muet concernant sa véritable forme ; c’était mieux ainsi. « J’ai toujours adoré la nature, nager dans le lac lorsque je vivais à la ferme… Ça doit être bien d’être un animal… » Ces souvenirs lui semblaient si lointains qu’il lui arrivait parfois de se demander si c’était réel et non seulement la vive imagination d’un jeune adolescent orphelin qui s’entêtait à croire qu’il avait une famille quelque part.

« Par contre pour l’école… Imagine tout ce que tu raterais si t’étais un chat. Tu pourrais pas avoir d’amis, ni tomber amoureux… » Évidemment, Rox avait eu un ami, Rouky, mais ce n’était pas pareil que quand il s’était fait ses amis à Londres. Ils avaient été certes une source d’ennuis, mais ils avaient été là pour lui lorsqu’il en avait besoin, surtout Xiang et Jihoon. « En plus, c’est sûr que le lycée c’est pas toujours facile, mais après tu peux étudier ce que tu veux et c’est ça qui est cool. » C’est vrai ça, lorsque l’on est jeune, on ne comprend pas forcément en quoi l’histoire et la géographie peuvent bien nous servir, mais plus tard venait la possibilité de faire ce qu’il nous plaît vraiment… Et dans le cas de Rox, c’était de s’occuper des animaux malades.

« T’as déjà pensé à ce que tu voulais faire plus tard ? » Demanda Rox, curieux de savoir à quel âge les enfants de ce monde commençaient à penser à leur métier de rêve.  Alors que Nino était en train de lui répondre, Rox s’arrêta finalement devant un immeuble et en sortit ses clefs pour déverrouiller la porte principale. « On est presque arrivés. » mentionna-t-il alors qu’il poussait la porte et qu’il se dirigea vers la cage d’escaliers. Marchant d’un rythme plus lent qu’à son habitude pour ne pas prendre trop d’avance sur le garçon, Rox arriva après quelques minutes face à la porte de son appartement. Les clefs toujours en main, il inséra celle de son domicile dans la fente et déverrouilla la porte qui lui offrit quelque peu de résistance. Lui donnant un coup de pied, Rox entendit le bois se décoller du cadrage et la porte s’ouvrit doucement pour dévoiler le salon.  

« Hey Oliver ! You will never guess what I found during my break ! » s’excita l’ancien renard en ouvrant son manteau. « I know, we already have Biscuit and Wasat but O.M.G ! This little thing is SO cute.. ! » Alors qu’il se dirigea vers la chambre de son colocataire avec le chaton dans les mains, pensant que celui-ci ne l’avait peut-être pas entendu, il réalisa qu’ils étaient seuls. « Oh well… Oliver n’est pas là. » Annonça-t-il à son invité improvisé. « C’est pas grave, je vais déposer le chaton et je vais te ramener à ton hôtel. Tu veux m'aider à lui faire un lit ? »

( Pando )

« Woua! C'est super grand chez toi! Et heuu..y a pleins de trucs étranges. » Grand ? Observant les lieux pendant quelques secondes, Rox ne trouvait pas que cet appartement était particulièrement grand puisque la cuisine, le salon et la salle à manger se trouvaient dans la même pièce contrairement à la grande maison dans laquelle il avait vécu avec Oliver lorsqu’ils étaient en famille d'accueil, mais il était vrai que c’était plus grand qu’une chambre d’hôtel, surtout si celle-ci devait être partager avec quelqu’un… Et puis il y avait quoi d'étrange dans leur appartement ? «  Pas plus que la drôle de langue que tu utilises! » La langue que … Quoi ? « Oh ! » s'exclama le disney, comprenant soudainement de quoi l’enfant lui parlait, n’ayant même pas réalisé qu’il avait parlé anglais à son arrivée. « C’est la langue des États-Unis. C’est cette langue que j'utilise quand  je parle avec Oliver. Quand je rentre du travail, c'est cool de pouvoir être… » Moi-même. « De pouvoir parler comme avant avec lui. »

Et alors que Rox lui expliquait ce que parler anglais pouvait signifier pour lui, Nino s’était mit à toucher et à déplacer tout ce qu’il pouvait trouver dans la pièce de vie, rendant un peu anxieux le jeune homme qui connaissait son colocataire pour être pointilleux sur le point de vue du ménage… Ce devait sans doute venir de Clawd, monsieur maniaque de la propreté. Replaçant plus ou moins derrière Nino, Rox sentait que le chaton commençait à être impatient à l'intérieur de son manteau et qu'il faudrait rapidement l'en libérer. « Toi aussi tu as une heuu… Thé Lait à vision? J'comprend toujours pas comment les gens se retrouvent dedans.... On m'en a déjà parlé mais... » Pour un enfant humain, il était bizarre, même pour Rox qui en apprenait tous les jours ; quelque chose clochait, mais serait-il poli de lui mentionner à quel point son ignorance le rendait presque mal à l'aise ? Peut-être que l'Américain n'était simplement pas fait pour être avec des enfants. Il valait mieux arrêter de le dévisager et de retourner au sujet d'origine en proposant de faire un lit pour le chaton, une idée que le plus jeune approuva.

« Et toi et ton copain? Vous avez d'autres animaux? » Copain ? Comme petit copain ? Pendant un instant, Rox resta interdit à cette idée ; c’était absurde ! Puis, il repensa à cette soirée d’Halloween où ils s’étaient presque embrassés… C’était un peu bizarre non ?  Non, ce ne l’était pas… Pourquoi ? « C’est pas mon euh… Copain. » souffla-t-il en se dirigeant vers le canapé où il prit une jetée. « C'est qu'un ami. Mais il voit un mec je crois par contre ; Gram.  Je le connais pas trop, mais si Oliver est heureux, tant mieux. » ajouta-t-il, répondant complètement à côté de la plaque, ne sachant pas encore que quelques semaines plus tard, cette relation allait grandement le déranger. « Oliver a déjà Biscuit comme je t'ai dis tout à l'heure, c’est un chat qu’il a depuis hyper longtemps. Je sais plus trop il a quel âge, mais je sais qu’il est vieux. » À ces mots, Rox tendit le chaton à Nino, puis se dirigea vers la cuisine et commença à ouvrir les placards dans l’espoir de trouver un contenant pour en faire un lit. « Moi j’ai Wasat, c’est un furet champagne, si tu veux je te le montre après qu’on ait fait le lit pour le chaton. » Trouvant finalement un saladier, Rox le montra à l’enfant, se demandant si c’était une bonne idée d’y mettre un animal à l’intérieur, mais il abandonna rapidement l’idée en réalisant que le contenant ne serait pas suffisamment stable. Réfléchissant un bref instant, Rox se souvint alors qu’il avait peut-être mieux :  « Il me reste peut-être une boîte de déménagement dans ma chambre, tu veux qu’on aille voir ? »

Menant la marche, Rox alla au fond du couloir où il s’était dirigé à leur arrivée et tourna à gauche cette fois-ci, entrant dans sa chambre qui n’avait pas tardé à être en désordre alors qu’ils venaient tout juste de déménager. « Je suis sûr qu’elle est ici, à quelque part. » affirma Rox qui avait plongé sur son lit pour atteindre une pile de vêtements face à un miroir qui bloquait le pied du lit. « J’ai trouvé ! » s’exclama-t-il, soulevant la dite boîte qui était coincée, projetant un t-shirt sur la cage de Wasat dans laquelle celui-ci avait commencé à s’activer pour leur faire part de son envie de sortir. « Tu peux le mettre à l’intérieur, je reviens avec la jetée ! » Et sans perdre un instant de plus, Rox se leva et retourna dans le salon, se cognant un orteil contre le cadrage de la porte à son retour. « Ouch, shit ! » : l’ancien renard était si excité à l’idée d’avoir un nouvel animal de compagnie que celui-ci ne s’arrêta même pas une seconde le temps que la douleur se calme et enveloppa la petite créature qui se trouvait finalement dans un lit adapté. « Il a l’air bien là, non ? » annonça le rouquin, un large sourire aux lèvres. « Ça donne envie de le croquer. »

( Pando )